Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

[doumiva]

oui comme je disais c'est bien dommage

[Pierre99]

La Station 70: Un grand bazar super sympa

 

Le musée Station 70 n'est pas vraiment un musée mais plus la collection dingue d'un passionné d'automobiles et de 2 roues qui vous accueillera avec beaucoup de sympathie.

Il se trouve à Osmanville dans le Calvados (14)

 

L'endroit n'est pas énorme mais vous mettrez du temps à regarder tous les objets de ce lieu.

 

 

Au rez de chaussée se trouve un nombre incroyable de 2 roues, n'étant pas spécialiste je vous laisse identifier les modèles car il n'y a aucune fiche descriptive.

 

 

 

 

 

 

 

Au milieu une belle Juva

 

Un tandem motorisé (là je veux bien des infos)

 

Les bidons en acier, simple mais toujours sympa

 

 

L'étage vous fera repartir en enfance avec une collection de jouets géniale.

 

 

 

J'ai passé un temps dingue à regarder chaque pièce avec un coup au cœur pour chaque voiture que j'ai reconnu ayant été mienne dans mon enfance.

 

 

 

 

 

 

Même une voiture de manège

 

Et la mythique tour Majorette

 

Une partie "bien rangée" dédiée à la compétition

 

 

Avec une barquette

 

et cette Sterling Nova

 

Le champ extérieur où l'on trouve des voitures plus stockées que vraiment exposées

 

 

 

Il pourrait être dans le remake Français de "Duel"

 

Bien propre, merci la pluie

 

Ce tas de ferraille n'est autre que la Lada de Coluche quand il faisait du stock-car, malheureusement pas mise en valeur

 

 

 

Voila voila, fin de la balade

 

 

Un petit tour au w.c et je rentre à la maison

 

Quitte à me répéter, n'allez pas visiter ce lieu comme un musée mais comme le garage/la collection d'un passionné qui vous ouvre ses portes.

 

La page F.B

https://www.facebook.com/Station70/?epa=SEARCH_BOX

 

 

Une vidéo sur un reportage sur la Station 70.

[Invité §oul767Da]

 

Une vidéo sur un reportage sur la Station 70.

 

Très intéressant. Je vais aller y faire un tour!

[rapido38]

la pompe à eau à part celle du lave-glace.

 

 

Sur mon K 181,le lave-glace était actionné grâce à un astucieux stratagème :

 

 

branché sur la roue de secours,l'air comprimé faisait gicler l'eau sur le pare-brise...

[fangio_151]

Idem sur ma 1303 ^^

[rapido38]

Sans vouloir casser le mythe 156, la voiture en elle même ne vieillissait pas super bien, et l'entretien était même très très cher a l'époque en concession.

 

 

Par contre, quelle classe, et bien équipée avec des bons moteurs.

 

 

J'ai eu le 2,4l 5 cylindres. J'ai adoré. Par contre,effectivement pas bon de les voir vieillir...

 

Mais quel comportement,pas de roulis (4 Billstein) et quel moteur..!

 

 

 

 

[jensen]

 

 

 

 

SIMCA HORIZON : Trop tard pour changer l'histoire… 

 

 

 

 

 

 

Bon, il serait trop long de refaire ici toute l'histoire de Simca, une firme qui voit le jour au milieu des années 30 avec pour but initial d'assembler et distribuer dans notre pays des Fiat Italiennes qui, comme toutes les marques étrangères, étaient assommées de taxes à l'importation.

 

Après-guerre, sous l'impulsion du dynamique Henri-Théodore Pigozzi, la firme s'émancipe de la tutelle Italienne en présentant en 1951 l'Aronde, une petite berline au dessin inédit mais à la mécanique encore issue du géant de Turin ce qui fera dire à nos cousins transalpins que les Simca n'étaient guère autre chose que des "Fiat Francese" !

 

Après l'achat en 1954 des actifs de Ford France la firme ne reste pas "indépendante" très longtemps puisque Chrysler acquiert 25% des actions du Français dès 1958.

 

En 1963 l'américain est à la tête de 63% du capital après le rachat du reliquat que possédait encore Fiat et se trouve dorénavant le seul maître à bord…

Monsieur Pigozzi est sèchement débarqué et c'est Georges Héreil, débauché de Sud-Aviation, qui prend les commandes de ce qui n'est plus que la filiale française du constructeur au Pentastar.

 

Il faudra toutes les capacités de négociation de ce dernier pour faire comprendre aux américains qu'une voiture US simplement rebadgée ne ne se vendra jamais dans notre pays (voir la fameuse Rambler-Renault... ) et que la croissance de l'entreprise passera obligatoirement par un produit adapté à notre marché : La Simca 1100 !

 

Présentée en 1967 elle sera, après un démarrage assez laborieux, une grande réussite tant technique (moteur transversal, traction avant et hayon arrière) que commercial.

 

La Simca 1100, best-seller de la marque.

Une auto agréable, performante et pratique.

Elle sera la voiture la plus vendue dans notre pays en 1972 !

 

 

Au début des années 70 son remplacement est à l'ordre du jour.

Cette fois Chrysler a bien retenu la leçon et décide de faire "la même en mieux".

 

C'est le britannique Roy Axe, du centre de style de la marque installé en Grande-Bretagne, qui est chargé d'en dessiner les contours mais la partie mécanique reste dévolue aux techniciens Français de Poissy.

 

Les premières esquisses ne montrent guère autre chose qu'une Simca 1100 revue et corrigée pour le marché Européen avec le "projet C2" mais la crise pétrolière de 1973 va changer la donne.

 

 

Pour le moment on reste dans la Simca 1100 modernisée…

 

 

En effet le gouvernement US impose aux constructeurs nationaux de commercialiser à l'horizon 1980 des autos beaucoup moins gourmandes en carburant que les "paquebots" auxquels ils sont habitués, de plus la concurrence européennes et japonaise dans le domaine des petites cylindrées, où les "Big Three" sont cruellement absents, vont inciter Chrysler à adopter l'éventualité d'une commercialisation du projet C2 aux USA.

 

C'est donc désormais sur une nouvelle "voiture mondiale" que les techniciens s'affairent…

 

 

 

 

 

L'une des maquettes définitives proposées à l'état-major de Chrysler.

Une version à trois portes en sera dérivée et sera commercialisée sous le label britannique "Sunbeam" mais avec une mécanique longitudinale, des roues arrières motrices et un pont rigide.

 

 

Le style est définitivement gelé en février 1976.

 

Viennent ensuite la construction de nombreux prototypes qui vont être essayés sur les pistes françaises de Mortefontaine, certains vont accumuler plus de 100 000 kilomètres en moins de trois mois !

 

Ils vont tout endurer : Tunnel à poussière, pistes inondées, mauvais pavés, démarrages en côte à 25% !

 

 

Les essais seront menés tambour-battant, la commercialisation de l'auto devant intervenir au plus tard fin 1977 !

Il faut dire que la 1100 accuse désormais un bon coup de vieux face à la concurrence et que ses ventes se tassent sérieusement.

 

 

Les crash-tests seront nombreux, les autorités américaines étant déjà très sévères en ce domaine.

 

 

Les premières autos de présérie sont fabriquées en juillet 1977, suivies de 50 autres exemplaires fin octobre et de… 300 en novembre pour la présentation officielle de la toute nouvelle Chrysler-Simca Horizon !

 

Inutile de dire que personne n'a vraiment chômé durant cette période…

 

 

 

 

Une des premières photos officielles.

On remarquera les essuie-phares qui resteront optionnels (et seront peu demandés) ainsi que les clignotants d'ailes non retenus pour la série (sauf pour les autos destinées à l'Italie où ils sont obligatoires).

 

 

Et d'ailleurs si l'on regarde la fiche technique de la nouvelle venue on s'aperçoit que les choses ne sont pas aussi nouvelles que la carrosserie le laisse entendre :

 

-Les moteurs n'ont rien d'inédits : 1 118 cm3 de 59 ch de la 1100 et 1 294 cm3 de 68 ch directement issu de la 1307 GLS.

-Les liaisons au sol sont quasiment les mêmes que la 1100 : Suspension avant à barres de torsion, l'arrière est "emprunté" aux 1307/1308.

 

Bref la voiture fut conçu un peu à la va-vite, ce qui n'est pas étonnant compte-tenu des délais assez serrés qui étaient imposés par Chrysler.

 

Nous avons donc affaire à une nouveauté déjà connue en fin de compte, et les premiers essayeurs ne s'y trompent pas en mettant la mécanique en route : Les bruits de distribution sont typiques des Simca des générations précédentes !

 

La presse est invitée à la présentation de la nouvelle gamme Horizon fin octobre 1977 au Maroc, la fabrication des modèles destinés à la clientèle ne commence que le 2 janvier 1978 pour une commercialisation officielle le 25 du même mois.

 

On la regarde de près cette "nouvelle" voiture ?

 

Une berline cinq portes à cinq places, jusque là rien de bien innovant…

 

 

 

 

Un soin particulier a été apporté à la sécurité passive du véhicule, c'est à ma connaissance un des tout premiers modèles à "communiquer" sur ce point après des constructeurs comme Volvo ou Mercedes : Utilisation d'aciers à haute résistance, cellule centrale dite "indéformable", pare-brise collé qui participe à la rigidité de l'habitacle, ceintures avant à enrouleur, colonne de direction articulée, charnières de portes soudées et indéréglables, réservoir de 47 litres sous la banquette arrière.

Les gros blocs-feux arrières englobent des feux de recul et antibrouillard (pour les versions qui en seront équipées).

 

La suspension avant fait donc appel à des barres de torsion, l'arrière à des ressorts hélicoïdaux.

Le comportement routier de l'Horizon était irréprochable, largement supérieur à une 1100 pourtant très bien notée à cette époque.

 

 

Comme nous sommes chez Simca (bien que rebaptisé Chrysler-France depuis quelques temps…) on reste un peu dans une politique "matuvuesque" qui consiste bien souvent à communiquer sur des broutilles pour faire passer des solutions techniques peu originales, c'est dans les gènes d'une firme qui est alors réputée "changer de modèle aussi souvent qu'un Italien change de cravate", la nouvelle Horizon ne dérogera pas à la règle.

 

Pour l'instant la gamme se compose de trois versions :

 

LS : Modèle de base avec le 1 108 cm3 de 55 ch acceptant l'essence ordinaire.

Vitesse : 146 km/h.

C'est une version à prix d'attaque mais le constructeur lui adjoint tout de même un équipement de base loin d'être ridicule : Sièges avant réglables, rétro jour-nuit, lave-glace électrique, banquette arrière rabattable, soufflerie de chauffage à trois vitesses…

 

GL : Moteur de même cylindrée mais porté à 59 ch et ne carburant qu'au Super.

Vitesse : 148 km/h.

Intérieur plus cossu avec montre, allume-cigare, boite à gant fermée, pré-équipement radio…

 

Pour une auto "populaire" l'intérieur de cette GL était loin d'être indigent.

 

 

GLS : Moteur 1 294 cm3 pour 68 ch (toutes les boites de vitesses sont mécaniques à quatre rapports).

Vitesse : 155 km/h.

Sellerie plus confortable avec des sièges originaux à grosses rayures horizontales, montre à quartz à affichage digital, phares H4, voltmètre et pression d'huile au tableau de bord (mais pas de compte-tours), appuie-tête à l'avant de série de même qu'un pare-brise en verre feuilleté, lecteur de cartes et SURTOUT un rétro extérieur réglable de l'intérieur grâce à un jeu de molettes qui sera "le truc publicitaire" de lancement.

 

 

L'intérieur d'une GLS.

On est prié de ne pas rire !

A l'époque j'avais trouvé ça formidable. (bon, j'avais 11 ans… )

 

 

La banquette arrière était rabattable sur tous les modèles, ce qui permettait d'augmenter le volume d'un coffre à la contenance assez moyenne.

 

 

 

C'est très vite un succès pour la marque : La production qui était de presque 800 voitures par jour en février 1978 va devoir monter à plus de 1 000 trois mois plus tard.

Pourtant elle n'a pas que des qualités…

Le défaut le plus important concerne l'habitabilité à l'arrière, considéré déjà comme "juste" pour deux adultes la presse spécialisée se gausse d'une voiture que l'on peut alors considérer "comme la plus grande 2+2 du monde" (l'Auto-Journal), pourtant la carte grise stipule bien que l'Horizon est une cinq places…

 

Les premiers clients vont essuyer quelques plâtres, le cas le plus étrange concernait la GLS :

 

Ceux qui ont fait installer la radio à bord se plaignent d'un "sifflement" persistant dans les haut-parleurs qui disparaît dès que les feux de position sont mis…

Il faudra un bon moment pour identifier le responsable : La montre digitale qui crée une sorte de "Larsen" électronique !

 

Les choses rentrent très vite dans l'ordre mais une fois encore la rapidité avec laquelle la voiture fut mise au point n'a pas permis de gommer certaines petites imperfections mais cela a peu d'importance puisque l'Horizon est un succès commercial, du moins pour l'instant..

 

En juillet 1978 les choses évoluent déjà... (ça c'était la maladie de Simca, pire que les japonais j'vous dis ! )

 

-LS : Moteur 59 ch de la GL

-GL : Moteur 68 ch de la GLS "1978"

-GLS : Moteur 1 442 cm3 de 69 ch, la puissance évolue peu mais la souplesse est nettement meilleure.

 

Au Salon de Paris apparaît une SX à moteur 1 442 cm3 de 83 ch et boite automatique à trois rapports.

L'intérieur est somptueusement traité avec une sellerie en velours, un programmateur de vitesse et un "ordinateur de voyage" qui permet de connaître la consommation aux 100, le temps écoulé depuis le départ, la consommation instantané et la vitesse moyenne.

 

 

La SX : Boitoto et ordinateur de bord, la grande classe !

 

 

Pour 1978 l'Horizon a trouvé en France un peu plus de 91 000 clients, c'est un bon chiffre qui devrait augmenter encore l'année suivante afin de confirmer le bien fondé de l'auto.

 

 

 

 

 

 

La presse spécialisée décerne à l'Horizon le titre de Voiture de l'année 1979, trois ans après que la marque ai déjà remporté cette récompense avec les 1307/1308 !

 

Afin de fêter l’événement on va sortir au printemps 79 une série spéciale limitée à 3 000 exemplaires appelée "Horizon Jubilé" (les 1307/1308 et Matra Bagheera étaient aussi concernées) et, pour une fois, il ne s'agit pas de ces "séries spéciales" avec un simple Radio K7, une antenne électrique et des enjoliveurs "de style" en plastique…

 

Non, cette fois on a droit à une VRAIE série spéciale, jugez plutôt :

 

-Peinture deux tons ("Vert marine-Vert adriatique", "Brun maracas-Gris futura" ou "Gris onagre-Gris futura")

-Jantes en alliage

-Sellerie en velours

-Vitres teintées bronze

-Moteur de la SX 1 442 cm3 avec carburateur double-corps de 83 ch pour 164 km/h mais toujours en boite 4 manuelle.

 

Magnifique… 

 

 

Pour l'instant les choses vont encore bien et 1979 s'annonce sous les meilleurs auspices, pourtant en juillet 1978 une nouvelle est passée inaperçue du grand public : Chrysler, en difficulté, se retire d'Europe…

C'est Peugeot qui reprend l'intégralité des usines de l'américain, celle de Poissy bien entendu mais aussi les usines espagnoles (Barreiros) et britanniques (Chrysler UK-Rootes).

 

La firme Sochalienne, qui a déjà eu du mal à "avaler" Citroën en 1975 et "bien conseillée" par un pouvoir politique en place qui ne voulait surtout pas d'un constructeur japonais en France, ne sait pas encore qu'elle vient d'acheter pour la somme de 230 millions de Dollars un outil de production complètement vermoulu faute d'investissements depuis plusieurs années.

 

Il faut bien entendu trouver un nouveau patronyme à "Chrysler-France", Simca ne semblant plus vraiment convenir aux nouveaux maîtres de Poissy.

 

Le 10 juillet 1979 (pour le millésime 1980 donc) nous avons la surprise de voir apparaître un nouveau nom sur toute la gamme ex-Chrysler-France : TALBOT !

Cette firme, naguère prestigieuse, fut rachetée par Simca en 1959 après une longue agonie et comme Simca appartient désormais à Peugeot le nom peut être ressuscité de manière parfaitement légale.

 

Les Horizon n'évoluent qu'à la marge pour ce millésime, tout juste notera t-on la possibilité de doter la GLS du moteur 83 ch qui était monté sur la Jubilé : C'est l'option "Performances".

 

On commence à s’inquiéter un peu concernant le succès commercial de l'auto, en effet 85 000 autos ont été vendues chez nous sur l'année 1979, c'est moins bien qu'en 78 et on s'attendait franchement à mieux…

On va donc utiliser "le truc qui marche toujours" pour relancer les ventes, à savoir les séries spéciales.

 

On propose donc une "Spéciale" en 1980, ni plus ni moins qu'une GLS 83ch avec jantes en alu et stripping sur la carrosserie…

 

Pourtant les ventes s'effondrent littéralement : Moins de 57 000 Horizon sont immatriculées dans l'hexagone en 1980 !

 

La qualité du produit n'y est pour rien…

En fait la clientèle ne sait plus comment appeler la voiture : Chrysler ? Simca ? Talbot ?

 

Cela crée une incertitude qui n'est pas franchement favorable aux ventes, de toute façon c'est toute la gamme "Talbot" qui dévisse alors et de nombreux concessionnaires finissent par jeter l'éponge et partent vers la concurrence.

 

Pour ne rien arranger la valse des nouvelles versions pour 1981 va tourner au foutoir…

 

La "Spéciale" devient la "S" et se trouve intégrée au catalogue, la GL va recevoir le moteur 1,5 litre de la GLS mais dégonflé à 64 ch tout en restant disponible avec le moteur 1,3 litre… Allez comprendre !

 

39 000 exemplaires seulement trouveront preneurs en 1981, mais la confusion ne s'améliorera pas pour autant l'année suivante :

 

-EX avec équipement de SX et moteur de GL

-GL disponible avec la boite auto et le moteur 83 ch de la SX

-LS "Ultra" fabriquée à 2 000 exemplaires en Gris Futura et garnie de la sellerie de la "Spéciale" de 1980

-EX5 à partir de mars 1982, première Horizon disponible en boite 5 vitesses

 

 

L'Ultra, une nouvelle série spéciale destinée à booster les ventes.

 

 

 

 

Bref, la gamme Horizon devient un véritable "bordel" où plus personne ne s'y retrouve.

 

La sanction est sans appel : Les ventes plongent encore…

 

Et ce malgré quelques contrats passés par l'état.

Ici une version Police réalisée à partir de la LS.

 

 

A partir de 1983 Peugeot aura la clairvoyance de simplifier l'offre et de mettre un terme définitif aux versions, "sous-versions" et autres séries spéciales plus ou moins bien intégrées à la gamme.

 

Les LS et GL restent au catalogue, la GLS aussi qui gagne une boite 5 ainsi que l'EX (ex-EX5...) qui prend la place de la SX.

La boite automatique devient une simple option sur les GL et EX.

 

Au fil du millésime on verra apparaître une Premium très bien équipée à moteur 1,6 litre de 90 ch ainsi que les LD et EXD à moteur Diesel 1 905cm3 Peugeot de 65 ch.

 

Tous les modèles vont bénéficier de dossiers de sièges avant creusés afin d'améliorer l'habitabilité arrière et d'une tablette de coffre rehaussée afin d'en agrandir la capacité.

A ce titre la lunette arrière reçoit une bande noire à sa base afin de dissimuler la contenu du coffre aux regards indiscrets.

 

 

On notera la bande noire à la base de la lunette, comme "amélioration" on aurait pu s'attendre à mieux quand même.

 

 

Un spoiler plus conséquent garnissait aussi certaines versions à partir de 1983.

 

 

Les choses s'enveniment alors dans les usines du groupe et on verra tous les soirs aux infos télévisées des images de conflits parfois violents qui opposent différents syndicats entre eux ou face à des cadres et des ouvriers non grévistes et, pour être tout à fait clair, plus grand-monde ne donne cher de la peau du groupe PSA à court terme…

De toute façon si salut il y a ce sera le fait de la Peugeot 205, en aucun cas d'un modèle "Talbot".

 

Notre Horizon quitte petit à petit la scène, les ventes deviennent anecdotiques et la marque n'a plus guère autre chose à faire que de tenter un truc original pour améliorer un peu l'ordinaire, ce sera l'Horizon "Sherlock" :

 

Chant du cygne de l'Horizon : La série "plus ou moins spéciale et limitée" Sherlock de 1984.

 

 

-Moteur 1 118 cm3 de la LS

-Boite 4

-Sellerie spécifique en tissu "Sherlock" (original hein ? )

-Lave essuie-vitre arrière

-Boiseries sur le tableau de bord et les portes

-Pneus en 165/70-13

-Peinture métallisée

 

On trouvait même la radio à bord.

La décoration faisait bel et bien appel au bois, y compris sur le pommeau de levier de vitesses.

 

 

L'Horizon arrive désormais en fin de carrière et celle qui doit lui succéder, la Talbot Arizona, sera en fin de compte présentée en 1985 sous le nom de Peugeot 309.

 

En fait la fin de Talbot était déjà actée depuis quelques temps et l'Arizona n'aurait de toute façon rien changée à l'affaire tant l'image de marque de la firme était devenu médiocre, "Talbot" étant maintenant vu par les clients comme un véritable repoussoir !

 

La production de l'Horizon s'arrête en France au premier trimestre 1985 et sa commercialisation à la fin de cette même année avec moins de 4 700 exemplaires vendus, "Talbot" cessera également d'exister en janvier 1986.

 

La Grande-Bretagne qui produisait aussi l'Horizon depuis 1982 arrête à la même époque, seule l'Espagne qui a débuté la construction de ce modèle en 1980 maintient la production jusqu'en 1987 pour son marché domestique.

 

Le Police Espagnole sera une bonne cliente des Horizon.

 

 

C'est assez peu connu mais les usines Finlandaises Valmet (déjà réputées pour y produire les Saab 90 mais aussi des armes, en particulier un dérivé de l'AK47 Kalachnikov à crosse repliable en plastique) ont signé dès 1978 un contrat pour la production locale de l'Horizon.

Elle commence en 1979 pour s'achever en 1985, à cette époque Valmet avait pris pas mal de libertés et assemblait la voiture avec une sellerie de Saab 900...

 

Assez peu connue "l'aventure Talbot" en Finlande… 

Valmet y produira également des 1510.

 

 

Cette version réservée au marché local disposait de déflecteurs sur le hayon afin de maintenir la lunette arrière propre.

C'était d'ailleurs un énorme problème sur toutes les Horizon qui ne disposaient pas d'un essuie/lave-vitre arrière : La lunette se salissait très vite rendant la rétro-vision problématique.

 

 

L'intérieur vaut le déplacement, je pense que vous le reconnaissez non ?

 

 

Une limousine à six portes sera aussi présentée par Valmet !

 

 

Elle restera à l'état de prototype… 

 

 

Mais vous croyez que la péninsule Ibérique fut la dernière à produire l'Horizon ?

 

Et bien non !

 

C'est de l'autre côté de l'Atlantique qu'elle sera produite jusqu'en 1990.

 

Je vous avait dit au début que la voiture devait être aussi distribuée aux USA, et bien ce sera le cas.

 

Dès 1978 les habitants du nouveau monde ont la possibilité de choisir entre la Dodge Omni ou la Plymouth Horizon !

 

Différente mais pourtant facile à reconnaître l'Horizon US…

 

Vendue là-bas sous le logo "Plimousse", pour le prononcer à l'américaine !

 

 

Mais ce sont les mêmes voitures que chez nous ?

 

Oui et non en fait !

 

Les caisses sont les mêmes, la planche de bord aussi mais le reste sera assez différent.

 

 

 

La suspension est une McPherson à l'avant en lieu et place des barres de torsion européennes, les mécaniques Simca ne passant pas les normes d'homologation US on se rabat alors provisoirement sur un moteur 1,7 litre de 75 ch d'origine… Volkswagen !

Accessoirement elles seront les premières voitures US à traction avant fabriquées en grande série (on laissera donc de côté la Cord des années 30 et L'Oldsmobile Toronado des 60's).

 

Un accord permettra à Chrysler de continuer à produire cette voiture après 1980 sans verser de royalties à PSA.

 

 

Et c'est toute une gamme qui va être déclinée, de la placide Plymouth Horizon à la débridée Dodge Omni GLH qui, grâce à un certain Caroll Shelby, va développer 110 ch voire même beaucoup plus avec l'adjonction d'un turbo en 1985 !

 

Les Dodge Omni, déclinaisons plus sportives que les Plymouth, surprendront plus d'un conducteur américain avec leur train avant qui avait la tâche de faire passer parfois bien plus de 100 ch au sol…

Il faut les comprendre, eux qui roulent depuis des décennies en V8 glougloutant, propulsion, essieu arrière rigide et coude à la portière… 

 

 

La mécanique VW cédera rapidement la place à d'autres : Le quatre cylindres maison 2,2 litres K-Car de 84 ch coiffera la gamme à partir de 1981 et on y verra même le 1,6 litre Simca mis aux normes à partir de février 1983 et ne développant plus que 62 ch avec son pot catalytique (en lieu et place du bloc VW).

 

Ce moteur n'était disponible qu'en boite mécanique et disparaîtra dès 1987.

 

 

 

Cette Dodge de 1988 n'avait plus que le 2,2 litres à se mettre sous le capot.

 

 

On trouvera même dans la gamme à partir de 1979 une déclinaison Coupé nommée Dodge 024 ou Plymouth Horizon TC3.

 

 

 

 

Dotés des mêmes mécaniques que les berlines ils n'auront que leur look pour faire rêver les foules…

 

Bon, le souvenir qu'ils ont laissé n'est pas extraordinaire : Entre "voiture de garçon-coiffeur" et "déplaçoir pour lycéenne"...

 

 

Chrysler poussera même le vice à en décliner un pick-up : Les Plymouth Scamp et Dodge Rampage !

L'essieu arrière devenait rigide et suspendu par de bons vieux paquets de lames.

Qu'elle est loin "notre" Horizon !

 

 

C'est à l'aube de Desert Storm que l'Horizon "sous toutes ses formes" tire sa révérence…

 

Poissy en a fabriqué 850 999 exemplaires entre 1977 et 1985, l'usine Espagnole de Villaverde 167 828 entre 1980 et 1987, Ryton en Grande-Bretagne 51 780 de 1982 à 1985 et Valmet 17 931 dans son usine d'Uusikaupunki.

 

Aux USA Dodge sortira 961 508 Omni et Plymouth 1 070 524 Horizon, des chiffres en fin de compte très loin d'être ridicules !

 

"Voiture-Kleenex" aux USA, décimées par paquets de 20 en France par les Juppettes et autres Balladurettes des années 90 au profit bien souvent d'une petite cylindrée étrangère, de nos jours les Horizon sont devenues très rares dans tous les pays (on en recense d'ailleurs moins de 20 en Angleterre à l'heure actuelle).

 

Bien que d'un comportement dynamique encore très contemporain ces autos ont souffert d'une politique de gamme désordonnée, d'un changement de nom complètement hors sujet et d'un réseau "Peugeot-Talbot" qui ne voulait plus en entendre parler et ce dès le milieu des années 80...

 

Il serait pourtant bon de s'en rappeler à l'occasion car elle reste pour moi une auto franchement moderne pour son époque et qui méritait beaucoup mieux que la carrière qu'elle a connue dans l'hexagone…

 

On en trouve parfois dans les petites annonces à vil prix et en très bon état.

Pour être honnête je ne pense pas que sa cote décollera un jour et il ne me paraît pas raisonnable d'y mettre plus de 3 000€, même pour une version "rare" de fin de production en état concours et complète.

 

N'oubliez pas que la marque n'existe plus et que les pièces d'accastillage intérieur changeaient "tous les six mois".

 

Alors pour les pièces spécifiques vous voyez ce que je veux dire…

 

 

Sympathique résumé de sa carrière avec musique d'époque :

 

 

 

Un Rassemblement de survivantes :

 

 

 

Publicité Britannique de 1982 :

 

 

 

Publicité TV Française :

 

 

 

 

 

 

 

 

Jensen.

 

Modifié 16 novembre 2022 par jensen

[breizhman44]

La shelby

[trophyman]

Bonjour a tou(te)s

 

Que de souvenir, le 1100 et le 1300 Simca, j'ai eu 2 1100 mais pas d'horizon, mai sœur oui.

 

@+

[1600 S]

Très bon résumé comme d'habitude.

c'était une très bonne voiture,mais victime de l’incompétence des dirigeants des différentes marques au-quelle elle a appartenu.

c'est vrai que en te lisant,on voit bien le foutoir de la gamme.

 

j'ai découvert aussi les nordiques et surtout les ricaines dont j'ignorais l’existence.

[daniel762]

Toujours au top Tonton, merci pour cette histoire aussi bien racontée et illustrée que d'habitude d'une voiture qui valait bien mieux que la réputation qu'elle avait à son époque.

 

Pour ma part, j'ai failli rouler en Horizon LS. Mais failli seulement...

 

Début 1984, désireux de changer ma R 16 TX bouffée par la rouille, j'avais été attiré par une publicité du concessionnaire Renault qui annonçait "4 000 F de reprise pour l'achat d'une occasion sélectionnée" écrit en police 850 à la peinture blanche sur une GS break barbouillée de bleu devant le garage, soit une reprise inespérée pour mon épave.

 

A l'intérieur, le hall "Occasions" était rempli d'Horizon et de GS... Mais le vendeur ayant prétendu "qu'une voiture d'occasion ne s'essaie pas" quand je m'étais intéressé à une des Horizon exposée, il a raté une possible vente et c'est ainsi que je me suis retrouvé à rouler en Mazda 626 achetée bien sûr dans un autre garage...

[jensen]

"Une voiture d'occasion ne s'essaie pas"...

 

Ben voyons !

 

La seule occaze que nous n'avons pas essayé on s'en est mordu les doigts dans la famille : La fameuse 104 GL6 à moteur de ZS...

[Replay69]

Superbe article, merci bcp pour le taf !

 

Le VW 1.7 T j'étais pas prêt !

[zorglub]

Comme quoi, les vendeurs de voiture, prétentieux et imbéciles, ca ne date pas d'aujourd'hui

[Invité §dav512aL]

Très intéressant, mais il n'y avait pas eu une version préparé par Lotus avec un 2.2 ?

[zorglub]

Le 2.2 Chrysler, dont je me souviens bien, c'est celui monté sur Talbot Tagora en 2.2, et utilisé également sur Murena 2.2 (Sur Murena, seul le bloc Chrysler 180 a été réutilisé, réalésé à 2.2 avec une culasse et une boite de vitesse d'une autre provenance )

 

Tu parles peut-etre des Talbot Sunbeam Lotus ? qui est un autre modèle que les Horizon

[Invité §dav512aL]

Exact, faut dire que la ligne des deux modèles est assez proche, d'où ma confusion.

 

 

Le 2.2 Chrysler était pas monté aussi sur les 505 ?

[jensen]

Très intéressant, mais il n'y avait pas eu une version préparé par Lotus avec un 2.2 ?

 

 

 

Je n'en ai pas parlé (toujours la crainte d'être trop long...) mais tu as entièrement raison.

 

Il y eu bel et bien un projet d'Horizon Groupe B avec le 2,2 litres Lotus porté à 300ch qui aurait du succéder à la Talbot Sunbeam Lotus qui s'était illustrée dans le championnat 1981.

 

 

 

 

 

Pour d'évidentes raisons Peugeot préféra développer son monstre des rallyes sur la base de la nouvelle 205.

[Invité §dav512aL]

Merci pour les précisions

[rusty03]

Comment avec une voiture qui de prime abord ne t'intéresse pas, tu finis sur le Bon Coin.

 

Et il y a une belle SX.

 

 

[spartiate]

Je me permets au passage d' insister sur le fait que la TALBOT Horizon a inauguré le fameux XUD 9 avant les Peugeot et Citroën !

c' était au millésime 1983 .

Jensen l' a bien sûr signalé mais je tenais à enfoncer le clou !

[1600 S]

Ha !le XUD9...je le connais par cœur,je me suis bien amusé avec lui.

j'en ai encore deux en parfait état de marche sur deux 306.(dans le jardin).dans la famille,on l'a retrouvé sur 306,205,AX,405,et Xantia.

j'ai eu l'occasion de refaire des joints de culasse sur tous ces modèles.c'est un moteur qui n'a pas de secrets pour moi.j'ai même travaillé sur un XUD7(version turbo)sur la 405 de ma nièce.

[Invité 62aff7543c950fddf666abc0f2f96dd4]

Comment avec une voiture qui de prime abord ne t'intéresse pas, tu finis sur le Bon Coin.

 

Et il y a une belle SX.

 

 

https://img7.leboncoin.fr/ad-l [...] ff711f.jpg

 

 

Le classique après chaque "histoire".

[gontran d_hulst]

Ha !le XUD9...je le connais par cœur,je me suis bien amusé avec lui.

j'en ai encore deux en parfait état de marche sur deux 306.(dans le jardin).dans la famille,on l'a retrouvé sur 306,205,AX,405,et Xantia.

j'ai eu l'occasion de refaire des joints de culasse sur tous ces modèles.c'est un moteur qui n'a pas de secrets pour moi.j'ai même travaillé sur un XUD7(version turbo)sur la 405 de ma nièce.

Tu voulais dire ZX? L'AX n'a jamais eu de XUD, mais des TUD

[marzal]

Quel dommage que cette marque ait été si mal prise en charge, l'Horizon en est le meilleur exemple tant elle était compétitive à son époque :/

 

Merci pour le flashback, j'aurais appris l'existence de cette Dodge 024 !

[jensen]

Je me permets au passage d' insister sur le fait que la TALBOT Horizon a inauguré le fameux XUD 9 avant les Peugeot et Citroën !

 

 

Histoire d'essuyer d'éventuels plâtres probablement...

[Pierre99]

Comment avec une voiture qui de prime abord ne t'intéresse pas, tu finis sur le Bon Coin.

 

Et il y a une belle SX.

 

 

https://img7.leboncoin.fr/ad-l [...] ff711f.jpg

 

 

Le classique après chaque "histoire".

 

 

idem

[Invité guest527]

Tu voulais dire ZX? L'AX n'a jamais eu de XUD, mais des TUD

 

 

Exact.

J'ai eu un TU et un XU sur mes zx.

[BOSS Of Scandalz]

Imputrécible et fabuleux XUd <3

 

En effet, l'Horizon a servit de mulet a ce moteur... qui fera les beaux jours de Peugeot pour les 15 années suivantes

 

Les 2.0 HDi de 2019 utilisent toujours le vilebrequin du 1.9d de l'Horizon !

[1600 S]

Tu voulais dire ZX? L'AX n'a jamais eu de XUD, mais des TUD

je pense que tu as raison.

[marzal]

 

 

Les 2.0 HDi de 2019 utilisent toujours le vilebrequin du 1.9d de l'Horizon !

Y a pas que chez Rino que ça recycle !

[BOSS Of Scandalz]

Y a pas que chez Rino que ça recycle !

 

 

le bloc "F" je suppose ?

[jensen]

 

 

PEUGEOT 206 CC : Du concept Vingt-Cœur au coup de cœur !

 

 

 

 

 

 

On ne présente plus la 206 dont le lancement officiel, en septembre 1998, a été le coup d'envoi du plus grand succès de la marque et même de toute l'automobile Française puisque le nombre d’exemplaires fabriqués jusqu'en décembre 2012 a été de 8 358 217 !

 

C'est trois millions de plus que la mythique 205 et la Renault 4, détentrice du titre jusque la, est battue de plus de 200 000 exemplaires.

 

Inutile d'être béat d'admiration, il y en a encore plein les rues !

 

 

A noter que la 206 continue de nos jours a être produite sur certains marchés "exotiques" et donc, tôt ou tard, le chiffre total définitif devrait très largement dépasser les 10 millions…

 

Mais le but de ce Topic n'est pas de faire le panégyrique de la 206 mais bien de se focaliser sur une version exclusive apparue plus tard : Le Coupé-Cabriolet !

 

Juste retour des choses c'est pourtant lui qui est présenté en "avant-première" au Salon de Genève de mars 1998 soit près de six mois avant la sortie officielle de la gamme sous le vocable de Concept-Car 20-cœur.

Genève 98 je m'en souviens bien, j'y étais…

 

 

La "20-Coeur" fera fureur sur le stand Peugeot de la cité Helvétique.

 

 

Bon, pour l'intérieur (qui n'était autre que celui de la future 206 en mode "bling-bling") personne ne pouvait le voir, l'auto étant sur une plateforme surélevée.

 

 

 

Mais, mais… 

Le toit : Il bouge !

 

 

Bon, on se doutait bien que les formes suggéraient la futur "petite" qui devait apparaître en fin d'année, mais pour moi à l'époque ce Concept-car original allait devoir en rester un…

 

 

En fait ce prototype avait surtout pour fonction de "tester" les réactions de la clientèle concernant le dessin général de la future 206 mais ce toit escamotable dans le coffre, déjà vu deux ans auparavant sur le Roadster Mercedes SLK, fera véritablement le buzz sur le stand de la marque Sochalienne et va inciter le Directoire à le produire en série.

 

D'ailleurs Peugeot n'est pas un novice en la matière, mais pour cela il nous faut remonter loin, très loin dans le temps…

 

En 1933 en fait.

 

C'est cette année-là qu'un dentiste nommé Georges Paulin fait son apparition dans le monde automobile.

En plus de soigner les dents de ses semblables (ce qui n'est déjà pas si mal…) notre homme a une passion : Dessiner des voitures !

 

 

Georges Paulin (1902-1942)

 

 

Dès qu'il a un moment de libre il s'y met, c'est plus fort que lui…

 

Et s'il y a une chose qui l'ennuie ce sont les capotes des autos de son époque.

 

Au début des années trente elle sont très répandues, soit pour des raisons de facilité de montage par leurs constructeurs soit parce que les gens qui les achètent (il fallait les moyens pour posséder une auto à cette époque…) aiment bien être vus.

 

Or elles sont malcommodes au quotidien : Difficiles à manœuvrer (certaines exigeaient le montage d'une véritable armature digne d'une toile de tente !), peu étanches, sensibles à la moisissure et très peu isolées face aux intempéries il ne fallait alors pas très longtemps pour qu'elles soient bonnes à jeter.

 

Il n'a guère plus d'estime pour le système du Hard-Top anglo-saxon qui impose d'être souvent deux pour le retirer de l'auto et le laisser sur place avant de partir au risque de se prendre une averse en chemin et donc une douche gratuite…

 

Mr Paulin a alors l'idée de mettre au point un système de toit métallique escamotable qui résoudrait d'un seul coup tous les problèmes évoqués !

 

Il dépose un brevet en 1931 et va rencontrer Georges Pourtout, un carrossier très connu installé près de chez lui en région Parisienne.

 

Le système, baptisé "Eclipse", va être monté en 1933 sur une Hotchkiss et donner toute satisfaction.

Mais un désaccord va intervenir avec la firme de Saint-Denis qui empêchera toute poursuite du projet…

 

Le maître carrossier, visiblement emballé par le système inventé par Paulin, va alors se mettre en contact avec les établissements Darl'Mat, à l'époque le plus gros concessionnaire Peugeot de la couronne Parisienne (et peut être même de France d'ailleurs…)

 

Ces derniers sont toujours à la recherche, sur demande de la marque, de carrosseries plus ou moins spéciales qui pourraient présenter un intérêt pour la clientèle et changer l'image d'un constructeur déjà considéré comme "provincial et trop sérieux".

 

Un châssis de 301 est fourni à Pourtout qui y monte le système en toute fin d'année 1933.

 

La première 301 "Eclipse", réalisée par Pourtout sur demande de la concession Darl'Mat d'après un brevet de Georges Paulin.

 

 

Dès 1934 les établissements Darl'Mat proposent une telle transformation à leur clientèle sur base de 301, 401 voire même sur l'éphémère 601 à six cylindres !

 

 

 

 

"Officiellement" Peugeot n'est pas au courant de l'histoire et ne distribue pas ce modèle dans son réseau ce qui lui permettrait, dans le cas d'un éventuel problème de conception, de se dégager de toute responsabilité vis à vis de sa clientèle mais on sait que la marque est elle aussi très intéressée et qu'elle suit l'évolution du système Eclipse avec le plus grand intérêt !

 

 

Une 401, récupérée par un passionné à l'état d'épave incomplète et entièrement reconstruite de ses mains.

A priori ce serait l'une de quatre survivantes encore en état de marche en 2019.

 

 

La marque Sochalienne finira par acheter le brevet à Mr Paulin (à priori à un prix ridicule) afin de pouvoir distribuer elle-même à partir de 1936 la déclinaison Eclipse de sa toute nouvelle 402.

Disposant de la fameuse ligne "fuseau-Sochaux" pour le moins inspirée de la Chrysler Airflow le système de toit escamotable s'y accorde désormais parfaitement et fait entrer la marque dans le club très fermé des constructeurs de modèles pour le moins "élitistes", mais le système n'a pas que des avantages…

 

 

Magnifique 402 Eclipse !

 

 

Certes il est métallique et permet donc de rouler à la fois en mode "Coupé" ou "Cabriolet" à l'envie, mais il est cher, encombrant (le coffre devient symbolique) et demande beaucoup d'espace pour être stocké à bord ce qui limite le nombre de places pour les occupants.

 

De plus son système de manœuvre électrique met très vite la batterie à plat malgré le passage en 12 volts de la 402 Eclipse (il faut dire que les propriétaires de ces modèles exagéraient souvent les cycles afin de "montrer comment ça marche" à l'assistance ce qui obligera très vite Peugeot à délaisser l'électricité pour y installer un système de manœuvre à manivelle) il en résulte que les exemplaires commercialisés, même avec le soutient du réseau, seront en fin de compte très peu nombreux…

 

La guerre mettra un terme à l'aventure après la sortie de quelques dizaines de 301, 401 et 601 et "seulement" 580 exemplaires de 402 (dont 80 à manœuvre électrique).

 

Un dernier mot pour le regretté Georges Paulin, un homme exceptionnel qui n'acceptera pas la défaite de juin 1940 et qui deviendra un résistant de la toute première heure.

Chef du réseau "Phill" (composé en partie d'ingénieurs aéronautiques et de… Carrossiers) il collabore activement avec le renseignement Britannique.

Il est capturé début 1942 et, malgré trois semaines de tortures, ne livrera aucun nom ni à l'occupant ni à ses nervis.  

 

Il est fusillé au fort du Mont-Valérien à l'aube de son quarantième anniversaire le 21 mars de cette même année, qu'on ne l'oublie jamais !  

 

Maintenant que vous êtes au courant des origines du système nous revenons à l'aube du 21ème siècle.

 

A Cerizay, dans les Deux-Sèvres, l'ambiance est plutôt morose au sein des établissements Heuliez...

 

Après avoir assuré la fabrication des breaks Citroën CX, BX puis XM et Xantia le responsable de PSA, Jean-Martin Folz, a décidé de rapatrier la production de ce type de carrosserie au sein des usines du groupe.

 

Pour le carrossier la pilule est amère.

 

Il reste une chance avec le brevet Retractop, qui consiste en un toit métallique à manœuvre électrique digne descendant du système imaginé par Mr Paulin.

 

Mercedes propose déjà un tel système sur son Roadster SLK depuis deux ans sous le vocable de Vario-Roof et la clientèle est conquise !

 

Proposé à Peugeot, la marque accepte d'en doter le fameux Concept-Car 20-Coeur, histoire de voir…

 

On connait tous la suite désormais.

 

 

Photo de famille, mais laquelle choisir ?

 

 

Pour Heuliez c'est l'opportunité d'obtenir un sursaut d'activité dans un secteur en crise, pour la marque au Lion de revenir sur le devant de la scène après une 106 qui n'a pas fait oublier la 205 et une 605 qui ne fut pas franchement un triomphe commercial…  

 

Les contrats sont signés, la commercialisation de la 206 CC (pour Coupé-Convertible) ne sera pas immédiate et il faudra attendre décembre 2000 pour la voir débarquer en concession.

 

 

 

 

Globalement il s'agit d'une 206 à la structure considérablement renforcée (le poids de cette version est supérieur de plus de 150 kg par rapport aux 206 "normales") et animée par deux motorisations :

 

-1 587 cm3 à double ACT et seize soupapes développant 110 ch à 5 750 tours, 193 km/h.

-1 997 cm3 de même architecture pour 138 ch à 6 000 tours, 204 km/h.

 

Les boites sont mécaniques à 5 rapports, la suspension avant est de type McPherson avec barre antiroulis et l'arrière dispose de bras tirés, d'une barre de torsion transversale et d'une barre antiroulis.

 

Une boite automatique est proposée en option mais seulement sur le 1,6 litre.

 

 

 

 

La contenance du coffre est variable : Si l'on profite d'un chiffre généreux de 320 litres en mode Coupé il n'en reste plus que 150 une fois les occupants à l'air libre.

 

Malgré un prix de vente pour le moins "confortable" (entre 110 000 et 126 000 Francs…) le succès est immédiat et la 206 CC est rapidement le cabriolet le plus vendu dans notre pays.

 

 

 

 

En 2002 malgré une production quotidienne de 400 véhicules les délais de livraison dépassent les six mois, et chez Heuliez on fait les trois-huit pour fournir l'usine de Mulhouse, seule à fabriquer ce modèle.

 

 

Le système de toit escamotable était composé d'une sorte de "coffret" fabriqué chez Heuliez, puis ensuite transporté par la route jusqu'aux chaînes de production Alsaciennes qui l'intégrait alors dans la voiture.

 

 

La 206 CC évoluera peu durant sa carrière, elle bénéficie du "lifting" de la gamme 206 en 2003 avec de nouveaux feux arrières et des baguettes latérales couleur caisse.

 

Exemplaire postérieur à 2003, avec protections latérales couleur carrosserie.

 

 

Une version Roland Garros avec sellerie cuir spécifique et peinture vert "Tie-Break" fait son apparition la même année et va devenir la coqueluche des beaux quartiers.

 

 

Digne héritière des 205 éponymes, la Roland Garros est désormais très recherchée.

Peut-être même un peu trop d'ailleurs… 

 

 

Voiture à la mode (le premier qui dit "Voiture de Gonzesse" je lui jette un sort ! ) elle va très vite subir le destin réservé aux véhicules de niche, à savoir une désaffection rapide de la clientèle…

Les ventes étant en baisse de près de 30% entre 2004 et 2005 la marque décide de lui redonner de l'oxygène en la dotant d'un moteur 1 560 cm3 HDi de 110 ch à 4 000 tours avec filtre à particules…

 

Une version créée en partenariat avec la firme Quicksilver est proposée sur la base du 1,6 litre.

En plus d'une peinture gris métal spécifique elle se reconnaîtra à ses logos, ses jantes en alliage et sa climatisation.

 

Fin de production durant l'année 2007 pour laisser la place à une 207 CC qui n'aura ni le même succès commercial, ni la même cote d'amour auprès du public.  

 

Pour Heuliez la messe est dite : Peugeot décide de racheter le brevet Retractop et de produire lui-même de A à Z sa 207 CC (comme cela fut fait 70 ans auparavant avec la 402, l'histoire n'est jamais qu'un éternel recommencement…)

 

Malgré la signature d'un contrat avec Opel pour la fabrication d'une Tigra TwinTop qui s'avérera être un bide commercial les choses iront de mal en pis, et ce jusqu'à la liquidation de la société à l'issue d'une longue agonie entre fausses promesses des politiques et interventions de "Sauveurs" plus ou moins sérieux.

 

La 206 CC sera vendue dans le monde entier à plus de 369 000 exemplaires, y compris au Japon où elle aura ses inconditionnels et même en Australie où elle y sera la Peugeot la plus vendue durant plusieurs années.

 

Après la traversée du désert traditionnelle de tous les modèles un peu exotiques, qui auront à souffrir en plus à cette époque des affres du Tuning sauvage, les portes du monde de la collection commencent à s'ouvrir devant cette sympathique auto.

 

 

Bon, le "bolidage" c'est passé de mode…

 

 

… Personnellement je ne m'en plains pas à vrai dire !

 

 

Je voudrais bien la voir franchir un ralentisseur celle-là.

 

 

Mais notre 206 CC a encore de la ressource !

 

Beaucoup ont déjà flairés son potentiel en collection et partent à la recherche des meilleurs exemplaires encore disponibles sur le marché de l'occasion (attendez la fin du sujet pour aller faire un tour sur LBC)

 

Certains exemplaires sont même déjà restaurés, si si !

 

C'est le cas de celle récupérée par un certain Jensen en juillet 2015...

 

 

Attention, Jensen à bord !

 

 

"Gris Iceland", pour moi c'est "bleu ciel" mais bon…

 

 

Elle est dénichée chez "un marchand d'autodokazes" de la banlieue Ouest de Grenoble alors que je suis à la recherche d'une première voiture pour mon héritier.

 

Clairement nous sommes en chasse "d'un truc sympa/pas cher", mon fils (pas plus que son père) ne daignant rouler en traîne-con gris métallisé TDi de grande diffusion : On ne se refera jamais dans cette famille…

 

L'idée d'une 206 CC nous est venue au fil de nos démarches, le modèle étant au creux de la vague on en trouve alors quelques uns, mais dans des états…

 

On tombe sur cet exemplaire 2,0 litres de 138 ch complètement par hasard, dans un garage sombre qui avait plus des airs de coupe-gorge qu'autre chose et dans lequel nous avons d'ailleurs hésité à nous engager !

 

C'est du premier abord une "bonne base" : Kilométrage raisonnable (133 000 km), vendue avec toutes les factures d'entretien laissées par la dernière propriétaire qui avait eu la présence d'esprit de tout garder depuis avril 2002, date de mise en circulation de l'auto (le kilométrage est donc certifié conforme).

 

La carrosserie laisse à désirer (frottée de partout : Vilaine phâme va ! ), les sièges sont élimés mais le moteur est au top, le toit fonctionne correctement et l'étude des papiers montrent que les amortisseurs et les freins ont été refaits très récemment.

 

Bref on signe, avec des gars bien plus sympas qu'ils n'en avaient l'air, et on part avec la voiture.

 

Le gamin se fera les griffes avec durant quelques temps (deux-trois bosses de plus), son père empruntant l'auto juste assez pour s'apercevoir qu'en fin de compte un cabriolet cépamal...

 

Arrive 2018, mon fils a désormais de l'expérience et parcours pour le travail plus de 40 km par jour en pratiquant le covoiturage avec des collègues, la 206 n'est plus adaptée à cette situation et il lui faut autre chose.

 

 

Je ne sais pas si on a dit au "Monsieur de chez Peugeot" que même les Nains de jardin avaient des jambes à caser dans une automobile ?  

 

 

Compte-tenu des offres de reprises faites par les voleurs vendeurs de voitures je lui propose de racheter moi-même la 206 puisque nous avons un boxe de disponible, et ce dans le but d'une restauration totale.

 

C'est le deal idéal : J'ai enfin un "Collector" et il peut négocier plus finement car n'ayant pas de reprise.

 

Ensuite… Au boulot !

 

 

Bon, elle n'était pas du tout dans cet état en 2015 lors de l'achat…

 

 

 

 

Un bloc à cravacher, mais c'est un réel plaisir !

 

 

Tout d'abord la sellerie, refaite en 2017 (l'originale partait complètement en miettes), puis le silencieux arrière (une sorte de Devil low-cost installé à l'insu de mon plein gré par ce jeune couillon un soir de beuverie entre potes sans doute : Ça fait "Vroaaarrr" à l'accélération et "pét-pét-pét" au lever de pied. C'est plus de mon âge ces conneries… ), enfin on tape dans le dur fin 2018 :

 

-Embrayage

-Silentblocs et rotules d'essieu arrière

-Cardans

-Kit distribution/pompe à eau

-Vidange des fluides

-Sonde de tachymètre

-Optiques avant (celles d'origine sont ternes, la nuit on n'y voit rien)

 

Oui je sais les phares "sonpadorigine", mais on bosse de nuit NOUS !

Alors on a besoin d'y voir clair.

 

 

152 778 km certes, mais certifiés hein !

 

 

Le système d'ouverture du toit a lui aussi été révisé.

 

 

 

 

Très important pour nous : L'installation audio.

Le poste mono-CD d'origine était HS, on l'a gardé pour une éventuelle remise en état ultérieure et un poste radio-CD avec port USB a été installé.

Les haut-parleurs d'origine, nasillards, ont aussi été remplacés sans modification de l'aspect intérieur.

 

 

38 : Le numéro de l'élite !

 

 

 

Fin des travaux au début de l'été 2019 avec l'entrée de la voiture en carrosserie, le plus gros morceau et surtout le plus coûteux.

 

 

Mais bon, réussite totale de l'opération cosmétique.

 

 

Laissée aux mains d'un jeune apprenti (c'était plus long mais moins cher) je n'ai pas eu à le regretter, même les baguettes latérales ont été changées.

 

 

Ne reste plus que quelques "Poupouilles" : Ventilateur de clim' un peu fatigué et surtout voyant d'airbag allumé (capteur sous le siège), entre autres…

 

Ce sera réglé rapidement et il ne me restera alors plus que le plaisir de conduire, sans ma femme qui a horreur de cette "Bagnole" : Tant pis pour elle je n'en changerais pas pour l'instant (je parle de la 206 pas de la phâme, quoique… )

 

EDIT : Fin des travaux de restauration en avril 2021 avec changement du boitier électronique "Com 2000", du détecteur de cliquetis et remise en état intégrale de la climatisation. 

 

Des dépenses qui ne me laisse aucun remords, avec en plus le sentiment de rouler dans un morceau d'histoire automobile et la bénédiction de Monsieur Georges Paulin depuis "là-haut".

 

Pas certain du tout que ceux qui signèrent un bon de commande à l'époque y songèrent d'ailleurs…  

 

Collector la 206 CC ?

 

J'en suis convaincu, même si je suis tout aussi convaincu que le jour de sa revente je ne me ferais certainement pas "des burnes en or" mais au moins aurais-je eu le plaisir de remettre une Youngtimer en état et probablement de récupérer ma mise de fond d'ici quelques années.

 

Si vous voulez marcher dans mes traces préférez une 2,0 litres, plus tonique que la 1,6 litre et surtout laissez tomber le moteur HDi peu diffusé et pas du tout à sa place dans un tel véhicule.  

 

On se méfiera aussi des Roland Garros et des Quicksilver que certains vendeurs ont tendance à prendre pour des modèles uniques, l'auto n'est pas rare il est donc inutile de se précipiter sur la première venue.

 

La 401 éclipse :

 

 

 

Fonctionnement du toit de la 402 :

 

 

 

On se quitte avec un essai-rétro d'une 206 CC 2,0 litres :

 

 

 

 

 

 

 

Jensen.

 

 

 

 

Modifié 2 octobre 2023 par jensen

[zorglub]

206 CC "Collector" ? Non, pas vraiment.

 

Mais "Collectible" uniquement pour son toit escamotable d'ailleurs.

[breizhman44]

T'arrive même à rendre une 206 intéressante

 

Mais comment fait il