Le Topic des engins blindés (Index en page 1)

29 juillet 2012

Comme pour changer une ampoule de phare chez renault, quoi.

jensen · 1 août 2012

TYPE 61 : Le retour du Japon.

1945, l'empire japonais capitule sans conditions…

Le pays passe alors plusieurs années sous tutelle US et ce n'est qu'en 1950 avec l'ancrage du Japon au sein des nations occidentales et de la guerre voisine en Corée que fut reconstituée une force armée nationale.

La première demande provient de l'armée de terre qui souhaite s'équiper de chars de combat.

Les USA fournissent alors des M24 Chaffee, des M4E8 Sherman et une poignée de M47 Patton.

Or cela va vite "coincer"...

Le Chaffee ? Trop petit, il ne fait pas le poids face aux éventuels chars Soviétiques que le Japon pourrait avoir à affronter.

Le Sherman ? Il commence à dater ! De plus les pilotes Nippons n'ont pas la taille "standard US" et n'arrivent que très difficilement à... Débrayer !

Le Patton ? "Trop gros-trop lourd" pour le réseau routier local et le transport ferroviaire (hormis les trains à grande vitesse, les voies ferrées sont à écartement métrique au Japon).

Et l'ergonomie est là encore "surdimensionnée" pour ses utilisateurs ! (Il est à noter que de nos jours les jeunes japonais font partie des occidentaux les plus grands, comme quoi les retards peuvent toujours se rattraper ! )

C'est donc en 1954 que le pays commence à travailler sur un projet de char national.

En 1957 les prototypes commencent à être essayés…

Au départ le cahier des charges, typiquement Nippon, stipulait plusieurs points :

-Un poids maximum de 25 tonnes, pour cause d'infrastructure locale (un problème toujours pas réellement résolu de nos jours d'ailleurs)

-Un canon de 90mm "suffisant" compte-tenu des compartiments de combat, à savoir un environnement soit très montagneux, soit à forte densité urbaine.

Un canon de 105 voir de 115 mm à longue portée ne se justifiait pas alors dans l'esprit de l'Etat-major.

De plus le char ne devait avoir à n'engager que des engins de débarquement amphibies en cas d'invasion (autrement dit faiblement blindés), la choix d'un engin trop lourd ou trop "lourdement" armé n'était donc pas à l'ordre du jour.

En avril 1961 le char définitif est présenté par les établissements Mitsubishi, responsables de l'engin de A à Z.

On a clairement fait une croix sur les 25 tonnes puisque le Type 61 en fait 10 de plus !

Il est clair qu'en rester au poids indiqué aurait donné au char un blindage en pelure d'oignon…

Ici il se trouve "correct" pour son époque, avec une tourelle en acier coulé à l'épaisseur maximum de 64 mm.

La caisse est en acier laminé soudé, l'arc frontal est épais de 46 mm et il est prévu de pouvoir le changer sur le terrain en cas d'impact (nous sommes donc devant le premier char à posséder un blindage "modulaire" ) .

Les parois latérales font 25 mm et l'arrière 15 mm, là c'est par contre un peu juste…

Petit et assez étriqué, le Type 61 fait beaucoup penser à un M47 contemporain à l'échelle 2/3...

Les dimensions restent assez contenues avec 6,30 m de long (8,20 m avec le canon), 2,95 m de large et 2,49 m de haut.

La mécanique se compose d'un V12 HM21WT de 29 600 cm3 à quatre temps Turbocompressé refroidi par air de 570 ch à 2 100Trs.

La boite est mécanique à 5 rapports avant et 1 arrière.

Le V12 Mitsubishi. un moteur fiable et sans histoires !

La vitesse maximum sur route ressort à 45 km/h (à priori on peut en déduire que les rapports de boite sont "courts", sans doute à cause du relief du pays) et 30 km/h en tout-terrain.

L'autonomie moyenne est de 200 km avec 500 litres de Gas-oil dans les réservoirs (là aussi inutile compte-tenu de la géographie du Japon de faire des réservoirs surdimensionnés donnant 800 km d'autonomie, nous ne sommes pas dans les plaines Russes que diable… )

Manœuvres sur l'île d'Okinawa en 1985.

la suspension est à barres de torsion renforcée par des amortisseurs hydrauliques sur les roues 1,2,5 et 6.

L'architecture mécanique du char est assez "Allemande" dans sa forme puisqu'elle se compose d'un moteur à l'arrière mais de barbotins à l'avant, ce qui implique la présence d'un arbre de transmission sous le plancher transmettant la puissance du bloc à la transmission installée à côté du pilote…

Ce dernier se trouve à l'avant droit, le Japon "roulant à l'anglaise" c'est tout à fait normal.

L'équipage est de quatre hommes : Pilote, Chargeur, Tireur et chef de char.

Si le tireur dispose d'un périscope et d'une lunette à grossissement X6 son chef est mieux équipé, à savoir d'une lunette X7 et d'un télémètre à coïncidence pour le calcul des distances de tir.

Cette organisation est assez déroutante, puisqu'il paraît assez logique de voir plutôt le tireur équipé d'un tel outil, c'est du moins comme cela que l'on s'organise, tant à l'Est qu'à l'Ouest.

C'en est à se demander à quoi il sert dans le char à part ouvrir le feu d'ailleurs…

90 mm, un calibre pour le moins "limite" concernant un char de combat…

Le canon a été développé localement par Japan Steel, mais tant son calibre que la forme de son frein de bouche en T donnent à penser qu'il fut assez "inspiré" du 90 mm équipant le Patton US...

Il est assisté d'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm Browning M1919A4 et d'une 12,7 mm Browning M2HB en superstructure, cette dernière pouvant être opérée depuis l'intérieur du char.

La fabrication commence à petite cadence en 1962 puisque seulement 10 engins seront fabriqués.

10 autres encore sortent des chaînes en 1963, puis 20 en 1964, 30 en 1965 et autant en 1966.

Le dernier exemplaire sera fabriqué en 1975, donnant une production totale de 560 chars, uniquement pour le Japon.

Le boitier à l'arrière gauche renferme un téléphone de campagne pour communiquer avec l'infanterie.

Au chapitre des modifications je serais rapide…

Les derniers engins produits seront équipés de phares infra-rouge et de six lance-grenades fumigènes, ceux déjà en service en bénéficieront au titre de la remise à niveau.

On verra aussi une soixantaine de chars équipés d'un gros projecteur infra-rouge à côté du canon pour le combat nocturne.

Une poignée de châssis seront mis en ligne comme engins de dépannage (5 ex) et porte-travée de franchissement (4 ex), ils étaient encore en service en 2010...

Une des (très) rares versions de dépannage.

Les premiers Type 61 commenceront à être réformés en 1983 avec la montée en puissance des Type 74 autrement plus performants.

Les derniers chars seront radiés des listes en 2000.

Le Type 61 n'était ni protégé NBC, ni amphibie.

Il aura eu pour mérite de remettre le pays en confiance en le dotant d'un char 100% Japonais, même si ses spécificités locales le rendait de facto parfaitement impropre à l'exportation…

Le Type 61 comme si vous y étiez ! (Vous noterez la passage "viril" des vitesses…) :

Modifié 3 avril 2021 par jensen

flyinngpat · 2 août 2012

Du bon travail, comme d'habitude

2 août 2012

Conduite à l'ancienne, double-pédalage, double débrayage, les conducteurs de joy-stick s'abstenir, c'est tout à fait ce que l'on apprenait à Carpiagne en 1969,

mais là le passage des vitesses me parait encore plus délicat.

Ils ont fait des progrés depuis les japonais.

juluch · 2 août 2012

Archaïque mais costaud!

Comme dit l'ami Pierleo.................les Japonais ont fait des progrès depuis.

Merci Tonton

jensen · 4 août 2012

OSORIO : La fin des rêves Brésiliens...

Je vous ai déjà précédemment narré le joli succès que la firme ENGESA s'était arrogée avec les blindés à roues Cascavel et Urutu (page 76).

Peu onéreuses compte-tenu d'un taux de change assez avantageux, de belle qualité et issues d'une nation "non alignée" les productions de la firme se négocieront dans plus d'une vingtaine de pays, en général du tiers-monde et du moyen-orient.

Au début des années 80 l'Arabie-Saoudite lance un appel d'offre pour le remplacement de ses AMX30...

Le pays contacte la RFA en vue de l'achat d'au moins 300 Leopard 2 alors en cours de mise en service, mais l'Allemagne ne peut s'engager, étant encore dans l'impossibilité de vendre ses engins neufs ailleurs qu'au sein de l'OTAN suite à des clauses restrictives issues de la seconde guerre mondiale...

ENGESA voit alors une excellente opération se dessiner puisque la firme cherche "à monter en gamme" avec la mise au point d'un char lourd que le gouvernement de Brasilia est parfaitement incapable de financer (bien que les besoins de l'armée Brésilienne se montent à au moins 250 véhicules).

En proposant donc en 1982 le nouveau char aux Saoudiens les frais de recherches et de développement seraient très vite amortis !

On cherche alors un partenariat avec Thyssen-Henschel voire Porsche mais le gouvernement de RFA y met là-aussi son véto, les Brésiliens vont devoir se débrouiller seuls et vont commettre l'irréparable, à savoir un financement sur les fonds propres de l'entreprise : 100 millions de Dollars US !

Pour la jeune firme d'une nation en devenir il est clair qu'on joue là à "quitte ou double" !

Les prototypes doivent voir assez vite le jour et ENGESA n'a pas vraiment d'expérience dans le domaine des MBT à chenilles.

On part donc du cahier des charges de l'armée Brésilienne, à savoir un poids de 36 tonnes pour cause d'infrastructures routières plutôt "rustiques" et une largeur de 3,20m pour respecter le gabarit ferroviaire du pays.

Si la deuxième condition est acceptable la première est très vite oubliée puisqu'il s'agit du poids de l'AMX30, et les Saoudiens veulent un char plus gros, plus moderne et mieux protégé.

ENGESA s'aperçoit alors que l'appel d'offre Saoudien a rameuté "du beau linge" :

-Les Français tentent le coup avec leur AMX40 (page 76), une suite logique de l'AMX30 avec le canon Giat lisse de 120mm

-Les Anglais présentent leur Challenger 1 (page 42), au blindage composite et au canon L11 de 120mm

-Les Américains sont venu avec leur M1 Abrams (page 18), équipé de sa turbine à gaz.

Pour briller, il faudra aux Brésiliens autre chose qu'un tarif concurrentiel...

C'est pourquoi ils vont vraiment mettre les petits plats dans les grands !

-Déjà pour la motorisation on contacte l'Allemand MTU (pour les moteurs l'Allemagne peut exporter sans soucis), mais les prix proposés sont trop élevés et ENGESA se rabat sur MWM (Motoren Werke Manheim) prêt à fournir un V12 Turbo-Diesel de 1014cv à 2300Trs à un prix raisonnable, il faut dire que ce moulin, très fiable et facile d'entretien, existe depuis un moment en application marine.

Le moteur MWM. Son origine comme propulseur de navire ne sera pas un problème...

Après tout, le Leopard 1 roulait très bien avec un moteur de péniche !

-La boite de vitesse sera aussi Germanique, en l'occurence une ZF automatique LSG3000 à 4 rapports avant et 2 arrières.

-Les chenilles seront achetées chez Diehl et sont purement et simplement les mêmes que celles du Leopard 2.

-Pour la tourelle c'est l'Anglais Vickers qui est mis à contribution.

La firme en met d'ailleurs 2 au point :

-Une avec le canon britannique L7 de 105mm, véritable best-seller mondial, qui sera de toute façon celle proposée à l'armée Brésilienne si elle se décide, sans parler des débouchés export...

-L'autre avec le canon Français GIAT à âme lisse de 120mm répondant au cahier des charges Saoudien (Rheinmetall n'ayant pu la aussi fournir son 120mm L/44).

Les 2 types de tourelle.

-La suspension est hydropneumatique et... Non, ce n'est pas Citroën le maître d'oeuvre mais Dunlop !

-Quand au blindage, Les ingénieurs de chez Vickers vont là aussi se défoncer en mettant au point un dérivé de leur blindage type Chobham :

Un alliage d'acier et d'aluminium (pour la résistance, la légéreté et la souplesse d'amortissement à l'impact) doublé d'une couche de composite céramique/carbone pour amoindrir les effets d'un obus HEAT.

Ce blindage composite est présent sur l'avant et les côtés du char, l'arrière et les superstructures se contentant d'une cuirasse acier/alu (l'épaisseur n'a jamais été rendue publique).

Il est en théorie invulnérable aux obus HEAT à charge creuse sur l'arc avant, et ce quelque soit leur calibre !

Au chapitre des performances ce char roule à 70km/h sur route et passe de 0 à 32km/h en 6 secondes.

Il franchit des côtes de 60%, des dévers de 40% et une tranchée de 3 mètres.

Bien que non amphibie il passe des gués de 1,20m voire 2 mètres avec préparation.

Il est intégralement protégé NBC.

Un obstacle vertical de 1,15m de hauteur ne lui fait pas peur...

La preuve !

L'équipage est classique avec 4 hommes : Pilote, chef de char, chargeur et tireur.

Concernant son armement on trouve donc le fameux L7 Anglais de 105mm approvisionné à 45 obus (APDS, HEAT, HESH ou fumigènes) ou le Giat 120mm approvisionné à 40 coups (APDS ou HEAT).

Avec le canon L7 de 105mm

Le 120mm Giat, un canon pour le moins "à longue volée" !

Dans les 2 cas une mitrailleuse Hughes coaxiale de 7,62mm y est adjointe, approvisionnée à 5000 coups.

On installe aussi une 12,7mm Browning M2HB dotée de 600 coups en superstructure.

Les flancs de tourelle disposent de 2X6 lance-grenades fumigènes.

Dans tous les cas le canon est stabilisé, ce qui permet le tir en marche sur une cible immobile.

L'ensemble périscope-télémètre Laser est d'origine Française (SFIM) et le système informatisé de tir vient de chez Marconi.

Le char peut bien entendu combattre de nuit grâce à tout un système de vision infra-rouge passif.

Les ingénieurs poussent même la sophistication à installer un APU (moteur auxiliaire) pour assurer l'approvisionnement en électricité même avec le MWM à l'arrêt.

Le poste du chef de char.

Il pèse 43,7 tonnes en ordre de combat (il est illusoire d'espérer vendre un char de plus de 50 tonnes à de très nombreux pays, pour cause d'infrastructures inadaptées. Cette remarque est encore valable de nos jours d'ailleurs...)

Ses réservoirs de 1354 litres lui autorisent une autonomie de 550km sur route.

Le char mesure 7,13m de long (10,10m avec le canon) 3,20m de large et 2,37m de haut (hors mitrailleuse).

L'Osorio, c'est ainsi que le char sera baptisé (en souvenir de Manuel Luis Osorio, créateur des unités de cavalerie Brésiliennes), est présenté en 1985 en version EE-T1 (avec la tourelle L7 105mm) et en 1986 en version EE-T2 (avec la tourelle 120mm) que l'on présente aux Saoudiens.

Durant toute l'année 87 les chars en lice sont testés dans les sables du Moyen-Orient de manière très intensive...

Les essais furent pour le moins musclés, et l'Osorio les passera tous avec les honneurs !

Le Challenger Britannique est vite rejeté : Il est trop lourd et donc peu manoeuvrable, sans parler de son canon L11 de 120mm utilisant une munition en 2 parties trop spécifique dont les Saoudiens ne veulent pas entendre parler !

L'Abrams ne plaît pas à Ryad.

Les militaires locaux sont en effet assez "songeurs" devant cette turbine à gaz qui n'accepte qu'un air 100% pur alors que le champ d'utilisation sera essentiellement désertique et donc à forte concentration en poussières fines... (sans parler d'une consommation entre 2 et 3 fois supérieure à un moteur classique, mais nous sommes "au pays de l'or noir" et ce problème reste assez secondaire)

L'Osorio est très satisfaisant dans son comportement ! Il ne tombe pas en panne, est très moderne dans sa conception et le fait que le Brésil soit un pays non aligné lointain "ne posant pas trop de questions" côté diplomatie/politique est un plus indéniable.

L'AMX40 semble l'emporter ! On reste dans le prolongement du "30" déjà acheté avec un armement tip-top et une protection vraiment supérieure !

Mais un problème va apparaître : L'armée Française n'est pas et ne sera jamais cliente du "40", préférant se concentrer sur le programme de l'AMX56 futur "Leclerc".

Or les Saoudiens n'achèteront pas un char si le pays d'origine n'est pas déjà client, et ce afin de ne pas se retrouver "tout seul/tout con" si un problème technique survient par exemple.

Chez ENGESA on sent venir le coup du siècle et on fait antichambre au ministère de la défense Brésilien pour arracher une commande nationale, même symbolique.

C'est payant puisque Brasilia consent enfin à s'engager pour 300 EE-T1 !

La décision Saoudienne tombe début 1989 : Le pays s'engage à acquérir 318 Osorio EE-T2 renommés Al Fahd (Lion) pour un montant unitaire de 3,8 millions de Dollars !

Si Paris et Londres remballent poliment, à Washington on est furieux !

Les Américains n'acceptent pas que leur principal allié régional n'ai pas choisi leur char et préféré un matériel Brésilien, on parle d'ailleurs ouvertement de "trahison" dans les couloirs des ministères concernés et la machine à broyer US va vite entrer en action.

Tant et si bien qu'à la fin de l'année l'Arabie-Saoudite reporte sans motif sa commande, mettant ENGESA dans une situation financière impossible...

Entre Washington et Brasilia l'Osorio sera une véritable pomme de discorde...

En 1990 Saddam Hussein envahit le Koweit.

Les USA débarquent alors en masse pour "empêcher l'invasion de l'Arabie et la mainmise Irakienne sur tout le pétrole du Moyen-Orient", c'est du moins la version de CNN et de CBS...

Passée la crise les Saoudiens annulent le précédent contrat et optent définitivement pour l'achat de 315 M1 Abrams... Mais avaient-ils encore le choix ?

Au Brésil, ENGESA ne peut plus faire face à ses dépenses et la firme, déjà assez mal gérée, met la clé sous la porte et licencie 5000 personnes (la commande Brésilienne n'ayant jamais été confirmée).

De plus la situation mondiale avait changée et la clientèle habituelle d'Engesa pouvait maintenant se fournir en chars Soviétiques à prix "cassés".

Stockés dans un coin où ils seront abandonnés, les 2 Osorio construits seront récupérés et restaurés récemment, faisant aujourd'hui la fierté des Brésiliens !

Un Osorio EE-T1 aux couleurs et dans une ambiance "brésilienne", si seulement les commandes avaient suivies...

Il s'en fallait de peu pour que l'Osorio fasse une très belle carrière, un soutient plus ferme du gouvernement Brésilien de l'époque aurait pu changer la donne.

Ce ne sera pas le cas...

Vidéo très complète, la vision nocturne à la fin est spectaculaire :

juluch · 5 août 2012

Bien dommage la carrière avorté de ce char................

Merci Tonton.

flyinngpat · 5 août 2012

OSORIO : La fin des rêves Brésiliens...

Je vous ai déjà précédemment narré le joli succès que la firme ENGESA s'était arrogée avec les blindés à roues Cascavel et Urutu (page 76).

Peu onéreuses compte-tenu d'un taux de change assez avantageux, de belle qualité et issues d'une nation "non alignée" les productions de la firme se négocieront dans plus d'une vingtaine de pays, en général du tiers-monde et du moyen-orient.

Au début des années 80 l'Arabie-Saoudite lance un appel d'offre pour le remplacement de ses AMX30...
Le pays contacte la RFA en vue de l'achat d'au moins 300 Leopard 2 alors en cours de mise en service, mais l'Allemagne ne peut s'engager, étant encore dans l'impossibilité de vendre ses engins neufs ailleurs qu'au sein de l'OTAN suite à des clauses restrictives issues de la seconde guerre mondiale...

ENGESA voit alors une excellente opération se dessiner puisque la firme cherche "à monter en gamme" avec la mise au point d'un char lourd que le gouvernement de Brasilia est parfaitement incapable de financer (bien que les besoins de l'armée Brésilienne se montent à au moins 250 véhicules).

En proposant donc en 1982 le nouveau char aux Saoudiens les frais de recherches et de développement seraient très vite amortis !

On cherche alors un partenariat avec Thyssen-Henschel voire Porsche mais le gouvernement de RFA y met là-aussi son véto, les Brésiliens vont devoir se débrouiller seuls et vont commettre l'irréparable, à savoir un financement sur les fonds propres de l'entreprise : 100 millions de Dollars US !

Pour la jeune firme d'une nation en devenir il est clair qu'on joue là à "quitte ou double" !

Les prototypes doivent voir assez vite le jour et ENGESA n'a pas vraiment d'expérience dans le domaine des MBT à chenilles.

On part donc du cahier des charges de l'armée Brésilienne, à savoir un poids de 36 tonnes pour cause d'infrastructures routières plutôt "rustiques" et une largeur de 3,20m pour respecter le gabarit ferroviaire du pays.

Si la deuxième condition est acceptable la première est très vite oubliée puisqu'il s'agit du poids de l'AMX30, et les Saoudiens veulent un char plus gros, plus moderne et mieux protégé. http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/jap.gif

ENGESA s'aperçoit alors que l'appel d'offre Saoudien a rameuté "du beau linge" :

-Les Français tentent le coup avec leur AMX40 (page 76), une suite logique de l'AMX30 avec le canon Giat lisse de 120mm
-Les Anglais présentent leur Challenger 1 (page 42), au blindage composite et au canon L11 de 120mm
-Les Américains sont venu avec leur M1 Abrams (page 18), équipé de sa turbine à gaz.

Pour briller, il faudra aux Brésiliens autre chose qu'un tarif concurrentiel...

C'est pourquoi ils vont vraiment mettre les petits plats dans les grands !

-Déjà pour la motorisation on contacte l'Allemand MTU (pour les moteurs l'Allemagne peut exporter sans soucis), mais les prix proposés sont trop élevés et ENGESA se rabat sur MWM (Motoren Werke Manheim) prêt à fournir un V12 Turbo-Diesel de 1014cv à 2300Trs à un prix raisonnable, il faut dire que ce moulin, très fiable et facile d'entretien, existe depuis un moment en application marine. http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/jap.gif

Le moteur MWM. Son origine comme propulseur de navire ne sera pas un problème...
Après tout, le Leopard 1 roulait très bien avec un moteur de péniche !

-La boite de vitesse sera aussi Germanique, en l'occurence une ZF automatique LSG3000 à 4 rapports avant et 2 arrières.

-Les chenilles seront achetées chez Diehl et sont purement et simplement les mêmes que celles du Leopard 2.

-Pour la tourelle c'est l'Anglais Vickers qui est mis à contribution.

La firme en met deux au point d'ailleurs :

-Une avec le canon britannique L7 de 105mm, véritable best-seller mondial, qui sera de toute façon celle proposée à l'armée Brésilienne si elle se décide, sans parler des débouchés export...

-L'autre avec le canon Français GIAT à âme lisse de 120mm répondant au cahier des charges Saoudien (Rheinmetall n'ayant pu la aussi fournir son 120mm L/44).

Les 2 types de tourelle.

-La suspension est hydropneumatique et... Non, ce n'est pas Citroën le maître d'oeuvre mais Dunlop !

-Quand au blindage, Les ingénieurs de chez Vickers vont là aussi se défoncer en mettant au point un dérivé de leur blindage type Chobham :

Un alliage d'acier et d'aluminium (pour la résistance, la légéreté et la souplesse d'amortissement à l'impact) doublé d'une couche de composite céramique/carbone pour amoindrir les effets d'un obus HEAT.

Ce blindage composite est présent sur l'avant et les côtés du char, l'arrière et les superstructures se contentant d'une cuirasse acier/alu (l'épaisseur n'a jamais été rendue publique).
Il est en théorie invulnérable aux obus HEAT à charge creuse sur l'arc avant, et ce quelque soit leur calibre ! http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/sol.gif

Au chapitre des performances ce char roule à 70km/h sur route et passe de 0 à 32km/h en 6 secondes.

Il franchit des côtes de 60%, des dévers de 40% et une tranchée de 3 mètres.

Bien que non amphibie il passe des gués de 1,20m voire 2 mètres avec préparation.

Il est intégralement protégé NBC.

Un obstacle vertical de 1,15m de hauteur ne lui fait pas peur...

La preuve !

L'équipage est classique avec 4 hommes : Pilote, chef de char, chargeur et tireur.

Concernant son armement on trouve donc le fameux L7 Anglais de 105mm approvisionné à 45 obus (APDS, HEAT, HESH ou fumigènes) ou le Giat 120mm approvisionné à 40 coups (APDS ou HEAT).

Avec le canon L7 de 105mm

Le 120mm Giat, un canon pour le moins "à longue volée" ! http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif

Dans les 2 cas une mitrailleuse Hughes coaxiale de 7,62mm y est adjointe, approvisionnée à 5000 coups.
On installe aussi une 12,7mm Browning M2HB dotée de 600 coups en superstructure.

Les flancs de tourelle disposent de 2X6 lance-grenades fumigènes.

Dans tous les cas le canon est stabilisé, ce qui permet le tir en marche sur une cible immobile.

L'ensemble périscope-télémètre Laser est d'origine Française (SFIM) et le système informatisé de tir vient de chez Marconi.

Le char peut bien entendu combattre de nuit grâce à tout un système de vision infra-rouge passif.

Les ingénieurs poussent même la sophistication à installer un APU (moteur auxiliaire) pour assurer l'approvisionnement en électricité même avec le MWM à l'arrêt.

Le poste du chef de char.

Il pèse 43,7 tonnes en ordre de combat (il est illusoire d'espérer vendre un char de plus de 50 tonnes à de très nombreux pays, pour cause d'infrastructures inadaptées. Cette remarque est encore valable de nos jours d'ailleurs... http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/jap.gif )

Ses réservoirs de 1354 litres lui autorisent une autonomie de 550km sur route.

Le char mesure 7,13m de long (10,10m avec le canon) 3,20m de large et 2,37m de haut (hors mitrailleuse).

L'Osorio, c'est ainsi que le char sera baptisé (en souvenir de Manuel Luis Osorio, créateur des unités de cavalerie Brésiliennes), est présenté en 1985 en version EE-T1 (avec la tourelle L7 105mm) et en 1986 en version EE-T2 (avec la tourelle 120mm) que l'on présente aux Saoudiens.

Durant toute l'année 87 les chars en lice sont testés dans les sables du Moyen-Orient de manière très intensive...

Les essais furent pour le moins musclés, et l'Osorio les passera tous avec les honneurs !

Le Challenger Britannique est vite rejeté : Il est trop lourd et donc peu manoeuvrable, sans parler de son canon L11 de 120mm utilisant une munition en 2 parties par trop spécifique dont les Saoudiens ne veulent pas entendre parler !

L'Abrams ne plaît pas à Ryad. http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/non.gif Les militaires locaux sont en effet assez "songeurs" devant cette turbine à gaz qui n'accepte qu'un air 100% pur alors que le champ d'utilisation sera essentiellement désertique et donc à forte concentration en poussières fines... (sans parler d'une consommation entre 2 et 3 fois supérieure à un moteur classique, mais nous sommes "au pays de l'or noir" et ce problème reste assez secondaire)

L'Osorio est très satisfaisant dans son comportement ! Il ne tombe pas en panne, est très moderne dans sa conception et le fait que le Brésil soit un pays non aligné lointain "ne posant pas de questions" côté diplomatie/politique est un plus indéniable. http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/jap.gif

L'AMX40 semble l'emporter ! On reste dans le prolongement du "30" déjà acheté avec un armement tip-top et une protection vraiment supérieure !
Mais un problème va apparaître : L'armée Française n'est pas et ne sera jamais cliente du "40", préférant se concentrer sur le programme de l'AMX56 futur "Leclerc".
Or les Saoudiens n'achèteront pas un char si le pays d'origine n'est pas déjà client, et ce afin de ne pas se retrouver "tout seuls/tout cons" si un problème technique survient par exemple.

Chez ENGESA on sent venir le coup du siècle et on fait antichambre au ministère de la défense Brésilien pour arracher une commande nationale, même symbolique.

C'est payant puisque Brasilia consent enfin à s'engager pour 300 EE-T1 !

La décision Saoudienne tombe début 1989 : Le pays s'engage à acquérir 318 Osorio EE-T2 renommés Al Fahd (Lion) pour un montant unitaire de 3,8 millions de Dollars ! http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/bounce.gif

Si Paris et Londres remballent poliment, à Washington on est furieux ! http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/mad.gif

Les Américains n'acceptent pas que leur principal allié régional n'ai pas choisi leur char et préféré un matériel Brésilien, on parle d'ailleurs ouvertement de "trahison" dans les couloirs des ministères concernés et la machine à broyer US va vite entrer en action.
Tant et si bien qu'à la fin de l'année l'Arabie-Saoudite reporte sans motif sa commande, mettant ENGESA dans une situation financière impossible...

Entre Washington et Brasilia l'Osorio sera une véritable pomme de discorde...

En 1990 Saddam Hussein envahit le Koweit.
Les USA débarquent alors en masse pour "empêcher l'invasion de l'Arabie et la mainmise Irakienne sur tout le pétrole du Moyen-Orient", c'est du moins la version de CNN et de CBS...

Passée la crise les Saoudiens annulent le précédent contrat et optent définitivement pour l'achat de 315 M1 Abrams... Mais avaient-ils encore le choix ?

Au Brésil, ENGESA ne peut plus faire face à ses dépenses et la firme, déjà assez mal gérée, met la clé sous la porte et licencie 5000 personnes (la commande Brésilienne n'ayant jamais été confirmée).

De plus la situation mondiale avait changée et la clientèle habituelle d'Engesa pouvait maintenant se fournir en chars Soviétiques à prix "cassés".

Stockés dans un coin où ils seront abandonnés, les 2 Osorio construits seront récupérés et restaurés récemment, faisant aujourd'hui la fierté des Brésiliens !

Un Osorio EE-T1 aux couleurs et dans une ambiance "brésilienne", si seulement les commandes avaient suivies... http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/pfff.gif

Il s'en fallait de peu pour que l'Osorio fasse une très belle carrière, un soutient plus ferme du gouvernement Brésilien de l'époque aurait pu changer la donne.
Ce ne sera pas le cas...

Vidéo très complète, la vision nocturne à la fin est spectaculaire :

Je ne le connaissais pas celui là. Dommage pour les brésiliens, et encore un coup bas des américains.

Encore un bon travail de recherches

7 août 2012

Serait il possible de ne pas citer complétement les bons articles de Jensen?....

A première vue un bon char!

La firme MWM faisait aussi dans l'agricole et dans les engins de travaux public! =)

jensen · 7 août 2012

Serait il possible de ne pas citer complétement les bons articles de Jensen?....

Pourquoi t'es jaloux ?

Nan mais c'est vrai, lorsque vous reprenez un message de plusieurs lignes juste "pour rappel" ou pour faire ressortir une simple phrase (comme je viens de le faire avec le post du Camionneur29) vous appuyez sur WYSIWYG, de là il vous sera possible de modifier le post "de l'intérieur" en effaçant le moins intéressant par exemple...

http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/jap.gif

flyinngpat · 7 août 2012

ok !

8 août 2012

il avait l'air d'avoir du potentiel cet engin dommage.....

8 août 2012

Pourquoi t'es jaloux ?

OUI...

Pis pendant que tu publiais ton article j'étais en train de rouler avec ça (700km) :

https://fbcdn-sphotos-c-a.akam [...] 5491_n.jpg

Donc je suis frustré de ne pas avoir été le premier à lire ton article! http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/ange.gif http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/ange.gif http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/ange.gif

9 août 2012

http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif

Pis pendant que tu publiais ton article j'étais en train de rouler avec ça (700km) :

c'est sur qu'avec un tel engin tu risquais pas d'arriver premier où que se soit .... http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif

9 août 2012

c'est sur qu'avec un tel engin tu risquais pas d'arriver premier où que se soit .... http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif

Oh si ptete contre quelqu'un a pieds.... http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif

9 août 2012

Oh si ptete contre quelqu'un a pieds.... http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/lol.gif

c'est pas fô...

jensen · 11 août 2012

BMP1 & 2 : Bourrés de qualités ! Sans parler des défauts...

C'est en 1966 que commence la production du BMP1.

Présenté au grand public lors d'un défilé en novembre 1967 les spécialistes occidentaux s'arrachent alors les cheveux !

Cet engin est un véritable épouvantail...

Il faut reconnaître qu'au moment où certaines armées du bloc occidental en sont encore à transporter leurs unités d'infanterie en camions bâchés ou au mieux en Half-Track M3, la venue chez "ceux d'en face" d'un engin chenillé rapide, blindé, aérotransportable, amphibie, protégé NBC, armé d'un canon de 73mm et donnant la possibilité aux soldats transportés de tirer depuis leur place à l'intérieur a de quoi "inquiéter"...

On voit sur ce croquis tous les angles de tir pour les fantassins, l'arc avant étant théoriquement géré par la tourelle.

Les tapes de tir latérales, ici fermées.

Ce char, appelé BMP1 (Boyevaya Maschina Pekhoty : Véhicule de combat d'infanterie en Français) doit ses origines au constat par l'Armée Rouge qu'un éventuel conflit avec l'Ouest risquait fort de se faire dans une ambiance contaminée, d'où la nécessité d'embarquer des soldats à l'abri jusqu'au plus près de la zone des combats.

Comme sur tous blindés de combat d'Infanterie, le personnel débarque au dernier moment.

Ici des Polonais.

Accessoirement le BMP1, de par ses performances, assure un bon élan à l'assaut puisqu'il peut agir en symbiose avec les chars de combat lourds et permettre donc la tenue du terrain par la troupe débarquée sans laisser à l'ennemi le temps de se ressaisir.

Sur le terrain, pas grand'chose ne peut l'arrêter, et en plus il flotte !

Ici un BMP1 Finlandais.

On m'a laissé la clé de l'un d'entre-eux, je vous fait visiter ?

Nous avons affaire à un engin de 13,6 tonnes en ordre de combat, mesurant 6,74m de long, 2,94m de large et 2,15m de haut.

Il est propulsé par un V6 Diesel UTD-20 de 15,8 litres développant 300cv à 2600Trs.

Il peut accepter du kérozène le cas échéant.

la boite de vitesses est mécanique à 5 rapports avant et une marche arrière.

Le pilote est à l'avant gauche, le moteur juste à côté.

Il peut rouler (sur bonne route) à 65km/h, mais la vitesse tombe à 45km/h en tout-terrain.

Il gravit des pentes de 60%, franchit des dévers de 30% et des obstacles verticaux jusqu'à 0,80m de hauteur.

Assez long, il n'a aucun problème pour "passer" une tranchée de 2,20m de large.

Le BMP1 est amphibie par flottaison, la mise en ouvre est des plus simples : Il suffit de rabattre le pare-lame, d'enclencher les pompes de cales et Go !

Il n'y a ni hélices, ni Hydrojets : Il avance à 7km/h uniquement grâce à ses chenilles en mouvement.

La suspension est à barres de torsion, assistée d'amortisseurs hydrauliques sur les galets de roulement 1 et 6.

Ses 3 réservoirs d'une capacité de 462 litres lui autorisent une autonomie d'au moins 500km.

Bulgarie.

L'armement embarqué laisse pantois...

Le char est surmonté d'une tourelle équipé d'un canon à âme lisse Grom 2A28 à chargement automatique et approvisionné à 40 obus.

Ces derniers peuvent être antichars ou explosifs et tirés à la cadence de 10 coups/minute !

On y trouve aussi une mitrailleuse PKT coaxiale de 7,62mm approvisionnée à 2000 balles et un rail de guidage pour tirer un missile antichar Malyutka (AT-3 Sagger) dirigé depuis un mini-manche en tourelle et d'une portée de 3000m. le BMP1 en embarque 4.

Le missile AT-3 Sagger sur son rail.

Pas une très grande réussite d'ailleurs : Largement subsonique et son guidage depuis un joystick laissait beaucoup à désirer...

L'équipage de 3 hommes (pilote, tireur et chef de char faisant fonction de chef de groupe de combat) peut combattre de nuit grâce à plusieurs systèmes de vision nocturne et peut tirer à l'aide d'un projecteur infra-rouge d'une portée d'environ 380m.

Le char est totalement protégé NBC par surpression.

Il embarque aussi (c'est d'ailleurs sa fonction première... ) 8 combattants équipés qui prennent place sur 2 banquettes dos à dos au centre de l'engin.

Ils ont chacun une tape de tir et peuvent donc se servir de leur armement individuel sans avoir à sortir et donc à s'exposer aux tirs ennemis.

Pour assurer l'embarquement ou le débarquement ils disposent de 2 portes à l'arrière et 4 trappes de toit.

J'en entend déjà me dire : "Mais cet engin n'a donc que des qualités ?"

Euuuuuhhhhh... Pas vraiment en fait...

On va reprendre le truc !

Déjà j'ai omis de vous parler du blindage : 19mm maximum pour la coque et 23mm pour la tourelle... Et ce n'est pas du composite "Titane-Céramique" !

Si vous suivez ce Topic avec assiduité (j'espère bien hein !!!) vous savez depuis longtemps qu'on ne peut pas faire "amphibie par flottaison" et "surblindé-lourd", c'est incompatible.

On a donc du côté de Moscou privilégié les performances globales à la protection.

Et les Irakiens vont le payer cher en 1991 face aux armes Hi-Tech occidentales...

Mais côté résistance il est clair que le BMP ne protège guère que des balles de petits calibres (5,56 ou 7,62mm) ainsi que des éclats d'obus et si l'arc frontal est "garanti" jusqu'aux projectiles de 20mm il le doit surtout à son degré d'inclinaison qui assure une fonction de ricochet.

Cet exemplaire appartenant aux troupes fidèles au président Ivoirien Laurent Gbagbo fut détruit par un missile HOT tiré par une Gazelle de l'Armée Française.

La tourelle et son armement pléthorique ?

Les Soviétiques ont réédités l'ânerie Française de la campagne de 1940 : Il n'y a qu'une personne dedans !

Imaginez le tireur, non seulement il doit gérer une mitrailleuse, un canon et un missile mais le tout sous les "beuglements" de son chef installé en tandem derrière le pilote et qui ne voit strictement rien sur sa droite, présence du moteur oblige.

Une tourelle monoplace... LE plus gros défaut du BMP1 !

En plus le canon de 73...

Parler de "mortier en tir tendu" serait plus juste !

Il a tout pour plaire : Un canon lisse et trop court qui lui enlève toute précision au-delà de 500m, et si le tireur tente le mode "tir rapide" le mécanisme de chargement va s'enrayer.

Quand au tir en marche, s'il est bien entendu possible, toucher une cible relève de la science-fiction.

Je vous ai parlé de 3 réservoirs, mais où sont-ils ?

Le premier est sous les 2 banquettes, comme ça en cas d'explosion de mine "le problème est réglé" pour les occupants...

Les 2 autres sont... Dans les portes arrières !

Non, les portes ne sont pas "surblindées".

Ce sont en fait 2 réservoirs de carburant...

Cela peut partir d'un bon raisonnement, puisque le BMP est un engin d'assaut l'ennemi se trouve donc devant. Mettre les réservoirs à l'extrême arrière est en fin de compte une bonne idée, du moins sur le papier...

Ce n'est pas aux anciens comme vous que je vais cacher le fait que dans la violence des combats un char "d'assaut" peut dépasser un poste de tir ennemi et se faire canarder par l'arrière, et là...

Comme le blindage n'arrête pas les balles de 12,7mm ces dernières non seulement vont pénétrer mais en plus leur action va propager le carburant à l'intérieur.

Le dernier point noir provient de la transmission, cette dernière encaisse mal les efforts trop violents et les équipages qui ont cherchés à "taper des chronos" l'ont vite regretté...

Pourtant malgré ces défauts le BMP1 va devenir un Best-seller planétaire, son aspect novateur faisant très bien passer la pilule auprès de nombreuses nations, en particulier celles qui étaient considérées alors comme non alignées ou satellites de l'URSS.

Engagements au combat :

Les premiers à s'en servir pour de vrai seront les Syriens en octobre 1973 lors de la fameuse guerre du Kippour.

Ils avaient touchés 170 BMP1 flambant neufs entre août et octobre de la même année, et n'avaient de toute évidence pas eu le temps de se familiariser avec l'engin...

Les Israëliens vont vite s'apercevoir des défauts du char, ce dernier étant très vulnérable aux canons sans recul US de 106mm que Tsahal possédait en nombre, sans parler d'une simple rafale de Browning 12,7mm sur les portes arrières qui suffisait à transformer le BMP en torche...

L'Etat-Major Syrien ordonne alors de ne plus remplir les réservoirs arrières, et de mettre du sable à la place du carburant. Cela assurera effectivement une protection accrue à l'équipage, tout en divisant l'autonomie par 2.

C'est ensuite l'armée Soviétique qui s'engage en Afghanistan à la fin des 70's.

Là aussi on va déplorer une trop grande faiblesse du blindage, inapte de tous côtés à résister à autre chose qu'une balle de M16 ou d'AK47...

Les équipages souffriront aussi beaucoup des mines.

Il est également illusoire aux combattants de faire feu de toutes leurs armes à l'intérieur : La fumée des tirs s'évacue mal et on frise l'asphyxie dans la caisse.

C'est aussi à cette époque que l'on constate de manière indiscutable l'inutilité totale de l'emplacement du chef d'engin, ce dernier préférant occuper la tourelle (où la vue était sur 360°) et ne laisser sa place au tireur que lorsqu'il débarquait avec son groupe.

Capturé intact en Irak en 2003.

Cela n'empêchera pas de faire du BMP1 un des engins blindé les plus répandu au monde, il en sera fabriqué entre 1966 et 1983 plus de 26000 !

Où ça ?

En URSS bien sur mais aussi en Pologne (sous licence) et en Tchécoslovaquie où les ingénieurs locaux auront plus de libertés, au point de commercialiser l'OT90, un char doté d'une tourelle simplement armée d'une mitrailleuse de 14,5mm et d'une coaxiale de 7,62mm, une disposition plus logique lorsqu'on n'y trouve qu'un seul homme à l'intérieur.

En 1986 on voit apparaître en Chine le WZ501, aussi nommé Type 86, qui n'est rien d'autre qu'un clone non autorisé du BMP1.

On est certains de nos jours que le modèle qui servira de base fut acheté aux Egyptiens vers 1983.

Copie conforme, missile compris !

L'Empire du milieu arrivera même à transmettre les plans aux Iraniens qui fabriqueront localement dès 1997 le Boragh pour leurs propres besoins...

Chaîne de montage Iranienne

Défilé à Téhéran.

Regardez bien derrière le pilote de droite : On distingue un tube de mortier interne, probablement du 120mm.

On ne peut passer sous silence le MLI-84M Roumain : Chassis allongé pour permettre d'y installer un moteur Perkins CV8T Diesel de 400cv et installation d'une tourelle Rafaël équipée d'un canon Oerlikon de 25mm.

Mis en service en juillet 2005 à près de 200 exemplaires.

Le MLI-84M : Construction Roumaine sur base Russe, moteur Anglais, tourelle Israëlienne et canon Suisse : La mondialisation est en marche !

Quand au total des versions fabriquées, que ce soit directement en usine ou après modifications un livre de 100 pages n'y suffirait pas !

Globalement le BMP1 fut disponible en transport de fantassins bien entendu, mais aussi en véhicule de reconnaissance, d'observation d'artillerie, de PC mobile, d'instruction à la conduite, de dépannage, de minage, de déminage etc etc...

On verra même 200 BMP1 Egyptiens remis à niveau avec un moteur Français Poyaud 6LCS2 à 6 cylindres de 310cv !

Version Egyptienne upgradée avec un moteur Français.

De nombreuses sociétés spécialisées vous proposent une modernisation totale du BMP1, comme ici avec COBRA en Russie : Tuiles réactives, canon-mitrailleur de 30mm, surblindage latéral...

Principales nations clientes (chars neufs) :

URSS : 12500

RDA : 1133

Egypte : 200 (au moins)

Syrie : 170 entre 1971 et 1973 puis 2300 après 1977

Pologne : 1400 dont 276 sous licence

Finlande : 195 (modernisés par Valmet)

Irak : 950

Viet-Nam : 150

Corée du Nord : 222

Algérie : 800

Libye : 800

Ethiopie : 70

Mongolie : 400

Hongrie : 500

Inde : 700 (certains fabriqués sous licence)

Ex-Tchécoslovaquie : 2250

Cuba : 80

Yémen : 150

Yougoslavie : 40 etc etc...

Chine : Plus de 3000 WZ501

Quand aux BMP1 d'occasion, la liste ne peut être qu'approximative, les engins étant vendus soit de manière officielle (d'Etats à Etats) soit par l'intermédiaire de marchands de canons plus ou moins douteux.

A VENDRE : BMP1 en état de marche, bon potentiel, à réarmer et réviser.

16 240€ si rapide !

Ukraine : Au moins 2500 plus un nombre incalculable "refourgués" sur le marché international des armes suite à l'effondrement de l'URSS.

Iran : 600, fournis par l'URSS et la Syrie vers 1985.

Sri Lanka : 12 vendus par l'Ukraine

Grèce : 600 ex-RDA livrés entre 1992 et 1994. 100 ont été récemment donnés à l'Irak pour sa reconstruction.

Suède : 360 ex-RDA upgradés et déjà tous revendus.

Uruguay : 20 ex-Tchéquie

Tadjikistan : 40 ex-Russie

Mozambique : 40

Côte d'Ivoire : 13 ex-Bélarus

Angola : 150 ex-Russie

Bélarus : 938 ex-URSS

Bulgarie : 560 ex-URSS

Afghanistan : Nombreux exemplaires capturés et remis en service à l'issue du conflit avec l'URSS.

Beaucoup encore en ligne, sans doute des engins supplémentaires rachetés sur le marché privé par l'Armée Nationale Afghane.

BMP1 Afghans : Souvent modifiés pour porter le fameux canon bitubes de DCA ZU-23 de 23mm.

Georgie : 670 ex-URSS

Cambodge : 70

Liste très incomplète : Les milices Chiites Libanaises ainsi que le Front Polisario au Sahara occidental ont pu s'en procurer par exemple.

Le BMP1 fait toujours l'actualité à l'heure où j'écris ces lignes, étant encore utilisé par l'armée Syrienne du président Bachar El-Assad face aux insurgés.

Deraa, 24 juillet 2012.

Damas, au même moment...

Il est clair pour l'Armée Rouge que le BMP1 doit être modifié, le concept de tourelle monoplace étant complètement foireux.

Les bureaux d'études se mettent au travail et présentent en 1975 un BMP modifié :

-Blindage latéral renforcé (la largeur passe à 3,15m)

-Puit de tourelle agrandi pour laisser passer une tourelle de 0,50m de plus en largeur et cette fois-ci biplace.

Même si la capacité en fantassins est limitée à 6 au lieu de 8 (7 en vérité puisque la place derrière le pilote a été libérée par le chef d'engin en tourelle, mais le pauvre type assis là-bas était seul et donc souvent sans instructions du groupe, elle ne sera en fin de compte presque jamais utilisée...) le simple fait d'avoir un chef en position "normale" et un canon-mitrailleur de 30mm plus crédible que le 73mm précédent justifiera la mise en production.

Les premiers exemplaires arrivent en unités en août 1980, mais ce n'est qu'en 1981 que l'occident apprend l'existence du BMP2.

Ce dernier est officiellement présenté lors d'un défilé à Moscou en 1982.

La mécanique est presque sans changement, par contre côté armement on fait un bond en avant, le canon 2A42 de 30mm étant très moderne pour l'époque : 2 cadences de tir (300 ou 500 coups/minute) et possibilité de tirer indifféremment des obus explosifs ou perforants.

En général les Soviétiques embarquaient à bord 160 obus perforants et 340 explosifs (leur portée était d'environ 2000m).

Son élévation de 74° lui donnait une capacité antiaérienne que n'avait pas le canon de 73mm.

Son plus gros défaut était de demander pas loin de 2 heures à ses servants pour être rechargé.

Photo-souvenir des occupants d'un BMP2 Est-Allemand.

On a tous pris les mêmes clichés à l'époque, des 2 côtés du mur, et en prenant la même pose...

On a laissé la mitrailleuse coaxiale PKT de 7,62mm et ajouté 2X3 lance-grenades Toutcha-2 sur les flancs de tourelle, ces dernières pouvant être fumigènes (assez rarement utilisées puisque le BMP2 peut injecter du carburant dans son échappement et créer ainsi un écran de fumée), anti-personnels à fragmentation ou leurre thermique contre les autodirecteurs de missiles.

Le poids passe à 14,3 tonnes sans que cela ne change grand'chose aux possibilités de l'engin.

Les capacités amphibies ne changent pas. ici en Ukraine.

Tout le système de vision nocturne a été modernisé.

A l'arrière les soldats n'ont plus que 2 trappes d'évacuation supérieures au lieu de 4, mais elles sont plus larges et sont donc censées "faciliter" l'évacuation d'urgence...

Toujours aussi bas de plafond...

Les soldats de grande taille n'ont jamais été à l'aise dans un BMP.

Le missile AT-3 "a fait son temps" et il est remplacé par le 9M113 Konkurs (AT-5 Spandrel) de 4000m de portée et au pouvoir destructeur plus important.

L'Inde obtiendra une licence de production pour le BMP2 et baptisera ses engins SARATH.

Sarath Indien.

Cette nation est passée maîtresse dans l'art du "camouflage bariolé" !

Lors de la guerre en Afghanistan, l'URSS sortira le BMP2D, une version dotée d'un kit de surblindage.

Une version modernisée, appelée BMP2M, fera son apparition à la fin des années 80.

Elle se caractérise par un moteur UTD-23 plus puissant (400cv) et la possibilité ultérieure de tirer le missile antichar 9M133 Kornet (AT-14 Spriggan) de 5500m de portée mis en service en 1998.

Plus de 20000 BMP2 seront produits jusqu'à l'arrivée en ligne du BMP3 en septembre 1987 mais ce dernier, radicalement différent, fera l'objet d'une étude ultérieure.

Le BMP2 fera encore partie du paysage une bonne vingtaine d'années au moins...

Pays utilisateurs (liste non exhaustive) :

Albanie : 13

Russie : 2750 (et au moins 6500 en réserve)

RDA : 24 (récupérés par la RFA en 1990 et donnés à des musées)

Arménie : 158

Azerbaïdjan : 168

Algérie : 225 (achetés neufs et d'autres venus de Slovaquie)

Finlande : 110

BMP2 Finlandais.

Angola : 250

Bélarus : 1160

Inde : 1500 Sarath

Iran : 400

Irak : 200 (et au moins 1000 achetés d'occasion)

Sri Lanka : 375

Géorgie : 210

Georgie.

Photo prise en 2008 lors du conflit d'Ossétie du Sud.

Tchéquie : 186

Slovaquie : 93

Ukraine : 1300

Macédoine : 10

Jordanie : 35

Togo : 20

Syrie : 100

Koweit : 46

Yémen : 334

Soudan : 6

Ouganda : 31

Tout comme pour son aîné le BMP1, cet engin peut être remis à niveau par des dizaines de sociétés à travers le monde...

Ici une entreprise Indienne le transforme en cage à lions en véhicule apte à résister à un projectile à charge creuse.

D'autres vont plus loin encore : Télémètres Laser, missiles occidentaux etc etc...

Au moins lorsque vous regarderez les informations à la TV, vous saurez dorénavant quel est cet "engin tout plat" qu'on voit si souvent...

BMP1 dans l'eau :

BMP1 Polonais avec la SFOR en Bosnie :

Mon Dieu... Une Phâme aux commandes ! : http://www.youtube.com/watch?v=Kh290PP7OXg&feature=related

BMP2 Finlandais en manoeuvres : http://www.youtube.com/watch?v=ZysYYwKoZv8

12 août 2012

Un blindé hyper connu mais comme d'hab une superbe étude tonton... tout de même les réservoirs dans les portes et sous les fesses des fantassins .... ils avaient de fortes chances d'avoir le feu au C.....

12 août 2012

Etude béton Tonton!

juluch · 12 août 2012

Bmp1 et son suivant furent l'ossature des divisions mécanisées soviétiques......

Les ennemis dans les looooongues manoeuvres du Service National......

Un engins relativement simple et pas trop cher à produire.

Un best seller toujours d'actualité comme le souligne notre bon Jensen.

Grande production et efficacité moyenne comme beaucoup de blindés du pacte de Varsovie................

13 août 2012

Mon oncle avait servit six mois en tant que chef de char sur BMP 2 en 92, et pendant ces six mois passé dans les gorges des palestro "lieu resté célèbre pour l'embuscade qui couta la vie à 21 hommes du 9eme RIC en 56" il connu le feu à maintes reprises lui dont l'engin stationné au bord d'une route surplombée par de hautes falaises il en est revenu avec une blessure à la jambe ce qui tous comptes faits n’était que peu en comparaison de ce qu'avaient endurer ses camarades....

13 août 2012

Super cet article encore une fois !!!

D'après les photos j'ai comme l'impression que les réservoirs arrières ont été conservés sur la version BMP2, quel dommage !

Vivement l'article sur le BMP3 !!!

jensen · 13 août 2012

Oui les réservoirs sont restés "à leur place" sur le 2...

Je pense que les raisons sont faciles à trouver :

-La tourelle avec le canon de 30mm supprimait déjà 2 places sur les banquettes.

-Agrandir le réservoir sous ces dernières les auraient rendues purement et simplement "inhabitables" !

(Déjà que le "7ème homme" qui avait pris la place du chef de char ne pouvait plus descendre avec son groupe à l'arrière car la tourelle plus large lui barrait le passage... )

Bref, les réservoirs sont restés comme "bidons supplémentaires" pour les étapes de liaisons et basta ! http://forum-auto.caradisiac.com/static/icones/smilies/jap.gif

Le BMP3 est effectivement totalement différent, mais pour le savoir il vous faudra attendre...

juluch · 13 août 2012

Mon oncle avait servit six mois en tant que chef de char sur BMP 2 en 92, et pendant ces six mois passé dans les gorges des palestro "lieu resté célèbre pour l'embuscade qui couta la vie à 21 hommes du 9eme RIC en 56" il connu le feu à maintes reprises lui dont l'engin stationné au bord d'une route surplombée par de hautes falaises il en revenu avec une blessure à la jambe ce qui tous comptes faits n’était que peu en comparaison de ce qu'avaient endurer ses camarades....

J'ai pas compris.......

Il était en BMP2 en Algérie?? ................... ...............................c'est pas possible.

Par contre, le 9 RIC est devenu le 9 RIMA.....

Et au Nom de Dieu..........................

FB 59 · 13 août 2012

J'ai pas compris.......

Il était en BMP2 en Algérie?? ................... ...............................c'est pas possible.

Par contre, le 9 RIC est devenu le 9 RIMA.....

Et au Nom de Dieu..........................

La guerre n etait peut etre pas finie en 1992 en ALGERIE

mais il y a longtemps qu'il n'y avait plus de troupes francaises

sans doute du maintien de l ordre

13 août 2012

J'ai pas compris.......

Il était en BMP2 en Algérie?? ................... ...............................c'est pas possible.

Par contre, le 9 RIC est devenu le 9 RIMA.....

Et au Nom de Dieu..........................

C'est simple mon oncle est algérien "tout comme moi d'ailleurs" et c'est en tant que sous-officier de l'armée algérienne qu'il fut envoyé à palestro en 1992,cette région montagneuse était alors le lieu d'affrontements quotidiens entre l’armée et les islamistes de l'A.I.S...

juluch · 13 août 2012

Okay........j'ai saisi.......suffit d'expliquer.......

Hommage à ton père Varyag.

Quelle furent ses impressions sur le BMP2?

As t'il apprécié ce blindé?

jensen · 13 août 2012

Ce n'est pas son père mais son oncle...

Et ouais on aimerait bien savoir ce qu'est devenu le BMP2, blessé lui aussi ?

Tiens au fait, quelques photos de BMP2 Algériens :

13 août 2012

Si il l'avait apprécier à vrai dire je n'en ai aucune idée....

Par contre je sais que ce blindé avait résister à tout ce que les "tangos" lui avaient balancer, faut dire aussi qu'on était au tout début du conflit et qu'ils n'avaient pas mieux à lui opposer que des AK "voire des fusils de chasse" ou une sorte de mortier artisanal qui faisait plus de bruit que de mal!!!

juluch · 14 août 2012

Autant pour moi..........

Je voulais dire ton oncle naturellement et je renouvelle l'hommage......

15 août 2012

Je feulletais Trucks & Tanks cet aprem a carrouf, y une tripoté de Streums qui n'ont jamais depassé le stade de l'epure/maquette/proto.

J'avoue que les super heavy tanks (genre conso de 1000 litres au 100km) ruscof/ricain m'ont laissé baba

Terisonen · 16 août 2012

La leçon à retirer de tous cette diversité, c'est qu'il n'y à pas de meilleur char, mais des chars adaptée à la situation: par exemple, j'avais vu sur un Historia que les tankiste allemends rêvait d'avoir des Sherman en Italie

De même d'ailleurs, pour des tankiste soviétiques, qui n'aurait pas échangé leur Sherman Lend-Lease contre un T34

jensen · 16 août 2012

HOTCHKISS H35 & H39 : Compagnons de débacle...

C'est en 1934 que l'armée Française développe son concept de Division Légère Mécanique.

Elle cherche alors un char léger pour opérer en symbiose avec des Somua S35 (page 30) trop chers à acquérir en grand nombre.

De plus l'Infanterie cherche aussi un char identique pour soutenir ses soldats lors de l'assaut et surtout remplacer ses Renault FT17 hors d'âge.

Le prototype est présenté en janvier 1935 à la commission d'évaluation mais au bout de plusieurs mois d'essais c'est le Renault R35 qui est préféré pour équiper les Régiments d'infanterie.

Toutefois les unités de cavalerie passent commande pour 300 exemplaires de ce char nommé Char léger modèle H35.

Le H35 est un char biplace de 11,5 tonnes.

Son blindage, fait de plaques d'acier coulées boulonnées entre elles, oscille entre 12 et 34 mm.

Il est propulsé par un moteur Hotchkiss à 6 cylindres en ligne de 3480cm3 développant 75 ch au régime de 2 700 Trs.

La transmission s'effectue au moyen d'une boite de vitesse mécanique à 5 rapports avant et une marche arrière.

En première il est apte à franchir des rampes de 60%.

La vitesse maxi en cinquième est de 28 km/h, ce qui est largement suffisant quand on sait que la vitesse réglementaire d'une colonne d'infanterie en marche dans l'armée Française de l'époque était de 12,5 km/h exactement !

Cet engin peut franchir un obstacle vertical de 0,70 m, un gué de 0,85 m (aucune capacité amphibie) et une tranchée de 1,80 m (largeur qui pouvait être notablement améliorée à l'aide d'une queue de franchissement).

Sa longueur est de 4,22 m, sa largeur de 1,85 m et sa hauteur de 2,15 m.

Sa suspension se compose de 2x3 bogies de chaque côté avec amortissement par ressorts horizontaux.

Revenant sur sa décision, l'Infanterie finit par commander ce char (à une centaine d'exemplaires) pour former ses Divisions Cuirassées, sans doutes parce que le R35 n'est pas totalement satisfaisant.

Côté armement il n'y aura pas de miracle...

Le H35 est équipé de la même tourelle en acier coulé que le Renault, à savoir la "fameuse" monoplace APX dotée du canon de 37 mm SA18 et de la mitrailleuse coaxiale de 7,5 mm Reibel modèle 1931.

S'il n'y a pas grand-chose à reprocher à cette dernière le canon quand à lui n'est qu'un succédané du premier conflit, avec ses projectiles tirés à la vitesse "ahurissante" de 388 m/s...

Autant dire que cette arme est, déjà en 1935, totalement dépassée.

Elle tire des obus perforants "modèles 1892 modifiés 1924" (le comble du modernisme ! ) et des projectiles explosifs "modèles 1935".

Le canon et sa mitrailleuse coaxiale, un ensemble moderne pour la guerre...

Mais celle de 14-18 !

Le canon est approvisionné à 100 coups et la mitrailleuse à 2 400.

Le pilote est installé à l'avant droit, le "chef de char-tireur-chargeur" bien à l'étroit dans sa tourelle…

Le moteur est quand à lui à l'arrière gauche, le réservoir à sa droite, le tout séparé de l'équipage par une épaisse cloison pare-feu.

Un arbre de transmission fait passer la puissance du moteur à la boite de vitesse située à côté du pilote, les barbotins étant à l'avant.

Le poste du pilote est ouvert.

Un deuxième battant horizontal facilitait l'accès à bord.

Le pilote accède à son poste par une écoutille s'ouvrant en deux parties, le chef de char possédait une trappe à l'arrière de la tourelle qui lui servait d'ailleurs de siège extérieur lors des déplacements en dehors des lignes.

Un trou d'homme était percé dans le plancher et pouvait permettre l'évacuation en cas d'urgence.

On pense que les 400 H35 commandés seront livrés jusqu'en 1938.

A ce moment se posent plusieurs problèmes :

-Le canon est ridicule

-Le blindage mériterait d'être amélioré

-La puissance du moteur est "trop juste", de toute façon incompatible avec une augmentation du blindage, donc du poids...

-La répartition des masses est mauvaise, le char étant pour le moins instable en tout-terrain.

C'est pour ces raisons que le constructeur dévoile le char modèle H39 :

-Blindage compris entre 12 et 40 mm (au lieu de 34)

-Moteur toujours à 6 cylindres mais de 5 976 cm3 développant 120 ch à 2 800Trs et autorisant au H39 une vitesse de 36 km/h et le franchissement d'une rampe de 75%.

-Canon de 37 mm long modèle SA38 capable de tirer des obus à 701 m/s.

-Pour l'instabilité on ne pourra pas faire de miracles...

Le H39 de Saumur.

On le reconnait à sa plage arrière quasi horizontale par rapport au H35 qui était plus inclinée.

On distingue bien sur cet exemplaire capturé la différence d'inclinaison de la plage arrière.

Ici un H39.

Par contre pour l'agencement du char rien de changé !

On ne sait même par où poser une éventuelle radio...

Le poids passe à 12,1 tonnes, d'où l'intérêt d'un moteur plus puissant.

Un H39 en "pot de fleur" au camp de Mourmelon.

Un réservoir supplémentaire extérieur pouvait être monté pour les liaisons, l'autonomie du char sur son réservoir principal (180 litres) ne dépassant pas les 130 km sur route.

En septembre 1939 on pense que 640 chars H35 et H39 sont en ligne, les commandes se multiplient tout au long de la drôle de guerre et, lors de l'offensive Allemande de mai 1940, le chiffre de ces blindés en ligne est largement supérieur à 1 000 (1 080 est un nombre crédible).

Septembre 1939, prêts au combat...

Trois sont livrés à la Pologne avant l'invasion Allemande et une quinzaine partiront avec les Chasseurs Alpins se battre sur le front Norvégien début 1940, à Narvik.

Un H39 en Norvège, souvenir des combats pour Narvik…

Cet engin a équipé la Wehrmacht, la preuve par son tourelleau modifié typique des Panzers Allemands avec son ouverture en 2 parties latérales, surnommé "tourelleau poubelle" en France !

On ne reviendra pas sur le désastre de la bataille de France ni sur la façon aberrante quand à l'utilisation des chars Français, tant et si bien que la Wehrmacht récupère à l'armistice au moins 550 H35/39 !

H35 perdu dans la débâcle.

On distingue bien sur ce cliché l'ouverture en 2 parties permettant l'évacuation rapide du pilote.

H39 abandonné, à priori intact…

Panne de carburant ?

Cet exemplaire possède encore le canon SA18, le SA38 n'étant pas disponible en nombre suffisant !

H39 avec queue de franchissement et projecteur sur tourelle.

Beaucoup seront envoyés sur le front de l'Est à partir de 1941 mais de tels engins, modifiés par le rajout d'un panneau d'écoutille s'ouvrant en deux parties latérales au sommet de la tourelle et d'une (petite) radio, seront surtout utilisés en maintient de l'ordre et en lutte anti-insurrection dans les Balkans en particulier.

Mais on verra des unités Allemandes équipés de H39 lors de l'invasion de l'URSS, opérant côté Finlandais.

1942 en Yougoslavie.

72 châssis de H39 sont transformés en 1942 :

-24 en automoteurs de 75 mm antichar avec une pièce Pak40 L/49.

-48 en obusiers de 105 mm FH18

Automoteur antichar de 75 mm.

La pièce d'artillerie conservait un léger débattement latéral.

Obusier de 105 mm.

Ces engins seront mis en ligne sur le front de Normandie et se battront contre les alliés en juin 1944.

Côté Français Vichy a pu en conserver quelques exemplaires et les Forces Françaises libres en récupèrent une poignée en Afrique qu'ils feront combattre en Syrie contre les soldats restés fidèles au maréchal Pétain.

Ce sont ces engins "survivants" qui seront à leur tour récupérés par la jeune nation Israélienne en 1948.

Remis en état ils seront réarmés avec un canon 6-Pounder britannique et combattront jusqu'en 1956 au moins !

H35 Israélien au musée.

Après la victoire de 1945 les H35 et H39 récupérés sur les effectifs Allemands seront remis en état dans nos arsenaux et réutilisés pour le maintient de l'ordre en zone d'occupation Française.

En Allemagne avec les FFA.

C'est la Gendarmerie Nationale qui utilisera les derniers chars Hotchkiss en Europe, les réformant en 1950.

Grosse surprise sur la plage Sainte-Cécile de Camiers (62), avec la découverte de cette épave de H35 !

Pour le petite histoire elle fut déjà aperçue en 2008 mais les grandes marées du début de l'année 2012 l'on presque entièrement remise à jour…

Ce char est là depuis fin mai 1940, qui le pilotait, pourquoi a t-il fini sur cette plage ?

La municipalité envisage de le récupérer et de l'exposer, mais dans quel état ?

En tout cas, bon courage à eux…

La mer a avancée en 72 ans et le char est à présent à... 200 mètres du rivage !

Reconstitution historique en Israël…

Le char Hotchkiss ne jouait décidemment pas dans la même cour que le Merkava !

Ainsi se termine l'histoire d'un char Français qui regardait plus vers 1918 que vers 1940, la faute à une doctrine d'emploi passéiste et à un manque chronique de moyens financiers dans nos armées…

Qu'un tel engin ai pu encore équiper des unités de Cavalerie en juin 40 est symptomatique de l'incompétence de notre Etat-Major quand à la compréhension de la guerre moderne…

Le char durant les grandes manœuvres :

Le H39 de Saumur en action :

Modifié 3 avril 2021 par jensen

juluch · 16 août 2012

Incompétence ou...................trahison??

Les deux???

Surement.

Merci pour cet article toujours aussi bien documenté.

flyinngpat · 16 août 2012

encore un sujet très intéressant et bien documenté.

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