Le Topic des engins blindés (Index en page 1)

[flyinngpat]

Comment sur-blinder un Sherman !

 

 

 

 

Photo prise en avril 1945

[Invité guest527]

pas con !

[jensen]

Ouais mais très très lourd pour la mécanique du Sherman qui supportait mal cet embonpoint, Patton faisait précisément "la guerre" à ses tankistes pour cette raison.

[Invité guest527]

Les Nordistes sortent les VBRG : http://www.nordlittoral.fr/fai [...] 0b0n273248

 

Par contre pas vu de source indiquant s'ils venaient de Satory ...

[Darkel]

Bonne et heureuse année à tous

 

Et quelques photos d'un dur!

 

 

 

 

 

 

 

La 4è photo c'est George C. Scott dans le film Patton (1970)

[sierra38]

Les Nordistes sortent les VBRG : http://www.nordlittoral.fr/fai [...] 0b0n273248

 

Par contre pas vu de source indiquant s'ils venaient de Satory ...

z'ont 40 ans ces trucs, on sort les vieilleries

[Invité guest527]

z'ont 40 ans ces trucs, on sort les vieilleries

 

 

J'ai démarré un VAB de 83 y'a quelques mois de ça, j'te dis pas la fumée du bouzin

Le bidule qu'il faut laisser tourner une demie-heure avant de s'en servir sous peine de péter la boite

[hansi68730]

La 4è photo c'est George C. Scott dans le film Patton (1970)

 

 

Exact, film des années 70 mais barbant.

 

Voici les deux originaux.

 

[zygomard]

 

J'ai démarré un VAB de 83 y'a quelques mois de ça, j'te dis pas la fumée du bouzin

Le bidule qu'il faut laisser tourner une demie-heure avant de s'en servir sous peine de péter la boite

 

 

je les croise régulièrement quand je bosse sur BUC, bah bon de rester derrière eux tellement ils fument bleus

 

je crois savoir qu'il en reste 4 ou 6

[jensen]

 

 

 

 

 

 

 

Des chars et des hommes…

 

 

Zvi "Zvika" Greengold : Seul contre tous !

 

 

 

 

 

6 octobre 1973.

 

Les Israéliens célèbrent le jeûne du Yom Kippour, une des plus importantes date du calendrier juif.

 

Un tel jour tout est fermé dans le pays : Services publics, commerces, transports… Même la télévision ne retransmet rien !

Au demeurant le simple fait de conduire une voiture ou une moto est une activité proscrite.

 

Vous aurez donc compris que ce jour-là seules les urgences sont assurées.

 

Zvi Greengold (Zvika pour les intimes…) est un jeune homme de 21 ans qui se trouve ce fameux 6 octobre dans son village natal en Galilée, il est alors lieutenant dans un régiment de chars mais se trouve en congés durant deux semaines non seulement pour cette période sacrée mais aussi parce qu'il doit très bientôt assister à une formation de Commandant de compagnie.

 

Il prend le frais sur son perron en début d'après-midi lorsque plusieurs jets de la Heyl Ha'Avir passent en trombe au-dessus de lui.

 

Etonné que des manœuvres aériennes aient lieu un jour pareil il redoute le pire et part actionner le poste de transmission que tous les Kibboutz possèdent afin de donner l'alerte en cas de problème.

 

Le peu qu'il va entendre confirmera ses craintes : Son pays est attaqué, et cette fois-ci c'est du sérieux !

 

Les transmissions sont affolées mais il comprend vite toute l'ampleur du désastre : Il s'agirait d'une attaque combinée sur deux fronts, à savoir le Sinaï d'un côté avec les forces Egyptiennes et le plateau du Golan au nord dont la ligne de front serait en train d'être enfoncée par une solide offensive Syrienne.

 

 

 

 

 

Le Golan est une zone géographique stratégique pour l'Etat Juif.

Conquis en 1967 après "la guerre des six jours" sa perte permettrait à l'artillerie Syrienne de battre une bonne partie du territoire israélien et d'assurer une avancée plus rapide et sécurisée à ses troupes.

 

Zvi a parfaitement compris la situation et décide de rejoindre au plus vite une unité combattante sur place.

Il endosse son uniforme et quitte son domicile en trombe avec pour objectif de se diriger vers Nafah où il sait se trouver le centre de commandement du Sud Golan.

 

Son parcours est digne d'une véritable épopée, faisant de l'auto-stop et tentant d'arrêter les rares véhicules à moteur circulant en ce jour, avec bien souvent à bord des réservistes qui eux aussi avaient fini par comprendre que "quelque chose venait d'arriver" et avaient décider de braver l'interdit religieux.

 

Il parvient au QG de Nafah en toute fin d'après-midi, et c'est une scène d'apocalypse qui l'accueille.

 

Partout des blessés qui gémissent.

 

Il est vite mis au courant de la situation et elle n'est guère brillante…

 

En fait les troupes Israéliennes sont en train de se faire purement et simplement étriller par les forces Arabes, ces dernières ont tirées les leçons de leurs erreurs passées et ne font plus progresser leurs troupes que sous un véritable "parapluie" antichars et antiaérien.

 

Ployant sous le nombre les soldats Hébreux n'ont même plus l'avantage technologique ou stratégique, partout la défaite pointe…

 

 

Des soldats Egyptiens font l'inventaire des armes récupérées aux dépends de Tsahal, la situation est alors très critique comme le montre les épaves de M60 Israéliens en arrière-plan.

 

 

C'est alors que deux chars Centurion arrivent sur Nafah depuis le front.

Les chars sont dans un état pitoyable, constellés d'impacts, les antennes radio arrachées et surtout avec leurs équipages blessés ou choqués.

 

 

Le Centurion, un char Britannique apparu dans les dernières semaines de la seconde guerre mondiale.

Très adapté au théâtre d'opération Européen il l'était beaucoup moins pour le Moyen-Orient !

Les Israéliens durent pratiquement reprendre la technique de ce char à zéro pour en faire une arme efficace.

 

 

Mais il n'était pas invulnérable… 

 

 

Zvi décide alors de prendre les choses en main !

 

Ces deux chars sont les seuls engins encore en état de combattre (plus ou moins d'ailleurs…) sur toute la zone, il ordonne à tous les valides de la base de "retaper" les blindés au mieux et reconstitue deux équipages avec "tout ce qui traîne dans le coin" !

 

Les radios de nouveau en état de fonctionner il signale aux unités de Tsahal à l'écoute que "La Force Zvika" part au combat en empruntant la route Tapline, celle qui est précisément utilisée par les chars Syriens.

 

Qu'a t-il voulu entendre par "Force Zvika" avec ses deux malheureux chars et ses équipages de bric et de broc ?

 

-Veut-il remonter le moral de troupes alors au bord de l'effondrement ?

-Faire comprendre à l'ennemi très certainement à l'écoute des communications-radio qu'il allait avoir affaire à une force conséquente ?

-Ou était-ce tout simplement de l'humour juif de circonstance ?

 

Beaucoup des deux et peut-être les trois, sait-on jamais…

 

 

Depuis la tourelle d'un Centurion, les combats sont juste devant.

 

 

La nuit tombe.

 

Il ne faut pas longtemps aux deux chars pour repérer une compagnie de T55 Syriens en route pour le QG de Nafah.

 

Dans son esprit germe l'idée qu'avaient déjà eu de nombreux soldats dans l'action et ce dans tous les conflits : "ILS NE PASSERONT PAS !"

 

L'obscurité lui permet de s'approcher au plus près de l'ennemi.

 

Un éclair de départ de feu et tout de suite une explosion ! Le T55 de tête vient de se désintégrer !

 

L'onde de choc est telle que les antennes du Centurion hâtivement remises sont de nouveau arrachées, Zvi est sourd/muet et ne peut plus commander son alter égo…

Il sort alors de son blindé, cours vers celui de son compagnon et ordonne au chef de bord d'échanger les places, charge à ce dernier de se contenter de le suivre comme son ombre.

Mais comme il fait désormais nuit noire le second Centurion perd très vite le contact, Zvika est désormais seul face à la colonne ennemie.

 

Une seule solution : Changer de place en permanence, après chaque tir surtout (l'éclair de départ de feu est très repérable dans l'obscurité).

 

Il tire, repart, s'arrête, se choisi de nouveau une victime, fait feu et quitte immédiatement sa position... (Cette tactique est appelée "Hit and Run" : On fait feu et on repart s'installer plus loin, ce n'est ni plus ni moins qu'une stratégie de guérilla où l'objectif est d'infliger le maximum de pertes à l'ennemi sans songer à conquérir du terrain).

 

C'est la bonne méthode !

 

Non seulement les Syriens n'arrivent pas à le repérer mais ils commencent à avoir des doutes : N'auraient-ils pas une force conséquente en face d'eux ce soir-là ?

 

Le responsable de la colonne va alors donner un ordre qui sera très lourd de conséquences pour son unité : Demander à ses chars d'allumer leurs projecteurs afin de repérer l'ennemi !

C'est sur avec de tels phares on porte loin (souvent à plus de 800 mètres), mais on se fait aussi repérer comme à la parade !

Zvi n'a plus qu'à s'aligner sur les sources lumineuses et… BOUM !

 

 

T55 Syrien détruit sur les hauteurs du Golan.

 

 

 

 

 

 

Les équipages Syriens encaissent les coups sans comprendre, en effet les faisceaux lumineux auraient du dévoiler au moins une dizaine de chars ennemis mais la il n'y a rien, rien du tout…

 

Complètement abasourdis ils choisissent de reculer, l'attaque du QG de Nafah est reportée.

 

Zvi retrouve alors son coéquipier et apprend que les Syriens continuent à faire le forcing un peu plus au nord.

 

Pensant que la zone de Nafah est sécurisée pour un moment il fait mouvement en fin de nuit vers les lieux de l'action où il retrouve quatorze chars manœuvrés par des réservistes un peu perdus devant l'ampleur des événements.

 

Il prend leur tête et les combats reprennent de plus belle.

 

Son blindé est alors touché par un obus tiré par un char de la 51ème Brigade blindée Syrienne, des éclats passent au travers de la cuirasse et le feu se déclare à bord.

 

Son pilote tué, Zvi fait évacuer son engin et, bien que brûlé superficiellement et touché par de nombreux impacts, cours vers un autre Centurion dont il prend immédiatement le commandement !

 

Les tirs continuent, des chars s'embrasent et explosent dans une gerbe de flammes et d'étincelles illuminant l'aube naissante.

 

Cette fois-ci des renforts conséquents arrivent et Tsahal commence à prendre l'initiative sur l'ennemi, pourtant Zvi n'aura pas le temps de souffler : Un appel radio angoissé fait état d'une nouvelle attaque du QG de Nafah, où "plusieurs chars" (en fait quatre-vingt T62 !) sont en train de se frayer un passage à grands coups de canons en direction du cœur de la nation Juive.

 

Il comprend immédiatement la situation et pense que l'attaque qu'il vient de contenir n'était probablement qu'une diversion.

 

Zvika rameute des chars de la 679ème Brigade Blindée de Réserve et tous repartent en direction de Nafah en évitant soigneusement la route Tapline où il imagine être attendu par des chars ennemis embusqués, c'est alors une infernale course de vitesse hors piste où chars et équipages sont encore mis à très rude épreuve.

 

 

Dans tout conflit la qualité des équipes de maintenance sur le terrain est absolument primordiale.

 

 

Arrivé sur zone il constate que les Syriens sont pratiquement DANS le QG, les soldats amis restés sur place ployant sous le nombre…

 

Un T62 pointe son canon de 115mm en direction d'un abri d'où une équipe de fantassins dotée d'armes antichars résiste de son mieux, Zvi est plus rapide que l'équipage Syrien, vise leur char qui explose avant d'avoir liquidé la résistance Israélienne retranchée !

 

 

Epaves de T62 sur le plateau du Golan, des victimes de Zvika ? Peut-être…

 

 

 

C'est à ce moment que le tireur du Centurion, épuisé et probablement en état de choc, perd conscience et tombe dans le panier de tourelle.

Zvi n'hésite pas et… Prend sa place !

 

Dans un état second il continue à tirer, tirer et tirer encore !

 

Les victoires s'alignent comme à l'exercice.

 

Galvanisées par l'arrivée de leurs blindés les fantassins cessent de refluer et repartent à l'assaut, cette fois-ci les forces Syriennes reculent, et pour de bon !

 

Les choses s'apaisent, nous sommes en fin de matinée, il y a maintenant 20 heures que Zvi Greengold se bat comme un forcené et de conséquents renforts sécurisent la zone.

 

Il fait couper le moteur de son char, en sort avec son équipage, avise un officier de renseignement qui accourt et ne peut lui sortir qu'une phrase : "Je n'en peux plus !" avant de s'effondrer, inconscient… 

 

 

Noir de suie, l'uniforme brûlé lors de l'incendie de son char, couvert de plaies, Zvika est délicatement relevé par l'officier qui le fait embarquer dans la première ambulance en direction de l'hôpital de campagne le plus proche, pour le Lieutenant Greengold la guerre du Kippour est terminée.

 

 

Un Centurion devant une colonne de blessés.

 

 

Un cessez le feu sera d'ailleurs imposé par le conseil de sécurité des Nations Unies pour le 23 octobre à la tombée de la nuit, Israël ayant alors non seulement récupéré le terrain perdu aux premières heures de l'offensive mais avait réussi à encercler la troisième armée Egyptienne à l'ouest du canal de Suez et à se trouver à quarante kilomètres de Damas.

 

 

Juste avant le cessez le feu, les sourires sont de nouveau sur les visages des soldats Hébreux.

 

 

 

Zvi se remettra de ses blessures et reprendra sa place dans l'armée qu'il quittera en 1975 après avoir reçu la Médaille de la Bravoure, la plus haute distinction militaire Israélienne (seuls huit hommes l'ont reçu lors de la guerre de 1973).

 

Rendu à la vie civile il se marie, fonde une famille et crée une entreprise spécialisée dans la distribution de nourriture végétarienne pour devenir ensuite l'un des dirigeants de la Frutarom Chemical Company, une entreprise de nos jours parmi les plus grands acteurs mondiaux du cosmétique.

 

Il est depuis 2008 le maire de la ville d'Ofakim (25 000 habitants) située dans le sud du pays.

 

 

Zvi Greengold de nos jours, alerte sexagénaire.

 

 

Devenu une légende vivante en Israël il est souvent sollicité pour donner de nombreuses conférences à propos de ses actions durant cette période, en particulier dans les milieux scolaires, où comme de nombreux anciens combattants de tous pays ayant connu la violence des combats il se fait un devoir de militer pour la paix.

 

 

Quand les commentaires se font trop élogieux sur son comportement il répond que "D'autres ont été plus valeureux que moi mais ils ont été tués sur le front et n'ont pas eu la chance d'être reconnus par la Nation".

 

Le nombre de chars détruits par Zvika n'a jamais été connu avec exactitude (il avait à ce moment-là mieux à faire que de "compter les points"...), personnellement il en revendique 20 mais le score final réel est très probablement entre 35 et 40, le tout en 20 heures de mêlées et parfois à des distances de combat inférieures à 100 mètres…

 

No comment !

 

 

 

Zvi pose devant une épave de Centurion restée sur place.

 

 

 

Images d'époque :

 

 

 

 

 

Jensen.

 

 

Modifié 7 février 2023 par jensen

[zygomard]

superbe témoignage Jensen, merci

[sierra38]

y'a de ces mecs, quand même

 

 

[juluch]

Ouais!!!

[flyinngpat]

Courageux et gonflé le Gars ! Respect !

[flyinngpat]

Dis donc Jensen, est ce que tu connais des tankistes français de la seconde guerre mondiale de la même trempe ?

[jensen]

Non...

 

Pas à ce point du moins.

[zygomard]

peut être autour de la bataille de Mont Cornet jensen?

[jensen]

Oui ou à Stonne.

[tommyb]

Comment sur-blinder un Sherman !

 

 

 

 

Photo prise en avril 1945

Photo prise dans quel pays ?

[Terisonen]

J'avais lu un récit d'un équipage français de M10 TD dont le tireur sectionnait les poteaux téléphonique au 76mm à 1000m de distance.

 

Ils avait aussi "assaisonnée" un Stug III et un Pz IV dans une cour de ferme a coup de perforant. A priori, des équipages novices (blindés garés blindage contre blindage).

[flyinngpat]

Photo prise dans quel pays ?

A Arhnem en Hollande ! les chars sont canadiens.

[tommyb]

A Arhnem en Hollande ! les chars sont canadiens.

Bonsoir et merci .

[hansi68730]

Elle se défend bien la 306 Peugeot!

 

Faut dire que le pilote du blindé, l'est pas dans son état normal (Quoi que?)

 

http://www.liveleak.com/ll_embed?f=330ad9269855

[sierra38]

pour avoir procédé à des écrasements et compressions diverses, le plus est que ça reste en place

 

 

 

 

destruction de meubles réformés en vue de leur transport suite à dissolution...

 

 

[hansi68730]

Pour passer le temps!

 

Tigre I de Bovington en action

http://www.liveleak.com/ll_embed?f=0f963e159e09

 

Tigre I31 en détails (5 vidéos en VO avec sous titres)

 

Même chose mais les 5 vidéos sur un site

http://www.liveleak.com/view?i=56c_1453294258

 

(Article de tonton sur le Tigre en page 10)

 

[jensen]

Tiens c'est marrant, je suis en train de rédiger un article...

 

Parution ce soir ou plutôt demain !

[Terisonen]

Sur le Tigre?

[Invité §pie367dg]

Pour passer le temps!

 

Tigre I de Bovington en action

http://www.liveleak.com/ll_embed?f=0f963e159e09

 

Tigre I31 en détails (5 vidéos en VO avec sous titres)

 

Même chose mais les 5 vidéos sur un site

http://www.liveleak.com/view?i=56c_1453294258

 

(Article de tonton sur le Tigre en page 10)

 

 

 

 

Le Tigre 1 sous toutes les coutures, superbes

 

Par contre la vue intérieure du musée de Bovington laisse apparaître une sorte de fouillis dans le quel il doit être assez difficile de circuler autour des

matériels surtout comparé à Saumur, Koblenz ou Reuenthal.

[hansi68730]

 

 

Le Tigre 1 sous toutes les coutures, superbes

 

Par contre la vue intérieure du musée de Bovington laisse apparaître une sorte de fouillis dans le quel il doit être assez difficile de circuler autour des

matériels surtout comparé à Saumur, Koblenz ou Reuenthal.

 

Tout à fait .

On a vu mieux!

Et même Münster...

[jensen]

On ne l'a pas encore vu celui-la.

 

 

Mais bon, question de temps...

[jensen]

Sur le Tigre?

 

 

Déjà fait !

[jensen]

VBM Freccia : La flèche du Centaure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est en 1998 que l'armée Italienne fait état d'un besoin pour l'acquisition d'un engin blindé à roues capable de transporter une section de combat afin de remplacer ses M113 chenillés d'origine US.

 

Les firmes locales IVECO et OTO-Melara y répondent en proposant un véhicule étroitement dérivé de l'excellent Centauro alors récemment mis en service.

 

Un prototype est présenté en 2002, c'est effectivement grosso-modo une évolution de ce dernier bien que la caisse soit plus longue et plus étroite.

 

Il mesure 8,60m de long, 2,90m de large et 3m de haut avec sa tourelle pour un poids à vide de 22 tonnes.

 

Propulsé par un groupe IVECO 8262-6V, un 6 cylindres Turbo-Diesel développant 550cv à 2300Trs associé à une boite automatique ZF 5HP1500 à 5 rapports il est capable d'évoluer à 110km/h sur route (30km/h en tout-terrain).

 

 

 

 

 

 

 

 

Les freins sont à disques, les pneumatiques de type Runflat à pression de gonflage centralisée depuis le poste de conduite.

 

Les huit roues motrices (les deux premiers essieux sont directeurs) à suspension hydropneumatique permettent au Freccia (Flèche en Italien, d'où mon titre ! ) de franchir des pentes de 60%, des dévers de 30%, un obstacle vertical de 0,55m et une tranchée ouverte de 1,50m.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dépourvu de capacité amphibie il peut tout de même franchir une coupure humide de 1,50m de profondeur sans préparation ce qui n'est pas si mal.

 

Son autonomie est d'environ 900km, le Freccia est aérotransportable par C-130 ou A400M.

 

 

 

 

 

 

 

 

La structure est en aluminium recouverte d'une cuirasse en acier soudé de 8mm d'épaisseur et de modules en céramique de 38mm.

Cette combinaison, qui allie légèreté et protection, permet au Freccia de résister à des tirs de 14,5mm voire même de 25mm dans l'arc avant, ce dernier étant renforcé.

 

Le plancher, spécialement étudié pour "encaisser" le souffle d'une mine ou d'un IED, résiste et protège son équipage jusqu'à l'explosion d'une charge militaire de 6kg.

 

Il est protégé NBC, climatisé et dispose d'un système d'extinction automatique des incendies.

 

Ce transport de troupes est donc apte à porter dans un volume interne de 13m3 jusqu'à la zone de conflit un équipage de 3 hommes (pilote, chef d'engin et tireur) et 8 voltigeurs entièrement équipés.

 

 

 

 

 

 

 

Ces derniers prennent place à l'arrière sur des sièges suspendus, ils accèdent au véhicule par l'intermédiaire d'une rampe hydraulique, une trappe de toit peut servir pour l'évacuation (les engins italiens sont réputés fournir de bonnes solutions de sorties d'urgence).

 

 

 

 

 

 

Ce cliché en cours de montage permet d'avoir une bonne vue sur le système de fixation des sièges anti-blast.

 

 

 

Dans la terminologie Transalpine le Freccia est un VBM (Veicolo Blindato Medio ou "véhicule blindé moyen" si vous préférez) et plus largement en terme anglo-saxon un IFV (véhicule de combat d'infanterie), afin de soutenir les troupes débarquées il dispose d'une excellente tourelle étudiée par le spécialiste OTO-Melara dénommée Hilfist 25.

 

Elle dispose d'un canon Oerlikon KBA de 25mm approvisionné à 400 coups (dont 200 prêts au tir : 115 obus explosifs et 85 perforants sur deux bandes distinctes) de deux mitrailleuses de 7,62mm (une en coaxiale approvisionnée à 700 coups et une autre sur le toit avec une bande de 200 projectiles) et de 8 lance-grenades fumigènes.

Biplace (tireur plus chef de char) elle permet grâce à son équipement d'imagerie thermique le combat de nuit et dispose même d'un télémètre-Laser.

 

 

Le 25mm en pleine action...

 

 

 

Le constructeur va en profiter pour viser le marché export et proposer d'emblée son Freccia en de nombreuses versions (dépanneur, ambulance, reconnaissance...) même si les demandes de l'armée Italienne ne concernent alors qu'une version IFV, un PC, un porte-mortier de 120mm et éventuellement un IFV à capacité antichar accrue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les essais étant satisfaisants une commande est passée en 2006 pour la livraison de 249 véhicules dont la répartition est la suivante :

 

- 172 blindés en définition IFV

 

 

 

 

- 36 engins antichars avec adaptation de deux containers latéraux équipés du missile Israëlien Rafael Spike LR.

Avec les deux containers latéraux "Spike", donnant au Freccia une capacité de destruction antichar réelle.

 

 

- 20 véhicules PC (2 membres d'équipage et 7 hommes) avec tourelleau Oto-Melara Hitrole de 12,7mm

Le tourelleau Hitrole de la version PC embarqué.

 

 

 

- 20 porte-mortier de 120mm Thales 2R2M à chargement semi-automatique.

 

 

 

Porte-mortier Thales.

 

 

 

 

 

 

Les livraisons se sont échelonnées entre 2009 et 2014, année où une commande supplémentaire concernant 163 IFV, 40 dépanneurs, 36 antichars, 20 PC, 14 mortiers et 120 engins de reconnaissance a été passée par Rome.

 

 

 

Depanneur.

 

 

 

 

Bien que proposé à l'export le Freccia ne semble pas avoir encore trouvé d'acquéreur en dehors de l'armée Italienne.

 

 

 

Ce blindé est "Combat Proven" avec l'ISAF.

 

 

 

18 exemplaires y ont été expédiés.

Aucune "mauvaise surprise" n'y a été déplorée.

 

 

 

 

Le Freccia est unanimement considéré comme étant largement au niveau du GTK Boxer Germano-Hollandais référence actuelle en la matière, mais en plus simple (non modulaire) et en moins lourd.

 

Une version très spécifique dénommée SUPER AV a été développée en 2010, elle se caractérise par une capacité amphibie totale et une propulsion dans l’élément liquide par hydrojets.

 

 

Super AV amphibie.

 

 

 

Pour ce faire ce dérivé du Freccia a été considérablement allégé puisqu'il ne dépasse plus les 15 tonnes dans sa version la plus simple, à savoir le transport de 12 hommes de troupes sous blindage avec uniquement un pilote (pas de tourelle).

 

Dans le cas ou le Super AV se trouverait équipé de la tourelle Hilfist du Freccia le nombre de personnel embarqué retombe à huit.

 

 

 

 

 

Le blindage simplifié ne protège plus que des tirs d'armes légères, des éclats d'obus et des IED.

 

Le moteur est un 6 cylindres IVECO Cursor de 13,6 litres issu de la gamme poids-lourds de la marque, il développe entre 500 et 560cv suivant réglage.

La boite de vitesse automatique est une ZF 7HP902 à 7 rapports.

 

 

 

 

 

 

Il est livré d'office avec la climatisation et la protection NBC et peut être théoriquement vendu dans les mêmes configurations que le Freccia hormis la version de dépannage dont l'équipement extérieur (bêche d'ancrage) n'offre évidemment aucune capacité nautique.

 

Il existe en deux versions :

 

-Standard de 2,70m de large.

 

-Lourde : 3 mètres de large pour un poids de 24 tonnes (voire même 30 tonnes mais avec la perte de la capacité amphibie).

 

L'engin peut affronter une pleine mer de Force 3 à la vitesse de 8km/h (105km/h sur route).

 

 

 

 

 

 

Son autonomie est de 800km sur terre et d'un peu moins de 100km sur l'eau.

 

Il a été présenté à l'armée Italienne qui, en théorie, devrait remplacer 600 M113 amphibies, mais les finances manquent et pour l'instant les négociations ne porteraient plus que sur 144 Super AV (72 pour l'armée de terre et 72 pour les troupes de marine) en remplacement des AAV-7 d'origine US à bout de souffle...

 

En août 2011 un accord a été signé avec les britanniques de BAE Systems afin de répondre au programme du corps des Marines US à la recherche d'un nouvel amphibie (programme MPC).

 

Les qualités du Super AV ont été reconnues et un contrat a été passé pour entrer en phase développement avec un véhicule considérablement modifié, en particulier pour répondre à un cahier des charges stipulant que chaque soldat mesure plus de 1,90m et pèse plus de 100kg...

 

La société Singapourienne Terrex est aussi retenue avec un engin assez similaire.

 

Les deux challengers sauront en 2017 lequel sera désigné vainqueur.

 

Le marché potentiel est de 204 véhicules pour des livraisons s'échelonnant entre 2020 et 2023.

 

 

 

Présentation du Freccia :

 

 

Tir du missile Spike (à guidage TV, impressionnant !) :

 

 

Le Super AV prend son bain : https://www.youtube.com/watch?v=0XYmuicXdQE

 

 

 

 

 

 

 

 

[zygomard]

très beau reportage Jensen

 

on pourrait même en acheter pour nos armées ?

[juluch]

je garde de mauvais souvenir avec les IVECO..............

 

Pour info ma Lancia a des soucis électrique.....................

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Merci Tonton vénéré!!

[jensen]

très beau reportage Jensen

 

on pourrait même en acheter pour nos armées ?

 

 

 

Non, on a le VBCI et le VBMR (Pardon ! Le "Griffon"... ) devrait faire son apparition d'ici peu alors...