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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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oui, je me suis vraiment bien amusé sur le dernier article :jap:

 

pour les chevaux, j'ai prévu de le faire rapidement croyant la chose facile, et bien non, j'ai beaucoup de mal à trouvé des sites français cohérent alors que

chaque division avait son vétérinaire à l'époque.

 

le plus simple est d'aller traduire les sites anglais et canadiens oû ils vous encore, une reconnaissance énorme pour la race chevaline :)

 

pis, cela sera le moment de causer de la fondation croix bleue :jap:

 

cela me demandera seulement quelques semaines, le prochaine sera sur les moteurs d'avions de l'époque et de deux témoignages toujours aussi

poignant à lire

 

merci aussi de votre soutien ;)

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Invité §pie367dg

Il est difficile de reverser dans le civil un chien de guerre dressé pour tuer....très difficile......souvent impossible de les confier à qui que se soit que leur maître à l'armée.

 

La plupart finisse mal..... :pfff:

 

Ton article est très détaillé et la thèse à télécharger est passionnante. :)

 

Tu vas nous parler aussi des chevaux et mulets??..Eux aussi ont bien contribué à la guerre de parte t d'autres du front

 

 

Généralement, les chiens de Gendarmerie, Police, Pompiers,Douane, arrivant à

la réforme sont reversés (autant que possible ! ) à leurs maîtres les ayant

entrainés selon leurs fonctions ( drogue, avalanche, armes, explosifs, recherches

j'en passe et des meilleurs) cela à l'époque actuelle évidemment, je pense que

les enseignements de la guerre 14/18 ont contribués à cet état de chose.

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Certains sont piqués, beaucoup trop dangereux.

 

Je le tiens des maîtres chiens du Mont Agel de la base aérienne 943 (Nice).....je crois quelle a fermée d'ailleurs.

:jap: les chiens dits "ultimes" en particulier

 

J'en ai vu un se faire tuer par un responsable des maitres chiens, en démo public à Lyon ... le chien d'attaque à "loupé" l'homme d'attaque, et foncé vers la foule .. le responsable s'est 'interposé", le chien lui a sauté à la gorge, le MC lui a brisé net les vertèbres, et l'a gardé dans les bras en faisant semblant de jouer ... le public ne s'est rendu compte de rien, moi non plus (j'étais sous-off accompagnant ..) ...

 

On avait un groupe cynophile à Draguignan ;)

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Belle anecdote si j'ose dire......

 

Un maître chien nous avait dit qu'un chien se n'est................qu'un chien justement...................c'est pas sur à 100%....

 

Ton exemple illustre bien les parole de ce cabot chef ( :D )

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TEMOIGNAGE: Extrait du livre du général Chambe “Adieu Cavalerie”

 

[h2]La charge du sous-lieutenant Verny[/h2]

verny.jpg

 

L’histoire du sous-lieutenant Verny, officier du 20e Régiment de Dragons au 10 août 1914, est celle d’un seigneur.

Le général René Chambe, qui l’a côtoyé, dira de lui que c’était un chevalier. En tout les cas, de par sa conduite, il aura montré que l’on peut faire la guerre sans haïr férocement l’adversaire qui, comme lui, n’a fait “que porter l’épée pour le compte des autres”.

 

dragon_francais3.jpg

 

Mais laissons le général Chambe raconter l’histoire du sous-lieutenant Verny:

 

“Le 10 août, le sous-lieutenant Verny, du 1er escadron, frais émoulu de Saint-Cyr ( il avait rejoint le 20e le jour même de la mobilisation ) était en reconnaissance sur la frontière, aux abords de la forêt de Parroy.

Il avait emmené avec lui une douzaine de ses cavaliers, dont le maréchal des logis Dartigues.

 

20è dragon.jpg

Comme il suivait la lisière de la forêt, son éclaireur de terrain était revenu sur lui au galop, haletant, l’avertir qu’un parti de cavalerie ennemi venait au pas à sa rencontre, sans se douter de rien. Un repli de terrain ne permettait ni aux uns ni aux autres d’encore s’apercevoir. Verny, ayant alors commandé “Lance-main ! En bataille “, avait, lui-même, mis le sabre à la main et fait prendre le trot.

 

cavaliers_allemands2.jpg

Quand les chevau-légers bavarois avaient enfin découvert les dragons français, deux cent mètres encore les séparaient. L’officier allemand, surpris, avait tout d’abord eu le réflexe de faire demi-tour avec ses cavaliers . Mais il s’était aussitôt ressaisi et avait décidé de faire tête. Il avait ramené ses hommes, eux aussi rangés en bataille, au galop face aux Français. Les dragons avaient pris à ce moment le galop de charge,Verny seul à deux longueurs en avant. Lanciers contre lanciers, le choc ne pouvait qu’être terrible. Il le fut en effet. Hommes et chevaux, culbutés, avaient tous roulé sur le sol.

 

dragons_au_galop.jpg

 

 

 

Verny était indemne. Couché sur l’encolure, la pointe du sabre en avant, il avait évité de justesse celle de l’officier allemand dont il avait transpercé la poitrine. Pas un dragon n’avait été touché. A l’inverse, les chevau-légers avaient eu plusieurs tués, d’autres blessés. Tout le détachement ennemi avait été mis hors de combat et fait prisonnier, hommes, chevaux et armement. Un tel succès était le bénéfice de l’instruction française pour l’emploi des armes. Nos cavaliers étaient entrainés à se tenir tassés derrière la tête du cheval, tenant à droite la lance basse, trés basse et bien horizontale, à hauteur de la ceinture de l’adversaire. Et surtout pas la pointe en oblique en l’air ! Nous l’avions tant de fois répété, ressassé, démontré !

 

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J’ai entendu, plusieurs heures après le combat, le colonel interroger un dragon, considéré comme le héros de la rencontre. A lui seul, il avait tué trois chevau-légers. Le premier à la lance, au moment du choc. Précipité à terre comme tout le monde, il s’était relevé et avait entendu le maréchal des logis Dartigues appeler à l’aide, en train de lutter corps à corps avec un cavalier allemand et en grand danger d’avoir le dessous. Alors, décrochant sa carabine à la grenadière, tout approvisionnée, il avait, à bout portant, fait sauter le crâne de l’adversaire de Dartigues. Et de deux. A ce moment, le seul chevau-léger rescapé, ayant réussi à sauter sur un cheval et allant s’enfuir au galop, il l’avait abattu à trente mètres d’une balle dans le dos.

 

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Ce Dragon s’appelait Arsène Létang. Il avait son nom inscrit au crayon sur son couvre-casque. Je l’avais lu. Tandis que le colonel le félicitait, il se tenait devant lui, tout gêné, tout timide et frêle comme une fille. Un tueur, lui !

La guerre est une chose horrible…

Tandis que Dartigues ramenait triomphalement le détachement, avec les prisonniers survivants ou blessés, sur les chevaux allemands tenus en main et la moisson de lances, le sous-lieutenant Verny s’était occupé du lieutenant de chevau-légers qu’il avait mortellement blessé. Ayant requis sur place des paysans âgés travaillant dans les champs, il l’avait fait transporter avec d’infinies précautions à la mairie du village voisin : Emberménil. Il avait veillé lui-même à son transport et refusé de le quitter tant que le médecin-capitaine du 20e Dragons, prévenu, ne serait pas venu lui prodiguer les premiers soins.

Beau et blond comme un Siegfried, cet officier se nommait von Schmidt. Il avait, comme Verny, une âme de chevalier. Il pouvait encore parler et s’exprimait dans un impeccable français.

- Je vais mourir. Je suis catholique romain comme sans doute vous, monsieur ?

Il avait tiré un chapelet de sa poche.

- Nous allons en dire une dizaine ensemble, voulez-vous monsieur ? Serrons-nous la main. Je ne pouvais souhaiter plus belle mort. Celle que je souhaitais, de la main d’un héros comme vous, dans une rencontre de cavalerie. Adieu, monsieur ! Gardez mon épée en souvenir de moi, je vous la remets. Sachez qu’elle est digne de vous.

Les témoins de la scène, le médecin-capitaine et les paysans qui avaient transporté le blessé, n’avaient pu, comme Verny, retenir leur émotion.

Puis le lieutenant von Schmidt avait remis à Verny tous ses papiers, les photos qu’il portait sur lui et donné l’adresse de sa mère, demandant qu’on les lui fît parvenir par l’intermédiaire de l’ambassade d’Allemagne en Suisse. Ce que lui promit Verny. Et qui fut fait. Avec une lettre de Verny à sa mère, lui apprenant les circonstances de la mort héroïque de son fils.

Transporté à l’hôpital militaire de Lunéville, le lieutenant von Schmidt était mort dans la soirée, malgré tous les soins dont il avait été entouré. Verny était revenu le voir, alors qu’il était encore vivant. L’aumônier était à son chevet, le réconfortant.

Le lendemain, comme je félicitais Verny, il m’avait interrompu :

- Tais-toi ! Tu ne sais pas comme c’est dur d’avoir tué quelqu’un comme ça, à l’arme blanche et de rencontrer ensuite son regard !

Comme la cavalerie française, la cavalerie allemande avait aussi ses chevaliers.”

Le sous-lieutenant Verny sera le premier officier du 20e Dragons à trouver la mort, le 8 octobre 1914

Le général Chambe, dans son livre précédemment cité, nous raconte les derniers moments de son compagnon d’arme :

 

20è dragon3.jpg

 

“- mon vieux, fais très attention, prends garde ! Il y a en face un tireur embusqué qui tire bougrement bien, c’est très malsain ! Tu as vu pour moi ? Vas-y à pied, en rampant dans les betteraves, on ne te verra pas.

Verny, à cette évocation de faire du plat ventre dans les betteraves, avait remercié d’un sourire, sans répondre. Il était très promotion de la Grande Revanche, casoar et gants blancs. Ramper n’était pas son genre. Il avait préféré faire comme son ancien, mettre ses hommes à l’abri et continuer seul, à cheval.

Mais, lui, la première balle l’avait frappé au cou, à la carotide. Il avait eu la force de revenir à cheval, au milieu de ses hommes, son col blanc gainé de sang vermeil. Il avait encore pu faire signe à son maréchal des logis qu’il voulait lui parler seul à seul : il pouvait péniblement s’exprimer :

- Dartigues, je meurs…Je suis chrétien…Je veux mourir en état de grâce…Pas le temps de me confesser…Pas possible…C’est à vous que je vais le faire…Dire mes péchés…Vous irez les répéter à un prêtre, le premier rencontré, au premier village…Il comprendra…Promettez et écoutez !

Il était mort à cheval, soutenu par son sous-officier en larmes. Il avait été ramené ainsi dans les lignes françaises toujours à cheval, maintenu en selle par deux de ses hommes.

Avait-il eu le temps d’avoir une pensée pour le lieutenant von Schmidt, cet autre héros, tué de sa main, le 10 août à Emberménil ?…

Dans la nuit même, il avait été enterré devant tout son peloton et les officiers du 20e Dragons, dans le cimetière du petit village de Ransart; sa confession ayant été transmise au curé de la paroisse.

C’était la mort d’un preux…à l’âge de vingt ans. “

 

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“Le guerrier ne fait que porter l’épée pour le compte des autres. C’est un seigneur puisqu’il accepte encore de mourir pour des fautes qui ne sont pas les siennes en portant le poids du péché et de l’honneur des autres”

 

 

Sanguinetti

 

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Certains sont piqués, beaucoup trop dangereux.

 

Je le tiens des maîtres chiens du Mont Agel de la base aérienne 943 (Nice).....je crois quelle a fermée d'ailleurs.

:jap: je confirme , les chiens trop agressifs étaient ( quand j’étais a l'armée ) systématiquement piqués et incinérés ,mais aussi il fallait qu'ils aient un comportement bien défini lors de leur arrivée a la caserne , il étaient testés , notamment a mordre et parfois même s'ils ne mordaient pas assez ils étaient .....euthanasiés aimkdu13.gif.a9a381bd785847e6a6df77daabefae3e.gif

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puré, j'ai fouillé et j'ai pas trouvé celui là!!! merci Juluch :jap:

 

j'ai gardé quand on causera des dragons et son pendant allemand, les ULHANS

 

sinon, pour l'origine, il faut chercher encore plus loin, bien plus loin, en Pologne:

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TEMOIGNAGE: soldat Maurice Gastellier

 

 

 

La correspondance laissée par les soldats est une des sources les plus citées par les historiens de la Grande Guerre. Pourtant il est souvent difficile de la contextualiser. La correspondance du soldat Maurice Gastellier est intéressante à plus d’un titre. Son petit-fils, Joël Thierry, a retranscrit l’intégralité de cette correspondance, puis il l’a croisée avec les journaux des marches et opérations des 76e et 19e régiments d’infanterie, des 9e, 10e, 125e, 22e et 163e divisions d’infanterie. De cette façon, il a reconstitué la vie de son aïeul au jour le jour.

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Né à Coulommiers, en Brie, le 20 décembre 1893, Maurice Gastellier, orphelin de père à 14 ans, est un jeune cultivateur au hameau du Theil (Seine-et-Marne). Il est incorporé au 76e régiment d’infanterie (Clignancourt) en qualité d’engagé volontaire le 14 octobre 1913 puis il est affecté au 19e régiment d’infanterie (Brest) le 1er mai 1916. Il est démobilisé le 11 avril 1919. Soldat de 2e classe de 1913 à 1919, il laisse au pays sa mère, Julia, veuve à 37 ans, son frère cadet René, un ouvrier Joseph et un cheval, Bijou, pour les travaux des champs. Il entretient avec les siens une correspondance régulière atteignant plus de 600 lettres. Maurice écrit, le plus souvent, au crayon de papier sur des cartes de correspondance militaire, des carte-lettres de petit format, du papier à lettre, des cartes postales mais aussi au dos des lettres de sa mère quand la pénurie de papier se fait sentir. S’exprimant dans un français oral et populaire teinté de patois briard, il témoigne de son quotidien, avec pudeur et humilité.

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La guerre de Maurice est celle, banale, d’un fantassin. D’après sa correspondance et les archives militaires, Maurice Gastellier passe près d’un tiers de son temps de guerre aux tranchées. Avec le 76e régiment d’infanterie, il participe à la bataille des frontières dans les Ardennes en 1914, aux premières attaques de Vauquois en février-mars 1915 et à la 2e bataille de Champagne à l’automne 1915. Avec le 19e régiment d’infanterie, il se bat à Berry-au-Bac dans la guerre des mines de la côte 108, au fort de Vaux en novembre 1916, au Chemin des Dames en 1917, dans le secteur de l’Avre en Picardie et à nouveau sur le Chemin des Dames pendant la 3e bataille de l’Aisne en 1918. Enfin, après un séjour à l’Hartmannswillerskopf en Alsace en juin 1918, il participe aux offensives de l’automne 1918. Il franchit la Meuse le 9 novembre 1918. Dans sa lettre du 10 novembre, il écrit qu’il voit, l’un après l’autre, ses camarades disparaître jusqu’à « la dernière heure de guerre« . Enfin, cette correspondance constitue un des rares témoignages d’un soldat français sur les événements de la Courtine ayant impliqué des soldats russes en 1917.

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Pour contourner l’interdiction de mentionner des noms de lieux dans les lettres, Maurice Gastellier emploie des codes. Le 28 mars 1917, il écrit que son régiment marche en direction de « la ville aux quatre S » pour ne pas citer Soissons ; le 5 avril 1917, il stationne dans « un village qui porte le nom de ce qui est accroché sous l’hangar de chez nous, à côté de la grande échelle et de ta lessiveuse » pour Laffaux sur le Chemin des Dames, etc. Face aux horreurs de la guerre, il adopte une attitude à la fois de contournement et d’autocensure. Par exemple, le 16 février 1915, à la veille de la première offensive sur Vauquois, il écrit une brève lettre : « Je crois que ça ne va pas être le même genre de guerre que d’habitude. Enfin, je ne t’en dis pas davantage car je n’ai pas grand temps« . Le 19 février, après l’attaque, il écrit : « nous n’avons pas été faire quelque chose de beau. Je n’ai pas voulu te le dire car je ne croyais pas en revenir. Nous avions un travail infaisable à faire. Il fallait charger à la baillonnette et s’efforcer de prendre le pays de Vauquois qui est sur une hauteur et imprenable [...] Les premiers qui ont sorti de la tranchée pour partir en avant [...] ont été tués, nous, nous étions placés en face d’une mitrailleuse, il n’y avait pas moyen de sortir, ça fait que nous sommes restés [...] Enfin, il y a 60 morts et 160 blessés dans notre bataillon [...] J’ai toujours dis et je le répète, on ne les repoussera jamais, les tenir, je crois que l’on y arrivera mais le restant non« .

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Ses séjours au front sont entrecoupés par des périodes d’exercices et d’instruction (12 % de son temps), des marches (9 %) et des travaux dans les lignes (11 %). De 1914 à 1918, il est blessé quatre fois et évacué malade à deux reprises, ce qui explique qu’il passe près de 18 % de son temps dans des formations sanitaires (hôpitaux et infirmeries) :

  • Le 2 avril 1915 à Vauquois, il est blessé par un éclat d’obus de 155 mm qui provoque une commotion cérébrale. Il est transporté par ambulance puis par train sanitaire à l’hôpital de Tulle (Corrèze) et à l’hôpital d’Argentat (Corrèze). Il bénéficie ensuite d’une permission de convalescence chez lui au Theil en juin 1915,
  • Le 6 mai 1917 au Chemin des Dames, il est touché par un éclat d’obus à l’épaule gauche. Il est transporté à l’Hôpital de Royallieu (Oise) puis obtient une permission de convalescence au Theil.
  • Le 20 octobre 1917 à La Malmaison, il est gazé lors de l’attaque du fort au ravin de Jouy et il est envoyé à l’hôpital de Meaux.
  • Le 26 mars 1918 à Royes, il est blessé à la jambe droite par une balle de mitrailleuse. Il rejoint Montdidier avec difficulté, à pied puis dans un camion. Il est ensuite transporté par train sanitaire jusqu’à l’hôpital de Rouen.

 

 

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Il est évacué pour maladie à deux reprises. Il échappe à l’épidémie d’oreillons qui frappe le régiment mais il est atteint de la typhoïde. Il est conduit à l’hôpital de Bar-le-Duc en novembre 1915 puis à l’hôpital de Saint-Amand-Montrond. Ensuite, au milieu de l’année 1916, affaibli par une série de furoncles et une conjonctivite, il est envoyé à l’hôpital de Château-Thierry puis au dépôt des éclopés de Crézancy.

Pendant plus de quatre ans, les échanges épistolaires ont contribué à maintenir les relations entre le front et l’arrière. La riche correspondance laissée par Maurice Gastellier le montre bien. Ce paysan évoque, avec pudeur, son quotidien au front. Il a connu tous les secteurs du front de l’Aisne à l’Alsace. Il a parcouru des centaines de kilomètres à pied, en camion et en train du nord au sud, d’est en ouest. Il écrit principalement pour rassurer les siens et gouverner l’exploitation à distance au fil des saisons. Il donne régulièrement des ordres, des conseils et quelque fois des réprimandes sur le déroulement des travaux des champs.

source: http://sourcesdelagrandeguerre.fr

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mince, j'ai pas discovery, cela m'aurai plu d'en avoir plus

 

sinon, rien jusque dimanche, je vous prépare un reportage qui va vous plaire avec de très nombreuses photos et beaucoup, mais alors, beaucoup de lecture

car tout sera lié

 

encore une fois, simplement en me posant la question du sujet, j'ai beaucoup appris

 

A+

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Invité §pie367dg

Cette histoire du soldat Galletier me rappelle un livre que j'ai lu il y a quelques années au sujet d'un tonnelier de la région Montpellier/Perpignan, agé d'environ 40 ans et mobilisé au

début de la guerre et qui l'a faite pratiquement entièrement dans la Somme

et en Flandres.

C'est un livre que l'on m'avait prété et qui je crois est assez connu.

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Cette histoire du soldat Galletier, quelle histoire!

Il aura pratiquement tout vu et enduré,

il a eu beaucoup de chance, il en est revenu vivant, mais avec quels souvenirs.

La France c'est aussi cela, le vécu de nos anciens, des choses qui, bien que fragmentaires, nous restent en mémoire.

A nous de les faire connaitre et respecter.

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vous avez vraiment raison tout les deux, j'ai trouvez d'autres témoignages encore plus émouvant mais avec un C/C impossible mais je ferai autrement

 

sinon Pierléo, celui que tu causes et qui rejoint Galletier, c'est " les carnets de guerre de Louis Barthas "

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REPORTAGE: Le soldat inconnu

 

son histoire

 

 

Evoquée en 1916, l'idée d'honorer un soldat inconnu est proposée par le président du Souvenir Français de Rennes , Monsieur Simon , puis reprise par Monsieur Maunoury député d'Eure-et-Loire et par Monsieur Crescitz , président de la Société Française de Berne .

Il faut attendre 1919 pour voir le principe adopté par la Chambre des Députés , sans qu'aucun lieu spécifique fut déterminé fut adoptée en 1918. Le 12 novembre 1919, on décida du Panthéon comme lieu de sépulture. Mais en 1920, une campagne menée par des écrivains est à l'origine du choix définitif de l'Arc de Triomphe. Il faut attendre 1919 pour voir le principe adopté par la Chambre des Députés , sans qu'aucun lieu spécifique fut déterminé . Sous l'impulsion énergique de l'écrivain Binat-Valner , les anciens combattants se mobilisèrent pour que le soldat inconnu repose sous l'Arc de Triomphe de l'Etoile .

 

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Le 8 novembre 1920 le président Georges Leygues obtint à l'unanimité des députés le vote de la loi officialisant la tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe .

Article premier : " Les honneurs du Panthéon seront rendus aux restes d'un des soldats non identifiés tombés au champ d'honneur pendant la guerre de 1914-1918 . La translation des restes de ce soldat sera faite solennellement le 11 novembre 1920 .

Article second : " Le même jour les restes du soldat inconnu seront inhumé sous l'Arc de Triomphe " . Il restait à choisir la dépouille du soldat inconnu . C'est au ministre des Beaux-Arts , Monsieur Honnorat , qu'incomba la tâche de coordonner l'emsemble de ce processus avec le souci d'une constante simplicité .

 

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Désignation du soldat inconnu

Le ministre de la Guerre et des Pension, André Maginot, ancien sergent du 44ème RIT, blessé au combat, ordonne aussitôt aux neuf commandants de Région de faire exhumer « dans un point de chaque région pris au hasard et qui devra rester secret, le corps d'un soldat identifié comme Français, mais dont l'identité n'aura pu être établie » . On sait aujourd'hui que l'on avait choisi huit sites du front où les batailles furent les plus meurtrières : Flandres , Artois , Somme , Ile-de-France , Chemin des Dames , Champagne , Verdun et la Lorraine .

 

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Le 9 novembre , les restes de ces soldats , placés dans huit cercueils de chêne sont acheminés vers une chapelle ardente dressée à la Citadelle de Verdun . Les cercueils seront plusieurs fois changés de place dans cette casemate pour en préserver l'anonymat et la provenance . Le 10 novembre les cercueils sont rangés en deux colonnes de quatre dans l'écoute ( galerie souterraine ) n°1 de la citadelle basse . Les murs ont été , pour cette occasion , drapés de toile blanche et blanchis à la chaux . Les cercueils sont ornés de drapeau français sur lesquels des palmes ont été déposées . Des lampes électriques voilées de mauve et des cierges placés dans des douilles d'obus éclaire cette chapelle ardente improvisée . La garde d'honneur est assurée par une compagnie du 132ème régiment d'infanterie , impeccablement habillée , l'arme au pied .

 

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A 15 heures en ce 9 novembre 1920 , Mr André Maginot , ministre des Pensions , s'avance vers les jeunes soldats présents et choisi au hasard , en lui tendant un bouquet d'œillets blancs et rouges , celui qui aura l'honneur de désigner , parmi les huit cercueils exposés , celui du " soldat inconnu " qui reposera sous l'Arc de Triomphe de l'Etoile à Paris .

L'homme auquel échoit cet honneur est la soldat Auguste Thin agé de 21 ans .

 

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Très ému il chercha rapidement comment choisir parmi les huit cercueil présents . Il racontera bien des années après le cheminement de son raisonnement Il me vint une pensée simple ; "J'appartiens au 6 e corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132 , c'est également le chiffre 6 que je retiens . Ma désision est prise ce sera le 6ème cercueil que je désignerai " .

Le soldat Thin , accompagné du ministre monsieur André Maginot , de Mgr Ginisty évêque de Verdun , de Monsieur Thoumyre , du commandant-major Lespinasse , du maire de Verdun monsieur Robin et de sa suie s'avance devant les cercueuils . Parrant de la droite , le cortège fait un tour puis longe les quatre cercueils de droite , tourne à gauche , passe le cinquième puis s'arrête devant le sixième . Auguste Thin pose son bouquet et se fige au garde à vous . Le Soldat Iconnu est désigneé !!!

 

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La bière en chêne est alors chargée sur une prolonge d'artillerie pour être conduite à la gare de Verdun d'où elle sera convoyée jusqu'à Paris . Les sept autres cercueils partent pour la nécropole du " Faubourg Pavé " qui se trouve à l'entrée de Verdun afin d'y être inhumés en présence d'Auguste Thin

 

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inhumation des 7 autres soldats inconnus à Verdun

 

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Avant de gagner sa dernière demeure , sous l'Arc de Triomphe , le cercueil du Soldat Inconnu arrivé à la nuit dans la capitale , sera déposé place Denfert-Rochereau dans une chapelle ardente . Le lendemain 10 novembre 1920 , le cercueil part en direction du Panthéon où le président de la République monsieur Raymond Poincaré prononce une allocution .

 

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C'est ce même jour que la chasse contenant le cœur de Gambetta sera placée dans la crypte du Panthéon .

 

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Placé sur l'affût d'un canon de 155 , il est acheminé vers l'Arc de Triomphe de l'Etoile où il est béni par Mgr Louis-Ernest Dubois , ancien évêque de Verdun , nommé par le pape Benoit XV cardinal puis archevêque de Paris en 1920 . Le cercueil est déposé dans une chapelle ardente dans le pilier gauche de de l'Arc de Triomphe gardé où il est gardé nuit et jour par un piquet d'honneur . Le cercueil du Soldat Inconnu ne sera finalement inhumé que le 28 janvier 1921 sous l'Arc de Triomphe . Un enterrement qui a fait l'objet d'une course contre la montre avec un autre soldat inconnu, britannique, inhumé le même jour à l'abbaye de Westminster , à Londres .

 

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Le 11 novembre 1923, en présence de nombreuses associations d'anciens combattants, André Maginot , ministre de la guerre et des pensions, allume pour la première fois une flamme du souvenir. Le foyer de la flamme est réalisé par le ferronnier Brandt . Le Comité de la Flamme aura désormais la tâche de la faire raviver chaque jour au crépuscule à 18h30 . Au fil des années, la Flamme est ravivée par les associations d'anciens combattants et le Livre d'or du Souvenir est signé par de nombreux hôtes de la France. En quatre années seulement, un cérémonial annuel est né et il deviendra vite une tradition . Parallèlement, on a assisté à l'érection d'un monument aux morts dans chaque commune de France, autour duquel chaque municipalité organise la cérémonie du 11 novembre : cortège des autorités, des associations patriotiques, des enfants des écoles, de la population . D’autres pays suivront l’exemple français : les Etats-Unis, la Belgique, la Roumanie et, près de quatre-vingts ans plus tard, le Canada qui, en 2000, enterre son soldat inconnu exhumé dans le Pas-de-Calais, aux environs de la crête de Vimy

 

 

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Invité §pie367dg

Histoire qui, à mon sens, a été trés bien illustrée dans un film où Philippe

Noiret jouait le rôle d'un officier français chargé de trouver un soldat français

vraiment inconnu, pour le présenter ensuite au choix parmi les autres.

C'est bien Barthas dont je voulais parler, mais je ne retrouvais pas le nom.

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je vais justement le re-commander car j'arrive pas à le retrouver, disparu!!

 

pis, si tu as envie de lire un livre reposant mais véridique et hors de notre sujet et notre temps, je commande aussi "le chapelier pirate" un coup de coeur que j'avais lu en même temps que Barthas

 

 

PS, il y a une suite pour le soldat inconnu :jap:

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REPORTAGE: Les soldats russes en France 1916-1918 (première partie)

 

 

 

 

 

Le rôle de la Russie dans la Grande Guerre est peu connu et mérite d’être brièvement rappelé. En 1891, sous le règne de l’empereur Alexandre III, la France et la Russie s’engagent à se porter une aide réciproque en cas d’agression d’une tierce puissance.

 

 

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L’empereur Nicolas II confirme l’alliance lors de son voyage en France en 1896 et le président Félix Faure fait de même en Russie en 1898.

 

 

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Conformément aux plans établis, la Russie lance une offensive en Prusse Orientale dès le début des hostilités, en août 1914, avant même que la mobilisation soit achevée ; ceci oblige les Allemands à transférer deux corps d’armée à l’Est, mais provoque des pertes russes importantes. Rappelons les nobles paroles du maréchal Foch : « Si la France n’a pas été effacée de la carte de l’Europe, c’est avant tout à la Russie que nous le devons... »

 

Au terme d'accords signés en décembre 1915, la Russie tsariste avait accepté d'envoyer en échange de matériel de guerre et de munitions, quatre brigades d'infanterie composées d'environ 50 000 officiers et soldats, pour combattre aux côtés des troupes françaises et britanniques : la 2e et la 4e brigades dans les Balkans, sur le front de Salonique ; la 1ère et la 3e brigades sur le front français, en Champagne.

 

Il navigueront sur la moitié de la planète pour venir rejoindre nos fronts

 

 

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Equipés et armés par la France, portant le casque français frappé d'un aigle bicéphale, les soldats de la 1ère brigade débarquèrent à Marseille en avril 1916 et sont saluées par un chaleureux souhait de bienvenue du général Joffre :

 

« Notre fidèle alliée, la Russie a voulu donner à la France un gage nouveau de son amitié, une preuve plus éclatante encore de son dévouement à la cause commune. Des soldats russes choisis parmi les plus braves et commandés par les officiers les plus réputés, viennent combattre dans nos rangs. Vous les accueillerez comme des frères ; vous leur montrerez quelle chaude sympathie vous réservez à ceux qui ont quitté leur patrie pour venir lutter à nos côtés. Au nom de l’armée française, je m’incline devant leurs drapeaux, sur lesquels s’inscriront bientôt les noms glorieux de communes victoires. »

 

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Ne pas louper ce témoignage:

 

http://aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr/2012/10/23/les-soldats-russes-en-France/

 

 

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Puis furent immédiatement acheminés jusqu'au camp de Mailly et affectés au secteur de Suippes et d'Aubérive où ils furent remplacés par la 3e brigade en octobre 1916.

 

 

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Au début de 1917, les deux brigades du corps expéditionnaire russe ont occupé le Fort de la Pompelle près de Reims, puis ont participé à l'offensive déclenchée par le général NIVELLE, et se sont distinguées dans l'attaque du Mont Spin au cours de laquelle elles ont subi de lourdes pertes.

 

 

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La mutinerie des soldats russes en France (1917) et comprendre celles qui suivirent sur le front par les troupes alliées et allemandes

 

« Les soldats n’avaient pas la moindre idée de ce qu’étaient le communisme, le prolétariat ou la Constitution. Ils voulaient la paix, la terre, la liberté de vivre sans lois, sans officier ni propriétaires fonciers. Leur « bolchevisme » n’était qu’une formidable aspiration à une liberté sans entraves, à l’anarchie » (général Broussilov, commandant en chef de l’armée russe).

 

Le cas de cette histoire du corps expéditionnaire russe en France témoigne de la capacité des soldats à agir collectivement contre leurs officiers dans un cadre peu propice, dans l’urgence et le risque, réunissant des individus divers, sans expérience de la contestation.

 

 

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L’ambassadeur français en Russie ne tari pas d’éloge sur la solidité des officiers et des troupes russes, qui selon lui ne semblent pas être contaminé par la propagande anarchiste. L’armée des « paysans soldats » russes (85% de la population russe vie à la campagne et du travail de la terre), gavée de patriotisme, semble passive. Pour les soldats intoxiqués par la propagande et la peur de la peine capitale, le quotidien va être l’horreur des tranchées et la mort qui rôde partout. Dès les premiers mois du conflit, les armées françaises sont décimées et manquent d’hommes. Afin d’arrêter l’hémorragie, Paul Doumer (futur président de la République), se rend à Petrograd pour puiser dans le « réservoir humain » de la Russie. Il vient exiger du Tsar Nicolas II (1868-1918) un soutien de soldats pour les envoyer sur le front occidental et oriental. La France demande 40 000 hommes par mois ; en retour elle s’engage à honorer la livraison de caisse de munition et de vieux fusils. La France étant le principal bailleurs de fonds de la Russie, elle considère celle-ci économiquement et financièrement comme une "semi colonie".

 

Les troupes, tous des volontaires, partent de Vladivostok et débarquent en France le 20 avril 1916. Elles sont accueillies en sauveur par la population française. Malheureusement pour les autorités militaires, les soldats emmènent de Russie en France les idées et les sentiments communs à la majorité du peuple russe.

 

 

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Les soldats russes servent comme modèle de propagande pour la population. Pour les autorités, la situation va très vite se dégrader, car dès le 15 août 1916 à Marseille le lieutenant-colonel Krause, commandant d’un détachement russe destiné à l’Armée d’orient, est tué par ces hommes. Puis, une première mutinerie de soldat russe, destiné à l’Armée d’Orient, a lieu sur le sol français. Celle-ci est instantanément écrasée et les « meneurs » sont passés par les armes à la fin du mois d’août 1916.

 

Dans les unités russes du front occidental la situation est calme jusqu’en mars 1917.

 

 

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Nicolas II abdique quelques jours seulement après les premières manifestations des femmes de la capitale et la fraternisation des soldats avec la foule insurgée.

 

Malgré l’horreur de ce conflit, le Gouvernement Provisoire déclare que la guerre doit continuer, car pour les bourgeois libéraux l’armée reste la clef de voûte de l’ordre social en Russie.

 

Dans le même temps, le soviet de Petrograd sous la contrainte des fusils de plusieurs groupes de soldats rédige le prikaze n°1. Ce prikaze (les prikazes sont les ordres du jour s’appliquant aux armées) introduit jusque sur le front français des changements considérables :

 

abolition des formules traditionnelles du salut entre les officiers et la troupe et le tutoiement, suppression du garde-à-vous en dehors du service, disparition des « mauvais traitement » (pratique habituel qui explique la haine des soldats russes pour leurs officiers). Il autorise le soldat à participer en tant que « citoyen » aux discussions et à tous les aspects de la vie politique. L’ordre ordonne en outre que seront élus des "comités de représentants" (considérés comme des soviets) dans toutes les unités.

 

La parole des soldats se libère, ils se mettent à discuter de la révolution et de ces répercussions. Par peur, le Gouvernement Provisoire impose sans tarder aux soldats du corps expéditionnaire de prêter un serment d’obéissance à la patrie pour continuer la tuerie. Les comités du front occidental votent la poursuite de la guerre, tout en précisant que l’attaque d’avril 1917 est la dernière à laquelle ils acceptent de participer.

 

Cette offensive du 16 avril 1917, au Chemin des Dames, est un véritable carnage. Après 3 jours de massacre, 6000 russes sont tués avec environ 7500 « Sénégalais » (certains officiers russes sont probablement tués par leurs hommes). L’offensive, inutile, dirigé par Nivelle puis par Pétain, va marquer très profondément l’ensemble des armées sur le front.

 

Les mutineries vont se généraliser aussi bien dans l’armée française que dans l’armée allemande et chez les appelés russes.

 

 

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A la fin de cette offensive, la situation devient électrique et les comités de soldats réclament leur retour en Russie. Une « crise » va exploser dans le corps expéditionnaire occidental le 13 mai (premier mai du calendrier russe) 1917.

 

 

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les gradés se retrouvent face aux drapeaux rouges et à la colère des soldats. Au cours de la soirée, les représentants des comités de la 1ère brigade attachent un fanion rouge et un fanion noir à l’automobile de l’état-major et vont conspuer leurs chefs. Très vite, les comités de la 1er brigade sont débordés par la "base" et se radicalisent.

 

Les unités russes vont passer du statut de sauveur à celui de « gangrène » aux yeux des autorités françaises prise dans le tourbillon des mutineries et des grèves d’avril 1917.

 

les soldats russes, partout où ils le peuvent en France, font de la politique « avec leurs pieds » et propage des opinions « révolutionnaires ».

 

Le camp de La Courtine devient alors un lieu « autogéré » par les hommes de troupe. Aux alentours du camp, les autorités civiles régionales sont terrorisées par une contagion révolutionnaire au sein de la population. Les autorités civiles font établir, en direction des autorités militaires, des faux rapports sur la violence, le défaitisme et l’alcoolisme des Russes.

 

Dans La Courtine, le commandement russe est totalement dépassé, les officiers sont obligés de « raser les murs » et sont exclus des comités de la 1ère brigade. Le camp est très vite isolé par la gendarmerie et les troupes françaises. Les soldats et les officiers russes ne peuvent dépasser un périmètre 4 km autour du camp de La Courtine, ni pénétrer dans les villages alentour.

 

 

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Entre juillet et août 1917, les autorités civiles et militaires russes veulent procéder à une "reprise en main" de l’armée et de la société. Ils rétablissent la peine de mort pour s’attaquer à tous les révolutionnaires. En France, malgré ce changement, les mutins refusent de se soumettre aux représentants du Gouvernement Provisoire et aux divers chantages à la nourriture.

 

Pendant ce temps, les soldats aident la population alentour dans les travaux agricoles et se lient d’amitié avec elle et cela accroît la peur d’une contagion.

 

Les Français envoient 3000 hommes encercler le camp, mais refuse de se salir les mains en premier. Ils veulent régler cette révolte aux moindres frais et obligent les Russes à orchestrer le massacre. Pour mener cette répression on sélectionne rigoureusement les 2000 russes (épaulés par une brigade d’artillerie russe assistée par des techniciens et des armes françaises) chargés de réduire les irréductibles par la violence.

 

Ainsi, la tragique répression suit son cours inéluctable : le 12 septembre 1917, la population civile est évacuée. Le 14 septembre, l’ordre est donné aux mutins de se rendre sous 48 heures et les livraisons alimentaires sont interrompues. Le 19 septembre 1917, les derniers mutins se rendent. Le bilan officieux de cette tuerie est d’une centaine de mort et de blessés. 81 meneurs sont incarcérés à l’île d’Aix et après la répression il ne restera à La Courtine que 7500 hommes de la 1er brigade privés de toute liberté et gardée par les troupes françaises. La répression ordonnée par le Gouvernement Provisoire a fait définitivement perdre la confiance de la troupe en celui-ci et accentuer la haine pour la France bourgeoise.

 

La situation va encore se compliquer, pour le gouvernement d’Union Sacré, car la Révolution d’Octobre fait de Lénine un héros pour les soldats. A la suite de cette nouvelle poussée révolutionnaire, les soldats russes sont gardés en otage par la France.

 

 

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Pour un petit nombre d’entre eux, ils sont recrutés dans la première unité combattante de la « Légion des Volontaires russes » contre la révolution d’Octobre -mais sans grands résultats. Pour les « travailleurs volontaires » Les réfractaires sont envoyés en prison dans des conditions difficiles ou déportées en Algérie.

 

L’année 1923, voit la libération des derniers otages rapatriés en Russie, ainsi que l’échec total de la propagande anti-bolchevique française parmi les soldats russes acteur de la mutinerie de La Courtine.

 

 

Après la révolution de février 1917, ces deux brigades ont connu des tensions opposant les soldats « loyalistes » qui acceptaient de continuer de combattre en France et ceux qui voulaient cesser le combat et rentrer en Russie.

Elles ont été retirées du front, regroupées au camp de Neufchâteau puis envoyées au camp de La Courtine dans la Creuse où, au cours de l'été 1917, éclata une mutinerie.

 

Tandis que la 3e Brigade constituée en majorité de soldats loyalistes gagnait le village de Felletin, les mutins de la 1ère Brigade qui exigeaient d'être renvoyés en Russie ont été encerclés par des troupes françaises, privés de tout ravitaillement et sommés de se rendre.

 

L'assaut a été donné du 15 au 18 septembre avec des tirs de canons de 75. Les mutins furent contraints de se rendre au bout de trois jours. On ne connaît pas le nombre exact des morts, établi officiellement à une dizaine.

 

Après la révolution bolchevique et l’armistice de Brest-Litovsk, le gouvernement français offre aux soldats russes l’alternative suivante :

 

ou bien ils acceptent de s’engager dans l’armée française ;

ou bien ils acceptent de devenir des travailleurs militaires ;

Ou bien c’est l’internement dans un camp en Algérie.

 

En 1917, la Révolution russe provoquera un relâchement de la discipline parmi les soldats ; les brigades sont dissoutes mais, fidèles à leur engagement, les soldats les plus dignes entendent continuer à servir la cause commune ; Quelques 400 officiers et soldats russes ont décidé de continuer le combat qui sera incorporée à la 1ère division marocaine et envoyée au front en mars 1918.

 

 

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. Plus de 11 000 soldats russes ont accepté de travailler au service de l’armée française, et environ 4 800 ont été envoyés dans des camps en Algérie. En 1919-1920, le gouvernement bolchevik a obtenu leur rapatriement par Odessa en échange de membres de la mission militaire française faits prisonniers.

 

Quelques dizaines d'entre eux seulement ont choisi de rester en France et de s'y installer. La Russie a perdu pendant la Grande Guerre 6 000 000 d’hommes tués, morts, blessés et disparus.

 

L’arrivée du Corps expéditionnaire russe en Champagne est un épisode méconnu que l’histoire a injustement inconsidéré. Qui se souvient aujourd’hui de ces soldats, venus de la lointaine Russie, défendre notre territoire ? L’épopée tragique de ces soldats russes se croise avec notre patrimoine d’histoire militaire.

 

 

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Aujourd’hui à Saint-Hilaire-le-Grand, une chapelle et un petit cimetière couronnés de sapins rappellent le sacrifice de ces milliers d’hommes et symbolisent cette terre de Russie, à laquelle ces soldats songeaient avec nostalgie dans les tranchées aux abords d’une ferme au nom prémonitoire « L’Espérance »…

 

 

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(deuxième partie)

 

La mutinerie des soldats russes en France (1917) et comprendre celles qui suivirent sur le front par les troupes alliées et allemandes

 

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« Les soldats n’avaient pas la moindre idée de ce qu’étaient le communisme, le prolétariat ou la Constitution. Ils voulaient la paix, la terre, la liberté de vivre sans lois, sans officier ni propriétaires fonciers. Leur « bolchevisme » n’était qu’une formidable aspiration à une liberté sans entraves, à l’anarchie » (général Broussilov, commandant en chef de l’armée russe).

 

Le cas de cette histoire du corps expéditionnaire russe en France témoigne de la capacité des soldats à agir collectivement contre leurs officiers dans un cadre peu propice, dans l’urgence et le risque, réunissant des individus divers, sans expérience de la contestation.

 

 

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L’ambassadeur français en Russie ne tari pas d’éloge sur la solidité des officiers et des troupes russes, qui selon lui ne semblent pas être contaminé par la propagande anarchiste. L’armée des « paysans soldats » russes (85% de la population russe vie à la campagne et du travail de la terre), gavée de patriotisme, semble passive. Pour les soldats intoxiqués par la propagande et la peur de la peine capitale, le quotidien va être l’horreur des tranchées et la mort qui rôde partout. Dès les premiers mois du conflit, les armées françaises sont décimées et manquent d’hommes. Afin d’arrêter l’hémorragie, Paul Doumer (futur président de la République), se rend à Petrograd pour puiser dans le « réservoir humain » de la Russie. Il vient exiger du Tsar Nicolas II (1868-1918) un soutien de soldats pour les envoyer sur le front occidental et oriental. La France demande 40 000 hommes par mois ; en retour elle s’engage à honorer la livraison de caisse de munition et de vieux fusils. La France étant le principal bailleurs de fonds de la Russie, elle considère celle-ci économiquement et financièrement comme une "semi colonie".

 

Les troupes, tous des volontaires, partent de Vladivostok et débarquent en France le 20 avril 1916. Elles sont accueillies en sauveur par la population française. Malheureusement pour les autorités militaires, les soldats emmènent de Russie en France les idées et les sentiments communs à la majorité du peuple russe.

 

 

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Les soldats russes servent comme modèle de propagande pour la population. Pour les autorités, la situation va très vite se dégrader, car dès le 15 août 1916 à Marseille le lieutenant-colonel Krause, commandant d’un détachement russe destiné à l’Armée d’orient, est tué par ces hommes. Puis, une première mutinerie de soldat russe, destiné à l’Armée d’Orient, a lieu sur le sol français. Celle-ci est instantanément écrasée et les « meneurs » sont passés par les armes à la fin du mois d’août 1916.

 

 

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Dans les unités russes du front occidental la situation est calme jusqu’en mars 1917.

 

Nicolas II abdique quelques jours seulement après les premières manifestations des femmes de la capitale et la fraternisation des soldats avec la foule insurgée.

 

Malgré l’horreur de ce conflit, le Gouvernement Provisoire déclare que la guerre doit continuer, car pour les bourgeois libéraux l’armée reste la clef de voûte de l’ordre social en Russie.

 

Dans le même temps, le soviet de Petrograd sous la contrainte des fusils de plusieurs groupes de soldats rédige le prikaze n°1. Ce prikaze (les prikazes sont les ordres du jour s’appliquant aux armées) introduit jusque sur le front français des changements considérables :

 

abolition des formules traditionnelles du salut entre les officiers et la troupe et le tutoiement, suppression du garde-à-vous en dehors du service, disparition des « mauvais traitement » (pratique habituel qui explique la haine des soldats russes pour leurs officiers). Il autorise le soldat à participer en tant que « citoyen » aux discussions et à tous les aspects de la vie politique. L’ordre ordonne en outre que seront élus des "comités de représentants" (considérés comme des soviets) dans toutes les unités.

 

 

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La parole des soldats se libère, ils se mettent à discuter de la révolution et de ces répercussions. Par peur, le Gouvernement Provisoire impose sans tarder aux soldats du corps expéditionnaire de prêter un serment d’obéissance à la patrie pour continuer la tuerie. Les comités du front occidental votent la poursuite de la guerre, tout en précisant que l’attaque d’avril 1917 est la dernière à laquelle ils acceptent de participer.

 

 

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Cette offensive du 16 avril 1917, au Chemin des Dames, est un véritable carnage. Après 3 jours de massacre, 6000 russes sont tués avec environ 7500 « Sénégalais » (certains officiers russes sont probablement tués par leurs hommes). L’offensive, inutile, dirigé par Nivelle puis par Pétain, va marquer très profondément l’ensemble des armées sur le front.

 

 

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Les mutineries vont se généraliser aussi bien dans l’armée française que dans l’armée allemande et chez les appelés russes.

 

A la fin de cette offensive, la situation devient électrique et les comités de soldats réclament leur retour en Russie. Une « crise » va exploser dans le corps expéditionnaire occidental le 13 mai (premier mai du calendrier russe) 1917.

 

les gradés se retrouvent face aux drapeaux rouges et à la colère des soldats. Au cours de la soirée, les représentants des comités de la 1ère brigade attachent un fanion rouge et un fanion noir à l’automobile de l’état-major et vont conspuer leurs chefs. Très vite, les comités de la 1er brigade sont débordés par la "base" et se radicalisent.

 

Les unités russes vont passer du statut de sauveur à celui de « gangrène » aux yeux des autorités françaises prise dans le tourbillon des mutineries et des grèves d’avril 1917.

 

les soldats russes, partout où ils le peuvent en France, font de la politique « avec leurs pieds » et propage des opinions « révolutionnaires ».

 

Le camp de La Courtine devient alors un lieu « autogéré » par les hommes de troupe. Aux alentours du camp, les autorités civiles régionales sont terrorisées par une contagion révolutionnaire au sein de la population. Les autorités civiles font établir, en direction des autorités militaires, des faux rapports sur la violence, le défaitisme et l’alcoolisme des Russes.

 

Dans La Courtine, le commandement russe est totalement dépassé, les officiers sont obligés de « raser les murs » et sont exclus des comités de la 1ère brigade. Le camp est très vite isolé par la gendarmerie et les troupes françaises. Les soldats et les officiers russes ne peuvent dépasser un périmètre 4 km autour du camp de La Courtine, ni pénétrer dans les villages alentour.

 

 

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Entre juillet et août 1917, les autorités civiles et militaires russes veulent procéder à une "reprise en main" de l’armée et de la société. Ils rétablissent la peine de mort pour s’attaquer à tous les révolutionnaires. En France, malgré ce changement, les mutins refusent de se soumettre aux représentants du Gouvernement Provisoire et aux divers chantages à la nourriture.

 

 

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Pendant ce temps, les soldats aident la population alentour dans les travaux agricoles et se lient d’amitié avec elle et cela accroît la peur d’une contagion.

 

Les Français envoient 3000 hommes encercler le camp, mais refuse de se salir les mains en premier. Ils veulent régler cette révolte aux moindres frais et obligent les Russes à orchestrer le massacre. Pour mener cette répression on sélectionne rigoureusement les 2000 russes (épaulés par une brigade d’artillerie russe assistée par des techniciens et des armes françaises) chargés de réduire les irréductibles par la violence.

 

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Ainsi, la tragique répression suit son cours inéluctable : le 12 septembre 1917, la population civile est évacuée. Le 14 septembre, l’ordre est donné aux mutins de se rendre sous 48 heures et les livraisons alimentaires sont interrompues. Le 19 septembre 1917, les derniers mutins se rendent. Le bilan officieux de cette tuerie est d’une centaine de mort et de blessés. 81 meneurs sont incarcérés à l’île d’Aix et après la répression il ne restera à La Courtine que 7500 hommes de la 1er brigade privés de toute liberté et gardée par les troupes françaises. La répression ordonnée par le Gouvernement Provisoire a fait définitivement perdre la confiance de la troupe en celui-ci et accentuer la haine pour la France bourgeoise.

 

 

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La situation va encore se compliquer, pour le gouvernement d’Union Sacré, car la Révolution d’Octobre fait de Lénine un héros pour les soldats. A la suite de cette nouvelle poussée révolutionnaire, les soldats russes sont gardés en otage par la France.

 

Pour un petit nombre d’entre eux, ils sont recrutés dans la première unité combattante de la « Légion des Volontaires russes » contre la révolution d’Octobre -mais sans grands résultats. Pour les « travailleurs volontaires » Les réfractaires sont envoyés en prison dans des conditions difficiles ou déportées en Algérie.

 

L’année 1923, voit la libération des derniers otages rapatriés en Russie, ainsi que l’échec total de la propagande anti-bolchevique française parmi les soldats russes acteur de la mutinerie de La Courtine.

 

 

 

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TEMOIGNAGE: Prisonniers de guerre russes

 

 

1er mai 1915. - Mille prisonniers Russes arrivent et sont logés à la caserne Vincent. Ce sont des hommes bien bâtis, qui viennent travailler à la démolition des usines, réparer les routes et s'occuper des travaux des champs.

D'autres arrivent à Trith pour charger les minerais qui sont expédiés à Hambourg.

Ceux-là sont dans un état pitoyable, les uns avec des manteaux anglais, d'autres avec des képis français : ils font peine à voir.

Ces malheureux meurent de faim et demandent : " Pain! Pain! " Sur la route, les braves gens qui veulent partager avec eux sont brutalement repoussés par les Allemands. On mettait parfois avec intention, dans les bacs à ordures, devant les portes, des morceaux de pain sur le passage de ces malheureux prisonniers ; mais dès qu'ils voulaient s'en emparer, les soldats allemands les repoussaient avec brutalité.

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Le 22 Juin 1915. - Nous arrivent 1.500 prisonniers, dont la plupart sont Russes. Ils viennent faire la moisson, et sont, comme tous ceux que nous avons vus, dans un état lamentable.

 

Le dimanche 27 juin 1915. - Nous arrivent 250 prisonniers venus de Havelburg. La dévouée Mme Besnard passa la matinée avec ces malheureux, qui étaient dans un état pitoyable. Ils étaient partis du camp le lundi, s'étaient arrêtés deux jours à Malmédy, pendant lesquels ils n'eurent pour toute nourriture qu'un peu de café et un morceau de pain. Ils seraient morts de faim si ce séjour s'était prolongé.

Dans ce camp, ils étaient environ 7.000 : Russes, Polonais, Belges, Anglais. Ils n'y étaient pas trop maltraités, mais souffraient de la faim, étant trop faibles pour travailler.

Rien ne peut décrire l'état de saleté dans lequel ils se trouvaient. Chemise usée, sans couleur, vêtements déchirés, souliers éculés, enfin la misère la plus complète.

 

Le mardi 9 novembre 1915. - M. Guérin étant de passage à Valenciennes, nous dit qu'il rentrait de Berlin où il était allé traiter avec le Gouvernement allemand l'échange de prisonniers. Il avait pu visiter cinq camps, et avait trouvé nos compatriotes en assez bon état, mais seulement lorsqu'ils recevaient des colis, car la nourriture était insuffisante. Le ravitaillement des Anglais était, par contre, très bien organisé, les prisonniers étant nourris par le régiment auquel ils appartenaient. Par contre, les pauvres Russes n'étant aidés de personne, étaient dans un état lamentable. M. Guérin avait pu faire changer quelques chefs, vraiment trop durs avec leurs prisonniers.

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Janvier 1916 -ENFANTS DE FRANCE

Voici une petite histoire qui mérite d'être contée : elle est bien française dans sa courageuse simplicité.

Un groupe de prisonniers russes, hâves, décharnés, misérables, traversait les rues de Vieux-Condé au moment où les garçons entraient à l'école, ayant presque tous leur goûter en mains.

Les pauvres prisonniers mourant de faim, en voyant leurs tartines, ne purent s'empêcher d'exprimer leur fringale par le geste. Il n'en fallut pas davantage pour toucher le bon cœur des petits écoliers. D'un élan spontané, tous ceux qui avaient des tartines se précipitèrent et les donnèrent aux prisonniers, bien que ce fût défendu. Les soldats de l'escorte les chassèrent et, comme une nuée de moineaux effarouchés, ils disparurent dans la cour de l'école.

 

A peine y étaient-ils entrés qu'un sous-officier allemand y fit irruption et, d'une voix terrifiante, leur cria en mauvais français : " Qui a donné du bain aux prisonniers? Lefez la main, ceux-là iront en prison ".

Sans hésiter, tous levèrent la main.

L'Allemand, un peu déconcerté par cette généreuse unanimité, hésita, puis, d'une plus forte voix encore, reprit : " Ah! fous avez tous tonné du bain ; levez la main ceux qui promettent de ne plus en tonner aux Russes, les autres iront trois jours en prison ".

Pas une main ne se leva.

L'Allemand, cette fois, fut stupéfait, et leur infligea à tous trois jours de prison dans l'école. Calmes comme de vieux braves, sans baisser la tête ni les yeux, un petit sourire bien français au coin des lèvres, tous les écoliers croisaient les bras sans plus attendre, et firent leur punition sans murmurer!

PRISONNIERS RUSSES -1916

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Le 4 mars 1916, j'assistai à un bien triste spectacle sur la place des Tramways.

Trois cents prisonniers Russes qui, depuis trois jours, étaient enfermés dans nos Académies, mourant littéralement de faim, attendaient le tramway pour aller travailler à la démolition des usines dans les environs. Immédiatement, sans se préoccuper des représailles, les commerçants et les personnes présentes donnèrent ce qu'ils pouvaient à ces malheureux affamés qui se battaient pour ramasser ce qu'on pouvait leur jeter. Heureusement, aucun incident ne se produisit, tandis que la veille, à Saint-Saulve, en face de la propriété de M. Ch. Dubois, une femme ayant donné au passage un morceau de pain à un pauvre prisonnier, fut sur-le-champ rouée de coups, à la grande indignation des passants, qui ne purent intervenir.

Le lendemain, voulant voir ce qui s'y passait, je pus entrer aux Académies. Ces misérables Russes attendaient avec patience leur pauvre pitance. La cour était transformée en cuisine ; une grande chaudière étant enterrée dans le sol, le tirage se faisait par une cheminée improvisée.

Afin de ne rien perdre, le cuisinier, à plat ventre, ramassait le fond de cette chaudière crasseuse.

Dans les salles des Académies, de la mauvaise paille leur servait de litière. Aussi, vivaient-ils dans une saleté repoussante.

Le Maire, M. Tauchon, fit, à la suite de ces scènes déplorables, une démarche auprès de la Commandature, afin de permettre à la population de remettre des vivres aux Russes affamés.

Une jeune femme, causant le russe, put leur parler, et ces malheureux décrivirent la situation lamentable dans laquelle ils vivaient, ayant été quatre jours sans manger avant l'arrivée à Valenciennes.

Mais le commandant ne se laissa pas convaincre, et rien ne fut changé à la situation.

Ces prisonniers Russes furent employés par les Allemands pour abattre les arbres dans la forêt de Raismes. Sur l'ordre de la Commandature, à partir du lundi 20 mars, à midi, les prisonniers civils en détention préventive au patronage Saint-Nicolas et à l'Hôtel de Ville furent nourris aux frais de la Ville.

PRISONNIERS RUSSES -1917

Le lundi 23 janvier 1917, les écoles du faubourg de Lille furent réquisitionnées, après avoir licencié les élèves, pour recevoir quatre cents prisonniers Russes. Ils arrivèrent par un temps glacial, dans un état lamentable, pour travailler au quai d'embarquement de Saint-Saulve et à la nouvelle voie raccorl1ant la ligne de Quiévrain à celle de Maubeuge, sans passer par la gare de Valenciennes : ils devraient ensuite coopérer à la destruction des usines.

A Saint-Saulve, les écoles furent également licenciées pour en recevoir deux cents ; en même temps, arrivaient au Poirier deux cents ouvriers civils pour extraire du gravier.

Les prisonniers Russes de Saint-Saulve, sans feu et sans nourriture, furent très particulièrement éprouvés. Ils ramassaient les pommes de terre pourries et les tiges de choux en bordure des champs, car ils mouraient littéralement de faim.

Voyant M. Grosjean, mari de l'institutrice, couper une betterave pour ses lapins, ils la lui demandèrent pour la manger crue. Ils étaient en haillons, et la plupart les pieds nus dans des sabots. Malgré leur mauvais état de santé, ils devaient marcher, car les soldats qui les escortaient les frappaient avec leur sabre.

Indignée, une dame ne put s'empêcher de leur dire : " Sales bêtes ". Son nom fut relevé, et elle fut punie sévèrement.

Dans l'impuissance où nous étions de les soulager, et ne pouvant les approcher, quelques personnes compatissantes jetaient du pain sur leur passage, lorsqu'ils se rendaient au travail. Ce fut alors des scènes terribles : ces hommes se battaient comme des sauvages pour ramasser ces quelques morceaux de pain.

Dans la nuit du 26 janvier 1917, quelques-uns, mourant de faim, escaladèrent le mur de l'école du faubourg de Lille où ils étaient enfermés, et se battirent avec le poste qui, ayant reçu du renfort, les fit rentrer à coups de crosses.

Partis mille de Russie, ils n'étaient plus, quelques semaines plus tard, que six cents.

A la suite de ces privations, six moururent à l'école de Saint-Saulve, au milieu de leurs camarades, sans recevoir aucun soin : deux des cadavres restèrent toute la journée du dimanche 28 janvier 1917 dans le couloir de l'école, exposés sans cercueil.

Les membres de la Croix-Rouge française ayant été avertis qu'à quatre heures avait lieu l'enterrement des deux Russes, se rendirent à l'Hôpital ; mais il fut impossible de trouver les corps, et ils durent rentrer chez eux.

Ces prisonniers étaient dans un état lamentable ; leurs vêtements étaient en lambeaux, ils les raccommodaient comme ils pouvaient avec des morceaux de couvertures retenus avec des ficelles, qui laissaient voir leurs membres à nu.

A Denain, le commandant défendit également que la population leur vînt en aide, prétextant, ce qui était faux, que le gouvernement russe avait laissé mourir de faim mille sept cents officiers allemands.

Tous les jours je voyais passer devant moi ces malheureux Russes, se soutenant les uns les autres, alors qu'ils revenaient de Trith où ils travaillaient au démontage des usines du Nord et de l'Est, ce qui leur faisait chaque jour plus de 15 kilomètres de chemin. A les voir, on se serait cru au temps le plus reculé de l'esclavage. Il est impossible de décrire ce groupe d'infortunés, encadré de soldats allemands, suivis de gendarmes chargés de faire un procès à quiconque leur parlerait ou leur porterait secours.

En sortant, je rencontrai justement un agent de police portant des feuilles où étaient inscrites les condamnations de la justice allemande, car pour ménager leurs hommes, nos agents étaient obligés de faire signer aux intéressés les jugements qui les concernaient.

Sur l'une de ces feuilles, je lus : " Mme Derrenbourg, femme Lemaire, est condamnée à cent marks d'amende pour avoir voulu donner de l'argent aux prisonniers Russes qui passaient. "

Sur une autre :

" Mme Bare, Célestine, est condamnée à cent cinquante marks d'amende pour avoir donné un morceau de pain aux prisonniers Russes qui passaient. ".

 

Le 13 février 1917, sur le pont Jacob, passait un groupe de prisonniers Russes, encadrés de soldats allemands. Les regardant passer, la jeune Dufont, âgée de seize ans, habitant le coron Miroux, mangeait un morceau de pain, Les prisonniers, affamés, regardaient avec convoitise cette " tartine " La jeune fille s'en aperçut et voulut la leur donner, mais le gendarme l'en empêcha, lui disant :

" Prison ".

Elle lui répondit : " Égal ", et la leur donna quand même.

Elle fut condamnée à trois semaines de prison. Que de braves enfants comme elle auraient droit à la reconnaissance française!

Chaque fois que je voyais passer ces malheureux, j'avais l'âme remplie de tristesse. Il se forma alors un Comité pour essayer de les soulager et leur venir en aide.

Tout ceci prouve bien la lâcheté et la morgue du Haut Commandement allemand, qui n'eut jamais osé traiter pareillement des prisonniers français, anglais ou américains, ceux-ci auraient pu se défendre et agir de représailles, tandis que les Russes étaient abandonnés de tous.

PRISONNIERS MASSACRES

Les prisonniers Russes qui démontaient les usines étaient de plus en plus malmenés ; c'est ainsi que le 9 mars 1917, l'un d'eux se rendant à l'usine du Nord et de l'Est, s'étant écarté de son groupe d'une dizaine de mètres pour prendre un morceau de pain, fut appréhendé par la sentinelle. Le malheureux se mit à genoux pour s'en excuser et, au moment où il relevait la tête, Je soldat le mit en joue et le tua à bout portant. Il fut transporté à l'hôpital sur une brouette, sans même être recouvert.

 

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RAVITAILLEMENT DES PRISONNIERS

Le 15 mars 1917, nous voyions arriver de Belgique quatre cents ouvriers civils qui venaient démonter les usines. Par ironie, ils avaient mis leur chapeau haut de forme : ils furent dirigés sur Marly, encadrés de soldats allemands. En juin, la ville recevait pétitions sur pétitions venant de différentes communes, demandant à ce que l'on secourût les prisonniers Russes et Anglais, qui étaient dans un état lamentable et que l'on ne pouvait approcher. A Condé, M. Pureur réclamait pour cent cinquante Russes qui étaient dans la misère la plus complète ; à Denain, trois cents Anglais mouraient de faim. Un jour, une femme mangeait un morceau de pain sur sa porte : un Anglais se précipita et le lui prit des mains pour le dévorer. La sentinelle roua de coups cette femme et la mit en prison. A Raismes, quatre cent soixante-huit Anglais étaient également dans la plus grande détresse. Les habitants essayèrent par tous les moyens possibles, au risque d'être mis en prison, de soulager ces martyrs, ce qui fut très difficile et périlleux.

Le 26 juin 1917, arrivaient à Saint-Saulve, cent cinquante Anglais mourant littéralement de faim. Ils furent logés dans les écoles, les maisons voisines ayant été évacuées afin d'empêcher toute communication. Une femme qui voulut leur passer un paquet de cigarettes fut mise en prison pour vingt-huit jours. Tous faisaient peine à voir ; les Anglais, avec leurs vêtements en lambeaux, ne se laissaient pas abattre comme les Russes, et ils relevaient la tête avec fierté lorsqu'ils se rendaient au travail, encadrés de soldats allemands. Nous les admirions, mais nous étions très attristés de ne pouvoir leur venir en aide.

A Saint-Amand, le jeune Lartoir, âgé de treize ans, fut condamné à vingt et un jours de cellule, au pain et à l'eau, pour avoir donné une cigarette à un prisonnier. Il fut si malmené dans son cachot, qu'il rentra chez lui dans un état lamentable.

A la réunion du Comité régional du 19 août 1917, la question du ravitaillement des prisonniers prit une telle proportion, MM. Turbot et Branquart durent intervenir, tout en nous laissant une grande latitude pour leur venir en aide.

M. Turbot avoua que la question était vraiment très difficile à résoudre.

M. Pureur ajouta qu'à Condé, les prisonniers Russes et Anglais étaient couchés sur des copeaux ou sur des lits de fer, dont les ressorts les martyrisaient les côtes. Deux cents vingt-cinq d'entre eux étaient déjà morts ; trois ou quatre succombent chaque jour d'inanition. Nous sommes obligés de leur venir en aide, en leur faisant une soupe dont les gardiens profitent. Nous ne pouvons cependant pas laisser mourir de faim tous ces malheureux qui se sont battus pour nous.

" Hier, ajouta-t-il, je me trouvais à la gare de Condé où les Russes embarquaient des chevaux. A proximité, se trouvait un champ de choux-navets, sur lequel ils se jetèrent comme des affamés. "

M. Davaine dit qu'à Maulde, les malheureux prisonniers avaient la dysenterie et qu'il y avait parmi eux une très grande mortalité.

M. Turbot termina la réunion en disant qu'il y avait là en effet une question d'humanité, que le Comité de district s'en rapporterait à la probité des Maires, qui établiraient une comptabilité régulière.

 

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AMÉLIORATIONS DU STATUT DES PRISONNIERS

Le 15 novembre 1917, les officiers qui nous arrivaient du front d'Ypres, nous apprirent que le nombre des morts était effrayant des deux côtés, mais que leur succès sur les Italiens et la révolution russe, leur avait rendu le courage et la confiance qui commençaient, avouaient-ils, à s'ébranler.

En effet, nous remarquons que les prisonniers Russes étaient désormais mieux nourris, et qu'on leur procurait des vêtements : on semblait en un mot, ne plus les considérer comme des prisonniers de guerre.

Par contre, nous voyons passer en gare les malheureux prisonniers anglais, à peine vêtus par ce grand froid, et sans chaussures. Ils allaient, paraît-il, en Allemagne, un accord étant survenu entre les puissantes belligérantes pour que les prisonniers ne soient plus envoyés sur le front.

http://civils19141918.canalblog.com/archives/2011/04/19/20927488.html

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:jap:

 

 

Je connaissais très mal cette partie là de notre histoire, bien qu'ancrée dans l'histoire familiale :o

 

Merci

 

 

mais moi de même, j'ai beaucoup lu et pas pu tout mettre (faut attendre la fin de la guerre!) j'ai encore appris avec ce sujet malgré que j'avais appris pas mal de chose dans un certain bouquin sur la courtine

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Faut dire que c'est une période lointaine, et bcp de chose ne nous sont pas ou peu connues. Et puis le front monopolisant plus les attentions que le reste.

Un bon exemple c'est l’épidémie de grippe espagnole qui a commencée en 1918, peu de gens la connaisse et savent qu'elle a fait bien plus de morts que toutes les victimes de la 1ère guerre, tout le monde ne pensant que a cette guerre, et pas ou peu au reste.

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Une partie de notre histoire mal connue....... :(

 

Ça fait réfléchir.

 

 

 

oui, j'ai même du mal à trouver autre chose après se reportage qui est lourd en émotion car j'ai vraiment tout lu sur environ 20 sites et surtout pour avoir lu des

conséquences que nous verrons en 1918 :(

demain, pour la peine, je ferai un reportage belge :jap:

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TEMOIGNAGE: L'exploit de Léon Schreurs

 

 

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Léon Schreurs

 

A une heure après midi les artilleurs postés avec leurs deux canons au Pont de Tivoli (1) voient enfin l’ennemi s’avancer.

Calmement, le capitaine donne ses ordres ; les dernières dispositions sont prises et lorsque l’ultime instant arrive, les deux pièces qui attendaient là depuis le matin déchaînèrent l’ouragan de mort. Puis les avant-trains furent amenés, et tout s’opéra comme à la manœuvre. Les canons accrochés, chacun sauta à sa place, et les attelages en tourbillon filèrent, ventre à terre, vers la ville, et disparurent au coin de la rue prochaine….

Un brusque silence avait suivi les deux coups de canon auxquels l’ennemi ne répondit pas. Ces deux détonations firent croire aux habitants cachés dans leurs maisons que les Belges, avant de quitter ce dernier point de défense avaient fait sauter le pont.

Il n’en était rien cependant.

Sur la chaussée de Tirlemont, soudain abandonnée et maintenant déserte à ce qu’il semble, quelques éclaireurs allemands avancent, le fusil en arrêt, s’abritant dans les encoignures des portes closes. Des civils effarés s’enfuient subitement de leurs maisons ; éperdus, ne sachant plus quel parti prendre ils quittent leur s habitations au moment précis où pour eux il y a le plus de danger de se trouver dans la rue. Quelques coups de fusils saluent leur fuite, car dès qu’ils remarquent quelque chose d’insolite, les éclaireurs tirent et se jettent à plat ventre. La couleur grise de leurs uniformes les fait presque se confondre avec le sol.

Maintenant toutes les rues sont vides, semblent mortes. Rien ne bouge, pas un souffle dans l’air surchauffé. L’angoisse est horrible.

Tout à coup la fusillade éclate, rageuse, nourrie. Les balles sifflent et vont cribler les façades des maisons de la Porte de Tirlemont.

Il est alors deux heures après-midi.

Un petit soldat belge – le dernier – un humble petit lignard du 6e est resté tout seul à la Porte de Tirlemont. Non pas que ses compagnons l’aient abandonné ; mais entêté, n’écoutant pas les bourgeois eux-mêmes, qui une demi-heure auparavant l’exhortaient à s’en aller pendant qu’il en était temps encore, il est demeuré.

Qui dira jamais ce qui se passa dans l’âme de cet obscur héros ?

Si une hésitation fut jamais permise à un homme, ce fut sûrement lorsque ce modeste lignard vit s’éloigner ses derniers compagnons. Mais voilà : il est resté, simplement parce qu’il estimait que c’était son devoir de rester.

Seul, sur cette grande chaussée, il n’a désormais à compter que sur lui-même. Le vide s’est fait autour de lui, et à 200 mètres surgissent déjà les premiers Allemands.

Embusqué derrière une borne postale plantée au coin de la Porte de Tirlemont, le brave Belge tire ses dernières cartouches. Il lui en reste encore huit, et à ceux qui tout à l’heure le suppliaient de partir, il a juré que huit Allemands tomberaient……La fusillade crépite et résonne dans les rues désertes. Soigneusement il vise et, à chaque coup un ennemi roule à terre. D’autres Prussiens surgissent, se couchent à terre, et tirent comme des enragés ; furieux d’être arrêtés, des officiers injurient leurs soldats.

 

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la boite à lettre est à droite près de l'homme à la canne

Mais le petit lignard ne se laisse pas troubler par leur nombre ; il tire toujours sans fièvre. Sachant bien qu’il n’y a plu de salut pour lui, que c’en est fait, il n’est pas pressé de mourir, et tient ses ennemis au bout de son fusil.

Autour de lui les balles pleuvent, sifflent, ricochent, s’abattent serrées.

Cela dure peut-être un quart d’heure……

Frappé de plusieurs balles, le petit soldat, déjà blessé, s’effondre enfin, face à l’ennemi n’ayant pu remplir sa promesse car il n’a tué que cinq Allemands. Il lui restait encore trois cartouches, lorsque la mort le coucha au poste qu’il n’avait pas voulu abandonner…

Héroïque petit Belge, tu es tombé pour ta Patrie. De toutes, tes faibles forces, tu as voulu faire ton devoir jusqu’au bout. Tu t’es obstiné à lutter seul contre cette horde jusqu’au dernier souffle. Ton cœur de vrai patriote se soulevait de désespoir en voyant l’ennemi envahir ta Patrie, et tu n’as pas voulu survivre à cette iniquité.

 

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Héros de Liège et de Tirlemont, tu es venu mourir à Louvain, ne pouvant supporter plus longtemps d’être chassé plus loin dans ton pays, toujours plus loin…

De cette suprême défense d’un petit soldat de 25 ans, il ne subsiste pas, comme on le penserait d’abord, seulement la folie héroïque de l’avoir tentée ; cet acte reste un de ces exemples de courage et d’abnégation, qui, dès les premiers jours de l’envahissement, révélèrent au monde entier comme la quintessence même de l’âme de l’armée belge, rassemblée d’un seul élan autour de son Roi, pour sauvegarder l’indépendance du territoire.

Et je forme le vœu que, pour ne pas laisser se perdre les fruits de tels exemples, pour en conserver un souvenir que les générations futures entretiendront pieusement parmi les monuments qui seront élevés, il en soit dressé un, dont la place est à la chaussée de Tirlemont. Il devra être dédié à la mémoire des héros belges tombés devant Louvain.

 

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et 200 habitants de cette seront passés par les armes!

 

raconté par A. Fuglister

(Extrait de Louvain ville martyre, par A. Fuglister, pp.25-29, Edit. Deflandre, Paris et Londres 1916.

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Héroïque, certes, intelligent, discutable.

En partant en retraite avec les autres, il aurai pus être bien plus utile, et au final faire tomber bien plus d'ennemis.

Simple théorie évidemment ^^

 

 

 

il y a une certaine controverse sur cette histoire en Belgique mais j'ai préféré ne pas en tenir compte vis à vis de la mémoire de ce garçon

 

quelques recherches pourra vous mettre au courant mais vous pourriez le regretter ensuite

 

à cette époque, les hommes étaient croyant et avaient peu peur de la mort, vivaient 40/45 ans en moyenne, se sacrifié pour le Roi et la Belgique était

un honneur et pourquoi pas penser de la même chose pour tout les pays belligérant? :jap:

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aujourd'hui, pas de reportage, pas pu le faire hier, on attend dimanche mais je vais donner le titre (sans les noms) pour vous aguichez :

 

Croiseur cuirassier VS U Boat (UC)

 

maintenant, un petit interlude

 

 

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aujourd'hui, pas de reportage, pas pu le faire hier, on attend dimanche mais je vais donner le titre (sans les noms) pour vous aguicher :

.....

 

 

J'ai hâte de me réveiller demain et de voir ce dont il s'agit.

Il a amorcé le fillou!

Wouah les photos.

Rendez vous dans 12 à 24 heures.

Silence radio. il est en train de faire le texte.

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