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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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suite de la POPOTTE

 

et le pain alors?

 

 

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Sur les boulangeries militaires et de leurs productions, lors de la première guerre mondiale.

Nous savons qu’il existe, lors de cette période, trois sortes de pains destinés aux soldats français :

 

– Le pain blanc dit de troupe.

 

 

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– Le pain de guerre.

 

 

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– Le pain biscuité.

 

 

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C’est ce premier qui est le principal fabriqué par les boulangeries militaires, contrairement aux deux derniers, qui sont eux, généralement sous traités par les Armées et fabriqués par des professionnels de la biscotte et du biscuit.

 

 

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Il existe quatre lieux de fabrications de ce pain blanc lors de conflit :

 

– Les stations-magasins

 

 

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– Les centres de fabrication.

 

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– Les boulangeries de campagne.

 

 

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– Les fournils civils.

 

 

 

 

Chaque armée а son camp de ravitaillement, qui doit pouvoir à la nourriture de 300 000 hommes chaque jour.

Ces camps, qui peuvent avoir une surface de 10 hectares, voir plus, se dénomment » stations-magasins « , voici la définition technique qu’en donnent les règlements militaires :

« Les stations-magasins (S. M.) servent а maintenir disponibles, à une distance peu considérable du théâtre de la guerre, les approvisionnements de toute nature, et constituent un régulateur indispensable des mouvements de matériel, soit vers l’armée, soit vers l’intérieur. »

 

 

 

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même problème chez les allemands

 

 

 

Les Boulangeries font partie des "Services d'Armée" (Boulangerie d'Armée=B.O.A).A ce titre, il y a à la tête de la Boulangerie d'Armée une "Sous-Intendance" dont le chef "Sous-Intendant" est assisté d'officiers d'administration gestionnaires, le Train fournit les moyens matériels et humains pour assurer les déplacements et le fonctionnement de la Boulangerie d'Armée.

 

Les troupes du Train des équipages militaires affectées à un Service d'Armée (comme les B.O.A) sont placées pour tout ce qui concerne l'exécution technique de ce service sous l'autorité du chef de service.Le Train est donc subordonné à l'Intendance pour le service des B.O.A.

Voici quelques tableaux tirés de l'Aide-Mémoire de l'Officier d'Etat-Major en campagne (édition 1914) :

 

 

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La fabrication du pain dans une station-magasin

 

Les farines arrivent par wagons de différents points du territoire. Comme elles sont de diverses qualités, que leur état de conservation n’est pas toujours identique, il convient d’abord de les mélanger :

Un mélangeur mécanique fait ce premier travail à la proportion voulue. De nouveaux ensachés, les farines sont dirigées vers les pétrins mécaniques où elles sont déversées par une manche en toile.

 

 

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Il faut, tous les jours, 1100 à 1200 kilogrammes de sel.

Les pétrins sont mis en marche, si l’un d’eux s’arrête par suite d’une avarie quelconque, on pétrit à bras. Apres pointage, la pâte pesée, boulée manuellement et déposée dans les panetons d’osier, puis lorsque la pousse souhaite arrive, chaque pain est marqué à la date du jour et enfourne.

 

 

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Un brigadier, sans discontinuer, pousse et retire sa pelle, qu’essuie un servant, chaque fournée contient 135 à 140 pains.

La cuisson terminée, les pains sont rangés dans les grands casiers de la paneterie, d’où une équipe les transporte dans les trains, à raison de 5.000 par wagon.

Près de 700 hommes sont employés à ce travail de panification : Ils se divisent en deux équipes, car on travaille jour et nuit.

 

 

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Chaque boulangerie comprend un officier ou adjudant, un sous-officier, un brigadier principal pour cinq fours, un brigadier, deux pétrisseurs et un servant par four.

Pour chauffer les fours on brûle, chaque jour, 40 tonnes de bois, le débit d’une scierie mécanique installée près des boulangeries ne suffit pas, il faut lui adjoindre des hommes de corvée qui scient et fendent le bois supplémentaire.

 

 

les boulangeries de campagne constituent une importance de l'alimentation pour le soldat en campagne!

En 1914, les boulangeries de campagne sont regroupées sous la houlette d'un Officier d'administration et forment les "Boulangeries d'Armée" ou "BOA".

La base de calcul pour cuire 1000 rations individuelles est la suivante:

-560 kg de farine.

-4 kg de sel.

-6 kg de fleurage.

-357 kg de bois.

 

 

 

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Admirons la précision des calculs de l'intendance!

Voici une photographie d'une voiture de boulangerie de campagne, type Lespinasse, en ordre de marche, ce modèle est issu des types anciens existant depuis le début du siècle précédent:

 

 

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Le ravitaillement en pain présente de grandes difficultés soit qu’on se le procure sur place, soit qu’on le reçoive des magasins de l’arrière. Cela résulte d’abord de ce que le pain ne peut être distribue chaud, car il serait indigeste; et frais, il ne supporte pas le transport; « mis en voiture, le pain frais secoue pendant la route, impressionne par la chaleur ou l’humidité, se détériore, se met en pate, devient, selon l’expression des troupiers, une boule de son et constitue un aliment aussi désagréable qu’indigeste. »

 

 

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Ensuite, il ne se conserve que 4 а 8 jours suivant la saison. Il en résulte que l’on ne peut fabriquer hâtivement le pain sur place, soit pour le distribuer immédiatement aux troupes, soit pour l’emporter tout de suite, et que l’on ne peut faire de grands approvisionnements de pain, ni faire supporter а cette denrée de longs transports.

Le pain fabriqué dans les boulangeries de guerre des stations-magasins est transporté par chemin de fer jusqu’aux gares où les trains régimentaires ou les convois administratifs peuvent venir se ravitailler.

 

 

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Le pain provenant des centres de fabrication, s’il ne peut être livré directement aux trains régimentaires, est transporté, en principe, jusqu’aux points où ces trains peuvent venir se ravitailler, soit par voies ferrées, soit par convoi administratifs.

Lorsque des routes d’étapes sont organisées, le pain de ce provenance, après avoir été amené par voie ferrée jusqu’aux dernières gares utilisables, est chargé sur le convoi administratif d’armée ou le convoi auxiliaire.

 

 

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Quand la distance entre les troupes à ravitailler et la dernière gare utilisable ne peut être franchie par ces derniers organes de transport, il n’est plus possible d’avoir recours aux stations-magasins organisées dès le temps de paix, le laps de temps qui s’écoule entre le moment où le pain a été fabriqué et celui où est consommé étant supérieur à la durée de conservation du pain. Il est alors nécessaire de faire fournir le pain uniquement par les boulangeries de campagne et par des centres de fabrication développés le plus possible ».

 

 

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Si l’on veut vivre sur le pays, le pain trouve sur place est seul а utiliser lorsque la troupe marche tous les jours. Si l’on veut recourir aux magasins, il faudra que le transport en soit organise de manière а le faire parvenir aux troupes dans un temps très court.

 

 

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et n'oublions pas un remontant déjà exposé par Hansi:

 

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et la salle à manger

 

 

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Un sujet passionnant et qui donne faim!

 

Très important la bouffe pour le militaire particulièrement sur le terrain.

 

Le pain biscuité existe toujours dans les rasteques de nos jours. Salé et sucré.

 

Par contre je crois que je n'ai plus mangé avec des norvégiennes depuis au mois 8 ans. :D

 

ça se perd. :pfff:

 

Il devait avoir pas mal de perte avant d'arriver au front. Les popotiers devaient se faire appeler Manon!

 

Merci Zygo....

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Invité §pie367dg

j'ai pas regardé ses journaux hier et c'est bien si ils en causent :jap:

 

pour la Champagne Ardenne, je suis moins surpris, ils doivent baigner dedans à plein maintenant.

 

Sarrebourg, le début des erreurs de nos généraux de fauteuils....

 

on le sait peu, mais le passage à la laïcité de la république en 1905 fera qu'on écartera de nombreux généraux aux places qu'ils méritaient au vues de leurs connaissances militaires.

 

à cette époque, on écartaient les cléricaux, par exemple, le général Joffre avait été choisi contre le général Pau car se dernier était pratiquant :??:

 

après le 22, les limogeages iront bon train, un seul sera "réhabilité". Un autre, désobéira à Joffre par deux fois, il sera écarté par Joffre, pourtant, si il n'avait pas

fait, la bataille de la Marne n'aurait pas eu lieu, j'espère causer de lui plus tard ;)

 

 

 

Là un article sur ce sujet m'interesserait beaucoup, j'imagine que cela permettrait d'expliquer beaucoup de choses.

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Invité §pie367dg

J'ai oublié,

dans ses carnets de guerre le tonnelier ( de gauche ) vilipende contre l'incompétence du général Joffre ( au moins non pratiquant, dés que j'aurai remis la main dessus je posterai une anecdote à ce sujet ) qu'aurait-il dit si cela

avait été un général clérical :lol:

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barthas.jpg

 

oui, C'EST le livre à lire, je me rappelle du passage mais je te laisse la primeur :)

 

sinon, oui, j'ai grande envie de faire un récapitulatif des erreurs d'avant guerre et le constat n'est pas dans les généraux seulement....

 

le pantalon garance, le manque d'obusiers en seconde ligne, le manque d'obus pour les 75, nous avons lu plus haut, le manque de cuisine roulante...

 

pire, le manque d'avions, le manque de confiance envers les pilotes d'alors!

 

un exemple débile, des généraux seront limogés car des soldats sont morts par insolation sous les marches forcées d'avant le 22 août et sous la canicule

( le barda faisait dans les 30 kilo)

 

et bien, les principaux responsables existent :??:

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TEMOIGNAGE:

 

 

Mardi 6 juillet 1915.

Bien chers Parents

J’aurais voulu vous écrire dimanche au retour des tranchées, mais en arrivant nous pensons plutôt à roupiller qu’à faire notre correspondance.

On a dû s’apercevoir que nous ne faisions guère de travail aux tranchées en faisant 35 km et travaillant pendant la nuit, et ma foi, c’était vrai, on ne cassait rien sachant qu’avant de roupiller, il y avait encore un nombre respectable de km à s’appuyer.

Cette fois-ci, on s’en est pris différemment, le départ à lieu à 11 h pour arriver à un cantonnement à 2 h où l’on se repose jusqu’à 6 h et d’où le départ à lieu pour les tranchées.

Cette fois la nuit a été employée à creuser les boyaux qui relient nos anciennes tranchées de premières lignes avec celles des boches que nous leur avons prises, il y a un mois. Au retour on se repose encore quelques heures dans ce cantonnement provisoire pour arriver ici bien moins éreintés que d’habitude.

Au retour, j’ai trouvé ici votre gros paquet qui m’a fait grand plaisir. Il m’est parvenu en bon état, sauf le bleu qui s’est un peu fait en route, mais qui n’en était pas moins meilleur pour cela. Les copains l’ont trouvé excellent.

Vous avez peut-être vu sur les journaux que l’on accorde des permissions aux soldats sur le front. Seulement vous ignorez peut-être en quel nombre, hé bien pour le mois de juillet il y a quatre hommes sur la compagnie, c’est à dire sur 250 qui pourront en profiter ; leur voyage est payé et l’on s’arrange pour qu’ils puissent passer chez eux 4 jours complets.

Les noms de ces heureux ont été tirés au sort. Si le mien était sorti quelle tête vous auriez faite en me voyant arriver. Pour le 14 juillet nous allons faire ici notre petite fête nationale, il y aura des jeux divers organisés et chaque homme touchera ce jour là un demi-litre de vin, presque de quoi marcher sur la tête à la fin de la journée ?

Hier ma compagnie est allée se mettre en chantier dans un bois à 3 km d’ici où toute la journée, nous avons fabriqué des claies, fascines*et gabions pour utiliser dans les tranchées.

Notre cuisine roulante nous suivait, car maintenant chaque compagnie a la sienne. Notre secteur est maintenant assez tranquille, il n’y a qu’au nord de Ar…. (sûrement Arras) que de temps à autre le canon tape sérieusement. Si seulement on pouvait finir avant l’hiver, mais notre idée ici est que nous y passerons encore la mauvaise saison, enfin on a toujours le temps de voir comment ça ira.

Demain nous retournons aux tranchées de la même manière que la dernière fois. Je charge Hortense de donner le bonjour à tous ceux qui demandent de mes nouvelles et termine en vous embrassant tous de tout cœur.

Paul

Extrait du Journal de guerre de jean Bousquet 1914 1919

Le commandant fit venir une équipe de sapeurs du génie pour faire un nouvel abri en dessous de celui qu'il occupait. Pour cela ils creusèrent dans des roches qu'ils rencontrèrent et descendirent de quelques mètres en dessous de l'abri que nous avions trouvé en venant dans ce secteur du réduit d'Avocourt.

Je ne sais si ce travail a été fini de notre temps et si le Commandant aura eu la satisfaction d'en prendre possession, en tout cas j'ai vu les poilus y travailler avec art et un escalier fortement amorcé la dernière fois que je suis descendu par là.

Pour ma part j'avais abandonné mon abri au pied de mon arbre pour aller dans une tranchée plus passagère ; j'étais plus près de la 21° compagnie sans m'être éloigné du P.C. en cas de besoin l'on pouvait m'avoir plus rapidement.

Sans vouloir énumérer les tués et les blessés que nous avions journellement, nous en avions toujours beaucoup trop. Tous les soirs le nombre de tués et de blessés était communiqué par téléphone (en Landais) au bureau du Colonel qui transmettait lui-même l'état complet du régiment à l'arrière.

Chaque nuit des équipes de chaque compagnies partaient à la corvée de ravitaillement. Le corps garni de bidons, quelques fois 10 ou 15 pour rapporter le pinard. C'était une difficulté pour passer à certains endroits des boyaux tortueux et peu large mais dès que cela était possible et à la faveur de l'obscurité les poilus montaient sur le dessus des tranchées et suivaient un petit chemin qu'ils avaient tracé à force de passer et qui les conduisait directement au bois.

A peu de distance d'une batterie de l'artillerie venaient chaque nuit les cuisines roulantes qui venaient elles-même de notre cantonnement de repos du bois de Cerrières. Elles passaient donc chaque fois dans les chemins défoncés que nous connaissions ; leur point de rassemblement était comparable à un vrai marché, toutes les équipes se retrouvaient là ; l'on causait, le courrier était remis à chaque représentant de Compagnie, mais la première chose que faisait les hommes de corvée de soupe était de se servir un quart de jus, qu'il était presque impossible de boire malgré la grande envie de se réchauffer, la quart d'aluminum vous brûlait les doigts et les lèvres.

Ensuite les rations de viande et de soupe était servies dans les bouteilles de chaque section, puis le jus et le pinard. L'on était mis au courant des potins de l'arrière et la colonne reprenait le chemin du "réduit d'Avocourt. Le petit jour se montrait au moment de l'arrivée des poilus dans leurs compagnies.

Je n'étais pas tenu de participer à ces corvée, mais n'ayant pas beaucoup de sommeil et comme chaque nuit les corvées passant devant le trou où je couchais, je pouvais me mettre en route avec elles et passer ainsi un moment à m'occuper, au besoin prendre une partie de la charge d'un poilu.

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Invité §pie367dg

barthas.jpg

 

oui, C'EST le livre à lire, je me rappelle du passage mais je te laisse la primeur :)

 

sinon, oui, j'ai grande envie de faire un récapitulatif des erreurs d'avant guerre et le constat n'est pas dans les généraux seulement....

 

le pantalon garance, le manque d'obusiers en seconde ligne, le manque d'obus pour les 75, nous avons lu plus haut, le manque de cuisine roulante...

 

pire, le manque d'avions, le manque de confiance envers les pilotes d'alors!

 

un exemple débile, des généraux seront limogés car des soldats sont morts par insolation sous les marches forcées d'avant le 22 août et sous la canicule

( le barda faisait dans les 30 kilo)

 

et bien, les principaux responsables existent :??:

 

 

Quand j'ai dit " le tonnelier " c'est que je ne me souvenais plus de son nom et le livre on me l'avait prété il y a quelques années.

Ce que j'ai simplement voulu dire, c'est que Louis Barthas, ouvertement de gauche avait qualifié le général Joffre

d'incapable, lui-même anticlérical ( dans " La Marne " de Georges Blond il y a une anecdote que je recherche ) donc

face à un général du clan clérical; qu'aurait dit Louis Barthas ?

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malgré le vote sur la laïcité, une énorme majorité du peuple français allait à la messe et je pense que comme politiquement, il était socialiste (pas les même qu'aujourd'hui, hein!) il n'aurait pas attaqué la fonction bien qu'il ressort de son livre une haine du gradé....

 

comme beaucoup

 

se soir, un sujet qui va remonter le moral, une victoire française, une véritable rouste aux allemands....

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REPORTAGE: Bataille de la trouée de Charmes

 

 

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on fêtent en ce moment les 70 ans de la libération de Paris, nous, cela sera la première victoire française, au sens large, de la

première guerre mondiale

 

 

 

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la bataille

 

 

La guerre en Lorraine avait plutôt mal débuté pour les Français. La IIe Armée française avait subi une défaite à Morhange. L’annonce de cette victoire du Kronprinz Rupprecht de Bavière avait donné beaucoup de satisfaction au généralissime des armées allemandes, von Moltke. Pensant que, désormais, la IIe Armée était hors de combat, le généralissime allemand imagina alors qu’il pouvait donner encore plus d’envergure à sa manœuvre stratégique.

 

 

 

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La trouée de Charmes est située entre deux places fortes : Toul au nord et Epinal au sud.

 

Elle constitue une voie classique d’invasion jusqu’au cœur de la France et se trouve à la jonction entre la 1e armée française (Dubail) et la seconde (Castelnau). Si l’armée allemande réussit à y pénétrer, elle séparera les deux armées françaises et surtout pourra prendre à revers l’ensemble du dispositif français qui lutte contre les armées qui ont traversé la Belgique.

 

 

 

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Ce serait le double enveloppement qu’espère réaliser Moltke.

 

La VIe Armée allemande de Rupprecht de Bavière aura d’abord pour objectif de s’engouffrer dans ce que l’on appelait la trouée de Charmes.

 

La défense naturelle de Nancy se compose de deux parties, l’une à l’est et l’autre à l’ouest. C’est une sorte de petite Suisse, séparant le bassin de la Moselle de celui de la Seille, qui se jette dans la Moselle à Metz, ce ne sont que hauteurs et vallons, pentes et contre-pentes.

La région comporte plusieurs forêts : Gremecey, Champenoux, Vitrimont, bois de Faulx.

 

 

 

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Au sud de Lunéville, une trouée se dessine entre deux régions montagneuses : la trouée de Charmes.

 

Cette trouée des charmes est en fait l’espace vide de fortifications qui règne entre le camp retranché de Toul au nord et ceux d’Épinal au sud.

 

Le 22 août, Après avoir remporté les batailles de Sarrebourg et Morhange, les Allemands passent la frontière française. Ils ont toutefois subi de lourdes pertes : dans le Ie C.A. bavarois par exemple, certaines unités ont perdu entre 25 et 50 % de leur effectif. C’est la raison qui explique qu’ils n’aient pas poursuivi vigoureusement et aient momentanément perdu le contact avec les Français.

 

Puis, progressant, ils commencent à bombarder le front nord et est du Grand Couronné.

Les troupes allemandes se mettent en mouvement : L’armée du kronprinz de Bavière, venant de Delme et de Morhange, a pour objectif le Grand Couronné et Lunéville.

 

 

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Si la VIe Armée allemande réussit à percer les lignes adverses, elle aura alors pour mission de s’engouffrer dans la trouée, pivoter son axe de marche vers le nord-ouest pour contourner les forts de Toul et de Verdun, et, enfin, marcher plein nord vers Bar-le-Duc pour prendre à revers les IIIe Armée et IVe Armées françaises commandées respectivement par Sarrail et Langle de Carry.

 

Autant dire que si le plan de Moltke fonctionne, le redressement sur la Marne sera impossible.

 

 

 

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Vers 8h30, le 16e C.A. français subit une attaque vers les hauteurs de Crion et de Sionviller.

 

Vers 10h, Le 15e C.A. est autorisé à se replier sur la rive gauche de la Meurthe et vient occuper les hauteurs de Saffais. Pour pouvoir tenir le plus longtemps possible sur la rive droite de la Meurthe, Castelnau donne l’ordre à la 22e brigade de traverser la rivière et d’occuper les hauteurs de Flainval.

 

Elle empêche ainsi les Allemands de tourner le Grand Couronné par le sud, en maintenant les liaisons avec le 16e C.A. Le soir, les Français repassent la Meurthe en faisant sauter les ponts derrière eux.

 

Le gros du 20e C.A. s’établit au sud de la Meurthe, sur les hauteurs de Ville-en-Vernois - Manoncourt.

 

 

 

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L’intention de Castelnau, en préparant la défense de la trouée de Charmes, est de relier le Rembêtant aux hauteurs de Saffais (367m) et de Belchamps (413m) qui commandent à la fois la plaine de la Meurthe et de la Mortagne au nord et protègent la trouée de la Moselle au sud.

 

Lunéville est déclarée ville ouverte et le 23 à 14h, les troupes du 21e C.A. allemand défilent dans les rues, musique en tête.

 

 

 

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Le 23 août: L’armée allemande émet un communiqué de victoire :

 

« Les troupes qui, sous la conduite du prince héritier de Bavière, furent victorieuses en Lorraine, ont franchi la ligne Lunéville - Blâmont - Cirey. Le 21e C.A. est entré aujourd’hui à Lunéville. La poursuite de l’ennemi a porté ses fruits ; l’aile des Vosges a fait de nombreux prisonniers et a pris 150 canons et des drapeaux ».

 

 

 

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Les troupes allemandes de Rupprecht de Bavière commencent à attaquer en direction de la fameuse trouée. C’est le centre de la IIe Armée française qui protégeait la majeure partie de l’accès à la trouée; c’est donc là que les efforts allemands seront les plus puissants.

 

De son coté, les ordres du G.Q.G. français établissent une liaison entre les Ie et IIe armées et donnent comme objectif commun de tendre un piège devant les troupes allemandes qui s’avancent imprudemment.

 

 

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Les Allemands tentent une attaque sur le Rembêtant mais sont arrêtés par l’artillerie lourde située sur cette colline et les batteries de la rive gauche de la Meurthe. Dans la soirée, les Allemands installent une nombreuse artillerie sur les hauteurs de Flainval - Anthelupt d’où ils peuvent soit canonner le Rembêtant soit prendre de revers les troupes françaises vers Lamath - Xermaménil.

 

Les VIe et VIIe armées allemandes forment un vaste demi cercle dont le sommet est sur les pentes du Donon et dont la corde est la vallée de la Meurthe avec Baccarat comme centre.

 

 

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Le 24 août

 

Les ordres donnés sont

 

- Pour la Ie armée, faire front et lutter sur place.

- Pour la IIe armée placée perpendiculairement, tomber sur le flanc de l’armée allemande si elle s’engage dans la région au sud-ouest de Lunéville.

 

vers 8 heures du matin, une reconnaissance d'aviation du 20e Corps d'Armée signale une colonne ennemie de toutes armes marchant vers le sud, par Vitrimont et la Faisanderie. Cette colonne semble se diriger sur Blainville-Dameleviéres.

 

 

 

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Des positions d'infanterie et d'artillerie sont signalées inoccupées prés du bois de Crévic.

Vers 9 heures, les avant-postes de la 64e division de réserve, qui gardent, dans le secteur du 15e Corps d'Armée, le pont de Dameleviéres, sont attaqués. Les Allemands prennent le village ; mais, sans chercher à en déboucher, s'y retranchent.

 

A 11 heures, un pont de bateaux est lancé sur la Meurthe, entre Dameleviéres et Mont. Tous les observatoires signalent des colonnes en marche sur les routes Maixe-Deuxville-Einville-Lunéville.

Le 16e Corps d'Armée est averti, par ses reconnaissances, de mouvements importants dans la région Fraimbois-Gerbéviller.

 

 

 

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En résumé, des forces importantes (on les évalue à deux Corps d'Armée) infléchissent leur marche dans la direction du sud, se couvrant sur leur droite par des flanc-gardes.

Le général de Castelnau tire instantanément, de ces renseignements fragmentaires, des conclusions :

 

les Allemands, dédaignant la menace que constituent Nancy et les troupes de la 2e Armée, marchent droit vers le sud, en direction de la Trouée de Charmes. Il vont donc défiler presque parallèlement au front de la 2e Armée, pour venir heurter la gauche de la 1e Armée, ou, au plus, la droite de la 2e entre la forêt de Charmes et la Mortagne.

 

 

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La situation, telle qu'elle était envisagée la veille, est donc renversée : la 1e Armée va être attaquée de front : l'attaque de flanc doit venir de la 2e Armée.

 

Les forces mobiles qui surveillent les passages de la Meurthe et de la Moselle sont constituées du C.C. Conneau. Elles sont placées face aux forces allemandes qui se concentrent à Lunéville, soit trois brigades d’infanterie, trois régiments d’artillerie et un régiment de uhlans. Le C.C est attaqué par les troupes remontant ou passant la Mortagne.

 

 

 

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14h30

 

Deux C.A. allemands débouchent des bois de Franconville et gagnent immédiatement du terrain. Conneau décide alors de replier lentement ses gros vers le sud, sur les hauteurs de Borville, en ne laissant à la Naguée que la 2e brigade de chasseurs.

 

Les Allemands tentent aussitôt de s’emparer du plateau de la Naguée mais sont arrêtés par les batteries à cheval qui leur en interdisent l’accès.

 

Le C.C. conserve ses positions et tient sous son feu les forces allemandes considérables qui mettent une journée pour avancer de 5 km.

 

 

 

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Vers 15 heures, il se replie sur Borville, laissant le 2e bataillon de chasseurs à pieds qui, à lui seul, va retarder, jusqu'au soir, l'avance des têtes de colonnes allemandes : c'est à ce moment que se place l'épisode légendaire et pourtant historique de la défense de Gerbéviller par une trentaine de chasseurs. La nuit arrête l'avance des Allemands qui sont maintenant au contact de notre ligne

 

Les Ie et IIe armées se sont rapprochées l’une de l’autre pour poursuivre leur action le 25 et attaquer.

 

 

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Cette journée du 24, qui, sur tout le front, s'achève chez les troupes en une ardente veillée d'armes, est la journée de la « Décision » qui contient en germe la Victoire. Le matin, tout était doute et angoisse.

 

Voyez donc, pressé sur ses flancs, Rupprecht de Bavière tente encore de s’enfoncer dans la « trouée de Charmes » et lance encore le XXIe Corps allemand contre les positions occupées par le centre de Castelnau. Les troupes allemandes ne peuvent cependant avancer plus avant et sont repoussées par la résistance opiniâtre des troupes françaises.

 

Dans la nuit du 24 au 25 août, profitant du répit nocturne, Castelnau décide de concentrer ses batteries d’artillerie là où l’effort de l’ennemi est le plus puissant, c’est-à-dire en son centre, là où est protégé l’accès à la « trouée de Charmes ». Les pièces vont être positionnées principalement vers Saffais et Béchamps.

 

 

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Le 25 août

 

1e armée française:

 

Dubail veut continuer à contre-attaquer dans la journée du 25. Son P.C. est à Rambervillers.

 

Les forces allemandes avancent avec une confiance extrême. Elles atteignent la ligne en avant de Lunéville - Blainville - Gerbéviller - Saint-Dié.

 

 

 

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Le 25 au matin, de Raon-l'Etape à la forêt de Charmes, les colonnes ennemies abordent le front de la 1e Armée. Au centre, le 21e Corps d'Armée est attaqué violemment de part et d'autre de Baccarat. La lutte est particulièrement dure entre Baccarat et Raon-l'Étape, où les Allemands réussissent à passer la Meurthe.

 

Pendant toute la matinée, le 109e régiment d'infanterie défend les abords de Thiaville, le 21e les lisières-nord du bois de Repy. Malgré sa résistance héroïque, le 21e Corps d'Armée cède, vers 16 heures, entraînant le repli du 13e Corps.

 

 

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L'intervention de la 44e division d'infanterie, réserve de l'Armée, permet de rétablir la situation compromise. Elle arrête au sud de Mesnil-sur-Belvitte la progression ennemie. Le front s'établit sur la ligne Ilardaucourt- Roville -aux- Chênes- Anglemont- Saint Benoît-La Chipotte.

 

Toutefois, le retrait de l’armée de Dubail est de quelques kilomètres seulement. En repliant son aile droite sur le col de la Chipotte, il a choisi un terrain permettant une solide résistance. (Le col de la Chipotte est au sud-ouest de Raon-l’Etape, entre cette ville et Rambervillers).

 

IIe armée française

 

Le Q.G. de Castelnau est à Pont-Saint-Vincent. Son armée va tomber sur le flanc allemand.

 

 

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L’armée est appuyée sur Borville. Le piton de Borville (342 m ) domine la contrée et commande le sud de la trouée de Charmes, de même que Flainval (316m) commande au nord la route de Lunéville. Entre ces deux massifs et le long des crêtes qui protègent la Moselle, (Saffais 367m, Belchamps 413 m), Castelnau veut saisir l’armée allemande comme dans un étau si elle se dirige vers la trouée de Charmes. C’est à Borville qu’est maintenue la liaison entre les Ie et IIe armées.

 

Pendant la nuit, toute l’artillerie disponible grimpe aux pentes du piton, à la cote 342. A l’aube, elle est massée sur le plateau, braquant ses bouches à feu sur les chemins qui convergent vers la trouée de Charmes. C’est de là que vont partir les rafales qui faucheront les pentes du bois de Jontois, du bois de Filière, de Rozelieures et de la côte d’Essey.

 

 

 

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Castelnau élabore son plan : si l’armée de Rupprecht continue à s’avancer vers le sud, elle sera arrêtée, depuis la Mortagne jusqu’à Borville, par l’action du 16e C.A., d’une division du 15e C.A. et du 8e C.A., tandis que l’armée de von Heeringen, qui s’avance de l’est vers l’ouest se heurtera au barrage de la Ie armée sur les hauteurs au nord de la route Raon - Rambervillers - Charmes.

 

Si les Allemands continuent à prêter le flanc, il saisira l’occasion de tomber sur leurs lignes de communication. Le front de la IIe armée s’étend sur +- 60 km, depuis Sainte-Geneviève jusqu’à Borville.

 

 

En matinée :

 

Les forces allemandes ont atteint au nord les abords de Réméréville et au sud la route d’Einvaux - Moriviller. L’attaque se dessine contre le 8e C.A. qui protège l’entrée de la trouée de Charmes. L’infanterie allemande cherche à franchir les hauteurs aux approches de Rozelieures.

 

Avant de retenter des attaques sur les flancs de l’ennemi, Castelnau désire améliorer les positions de son centre. Il lance alors une attaque pour reprendre Rozelieures aux Allemands.

 

 

 

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L’assaut, lancé à sept heures du matin, réussit et permet aux Français de rentrer dans le village. Cependant, les soldats du 1er Corps Bavarois de réserve contre-attaquent et reprennent Rozelieures à huit heures. Les Bavarois profitent de ce succès pour continuer à progresser vers la « trouée de Charmes ». En difficulté au centre, Castelnau contre-attaque avec sa droite, en l’occurrence son 8e Corps français.

 

La lutte se déroule alors dans le fameux Bois de Lalau (bois delà l'eau). Là, les soldats français du 2e Bataillon de Chasseurs à Pied, du 6e Groupe de Cyclistes et d’un demi-escadron du 1er régiment de hussards livrent une lutte énergique, repoussent les Bavarois jusqu'à la Meurthe et la Mortagne et stoppent net leur progression.

 

 

 

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Dans ce combat, le lieutenant de Cazenove se distingue par sa bravoure et son énergie, il tombe mortellement blessé sous une rafale de balles. Il avait écrit dans une lettre du 17 août : « La victoire est certaine et avec elle le relèvement de la France, nos vies même seraient peu de choses pour un tel bienfait. » Malgré son succès dans le Bois de Lalau, Castelnau ne s’aventure pas immédiatement dans un nouvel assaut sur Rozelieures.

Cependant, il continue tout de même à essayer d’améliorer les positions de son centre

 

Le succès est là et les Français repoussent les troupes du XXIe Corps allemand hors de Damelevières et de Lamath. Dans cette offensive, l’artillerie française a fait du bon travail et a infligé des pertes sérieuses à l’ennemi. Les batteries françaises vont continuer à écraser d’obus les troupes allemandes même après l’attaque.

 

 

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Sous ces coups inattendus, l'ennemi hésite : il défend énergiquement son flanc menacé, mais sa marche en avant se ralentit. C'est à ce moment que le général de Castelnau sûr de la victoire, presse l'attaque, c'est la suprême sagesse :

 

« Le 8e Corps, télégraphie-t-il à 15 heures de Pont-Saint-Vincent, tient encore les lisières nord du bois Lalau, renforcé par les chasseurs du Corps de cavalerie. De ce côté, la progression de l'ennemi est arrêtée. Notre cavalerie aperçoit un mouvement de retraite de l'infanterie ennemie de Rozelieures vers le bois de Rethimont.

 

Ordre du général commandant la 2e Armée: En avant, partout, à fond ». « Il faut à tout prix, téléphone t-il à la même heure au 16e Corps d'Armée, continuer à pousser, sans tenir compte de la fatigue des hommes. Il faut les galvaniser en leur disant, ce qui est vrai, que nous sommes sur les derrières de l'ennemi et qu'un gros succès résultera d'un suprême effort », et formule une vigoureuse offensive plus au nord avec ses Corps français, le tout soutenu par le feu des nombreuses batteries d’artillerie qu’il a installées dans la nuit.

 

 

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Vers 18 heures, le 15e, le 143e, le 230e, le 333e, le 134e régiments d'infanterie donnent l'assaut aux positions de Rozelieures. Le village est pris.

 

Le succès est là et les Français repoussent les troupes du XXIe Corps allemand hors de Damelevières et de Lamath. Dans cette offensive, l’artillerie française a fait du bon travail et a infligé des pertes sérieuses à l’ennemi. Les batteries françaises vont continuer à écraser d’obus les troupes allemandes même après l’attaque.

 

l'ennemi recule en désordre sur Remenoville. Le 8e Corps reprend Essey-la-Côte et Saint- Pierremont. Au soir de ce premier jour de bataille, l'ennemi est non seulement arrêté, mais refoulé.

 

 

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Le 26 août

 

Ie armée française

 

Le 8e C.A. reprend son mouvement en avant en liaison avec la droite de la IIe armée. Il occupe en fin de journée le front Clézentaine - Bois de Fays.

 

IIe armée française

 

- Le 16e C.A. atteint vers midi la ligne Remenoville - Francoville - Landrecourt.

 

- Au 15e C.A., la 29e division prend pied dans Lamath, ses éléments avancés à Xermaménil. La 30e division attaque Mont-sur-Meurthe et s’en empare.

 

- Le 20e C.A. atteint en fin de journée la ligne La Faisanderie - Friscati - Deuxville (abords de Lunéville) - Maix - Bois de Crévic.

 

- Les éléments restants du 9e C.A. se maintiennent dans la région de Réméréville - Courbessaux.

 

Le piège que Joffre et Castelnau avaient tendu à Rupprecht de Bavière a parfaitement fonctionné. Sûr d’avoir presque anéanti l’armée française lors des batailles de Sarrebourg - Morhange, Rupprecht fonce vers la trouée de Charmes, négligeant l’armée de Castelnau et se fait attaquer de flanc, pris entre les Ie et IIe armées françaises.

 

Castelnau pousse encore au centre et reprend les opérations offensives là où elles n’ont rien donné, c’est-à-dire au nord de sa gauche.

 

Au centre de la 2e Armée française, le 16e Corps français attaque et chasse les troupes du 21e Corps allemand hors de Franconville.

 

 

 

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Pour finir, à la gauche de la IIe Armée française, on reprend l’offensive contre le flanc droit de l’ennemi. Le 20e Corps français réussit à gagner du terrain sur les Bavarois, reprenant la ferme de la Faisanderie, les villages de Friscati, Deuxville, Maixe, Drouville et enfin le Bois de Crévic. Enfin, plus au nord, les troupes françaises réussissent à chasser les Bavarois hors de Champenoux qui avait résisté la veille.

 

La situation de la VIe Armée allemande de Rupprecht de Bavière est mauvaise. Tout d’abord, elle n’a pas réussi à enfoncer le centre de la IIe Armée française et à percer pour s’enfoncer dans « la trouée de Charmes ». Ensuite, la VIe Armée allemande est repoussée sérieusement sur ses flancs. Rupprecht de Bavière ordonne alors la retraite de son armée.

 

Pour les français, les pertes en hommes et en cadres, les fatigues accumulées depuis six jours de bataille empêchent d'infliger à l'ennemi un complet désastre.

 

 

 

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Le 25 au soir, le Corps de cavalerie, ses chevaux fourbus, n'a pu poursuivre. Mais les Allemands ont été plus éprouvés encore. Leurs pertes sont effrayantes : 4600 cadavres autour de Mont, 2600 autour de Rozelieures.

 

Désormais, l'ennemi va être réduit à une stricte défensive.

Défense savante et tenace contre laquelle nos efforts vont s'user. Les Allemands construisent, de Baccarat à Saint-Pierre ,face à la 1e Armée; sur les collines entre Mortagne et Meurthe et sur les hauteurs nord de Lunéville, face à la 2e, de puissantes organisations défensives qui déroutent notre inexpérience :

 

Tranchées à contre-pente, réseaux de fil de fer, flanquement d'innombrables mitrailleuses, tous les obstacles, toutes les embûches de la guerre de siège à laquelle ne sont faites ni notre artillerie, ni notre infanterie.

Aussi, en dépit du courage acharné de nos troupes, n'enregistrons-nous plus que de faibles progrès.

 

 

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Le 27 août

 

Un radiogramme significatif émane de l’O.H.L. « à aucun prix, ne révélez à nos armées de l’ouest les échecs de nos armées de l’est ».

 

Cet échec met aussi fin au plan de Moltke visant à encercler les armées françaises.

 

C’est une victoire défensive décisive pour la IIe Armée française. En empêchant les Allemands de percer jusqu’à la « trouée de Charmes », Castelnau a sauvé le front français d’un probable désastre. Et Maurice Barrès louera Castelnau avec ces mots : « Paris a été sauvé à la Marne, c'est parce que Castelnau avait vaincu à Rozelieures ».

 

Cet échec inattendu sur Charmes va ébranler la confiance du commandement allemand. À l’état-major de Rupprecht de Bavière, il va alors régner une sorte de découragement.

 

Les troupes allemandes, quant à elles, seront atteintes psychologiquement elles aussi. Elles ont été très impressionnées par la puissance de feu du canon français de 75. Au cours de leur repli, les troupes allemandes avaient été atteintes par des mouvements de panique et avaient même poussé des cris de « sauve qui peut »

 

 

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BATAILLE DE LA MARNE

 

La préparation: 26 08 1914

 

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ma base de travail sera le:

 

le livre de la bataille de la marne de henri Usselin et un autre de pierre Miquel

mes sites web les plus intéressant

Service Historique de l'Armée de Terre N° 24/03/2000*004130.

préparation de la bataille:

 

Le plan n'en est pas élaboré et travaillé à loisir, il est dressé en pleine action et dans une atmosphère de trouble et d'inquiétude résultant de la série d'échecs essuyés en Lorraine et en Belgique et de la dangereuse menace de débordement qui pèse sur l'aile gauche des armées alliées.

 

 

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aucune armée française n'ayant subi de défaite décisive et toutes demeurant, matériellement et moralement, en état de se battre; mais la solution serait périlleuse, du fait de la supériorité numérique réalisée par les Allemands dans le Nord, de la liberté qu'ils conservent de poursuivre leur manœuvre enveloppante, bref, de l'ascendant incontestable qu'ils possèdent

 

 

Le général Joffre décide de rompre le combat et de gagner du champ et du temps pour pouvoir regrouper ses forces en vue d'une reprise de l'offensive dès que les conditions seront devenues favorables. Cette décision ouvre la porte à l'invasion. Mais, comme le dira plus tard le maréchal Joffre devant la commission d'enquête de la métallurgie, "c'était le sort des armes françaises et celui même de la France qui se jouaient.

 

 

 

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L'idée de manœuvre est de réaliser la forme enveloppante et de constituer, dans l'ouest, une masse d'offensive destinée à attaquer l'aile marchante et découverte de l'ennemi, tandis que, sur le reste du front, toutes les autres armées feront tête.

 

 

Son plan arrêté, le général en chef ne s'en laisse distraire par rien : ni par des succès locaux, si brillants soient ils (Mortagne, Meuse, Guise, charmes), ni par des considérations économiques (Briey), ni par des raisons de sentiment (horreur de l'invasion), ni par la peur qui se lève et l'angoisse qui croit à mesure que se poursuit la retraite.

 

Sa conception est ferme, mais reste souple; il demeure le maître de l'heure et du lieu. Si, à deux reprises, il trace sa bataille sur la carte - Somme, Aisne, Verdun, puis Seine, Aube, Hauts-de-Meuse, - il ne s'obstine nullement à la réaliser suivant ces données. L'essentiel est de s'engager au moment propice, quand l'équilibre recherché des forces et leur soudure seront complets.

 

 

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La première conception est du 25 août 1914. Le général en chef prévoit à ce moment que la reprise de l'offensive pourra avoir lieu sur la ligne générale Somme, Laon, Aisne, Verdun; la masse d'attaque de l'aile gauche, disposée à l'ouest de l'Oise, comprendra : le gros de la Vème armée, l'armée britannique, et un nouveau groupement constitué à l'aide d'unités prélevées dans l'Est et transportées rapidement dans la région d'Amiens; la composition de ce groupement qui formera la VIème armée, sous les ordres du général Maunoury, est précisée le 27 août; c'est lui qui marquera la reprise de l'offensive en attaquant en direction du nord-est.

 

 

Les armées alliées se mettent donc en retraite, poursuivies par les Allemands qui orientent leur aile droite vers Paris et la basse Seine. Elles ne se laissent pas entamer et procèdent même à des retours offensifs vigoureux pour ralentir la pression ennemie.

 

 

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Le général en chef suit de près la manœuvre des différentes armées et ne cesse de faire sentir son action personnelle, attentif à parer à toute menace de dissociation. Il relance les uns en avant - Vème armée à Guise, pour dégager les Anglais, - empêche les autres de s'attarder dans les succès momentanés qu'ils ont remportés (IVème armée sur la Meuse), veille à une répartition rationnelle des forces (IVème armée encore), toujours soucieux d'équilibrer son dispositif et de lui donner plus de souplesse.

 

Des éléments de cavalerie sont placés dans les intervalles des armées pour assurer les liaisons et colmater des brèches; un détachement d'armée est créé, au centre, sous les ordres du général Foch;

 

surtout la constitution de la VIème armée en Picardie est activée le plus possible par la mise en oeuvre des grandes voies de transport en arrière du front. Dans l'Est, les Ière et IIème armées contiennent les armées allemandes qui leur sont opposées, comme elles en ont reçu mission.

 

 

 

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il faut savoir aussi que suite à la journée du 22 août 1914, 1 commandant d'armée, 9 commandants de corps d'armée, 33 généraux de divisions et plus de 90 généraux de brigades ont été envoyés à "Limoge", ville suffisamment isolée pour les mécontents.

 

c'est lui seul qui a limogé ses subordonnés alors alors que c'est un droit du gouvernement, seul le ministre de la guerre, M. Messimy grognera un peu, ce monsieur réclamait

qu'on les fusille tous!!

 

mais dès le 25 08 1914, des ministres réclament la tête de Joffre lors d'un conseil des ministres tenu à l'Elysée avec le Président Poincaré , les nouvelles sont inquiétantes,

l'assistance perd vite son sang froid, Messimy est pris à partie mais défendra bec et ongle, Joffre!

 

"Joffre est un idiot et un incapable!" Révoquez le sur l'heure!" "l'opinion publique n'acceptera pas qu'il est pas de responsable!" etc...

 

il défendra son Général mais donnera sa démission le lendemain aillant perdu la confiance de ses collègues

 

au 26 08 1914, le torchon brûle de plus en plus entre le Général Lanrezac et French, chef du corps expéditionnaire britannique et ce depuis le 23 quand ce dernier

estime avoir été lâché par la Vème armée française en Belgique, depuis se jour, ils retraitent ensemble sur la base de 30 à 40 km/jour et sous la chaleur et les combats d'arrière garde.

 

 

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mais aujourd'hui, pour les deux armées, c'est la bataille de guise pour l'un et de Cateau pour l'autre...

 

je rappelle le plan prévu par les allemands et connu de Joffre mais nécessaire pour comprendre les prévisions militaires de Joffre.

 

 

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Le général Gallieni est nommé gouverneur militaire de Paris par décret présidentiel. Donnant une impulsion vigoureuse et méthodique à l'organisation de défense de la capitale menacée par l'avance ennemie, il signe le 3 septembre son célèbre ordre du jour : « J'ai reçu le mandat de défendre Paris contre l'envahisseur ; ce mandat, je le remplirai jusqu'au bout. ».

 

 

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ce jour est aussi le début de la bataille de Tannenberg contre les Russes, on en causera plus tard.

 

dans le pas de calais, à partir du 26 août, destruction des ponts de chemin de fer autour des grandes villes.

 

demain est autre jour....

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BATAILLE DE LA MARNE

 

La préparation: 27 08 1914

 

 

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En attaquant dans un pays hostile et mal connu, l'ennemi prend tous les risques, allonge ses lignes de communication et doit assurer sa sécurité envers toutes les formes de résistance.

 

En reculant à travers un pays connu et partisan, l'armée amie se rapproche de ses bases et de ses renforts, elle a le choix des positions favorables, pour freiner l'avance de l'adversaire et elle peut concentrer ses moyens en épiant son essoufflement, de façon à le bousculer et reprendre ainsi l'initiative.

Or ce schéma correspond, à peu de chose près au déroulement de la Bataille de la Marne.

 

Par le colonel Marc NEUVILLE

 

 

la préparation de la bataille -2ème jour-

 

 

 

« Les armées allemandes sont entrées en France, de Cambrai aux Vosges, après une série de combats continuellement victorieux. L'ennemi, en pleine retraite, n'est plus capable d'offrir une résistance sérieuse. »

 

Communiqué allemand du 27 août 1914

 

 

De son côté, le communiqué français du même jour annonce que « dans le Nord, les lignes franco-anglaises ont été légèrement ramenées en arrière. »

 

 

en lorraine, les allemands pansent leurs soldats, la vieille, ils ont perdu la Bataille de la trouée de charmes en perdant nombre de soldats, première grosse

surprise de cette guerre qui contredit le communiqué allemand, les français ont toujours du mordant.

 

 

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-Alexandre Millerand, nouveau ministre de la guerre, qui remplace Messimy, rend visite au général Joffre.

 

-Joffre prend la décision de faire contre-attaquer la Ve armée pour rendre confiance aux Anglais et ralentir l’armée de von Kluck. Il ordonne à Lanrezac de porter l’aile gauche de la 5e armée le 28 entre l’Oise et Saint Quentin pour attaquer la Ie armée allemande.

 

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-Il prescrit au Général d’Amade de porter les 61 et 62e divisions de réserve d’Arras à Péronne.

 

- Les 55e et 56e divisions de réserve s’embarquent à Saint-Mihiel pour rejoindre Montdidier.

 

- La 63e division de réserve s’embarque de Belfort pour Amiens.

 

la création de la 6è armée est lancé!

 

-Il y a un vide de 20 km dans le dispositif français entre les IVe et Ve armées. Joffre nomme Foch chef d’un nouveau groupement à insérer entre les IVe et Ve armées, qui deviendra la IXe armée.

 

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Etat des lieux de nos armées:

 

Ie armée française

 

L’armée allemande dessine un mouvement débordant à l’est du col de la Chipote et vers 15h30, elle réussit à reprendre le col. Un bataillon du 6e colonial passe à la contre-attaque, mais le risque est réel que les Allemands forcent le passage de Raon-l’Etape sur Rambervillers.

 

Dubail a donné l’ordre au 13e C.A. de reprendre l’offensive pour regagner le terrain perdu. Dès que le brouillard se dissipe, les Français ouvrent le feu sur les hauteurs à l’est de la Mortagne, puis l’infanterie se met en mouvement. Les Allemands contre-attaquent et l’infanterie du 13e C.A. perd la crête.

 

Le 8e C.A. doit poursuivre son offensive. La 16e division (Maud’huy) doit s’établir sur la rive ouest de la Mortagne.

 

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IIe armée française

Voici la position des différents C.A. :

- 16e : le long de la Mortagne, à hauteur de Xermaménil.

- 15e : vers Mont-sur-Meurthe.

- 20e : au nord de la Meurthe : Rosières-aux-Salines - Dombasle - Buissoncourt.

- 9e C.A. : Courbessaux - Réméréville.

 

IIIe armée française

On signale sur le front de l’armée la présence du 16e C.A. allemand dans la région de Spincourt et celle de la 33e division vers Réchicourt et Ollières.

IVe armée française

Des combats très violents sont livrés sur le front de l’armée sur une longueur de 50 km, jusqu’à Signy-l’Abbaye contre l’armée de von Hausen.

Le 2e C.A. doit défendre les passages de la Meuse de Sassey à Luzy mais la rive est de la Meuse domine et offre des positions favorables pour l’artillerie allemande.

Les Allemands ont jeté des ponts de Cesse à Luzy et un tir d’artillerie français est effectué, coupant ces ponts. Vers Stenay, une brigade allemande essaie de passer la Meuse mais est rejetée par l’infanterie française à Luzy et Cesse. Les Allemands se replient sur la Meuse.

Le corps colonial tient avec une division le front Luzy - Pouilly.

A la tombée de la nuit, l’armée du duc de Wurtemberg n’a pu faire aucun progrès sérieux sur la rive gauche de la Meuse. Un drapeau allemand a été pris par le 137e R.I. (11e C.A.) dans les bois de Bulson.

 

Devant le 12e C.A., les Allemands ont passé la Meuse à Remilly et Villers-devant-Mouzon et s’efforcent de déboucher vers le sud, menaçant de couper le 12e C.A. du 17e.

 

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Devant le 11e C.A. (général Eydoux), les Allemands ont réussi à franchir la Meuse sur des ponts jetés à Villers-devant-Mouzon et Martincourt. Ils passent à l’attaque mais leurs assauts sont brisés par les fantassins de la 21e division.

A 18h30, de Langle de Cary reçoit l’ordre du G.Q.G. de reporter son armée sur la ligne de l’Aisne pour se conformer au plan de retrait stratégique de l’ensemble des armées françaises.

Le mouvement commence la nuit même. Le 9e C.A. couvre la retraite en se maintenant autour de Launois et Poix-Terron.

 

Ve armée française : bataille de Guise - Saint-Quentin

Le soir du 27, la Ve armée se trouve toujours en flèche, menacée sur ses deux flancs (Guise - Aubenton). Lanrezac envisage l’éventualité d’une retraite sur Laon pour le 28 quand le colonel Alexandre, du G.Q.G., vient lui porter l’ordre de prendre l’offensive sur Saint-Quentin.

Le but est de dégager l’armée anglaise et de permettre à la VIe armée d’entrer en ligne.

L’armée fait face au nord et on lui demande d’attaquer vers l’ouest. Elle risque donc d’être assaillie de flanc lors de son mouvement par les colonnes allemandes déjà signalées au nord de l’Oise.

 

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Lanrezac entre dans une violente colère et critique Joffre. C’est le premier pas vers son limogeage.

Lanrezac réunit les commandants de C.A. et prépare la contre-attaque La réalisation du dispositif d’attaque va maintenir la Ve armée sur l’Oise pendant toute la journée.

Lanrezac ne peut compter sur le concours de l’armée anglaise sur sa gauche, mais, sur sa droite, la IVe armée résiste aux assauts furieux de l’armée de von Hausen, dans la région de Signy-l’Abbaye. La IVe armée a toutefois devant elle des forces si considérables que son recul prochain est prévisible.

 

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VIe armée française

Elle se constitue dans la région d’Amiens et est composée du 7e C.A. (provenant d’Alsace), des 55, 56, 61 et 62e divisions de réserve plus la brigade marocaine Ditte. Les 61e et 62e divisions de réserve, amenées de Paris, débarquent dans la région d’Amiens. Ce sera la masse de manœuvre avec laquelle Joffre essaiera à son tour d’envelopper l’armée allemande.

 

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Maunoury prend le commandement de la VIe armée. Il reçoit l’ordre du G.Q.G. de disposer ses forces de manière à pouvoir agir offensivement sur l’aile droite allemande. Les premiers contingents se dirigent vers la région de la Somme et entrent en contact avec des éléments de la Ie armée allemande près de Péronne.

 

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Groupement Foch: futur 9è armée

Il se constitue du 9e et 11e corps d’armée, enlevés à la IVe armée, des 52e et 60e divisions de réserve et de la 9e D.C. + la 42e division prélevée sur la IIIe armée. Son objectif est de s’opposer aux forces allemandes qui ont débouché de Rocroi puis de manœuvrer en retraite vers le confluent de l’Aisne et de la Suippe.

 

Armée anglaise

Trois bataillons des fusiliers marins britanniques débarquent à Ostende pour venir prêter main forte à l’armée belge.

French donne l’ordre de retraite au B.E.F., loin de toute zone de combats sans en avertir le secrétaire d’Etat à la guerre, Kitchener. Il refuse de s’arrêter sur la Somme et ne veut même pas s’engager à défendre la ligne de l’Oise. Joffre craint qu’il n’abandonne la lutte.

 

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Au soir, l’armée s’est déjà repliée sur l’Oise, entre La Fère et Chauny.

Haig informe Lanrezac que le gros de l’armée anglaise est dans l’impossibilité de participer à l’attaque de Saint-Quentin. Les divisions Valabrègue remplaceront de leur mieux l’armée de French.

 

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du coté allemands:

 

Un communiqué officiel décrit les armées alliées comme en pleine retraite et incapables de contenir l’avance allemande. Moltke donne ses ordres le soir : marcher sur Paris.

- La Ie armée marchera à l’ouest de l’Oise vers le cours inférieur de la Seine. Elle devra assurer la protection de l’ensemble de la ligne allemande.

- La IIe armée fera route vers Paris par La Fère et Laon. Elle est chargée d’investir Maubeuge, La Fère et Laon, cette dernière place de concert avec la IIIe armée.

- La IIIe armée poursuivra sa marche sur la ligne Laon - Guignicourt vers Château-Thierry. Elle doit s’emparer de Hirson, de Laon et du fort de Condé, de concert avec la IIe armée.

- La IVe armée se dirigera vers Reims via Epernay. Le matériel nécessaire à la prise de Reims sera mis en temps utile à la disposition de l’armée.

- La Ve armée fera mouvement vers Châlons-sur-Marne - Vitry-le-François. Elle s’échelonnera en arrière et à gauche du dispositif général jusqu’au moment où la VIe armée, parvenue à l’est de la Meuse, pourra s’en charger. Elle investira Verdun.

- Les VIe et VIIe armées doivent empêcher l’irruption des Français en Lorraine et basse Alsace tout en conservant le contact avec Metz. La place de Metz est mise sous le commandement de la VIe armée. Si les Français se retirent, la VIe armée franchira avec le 3e C.C. la Moselle entre Toul et Epinal, dans la direction générale de Neufchâteau.

- La VIIe armée reste provisoirement subordonnée à la VIe. Si cette dernière franchit la Moselle, elle redeviendra indépendante. La forteresse de Strasbourg reste sous ses ordres.

 

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Moltke prévoit la possibilité d’aller plutôt vers le sud que vers le sud-ouest si les armées se heurtent à une résistance sérieuse sur l’Aisne et ensuite sur la Marne.

Cette dernière phrase affaiblit l’idée première et peut jeter le trouble dans l’esprit des exécutants. Moltke ne donne pas l’impression de reprendre fermement en main la conduite des opérations qu’il a volontairement abandonnée à la veille de la bataille de Belgique.

Le mouvement de la Ie armée vers la Basse Seine est un souvenir des projets de Schlieffen. Comme l’enveloppement de l’aile gauche des armées alliées n’a pas eu lieu, Moltke essaie de réparer l’erreur. Or, sa masse de manœuvre est de cinq C.A. (au lieu des sept prévus par Schlieffen). Schlieffen avait en outre prévu de masquer Paris avec des unités d’Ersatz. Or, ces unités sont soit à la frontière russe ou en Alsace-Lorraine et l’aile droite a été affaiblie par le prélèvement du C.A.R. de la Garde et du 11e C.A.

Suite aux transferts de C.A. vers l’est et aux sièges à effectuer, les armées du front ouest perdent 10 divisions :

- Ie armée : 3e C.A.R. devant Anvers et une brigade du 4e C.A.R. à Bruxelles.

- IIe armée : 7e C.A.R. devant Maubeuge, une division Du 7e C.A. envoyé en Prusse orientale, de même que le C.A.R. de la Garde.

- IIIe armée : 11e C.A. envoyé en Prusse orientale, une division du 12e C.A.R. est devant Givet. On se demande si une division était nécessaire pour assiéger une ancienne citadelle de Vauban comme à Givet.

L’aile droite de l’armée allemande est diminuée de un cinquième.

 

quoique le haut commandement allemand prélève des forces sur ses armées d'occident au profit du front de Prusse orientale où les Russes attaquent, quoique l'aile droite ennemie (1ère armée, général von Kluck) paraisse maintenant orienter sa marche non plus vers le sud-ouest, mais vers le sud-est, commençant ainsi à prêter le flanc à la VIème armée, les circonstances ne sont pas favorables encore pour une bataille décisive et les commandants d'armée, consultés, ne se montrent pas partisans d'un engagement général immédiat.

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille: 28 08 1914

 

 

28 05 1914.png

 

mes sources sont toujours annoncées comme au début , je rajoute un petit bijou où je puise beaucoup en ce moment: http://www.sambre-marne-yser.be/

il est assez difficile de trouver les dossiers de préparation en cours sur la bataille de la marne, comme l'un des principaux acteur est un certain Von Kluck,

je prendrais aussi son témoignage ainsi que son bras droit, Von Kuhl

j'ai heureusement un fort soutien avec de bons livres

 

 

préparation au 28 08 1914

 

Joffre s’est enfin rendu compte de la faiblesse de son aile gauche. Le seul salut consiste à renforcer cette aile par des troupes prises à la droite, mais il doit pour cela effectuer un large repli tout en conservant la liaison des armées entre elles, la IIIe armée restant appuyée à Verdun, devenu le pivot de la manœuvre. L’ensemble du dispositif se déplace vers le sud.

 

 

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Joffre se rend à Amiens auprès de French pour essayer de le persuader de rester dans la ligne des armées françaises. French ne veut rien entendre. Il est donc impossible de stabiliser le front et Joffre doit ordonner une nouvelle retraite.

 

Afin de redonner confiance aux Britanniques, isolés et fortement éprouvés, Joffre donne l’ordre à la Ve armée d’exécuter une offensive vers l’ouest au-delà de l’Oise sur Saint-Quentin. Cette offensive nécessite un changement de front car la Ve armée fait face au nord. L’attaque ne peut dès lors commencer que le 29. Il faut toutefois que le flanc de l’attaque soit couvert vers le nord par des éléments maintenus dans la région de Guise.

 

 

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Gallieni reçoit les pleins pouvoirs à Paris pour mettre la ville en état de défense. Il entame une série de travaux de fortifications. Il annonce sa décision de dissoudre l’armée d’Alsace. Son existence a duré trois semaines.

 

complètement à l'est, une nouvelle grande bataille se prépare

 

 

1e armée française

 

Le 21e C.A. reprend l’offensive vers le nord-est, la 46e division marche sur Sainte-barbe, la 26e brigade et la 2e brigade coloniale vers le col de la Chipote. Les Allemands déclenchent un feu d’artillerie lourde vers Saint-Benoît, mais la 2e brigade coloniale s’empare néanmoins du col de la Chipote. Par la suite, les Allemands débordent Saint-Benoît et s’emparent à nouveau de ce col. Le soir, le 21e C.A. est au nord-est de Rambervillers.

 

 

col-la-chipotte.jpg

 

 

Le 8e C.A. doit attaquer dans la direction de Magnières, Valois mais ne peut franchir la Mortagne. A 14h, fortement pressé, il demande le concours de l’armée.

 

Malgré la réussite de cette offensive, la menace allemande sur Rambervillers n’est pas écartée.

 

2è armée française

 

 

Castelnau prescrit un effort général pour atteindre la Meurthe.

- Le 16e C.A. doit opérer une attaque générale sur le front Gerbéviller - Xermaménil. Il reprend Gerbéviller, prend pied sur la rive est de la Mortagne et s’y maintient sous un feu violent d’artillerie, mais les Allemands ont creusé trois lignes de tranchées parallèles à la Mortagne entre Gerbéviller et Moyen et les Français ne parviennent pas à les en déloger.

 

 

gerbeviller.jpg

 

 

De même, Gerbéviller est défendu par une artillerie lourde dissimulée vers Fraimbois. Il est impossible de la repérer faute d’aéroplanes. Vers 17h ; le 222e se trouve à

1.500 m en amont de Gerbéviller, dans des tranchées faisant face à celles des Allemands.

 

- Au 15e C.A., l’avant-garde de la 30e division entre dans Rehainviller.

 

- Le 20e C.A. à droite a pour mission de déboucher sur Lunéville par les hauteurs de Friscati. Il attaque vers midi.

 

 

IIIe armée française

 

D’importantes colonnes d’infanterie et d’artillerie, précédées de cavalerie, sont signalées sur les routes de Billy-sous-Mangiennes à Damvillers et de Pilon à Mangiennes.

 

Vers 17h, les Allemands prennent l’offensive sur la route au sud de Beaufort mais l’artillerie française ouvre un feu violent à 1.200 mètres, qui décime les colonnes allemandes. Ruffey songe à contre-attaquer pour rejeter les Allemands sur la rive droite de la Meuse.

 

 

 

artillerie_campagne_FR.jpg

 

 

IVe armée française : combat de Signy-l’Abbaye

 

Vers midi, des colonnes allemandes sont signalées vers Raucourt et l’armée allemande dispose d’une forte artillerie lourde.

Vers midi, elle déclenche entre Raucourt et Villers-devant-Raucourt un formidable barrage de 105 et de 150.

Vers 13h30, les éléments du 17e C.A. se replient vers Bulson. A 15h30, de Langle de Cary passe au P.C. de Eydoux et lui donne l’ordre d’attaquer vers Bulson.

L’artillerie ouvre un feu violent sur les tranchées allemandes du bois de la Marfée - Noyers. Les Français s’emparent du bois de la Marfée et Noyers est enlevé.

 

En raison de l’apparition de forces allemandes dans la région de Rocroi - Givet, le 9e C.A. est poussé au sud-ouest de Mézières. Il doit couvrir la IVe armée dans le couloir resserré entre la région boisée de Froidmont et les forêts de Signy-l’Abbaye.

 

 

aout1914 28 RI.jpg

 

 

Dès 3h du matin, les avant-gardes de la IIIe armée allemande attaquent, à Bel-Air et à Falluel, les deux compagnies de zouaves qui forment la tête de la division marocaine. L’infanterie allemande menace de tourner les zouaves et les deux compagnies se replient lentement vers le gros de la brigade, entre Dommery et Signy-l’Abbaye.

 

Le commandant du 9e C.A. (général Dubois), craignant de voir l’adversaire s’emparer de la route de Signy-l’Abbaye à Rethel, décide de prononcer dans cette direction une vigoureuse offensive. Sur tout le front, la bataille fait rage. La division marocaine (général Humbert), appuyée par la 9e D.C., lutte toute la journée avec énergie.

 

 

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Dommery est pris et repris. Les Allemands criblent d’obus de gros calibre les alentours du village de Dommery. A la tombée du jour, les zouaves refoulent les Allemands dans la forêt de Signy-l’Abbaye. Vers l’est, une autre brigade marocaine se rue sur Fosse-à-l’Eau et sur Mesancelles.

 

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Après une lutte acharnée, elle reste maîtresse du terrain. La division marocaine perd 3.000 hommes, mais elle a tenu tête à l’armée de von Hausen.

 

Dans le secteur de Sedan, toutes les troupes françaises du 11e C.A. se portent résolument à l’attaque. Le bois de la Marfée (près de Sedan) est complètement dégagé, Noyers est enlevé.

 

L’ordre de retraite parvient à l’armée dans la soirée. La résistance opiniâtre de Langle de Cary sur la Meuse facilite le repli général.

 

 

 

Ve armée française

 

Joffre se rend en personne au Q.G. de Lanrezac à Marle. Une violente dispute éclate entre les deux généraux. Joffre surveille que Lanrezac donne bien les ordres d’attaque vers Saint-Quentin.

 

VIe armée française

 

Sur le plateau du Santerre, les avant-postes de l’armée Maunoury sont assaillis par l’armée de von Kluck au sud de la Somme, entre Bray et Ham. L’armée doit se replier derrière l’Avre.

 

Groupement Foch : combat de Signy-l’Abbaye.

 

Le groupement livre le combat de Signy l’Abbaye avec la IVe armée contre la IIIe armée allemande (von Hausen).

 

 

Armée anglaise

 

Le 1e C.A. se remet en marche, couvert par une flanc-garde vers l’ouest. La 1e division forme l’arrière-garde. La retraite est serrée de près par le C.C. von Richthofen, descendant de Maroilles et d’Avesnes. Deux colonnes anglaises se heurtent aux 3e et 5e brigades de uhlans de la Garde, vers Golancourt.

 

 

 

life_guards_combat.jpg

 

 

Un combat de cavalerie a lieu entre le 1e lanciers britannique et les uhlans à Cerisy, à mi-chemin entre Saint-Quentin et La Fère.

 

 

Haig est prêt à appuyer l’offensive prévue de la Ve armée mais French s’y oppose. L’attaque sera à charge uniquement de la Ve armée. Lanrezac est indigné que l’armée anglaise ne participe pas à cette attaque.

 

En fin de soirée, les troupes anglaises s’arrêtent sur la ligne Noyon - Chauny - La Fère.

 

Joffre se rend au château de Compiègne, nouveau siège de l’Etat-Major de l’armée anglaise et une conférence a lieu avec French, Haig, Smith Dorrien et Allenby. Il est signifié à Joffre que l’armée anglaise restera à une étape en arrière de la gauche française!!!

 

 

2.jpg

 

 

coté allemand:

 

 

 

Le souci de von Moltke est d’éloigner les Français de Paris et de les encercler. Les Ie et IIe armées doivent opérer un mouvement de conversion sur l’Oise.

 

La IIe armée doit obtenir la reddition de Maubeuge puis de La Fère en collaboration avec la IIIe armée.

 

L’O.H.L. déménage de Coblence à Luxembourg.

 

La Ie armée doit marcher vers la basse Seine, la IIe armée doit s’avancer au-delà de la ligne La Fère - Laon sur Paris. La marche de la Ie armée est donc infléchie vers le sud-ouest.

 

Un écart se creuse entre les IIe et IIIe armées. La première marche vers le sud-ouest et l’autre vers le sud. La masse principale allemande est complètement désarticulée.

 

A gauche, les IVe et Ve armées sont aux prises avec les Français sur la Meuse. A droite, les Ie et IIe armées marchent depuis trois jours vers le sud-ouest. La IIIe armée doit également dévier vers le sud-ouest, mais elle subit de pressants appels de la IVe, pour s’orienter vers le sud-est.

 

 

1e armée allemande : atteint la Somme

 

Von Kluck décide dans l’après-midi de reprendre le 29 la poursuite du corps expéditionnaire britannique dont il a perdu le contact depuis la bataille du Cateau et qui semble s’être retiré derrière l’Oise, dans la région de La Fère. Il se propose de le tourner par le sud en abordant l’Oise entre Noyon et Compiègne.

 

Par un ordre daté de Solesmes à 8h du soir, von Kluck assigne les points de passage de la Somme à ses différents corps d’armée dans les environs de Péronne.

 

La VIe armée française essaie de s’opposer au passage de la rivière, mais elle est défaite à Manancourt. Les 2e et 4e C.A.R. repoussent l’armée française à Sailly-Sallisel et à Morval.

 

 

 

von kluck.jpg

 

Le 3e C.A. repousse également plusieurs bataillons venant de Saint-Quentin.

 

Le soir, la rive gauche de la Somme est aux mains des Allemands, de Feuillières à Saint-Christ.

 

Le Q.G. de l’armée se transporte à Péronnes. L’empereur envoie ses félicitations à von Kluck.

 

témoignage du bras droit de Von Kluck: géneral Von Kuhl

 

 

Après la bataille du Cateau on n'était pas nettement fixé sur la direction de retraite des Anglais. Le 27 au, matin on avait bien des renseignements signalant la marche de fortes colonnes ennemies de Landrecies sur Guise (le ler C. A. anglais suivit effectivement cette direction le 26) et la marche d'une colonne sur Saint-Quentin par Estrées (nord-ouest de Saint-Quentin) (le 2e C. A. anglais suivit effectivement cette route les 26/27).

D'après des déclarations de prisonniers parvenues le 28, French était resté à Noyon jusqu'au 27. Il y aurait eu dans cette ville 4.000 à 6.000 hommes et des forces plus importantes à Saint-Quentin. Il était possible cependant, d'après l'ensemble de la situation, que les Anglais prissent une direction sud-ouest plus accentuée afin de ne pas se laisser couper des ponts. Pour ce motif et pour continuer le mouvement enveloppant de l'aile droite de l'armée en direction du sud-ouest, mouvement interrompu par la bataille de Namur, la 1re armé. prit le 27 la direction de Péronne.

Le IXe C. A., retenu devant Maubeuge, fut rameuté à l'aile gauche par de fortes marches. L'aile droite (IIe C. A. et 2e C. C.) reçut pour mission de marcher par Combles et d'empêcher l'ennemi de s'échapper au nord de la Somme en aval de Péronne. L'armée atteignit le 27 au soir la ligne Combles-Joncourt (au nord de Saint-Quentin) et s'empara le 28 de la coupure de la Somme depuis Bray jusqu'au nord de Nesle. Le Q. G. de l'armée se rendit à Villers-Faucon.

 

IIe armée allemande

 

L’armée reçoit pour mission de franchir la ligne La Fère - Laon et de se porter sur Paris. Sa direction continue à s’infléchir vers le sud-ouest et s’écarte de la IIIe, qui fait mouvement vers le sud.

 

Von Bülow veut laisser reposer son armée une journée mais, apprenant que l’armée de von Kluck continue sa marche, il fait avancer sa droite (7e C.A. et 10e C.A.R.) vers Saint-Quentin pour conserver la liaison. Il se rend maître de cette ville et entreprend le passage de l’Oise à Guise. Les ponts de Guise et de Flavigny sont enlevés dans la soirée.

 

IIIe armée allemande : combat de Signy- l’Abbaye

 

L’armée de von Hausen avance vers Rethel sur l’Aisne. Le général veut tenter la rupture du front français entre les Ve et IVe armées. Un violent combat a lieu à Signy-l’Abbaye et Thin-le-Moutier contre le 9e C.A. français.

 

L’armée reçoit comme directives générales de von Moltke, de marcher sur Château-Thierry, et s’ébranle vers le sud-ouest (Rumigny - Liart - Signy-l’Abbaye - Launois). Elle fait face à une brèche entre les IVe et Ve armées françaises, mais suite à un appel du duc de Wurtemberg, von Hausen oriente les 12e et 19e C.A. vers le sud-est, ce qui empêche d’exploiter cette brèche.

 

 

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IV armée allemande

 

Le duc de Wurtemberg réitère ses appels de la veille à von Hausen. La IVe armée passe la Meuse. Elle doit marcher vers Epernay via Reims. Comme les Français se retirent, le duc de Wurtemberg fait dire à von Hausen qu’il n’a plus besoin de lui.

 

Ve armée allemande

 

L’armée doit pousser vers Châlons et Vitry-le-François et investir Verdun.

 

VIe et VIIe armées allemandes

 

Ces armées reçoivent un rôle défensif : s’opposer à une irruption des Français en Lorraine.

 

à demain

 

PS: j'ai besoin d'un petit puisque 5 postes de suite, svp, merci

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salut tous, non, surtout pas maintenant

 

non, je venais de poser le 5ème poste d'affilé et normalement, pas possible de faire un 6ème...

 

j'appelais donc à un UP ensuite en oubliant le mot

 

je cherche pas les réponses car je vois bien que le topic est beaucoup lu et j'en remercie tout le monde

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille: 29 08 1914

 

 

29 08 1914.png

source principale: http://www.sambre-marne-yser.be/ accompagné de témoignages trouvés sur le net

 

L'armée Lanrezac livre contre la IIe armée allemande la bataille de Guise - Saint-Quentin (voir plus haut, reportage: la bataille de guise, page 23) mais doit ensuite

poursuivre la retraite pour ne pas se trouver en flèche par rapport à ses voisines.

 

Moltke donne ordre à ses armées d’infléchir la marche vers le sud.

 

Joffre indique la direction de retraite des armées:

 

 

La direction de recul des armées est fixée :

 

- VIe armée vers le camp retranché de Paris.

- Ve armée sur l’Aisne (en amont de Soissons).

- Armée anglaise derrière la Marne en aval de Meaux.

- Groupe d’Amade dans la région de Rouen.

- IVe armée vers la montagne de Reims.

- IIIe armée au nord-ouest de Verdun.

 

on voit que tout est bien en main

 

Pour garantir la liaison entre les Anglais et la Ve armée, il est fait appel à 2 divisions de cavalerie, la 8e et 10e, prélevées sur les armées de l’est.

 

Une partie du 6e C.A. est transférée de Verdun à Reims.

 

Ie armée française

 

L’offensive se poursuit. Le soir toutefois, les Allemands sont à Saint-Dié et peuvent s’avancer vers Epinal.

 

- Le 21e C.A. a reçu l’ordre de reprendre le col de la Chipote.

- Le 8e C.A. doit développer son action vers Ménarmont et Vathiménil.

- Le 13e C.A. doit se porter à l’est de la Mortagne.

- Le 14e C.A. a perdu Saint-Dié.

 

 

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IIe armée française

 

- Le 16e C.A. poursuit son offensive, appuyé à gauche par la 30e division (15e C.A.) qui tient le passage de la Mortagne à Xermaménil. L’objectif du 16e C.A. est Fraimbois mais le mouvement est gêné par le tir de l’artillerie allemande. Le gros des divisions est en fin de journée sur la rive est de la Mortagne.

 

- Le 15e C.A. combine son action avec celle des 16e et 20e C.A. Les observations aériennes signalent que les Allemands dégarnissent la première ligne et en créent une seconde sur entre le Sanon et la Vesouze.

 

 

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IIIe armée française

 

Le commandant de l’armée apprend que les Allemands ont passé la Meuse sur le front de la IVe armée dont la droite se retire sur Buzancy. Le rôle de la IIIe armée est de défendre les passages de la Meuse et de contre-attaquer les colonnes qui poursuivent la IVe armée.

 

 

Vers 12h50, l’on signale que les Allemands entrent à Stenay.

 

L’armée reçoit l’ordre de repli du G.Q.G. et rétrograde à contrecœur vers l’Argonne pour rester en liaison avec le 4è armée française

 

 

 

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IVe armée française

 

L’armée a reçu pour le 30 août l’ordre de se replier sur la ligne de l’Aisne.

 

Le mouvement vers l’Aisne est protégé en direction du nord et du nord-ouest par le 9e C.A. qui se maintient le 29 dans la région de Poix-Terron. Les 2e, 17e et 11e C.A. gagnent la ligne de Buzancy par Le Chesne et Bouvellemont.

 

Les Allemands ne tentent pas de poursuivre. Ils entrent à Mézières et progressent le long de la rive gauche de la Meuse. Le général Dubois est menacé d’une attaque provenant de Donchéry - Mézières et ne peut plus se maintenir dans la région Launois - Poix-Terron sous peine d’être enveloppé.

 

 

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Le commandant du 9e C.A. décide d’attaquer les colonnes adverses pour les retarder et les contraindre à un déploiement.

 

Dubois prescrit à la 9e D.C. de rallier la région de Wassigny et à la 17e division de gagner Novion-Porcien, à la division marocaine de rompre le combat.

 

 

 

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Au point du jour, la division marocaine est violemment attaquée par des forces considérables qui cherchent à enlever Launois. Un bataillon vient à leur secours et les Allemands s’arrêtent. La division marocaine peut se replier.

 

 

Pour éviter que les Allemands devancent la 17e division dans son repli, Dubois ordonne à la 9e D.C. de tenir à tout prix dans la direction de Rethel. Les ponts de Rethel sont ainsi solidement tenus.

 

Ve armée française : bataille de Guise - Saint-Quentin (voir reportage page 23)

 

Sur l’Oise à hauteur de Guise, l’armée Lanrezac livre bataille à la IIe armée allemande. Le 1e corps français conduit par Franchet d’Espérey attaque vers le nord l’armée de von Bülow. Les deux corps de gauche (3e et 18e) lancés en direction de Saint-Quentin surprennent l’aile droite de von Bülow qui poursuit les Britanniques.

 

Les Allemands, fortement malmenés par cette attaque, se ressaisissent et se dégagent en attaquant à leur tour avec leur aile gauche les deux corps de droite de la 5e armée (1e et 10e) en position défensive derrière l’Oise. La Ie armée allemande infléchit sa marche vers le sud-est pour répondre aux appels de von Bülow qui demandait secours à ses voisins de droite et de gauche.

 

 

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Lanrezac, après la bataille de Guise, estime que son armée, très en pointe par rapport à ses voisines, est découverte sur sa droite et sur sa gauche. Il préfère se retirer sur le massif de Saint-Gobain afin d’être au niveau des forces anglaises et de l’armée de Langle de Cary.

 

Il donne les ordres pour le 30 : la gauche de l’armée doit tenir ferme sur l’Oise en aval de Guise pendant que la droite reprendra son offensive contre le groupe allemand du nord pour le rejeter au-delà de l’Oise.

 

Toutefois, pour éviter que la Ve armée soit isolée, Joffre ordonne d’arrêter son offensive et de continuer la retraite.

 

VIe armée française

 

Maunoury rassemble les gros de son armée dans le triangle Corbie - Bray-sur-Somme - Chaulnes. Ses avants postes (plateau du Santerre) sont assaillis par l’armée de von Kluck. Un combat se livre à Proyart et le 7e C.A. inflige de lourdes pertes à la Ie armée allemande. Dans le courant de la nuit, Maunoury ordonne la retraite vers Montdidier - Roye.

 

 

Armée anglaise

 

Le Maréchal French veut continuer la retraite. Les anglais livrent un combat d’arrière-garde à Proyart et Rosières (sud-ouest de Péronnes).

 

 

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Coté Allemands:

 

 

Ie armée allemande

 

L’armée atteint la ligne Villers-Bretonneux - Nesle face à l’Avre, affluent de la Somme.

 

Le 4e C.A.R. doit couvrir l’armée à Combles dans la direction d’Arras et d’Amiens.

 

- Le 2e C.A., après avoir passé la Somme, livre un combat à Proyart contre le 7e C.A. français, puis à la 55e division de réserve dans les environs de Nesles. Ce sont les premiers éléments de la VIe armée française.

 

- Le 4e C.A. combat à Rosières, Méharicourt contre le 7e C.A. français et des chasseurs alpins.

 

Le QG de von Kluck est installé à Mareuil.

 

L’armée s’empare de la ville d’Amiens.

 

 

 

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Kluck organise un rabattement de ses colonnes vers l’Oise avec pour objectifs Coucy-le-Château - Bailly - Ressons-sous-Matz, afin de dépasser les Français en les débordant sur le flanc. L’armée doit attaquer sur la ligne de l’Avre entre Moreuil et Roye.

 

Le C.C. Marwitz doit prolonger le front sur la gauche de manière à pouvoir préserver le flanc de l’armée contre une attaque éventuelle des Anglais débouchant de l’Oise. Von Kluck se prive ainsi de son moyen de reconnaissance. Les Français n’acceptent pas la bataille sur l’Avre et continuent à rétrograder.

 

Von Kluck envoie un radiogramme à Moltke : « la Ie armée oblique vers l’Oise et avancera le 31 sur Compiègne - Noyon ».

 

Témoignage du général Von kuhl, 1ère Armée allemande

 

 

L'état-major de la 1re armée se rendit le 29 au matin à Péronne. Des fractions importantes des unités françaises citées avaient déjà été sérieusement battues. L'intention du commandement de la 1re armée était de disperser tout d'abord complètement " le groupement français en voie de rassemblement " avant qu'il n'eût reçu de nouveaux renforts.

Mais il lui fallait ensuite prendre une décision sur les opérations ultérieures. Les Anglais paraissaient s'être repliés en direction du sud et du sud-ouest. La 1re armée ne pouvait donc continuer dans la direction fortement sud-ouest qu'elle avait suivie jusqu'alors, car elle pouvait en être disloquée. C'étaient les opérations générales contre les Français qui devaient maintenant passer au premier plan.

Nous admettions que ceux-ci étaient en retraite vers une position située derrière l'Aisne et s'étendant par Reims-Laon-La Fère vers la Somme. Cette position devait être enveloppée.

 

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Un officier de l'état-major avait été envoyé en conséquence le 28 après-midi à la 2e armée pour lui proposer de converser vers l'Oise, l'aile droite de la 2e armée marchant sur Compiègne-Noyon, en s'échelonnant fortement à droite face de Paris, la cavalerie d'armée se portant en partie sur Paris, en partie sur Soissons. De ce fait les Anglais seraient en même temps coupés de la façon la plus efficace. L'officier communiqua à cette occasion à la 2e armée que selon l'opinion du commandement de la 1re armée les fortifications de Laon-La Fère et Fourdrain étaient déclassées, de faible valeur, sans puissance offensive et vraisemblablement désarmées.

Le moment était-il venu pour la 1re armée de converser à gauche ? Seule la Direction suprême pouvait l'apprécier et le prescrire. En tout cas la 1re armée ne pouvait pas conserver la direction Amiens-Roye qu'elle suivait à ce moment-là. On pouvait déjà se rendre compte que ses forces ne seraient pas suffisantes pour un mouvement débordant aussi large.

Mais on ne pouvait pas non plus songer à exécuter vers l'Oise une conversion aussi forte que celle que proposait la 1re armée. Si les Anglais se repliaient effectivement par Saint-Quentin, approximativement sur Chauny-Noyon, il fallait admettre que les Français, se liant à eux, infléchiraient l'aile gauche de leur position de la région La Fère-Laon sur Compiègne par Chauny ou qu'ils continueraient leur retraite.

 

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Dans les deux cas il n'était pas encore indiqué pour nous de converser vers l'Oise. Si les éléments d'armée français nouvellement apparus sur la Somme étaient dispersés, il aurait été préférable pour cette raison de marcher tout d'abord en direction générale de Montdidier- Noyon par Roye. Les mesures à prendre ultérieurement devaient être réservées.

La 1re armée reçut cependant le 28 au soir du Q. G. G. des directives explicites qui lui donnaient une tout autre direction ; le 29 au soir également elle reçut à Péronne le radiogramme suivant de la 2e armée :

" 2e armée engagée sur la ligne Essigny le Grand-Mont d'Origny-Voulpaix-Haution (donc de la région sud de Saint-Quentin à la région de Vervins) dans un dur combat avec des forces qui semblent supérieures. Il est instamment désirable que des éléments de la 1re armée l'appuient de bonne heure en direction d'Essigny "

Peu après arriva un officier de l'état-major de la 2e armée qui déclara que le combat de son armée était particulièrement dur et que l'aide du IXe C. A. en direction de Mont d'Origny était instamment nécessaire; il ajouta que le IXe C. A. était déjà informé.

La bataille de Namur n'avait donc pas encore amené la décision : l'ennemi attaquait à nouveau!

 

IIe armée allemande : bataille de Guise - Saint-Quentin

 

Les 61e et 62e divisions de réserve sont dispersées par une attaque de la Ve armée. En fin de journée, von Bülow réclame l’aide de von Kluck. La IIe armée a été freinée dans son avance si bien que von Kluck va se trouver en échelon avancé par rapport à la IIe armée.

 

 

 

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Témoignage de la bataille par le général Von Bülow lui même:

 

 

La matinée du 28 se passa tranquillement, aucune communication n'arriva qui permît de croire que la Xe C. A. et la garde se fussent heurtés à un ennemi plus fort.

J'admis donc que la coupure de l'Oise avait été franchie par ces deux corps sans qu'ils eussent rencontré une résistance sérieuse de la part de l'ennemi. De la 1re armée arriva la nouvelle que des forces anglaises dispersées paraissaient se retirer au nord du canal Crozat sur La Fère; la 2e armée était instamment invitée à les attaquer.

Ceci me détermina, à 12 heures 25 minutes, à faire avancer également l'aile droite de l'armée ; j'ordonnai :

" Le VIIe C. A, (moins la 13e D. I.) gagnera, dès le 28, Fluquières et mettra la main sur les passages de la Somme près de Ham.

Vers 5 heures dit soir, je reçus pour la première fois du Xe C. A. la nouvelle qu'il fallait encore combattre pour la possession du passage de l'Oise; mais il était ajouté que les objectifs de marche prescrits seraient vraisemblablement atteints à 9 heures du soir.

Le commandant du C. A. réclamait en même temps le projet d'attaque de La Fère et suggérait de placer cette attaque sous une direction unique. Le 10e C. A. était donc lui aussi visiblement dans la conviction qu'il s'agissait simplement sur l'Oise de combats contre des arrière-gardes. Sous cette impression je donnai, le 28 août à 8 heures du soir, du nouveau Q. G. A. d'Etreux, l'ordre relatif aux dispositions à prendre par l'armée le 29 août pour l'attaque de La Fère.

 

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A 8 heures 30 minutes du soir, arriva encore une autre communication partie à 5 heures 30 minutes du Xe C. A. et d'après laquelle le Xe C. A. s'était de nouveau heurté à une résistance ennemie sur les hauteurs au sud de Guise et de Flavigny. Mais le C. A. comptait bien encore à ce moment atteindre, vers le soir, la ligne Origny-Sainte-Benoite, Landifay.

 

Un officier du G. Q. G. apporta le 28 au soir les instructions générales aux armées 1 à 7 pour la suite des opérations. On y lisait :

" Il importe, par une prompte avance de l'armée allemande sur Paris; de ne laisser aucun repos à l'armée française, d'empêcher de nouvelles formations et d'enlever au pays là plus grande partie possible de ses moyens de lutte. "

" Sa Majesté ordonne la marche en avant de l'armée allemande sur Paris. »

 

Le matin de ce jour, en approchant de Homblières, on pouvait entendre une forte canonnade provenant du sud-ouest. Je me portai en conséquence, pour m'orienter de suite, sur la hauteur au nord-est de cet endroit, Bien que la situation ne fût pas encore complètement éclaircie, il demeurait tout au moins établi que le Xe C. R. était attaqué en direction sud-est par des forces assez importantes.

La canonnade entendue à l'est permit d'ailleurs de se rendre compte que l'on se battait également à l'est de l'Oise, où l'on avait donc affaire à une nouvelle résistance coordonnée de l'ennemi, vraisemblablement dans le but de procurer au groupe de l'armée anglaise la possibilité de se dérober à l'attaque enveloppante de la 1re et de la 2e armée.

 

Les nouvelles données par les corps d'armée et celles recueillies par les officiers de renseignements que j'y envoyai, apportèrent bientôt de nouvelles clartés.

L'ennemi, avec au moins 3 corps d'armée, opposait au Xe C. A. et à la garde, qui avaient traversé l'Oise, une opiniâtre résistance. Cependant ces deux corps progressaient lentement. A 1 heure 30 minutes du soir l'aile droite du Xe C. A. avait conquis les hauteurs au nord de Mont-d'Origny.

Par sans fil, la 3e armée fut sollicitée d'intervenir en direction de Vervins dans la lutte de la 2e armée; mais le radio ci-après, adressé par la 3e armée à la 4e et que nous avions intercepté, nous convainquit bientôt qu'il n'était pas possible de compter sur l'aide de la 3e armée :

" Armée en lutte avec l'ennemi près Novion-Porcien et au sud-est de Thin; aide à la 4e armée impossible en ce moment. »

Je me transportais à Saint-Quentin où le Q. G. A.2 demeura du 29 au 30 août. Dans les papiers trouvés sur un officier supérieur d'état-major français et qui furent apportés là, on trouva l'ordre d'attaque de la 5e armée française (Cet ordre fut envoyé ensuite au G. Q. G. avec d'autres pièces écrites françaises);

il en résultait que l'attaque principale de l'ennemi devait être dirigée sur Saint-Quentin. En portant la 17e D. I. au-delà de Saint-Quentin on avait donc paré pour le mieux aux projets de l'ennemi.

 

Soldats_allemands_1914.jpg

Nous pouvions dès lors envisager le développement du combat avec pleine confiance. Le 30 août une offensive générale des forces françaises à l'est de l'Oise se développa dès les premières heures de la matinée. L'attaque menée avec une grande vigueur et opiniâtrement répétée parvint en plusieurs endroits jusqu'au contact des lignes allemandes, mais fut cependant toujours repoussée avec de lourdes pertes pour l'ennemi.

Déjà un peu après 10 heures du matin la puissance de l'attaque devant le Xe C. A. était brisée; celui-ci pouvait à son tour reprendre maintenant l'offensive qui s'étendit au C. G.

La 2e D. I. G. qui était encore arrêtée par l'ennemi devait participer à l'avance aussitôt que possible. J'ordonnai en même temps à la 13e D. I. de se porter immédiatement par Mont-d'Origny sur Courjumelles, mouvement qui fut appuyé par toute l'artillerie de la 17e D. I. établie sur la rive ouest de l'Oise. Il devenait possible de se passer de l'intervention de l'infanterie de cette dernière division en raison de l'heureux changement survenu dans la situation.

Peu après une heure du soir, les forces principales de l'ennemi commençaient déjà à entamer leur retraite. A 1 heure 15 minutes, un aviateur (lieutenant Wulf) annonçait qu'il avait observé deux longues colonnes ennemies en retraite sur la route Guise-Marles et au-delà vers Laon. Le Xe C. R. gagnait également, sur ces entrefaites, la rive est de l'Oise et, des hauteurs à l'est de Ribemont et de Lucy, faisait subir par son feu de lourdes pertes à l'ennemi en retraite.

 

Malgré la grande fatigue des troupes, j'ordonnai dès 4 heures 45 minutes du soir :

" La poursuite devra encore continuer aujourd'hui aussi loin que les forces le permettront; avant tout, l'artillerie avec de petits détachements d'infanterie sans bagages sera poussée aussi loin que possible en avant pour porter le coup de grâce à l'adversaire. "

Les pertes des Français à la bataille de Saint-Quentin doivent avoir été bien supérieures à celles de la 2e armée qui s'élevaient à 240 officiers et 5.800 hommes tués ou blessés. Outre un riche butin, la 2e armée fit 2.000 hommes prisonniers. Dès le soir du 30 août, les corps furent groupés de la manière suivante afin de permettre d'entreprendre aussitôt que possible l'attaque de la Fère

 

IIIe armée allemande

 

Vers minuit, von Hausen apprend que des débarquements français ont été repérés à Montcornet et à Rethel. Le 12e C.A. est en contact avec le détachement Foch.

 

L’armée pivote vers le sud-est pour marcher sur Vendresse et prendre à revers l’armée de Langle de Cary. Dans la soirée, le duc de Wurtemberg fait savoir qu’il n’a plus besoin du concours de la IIIe armée et celle-ci reprend sa marche vers le sud.

 

Sur ces entrefaites, von Hausen reçoit un appel de von Bülow. Le soir, l’armée est à 20 km de l’Aisne. Von Hausen veut s’emparer des passages et porte ses C.A. droit au sud vers Château-Porcien, Rethel et Attigny.

 

IVe armée allemande

 

L’armée obtient la reddition du fort des Ayvelles, fort non modernisé, créé par Séré de Rivières.

 

Ve armée allemande

 

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Le détachement d’armée veut commencer le siège de Montmédy mais la garnison s’enfuit. Elle se heurte aux Wurtembergeois sur la route de Louppy - Murvaux.

 

 

Le Kronprinz, bloqué sur la Meuse entre Dun et Stenay, demande du secours à Moltke, qui fait obliquer vers le sud-est les IIIe et IVe armées. Le danger passé, les deux armées reprennent leur direction primitive.

 

VIe armée allemande

 

Rupprecht de Bavière attaque énergiquement les fortifications de la frontière dans les hauteurs à l’est de Nancy. En dehors de la prise de Manonvillers, toutes ces attaques échouent avec de lourdes pertes.

 

à demain

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Invité §pie367dg

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Voilà , j'ai retrouvé la page concernant le ( alors ) général Joffre donnant un aperçu de sa personnalité, si Louis Barthas était tonnelier, Joffre lui était fils de tonnelier , comme d'ailleurs à une autre époque le général Cambronne.

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Cette retraite était loin d’être une débandade.

 

Bien organisée.

 

 

c'était pas la débandade mais c'est incroyable comment ils souffraient, quand ils pouvaient, les officiers descendaient de leurs chevaux et on posaient les havresacs sur les selles, et souvent sur les canons,

les sacs faisaient en moyenne 30 kg!!!

 

toutes ses marches se faisaient sous une température caniculaire, les villages traversés étaient vides mais les maisons aussitôt fouillées pour trouver de l'eau, du cidre, du vin,

des pommes etc... ils buvaient direct les abreuvoirs

 

pour les allemands, c'étaient guère mieux mais ils talonnaient car ils étaient en permanence victorieux ( ça doit aider d'avoir le moral) et comme en plus les combats continuaient des deux cotés...

 

mais c'est vrai que c'était bien organisé car des lignes de routes étaient bien définis, les approvisionnements en munitions et vivres fonctionnaient toujours, les transfères de

troupes depuis l'Alsace (1ère armée) vers Paris était aussi très bien entamées (6ème armée).

 

2 millions d'hommes marchent de concert avec un moral certain

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Voilà , j'ai retrouvé la page concernant le ( alors ) général Joffre donnant un aperçu de sa personnalité, si Louis Barthas était tonnelier, Joffre lui était fils de tonnelier , comme d'ailleurs à une autre époque le général Cambronne.

 

 

et oui, tout ça est vrai, à la fin de la bataille, je vous ferais lire un document "diplomatique" qui vont en refroidir plus d'un ;)

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille: 30 08 1914 (- 7 jours)

 

 

30 08 1914.png

 

 

 

Dans tout le pays, l’ opinion est anxieuse. A travers le laconisme des communiqués officiels, chacun discerne que la situation est devenue alarmante

et qu'une très lourde menace pèse sur la France.

Cette anxiété, on la relève même dans le « Journal ›› d'un homme de lettres qui professe cependant , à I'égard de la contingence, un habituel détachement. André Gide,

à la fin d'août, note Pangoisse, la « fièvre du public ›› qui s'arrache les éditions spéciales, lesquelles n'apprennent pas grand-chose.

Au Havre, où*íl passe le 29 août, Gide peut lire l'alarmant bulletin : « De la Somme aux Vosges... » Comme Foch, il pense : « On en est là! » Quelqu'un dans la foule qui s'amasse autour du texte affiché prétend que celui-ci contient une coquille. Il faut comprendre : « du sommet des Vosges ››. Si c'était vrai! Gide se précipite aux bureaux du journal Le Havre Eclair. Déception!

Le libellé est bien le même. Ainsi, les Allemands sont sur la Somme.

 

la retraite est vraiment entamée, les deux Konprinz pressent toutes nos armées à l'est, l'échec de la trouée aux Charmes est encore dans leurs têtes

 

Face à la 5ème française, la II armée a été vraiment freiné face à Guise, elle a souffert, beaucoup et à sa droite, la I armée fonce droit devant à la recherche

de l'armée anglaise du Maréchal French, il a compris aussi que la 5è armée de Lenzerac est a abattre, il obliquera sud est pour couvrir la II armée de Von Bulow

 

 

Pendant que les Ie et IIe armées françaises combattent au col de la Chipote et vers Lunéville, les autres armées poursuivent leur retraite en bon ordre. Sarrail veut s’accrocher à la place forte de Verdun et doit étendre son front pour rester en contact avec la IVe armée.

 

L’aile droite allemande commence à dévier par rapport à la direction de Paris suite à des demandes d’assistance des armées voisines. Moltke entérine la situation, consacrant l’abandon progressif du plan Schlieffen

 

 

Joffre conseille au gouvernement de quitter la capitale aussitôt que possible.

 

 

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Il limoge le commandant de la IIIe armée, Ruffey et le remplace par Sarrail.

 

Deux brigades et l’artillerie de la 8e D.C. sont transportées sur Châlons où elles vont faire partie du 2e C.C. (Conneau).

 

Ie armée française

 

- Le 8e C.A., en liaison à gauche avec le 16e, doit attaquer en direction générale de Domptail. Son offensive sur Saint-Pierremont et Magnières est ralentie par des travaux de campagne allemands et un feu terrible d’artillerie lourde. Il réussit toutefois à consolider sa position en prenant Magnières et Saint-Pierremont.

 

 

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- Le 13e C.A. rencontre partout des tranchées et des fils de fer.

 

- Le 21e C.A. fait des progrès appréciables au col de la Chipote, chassant les Allemands de leurs tranchées sans pouvoir les occuper lui-même.

 

IIe armée française

 

prononce une attaque vers Lunéville.

 

 

 

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IIIe armée française

 

Ruffey ne veut pas reculer sans combat malgré la retraite de la IVe armée. Il veut rester le plus longtemps possible sur la Meuse en aval de Verdun. Dès l’aube, il prescrit au 6e C.A. de se tenir prêt à repousser toute tentative allemande sur Sivry et Vilosnes. Le 5e C.A. agira par son artillerie et le 4e attaquera Villers-devant-Dun.

 

L’armée tient tête à la Ve armée allemande (kronprinz) en direction de Beauclair-Nouart et de Fosse. Une charge à la baïonnette déblaie en profondeur trois kilomètres de terrain.

 

Ruffey est remplacé par Sarrail sur ordre du G.Q.G. La raison semble être un désaccord entre Joffre et Ruffey.

 

 

Dès sa prise de commandement, Sarrail prescrit au 4e C.A. de tenir à tout prix les positions atteintes.

 

IVe armée française

 

L’armée a reçu l’ordre de gagner la ligne Buzancy - Bouvellemont.

 

- 12e C.A. vers La Chesne et Montyon.

- Le corps colonial vers Châtillon-sur-Bar.

 

Au point du jour, la division marocaine est violemment attaquée par des forces considérables qui cherchent à enlever Launois. Des éléments de la 17e division accourent à son secours et les Allemands, surpris, s’arrêtent. La cavalerie a eu un engagement pendant la nuit à Novion-Porcien. Elle se porte vers le sud dans la région de Ecly - Arnicourt - Bertoncourt.

 

 

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L’armée a combattu jour et nuit et ne pouvant s’organiser sur de solides positions d’arrêt, elle retraite vers Grand-Pré.

 

Ve armée française : bataille de Guise-Saint-Quentin (voir page 23)

 

VIe armée française

 

Les débarquements se poursuivent et l’armée n’est pas encore prête pour une attaque. Maunoury reçoit du G.Q.G. une directive de retrait vers Paris.

 

 

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IXe armée française

 

Foch prend effectivement le commandement de ce qui deviendra la IXe armée française.

 

Armée anglaise

 

French informe Joffre que le B.E.F. ne sera pas en état de combattre avant une dizaine de jours.

 

Un 3e C.A. est formé sous le commandement de Pulteney.

 

 

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témoignage du maréchal French

 

il rappelle les perte de la bataille de cateau:

 

 

"le résultat se chiffrait par la perte totale de 14.000 officiers et soldats, au moins, environ 80 canons, des mitrailleuses en abondance, des quantités de munitions, de matériel de guerre, de bagages. L'ennemi, de son côté, avait gagné du temps pour reformer ses colonnes d'infanterie, qui descendaient du nord-est. "

Il avait subi, à la vérité, des pertes, mais pas plus grandes que les nôtres, si même elles les égalaient, et qui, en tout cas, étant donnée son immense supériorité en hommes et en moyens, lui étaient infiniment moins sensibles qu'à nous.

Le résultat fut aussi, pour l'armée britannique, de rendre la continuation de la retraite plus difficile et plus pénible.

 

Je passai plusieurs heures, le 28, à visiter les troupes, à les voir, si possible, pendant la marche ou les courtes haltes.

Je pouvais réunir quelques hommes sur un côté de la route : je les remerciais pour la magnifique besogne qu'ils avaient faite, je leur disais la gratitude du général en chef français et l'importance immense du service qu'ils avaient rendu à la cause des Alliés. Je les chargeais de répéter mes paroles à leurs camarades, de les répandre dans. les unités auxquelles ils appartenaient. Je n'avais ni le temps ni l'occasion de passer des revues de tenue ou d'aligner des parades.

L'ennemi était sur nos talons et il n'y avait pas de temps à perdre; mais j'étais profondément touché de voir comment, après les terribles appels qu'on avait faits à leur courage, à leur énergie, à leur endurance, ces glorieux soldats britanniques écoutaient les quelques mots que je pouvais leur dire, avec l'esprit des héros et la confiance des enfants. Ceci me prouva, avec la plus agréable évidence, l'étonnante et instinctive sympathie qui a toujours existé entre le soldat britannique et son officier.

Ces hommes avaient vu comme on les avait, conduits, ils savaient la proportion beaucoup plus grande des pertes subies par leurs officiers, ils sentaient qu'ils avaient confiance en eux et étaient prêts à les suivre partout. C'est cette merveilleuse entente entre " conducteurs " et " conduits " qui a fait la grande force et la gloire de l'armée britannique à travers les âges.

le 30, Je ne pouvais oublier que la Ve armée française avait commencé sa retraite de la Sambre vingt-quatre heures au moins avant que j'eusse reçu officiellement l'avis que le plan offensif de Joffre était abandonné. Je savais que, seules, la grande supériorité de notre cavalerie sur celle de l'ennemi, la superbe ténacité de nos troupes, les qualités qu'elles avaient montrées en marche et au combat, nous avaient sauvés du pire désastre.

Mon devoir envers mon pays exigeait que je ne risquasse pas le retour d'une telle situation, et j'estimai que le moment était venu d'examiner et de peser sérieusement nos besoins et les intérêts de l'Empire dans les conseils de guerre de l'état-major suprême.

J'envoyai ce jour-là, à Lord Kitchener, une lettre qui contenait le passage suivant :

"Je sens très sérieusement l'absolue nécessité qu'il y a pour moi à garder en mains ma complète liberté d'action et à pouvoir, si les circonstances l'exigent, me retirer sur mes bases."

Ce même jour arriva Pulteney, et la formation, sous son commandement, du IIIe C. A. fut entreprise aussitôt. Il était composé de la 4e D. I., de la 19e brigade et de quelques éléments montés qui y étaient provisoirement rattachés, en attendant l'arrivée de la 6e D. I., désignée pour aller en France.

 

 

coté allemand

 

 

Moltke reçoit un message radio de von Bülow : "ennemi battu aujourd’hui d’une façon décisive. Fractions importantes se replient derrière La Fère. Pour exploiter complètement ce succès, conversion Ie armée vers La Fère - Laon autour de Chauny comme pivot est instamment désirable".

 

Moltke approuve les projets de von Kluck et von Bülow et télégraphie l’ordre suivant :

 

"Les mouvements entamés par les Ie et IIe armées répondent aux intentions de la Direction suprême. Aile gauche de la IIe armée : direction approximative : Reims".

 

Seule la Ve armée ne progresse pas. Pour l’aider, il faut prescrire au duc de Wurtemberg de pousser vers le sud comme le demande le kronprinz pour prendre à revers les forces qui lui sont opposées.

 

von Hausen est également incité à poursuivre vers le sud. Pour éviter de créer une brèche, il faut rapprocher la IIe armée de la IIIe et orienter sa gauche vers Reims. La Ie armée se liant à elle obliquera à son tour vers l’est.

 

C’est un coup de barre à gauche pour l’aile marchante des armées allemandes :

- L’axe de marche de la IIIe armée est rejeté de la direction de Château-Thierry vers Châlons, soit 75 km plus à l’est.

- La IIe armée va aborder la Marne entre Epernay et Château-Thierry au lieu de marcher sur Paris.

- La Ie armée, si elle veut rester liée à la IIe, doit renoncer à marcher vers la Basse Seine et passer sur la rive gauche de l’Oise pour marcher vers Meaux.

 

von Moltke renonce, trois jours à peine après l’envoi de la directive du 27 août, à marcher sur Paris.

 

 

 

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Ie armée allemande : oubli de la directive du 27 août

 

Le 2e C.A. atteint Villers-Bretonneux.

 

- Le 4e C.A.R. reconnaît d’importants bivouacs français à Albert et marche sur Amiens.

 

- Le 9e C.A. se déploie au sud de Roye avec le C.C. de von der Marwitz.

 

Suite à la demande d’assistance de von Bülow, von Kluck estime nécessaire de quitter la direction sud-ouest pour opérer une conversion vers le sud et même vers le sud-est pour soutenir la IIe armée. C’est un début de déviation par rapport à la marche sur Paris prévue au plan Schlieffen. Il rend compte à l’O.H.L. qu’il oblique vers l’Oise et avancera le 31 vers Compiègne et Noyon (et non vers Laon, comme le demande von Bülow).

 

 

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Il néglige ainsi les Anglais et essaie de contourner la Ve armée française par l’ouest. La directive de l’O.H.L. du 27 août est complètement oubliée.

 

Il donne par conséquent ordre aux différents C.A. de pousser

 

- Vers Coucy-le-Château pour le 9e C.A.

- Vers Bailly et Cuts pour le 3e C.A.

- Vers Soissons pour la cavalerie.

 

 

La conversion de la Ie armée sur l’Oise est un événement lourd de conséquences. L’encerclement de Paris par l’ouest, qu’avait ordonné l’O.H.L., est abandonné.

 

Moltke ratifie cette désobéissance par rapport à ses instructions. Une fois de plus, Moltke laisse ses subordonnés agir à leur guise. L’armée va s’engouffrer entre les camps retranchés de Paris et de Verdun, offrant les deux flancs aux entreprises des Français.

 

La Ie armée arrive sur la rive Moreuil - Roye alors que la IIe armée est sensiblement plus au nord, sur la ligne Ribemont - Vervins.

 

témoignage de du chez d'état major de I armée général Von Kulh:

 

 

Le commandement de la 1re armée demeura le 30 août à Péronne. Au cours de cette journée la situation se modifia sans cesse et nécessita continuellement de nouvelles décisions.

L'armée apprit tout d'abord le 30 au matin que le IIe C. A. avait remporté une victoire complète à Proyart et qu'il avait mis en déroute le 7e C. A. français. L'ennemi s'était également replié devant le front du IVe C. R. On pouvait admettre que sur le reste du front également l'ennemi ne tiendrait pas après les nombreuses défaites qu'il avait subies.

L'expérience des combats livrés jusqu'alors montrait aussi qu'abstraction faite d'une division du 7e C. A. il n'y avait pas lieu de surestimer par trop la valeur de cet adversaire. Le poursuivre trop loin au delà de l'Avre, c'était nous détourner de notre chemin et nous interdire la possibilité de coopérer stratégiquement avec la 2e armée, s'il s'agissait à un moment donné d'attaquer en flanc et par derrière les forces qui lui étaient opposées.

 

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Nous emparer de la région de Roye-Montdidier et de l'Avre inférieure devait suffire. Il était donc indiqué d'arrêter la 1re armée en temps utile et de préparer sa conversion face au sud.

 

Mais un nouveau changement survint bientôt. Le fil téléphonique qui nous reliait au IXe C. A. vint à point. Au cours d'une conversation téléphonique avec un officier de ce corps d'armée nous apprîmes à onze heures les renseignements suivants provenant, d'une communication de la 2e armée au IXe C. A. :

" La 2e armée a été attaquée la veille dans l'après-midi par dix divisions françaises au moins, sur un front s'étendant de l'ouest de Vervins à la région de La Fère ; la lutte a été acharnée, mais l'offensive ennemie a échoué. On a trouvé dans les papiers d'un chef d'état-major de corps d'armée français un renseignement disant que les Français avaient eu l'intention d'attaquer sur Saint-Quentin pendant que la 1re armée allemande aurait été contenue de front par les Anglais et les Français.

A Noyon il y a une brigade et demie ennemie. Le colonel-général von Bülow regrette que la 1re armée n'ait pas conversé face à l'Oise comme il en avait exprimé le désir. La 17e D. I. sera bientôt remise à la disposition de son armée. L'ennemi semble se replier ".

 

Une foule de renseignements arrivèrent dans la soirée à Péronne : ce fut sur ces renseignements que lut bâtie la décision pour le lendemain 31.

Ce fut tout d'abord un radio de la 2e armée (daté de 17 h. 10 et arrivé à 17 h. 55) et qui était ainsi conçu :

" Ennemi battu aujourd'hui d'une façon décisive. Fractions importantes se replient sur La Fère ".

Notre poste de T. S. F. entendit également le radio suivant provenant, semble-t-il, de la 3e armée :

" Devant 4e armée, ennemi en retraite en direction sud-ouest. 3e armée progressera le 30 au delà de Château Porcien-Attigny ".

En ce qui concernait les forces ennemies de la région de l'Oise nos aviateurs signalèrent dans la soirée qu'une division se repliait de Vailly et Carlepont (sud de Noyon) en direction d'Attichy. Le 1er C. C. atteignit Noyon. D'après cela les Anglais semblaient en retraite vers le sud.

 

IIe armée allemande

 

Comme Lanrezac poursuit son mouvement de retraite, von Bülow s’estime vainqueur et, bannissant toute crainte, envoie partout des messages de victoire, conviant la Ie armée à converger vers La Fère et Laon pour donner le coup de grâce aux Français. Il s’occupe à préparer le siège de La Fère, dont il ignore l’évacuation.

 

 

 

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IIIe armée allemande

 

La IIIe armée cherche à forcer le passage de l’Aisne à Château-Porcien. Von Hausen télégraphie à l’O.H.L. pour se faire confirmer sa direction pour le 31 août.

 

IVe armée allemande

 

Comme l’armée du kronprinz (Ve) est bloquée entre Dun et Stenay, la IVe armée doit obliquer vers l’est pour soutenir la Ve.

 

 

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Ve armée allemande

 

Le kronprinz impérial qui, bloqué sur la Meuse entre Dun et Stenay, demande du secours à Moltke. Ce dernier fait obliquer vers le sud est les IIIe et IVe armées "pour aider la Ve armée qui combat difficilement au passage de la Meuse".

 

à demain

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BATAILLE DE TANNENBERG

 

Front de l'est

 

Die Schlacht von Tannenberg.jpg

carte japonaise

 

 

 

 

Défense à l'Est

 

Au début de la guerre en août 1914, les troupes allemandes adoptèrent une position défensive à l'est. L'objectif était de tenir les positions face aux russes, et de rechercher la décision a l'ouest face au français. Après une victoire rapide a l'ouest, les armées allemandes devaient rejoindre le front est. La Prusse orientale n'était défendue que par la 8e armée qui devait retarder l'avance russe. L'état major allemand pensait exploiter la lenteur de l'énorme armée russe pour mettre en mouvement.

 

Les préparatifs russes furent bien plus rapides que prévus par les Allemands. L'état major russe, sous les ordres du commandant en chef Nikolaj Nikolajewitsch, un oncle du Tsar Nicolas II, conduisit rapidement la 1er et la 2de armée en position sur le front nord ouest. L'objectif des 2 armées était de battre la 8eme armée allemande, d'occuper la Prusse, et de préparer l'offensive vers la Vistule et la Poméranie.

 

 

 

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Parallèlement, les 9. et 10 armées russes devaient percer vers Thorn et Poznan afin d'immobiliser une grande quantité de forces allemandes. Cette division des forces réalisée sous la pression des franco-britannique apparaîtra plus tard comme l'erreur fatale des alliés sur ce front. Malgré leur supériorité numérique, les troupes russes étaient moins bien équipées et commandées que les Allemandes.

 

De plus le moral était au plus faible suite aux diverses crises politiques et sociales que traversa la Russie d'avant guerre. Les soldats d'origine paysanne, encore empreints du servage, n'avaient guère confiance dans leurs officiers issus de la noblesse.

 

Les russes attaquent la Prusse orientale

 

A partir du 17 août, la première armée russe est placée sous le commandement du général von Rennenkampf au nord est, la 2nde armée russe est placée sous les ordres du général Somsonov au sud ouest. L'objectif était d'attaquer la 8è armée allemande par deux fronts puis de l'encercler.

 

 

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Les deux généraux russes entretenaient une forte rivalité et ne daignaient travailler en commun que sous la contrainte. Les Allemands concentrèrent leurs forces sur la 1ère armée, qu'ils affrontèrent durant la bataille de Gumbinnen le 20 août. Les pertes furent lourdes de part et d'autre.

 

La situation devint rapidement critique pour les Allemands qui déployèrent des renforts afin de conserver la Prusse orientale. En apprenant qu'une armée russe était positionnée sur son arrière, le général von Prittwitz voulu abandonner la bataille de Gumbinnen et se replier sur la Vistule. Il fut immédiatement relevé de son commandement et remplacé par le général von Hindenburg (déjà retraité), qui pris le général Ludendorff comme chef d'état major.

 

 

 

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Chacune des armées russes compte 400 000 hommes tandis que les Allemands n'en ont que 200 000 au début de la bataille, renforcés il est vrai, ensuite par les deux corps venant de l'Ouest

 

Les Russes doivent traverser la Pologne, souvent hostile à leur égard. Ils doivent laisser des unités pour garder les voies de communication. C'est pourquoi les corps d'armée sont bien en deçà de leurs effectifs normaux. On estime qu'il en manque 18 %, rien que pour l'infanterie.

 

 

 

 

La bataille de Tannenberg

 

Hindenburg concentra immédiatement ses troupes dans les environs de Allenstein afin de retarder la 2 armée russes numériquement supérieure. Grâce au décodage des communications, les défenseurs allemands étaient avisés d'une grande partie des plans russes:

 

La stratégie des Russes consiste à prendre en tenailles la VIIIe armée de Hindenburg. À l'Est, Rennenkampf avance lentement vers l’Ouest et Samsonov referme le piège en remontant vers le nord à partir du « saillant polonais » (situé au sud de la Prusse-Orientale).

 

 

 

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2 corps d'armée furent retiré de l'ouest ou l'on pensait que la décision serait ferait rapidement. Ce fut une erreur lourde de conséquence car ces troupes manqueront cruellement durant la bataille de la Marne.

 

Un corps d'armée allemand sous les ordre du général von François se dirigea vers le sud ouest, afin d'attaquer le flanc gauche de l'armée de samovars. Un autre corps se positionna au centre afin de barrer la route du nord au russe, pendant que le général Mackensen attaqua le flanc droit avec 2 autres corps.

 

Le général Samsonov ne se rendit pas compte du risque d'encerclement qui pesait sur son armée, car il etait persuadé que général Rennenkampf continuerait son avancée vers le sud ouest.

 

 

 

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Après l’importante victoire de Rennenkampf à Gumbinnen, les Allemands sont en déroute sur toute la ligne. Cependant, les troupes de Rennenkampf sont incapables de poursuivre les fuyards. En effet, la campagne en Prusse-Orientale a été montée si rapidement que d’importants problèmes de logistique n'ont pas été réglés : les rations et les munitions peinent à parvenir au front. Les moyens de communications sont très médiocres, et facilitent grandement la tâche des décrypteurs allemands pour percer les codes.

 

Pour Samsonov, il est impératif de faire le lien avec Rennenkampf sur le flanc droit. Ce faisant il disperse tellement ses forces, qu’il a de la peine à communiquer. Poussant toujours vers le Nord, il ne fait que s'enfoncer davantage dans le piège allemand.

 

 

 

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Les avant-gardes russes atteignirent les lignes allemandes le 22 août. Douze divisions (trois corps d'armée) s'étaient avancées profondément en Prusse et s'apprêtaient à poursuivre les troupes allemandes censées se retirer. Les Allemands interceptèrent une communication contenant les itinéraires de la 1 ère armée russes: À aucun moment, Rennenkampf ne tourne au Sud pour venir en aide à Samsonov. Il incline plutôt son avance sur Königsberg.

 

Von Rennenkampf ne voulait manifestement pas porter assistance a son vieux rival, mais s'emparer de la Prusse. Cette information permis a Hindenburg d'anticiper une attaque par l'arrière, et d'éviter de se faire prendre au piège.

 

Le général allemand est bien conscient qu’il lui est impossible d’affronter simultanément les forces de Samsonov et de Rennenkampf, c’est pourquoi il met en pratique le principe de Schlieffen : il désengage le plus de troupes possible en face de Rennenkampf et les dirige vers le Sud grâce à un excellent réseau de chemin de fer.

 

Ce dernier, trompé par ce qu'il croit être une retraite de l’ennemi sur Königsberg, tourne au Nord pour poursuivre cette armée fantôme. Les Allemands en profitent pour envoyer trois corps d’armée au Sud contre la IIe Armée russe. Laissant seulement quelques troupes pour garder les arrières de la Ire Armée russe, ils referment ainsi les tenailles.

 

 

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Un premier message intercepté par les Allemands leur confirme que Rennenkampf monte vers Königsberg et est trop loin pour aider Samsonov. Un second message montre que ce dernier croit encore que les Allemands sont en retraite vers la Vistule et qu’il est en train de poursuivre l’arrière-garde allemande. Hindenburg n’a alors qu’à fermer le piège autour de la IIe Armée.

 

 

 

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Ainsi, il disposera de plus de forces pour affronter Samsonov. Celui-ci défait, il pourra alors se retourner contre Rennenkampf.

 

Les Allemands, grâce à leur puissante artillerie et leur mobilité, réussirent à rompre les lignes du flanc droit des troupes de Somsonov le 27 août.

 

Ils coupèrent le gros des troupes combattantes de Somsonov de leurs lignes de ravitaillement, les 3 corps d'armée russe furent de ce fait encercler. La situation des russes était désespérée. 30.000 russes furent tués, 92.000 se rendirent, et seulement 10.000 hommes échappèrent à l'encerclement.

 

Le général Somsonov préféra le suicide au camp de prisonnier. Les Allemands récupérèrent une quantité énorme de matériel de guerre, dont 500 canons. Le reste des forces russes se retira derrière la Narev. Cet affrontement restera comme la seule bataille d'encerclement de cette guerre.

 

 

 

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Le 29 août, avant même que la bataille ne soit terminée, Ludendorff prépare déjà l’assaut au Nord contre Rennenkampf qui n’a toujours pas bougé.

 

La première armée russe s'arrêta à proximité de Konigberg après la défaite de leurs camarades. Les Allemands exploitèrent cette hésitation et battirent les russes le 8 septembre durant la bataille des lacs Mazures. L'armée russe de Memel, malgré la perte de 100.000 hommes, réussi à échapper à l'encerclement et à l'anéantissement grâce à un repli vers l'Est.

 

Apres les pertes cumulées des 220.000 soldats et de 600 canons, le front Nord ouest ouvert par les Russes s'écroula complètement. Le commandant en chef Schilinski fut limogé.

 

 

 

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Conséquences

 

Les russes ont perdu l'initiative de la guerre dans le nord et doivent abandonner toute idée de poussée vers l'Allemagne. Au courant du printemps, les russes connurent des revers significatifs en Pologne, qui leur coûtèrent encore 530.000 hommes. Le rapport de force sur le front est était maintenant clairement a l'avantage des allemands, qui prirent et conservèrent l'initiative jusqu'à la fin de la guerre.

 

La victoire allemande compensa également les revers subits par les autrichiens en Galicie. L'échec des plans d'attaques russes eu pour conséquences d'affaiblir les capacités des armées du Tsar. Le blocus naval de la triple alliance évita un renforcement de la Russie par une aide logistique de ses alliées de l'ouest.

 

 

 

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La pénurie permanente de munitions et les faiblesses du commandement compensa l'énorme supériorité numérique que les russes conservèrent jusqu'à la fin de la guerre. La triple alliance gagna lentement mais sûrement du terrain. Les carences de l'industries de guerre et du ravitaillement affaiblirent constamment les capacités de combat l'armée russe, qui continua néanmoins à réaliser d'héroïques contres attaques vouées à l'échec.

 

Le moral de la troupe ne cessa de se dégrader et devint rapidement un terreau fertile pour les idées révolutionnaires. La révolution provoqua l'écroulement complet de l'armée russe, et de ce fait la victoire de la triple alliance sur le front Est.

 

Hindenburg fut élevé au rang de mythe , et les allemands édifièrent un grand mémorial a Tannenberg pour commémorer cette victoire. Aucune armée russe ne foulera ne sol allemand jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.

 

 

à voir si vous voulez:

 

http://www.youtube.com/watch?v=TFTpem2LAbE

 

à se soir

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille: 31 08 1914 (- 6 jours)

 

 

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- Les pertes totales de l’armée française rien que pour le mois d’août se montent à 200.000 hommes.

 

 

 

I armée française

 

L’armée de Castelnau bloque les attaques allemandes vers Nancy. L’armée anglaise franchit l’Aisne. Du côté allemand, le Plan Schlieffen est complètement abandonné. L’objectif n’est plus de se diriger vers Paris mais d’encercler la Ve armée française.

 

- L’Etat-Major de Joffre lui conseille de poursuivre la retraite jusqu’au sud de la Seine.

 

- La 10e D.C. est transférée à partir de Nancy pour faire partie du C.C. Conneau. Le reste du 9e C.A. est prélevé sur la IIe armée pour renforcer les IXe et IVe armées.

 

La 8e D.C. est transférée de Corcieux à Châlons.

 

Après avoir été bombardée avec de l’artillerie de gros calibre et subi un assaut, la garnison de Givet doit se rendre.

 

 

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IIe armée française :

 

début de la bataille du Grand Couronné de Nancy jusqu’au 11 septembre. (futur reportage)

 

 

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IIIe armée française : Sarrail s’accroche à Verdun

 

Les colonnes d’infanterie partent à l’assaut de Montigny et de Mont-devant-Sassey. Elles ne sont arrêtées que par le tir des batteries allemandes. A Doulcon, le 115e d’infanterie soutient la contre-attaque des colonnes allemandes qui débouchent de Dun. Pour maintenir la liaison avec la IVe armée, qui retraite vers la Champagne, la IIIe armée doit reculer à son tour. Le C.A. de droite (6e C.A.) continue à border la Meuse.

 

Sarrail reçoit l’ordre du G.Q.G. de rompre le combat. Les pertes de l’armée se montent à 2.000 hommes mais l’avance allemande est fortement retardée. La retraite s’effectue jusqu’au sud de l’Ornain, à l’est de Vitry, puis jusqu’au sud de Bar-le-Duc.

 

 

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Sarrail dirige les 65e, 67e et 75e divisions de réserve au sud de Verdun, mais il arrête les arrière-gardes du 5e C.A. à Gesnes et Cierges, au nord de Montfaucon.

 

Le 6e C.A. garde le contact à Malancourt avec la garnison de Verdun et continue à border la Meuse.

 

Joffre voulait que la repli s’effectue jusqu’à Joinville, dans la Haute- Marne mais Sarrail veut garder le contact avec Verdun, en allongeant sa gauche pour rester en liaison avec la IVe armée, faisant face au nord pour défendre la place et face à l’est pour menacer le flanc de l’armée du Kronprinz. Le Haut Commandement approuve ces dispositions.

 

 

 

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Dans la nuit du 31 août au 1e septembre, les troupes du Kronprinz traversent la Meuse à Vilosnes malgré la résistance acharnée du 106e R.I. Sarrail compte rejeter les Allemands sur la rive droite quand il reçoit l’ordre de rompre le combat. Le repli de l’armée s’effectue jusqu’au sud de l’Ornain, à l’est de Vitry.

 

Ve armée française

 

L’armée se trouve toujours en flèche par rapport à ses voisines et risque d’être encerclée par la Ie armée allemande à l’ouest et par la IIIe armée allemande à l’est. Il y a un vide de 30 km entre la droite de la Ve et la gauche de la IVe armée, où les Allemands pourraient s’engouffrer.

 

La cavalerie allemande a passé l’Oise et menace les arrières françaises. Lanrezac réussit à sortir son armée de cette situation en retraitant sur Laon. Seul le 148e R.I., qui n’a pas reçu l’ordre de retraite, perd une grande partie de son effectif, qui tombe aux mains des Allemands ou se disperse dans la forêt de Saint-Gobain.

 

 

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Une observation importante

 

Le capitaine Lepic, commandant d’un escadron de cavalerie, est en observation sur une petite crête, au sud du hameau de Saint-Maur, à 500 m de la fourche des nationales 17 et 35. La première est la route de Paris, la seconde se dirige vers Compiègne, en direction de la Marne. Il voit neuf escadrons, deux sections de mitrailleuses, huit canons, puis une colonne d’infanterie et ensuite une masse d’infanterie à perte de vue.

 

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A 15h30, il rédige son rapport : à la bifurcation, la masse des troupes a abandonné la route de Paris et marche en direction du sud-est.

 

Quelques heures plus tard, le renseignement arrive au 2e bureau de la Ve armée à Jonchery.

 

VI armée française

 

Comme la Ie armée allemande s’oriente vers le sud-est, la VIe armée est dans une position débordante par rapport au front allemand. Maunoury propose d’attaquer de flanc mais une offensive générale n’est pas encore possible à cause de la retraite rapide des Anglais, ce qui crée une brèche dans la ligne des alliés.

 

IXe armée française

 

Foch crée un front au nord de Reims.

 

Armée anglaise

 

Les fusiliers marins britanniques abandonnent Ostende.

 

L’armée anglaise est derrière l’Aisne.

 

French adresse à Kitchener une note disant que le B.E.F. fera retraite derrière la Seine, en quittant la ligne de bataille des armées françaises. Le cabinet de Kitchener lui intime l’ordre de coopérer avec Joffre.

 

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Témoignage d’un pilote anglais: Article dans la Série "History of the first world war" Volume 1 N° 10

 

"Dans mon journal je lis cependant que le 28 Août était porteur de plus d'espoir. Voilà ce que j'y ai noté:

28 Août - Je suis de liaison pour la journée. J'ai volé toute la journée depuis La Fère avec des messages. Le temps est lourd avec de gros orages, l'avion est détrempé et ne monte plus bien du tout.

La retraite est hâtive mais en bon ordre. Il y a beaucoup d'isolés et de la confusion sur les axes de retraite, mais on voit une discipline parfaite et l'ordre en remontant sur le front des combats, qui est en fait, difficile à déterminer parce qu'il y a de nombreux petits combats séparés se déroulant en des endroits isolés, certains tellement abandonnés que ce ne sont manifestement que de dernières résistances désespérées déjà éloignées et sans aucun espoir de retraite.

J'ai vu un régiment de cavalerie britannique écraser deux escadrons d'Uhlans qu'ils ont pris totalement au dépourvu et qu'ils ont sabré complètement. je mange n'importe quoi à n'importe quelle heure, pas encore de courrier.

Ce soir là, je n'ai eu qu'un frugal dîner de pain et de chocolat, mais j'ai eu un excellent lit dans la maison du maire. Mais, hélas, je n'ai pas eu de repos, car vers 2 heures du matin j'ai été réveillé par des tirs de fusil dans la rue.

Je suis sorti par le jardin derrière la maison et je suis allé à mon avion pour y rester jusqu'à l'aube. Le capitaine Bonham-Carter est arrivé et nous sommes partis faire une reconnaissance au plus tôt, nous sentant bien plus en sécurité une fois en l'air. Ce soir là nous nous sommes posés sur le champ de courses à Compiègne, quel régal après les champs qui nous ont servi d'aérodromes.

J'ai passé ma matinée du 28 à bricoler un nouveau type de bombe à essence sur mon Henri Farman et l'après midi , avec Penn Gaskell, nous sommes allés l'essayer. Nous avons largué des bombes des deux côtés de la route au nord de St Quentin où nous avons rencontré beaucoup de véhicules allemands, revenant 10 minutes plus tard, nous les avons trouvé en mouvement vers le sud, nous sommes alors descendus très bas et nous avons suivi la route.

Nous sommes parvenus à placer notre troisième bombe sur un camion qui a pris feu et est allé au fossé, celui qui le suivait a pris feu également, et ils brûlaient très fort quand nous les avons perdu de vue. Ce n'était pas une grosse perte pour l'armée allemande, mais nous étions très satisfaits de nous mêmes quand nous sommes rentrés.

Le même soir un avion allemand a largué trois bombes sur notre aérodrome, dont une tout près de notre convoi routier, mais heureusement elle n'a pas explosé. Nous avons couru chercher les éclats des bombes en guis de souvenirs et nous avons constaté qu'elles étaient pleines de billes de shrapnell.

Je ne me souviens plus si l'avion était un Albatros que Spratt a descendu. Il volait sur un Sopwith Tabloïd et obligea l'adversaire à se poser en tournant autour et en faisant mine de l'attaquer. en fait, il n'avait plus de munitions, mais le bluff a réussi et les allemands furent faits prisonniers.

Le 30 Août nous fîmes encore un pas en arrière pour nous poser à Senlis. L'arrêt à Senlis ne fut pas long, car le soir même nous sommes allés à Juilly où nous eûmes un moment d'émotion que les anciens ne sont pas prêt d'oublier.

Nous sommes restés sur pied toute la nuit, improvisant une sorte de barrage autour du champ ou étaient parqués nos avions, suite à la rumeur sur l'existence d'une formation importante d'Uhlans dans les bois environnants. Il a même été envisagé que nous décollions avec nos avions dans le noir, ce qui aurait été une grande première si on l'avait fait parce que le vol de nuit n'existait guère à l'époque.

toutefois, avec l'aide d'un escadron de l'Irish Light Horse nous avons veillé toute la nuit. Il y a bien eu de fausses alertes, mais les seuls envahisseurs de notre aérodrome cette nuit là ne furent que des réfugiés, fuyant la zone des combats.

Nous décollâmes avant l'aube pour aller nous poser plus au sud (ndt: de la Marne) quelques uns de nos avions allant à Serris, (aujourd'hui Eurodisney) un petit village pas loin de Paris, les autres allant à Pezarches.

En fait, nous ne partions pas trop tôt: un Henri Farman du 3éme Squadron qui a eu des problèmes de moteur a dû être abandonné et brûlé, mais les mécaniciens avaient ordre de démonter le moteur. a peine l'avaient-ils chargé sur une charrette, qu'ils partirent aussitôt, les balles allemandes leur sifflant aux oreilles.

Comme à l'accoutumée, les allemands avaient repéré notre terrain à Serris et nous ont rendu visite. Ils avaient un flair extraordinaire pour trouver où nous étions à peine arrivés, aussi, nous n'étions pas surpris de les voir là. Norman Spratt décolla pour en faire voir à ceux qui troublaient notre repos et parvint à tirer dessus au revolver de très près, mais apparemment sans lui faire de mal.

Désespéré il atterrit et attacha une grenade au bout d'un long câble: sa brillante idée était de voler au dessus du boche et de toucher son hélice avec la grenade, mais j'étais très sceptique sur les chances qu'il aurait d'en descendre un de cette manière, je ne pense pas qu'il y soit arrivé.

Gordon Bell sur son Bristol Scout est un autre pilote qui s'est distingué pendant la Grande Retraite. Comme Spratt, il volait sur un avion qui était fragile du train d'atterrissage et j'admirais toujours comment ces deux pilotes décollaient et atterrissaient sur de petits champs irréguliers sans endommager leurs appareils.

Mais il a été blessé peu après et dût rentrer en angleterre. Il avait reçu une balle dans le moteur qui l'obligea à descendre là où il était, et à finir dans un arbre. mais il fut heureusement éjecté et s'en tira avec quelques bleus. Revenu à lui même, il constata qu'il avait été blessé au genou par balle.

Compte tenu de son trajet, il avait certainement été touché par des troupes de chez nous ou des français. Combien de fantassins ne peuvent résister à la tentation de tirer sur un avion sans s'inquiéter de sa nationalité. Plus d'un aviateur a eu ainsi son baptême du feu de la part des siens.

Giordon Bell avait un grand sens de l'humour et bégayait lorsqu'il était énervé. Ce jour là un officier d'Etat-Major arriva au galop et lui demanda s'il avait eu un accident Bell lui expliqua en bégayant et en jurant beaucoup qu'il atterrissait toujours comme ça…"

 

 

Coté allemand:

 

von Kluck confirme qu’il a rejeté complètement l’adversaire au-delà de l’Avre. La Ie armée a conversé en direction de l’Oise et se portera au-delà de Compiègne et Noyon pour exploiter les succès de la IIe armée.

 

Moltke est tranquilisé pour son aile droite mais est convaincu que les trois armées du centre exécutent une contre-offensive générale dont le but est de battre les forces allemandes qui ont franchi la Meuse. Il faut à tout prix éviter un échec au kronprinz. La IVe armée est invitée à agir en direction du sud sinon la Ve armée ne pourra pas passer la Meuse.

 

 

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Moltke adresse une message radio à von Hausen et au duc de Wurtemberg : "il est de toute nécessité que les IIIe et IVe armées continuent à se porter en avant sans arrêt car la Ve armée est engagée dans un dur combat pour franchir la Meuse".

 

En fait, l’attaque française de Sarrail, de Langle et Foch n’était qu’une manoeuvre de retardement.

 

Ie armée allemande : abandon du plan Schlieffen

 

Von Kluck reçoit un message radio de l’O.H.L. « les mouvements entamés par la Ie armée correspondent aux intentions de l’O.H.L. »

 

La direction de progression de l’armée est à présent vers Compiègne et Meaux. Il n’est plus question d’enlever Paris, mais de mettre hors de cause la Ve armée française. Von Kluck ne cesse de stimuler les C.A. de gauche.

 

Il ordonne à 14h à ses trois C.A. de gauche (9e, 3e et 4e) de "dépasser leurs objectifs de la journée et de pousser aussi loin que possible en direction de Verberie et Soissons pour atteindre encore l’ennemi en retraite".

 

L’armée se rue vers le sud : le 3e C.A. aborde l’Aisne inférieure à Attichy, Vic ; le 9e C.A. à Vezaponin ; la cavalerie de von Marwitz passe l’Oise pour couper la ligne de retraite de la Ve armée. Ce plan échoue de peu, car Lanrezac fait retraiter son armée à marches forcées.

 

 

 

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Le soir, l’armée allemande est sur l’Aisne à l’ouest de Soissons. Sa gauche a parcouru une distance de 50 km, un record. L’avance de la Ie armée par rapport à la IIe s’est encore accentuée. Le Q.G. de l’armée se déplace de Péronne à Noyon.

 

Pour von Kluck, la situation est lumineuse : l’armée anglaise s’étant dérobée, il s’agit de saisir l’aile gauche de la Ve armée française. C’est cette aile qui va l’attirer vers le sud-est.

 

Il décide de marcher le 31 non à l’est sur La Fère - Laon où il risquerait d’arriver trop tard, mais au sud-est, sur l’Oise, de Noyon à Compiègne. Il pense ainsi "exploiter le succès de la IIe armée en exécutant une poursuite débordante et en essayant, par des marches extraordinaires, de saisir de flanc les forces françaises qui se replient devant la IIe armée".

 

La Ie armée commence à converger vers le sud-est. Le plan Schlieffen est vraiment abandonné.

 

Témoignage de Von Kulh

 

L'état-major de la 1re armée s'était transporté le 31 à midi à Lassigny. Les renseignements d'aviation parvenus au cours de la matinée avaient montré que la région de l'Oise, entre Noyon, Chauny, Coucy le Château, Carlepont, était libre d'ennemis, mais que par contre de fortes colonnes étaient en marche de Vic vers le sud (environ un corps d'armée) et de Compiègne sur Verberie (environ une division), toutes deux vraisemblablement anglaises, pendant qu'une colonne marchant de Coucy le Château sur Soissons était visiblement française.

Ordre fut par suite donné aux corps d'armée à Lassigny, à deux heures de l'après-midi, de pousser aussi loin que possible en direction de Soissons-Verberie, pour atteindre encore l'ennemi en retraite. Des éléments de cavalerie appuyés par de l'artillerie et de l'infanterie sur voitures devaient être poussés en avant. Le 1er C. C. fut invité à se porter sur Soissons, le 2e C. C. reçut pour direction Villers Cotterêts.

Le Q. G. de l'armée fut transféré dans l'après-midi à Noyon. L'armée atteignit dans la soirée avec les têtes de colonnes de son aile gauche (1/2 du IXe C. A. et IIIe C. A.) Vezaponin, au nord-ouest de Soissons, Vic sur Aisne, Attichy et, avec son aile droite, Mareuil Lamotte-Maignelay ;le IVe C. B. vint jusqu'à Ailly.

Les troupes de l'aile gauche accomplirent une étape de plus de 50 kilomètres. Si l'on songe que depuis le déclenchement du mouvement en avant l'armée avait marché et combattu sans un jour de repos, cette performance de marche du 31 doit être qualifiée d'étonnante. L'idée que l'aile ennemie devait être atteinte et battue était vivante dans la troupe.

Pour la 2è armée, Von Bulow, d'après mes notes il déclara qu'après la bataille de Saint-Quentin la 2e armée épuisée n'avait pas pu poursuivre, qu'elle avait l'intention de se mettre en marche le 1er septembre, mais qu'elle voulait auparavant attaquer La Fère.

J'insistai sur le fait " que ces fortifications étaient sans valeur et que la place n'était peut-être même pas armée ; que la 2e armée serait retardée et resterait en arrière; que les Français se repliaient avec leur gauche par Soissons, les Anglais de la ligne de l'Oise Noyon-Verberie vers le sud, et que nous n'atteindrions plus les Français ".

Nous ne pûmes pas donner satisfaction au désir de la 2e armée de soutenir l'attaque de La Fère avec l'artillerie lourde de nos IXe et IIIe C. A.; cette mesure nous aurait privés pendant trop longtemps de notre artillerie dont nous avions un besoin pressant pour les combats imminents ; nous estimions qu'il était inutile d'exécuter une attaque d'artillerie contre La Fère.

 

IIe armée allemande

 

von Bülow donne un jour de repos à son armée. Comme la Ie armée continue à progresser, le décalage s’accentue entre les deux armées.

 

A 18h15, il envoie l’appel télégraphique suivant : "Ennemi battu. En vue exploitation complète du succès, il est instamment désirable que la Ie armée converse face à La Fère - Laon" (vers l’est).

 

Témoignage de von bulow:

 

Le 31 août les troupes de la 2e armée furent disposées pour l'attaque de La Fère, savoir :

le VIIe C. A. avec les obusiers lourds du Xe C. R. contre le front nord-ouest, le Xe C. R., avec les obusiers lourds du Xe corps et de la garde contre le front nord-est.

Le VIIe C. A. et le Xe C. R. poussèrent, dans le courant de la journée du 31 août, contre La Fère, des détachements d'infanterie sous la protection desquels des officiers d'artillerie et du génie procédèrent à la reconnaissance des ouvrages de la place. Le 1er C. C. traversa l'Oise le 31, de grand matin, pour empêcher l'ennemi de se dérober dans la direction de Laon. Dans la 1re armée, la même mission fut confiée :

Au IXe C. A. (moins la 17e D. I.) dirigé vers Coucy-le-Château par Chauny.

Au IIIe C. A. dirigé, vers Cuts par Noyon et vers Bailly par Lassigny.

La 3e armée annonçait que Givet avait capitulé le 31 août.

 

IIIe armée allemande

 

Comme la Ve armée a réussi à forcer le passage de la Meuse, l’armée continue sa route vers le sud, un moment interrompue.

 

IVe armée allemande

 

L’armée reprend sa route vers le sud.

 

Ve armée allemande

 

L’armée réussit à forcer le passage de la Meuse à Vilosnes.

 

 

à demain...

 

 

svp, un petit up ensuite, merci :jap:

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Invité guest527

Reprise du boulot :o

 

Je vais enfin pouvoir rattraper mon retard pris sur cette section :fier:

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merci les gars pour le UP :jap:

 

pollux, donnes moi ton avis sur le suivi des reportages svp ;)

 

c'est bon juluch, je vais éviter 20h maintenant car c'est pas la première fois :??:

 

BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille 1 09 1914 ( -5 jours)

 

 

1 09 1914.png

 

 

 

Vivre au front, c’est côtoyer la mort au plus près ...Partout présente, devenue banale, presque familière. Le soldat a conscience de l’imminence de sa propre fin mais il la repousse sans cesse, arguant d’une invulnérabilité fantasmatique.

Pendant cette marche en avant l’adjudant Pesnel veut obliger des soldats couchés à se lever pour avancer. D’un coup de pied, il pense être obéi, mais aucun sursaut ne répond… Il se baisse et s’aperçoit que ce ne sont plus que des cadavres. Ces soldats ont été tués pendant qu’ils tiraient à plat ventre et sont restés tels. Cela nous impressionne tout de même un peu.

 

Lettre d’un poilu en 1914.

 

 

 

Le 1er septembre 1914

 

Joffre prévoit dans ses instructions un repli vers la Seine et l’Aube. La VIe armée est placée sous les ordres de Galliéni. Ce dernier apprend que l’armée allemande a changé de direction et prête son flanc à une attaque de la part de la VIe armée. Les Anglais, pressés par l’armée de von Kluck, retraitent à marches forcées et franchissent la Marne.

 

France

 

La VIe armée, repliée de la Somme, est mise à la disposition du général Galliéni, de même que le groupe de divisions de réserve Ebener (61e et 62e D.R.) et enfin la 45e division algérienne. L’aviation du camp retranché compte neuf appareils (Blériot, Henri-Farman et Deperdussin).

 

 

 

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Le ministre de la Guerre avise Galliéni que le Gouvernement quittera Paris le lendemain 2 septembre, en lui laissant tous les pouvoirs civils et militaires.

 

G.Q.G. français

 

Joffre émet l’instruction générale n° 4, qui prévoit un repli vers la Seine et l’Aube et une attaque du centre allemand par le VIe armée. Le Q.G. doit être transféré à Bar-sur-Aube, vu l’avancée des armées allemandes.

 

Il avertit Galliéni que la Ie armée allemande a changé sa direction de marche. Elle s’oriente à présent vers le sud-est.

 

 

 

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La ligne de contact des armées est Beauvais - Verberie - Senlis -Meaux.

 

Afin de renforcer son aile gauche, Joffre ordonne à la 3e armée d’embarquer le 4e C.A. vers Paris dès le 2 septembre.

 

Il constitue dans la région d’Epernay - Dormans un 2e C.C. (général Conneau) avec les 8e et 10e divisions venues de l’est pour relier l’aile gauche de la Ve armée à l’armée anglaise. La 10e D.C. est transférée de Pont-Saint-Vincent à Epernay dans ce but.

 

IIe armée française : bataille du Grand Couronné de Nancy

 

 

 

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Ve armée française

 

Elle traverse l’Aisne et est en liaison avec le détachement de Foch.

 

Le capitaine Falgade trouve dans la sacoche d’un officier allemand blessé les ordres de mouvement de la Ie armée allemande, établissant un changement de direction vers le sud-est.

 

VIe armée française

 

L’armée, après avoir traversé l’Oise, reprend sa marche vers le sud, en se rapprochant de Paris et en occupant le front Clermont - Verberie.

 

Elle comprend :

- le 7e C.A.

- Le groupe de divisions de réserve Lamaze (55e et 56e D.R.)

- La brigade marocaine Ditte

 

soit au total 60.000 hommes, en majorité réservistes.

 

L’aviation de l’armée compte deux escadrilles de cinq avions chacune.

 

 

 

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A 23h55, le général Maunoury signale au G.Q.G. le glissement probable de la Ie armée allemande vers le sud-est et il offre de contre-attaquer vers le nord-est le lendemain. Joffre juge la situation encore trop imprécise et lui fait répondre : "Votre mission est de couvrir Paris. Mettez-vous en relations avec le Gouverneur".

 

Armée anglaise

 

 

Au sud de Compiègne, un combat se déroule avec la Ie armée allemande à Néry. Une batterie tire jusqu’à son dernier obus, son effectif est réduit à 2 hommes.

 

L’événement:

 

 

Le 31 Août, la Force expéditionnaire a continué de retraiter vers le sud-ouest, en traversant la rivière Aisne entre Soissons et Compiègne , avec une arrière-garde fournies par les brigades de la division de cavalerie .

 

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La marche de la journée a été écourtée par le temps chaud, qui épuisait l'infanterie déjà fatiguée, et ils s'arrêtèrent pour la nuit, juste au sud de l'Aisne. Le Ier Corps bivouaque au nord de la forêt autour de Villers-Cotterêts , avec le Corps II à leur sud-ouest à Crépy-en-Valois , et le Corps III plus à l'ouest autour de Verberie .

Cela a laissé un écart d'environ 8 km entre le II et III Corps, qui a été comblé par la 1ère brigade de cavalerie , stationné dans le village de Néry . La brigade avait passé la journée en éclaireur pour l'avant-garde allemande au nord-ouest de Compiègne, et ne pu atteindre son aire de repos jusqu'au crépuscule, autour de 20h30.

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Le plan britannique pour le lendemain était une marche de 30 à 40 km vers le sud sur une nouvelle ligne de défense, et qui appelé à un départ anticipé de leurs aires de repos; les arrière-gardes de corps III devaient passer à travers Néry de 6 heures du matin, village qui auraient déjà été libérés par la cavalerie.

Cependant, la plupart des unités ont atteint leurs stations nuit assez tard le 31, et aussi, le général Pulteney , le commandant du corps, commande un départ plus tard.

 

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Derrière les forces britanniques en retraite, la 1ère armée allemande sur l'aile droite avait commencé à osciller vers le sud, pour traverser la rivière Oise près de Compiègne, dans le but de couper la retraite des Français de la Ve armée et isoler Paris .

Sur l'après-midi du 31 Août, la 5ème Division a été identifié à environ 13 km au nord-ouest de Compiègne et cap vers le sud, tandis que les grandes divisions de cavalerie de l'armée traversé l'Oise au nord de Compiègne à la même époque.

Les unités allemandes étaient sur une marche forcée , ordonné à reconnaître en direction de Paris avec toute la célérité possible, et avait commencé à se déplacer à 4 heures ce matin.

 

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Nombreux sont ceux qui continuent à travers la nuit suivante; certains prisonniers à Néry dit qu'ils avaient voyagé depuis vingt-six heures sans sommeil.

Le premier contact entre les armées ce soir-là, juste après la tombée du jour, quand la 2ème Royal Welsh Fusiliers du III Corps rencontré une patrouille de la 8 Husaren-Regiment, de la 9e division de cavalerie allemande, sur le flanc ouest extrême de la force britannique.

Du côté britannique, la 1ère brigade de cavalerie qui a bivouaqué à Néry est composée de trois régiments de cavalerie sous le commandement du brigadier-général Sir Charles Briggs.

 

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D’une force nominale de 549 hommes en trois escadrons, avec deux mitrailleuses Vickers ; Ils ont été soutenus par le L Batterie de la Royal Horse Artillery , [qui a eu une force nominale de 205 hommes avec six canons 13-pounder .

Les deux unités faisaient partie de la division de cavalerie de l'armée expéditionnaire, et ont vu l'action tout au long de la grande retraite, y compris la lutte contre la bataille de Mons et la bataille du Cateau , et étaient encore près de la taille des établissements de départ.

Les forces allemandes ont placé sur leur flanc sud cinq divisions de cavalerie. L’une d’elle, la 4e division de cavalerie , avaient traversé l'Oise dans les derniers heures du 31 Août et se sont déplacé vers Néry, apparemment pas au courant de la présence des forces britanniques dans la région.

Commandée par le général Otto von Garnier , la division se composait de 722 hommes du régiments de cavalerie en trois brigades, avec un bataillon d'artillerie divisionnaire de douze canons, une batterie de six mitrailleuses et deux Jäger (infanterie légère) bataillons , chacune avec six autres mitrailleuses;

 

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l'effectif total était d'environ 5200 hommes.

Néry est situé dans une vallée orientée nord-sud autour d'une petite rivière, qui se jette dans une rivière au nord; il est dominé par l'est et à l'ouest par de hautes falaises. Le principal point de repère était une usine de sucre, juste au sud du village, où L batterie ont été cantonnés.

les régiments de cavalerie ont été postés dans et autour du village proprement dit. L'aube du 1er Septembre est venu avec un épais brouillard se trouvant dans la vallée; la force avait été réveillé et préparé pour un déménagement à 04h30, mais en raison de la visibilité, il a été décidé d'attendre une heure et demie de plus que la brume parte.

 

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A 05h25, une patrouille de la 11e hussards , qui avaient été envoyés vers le sud-est, a rencontré une force de cavalerie ennemie et s’est échappé au village; le régiment a rapidement pris des positions défensives à pied le long de la bordure orientale du village, bien que le commandant de la 5e Dragoon Guards a refusé de croire qu'une attaque était imminente.

À 05h40, le feu commença depuis les hauteurs surplombant le village de l'est, soutenue par des mitrailleuses et de l'artillerie légère. [Ce fut l'avant-garde de la 4e division de cavalerie, qui avait été surpris de rencontrer une force britannique, et a signalé qu'il avait de façon inattendue "était entouré par des forces hostiles considérables".

 

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Cependant, le commandant, le général von Garnier, jaugé la situation et rapidement ordonné une attaque sur le village.

Les effets des tirs depuis les hauteurs étaient dramatique; les chevaux sans cavaliers du 2e Dragoon Guards ont pris peur et boulonnés sur la route vers le nord, tandis que l'artillerie a été immobilisé et contraint de rester dans la ligne de tir.

 

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L'une des premières victimes était le commandant de la batterie, le major Sclater-Booth, qui a été tué quand il a couru vers les canons; le second commandant de la batterie, le capitaine Bradbury , a pris en charge, et a réussi à placer trois canons dans des positions de tir, face à douze canons de campagne sur la crête à l'est.

Deux ont été rapidement détruit, n'en laissant qu'un seul, sous la direction du capitaine Bradbury assisté par le sergent Nelson et trois autres hommes. Elle a gardé un feu nourri, attirant l'attention de l'artillerie allemande loin de la cavalerie, jusqu'à ce que ses munitions furent presque épuisées;

 

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Bradbury a été touché par un obus, tout en essayant d'aller chercher plus de munitions, et mortellement blessé. Le canon continue à tirer avec Nelson et le sergent-major Dorrell , mais finalement se tut un moment avant 8h du matin, à l'arrivée des renforts.

 

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Alors que Bradbury a gardé le canon dans l'action, les hommes des régiments de cavalerie avaient déménagé en position, à pied, le long de la bordure orientale du village pour empêcher une attaque de la cavalerie allemande.

A 6h du matin, deux escadrons du 5e Dragoon Guards ont été envoyés au nord pour tenter de déborder les attaquants, une boucle autour de l'Est et en appuyant pour les maintenir en place.

Au moment où le canon de Bradbury arrête le tir, les premiers renforts de corps III étaient arrivés; la 4e Brigade de Cavalerie avec batterie, et deux bataillons d'infanterie

 

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La batterie a commencé à tirer directement sur ​​les canons allemands, comme les mitrailleuses du 1er régiment du Middlesex ; les chevaux allemands a eu de lourdes pertes, d’où l'artillerie a dû être abandonné huit canons faute de chevaux pour les tirer.

Un escadron du 11e régiment de hussards traversé poursuit les Allemands en retraite sur un mile, et feront 78 prisonniers de la division allemande.

Pendant la bataille, la cavalerie allemande était près d’envahir une partie de l'artillerie britannique, mais des renforts ont été en mesure de stopper l'attaque allemande

Les renforts ont commencé à envelopper le flanc nord de la 4e division

A 9h00 Garnier a entendu les rapports que Crépy et Béthisy ont été occupés et ont rompu l'engagement de rallier l'est de Néry, ayant perdu une batterie d'artillerie. La division est alors déplacé vers le sud via Rocquemont à Rozières.

 

 

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L’armée anglaise se trouve à une journée de marche plus au sud par rapport à la Ve armée française.

 

 

 

Kitchener rencontre French à Paris et lui ordonne de coopérer avec l’armée française.

 

Les Anglais se retirent vers Senlis - Crépy-en-Valois - La Ferté-Milon.

 

 

 

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cote allemand

 

Moltke prescrit à von Hausen de poursuivre son attaque en direction du sud-est.

 

 

A 14h30, von Moltke transmet à von Bülow le message suivant :

 

« IIIe, IVe et Ve armées engagées dans de durs combats contre forces supérieures. Aile droite de la IIIe armée près de Château-Porcien sur l’Aisne. Il est urgent d’orienter de ce côté aile gauche de la IIe armée en faisant si possible entrer cavalerie en action aujourd’hui même. Une division cavalerie ennemie reconnue à l’ouest de Château-Porcien ».

 

La situation de la gauche et du centre de la masse allemande n’est pas aussi critique que l’indique ce message. La Ve armée force le passage de la Meuse entre Consenvoye et Dun, mais la IVe armée avance presque sans combattre et la IIIe armée, au sud de l’Aisne, se heurte à des effectifs notablement inférieurs aux siens.

 

 

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von Hausen fait savoir qu’en fin de journée il s’est heurté à un ennemi qui s’est retranché dans une position organisée derrière la coupure de l’Aisne et qu’il ne pourra vraisemblablement attaquer que le 2 septembre.Il n’est plus question de séparer l’armée de Foch de celle de Franchet d’Esperey.

 

L’armée du kronprinz se trouve en situation difficile et Moltke veut absolument lui éviter un échec. Il faut pousser la IVe armée en avant et la faire appuyer par la IIIe.

 

Pour ce faire, Moltke envoie un radio à von Hausen : "Il est absolument indiqué que la IIIe armée continue immédiatement son attaque en direction du sud car le succès de la journée en dépend".

 

C’est un nouveau coup de barre à gauche.

 

 

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Ie armée allemande : à 40 km de Paris

 

La poursuite est menée avec la même énergie sans résultat. La droite de l’armée double l’étape, parcourt 50 km pour arriver en soirée sur l’Aisne, sur la ligne Verberie - Crépy-en-Valois - Villers-Cotterêts.

 

A 8h du matin, les avant-gardes des 4e, 3e et 9e C.A. doivent traverser l’Aisne et l’Oise.

 

Un combat est mené par le 2e C.A. pour s’assurer le passage de l’Oise à Verberie et Saint-Sauveur, par le 4e C.A. à Gilocourt et par le 3e C.A. à Villers-Cotterêts.

 

Le C.C. von der Marwitz surprend les Anglais à Néry, puis subit de lourdes pertes dans la région de Rosières (au nord de Nanteuil-le-Haudouin, là précisément où arriveront les taxis de la Marne).

 

 

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Vers 11h du matin, les colonnes françaises se retirent sur la Marne.

 

 

Témoignage de Von Kulh

 

 

L’ordre d’opérations pour le 2 septembre prescrit au gros de l’armée de franchir à 8 h la ligne jalonnée par Verberie et Villers-Cotterêts, tandis que qu’à gauche le 9e C.A. se mettre en route dès 3 h pour tourner l’aile droite britannique par l’est de la forêt de Villers-Cotterêts. La 4e C.A.R. quittera sa position en échelon pour se remettre en ligne avec les autres C.A.

En voulant encercler l’adversaire, von Kluck a dévié la marche de son armée de 45 degrés vers l’est.

A 20h, on apporte au Q.G. de la Ie armée des papiers trouvés sur un cycliste anglais. Il s’agit de l’ordre de satationnement du 1e C.A. : celuic- se trouve à 12 km au sud de Crépy-en-Valois. Il paraît possible à von Kluck de les atteindre et dès 20h, il donne l’ordre d’armée suivant :

"La Ie armée attaquera les Anglais demain 2 septembre dans le dispositif suivant de la droite à la gauche : 4e C.A.R, 2e, 4e, 3e et 9e C.A. Franchissement de la ligne Verberie - Villers-Cotterêts à 8h. Les deux corps d’aile partiront de façon à envelopper l’armée anglaise. Le C.C. von der Marwitz éclairera vers le front nord de Paris".

Le 1er au soir il fallut rendre compte à la Direction suprême que l'armée n'était plus parvenue à atteindre l'aile gauche française et qu'elle avait l'intention de se former le 2 sur la ligne Verberie-La Ferté Milon pour être prête à un emploi ultérieur.

D'après mes notes de cette journée la situation était jugée de la façon suivante à l'état-major de la 1re armée : " Dans la région Douai-Cambrai-Amiens il n'y a plus de danger; l'ennemi y a été dispersé; il n'est plus guère possible d'atteindre encore les Français ; ils ont échappé sans être poursuivis; il est également difficile de rattraper les Anglais.

Continuer à marcher dans la direction jusqu'alors suivie est chose impossible, car l'aile droite serait menacée par Paris. Il est par suite nécessaire de s'arrêter pour pouvoir grouper l'armée en vue des mouvements ultérieurs, que nous soyons chargés de marcher soit encore vers le sud en nous couvrant face à Paris, soit vers la Basse-Seine en aval de Paris. Si nous continuons à marcher vers le sud et que les Français défendent la Marne il faudra s'attendre certainement à une attaque de flanc débouchant de Paris ".

C'est ainsi qu'on en vint à la décision de ne serrer tout d'abord, le 2 septembre, que jusqu'à la ligne Rully (sud de Verberie) - Crépy-en-Valois-La-Ferté Milon-Neuilly-Saint Front. L'épuisement des troupes rendait un arrêt extrêmement urgent, la cavalerie d'armée n'avançait plus qu'avec peine. A 8 heures du soir le colonel-général von Kluck avait déjà pris une décision dans ce sens, quand l'officier de liaison du IIIe C.A. apporta des ordres anglais trouvés sur un cycliste.

Il s'agissait de l'ordre stationnement du 1er C. A. anglais. Il en résultait que l'armée anglaise tout entière était encore en face de nous et toute proche et qu'elle avait eu l'intention de passer au repos à midi au sud de la ligne La Ferté Milon-Crépy en Valois- Verberie. Les 1re, 2e, 3e et 5e divisions, le 3e C. A., les 3e et 5e brigades de cavalerie étaient mentionnées dans l'ordre (En fait les Anglais se trouvaient le 1er septembre au soir sur la ligne La Ferté-Milon-Betz-Nanteuil le Haudouin. Malgré tout son épuisement il fallait encore une fois porter l'armée à l'attaque tant qu'il y avait une chance d'atteindre l'ennemi.

A peine la décision était-elle prise et le nouvel ordre en tours de rédaction qu'on capta un radiogramme disant que la 2e armée obliquait vers le sud pour " se porter en hâte au secours de la 3e armée ". L'expression sonnait mal, la situation de la 3e armée devait être critique. La 1re armée devait-elle rester sur place et attendre que la situation fût éclaircie aux 2e et 3e armées ? Il n'était pas impossible que la situation prît une mauvaise tournure à ces armées.

Nous devions donc être en situation d'intervenir, c'est-à-dire avoir toute liberté de mouvement. Cela ne nous semblait pas assuré en restant sur place et en nous couvrant face aux Anglais. Il fallait les refouler. La décision d'attaquer fut donc maintenue, même quand d'autres radios captés annoncèrent que l'ennemi était en retraite devant la 3e armée. Il n'était pas possible de voir clair d'après ces radios confus.

 

 

 

IIe armée allemande

 

La cavalerie se trouve entre le massif de Villers-Cotterêts et Soissons. Au reçu du message de l’O.H.L. (voir ci-dessus), von Bülow s’empresse d’obtempérer. Le 1e C.C., depuis le matin en route vers Soissons, se trouve trop loin pour intervenir, mais la Garde et le 10e C.A. sont détournés de leurs objectifs vers le sud-est par Sissonne et Marchais, précédés de cyclistes et d’infanterie transportée par camions. Peu après, la IIIe armée signale qu’elle n’a plus besoin d’aide. La gauche de la IIe armée reprend la direction du sud.

 

L’armée fournit un gros effort en atteignant le cours de l’Aisne tard dans la soirée.

 

IIIe armée allemande

 

L’armée se trouve au sud de l’Aisne et se heurte à des effectifs français inférieurs aux siens.

 

Ve armée allemande

 

L’armée force le passage de la Meuse entre Consenvoye et Dun, et éprouve la plus grande peine à gravir les pentes donnant accès du fleuve au plateau de Montfaucon.

 

VIIe armée allemande

 

L’armée perd la 13e C.A., transporté à Buzancy. En compensation, elle reçoit des divisions d’ersatz, une division de réserve et le 14e C.A.R. qui se trouve vers Provenchères - Sainte-Marie-aux-Mines.

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peut être pas de reportage se soir

 

 

tout mon travail vient de se perdre cause problème FA, je dois refaire le montage ;)

:(

 

Perso, quand je fais un montage assez long, je le fais d'abord sur Word, et après, copié/collé 'en n'oubliant pas de sauvegarder Word régulièrement arkiel.gif.9a0b995f298b5324278bb58c3326dda0.gif )

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tu as raison sierra, je fais pareil (sur atlantis nova) mais là, j'avais rajouté un autre fait de guerre sur la lancée du montage....

 

c'était de l'imprévu, la bataille de villers-coterêts, pas trop grave quand même

 

je connaissais pas cette petite bataille de néry, je ferai un petit rajout se soir, j'ai pas pu hier

 

bonne journée à tous

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille, 2 09 1914 ( - 4 jours)

 

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Je lègue à mon fils André quand il aura 20 ans, ma bague, ma montre, ma chaîne, mes fusils, mes briquets et à ma fille Huguette : mon épingle perle, ma bourse en argent.

Je leur laisse à tous les deux le souvenir d’un père qui les a beaucoup aimés, qui s’est fait tuer en brave pour la patrie.

Je te laisse à toi le souvenir de neuf belles années passées ensemble et tous les baisers que je t’ai envoyés au dernier moment.

 

Lettre d’un poilu, tué le 13 juillet 1915 à l’âge de 33 ans.

 

 

 

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La VIe armée française reçoit en renfort le 4e C.A. L’armée de von Kluck ne réussit pas à accrocher l’armée anglaise mais s’empare de ponts encore intacts sur la Marne. von Kluck feint d’ignorer l’ordre de l’O.H.L. qui lui prescrit de se tenir en échelon refusé pour couvrir l’aile droite des armées allemandes.

 

Le gouvernement français quitte Paris pour Bordeaux.

 

Joffre reçoit le commandement de l’armée de Paris. Il ordonne le transfert du reste du 9e C.A. pour renforcer son aile gauche.

 

Le 4e C.A. (IIIe armée) s’embarque à Sainte-Menehould pour être rattaché à la VIe armée et débarqué à Pantin et Le Bourget.

 

 

 

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L’instruction générale n° 4 dessine le cadre de la situation stratégique : pour éviter que la Ve armée se fasse envelopper, elle doit gagner du champ, au prix de l’abandon d’une partie du territoire national. Les armées pivoteront autour du point fixe de Verdun et seront amenées sur la ligne Pont-sur-Yonne - Nogent-sur-Seine - Arcis-sur-Aube - Bar-le-Duc.

 

Joffre demande au ministre et obtient que le camp retranché de Paris soit placé sous son commandement.

 

IIe armée française

 

Bataille du Grand Couronné de Nancy (reportage plus tard)

 

 

 

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IIIe armée française

 

Livre un combat acharné avec la Ve armée allemande (Kronprinz) dans la forêt de l’Argonne.

 

 

 

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Ve armée française

 

L’armée se trouve dans la région de Fère-en-Tardenois - Reims.

 

En survolant l’Oise dans un avion piloté par le sergent Louis Breguet, le lieutenant aviateur Watteau a l’impression d’un énorme serpent gris traversant Verberie suit la vallée de l’Automne, qui conduit vers le sud-est.

 

 

témoignage:

 

 

Saint Souplet.

Départ 8 heures. Retour 10h 10. Altitude 1’950 mètres.

Détail de la reconnaissance :

Départ à 8 heures par temps très beau. Je suis la route Gonesse, Dammartin, Manteuil, pensant y retrouver les avant-gardes allemandes signalées la veille comme s'étant arrêtées à hauteur de Nanteuil le Haudouin.

A mon grand étonnement, je ne vois absolument personne sur cette route. A Manteuil premières troupes allemandes. Elles ont dépassé le village, mais près de la route de Bregy - Meaux. Les éclaireurs de pointe sont vers Senneviere. Encombrement dans le village où une colonne est arrêtée pour laisser passer celles qui s'engagent sur la route de Senneviere.

Sur les routes Manteuil - Crepy, Manteuil - Levignen, gros encombrement. Troupes au repos. Parcs de toutes sortes. Il semble qu'il y ait embouteillage; à Levignen, autre colonne dont la tête s'engage à Betz.

La vallée de l'Ourcq étant donnée à une autre reconnaissance je reviens par le même chemin et vérifie mes premières constatations.

Je reviens atterrir à Tremblay les Gonesses, P C du Q G de la VIème armée.

En descendant d'avion, je dis à mon observateur: « Vous avez vu c'est curieux », voulant lui signaler par là ce qu'il y avait de curieux à voir l'armée allemande changer de direction. Il me répond: « Je vais faire mon rapport ».

Les autres avions Farman étant encore à Ecouen, le capitaine Bellenger leur envoie l'ordre d'aller bombarder les rassemblements ennemis entre Nanteuil - Vaumoise, puis vient sur le terrain et me parle de ces rassemblements. Je lui dis alors que ce qu'il y a de plus intéressant c'est ce changement de direction des armées ennemies.

Il me répond étonné que le lieutenant Hugel ne lui en a pas parlé. Je lui donne alors tous les détails et vais avec lui les donner au commandant d'artillerie Dutilleul.

Cinq autres reconnaissances (2 Rep et 3 Farman) furent envoyées dans l'après-midi pour vérifier ce fait qui fut reconnu exact.

Le soir toute l'escadrille rejoint Vincennes ainsi que l'escadrille Rep 15. »

 

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VIe armée française

 

Livre des combats avec l’avant-garde de l’armée von Kluck près de Senlis. La VIe armée est incorporée dans les armées de Paris, commandées par Galliéni. Elle comprend les 55e , 56e et 63e divisions de réserve, la 14e D.I. et la brigade marocaine (général Ditte). Son dispositif est orienté vers le nord (vers les forêts d’Ermenonville et de Chantilly). Galliéni renforce l’armée en lui adjoignant une brigade de cavalerie (général Gillet), couvrant la droite de l’armée.

 

Les reconnaissances signalent la marche de fortes colonnes partant de la région à l’est de la forêt d’Ermenonville et se dirigeant vers la Marne en amont de Meaux.

 

Témoignage d’aviateur:

 

Les prémices relevées par l’aviation

 

Le capitaine Bellenger, commandant l'aviation de la VIème armée du général Maunoury et qui dispose de deux escadrilles (REP 15 et MF 16) décèle, dès le 2 septembre, le changement de direction de l'armée de Von Kluck.

Mais le commandant du 2ème bureau, qui possède, depuis le 27 août grâce à nos services secrets, les ordres donnés à Von Kluck, ne veut pas croire les rapports qu'on lui fait.

De son coté le Chef d'Escadron Charet, Directeur des Services de l'Aéronautique du Camp retranché de Paris envoie en reconnaissances des observateurs et des pilotes sur les appareils dont il dispose et qu’il tente de constituer en escadrilles cohérentes.

Les aviateurs confirment le mouvement le 3 septembre: une reconnaissance du Lieutenant de Ruppière (avion de la 6ème Armée) distingue des éléments allemands en colonne sur la route Senlis-Orry-la-Ville et des éléments d'infanterie et de l'artillerie dans le village d'Orry-la-Ville. Bellenger ne peut convaincre ni le commandant du 2ème bureau, ni le chef d'état-major; il a plus d'échos auprès des officiers de liaison du général Gallieni et du général britannique French qui avertissent leur chef.

Ce n'est que le 4 à midi que Gallieni, voyant confirmées les observations de Breguet, donne des ordres à Maunoury pour se tenir prêt à marcher à l'est.

« « Le 2 septembre, je m'installe au nord d'Écouen, près du P. C. de l'armée. Mes reconnaissances montrent de façon évidente que le gros des Allemands a franchi l'Oise à Verberie et en amont, en direction du sud-est, mais, en fin de marche, leurs têtes de colonne sont orientées au sud, vers Paris.

Le commandant D., qui connaît par le G. Q. G. la directive du 27 août dirigeant Kluck vers la basse Seine, refuse de me croire et m'ordonne d'explorer la zone à l'ouest de l'Oise (Mantes-Beauvais), où il est sûr que se trouvent les Allemands ...

Le 3 au matin, en dépit de cette affirmation, renouvelée par le 2ème bureau, je persiste à doubler les reconnaissances demandées par d'autres lancées vers l'est. La REP 15 me rend compte qu'une colonne allemande, venant de Senlis, arrive à Orry-la-Ville, mais la MF 16 me confirme que les colonnes de Kluck filent vers le sud-est et que les routes allant de Crépy-en-Valois et de Senlis vers Nanteuil-le-Haudouin et à l'est sont encombrées de troupes et de parcs.

Il ne peut plus être question d'une attaque sérieuse sur Paris. Je saute en auto avec mes équipages chez D. [dutilleux], qui, une fois de plus, se refuse à accorder foi à leurs témoignages. Même attitude du chef d'état-major …

Estimant n'avoir pas le droit de laisser ignorer un changement si important de l'aile droite allemande, je guette en vain l'arrivée de Gallieni et de Maunoury, et offre mon information à qui veut l'entendre: c'est le cas des officiers de liaison de French et de Gallieni, qui avertissent aussitôt leurs chefs ...

Morne matinée le 4 septembre: mes équipages, découragés, exécutent sans entrain leur mission et je n'ose plus dépasser les ordres reçus. Vers midi, coup de théâtre: tout change...

Maunoury reçoit de Gallieni l'ordre de se tenir prêt à marcher à l'est, et moi celui de « reconnaître en direction de Château-Thierry ». La nouvelle épanouit le visage de mes aviateurs, qui, repartant cette fois pleins de confiance, vérifient que les avant-gardes de Kluck sont au sud de la Marne ...

La menace sur Paris est écartée et mon personnel jubile... »

 

Lieutenant-colonel Bellenger.

 

 

Armée anglaise

 

Les anglais traversent la Marne, se mettant à l’abri des poursuites par la Ie armée allemande. Des reconnaissances aériennes signalent que les Allemands ont suspendu leur mouvement vers le sud-est pour passer la Marne à La Ferté-sous-Jouarre et Château-Thierry.

 

 

 

british-artillery-during-the-advance-to-the-marne-1914.jpg

 

 

Le soir

 

- Les 3e et 5e brigades de cavalerie sont à Mauroy (sud de La Ferté-sous-Jouarre).

- La 1e C.A. est au sud de Signy-Signet.

- Le 2e C.A. est entre Ville-Mareuil et Couilly.

- Le 3e C.A. est dans la région de Saint-Germain-lès-Couilly et Chanteloup.

 

 

 

Coté allemand:

 

une grave décision

 

Moltke va prendre une des décisions les plus graves de la campagne : il transmet les intentions de la direction suprême : refouler les Français vers le sud-est et les couper de Paris. Ces ordres n’ont plus le moindre rapport avec la plan Schlieffen.

 

Comme la garnison de Paris constitue un danger potentiel, von Kluck reçoit l’ordre, pour couvrir le flanc droit des armées allemandes, de se tenir en échelon refusé, au niveau de l’arrière de la IIe armée. C’est l’abandon pur et simple de la directive du 27 août par l’O.H.L. lui-même.

 

A 21h30, Moltke imprime un nouveau changementde direction à ses armées : "L’intention de la Direction suprême est de refouler les Français en direction du sud-est en les coupant de Paris. La Ie armée suivra la IIe en échelon et assurera la couverture du flanc droit des armées".

 

Ie armée allemande : von Kluck ignore un ordre de l’O.H.L.

 

Malgré toute diligence, l’armée arrive trop tard pour accrocher l’armée britannique, qui s’est mise hors de portée en rompant de très bonne heure. En revanche, aux deux ailes, l’armée rencontre des unités françaises.

 

Le 2e C.A. et le C.C. délogent de Senlis une arrière-garde de la 56e D.R. L’armée est dans la région de Creil - Senlis - Nanteuil-le-Haudouin - La Ferté-Milon.

 

 

 

combat_creil.jpg

 

Von Kluck s’apprête à franchir l’Ourcq au nord de Neuilly-Saint-Front lorsqu’il est informé, vers 9h, par l’aviation de la présence d’importantes colonnes entre la Vesle et la Marne se dirigeant du nord au sud vers les ponts de la Marne entre Château-Thierry et Dormans. Von Quast, chef du 9e C.A., fonce vers Château-Thierry et y arrive tard dans la soirée, mais les colonnes de la Ve armée ont déjà franchi la Marne. Il s’empare, sans difficulté, du pont insuffisamment détruit, ainsi que de celui de Chézy.

 

Quand il apprend ce succès, von Kluck est enchanté et fait établir un ordre complet qui part trois quarts d’heure plus tard.

 

- Le 9e C.A. continuera son attaque contre les Français qui se replient devant la IIe armée par Fère-en-Tardenois sur Château-Thierry.

 

- Le 3e C.A. marchera au sud du 9e sur Château-Thierry. On dépêchera de la cavalerie, de l’artillerie, des mitrailleuses et de l’infanterie sur camions en avant du gros pour attaquer l’adversaire au passage de la Marne.

 

- Le 4e C.A. se portera dans la région de Crouy, en se couvrant à droite vers Paris et Meaux.

 

- Le 2e C.A. se portera dans la région de Nanteuil-le-Haudouin.

 

- Le 4e C.A.R. se portera dans la région à l’est et au nord-est de Senlis.

 

Le Q.G. de l’armée est à la Ferté-Milon.

 

Von Kluck se rend compte de sa position très avancée par rapport aux autres armées. Depuis le passage de l’Oise, il appuie de plus en plus à gauche sans tenir compte de la VIe armée ni même de l’armée britannique, ni de la IIe armée allemande. Il serre tellement du côté de cette dernière qu’il empiète sur sa zone de marche.

 

Les uhlans atteignent, au nord de Louvres, les hauteurs d’où l’on voit la tour Eiffel

 

 

 

uhlans_paris.jpg

 

 

IIe armée allemande

 

Von Bülow entreprend de se remettre à la hauteur de la Ie armée, alors qu’il a perdu une journée devant La Fère, abandonnée par les Français. Ce n’est pas facile, car l’armée de von Kluck double les étapes.

 

Elle atteint au soir la ligne sud de Soissons - Reims et occupe Laon. Son aile droite avancera le lendemain vers Château-Thierry. Elle passe la Vesle et s’arrête à 6 ou 7 km au sud de la rivière, entre Noyant et Reims.

 

La 2e division d’infanterie de la Garde est détachée inutilement pour attaquer le camp retranché de Reims, qui n’est pas défendu.

 

 

 

progression_allemands (1).jpg

 

IIIe armée allemande

 

L’armée se trouve à l’est de Reims. Elle détache inutilement la 23e division de réserve pour faire le siège de Reims, qui n’est pas défendu.

 

IVe armée allemande

 

La IVe armée prolonge la IIIe par Autry jusqu’à l’Argonne, où elle se relie à la Ve armée.

 

Elle fait face au sud-est entre la Marne et l’Aisne.

 

Ve armée allemande

 

Elle commence à investir la position fortifiée de Verdun tout en contournant la place fortifiée, en direction de Varennes et Montfaucon.

 

VIe et VIIe armées allemandes : bataille du Grand Couronné de Nancy

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