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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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Invité §pie367dg

Interessant effectivement, d'un autre côté j'imagine bien que corriger les traductions doit être fastidieux, parce-que je relis plusieurs fois certaines phrases et je

n'arrive pas à en saisir le sens

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je suis bien d'accord que parfois c'est un peu juste

 

le prochain reportage à venir se situe dans les tranchées, encore une fois, je tenais à me renseigner sur la vie en commun, j'ai quasiment rien trouvé sauf quelques lignes par-ci par-là

 

le sujet est terriblement important et nécessaire car inconnu sur nos sites français et encore des sites anglophiles

 

cela prendra donc un peu plus de temps car là, j'ai pas le droit de raté ça... pour eux

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Invité §pie367dg

La guerre dans les tranchées est la caractéristique essentielle de cette guerre non seulement en France mais également en Italie , c'est donc incontournable.

D'aprés ce que je sais beaucoup moins à l'Est.

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REPORTAGE: Propagande avec Charlot

 

charlot.jpg

 

 

 

Sir Charles Spencer Chaplin , mieux connu comme « Charlie Chaplin », était un acteur comique anglais, réalisateur et compositeur de l'époque du cinéma muet. Devenu l'une des stars les plus connues dans le monde avant la fin de la Grande Guerre; Chaplin mime le burlesque et joue la comédie visuelle pour atteindre son public.

 

Son rôle le plus célèbre est celui de "The Tramp", dont il a joué la première fois en « Kid » en 1914. Depuis cette année, il a écrit, réalisé et produit la plupart de ses films.

 

 

the tramp.jpg

 

Au début de la guerre en Europe en 1914, Charlie Chaplin devient une star de succès en raison de son « clochard ».

 

Le caractère « clochard » est rapidement devenu l’ « acte » le plus populaire dans la société Keystone du directeur Mack Sennett. Il est devenu un succès instantané.

 

 

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L'auteur Martin Sieff dans son livre « Chaplin: Une vie », écrivait en 2008 "" Chaplin n'était pas simplement "grand", il était gigantesque En 1915, il fait irruption sur un monde déchiré par la guerre lui apportant le cadeau de la comédie, du rire et du soulagement tandis que se déchire la Première Guerre mondiale puis au cours des 25 années suivantes, à travers la Grande Dépression et la montée d'Adolf Hitler, il est resté sur le travail de soulager les esprits.

 

Il est pas douteux de penser que Chaplin ,que toute autre personne n’ai jamais donné plus de divertissement, le plaisir et le soulagement à tant d'êtres humains quand ils avaient le plus besoin "

 

Au cours de la Première Guerre mondiale, Chaplin a écrit et joué dans un certain nombre de films de propagande visant à montrer à l'Amérique que cette guerre était une bonne cause.

 

En 1916, Chaplin a joué dans 'Zepped', un court film de propagande qui a été découvert en 2009.

 

 

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Lorsque les États-Unis sont entrés en guerre au printemps de 1917, Chaplin est devenu un porte-parole de Liberty Bonds avec ses amis proches, et plus tard copropriétaires, Douglas Fairbanks et Mary Pickford.

 

 

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C'est durant cette période que Chaplin a créé à ses frais et a joué dans "Le Bond", un film propagande pour le Comité de la liberté. Le film a été conçu pour aider à vendre les Liberty Bonds américains pour la cause alliée de la Première Guerre mondiale.

 

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Un autre film de propagande de Chaplin était « Shoulder Arms » qui a été publié en 1918. Le film était une comédie silencieuse régler en France pendant la Première Guerre mondiale. Le film a également co-vedette Edna Purviance et le frère aîné de Chaplin, Sydney Chaplin .

 

 

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Shoulder Arms se sont révélés être l'un des plus populaires film de Chaplin. Une chronique dans le New York Times, en date du 21 Octobre 1918 a déclaré:

 

« Drôle de l'imbécile, » était l'observation en riant d'un de ceux qui ont vu Charlie Chaplin nouveau film. bras de l'épaule, au Strand hier - et, apparemment, c'est la façon dont tout le monde se sentait. Il ont été tirés des discussions quant à savoir si la comédie de Chaplin est faible ou élevé, artistique ou brut, mais personne ne peut nier que quand il se fait passer pour un fou de cinéma, il est drôle. La plupart de ceux qui vont trouver à redire avec lui restent à rire. Ils peuvent toujours trouver à redire, mais ils vont continuer à rire ".

 

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Durant la même période, Chaplin ancien mentor et ami, DW Griffith a produit un film de propagande classique intitulé « Coeurs du Monde ». Le film a été tourné en Angleterre et le Front de l'Ouest, et a été produit à la demande du gouvernement britannique, qui souhaitait la population de l'Amérique à changer leur état ​​d'esprit neutre.

 

Lillian Gish qui a joué « The Girl » dans le film dit

 

" Coeurs du Monde connu un grand succès jusqu'à l'Armistice quand les gens ont perdu l'intérêt dans les films de guerre. Le film a enflammé le public. Sa représentation de la brutalité allemande bordé à l'absurde. Chaque fois qu'un Allemand est venu près de moi, il me battait ou m'a frappé "

 

Elle a également noté

 

"Je ne crois pas que M. Griffith s'est jamais pardonné d'avoir fait" Coeurs du Monde ... "La guerre est le méchant, » répétait-il, "pas des personnes en particulier."

 

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Poster Première Guerre mondiale , les historiens ont noté que le film de Griffith a encouragé une « haine hystérique » des Allemands qui à son tour a compliqué la suite du processus de paix

 

.

 

Malgré la position pro-alliée de Chaplin, il a souvent été critiqué par la presse britannique de ne pas rejoindre l'armée à l’époque, une controverse agite le monde médiatique:

 

Chaplin est accusé d’avoir délibérément gardé la nationalité anglaise pour éviter la mobilisation, les États-Unis venant de prendre part au conflit.

Pour prouver sa bonne foi, il passe une visite médicale, à l’issue de laquelle il est déclaré inapte. Mais il voulut tout de même y apporter sa modeste contribution en utilisant ses propres armes, à travers « Charlot soldat ». Il écrira plus tard :

 

« Au début de la Première Guerre mondiale, l’opinion publique estimait que les hostilités ne dureraient pas plus de quatre mois, que la science de la guerre moderne prélèverait un si lourd tribut de vies humaines que l’humanité exigerait la cessation d’un massacre aussi barbare. Mais nous nous trompions. Nous nous trouvâmes pris dans une avalanche de folle destruction et de boucherie sans merci qui se poursuivit quatre ans durant, à la stupéfaction de l’humanité. Nous avions provoqué une hémorragie de proportions mondiales et nous ne savions plus l’arrêter. » (Charlie Chaplin, Histoire de ma vie.)

 

 

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Chaplin part donc à la guerre sous les traits de Charlot, avec sa moustache mais sans son costume, auquel il substitue pour une fois l’uniforme militaire. Dans cet environnement martial, le personnage détonne. Le film débute dans un camp d’entraînement, où Charlot brille évidemment d’inaptitude, occasion de chorégraphies hilarantes. Épuisé, il s’endort puis se réveille dans les tranchées. Les péripéties, qui s’enchaînent à un rythme effréné, lui permettent de dépeindre l’insalubrité et le cauchemar de ces gouffres monstrueux avec humour et tendresse. Ainsi, Charlot se sert d’un fromage comme grenade, fait son lit sous un mètre d’eau sans sourciller, prend une posture héroïque pour partir au front avant de tomber d’une échelle ou se déguise en arbre pour terrasser l’ennemi… jusqu’à sauver le monde presque malgré lui, avant de se réveiller dans le camp d’entraînement du début, qu’il n’avait quitté qu’en rêve !

 

Malgré les accusations, Chaplin s'était enrôlé pour le service militaire, mais a été refusé en raison de sa taille. Contrairement à son manque de service actif, Chaplin a soulevé d'énormes sommes d'argent pour l'effort de guerre allié, ont pris part à des lecteurs d'obligations de guerre et a parlé à des rassemblements.

 

Il fut en fait le premier acteur à apparaître sur la couverture de "Time" magazine, le 6 Juillet de e 1925 , il fut l'un des fondateurs de United Artists en 1919.

 

 

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Chaplin, au cours de sa longue carrière regardera le monde passer deux fois en guerre, a fait cette observation remarquable encore vrai:

 

"J'espère que nous allons abolir la guerre et de régler tous les différends à la table de conférence. . . J'espère que nous allons abolir toutes les bombes à hydrogène et atomiques avant qu'ils ne nous suppriment d'abord "

 

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bonne lecture

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comme tu dis vrai Juluch :)

 

ce type est toute mon enfance, lui, Laurel et Hardy ;)

en faisant ce reportage, j'ai encore appris sur lui, ce qui m'a beaucoup plu :jap:

 

- dans moins de deux mois débute la première guerre mondiale, je vais donc prendre un peu d'avance en vous commentant

les premières batailles dès ce W.E

 

je voulais dire aussi à ceux qui veulent en savoir plus de mes recherches, je garde tout les dossiers et donc, je suis ok pour fournir les liens ;)

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REPORTAGE: La Prise de Liège

 

 

Les plans allemands concernant Liège

 

Les lignes de marche des Ie et IIe armées allemandes (von Kluck et von Bülow) sont les routes qui franchissent la Meuse de Maastricht à Maaseik. Dès le moment où l’Allemagne renonce à violer le territoire hollandais pour ne pas se créer un adversaire de plus, doit engager ses armées dans la zone comprise entre le Limbourg hollandais et l’Amblève.

 

Le débouché de cette zone étroite est commandé par la position fortifiée de Liège. Il est par conséquent indispensable, pour le déroulement normal du plan Schlieffen, de réduire la forteresse dans le plus bref délai.

 

 

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Le Commandement allemand compte n’avoir affaire qu’à deux régiments qui y tiennent la garnison en temps de paix.

 

Dès le 4 août, l’Etat-Major allemand peut mettre en mouvement, sous les ordres du général von Emmich, commandant du 10e C.A., l’armée de la Meuse qui comprend :

 

Soit 59.800 hommes lourdement armés d’artillerie et de mitrailleuses venant: d’Aix la chapelle, de Schewerin, de Cologne, de Halberstadt, Brandebourg, Hanovre, Cassel. L’armée de la Meuse s’adjoint le 2e C.C., 2 batteries de mortiers de 210, une escadrille d’avions et un zeppelin.

 

 

 

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Dès le troisième jour de la mobilisation, ces forces doivent franchir la frontière belge et tenter un coup de main contre Liège dès le cinquième jour. En cas d’échec, l’artillerie de gros calibre interviendra dès le onzième jour. Quand Liège sera prise, l’O.H.L. enverra l’ordre de mise en route de la masse tournante de l’armée, qui doit déferler à travers le territoire belge. La route de Liège doit être forcée au plus tard le 12e jour de la mobilisation.

 

 

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Les cinq ponts de Liège doivent tomber intacts aux mains des Allemands, de même que les quatre lignes de chemin de fer reliant en cet endroit l’Allemagne et la Belgique à la France, car le ravitaillement des armées s’effectue par chemin de fer.

 

Les forts de Liège ont été conçus par Brialmont. Ils ont pu se réaliser grâce à la persévérance du Roi Léopold II et de Beernaert. La position fortifiée de Liège comprend douze forts, six petits triangulaires et six grands pentagonaux. Ils entourent la ville à une distance de 7 à 9 km du centre. Les distances entre forts varient entre 2 et 6 km.

 

 

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Chaque fort est équipé de 2 canons vétustes de 150 pouvant tirer à 8 km un projectile de 40 kg, de 2 canons de 120, de 1 ou 2 obusiers de 210 et de 2 canons de 57 à tir rapide pour la défense rapprochée.

 

 

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Ces canons dégagent une forte fumée car ils utilisent de la poudre noire, alors que la poudre sans fumée avait été inventée.

 

Brialmont a prévu des voûtes de béton susceptibles de résister au choc et à l’explosion d’obus chargés de 60 kilos de poudres brisantes. Le béton n’est pas armé, contrairement à celui des forts français. Les forts de Verdun pourront par exemple résister aux obus de 420.

 

 

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Les forts belges ont été construits à l’époque où le béton était encore d’un usage expérimental et ne comportent qu’un seul étage, peu enfoui. Les cuirassements ne dépassent pas une épaisseur de 22 mm et peuvent résister aux obus de 210 d’un poids de 91 kilos. Or, les projectiles de 420 pèsent dix fois plus !

 

Le général Leman prend le commandement

 

 

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Le dernier jour de 1913, le lieutenant général comte de t’Serclaes de Wommerson, commandant de la position fortifiée, décède subitement. Le gouvernement belge songe à doter la place d’un gouverneur énergique et d’une réputation incontestée.

 

Leman accepte le poste et souhaite construire dans les intervalles entre les forts une ligne ininterrompue d’ouvrages d’infanterie, ligne couverte par une puissante artillerie mobile de forteresse. Mais le ministère de la guerre estime que Leman a « des visées trop hautes ». L’Etat-Major lui alloue toutefois un budget de 30.000 francs pour dégager les forts de Fléron et de Chaudfontaine.

 

Le jour de la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie, le 28 juillet, Leman fait entamer la mise en état des forts. Il fait ériger les terrassements qui doivent former trois lignes concentriques de tranchées et de redoutes dont la plus éloignée, à hauteur des forts, mesure 48 km. Tout le long de la ceinture des forts, jour et nuit, des milliers de soldats et 20.000 travailleurs civils se mettent à déblayer les champs de tir, abattre arbres et maisons, creuser des tranchées et des redoutes.

 

 

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Lundi 3 août, Leman sollicite l’autorisation de procéder aux destructions « de la première série » devant Liège. Le génie fait sauter les tunnels de Hombourg sur la voie ferrée de Verviers à Aix-la-Chapelle et de Nasproué, sur la voie de Liège à Luxembourg, ainsi que ceux de trois-ponts et de Stavelot. Les voies de chemin de fer sont coupées et des déraillements volontaires de locomotives sont provoqués dans les tunnels de Coo, de Roanne, de Remouchamps, de Verviers est et de la Sauvenière à Spa.

 

En même temps, les ponts sur la Meuse entre Liège et la frontière hollandaise, à Visé et à Argenteau, sont détruits.

 

Dans la nuit du 4 août, l’ordre est transmis de faire sauter tous les ouvrages d’art des chemins de fer de la province de Luxembourg ainsi que les ponts d’Engis, d’Ombret, d’Hermalle-sous-Huy.

 

 

Ce qui donne un effectif entre 33.000 et 35.000 hommes pour défendre un périmètre de 50 km.

 

 

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Les forces mises en œuvre par les Allemands comprennent six brigades d’infanterie, trois divisions de cavalerie, de l’artillerie et du génie, soit 59.800 hommes, 166 canons et obusiers et 200 mitrailleuses.

 

Le 4 août, ces travaux sont inachevés.

 

pour mieux comprendre la situation du lieu, une vue d'ensemble du terrain:

 

 

Liege.jpg

A suivre....

 

bonne lecture

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REPORTAGE: Prise de Liège.... secteur de Visé

 

 

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Dès le 4 août à 6 h, Leman ordonne de lancer des escadrons à la découverte de la rive droite de la Meuse. Le 2e lanciers franchit le pont sur la Meuse et continue vers le plateau de Herve. Dès 8 h, l’escadron arrête sa course à trois km de Herve.

 

 

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Le cavalier Fonck est envoyé en reconnaissance et découvre un groupe de cavaliers allemands. Il en abat un avec sa carabine mais son cheval est abattu par des cyclistes allemands. Fonck se dégage mais est encerclé et un coup de feu l’étend dans un fossé. C’est le premier belge tué de la grande guerre.

 

 

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hommage

 

 

 

Dès le matin du 4 août, l'extrême droite allemande, composée de 12 régiments de cavalerie et de bataillons de chasseurs transportés en automobiles, franchit la frontière et chercha à s'emparer du pont de Visé.

 

Elle ne réussit pas, étendit son mouvement vers le nord, passa la Meuse au gué de Lixhe et tenta alors de briser la résistance de la place de Liège: dans la journée du 5 août, des troupes des IIIe , IVe et VIIIe corps donnèrent l'assaut à la partie du front de défense comprise entre la Meuse et la Vesdre.

 

 

 

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Devant les forts de Barchon, d'Evegnée et de Fléron, les assaillants furent refoulés avec des pertes sanglantes.

Entre le fort de Barchon et la Meuse, le VIIe corps força les lignes, il fut contre-attaqué à la baïonnette par la 11e brigade et rejeté vers la frontière hollandaise dans le désordre le plus complet.

 

 

 

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Les assauts furent repris dans la nuit du 5 au 6 août.

De nouvelles troupes appartenant au VIIIe , IXe , Xe et XIe corps y participèrent et l'attaque s'étendit sur tout l'espace compris entre le fort de Liers et la Meuse, en aval de Liège, soit sur un front de 35 kilomètres environ.

 

 

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Les troupes belges firent face au danger partout à la fois et, après une défense héroïque, la 3e division, épuisée, se retira; les forts continuèrent à résister.

 

La défense de Visé d'après le récit du major, adjoint d'état major, du 12è régiment de ligne et qui commandait le 2è bataillon: Charles Collyns

 

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Dans la nuit du 1er au 2 août 1914, le lieutenant-général Léman, gouverneur militaire de la position fortifiée de Liège, me confie la défense des ponts de Visé et d'Argenteau.

C'est une mission importante.

Des forces allemandes sont massées à la frontière et se préparent à violer notre neutralité.

 

Je cours à la caserne, rassemble mon bataillon, fort d'environ 400 hommes, et pars pour Visé où j'arrive à 7 heures du matin.

La journée est employée à l'organisation de la défense: une compagnie occupe chacun des ponts de Visé et d'Argenteau, distants de 3 kilomètres; un peloton de 30 hommes garde le gué de Lixhe, à 10 kilomètres au nord; des avant-postes sont disposés sur la rive droite avec instructions de détacher des patrouilles et des reconnaissances vers la frontière; enfin le restant du bataillon est laissé en réserve à Haccourt.

 

 

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Les soldats sont pleins d'entrain et de confiance; la plupart considèrent la guerre comme une partie de plaisir, une distraction à la vie monotone de garnison, et cette bonne humeur est augmentée par l'accueil cordial de la population.

 

Dans la soirée survient, avec une soixantaine d'hommes, le capitaine Chaudoir, commandant les chasseurs à cheval de la Garde Civique de Liège.

Ce sont de braves garçons, remplis de courage et de bonne volonté, mais dont l'équipement est fort défectueux: ils manquent même de carabines!

J'accepte néanmoins leurs services et leur donne la surveillance des vallées de la Meuse et du Geer.

 

 

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Des habitants de Visé m'offrent également leur concours.

" Je suis bon fusil, me dit un avocat, je veux contribuer à la lutte. Mettez-moi dans la ligne de feu ".

- " Non, pas de civils ", répliquai-je catégoriquement. Et je les renvoyai.

 

Le lendemain, 3 août, arrive M. Delattre, ingénieur spécialiste en explosifs, chargé par l'état-major de l'obstruction de la rive droite et de la destruction des ponts.

Sous sa direction, des équipes de travailleurs abattent des arbres en travers des routes, placent des mines dans les piles et dans les tabliers, disposent des saucissons le long des garde-fous, bref, mettent tout en œuvre pour la rupture des ponts au moment opportun.

 

Invasion de Liège par les allemands le Général Von Emmich

Cette responsabilité, qui m'incombe, n'est pas un de mes moindres soucis.

Il est fort difficile de se rendre compte de la situation.

Des nouvelles extraordinaires circulent et trouvent créance, quelle que soit leur invraisemblance.

L'état-major de la 3e division d'armée m'annonce même par téléphone que des troupes allemandes ont traversé les Pays-Bas et s'avancent par le Limbourg.

 

 

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Grâce aux communications téléphoniques que j'ai établies avec les postes de gendarmerie et avec le lieutenant de Menten, en observation avec un peloton du 2e lanciers, près de la frontière hollandaise, j'obtiens des renseignements précis sur les mouvements de l'ennemi et je peux à diverses reprises informer le commandant de la division de l'inexactitude de racontars, inventés par les espions boches et colportés par les froussards.

 

 

 

 

Vers le soir, le général Léman me prévient que deux divisions de cavalerie ennemie ont envahi notre territoire et m'ordonne de faire sauter les ponts de Visé et d'Argenteau.

Je transmets l'ordre à Delattre; pendant qu'il prend ses dernières dispositions, je retire mes avant-postes de la rive droite et, de crainte d'accidents, procède à l'évacuation des maisons voisines.

Enfin, tout est prêt. Delattre me rejoint. " Soyez tranquille, me dit-il; par excès de prudence, nous avons mis une double charge, quoique... "

Une explosion lui coupe la parole.

Nous courons, pleins de confiance.

Quelle désillusion!

 

 

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ce qu'ils voyaient depuis la rive gauche Des blocs entiers de macarite n'ont pas détoné: A Visé, le pont est ébranlé, mais il reste praticable, même aux voitures.

 

A Argenteau, m'annonce-t-on, le résultat n'est pas plus heureux. " C'est pas de la belle ouvrage ", me déclare un sergent, qui paraît aussi mortifié que moi.

 

Quelques civils ricanent; je les enguirlande et cela me calme les nerfs.

 

De nouveau le téléphone marche; nous demandons à l'état-major de Liège de nous expédier en toute hâte d'autres explosifs.

L'attente est interminable. L'ennemi va-t-il nous surprendre ?

 

Enfin, voici des autos.

Vite nous plaçons les poudres et, à 18 heures, toutes les mesures sont prises.

Cette fois, l'explosion est formidable.

Des blocs de pierre de 1 mètre cube sont projetés à 200 mètres et la partie centrale du pont, sur une longueur de 50 mètres, s'effondre dans la Meuse.Le pont de visé détruit, en face les maisons dans lesquelles le 12e de ligne se retranche face aux allemands

Un fâcheux contretemps surgit: l'ébranlement produit par l'explosion brise les lignes télégraphiques et téléphoniques et interrompt nos communications.

 

 

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Que faire?

Maintenant que les ponts sont rompus, ma mission n'est-elle pas terminée?

Dois-je rejoindre la position fortifiée ou défendre le passage du fleuve?

Aucun des courriers que j'envoie au général Léman ne reparaît.

 

Tant pis, ma décision est prise: j'y suis, j'y reste.

 

Dès l'aube du 4, je m'efforce de compléter la défense en utilisant les maisons qui donnent sur les ponts et qui permettent de battre la rive adverse.

Mais mon service d'informations laisse beaucoup à désirer.

De temps à autre, des soldats passent le fleuve sur deux petites nacelles découvertes par hasard et s'en vont aux nouvelles.

J'apprends ainsi qu'à Berneau se trouve un corps important de cavalerie ennemie, suivi à courte distance d'une nombreuse infanterie.

 

 

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Tout à coup, nous entendons un ronflement, et un taube apparaît dans les airs.

Pendant quelques minutes, le sinistre oiseau plane au-dessus de nous, lançant des proclamations du général von Emmich; puis il regagne les lignes ennemies, porteur de renseignements fort inexacts, car il ne peut apercevoir mes troupes dissimulées derrière les maisons, et il est même probable, étant donné sa hauteur, qu'il ne remarque pas la rupture du pont dont la partie centrale gît en contrebas dans la Meuse.

 

 

 

taube.gif

 

Averti par ce vol, je modifie mes dispositions et rassemble toutes mes forces à Visé, à l'exception d'une compagnie laissée à Argenteau.

Bien m'en prend.

A une heure, des hussards de la mort débouchent sur la rive et, sans hésitation, se dirigent vers le pont.

Mes soldats, anxieux, le cœur battant, le doigt sur la gâchette du fusil, les suivent de l'œil. " Attendez, dis-je, attendez, laissez-les approcher. "

Quand je les vis engagés dans la première partie du pont, - " Feu! " hurlai-je.

 

 

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- Pan! Pan! Pan! La fusillade crépite.

 

Effrayés, les chevaux se cabrent, ruent, se débattent; des cavaliers roulent dans le fleuve; d'autres, faisant demi-tour, se jettent dans les rangs qui suivent, les bousculent et, dans une course éperdue, s'échappent à travers les champs de trèfle et d'avoine.

Quelle débandade! A cet instant, un feu intense part des maisons de la rive droite, avoisinant le pont.

Ce sont les Allemands qui, à notre insu, ont occupé ces bâtiments et protègent la retraite de leur cavalerie. Alors, d'une rive à l'autre, la fusillade se poursuit, intermittente sans causer grand dommage.

 

Pendant une accalmie, je crie à mes braves: " Permission d'en griller une."soldat du 12e de Ligne

 

 

Et il faut voir avec quelle joie ils savourent leur cigarette; chez aucun, le baptême du feu n'a produit la moindre émotion, tous les visages sont souriants; on plaisante, on blague, et au premier coup de feu de l'ennemi, gaiement, on recommence le combat.

 

Allongés à l'abri d'un mur, la vareuse déboutonnée, les hommes de mon peloton de réserve reprennent des forces en dévorant à belles dents des tartines beurrées.

 

L'idée me vient de tenter une expérience.

" Eh bien, demandai-je, êtes vous fiers de participer au feu? Comme vous voyez, ça va bien, les Boches sont arrêtés. Seulement ce n'est pas fini et, tout à l'heure, j'aurai besoin de trois gars déterminés, de trois braves, des vrais, n'ayant peur de rien; qui s'offre? "

Avant la fin de ma phrase, tout le peloton est debout et crie:? " Moi, mon major."

 

 

feld_artillerie_stellungswechsel.jpg

 

Voilà que l'artillerie allemande entre en ligne.

Deux ou trois batteries, en position du côté de Fouron, au nord-est de Visé, ouvrent le feu.

Malgré leur courage, il me paraît nécessaire de réconforter mes hommes qui au nombre de 400, sans artillerie ni mitrailleuse, luttent contre un ennemi infiniment supérieur.

 

Je parcours les différents abris et, affectant une bruyante gaîté: " Eh bien, ricanai-je on va rire.

Jamais les Boches n'ont réussi à diriger un coup de canon et cette fois encore leurs projectiles tomberont partout excepté dans les maisons que nous occupons. "

 

Cette plaisanterie réussit étonnamment et mes hommes saluent par des éclats de rire les shrapnels allemands qui éclatent d'ailleurs à des hauteurs démesurées.

Ma joie est extrême; car si l'artillerie avait tiré en plein sur les maisons, la position aurait été intenable et nous aurions été immédiatement contraints à la retraite.

Ah! si nous avions eu quelques pièces, que d'ennemis nous aurions culbutés!

 

Au cours du combat, des cavaliers de la garde civique, sans doute mal renseignés, me signalent qu'une grosse colonne d'infanterie a franchi la Meuse au nord de Visé et que déjà une batterie dirige son tir contre nous. Cette nouvelle a d'autant plus de vraisemblance, qu'un grondement de canon semble provenir d'une hauteur de la rive gauche.

Isolé, sans instructions, ma situation devient inquiétante.

 

 

 

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Le pont construit par les allemands à LixheAfin d'assurer ma retraite, je prescris à la 2e compagnie d'entraver par son feu tout mouvement de l'ennemi vers le sud, et à la 1re compagnie de se porter vers Hallembaye et de soutenir le poste placé à Lixhe, tout en observant le terrain vers le nord.

Bientôt la 2e compagnie subit un feu de mousqueterie et de mitrailleuse si violent que son commandant, le capitaine François, est obligé d'évacuer certaines maisons longeant la Meuse, dont les murs sont percés par les balles.

 

 

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D'autre part, le capitaine De Burghraeve, commandant la 1ère compagnie, m'avertit que l'artillerie allemande envoie une vraie trombe d'obus de tous calibres sur les troupes qui défendent le gué de Lixhe, que ses hommes, couchés sous les rafales, sont incapables de répondre au tir ennemi et encore plus incapables d'observer le pays; que les Allemands peuvent par conséquent traverser la Meuse sans qu'il s'en aperçoive et sans qu'il soit à même de me prévenir.

- " Tenez bon, répondis- je, tout va bien. "

Et de mon côté, je continue à encourager mes braves qui, à Visé, résistent énergiquement.

 

 

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Cependant, vers 16 heures et demie, le développement de plus en plus grand du front ennemi, joint à la faiblesse de mes forces, dont une partie est immobilisée par le feu de l'artillerie adverse, me détermine à évacuer ma position, en me couvrant, aux divers points occupés, par des arrière-gardes. Cette retraite se fait dans un ordre parfait et sans que l'ennemi s'en aperçoive. La 1re compagnie, malgré sa situation dangereuse, parvient également à se retirer groupe par groupe. Seul le poste de Lixhe nous cause de vives inquiétudes.

 

 

cyclistes-allemands-1914.jpg

 

Vautrés dans les champs de betteraves, nos camarades attendent une accalmie de l'ouragan d'acier pour se lever et se précipiter en avant; puis, après 50 mètres, ils se jettent de nouveau à terre.

 

L'artillerie allemande multiplie ses coups, le sol tremble, des nuages de poussière volent de toutes parts. Avec une émotion intense, je suis des yeux cette course angoissante.

Enfin, grâce à Dieu, les voici: les soldats ont leurs capotes, leurs shakos, leurs sacs criblés de balles: deux hommes ont vu les bicyclettes qu'ils tenaient à la main fracassées par des obus.

Par une chance inouïe, personne n'est blessé.

 

 

artillerie-stellungswechsel.jpg

 

Nos pertes totales sont d'ailleurs minimes et s'élèvent, c'est incroyable à dire, à deux tués (Louis Maulus et Prosper Van Gastel) et à une dizaine de blessés.

Par contre, des habitants de Visé nous confirment que l'ennemi a beaucoup souffert et que de nombreux chariots emportent ses blessés.

 

 

allemands1914-pont-vise.jpg

 

à suivre...

 

bonne lecture

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Un début d'article passionnant.

Vivement la suite.

Pour donner une idée de la situation de la Belgique les jours précédents ces faits:

 

Il faut tenir compte des pressions exercées sur la Belgique par l’Allemagne et finalement l' ultimatum allemand contre la Belgique lancé à la Belgique , le 2 août , demandant à cette dernière de "bien vouloir" laisser passer l'armée allemande sur son territoire afin de pouvoir combattre la France .

La Belgique refusa cet ultimatum le 3 août et fut envahie le lendemain par l'Allemagne. Ce fut l'un des premiers épisodes de la Première Guerre .

 

Plus en détail: Suite à la mobilisation générale en France et en Allemagne, prétextant que malgré sa promesse du 1. août de respecter la neutralité de la Belgique, la France s'apprête à marcher vers la Meuse , en passant par Givet et Namur , l'Allemagne laisse 7 heures à la Belgique pour qu'elle accepte le libre passage de ses troupes. Le plan Schlieffen supposait en effet l'évacuation rapide vers l'avant, donc vers la Belgique des troupes qui arrivaient en masse au nœud ferroviaire d'Aix la Chapelle .

 

Le3 août , la Belgique répond que si la France manquait à sa promesse, elle opposerait à l'envahisseur la plus vigoureuse résistance . À 18h45, Le baron Von Schoen, ambassadeur d'Allemagne en France, déclare la guerre à la France. À Bruxelles, le peuple acclame les Français et chante la Marseillaise.

 

Le 4 août l'Allemagne déclare la guerre et envahit la Belgique et Liège est assiégée.

 

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oui, complètement passionnant car ce petit pays sera pour beaucoup dans la déconfiture des plans d'invasion allemand ;)

 

je ferai une capture d'image de tout mes liens en fin de reportage pour honorer tout les données que j'ai extrais et tellement passionnant :jap:

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Invité §Sha325TS

Magnifique topic,beaucoup de choses a apprendre car forcement on ne sait pas tout sur cette guerre !!

 

La vivre au jour le jour et tout simplement génial ,très bonne idée :)bonne continuation a toi

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REPORTAGE: Prise de Liège... l'attaque centrale

 

on appelle aussi pur se secteur, première bataille de la guerre à Rabosée

 

 

plan-attaque-allemande-4-5aout.jpg

un petit rappel via la carte, visée subit deux attaques par le haut de Liège, Rabosée sera le centre de la résistance de Liège

 

Les armées allemandes violant la neutralité belge vont se ruer sur la région liégeoise pour le plus rapidement possible vaincre l' armée belge et se retourner contre les Français, objectif principal du front ouest.

 

 

Loin de se laisser impressionner par la supériorité de l' armée ennemie, les Belges vont opposer une résistance remarquable

Rabosée est un des faits d' armes les plus mémorables de la défense de Liège ces tous premiers jours de l'offensive. En voici le récit détaillé.

 

 

Liege.jpg

 

 

Sur le plateau entre les vallées de la Meuse et de la Julienne, à trois cents mètres en avant et autour du carrefour des « Quatre-Bras », le Major Clerdent (14e de Ligne) commande un barrage improvisé à la hâte pour stopper l' avance allemande.

 

Il dispose à gauche d'une redoute défendue par la 2e compagnie du 1er bataillon du 9e régiment de forteresse, au centre (coupant la route de Cheratte-Sarolay) de la 3e compagnie (Ct Lardinois) du 1er bataillon du 14e régiment de Ligne et à droite, à cheval sur la route de Housse, de la 1re compagnie (Ct Malevez) du même bataillon du 14e de Ligne.

 

 

1914-belgique-infdeligne_s.jpg

 

 

Ces trois compagnies comptent au total environ 450 hommes. Chaque défenseur a reçu 400 cartouches. Ils vont affronter la 27e brigade allemande (général von Wussow), 25e et 53e régiments d' infanterie (5000 hommes). De minuit à deux heures, ce sera une lutte épique commencée à trente mètres et qui ira jusqu'au corps à corps devant les tranchée de la compagnie Lardinois.

 

 

 

1914_plan_combats_rabosee_s.png

Plan du barrage des troupes belges à Rabosée le 6 août 1914

 

Le barrage de Rabosée subit son baptême du feu au cour de la contre-attaque menée par le général Bertrand dans l' après-midi du mercredi 5 août, contre les troupes allemandes qui s' étaient infiltrées à Chefneux. Pendant plus d' une heure, des coups de feu furent échangés entre les allemands surgis à la lisière de Hoignée et les hommes de la redoute, faisant ainsi des victimes de part et d' autre. Mais l' assaut était pour la nuit, ainsi que l' avait prédit le Roi Albert au Général Leman, commandant en chef de la place fortifiée de Liège.

 

Venant de Visé, la 27e brigade allemande doit remonter la rive droite de la Meuse sur la route de crête partant d' Argenteau avant de descendre sur Jupille, soit l' intervalle entre le fort de Pontisse et celui de Barchon

 

 

3.jpg

 

6 Août 1914 -0h00: La 27e brigade allemande se présente en formation de marche, en colonne par quatre à hauteur du barrage dont elle semble ignorer l' existence. Un "Taube" (avion de reconnaissance) avait pourtant survolé la zone quelques heures auparavant.

 

Les Belges ouvrent le feu. Des dizaines d' assaillants sont foudroyés et les soldats allemands se réfugient dans les haies et les prairies. Les soldats belges ayant tiré trop haut, des balles vont frapper le 25e d' infanterie qui se trouve derrière le premier régiment. Ceux-ci répliquent et tirent dans le dos de leurs compagnons du 53e, pris entre deux feux. Les soldats se retournent et tirent à leur tour sur le 25e régiment. Les deux régiments allemands se fusillent mutuellement !

 

1914_Albert_front_s.png

Le Roi Albert au front de l'Armée - 1914-1915

 

Pendant deux heures, les Allemands lancent des vagues d' assaut successives.

 

-2h10: Le capitaine Langemak, du 25e, parvient à pénétrer dans la maison Falla en bordure de la route de Cheratte à hauteur des unités belges. Avec une mitrailleuse, il déclenche un tir meurtrier qui prend en enfilade les troupes massées dans la tranchée qu 'il domine. Tout un peloton (sergent-major Evrard) est anéanti.

 

-4h30: Les Belges reçoivent une nouvelle dotation de munitions. Ils peuvent déloger les tireurs allemands qui dominent leur tranchée. Le 53e d' infanterie allemand parvient à déborder la redoute dominant la vallée de la Meuse, mais les Allemands doivent attendre jusqu' à 6h30 pour l' occuper car 18 survivants retranchés la défendent encore. Ils y trouvent 82 cadavres.

 

 

1914-liege_leman_s.jpg

Glorieuse défense de Liège sous le commandement du Général Leman

 

Le chêne qui servi de poste d' observation au lt Ed. Simon qui y trouvera la mort

 

-5h00: Les Allemands s' installent dans les premières tranchées belges. Ils mettent des mitrailleuses en batterie et prennent les Belges en enfilade.

Du côté belge, l' ordre de retraite doit être donné. Menacées de capture, les deux compagnies du 14e de Ligne ou tout au moins ce qu 'il en reste, se retirent lentement vers les Quatre-Bras où elles tentent la défense de la Ferme Delhez.

 

-6h30: La 27e brigade déferle sur le barrage belge. Déjà les mitrailleuses allemandes sont sur la route de Wandre, à 100 mètres de la ferme. Il n' y a plus qu' à reculer jusqu 'à La Xhavée.

 

-7h00: Mais les Allemands qui comptent déjà un millier de tués et de blessés, n' exploitent pas leur succès. La retraite de la 27e brigade est sonnée et celle-ci fait demi-tour. Les troupes se regroupent à Argenteau, Dalhem et Richelle. C' est un terrible échec pour les Allemands dont les pertes sont considérables.

 

-9h00: La contre-attaque de la brigade Bertrand reprend Rabosée. Il y a 133 tués et 150 blessés parmi les défenseurs.

 

 

4.jpg

 

Après le retrait des troupes belges sur la rive gauche de la Meuse le 7 août et ensuite leur repli sur Anvers, les forts autour de Liège résisteront seuls.

 

 

le fameux chêne.jpg

 

 

nous allons bientôt nous occupé des forts, et donc... à suivre

pour ceux qui veulent lire toute cette épreuve, voici un livre en ligne

qui conte cette résistance:

http://archives.aml-cfwb.be/re [...] -20367.pdf

bonne lecture

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REPORTAGE: Prise de Liège...Attaque des forts et de la citadelle de Liège

 

 

 

Nous sommes le 5 août 1914….

 

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4h30 :

 

Les canons allemands commencent à arroser les forts de Liège mais ceux-ci subissent peu de dommages car il ne s’agit encore que de projectiles de petit calibre. En revanche, les batteries allemandes subissent de sérieux dégâts à Argenteau, Dalhem, Micheroux et ailleurs.

 

5h30 :

 

Un parlementaire allemand se présente à un avant-poste belge sur la route de Fléron. Il est emmené, les yeux bandés, au fort de Fléron, puis au quartier général, rue Sainte-Foi. Il présente l’ultimatum et déclare attendre la réponse jusqu’à 13h. En cas de refus, la ville sera bombardée par des zeppelins.

 

Un échange de télégrammes a lieu entre Liège et Bruxelles et la réponse transmise rue Sainte-Foi est la suivante : « relations diplomatiques rompues. Continuez opérations : 15e brigade mixte a ordre de vous renforcer ».

 

Le général Leman refuse par conséquent d’accéder à cette demande et le parlementaire est reconduit dans les lignes allemandes. A peine a-t-il rejoint ses positions que le fort de Fléron se met à canonner les troupes de la 14e brigade allemande.

 

 

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10h :

 

Le premier assaut en plein jour est déclenché contre le fort de Barchon. Les forts de Pontisse et d’Evegnée pilonnent les creux du terrain. Les Allemands, au prix de nombreuses pertes, parviennent au glacis mais y sont fauchés par le tir des mitrailleuses et de l’infanterie belge.

 

11h :

 

Les derniers assaillants décrochent devant le fort de Barchon. Le bombardement d’artillerie reprend de plus belle et le fort perd ses observatoires de Blegny et de Cerexhe.

 

Pendant ce temps, à proximité du gué où étaient passées les avant-gardes de cavalerie, les Allemands construisent un pont destiné à la 34e brigade, chargée de passer au cours de la nuit entre les forts de Liers et de Pontisse. Un observateur surveille les travaux et fait tirer les grosses coupoles des forts, disloquant le pont. Par trois fois, le fort de Pontisse détruira l’ouvrage.

 

 

images (1).jpg

 

12h :

 

Le général Bertrand, commandant la 11e brigade belge, apprend que les intervalles proches du fort de Barchon ont été forcés et décide de mener une contre-attaque énergique. Les Allemands sont parvenus à Chefneux. Deux compagnies du 14e sont dirigées vers cette localité et le 31e de ligne marche vers Housse et le village de Barchon.

 

13h :

 

L’artillerie allemande prend à partie les troupes belges qui s’avancent. Les Belges reprennent toutefois Chefneux et parviennent à la route militaire Barchon - Evegnée.

 

Fin d’après-midi :

 

L’observateur belge devant Lixhe doit battre en retraite, pourchassé par des patrouilles allemandes. Le fort de Pontisse doit à présent tirer à l’aveuglette. Il doit de plus répliquer aux mortiers de 210 installés sur la rive droite de la Meuse. Jusqu’à 16h, un « taube » (avion allemand) règle le tir des artilleurs en survolant Pontisse.

 

 

TAUBE2.jpg

 

Le fort d’Evegnée, pilonné des heures durant par des mortiers de 210 voit ses deux pièces de gauche neutralisées. Deux bataillons du 32e de ligne nettoient les abords du fort et s’installent sur la route militaire dans l’axe Evegnée - Barchon.

 

En soirée :

 

La 34e brigade allemande entreprend de passer sur le pont construit par les pionniers mais l’artillerie se trouve encore sur la rive droite de la Meuse quand les fantassins belges entrent en action.

 

21h :

 

Leman télégraphie au Roi : « Cet après-midi, engagement sérieux dans l’intervalle Barchon - Meuse. Troupes allemandes repoussées par la 11e brigade. La nuit, attendons une attaque vis-à-vis Boncelles ».

 

Albert Ie fait télégraphier à Leman « Vous subirez certainement une attaque de nuit. Le Roi demande que vous placiez sans retard votre quartier général à l’abri de toute surprise ».

 

A la nuit tombante :

 

Les six brigades de l’armée de la Meuse sont rassemblées à distance d’attaque, à Hermée (34e), Argenteau (27e), Micheroux (14e), Saint-Hadelin (11e), au sud de Boncelles (38e) et vers Plainevaux (43e). A 22h, elles commencent une attaque concentrique.

 

22h :

 

Les troupes allemandes sont à 5 km de la citadelle de Liège. Elles comptent emprunter des chemins entre le fort de Liers et de Pontisse, mais soudain, le fort de Pontisse se met à arroser Hermée de ses projectiles, suivi peu après par le fort de Liers. La 34e brigade fonce en avant pour échapper au pilonnage et arrive au glacis du fort de Pontisse, mais se fait refouler par les tirs de l’infanterie belge.

 

6 août : assaut généralisé dans le courant de la nuit

 

34e brigade allemande

 

En résumé, La brigade a pour mission de remonter la rive gauche de la Meuse sur le plateau dominant le fleuve, d’Heure-le-Romain à la Citadelle.

 

L’intervalle est défendu par le 9e de ligne. Leman envoie sa réserve, la 15e brigade mixte, rassemblée à Fragnée, en renfort vers le fort de Boncelles. La 34e brigade allemande se décide à la retraite. Ses troupes se replient vers Sprimont.

 

1h :

 

Un accrochage a lieu au cimetière de Rhées, que les fantassins belges avaient transformé en redoute. Les grenadiers progressent et envahissent bientôt ce cimetière. Un combat de corps à corps s’engage.

 

 

attaque-belges-allemands.jpg

 

2h :

 

Le 89e grenadiers allemand règne en maître sur la plaine et se regroupe près du cimetière de Rhées. La troupe allemande marche sur Herstal mais le reste de la 34e brigade, engagé entre les forts de Liers et de Pontisse, reste cloué sur place. Le 90e fusiliers s’empare du village de Pontisse et gagne la route de Vivegnis à Herstal, mais, à la lisière de Herstal, 400 fantassins belges veillent. Ils constituent la seconde ligne de défense. La grand’ route de Vivegnis - Herstal a été barricadée ainsi que la route de Rhées et le pont de Wandre. Chaque barricade est pourvue d’un tas de paille imbibé de goudron.

 

Dès que les Allemands apparaissent, les tas de paille sont allumés, le tir déclenché et les Allemands sont refoulés devant les barricades. Les pertes allemandes sont considérables.

 

 

avantposte.jpg

 

Un drapeau allemand est capturé (le premier de la guerre) au pont de Wandre.

 

3h30 :

 

Une petite troupe allemande a réussi à s’infiltrer dans Liège et se rend au Q.G. belge, rue Sainte-Foi. Le général Leman échappe à la capture et se rend à la citadelle puis au fort de Loncin.

 

9h :

 

Le chef de la 34e brigade allemande donne l’ordre de retraite. Les forts de Pontisse et de Liers tirent sur les concentrations allemandes se trouvant dans l’intervalle. La 34e brigade remonte tant bien que mal vers Hermée. La 34e brigade compte 900 prisonniers et 1500 tués ou blessés. Les troupes repassent la Meuse à Lixhe et battent en retraite jusqu’à Mouland. C’est un échec allemand dans ce secteur.

 

 

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27e brigade allemande

 

La brigade doit remonter la rive droite de la Meuse sur la route de crête allant d’Argenteau avant de descendre sur Jupille, soit l’intervalle entre le fort de Pontisse et celui de Barchon.

 

Les Belges ont construit un point de résistance à Rabosée, au carrefour des « Quatre-Bras ». Le barrage dispose de 450 défenseurs. Chaque défenseur a reçu 400 cartouches.

 

 

 

 

0h :

 

La 27e brigade allemande attaque. Il n’y a que 450 belges pour faire face à 5000 Allemands. Ces derniers se présentent en formation de marche, en colonne par quatre. Dès que les troupes allemandes parviennent à hauteur du barrage, les Belges ouvrent le feu. Des dizaines d’assaillants sont foudroyés et les soldats allemands se réfugient dans les haies et les prairies. Les soldats belges ayant tiré trop haut, des balles vont frapper le 25e d’infanterie qui se trouve en deuxième position. Ceux-ci répliquent et tirent dans le dos de leurs compagnons du 53e, pris entre deux feux. Les soldats se retournent et tirent à leur tour sur le 25e régiment. Les deux régiments allemands se fusillent mutuellement !

 

Pendant deux heures, les Allemands lancent des vagues d’assaut successives.

 

2h10 :

 

Le capitaine Langemak, du 25e parvient à pénétrer dans une maison avec une mitrailleuse et il fait déclencher un tir meurtrier sur la tranchée belge qu’il domine.

 

4h30 :

 

Les Belges reçoivent une nouvelle dotation de munitions. Ils peuvent déloger les tireurs allemands qui dominent leur tranchée.

 

Le 53e d’infanterie allemand parvient à déborder la redoute dominant la vallée de la Meuse. Les Allemands doivent attendre jusqu’à 6h30 pour l’occuper car 18 survivants retranchés la défendent encore.

 

 

defense_liege.jpg

 

5h :

 

Les Allemands s’installent dans les premières tranchées belges. Ils mettent des mitrailleuses en batterie et prennent les Belges en enfilade. L’ordre de retraite doit être donné.

 

6h30 :

 

La 27e brigade déferle sur le barrage belge. Il y a 133 tués parmi les défenseurs. Les Allemands ont un millier de tués et de blessés, si bien que la 27e brigade n’exploite pas son succès.

 

7h :

 

La retraite de la 27e brigade est sonnée et celle-ci fait demi-tour. Les troupes se regroupent à Argenteau et Dalhem. C’est l’échec total dans ce secteur.

 

14 brigade allemande

 

La 14e brigade allemande attaque le secteur entre Evegnée et Fléron à partir de Soumagne via Micheroux - Rétinne - Queue du Bois - Jupille. Cet intervalle est défendu par la 14e brigade belge. Le commandant de la 14e brigade allemande est tué. Ludendorff, quartier maître de la IIe armée allemande, est par hasard à cet endroit. Il prend le commandement de la brigade et parvient à atteindre Jupille dans la matinée.

 

1h30 :

 

La tête de la 14e brigade quitte Micheroux. Elle contrait à la retraite de petites positions belges et arrivent à Sur-Fossé, non loin de Liéry. A 700 m de là, à Liéry, des Belges attendent les Allemands avec deux pièces de 75. Le commandant belge lance trois sommations et déclenche le tir quand les Allemands sont très proches des canons. Ils sont fauchés par le tir de boîtes à balles. Le général von Wüssow est mis hors de combat. A l’entrée de Rétinne, les soldats allemands se croyant attaqués par la population civile, se mitraillent mutuellement jusque 4h.

 

 

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Ludendorff prend le commandement de la colonne, remplaçant le général von Wüssow, et marche sur Queue-du-Bois, soutenu par trois gros projecteurs et quatre obusiers de 105. Le village de Queue-du-Bois est défendu par dix compagnies.

 

2h30 :

 

Les premiers coups de feu sont échangés mais la vague allemande déferle et essaie de s’insinuer à travers les vergers qui bordent la route.

 

 

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3h30 :

 

Les Allemands amènent un, puis plusieurs obusiers de 105. Ludendorff crie inlassablement « mes chasseurs, en avant ». Une bataille de rues a lieu dans Queue-du-Bois. Les défenseurs refluent vers Bellaire, par crainte d’être encerclés. Seuls quelques groupes des 9e et 12e de ligne tiennent encore tête.

 

5h :

 

Un obusier de 105 commence à tirer sur Liège et n’arrête son tir qu’à 10 h. Les obus tombent dans le quartier d’Outre-meuse.

 

5h40 :

 

Toute résistance belge est annihilée dans le village ravagé de Queue-du-Bois. Les Allemands déferlent vers Liège.

 

7h20 :

 

Les Belges sont rejetés vers Jupille où une compagnie du 32e de Ligne arrive dans le secteur. Ils essaient de contre-attaquer vers Bellaire.

 

8h :

 

Traqués par une fusillade intense et des tirs d’obusiers, les Belges quittent définitivement Bellaire et regagnent Jupille.

 

La 14e brigade est la seule à avoir réussi à percer la ligne de défense des forts de Liège.

 

 

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11e brigade allemande

 

L’objectif de cette brigade (Général von Wachter) est l’intervalle entre les forts de Chaudfontaine et de Fléron. Le relief est accidenté car le plateau de Herve est traversé par la Vesdre, la route de Liège à Verviers et le chemin de fer de Liège à Aix-la-Chapelle.

 

Les défenseurs belges se retirent vers Beyne-Heusay mais le terrain est tellement battu par l’artillerie des forts que la 11e brigade abandonne le terrain conquis et reflue sur Magnée.

 

2h :

 

Une poignée de fantassins belges s’oppose à l’investissement de Magnée. Les premières vagues allemandes dépassent le village et se heurtent aux positions belges. Des tranchées occupent un vaste verger. La 2e compagnie du 14e de ligne arrose de balles la tête de la 11e brigade allemande. Le sud du village de Romsée reste bien défendu mais est tourné par des infiltrations allemandes au nord-est du fort de Fléron.

 

 

1914_1.jpg

 

4h :

 

Le commandant belge du secteur reçoit un coup de téléphone des bureaux de la rue Sainte-Foi lui intimant l’ordre de battre en retraite. Cet ordre, en fait, n’a pas été donné par le général Leman. Le commandant demande confirmation mais ne parvient pas à joindre le Q.G. Les Belges refluent en bon ordre vers Beyne-Heusay et les obusiers allemands détruisent le village de Romsée. Les Allemands se rapprochent du fort de Fléron mais la défense rapprochée du fort les mitraille.

 

9h :

 

Le général von Wachter fait sonner la retraite. Les Allemands reculent jusqu’à Magnée mais sont pilonnés par les canons du fort de Fléron.

 

De nombreux civils sont abattus dans les villages traversés. L’intervalle Embourg - Chaudfontaine ne sera pas attaqué.

 

C’est un échec allemand dans ce secteur.

 

38e et 43e brigades allemandes

 

Elles sont commandées par le général von Hülsen.

 

L’objectif est de pénétrer dans Liège par les deux rives de la Meuse, en passant de part et d’autre du fort de Boncelles, vers le pont de chemin de fer à l’ouest d’Angleur et les hauteurs à l’ouest de la gare des Guillemins.

 

A Boncelles et dans les bois du Sart-Tilman, ont lieu des accrochages. Les 73e, 74e, 83e et 84e régiments s’avancent dans l’ordre. L’avant-garde se heurte à trois redoutes belges. Les tirs belges, dont ceux du fort d’Embourg, atteignent les régiments qui suivent l’avant-garde. Les fantassins allemands des 73e et 74e régiments tirent sur leur propre avant-garde, ce qui provoque la panique. Le général von Hülsen est blessé, probablement par un de ses hommes.

 

La brigade mecklembourgeoise occupe les hauteurs de Herstal mais ne peut aller plus loin. Le 6 à 8h15, le commandant donne l’ordre de retraite vers Visé. C’est également un échec allemand dans ce secteur.

 

1h15 :

 

Des compagnies de fantassins contournent la redoute 4 et capturent une partie des défenseurs, et la redoute 6 est attaquée à revers.

 

La 15e brigade mixte, qui arrive de Huy, reçoit l’ordre du général Leman de tenir le secteur du Sart-Tilman et l’intervalle Boncelles - Meuse. Toute la nuit, un âpre combat oppose Belges et Allemands dans la clairière du Sart-Tilman.

 

4h45 :

 

Les redoutes 1, 2 et 3 de la clairière du Sart-Tilman sont reprises par les Belges grâce à un soutien d’artillerie.

 

Le fort de Boncelles reçoit un tir nourri à revers, dirigé contre la gorge de l’ouvrage. Trois fois, des vagues d’assaut allemandes sont repoussées. Privés de leurs officiers, une centaine d’Allemands agitent le drapeau blanc, sont fait prisonniers, et sont amenés à l’intérieur du fort.

 

Les deuxième et troisième bataillons de chasseurs belges attaquent un groupe d’Allemands occupant encore le bois de Chatqueue au nord du fort de Boncelles. Les Allemands doivent reculer et le prince Frédéric de Lippe est tué.

 

5h :

 

Les Belges parviennent à reprendre la lisière ouest de la clairière de Sart-Tilman puis se dirigent vers la redoute 5, mais ils sont pris en enfilade par des mitrailleuses allemandes.

 

6h15 :

 

Deux bataillons du 29e de Ligne arrivent pour stabiliser la situation dans la clairière du Sart-Tilman.

 

9h :

 

Dans le secteur, l’armée belge a perdu 428 hommes, les Allemands probablement autant, mais les Belges restent maîtres du terrain. Cinq des six brigades assaillantes refluent. Dans ce secteur non plus, les Allemands ne parviennent pas à percer.

 

Citadelle de Liège

 

cp-entree1.jpg

 

La citadelle de Liège est bombardée. Elle n’est occupée que par quelques réservistes. Le commandant de la citadelle, un colonel des gardes civiques, fait hisser le drapeau blanc après deux heures de bombardement. Ludendorff et von Emmich en sont avisés et font suspendre le bombardement.

 

Von Emmich décide d’envoyer un de ses représentants au général Leman. Les parlementaires allemands sont accompagnés jusqu’au fort de Loncin par les autorités civiles de la ville de Liège.

 

Q.G. belge et allemand 7h30 :

 

Malgré l’échec du coup de main allemand, Leman est persuadé que la ville est perdue. Il donne l’ordre à la 3e division de rejoindre l’armée de campagne qui se trouve le long de la Gette. Les forts sont livrés à eux-mêmes pour leur défense et serviront de forts d’arrêt.

 

« Les troupes de la rive droite devront repasser la Meuse et se reformer sur la ligne allant du fort de Lantin au fort de Hollogne, face vers Liège. Mon quartier général est au fort de Loncin. »

 

13h :

 

Une première colonne de la 3e division se met en marche vers 13 h et parvient à la nuit tombante à Waremme

 

16h :

 

Leman envoie le message suivant au Q.G.Q.

 

« 3e D.A. a résisté avec vrai succès à des attaques violentes de forces nombreuses. La 3e D.A. est complètement usée. Prenons dispositions pour nous porter le plus tôt vers Waremme avec le reste de la 3e D.A. Ces troupes se rassemblent entre Loncin et Hollogne ».

 

17h :

 

Le parlementaire allemand est mis en contact avec le général Leman après que le drapeau blanc ait été hissé sur la citadelle de Liège mais s’entend dire que la reddition de la citadelle n’a aucune signification. Leman lui déclare « On a hissé le drapeau blanc sans mon ordre. Je continue à me défendre ».

 

18h :

 

Le parlementaire allemand rejoint von Emmich. Ludendorff ordonne immédiatement la reprise du bombardement avec les batteries dominant les collines de la rive droite de la Meuse. Le gazomètre explose.

 

 

80_Postcards_10.jpg

 

22h :

 

Ludendorff ordonne à la compagnie de chasseurs d’occuper les accès des ponts de la Meuse à Liège. La compagnie arrive aux ponts sans rencontrer personne. La 14e brigade commandée par Ludendorff se trouve seule à l’intérieur de la ceinture des forts, isolée du reste de l’armée. Elle n’est pas en danger puisque la 3e division belge est partie et qu’elle est hors de portée du tir des forts.

 

24h :

 

Toute la 3e division a quitté Liège et les douze forts restent totalement isolés.

 

nous étions le 6 août...

 

à suivre...

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faut pas remercier, c'est vraiment un copier/coller où je fais la synthèse de plusieurs liens + photos, j'ai pas retouché une ligne ;) (pour une fois) :p

 

je mettrai une capture d'images à la fin, car cela dure jusqu'au 16 août 1914 pour les suites et cela va être de moins en moins beau à lire mais on se doit de dire tout :??:

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REPORTAGE: Prise de Liège... c'est au tour des forts

 

nous sommes le 7 août 1914...

 

 

Les Allemands arrivent au pont d’Amercoeur qu’ils croient miné, en utilisant des prisonniers belges comme bouclier.

Ludendorff se présente devant la porte de la citadelle. Il en fait sortir la garnison. La 14e brigade occupe la citadelle. Peu après, von Emmich arrive à son tour dans Liège et 5000 hommes prennent possession de la ville.

 

 

zeppattluik5h.jpg

 

Leman décide de défendre les forts jusqu’ au bout. Le Gouvernement français décerne le cordon de grand croix de la Légion d’Honneur à la ville de Liège.

 

Ludendorff se risque à faire entrer à Liège la 14e brigade rassemblée près de la Chartreuse.

Les forts continuent toutefois de résister et à barrer les routes et les voies ferrées. Le général von Emmich menace de détruire Liège si les forts ne se rendent pas. Sa demande est refusée après consultation du gouvernement belge.

 

Liege4.jpg

 

 

Comme aucun fort ne veut se rendre, Ludendorff est chargé de quitter Liège et d’aller exposer la situation au commandant de la IIe armée, von Bülow.

Moltke constitue une armée de siège, composée de trois C.A. Le général von Einem est désigné pour la commander, soit 120.000 hommes.

 

von_einem.jpg

 

 

Comme les Allemands sont dans la ville de Liège, ils pourront y faire rentrer des canons de gros calibre et bombarder les forts à revers, leur point faible.

 

Fort de Pontisse

Un capitaine allemand vient demander la reddition du fort mais est renvoyé. Le commandant du fort fait détruire les échelles métalliques servant à escalader les fossés et donne l’ordre d’abattre celui qui abandonnerait son poste.

 

 

massif restaurer.jpg

Vue d'ensemble du massif restaurer du fort de Lantin (idem), au premier plans la coupole de l'obusier de 21Cm.

 

 

Fort de Loncin

Le fort tire sur une colonne allemande qui vient de franchir le passage à niveau Ans - Liers. Vers midi, le bourgmestre de Liège demande à être reçu par le général Leman, qui fait part des intentions des Allemands de détruire la ville si les forts ne se rendent pas. Le commandant du fort, Naessens, déclare que le fort de Loncin ne se rendra jamais (il a d’ailleurs fait prêter serment à la garnison) .

Vers 18h, les premiers projectiles commencent à s’abattre sur le fort. Ce sont de simples tirs de repérage. Les guetteurs belges sont dans le clocher de l’église de Loncin et aperçoivent des Allemands sur un terril. Le fort dirige son tir sur celui-ci et les Allemands en sont délogés.

 

loncin.jpg

[h3]8 août[/h3]

Ludendorff met au point le plan qui doit emporter la décision à Liège et obtient l’approbation de von Bülow.

La deuxième vague d’assaut met en ligne 120.000 soldats, constitués par les 7e, 9e et 10e C.A. de la IIe armée allemande.

 

Fort de Barchon

Les Allemands concentrent le tir des mortiers de 210 sur le fort de Barchon, dont la plupart des coupoles sont rapidement mises hors service.

 

15h :

Des gaz de plus en plus denses se répandent dans le fort. Le commandant décide de réunir le conseil de défense du fort. Quatre membres sur cinq votent pour la reddition.

 

16h :

Le drapeau blanc est hissé et le bombardement s’arrête. La première brèche est creusée dans la ceinture des forts. Liège est occupée par trois brigades. Le pont de Visé est détruit.

 

 

 

Barchon1.jpg

voyez le grand danger des forts pour les allemands, rayons d'action de tir des belges

 

 

coupole sur le fort.jpg

exemple de coupole de tir

 

chambre à canon.jpg

 

 

Fort d’Evegnée

Suite au bombardement, une petite coupole est déchaussée et trois gros canons sont mis hors d’usage. Vers midi, l’observateur du fort voit s’avancer une longue colonne allemande. Quelques minutes plus tard, les canons du fort ouvrent le feu et la colonne doit rebrousser chemin.

 

Les observateurs signalent également une colonne de munitions à quelques mètres du fort et celle-ci est soumise à un tir qui renverse les caissons.

 

evegnee.jpg

 

 

Fort de Pontisse

La nouvelle de la chute du fort de Barchon porte un coup au moral des défenseurs. Le fort devait en effet, en collaboration avec Barchon, empêcher l’armée de von Emmich d’opérer sa jonction avec les renforts venus d’Allemagne.

 

Pontisse1.jpg

 

La 3e Division d’armée rejoint, sous le commandement du général Bertrand, l’armée de campagne derrière la Gette.

Dans l’ordre du jour, le Roi Albert Ie rend hommage à cette division.

[h3]9 août[/h3]

Les forts sont battus par l’artillerie allemande mais le calibre des obus (maximum 210) est insuffisant pour les détruire rapidement. Von Bülow demande l’envoi d’une batterie de 420.

 

21-cm-Morser-.jpg

 

Fort d’Evegnée

Un parlementaire allemand se présente à l’entrée du fort peu après 9h. Il demande, au nom de von Emmich, la capitulation du fort. Le commandant déclare vouloir continuer à se battre. Le fort continue à balayer son secteur. Peu après 17, les observateurs du fort doivent quitter le clocher de Tignée.

Une batterie allemande commence des tirs de repérage.

 

Fort de Pontisse

Dans la matinée, des batteries allemandes établies à Saint-Remy pilonnent le fort. Les Allemands proches du fort déclenchent un tir de mitrailleuses, empêchant les observateurs de faire leur travail.

D’autres batteries tirent de Wandre et de Cheratte.

 

Fort de Loncin

Les canons du fort commencent à tirer dès 9h du matin sur une colonne allemande perçue sur la côte d’Ans. Dans le courant de la soirée, un avion allemand est détruit.

 

canon.jpg

 

 

affut 5.7.jpg

On trouvera ce type de canon dans l’ensemble des coffres de défense et de flanquement (fossés et gorges). Le canon de 5,7Cm de type ‘Nordenfeld’ identique au canon de coupole de saillant est placé sur un affût chandelier en tôle de forme conique, quatre petites roues permettent de déplacer la pièce.

[h3]10 août[/h3]

Von Bülow rappelle la situation réelle à l’O.H.L. « tous les forts, sauf Barchon, sont encore au pouvoir de l’ennemi. Aussi longtemps que les forts ne seront pas tombés, la traversée de Liège est inexécutable ».

 

Le général de cavalerie von Einem (10e C.A.) est chargé de commander le « corps de siège ». Outre 120.000 hommes, il compte 42.000 chevaux et 500 pièces d’artillerie. Un train de 120 essieux, porteur des mortiers de 420, part de Essen et arrive en gare de Herbestahl à 23h, mais ne peut poursuivre plus avant : le tunnel a été obstrué par plusieurs locomotives. Il faut toute la nuit aux pionniers pour déblayer la voie.

 

420 en attente.png

 

Fort de Pontisse

Les officiers sont épouvantés par l’ampleur des dégâts : un fossé est entièrement rempli de gravats et deux canons de 150 sont fortement endommagés et les tourelles sont désaxées.

Toute la journée, le fort subit le tir de dix canons tonnant sans arrêt.

Dans la matinée, un groupe d’éclaireurs signale un rassemblement de troupes allemandes à Dalhem près de Visé. Le fort peut tirer et disperser la colonne et même détruire une batterie de 210.

 

Mortier210.jpg

 

Fort de Fléron

Le fort pilonne celui de Barchon, aux mains des Allemands. Les artilleurs réussissent à détruire une batterie allemande qui pilonnait le fort d’Evegnée. Comme le commandant du fort a été averti de l’arrivée du corps de siège, il pilonne tour à tour Julémont, Romsée, Micheroux, Rétinne, où les troupes allemandes sont signalées.

 

fleron.gif

 

Situé à 8.1km du centre de Liège.

Distant de 3.5Km du fort d’Evegnée.

de 4.6Km du fort de Chaudfontaine.

Armement

4 coupoles de 5.7Cm.

1 coupole de 2x15Cm.

2 coupoles de 2x12Cm.

2 coupoles de 21Cm.

En courtine 4x5.7Cm.

En coffre de tête 8x5.7Cm.

En coffre de poterne 1x5.7Cm.

 

Fort de Loncin

Le fort essuie plusieurs projectiles allemands mais riposte, faisant taire les pièces allemandes.

 

à suivre....

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REPORTAGE: Prise de Liège... drapeaux Blancs

 

 

[h3]11 août : chute du fort d’Evegnée[/h3]

Le chargement et le transport terrestre, par tracteurs à vapeur, commencent. Il faut six heures pour amener au sol les dix remorques métalliques de 17 tonnes et les deux locomotives routières.

 

Les deux convois des mortiers de 420 démarrent dans l’après-midi. A 22h, les deux pièces de 420 s’arrêtent à Henri-Chapelle.

Sur ces entrefaites, les 120.000 soldats chargés de réduire Liège entrent en Belgique. Le corps d’armée forme une colonne de 49 km de profondeur.

 

tracteur.pngobusier 420.png

 

Fort d’Evegnée

Dès le matin, les tirs d’artillerie de calibre 210 s’intensifient. Le fort est pilonné de 6 à 8h sans pouvoir répondre, car plusieurs coupoles ont été mises hors d’état. Deux observateurs rejoignent le clocher de Tignée et repèrent une batterie derrière le château de Cerexhe-Heuseux. Les deux pièces encore valides du fort tirent dans cette direction mais la batterie allemande change d’emplacement.

A midi, Evegnée n’a plus qu’une pièce utilisable pour les tirs à longue portée : l’obusier de 210. A 19h, les observateurs doivent abandonner le clocher de Tignée. L’obusier de 210 cale définitivement. Seul subsiste un canon de 150.

 

Il fait de plus en plus suffocant dans le fort. Certains soldats commencent à s’évanouir.

Devant cette situation désespérée, le commandant du fort consulte ses officiers.

 

A ce moment, un parlementaire allemand apporte un message demandant la reddition. Les officiers décident de rendre le fort pour éviter de faire périr la garnison de 380 hommes. A 16h, le drapeau blanc est hissé et les Allemands rendent les honneurs militaires à la garnison. Le commandant allemand prie le commandant belge de conserver son sabre.

 

Fort_Evegnee.jpg

 

Fort de Chaudfontaine

Les Allemands bombardent l’abbaye de Chèvremont qui constitue le poste d’observation du fort. Le fort lui-même est bombardé pendant une heure à partir du centre du village de Chênée, situé à près de trois kilomètres du fort.

 

Fort d’Embourg

Un feu roulant d’artillerie de calibre 210 s’abat sur Embourg et dure dix heures.

 

Fort de Fléron

Un hussard se présente devant le fort, drapeau à la main. Il est suivi par deux notables liégeois et demande à parler au commandant. Le hussard lit une longue note selon laquelle trente batteries de très gros calibre sont braquées sur Fléron et qu’elles tireraient jusqu’à ce que le fort soit anéanti. Le commandant du fort refuse de capituler. L’officier salue et repart pour Herve.

 

intérieur d'un fort.jpg [h3]12 août : début des bombardements d’artillerie lourde[/h3]

La ligne d’nvestissement se resserre.

Les obusiers de 420 sont acheminés par voie routière au village de Mortier, dans l’après-midi, à cinq kilomètres du fort de Barchon. Vers 18 heures, le bombardement du fort de Pontisse commence. Les forts de Liège sont en béton non armé donc incapables de résister à des obus de 420 (un obus de 420 a la hauteur d’un adulte et pèse plus de 900 kg).

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le 9e C.A. est chargé de conquérir les forts de Pontisse, Liers et Fléron avec le concours de la 28e brigade.

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le 7e C.A. et la 43e brigade se chargent de Chaudfontaine et d’Embourg.

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le 10e C.A. garde le flanc gauche de l’attaque allemande.

A partir du matin, le fort d’Embourg subit un tir de destruction à raison de plusieurs coups à la minute. Dans la soirée, toute l’artillerie de l’ouvrage est détruite.

 

1888-111.jpg [h3]L’artillerie lourde de siège[/h3]

Le 305 autrichien

Ce canon est fabriqué par Skoda a été mis au point en 1910. Il se démonte en trois parties - pièce, affût et plate forme amovible - et peut parcourir de 25 à 45 kilomètres par jour. En moins de trois quarts d’heure, il est complètement mis en batterie. Le démontage est encore plus rapide. Il a un angle de tir de 60 degrés et lance des obus-torpilles à retardement à une distance de plus de onze kilomètres.

Lorsque la guerre éclate, l’Allemagne en possède quatre exemplaires, prêtés par l’Autriche-Hongrie.

 

Skoda 305mm.jpgPicture11.jpg

 

Le 420 allemand dit « grosse Bertha »

Ce canon tire à 14,5 kilomètres des projectiles d’un mètre de hauteur, pesant 931 kilos et chargés de 106 kilos d’explosif. Plongeant de très haut (4.000 mètres) sur leur objectif, ses projectiles sont équipés d’une fusée d’amorçage, à retardement d’une seconde, qui permet à la torpille de pénétrer profondément dans le béton avant d’éclater.

Il faut une minute à un obus de 420 pour effectuer sa trajectoire.

Cette pièce est longue de 7,20 mètres sur son affût et pèse 98 tonnes.

Cinq longues remorques de métal, lourdes chacune de 17 tonnes, en roulant sur des roues jantées d’acier, sont traînées par des locomotives routières.

En 1914, l’armée allemande dispose de deux 420 sur voie ferrée (premier type) et de deux autres transportables par route.

 

Granatenfuellen.jpg

 

 

 

Fort de Chaudfontaine

De gros obusiers installés à Fraipont et à Trooz envoient plusieurs projectiles sur le massif de béton. Une petite coupole est mise hors d’usage. La cheminée de la salle des machines est bouchée par des éboulis.

 

10_for11.jpg

 

Fort de Pontisse

Le bombardement reprend avec une grande intensité dès 8h et l’atmosphère dans le fort devient malsaine.

Vers 17h30, les Allemands envoient une dizaine d’obus de 420 à partir du village de Mortier.

 

Fort de Fléron

Le fort, bien que battu par les obusiers, tient toujours et peut répondre aux tirs. Peu avant midi, un obus allemand atteint une coupole de 120. Une pièce reste utilisable et la coupole tourne encore. Toute la nuit, un ouragan d’acier s’abat sur le fort. Les Allemands réussissent à cerner le fort à quatre cent mètres du front de gorge et quatre lance-mines (minenwerfer) peuvent lancer des projectiles de 100 kilos sur les structures du fort.[h3]13 août : chute des forts de Chaudfontaine, Pontisse et Embourg[/h3]

Les forts de Pontisse, d’ Embourg et de Chaudfontaine subissent des dégâts considérables. Des mortiers de 420, installés à 4 km à l’est du fort rendu de Barchon, pilonnent le fort de Pontisse. A 11h30, ce dernier capitule après avoir reçu 43 obus de 420.

Le magasin à poudre du fort de Chaudfontaine explose.

Les forts d’Embourg et de Chaudfontaine se rendent à leur tour.

 

Fort de Chaudfontaine

Vers quatre heures du matin débute un bombardement intense qui va durer quatre heures. Les gaz pénètrent dans les locaux et menacent la garnison d’asphyxie.

A 10h30, un obus de 280 met feu aux réserves de poudre et de munitions. L’incendie qui en résulte transforme le centre du fort en brasier. Les explosions se succèdent pendant une demi-heure et 13.000 obus sautent. Le fort ne répondant plus à leurs tirs, les Allemands envoient une patrouille aux abords de la poterne et constatent la catastrophe. Les régiments entourant le fort organisent le sauvetage des blessés. Sur 300 hommes du fort, 60 sont morts et plus de 100 gravement blessés.

 

chaudfontaine_plaques_fort_13.jpg

 

 

Fort de Pontisse

A 9h, un obus d’une puissance inouïe s’abat sur le fort. Un officier apporte le culot d’un obus qui s’avère être du calibre 420. Les artilleurs sont suffoqués par les gaz et ne peuvent plus répliquer.

A midi, le commandant décide de hisser le drapeau blanc. Le fort a encaissé 43 obus de 420.

Les Allemands rendent les honneurs de la guerre à la garnison et les officiers peuvent conserver leur sabre.

 

centre du fort.jpg

 

 

Fort d’Embourg

Les tirs des batteries allemandes s’attachent à détruire les coupoles.

 

9h :

Des parlementaires allemands demandent d’être reçus par le commandant. Celui-ci refuse de rendre le fort. Dès la chute de Chaudfontaine, tous les canons allemands du secteur sont pointés sur Embourg.

 

Au milieu de l’après-midi :

Deux petites coupoles sont retournées et leur canons détruits. Par la suite, les grosses coupoles doivent être abandonnées. Les Allemands se rendent compte que l’artillerie du fort est hors d’usage et décident de prendre l’ouvrage d’assaut.

 

19h15 :

Le 57e d’infanterie allemande se met en marche mais au moment où l’assaut va débuter, le fort hisse le drapeau blanc. La galerie centrale du fort menaçait en effet de s’effondrer.

 

Fort de Fléron

11h :

L’artillerie lourde interrompt son tir et des canons de campagne visent les coupoles. Le bombardement des grosses pièces recommence vers 13h. Les observateurs allemands sont juchés sur des terrils. A 17h, les canons du fort de Fléron se taisent et dans les galeries, l’air devient irrespirable. Un obus a percé la galerie centrale. Seules deux petites coupoles de 57 restent opérationnelles.

 

Vers minuit :

Des bruits inquiétants sont perçus : coups de pioches, cliquetis de machines. Le commandant du fort ordonne une sortie pour le défendre le fort contre un assaut. Les fantassins allemands occupés à des travaux d’investissement refluent, mais l’artillerie allemande intervient à nouveau, forçant les Belges à rentrer dans les souterrains.

 

tour d'air de fleron.jpg

 

Fort de Lantin

Le fort, le fort est soumis à un bombardement intensif. En deux jours, les coupoles sont neutralisées et une âcre fumée fait tousser les défenseurs.[h3]14 août : chute des forts de Liers et de Fléron[/h3]

Fort de Fléron

A l’aube, le bombardement reprend, puis le fort est atteint par un obus de 380, tiré du plateau de Belle-Flamme. Le commandant du fort réunit les principaux gradés et tous estiment qu’il serait inutile de prolonger la résistance. A 10h15, après les ultimes destructions, le clairon sonne la reddition.

 

Fort de Liers

Le commandement allemand décide d’en finir avec le fort de Liers et les deux mortiers de 420 quittent le village de Mortier pour s’attaquer à ce fort. Les autres batteries sont installées près de Milmort, dans le fond de Rhées et sur les hauteurs de Cheratte.

Les 400 hommes de la garnison risquent d’être asphyxiés par les gaz et le fort ne dispose plus ni d’électricité ni d’eau. Le conseil de défense se résout à la reddition. Les officiers belges, vu la belle résistance du fort, sont invités à conserver leur sabre.

 

Fort de Boncelles

Le fort a été isolé des combats jusqu’au 14 août. Un bombardement violent s’abat sur lui dans le courant de la journée. Très vite, l’aération est compromise.

 

Fort de Loncin

Les villages de Loncin et d’Alleur sont envahis par les Allemands. L’étau se resserre autour du fort.

 

Vers midi :

Un parlementaire allemand s’approche, brandissant un drapeau blanc. Mais est blessé après trois sommations.

 

Vers la fin de l’après-midi :

Les derniers observateurs du fort de Loncin annoncent au général Leman que le fort est encerclé. Vu l’absence d’observateurs, le fort va devoir tirer au hasard.

 

Vers 16h :

Le bombardement systématique du fort commence. Les artilleurs et fantassins doivent s’installer dans la galerie centrale.

 

Vers minuit :

Un soldat essaie de sortir du fort pour observer les assaillants, mais il est immédiatement refoulé : les Allemands ne sont pas loin du fort.[h3]15 août : chute des forts de Boncelles, de Lantin et de Loncin[/h3]

Les mortiers de 420 sont amenés au champ de manœuvres de Bressoux.

La deuxième batterie de 420 arrive à Liège en gare des Guillemins d’où elle est transférée vers le par d’Avroy pour tirer sur les forts de Hollogne et Flémalle.

 

Picture14.jpgPicture10.jpg

 

Fort de Boncelles

Le matin, un éboulement tue un sous-officier et blesse une quinzaine de soldats. Les coupoles sont disloquées et le courant électrique coupé. L’air devient irrespirable dans les galeries. Le fort ne peut plus riposter. Les officiers décident par conséquent la capitulation à 7h30 du matin

 

Fort de Lantin

Après avoir détruit tout ce pouvait l’être, la garnison capitule à 12h30.

 

Fort de Loncin

Vers 1h du matin :

Le fort est plongé dans l’obscurité suite à une panne de courant. Les fossés sont presque comblés.

Les munitions s’épuisent et vers 10h, le fort ne peut plus riposter.

 

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15 heures :

Le bombardement du fort commence au départ de la plaine de manœuvres de Bressoux (à 9 km. du fort) par des mortiers de 420. Toutes les minutes, un obus de ce calibre tombe sur le fort. La fumée pénètre dans les galeries et menace d’asphyxier la garnison. Comme Lantin est tombé, le tir de tous les canons se concentre sur Loncin.

 

17h20 :

Un obus perce la carapace du fort et met le feu à la poudrière, soit douze tonnes de poudre. Les coupoles de 210, qui pèsent pourtant, 40 tonnes sont renversées et les voûtes s’effondrent. La galerie centrale se fend en deux et retombe sur les soldats qui attendent l’assaut. Il ne reste qu’une centaine de survivants. Le commandant Naessens est sans connaissance et le général Leman est grièvement blessé. Les Allemands évacuent les blessés qui sont dirigés vers l’hôpital de Liège.

 

fort_loncin (1).jpgcp_2x112.jpg [h3]16 août : reddition des forts de Hollogne et de Flémalle[/h3]

Peu après l’explosion du fort de Loncin, des parlementaires allemands se présentent à ceux de Hollogne et de Flémalle et annoncent que dix des douze forts sont pris. Les deux forts veulent continuer le combat, mais ils doivent se rendre respectivement à 8h30 et 9h30.

 

http://www.sambre-marne-yser.be/IMG/jpg/citadelle_liege.jpg

Citadelle de Liège - Artillerie de forteresse prise aux Belges

 

La position fortifiée de Liège n’existe plus. L’armée Allemande peut traverser librement la Meuse et entamer son mouvement à travers la Belgique.

 

http://www.sambre-marne-yser.be/IMG/jpg/entree_liege.jpg

Entrée des troupes allemandes à Liège

à suivre...

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REPORTAGE/ Prise de liège... c'est la FIN

 

après des combats très durs, une résistance insensée, les forts tomberont un à un

voici un aspect des terrain rendu tout autour de Liège

 

 

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fort_de_loncin.jpg

 

 

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une lettre du général Léman alors en captivité à son Roi

 

 

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Sire,

Après d’honorables engagements livrés les 4, 5 et 6 août, je jugeai que les forts de Liège ne pouvaient jouer d’autre rôle que celui de forts d’arrêt.

Je maintins néanmoins le gouvernement militaire pour coordonner la défense autant que possible et pour exercer une influence morale sur la garnison.

Votre Majesté n’ignore pas que j’étais au Fort de Loncin le 6 août, à midi.

Vous apprendrez avec chagrin que le fort a sauté hier, à 5 h. 20 du soir, et que la plus grande partie de sa garnison a été ensevelie sous ses ruines.

Si je n’ai pas perdu la vie dans cette catastrophe, cela tient à ce que mon escorte m’a retiré de la place forte au moment où j’étais suffoqué par le gaz qui se dégageait après l’explosion de la poudre.

On me porta dans une tranchée, où je tombai. Un capitaine allemand me donna à boire, puis je fus fait prisonnier et emmené à Liège.

Je suis certain d’avoir manqué d’ordre dans cette lettre, mais je suis physiquement ébranlé par l’explosion du fort de Loncin.

Pour l’honneur de nos armes, je n’ai voulu rendre ni la forteresse ni les forts. Daignez me pardonner, Sire!

En Allemagne, où je me rends, ma pensée sera, comme elle l’a toujours été, avec la Belgique et le roi.

J’aurais volontiers donné ma vie pour les servir mieux, mais la mort ne m’a pas été accordée.

Général Léman"

dev1750.jpg

 

Général Leman était dans le fort quand il est sorti pour prendre l'air et quand un obus a atterri près du fort et l'a assommé inconscient. Quand il reprend ses esprits, les Allemands l'ont capturé. Le général a ensuite insisté sur le fait qu'ils lui permettent d'écrire au roi de Belgique affirmant qu'il ne s'était pas rendu mais été capturé alors inconscient. Les Allemands, étant Messieurs, livreront sa déclaration permettant ainsi au général de « sauver la face »

 

devant temps de bravoure à Liège, la ville recevra une décoration prestigieuse de la France

Du Journal officiel (8 août 1914)

Paris, le 7 août 1914

Monsieur le President,

Au moment où l’Allemagne, violant délibérément la neutralité de la Belgique, reconnue par les traités, n’a pas hésité à envahir le territoire belge, la ville de Liège, appelée, la première, à subir le contact des troupes allemandes, vient de réussir, dans une lutte aussi inégale qu’héroïque, à tenir en échec l’armée de l’envahisseur.

Ce splendide fait d’armes constitue, pour la Belgique et pour la ville de Liège en particulier, un titre impérissable de gloire dont il convient que le gouvernement de la République perpétue le souvenir mémorable en conférant à la ville de Liège la croix de la Légion d’honneur.

J’ai, en conséquence, l’honneur de vous prier de vouloir bien revêtir de votre signature le projet de décret ci-joint, approuvé par le Conseil de l’Ordre de la Légion d’honneur et décidant que la croix de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Liège.

Le ministre des Affaires étrangères, Gaston Doumergue.

Le President de la Republique Française

Sur la Proposition du Ministre des Affaires étrangères

 

DECRETE:

Article Premier. — La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Liège.

ART. 2. — Le ministre des Affaires étrangères et le grand chancelier de l’Ordre sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret.

Fait à Paris, le 7 août 1914.

Par le président de la République.

R. Poincaré

Le ministre des Affaires étrangères

Gaston Doumergue

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ainsi s'achève une des premières phases de la guerre d'invasion de l'Allemagne, le reportage s'arrête autour du 16 août 1914

je garde cette date pour le moment car elle situe le lien avec les autres fronts à venir, c'est un point de repaire

la bataille de liège aura une énorme importance dans la suite des hostilités, nous le verrons après la bataille de la marne

nous allons nous transporté dès cette semaine sur un autre front et pendant cette même période; en Alsace Lorraine

PS, un très gros témoignage suivra bientôt sur la période du 4 au 16 août des armées allemandes parmi la population Belge....

j'édite car j'ai oublié mes liens, pas mal de choses à voir si vous désirez en apprendre plus, il existe des loupes électroniques à télécharger

si vous avez du mal à traduire, bonne lecture

 

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REPORTAGE: Le REICHSLAND

 

mais c'est quoi ce truc? inévitablement, un des grands enjeu de cette guerre

 

justement, cette enjeu entamera les premiers mouvement français pour reprendre les provinces

 

pour comprendre, un petit retour en arrière...

 

 

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Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à l'Allemagne. Les défaites de succèdent, notamment à Alsace à Wissembourg et Froeschwiller. Strasbourg, bombardée à partir du 15 août, capitule le 28 septembre.

 

Une proclamation est placardée dans la ville : "Strasbourg désormais sera et restera une ville allemande"

 

 

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L'Armée des Vosges, sous les ordres de Garibaldi et au sein de laquelle une compagnie de francs-tireurs alsaciens a été formée par le lieutenant-colonel Alfred Braun, repousse les troupes prussiennes à Dijon les 25 et 26 novembre, mais la défaite de Mac-Mahon à Sedan et la réddition de Bazaine à Metz annihilent tout espoir d'un redressement français.

Seule la résistance de la garnison de Belfort commandée par le lieutenant-colonel Denfert-Rochereau sauve en partie l'honneur de l'Armée et permet à la France de conserver la ville.

 

 

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L'Empire est proclamé au Château de Versailles le 18 janvier 1871 et le roi Guillaume de Prusse est couronné

Empereur. Wilhelm Friedrich Ludwig von Preußen devient le Kaiser Wilhelm.

 

 

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Le 28 janvier 1871, la France signe l'armistice et les élections législatives du

8 février mettent fin au gouvernement de la Défense nationale.

 

Le 17 février 1871, le député Keller donne lecture d'une déclaration collective des représentants de l'Alsace et de la Lorraine affirmant leur droit et leur volonté de rester français. C'est la fameuse « protestation de Bordeaux ».

 

Par le traité préliminaire de paix du 26 février 1871, approuvé par 546 voix sur 653, la France cède l'Alsace et une partie de la Lorraine à l'Empire allemand.

 

Art. 1er. La France renonce, en faveur de l'Empire allemand, à tous ses droits et titres sur les territoires situés à l'est de la frontière ci-après désignée :

 

La ligne de démarcation commence à la frontière nord-ouest du canton de Cattenom (Moselle), vers le grand-duché de Luxembourg ; suit, vers le sud, les frontières occidentales des cantons de Cattenom et Thionville, passe par le canton de Briey en longeant les frontières occidentales des communes de Montois-la-Montagne et Roncourt, ainsi que les frontières orientales des communes de Marie-aux-Chênes, Saint-Ail, atteint la frontière du canton de Gorze, qu'elle traverse le long des frontières communales de Vionville, Chambley et Onville, suit la frontière sud-ouest de l'arrondissement de Metz, la frontière occidentale de l'arrondissement de Château-Salins jusqu'à la commune de Pettoncourt, dont elle embrasse les frontières occidentale et méridionale, pour suivre la crête des montagnes entre la Seille et Moncel jusqu'à la frontière de l'arrondissement de Strasbourg au sud de Garde.

 

 

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Lors de la séance du 1er mars 1871, le député Grosjean fait part à l'Assemblée nationale de la démission collective des représentants alsaciens et lorrains. « Nous déclarons encore une fois nul et non avenu un pacte qui dispose de nous sans notre consentement... ». Il s'agit de la seconde protestation de Bordeaux.

 

Le maire de Strasbourg Emile Kuss, décède d'une crise cardiaque en apprenant l'abandon de l'Alsace.

 

Le traité de paix signé à Francfort-sur-le-Main le 10 mai 1871, confirme la perte des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin (sauf Belfort), du département de la Moselle (sauf la région de Briey) et des arrondissements de Sarrebourg et de Château-Salins du département de la Meurthe. Cette annexion marque l'aboutissement de l'unité allemande. Le Reichsland Elsaß-Lothringen, la "terre impériale" d'Alsace-Lorraine, est constitué le 3 juin.

 

Les optants : le traité offre la possibilité Alsaciens-Lorrains nés dans un territoire annexé mais demeurant en France, dans les colonies ou à l'étranger d'opter jusqu'au 1re octobre 1872 (1873 pour les personnes demeurant hors d'Europe) pour la nationalité française ou allemande. Il s'agit notamment de militaires, de marins, de bagnards... Environ 159000 Alsaciens-Lorrains optent pour la nationalité française et près de 50000 quittent les territoires annexés. Certains s'installent dans la région de Nancy, 530 familles s'établissent en Algérie, d'autres en Amérique. Les élites françaises (industriels, artistes, théologiens, écrivains…) quittent l'Alsace tandis que les notables francophiles transigent pour préserver leurs intérêts. Cette émigration est largement compensée par une importante immigration allemande (1/6 population en 1910).

 

 

L'autonomisme alsacien

Le 5 avril 1875, Auguste Schneegans fonde le premier parti autonomiste alsacien-lorrain, "die Autonomistische Partei".

 

Le courant autonomiste obtient la création d'un Parlement régional (Landesausschus) qui à partir de 1879 vote les lois et le budget de l'Alsace-Lorraine. Mouvement de lutte pour l’autonomie repose sur 3 revendications majeures : place officielle pour l’Eglise, programme de démocratie, refus du germanisme.

 

 

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Mai 1911 : vote de la Constitution accordant à l’Alsace une autonomie partielle par la création d'un parlement régional, le Landtag. Celui ci est composé de deux Chambres, la première constituée d'une quarantaine de membres nommés par l'Empereur ou désignés par les Corps constitués (Eglises, Chambre de commerce, Université...), la deuxième de soixante députés (dont 40 Alsaciens) élus au suffrage universel.

 

Le pouvoir législatif appartient au Landtag qui vote le budget et les lois du Reichsland. Trois délégués représentent l'Alsace-Lorraine au Bundesrat (Diète Fédérale).

 

Le pouvoir exécutif est exercé par l'Empereur qui délègue ses prérogatives au Statthalter assisté de quatre Ministres, et siège à Strasbourg.

 

L'objectif des autorités impériales est de développer « l’individualité alsacienne-lorraine dans le cadre allemand » car « un pays qui a la libre détermination de son sort renoncera peu à peu de lui-même à l’idée de redevenir une province française ». Le Reichsland ne bénéficie cependant pas de libertés aussi grandes que les autres Land de l’Empire (ex : refus d’une nationalité « alsacienne-lorraine »).

 

 

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Le courant francophile et la persistance d'un lien entre la France et les « provinces perdues »

 

L'image de l'Alsace en France, le maintien d'un lien culturel dans l'opinion est entretenu

par certains écrivains (Erckmann-Chatrian, Jules Verne, Zola, René Bazin, Maurice Barrès, Emile Hinzelin, Emile Moselly…), illustrateurs (Hansi, Zislin, Régamey, Gustave Doré…), chefs politiques et militaires Gambetta, Foch) ainsi que par les Alsaciens de Paris (Frédéric Eccard, Anselme Laugel, Christian Pfister, (Robert Redslob, Charles Schmidt…)

 

 

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En Alsace, le souvenir, la fidélité à la France sont en particulier cultivés par des cercles littéraires et artistiques comme celui de St Léonard autour du peintre Charles Spindler qui fonde la Revue Alsacienne Illustrée ou Elsässische Illustrirte Rundschau avec le soutien du mécène Anselme Laugel.

 

 

Charles_Spindler-Calendrier_de_la_Revue_alsacienne_illustrée-1901.jpghansi2.jpg12.jpg

 

 

Cette revue dirigée à partir de 1901 par le docteur Pierre Bucher est un point de convergence pour les élites francophiles et dans son sillage apparaissent les conférences célèbres organisés par Bucher dans la grande salle de l’Hôtel de la ville de Paris à Strasbourg avec la collaboration active du docteur Fernand Dollinger et de la poétesse Elsa Koeberlé, la création du Musée alsacien en 1904, les Cahiers alsaciens et les « romans français d’Alsace ».

 

 

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Persistance de l’influence française chez une partie importante de la population (Eglise catholique, élite économique sociale et culturelle, demeurés fidèles au souvenir français). Les trois principaux vecteurs de l’influence française sont l’Eglise catholique, les femmes et une partie importante de la bourgeoisie urbaine, notamment les familles qui constituent l’élite économique et culturelle.

 

Dès 1875 est mise en place d’une diète d’Alsace-Lorraine, francophile, composée de notables, défenseurs des intérêts de la bourgeoisie urbaine et de ses préoccupations économiques.

 

Création du Souvenir Français par un Alsacien (Xavier Niessen) en 1907 suite au rattachement de l’Alsace et de la Moselle à la France. Fondation de l'Union Nationale par les francophiles.

 

 

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L’influence des écrits nationalistes et de la religion sur l’opinion publique

 

♦ Les caricatures satiriques d’Hansi témoignent d’une tradition alsacienne d’attachement à la France

 

♦ La position officielle des religions en Alsace qui jouissent d’un statut spécifique

Le camp de la paix

 

♦ Position de l’Alsace : contributions alsaciennes au rapprochement franco-allemand à la veille de la guerre

 

♦ Activisme antimilitariste et européen de René Schickele et Hans Arp (création de la revue pacifiste Die Weissen Blätter)

 

♦ 6 mai 1913 : représentants de l’Alsace-Lorraine ont exprimé à l’unanimité le vœu de voir les gouvernements de France et d’Allemagne renoncer à toute idée de guerre à cause de leur pays.

 

♦ Participation d'une délégation alsacienne (Eugène Ricklin, abbé Haegy) aux conférences de la Paix de l’Union interparlementaire de Berne et de Bâle en 1913 et 1914.

 

 

Bundesarchiv_Bild_Elsaß-Lothringen,_Kaisermanöver 1908.jpg

 

 

Langue maternelle :

 

allemand : 1 492 347 habitants (86,8 %) (Il s'agit très majoritairement des dialectes alémaniques et franciques locaux ; progressivement, notamment à Strasbourg, une immigration "vieille allemande" principalement constituée de fonctionnaires, allait installer une population s'exprimant naturellement en "hochdeutsch").

 

allemand et autres langues : 7 485 (0,4 %) ;

 

français : 198 318 (11,5 %) ; (la déclaration de langue maternelle française avait double valeur : manifestation d'un sentiment pro-français et démonstration de son appartenance à la bourgeoisie locale ; de fait, la quasi-totalité des locuteurs du français s'exprimaient très aisément en alsacien, continuum que seuls les "immigrés allemands" et les résidents des communes francophones et "welches" du piémont des Vosges ignoraient quasi universellement).

 

italien : 18 750 (1,1 %) ;

polonais : 1 410 (0,1 %).

 

bonne lecture :jap:

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Invité §pie367dg

J'imagine que sur ce sujet Hansi 68730 est en mesure de nous apporter des

explications supplémentaires ;)

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J'imagine que sur ce sujet Hansi 68730 est en mesure de nous apporter des

explications supplémentaires ;)

 

 

faut dire que je lui ai tendu la perche aussi ;)

 

mon épouse a vu la fin du montage du poste "reichsland", quand j'ai posé les photos de Hansi, que de souvenirs pour nous deux ensuite, elle,

avec son père qui était alsacien de Bouxwiller et mes conversations avec ma Grand mère qui venait de Strasbourg, à la ferme, tout petit, Hansi

était un grand homme, l'exemple de l'alsacien français et le revendiquant, que de gravures, les assiettes gravées de lui sur la poutre maîtresse.

 

on a ensuite regardé les photos sur le web en terminant sur les costumes alsaciens, en fin de compte, on a même pas regardé la TV

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REPORTAGE: Le Plan Schlieffen

 

 

Nous allons commencé a voir débuter des batailles un peu partout, nous avons vu que du 4 au 16 août 1914, le poids de l'invasion s'est porté

sur la Belgique, tout cela était prévu, c'est le fameux plan Schlieffen, il est temps de vous le dévoilé :jap:

 

 

Schlieffen_Alfred_Graf.jpg

 

 

 

Il doit son nom au général von Schlieffen qui fut le chef d'état-major de l'armée allemande de 1891 à 1905. Le plan Schlieffen a été créé par le comte Alfred von Schlieffen général en Décembre 1905. Le Plan Schlieffen était le plan opérationnel pour une attaque désigné sur la France dès que la Russie, en réponse à la tension internationale, aurait commencé à mobiliser ses forces près de la frontière allemande. L'exécution du plan Schlieffen a conduit à la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne le 4 Août, 1914 .

 

 

 

En 1905, Schlieffen était chef de l'état-major allemand. L'Europe a effectivement divisé en deux camps par année - l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie (la Triple Alliance) d'un côté et la Grande-Bretagne, la France et la Russie (la Triple-Entente) de l'autre.

 

Schlieffen a estimé que la zone la plus décisive pour une guerre future en Europe serait dans le secteur ouest. Ici, Schlieffen identifié la France comme l'adversaire le plus dangereux de l'Allemagne. La Russie n'était pas aussi avancée que la France dans de nombreux domaines et Schlieffen croit que la Russie prendrait six semaines pour mobiliser ses forces et que tout combat possible sur la frontière russo-allemand pourrait être fait face par quelques divisions Allemandes assurant qu'une protection minimale à l'est face au danger russe, celà, pendant quelques semaines alors que la majeure partie de ses forces sont concentrées sur la défaite de la France.

 

 

Schlieffen_Plan_1905.png

 

ici, comme noté, c'est le plan de 1905, on voit le passage par les pays bas, puis dans un cercle plus large, traverse la Belgique,

le contournement des citadelles est plus facilité

 

 

Schlieffen a conclu qu'une attaque surprise massive et réussie contre la France serait suffisant pour mettre hors jeu la Grande-Bretagne de devenir impliqué dans une guerre continentale. Cela permettrait a l'Allemagne le temps pour transférer des soldats qui avaient combattu dans la campagne française avec succès, de reprendre sur les Russes cette fois.

 

Schlieffen également prévu pour l'attaque sur la France pour aller à travers la Belgique et le Luxembourg. Belgique avait eu sa neutralité garantie par la Grande-Bretagne en 1839 - si sa stratégie pour le succès dépendait de la Grande-Bretagne de ne pas soutenir la Belgique.

 

 

en train.jpg

 

Jusqu'à 1914, les états-majors allemands s'entraînent et testent leurs plans régulièrement, lors des manœuvres impériales annuelles (Kaisermanöver), ainsi que lors des voyages d'état-major (Stabreisen, en été sur le terrain) et lors des jeux de guerre (Kriegspiele, en hiver sur des cartes). La conception de ces plans de guerre dépend étroitement du contexte, changeant au gré des alliances et de l'évolution des rapports de force avec les États voisins.

 

 

Kriegspiele.jpg

 

Le plan Schlieffen a été révisé quand la tension en Europe a augmenté. Toutefois, les mécanismes de base de celui-ci est resté le même:

 

une attaque dévastatrice sur la France via la Belgique dès que la Russie avait annoncé son intention de mobiliser.

 

une opération de maintien de la frontière russe / allemand à effectuer si nécessaire.

 

Allemagne avait 6 semaines pour vaincre la France.

 

Allemagne devrait alors utiliser son système ferroviaire modernisé pour déplacer des troupes de l'opération française sur le front russe.

 

Russie serait alors attaqué et vaincu.

 

 

wagon_allemand_1914.jpg

 

Le plan Schlieffen était audacieux, mais il y avait un certain nombre de faiblesses criantes:

 

Les actions de la Russie déterminent lorsque l'Allemagne devra commencer son attaque contre la France, même si elle était prête ou pas.

 

Il suppose que la Russie aurait besoin de six semaines pour se mobiliser.

 

Il suppose que l'Allemagne vaincrait la France en moins de six semaines.

 

les entrainement seront permanent, un exemple: combats sur cartes

 

 

Ce plan de déploiement et les opérations qu'il implique sont mis à l'épreuve lors d'une série de Kriegspielen menés à l'occasion d'un voyage de l'état-major général (Generalstabreise) dans le Reichsland en juin et juillet 1905. Pour tester différents scénarios de réactions françaises, quatre officiers de l'état-major sont mis successivement à la tête du camp français, affrontant Schlieffen qui est à la tête du camp allemand:

 

le premier, le colonel von Steuben, lance une attaque française en Lorraine et en Alsace, mais Schlieffen détache deux armées de l'aile droite allemande pour contre-attaquer entre Metz et la Sarre, tout en poursuivant l'enveloppement par le nord : défaite française

 

 

v.Steuben.jpg

 

le lieutenant-colonel von Freytag-Loringhoven réagit par une contre-offensive française frontale en Belgique, Schlieffen lance alors une attaque de sa gauche à partir de Metz, perce le centre français sur la Meuse et encercle une partie de l'aile gauche française ; la vallée de l'Aisne est atteinte le 32e jour, la Seine est franchie en amont de Paris à partir du 40e, la côte d'Or est abordée le 50e et la frontière suisse le 56e jour;

 

 

Hugo_Freytag-Loringhoven.jpg

 

le major Kuhl attaque en Lorraine et au Luxembourg, mais se fait envelopper par le nord, l'aile droite allemande borde la Somme et l'Aisne le 23e jour, puis repousse l'aile gauche française sur Paris, enfin passe la Seine autour de Rouen au 32e jour ;

 

 

Hermann_von_Kuhl.jpg

il mourra à 102 ans!

 

le quatrième, le colonel Matthias, redéploie d'abord le dispositif français de Lille aux Vosges, puis reste sur la défensive derrière la Meuse, obtenant ainsi les meilleurs résultats, bien qu'étant battu lui aussi.

 

 

Un autre Kriegspiel est réalisé en décembre 1905, avec un scénario de guerre sur deux fronts (un Aufmarsch II en prévision du retour de la Russie comme menace), intégrant l'intervention des Britanniques qui débarquent trois corps à Dunkerque et Calais (l'Entente cordiale vient juste d'être signée). Le parti allemand déclenche une offensive contre les Russes avec 38 divisions, se maintenant sur la défense à l'ouest.

 

Les Français passent alors à l'offensive en Lorraine et en Belgique, cette dernière appelant à l'aide l'Allemagne. Après la contre-attaque en Lorraine, l'aile gauche allemande est ramenée au nord de Metz pour une attaque de flanc à travers l'Ardenne belge, tandis qu'une partie des forces sont rapatriées de Prusse-Orientale : le jeu se termine par un encerclement de l'aile gauche française entre Namur, Liège et Anvers.

 

 

wargame.jpg

 

 

En fait, l'attaque en Août 1914 a presque réussi et a été seulement battu par la première bataille de la Marne . Une mauvaise communication entre les commandants de première ligne et le siège de l'armée à Berlin n'a pas aidé le contrôle de Moltke de la campagne.

De plus, le retrait des troupes allemandes en réponse à une menace plus élevée que prévu sur le front russe, signifiait que les Allemands n'avaient pas le poids militaire que Schlieffen avait intégré dans son plan initial. C'était un plan qui a presque réussi, mais son succès ne peut être mesurée en étant 100% de réussite. La France devait être vaincue - et ce n'est pas arrivé. Attaque rapide de Schlieffen et prévu la défaite de la France n'ont jamais eu lieu - c'est l'échec qui fait ouvrir la voie à l'ère de la guerre de tranchées qui est tellement liée à la Première Guerre mondiale .

 

 

Bundesarchiv__Mecklenburg,_Manöver,_Kaiser_Wilhelm_II.,_Moltke.jpg

manœuvres de 1911

 

suite aux guerres balkaniques, (voir page 1) Le plan de déploiement appliqué est sera celui préparé pendant l'hiver 1913-1914 par le grand état-major général et prêt à être appliqué le 1er avril (Aufmarsch de 1914) ; il est très proche de celui de l'année précédente : il a été surnommé « plan Schlieffen » (tout comme le plan de 1905, malgré les différences) après la guerre, ou encore « plan Schlieffen-Moltke ».

 

 

Helmuth_Johannes_Ludwig_von_Moltke_1914.jpg

 

Il s'agit d'un plan uniquement terrestre, ne prévoyant aucune action navale (d'une part la marine de guerre allemande est indépendante de l'armée de terre, ne dépendant que de l'empereur, d'autre part la puissance de la marine britannique transformerait une sortie en mission-suicide). Si la mobilisation commence le 2 août (1er jour), le déploiement des troupes (en dehors des unités affectées au coup de main de Liège) se fait du 6 (5e jour) au 18 août (17e jour), en commençant par les troupes de couverture, ensuite par les autres corps d'active (tous déployés le 12e jour), puis par les corps de réserve, enfin par la Landwehr et les parcs.

 

 

Aufmarsch_im_Westen_1914.jpg

 

ce plan n'inclue pas l passage par la Hollande, prendre Liège dans les temps est primordiale, 8 jours!

 

bonne lecture

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REPORTAGE: Le Plan XVII

 

 

Après la Guerre de 1870, Helmuth von Moltke l’Ancien estime que le prochain conflit armé en Europe ne se livrerait plus qu’entre les seules grandes puissances européennes. Mais il était convaincu qu’il serait plutôt une Volkskrieg, soit une « Guerre de Peuples ».

 

Aussi fallait-il tout faire pour éviter un vaste conflit européen. Or, ses successeurs – en premier lieu desquels son propre neveu Helmuth von Moltke le Jeune et Alfred von Schlieffen – souhaitant préserver l’appareil militaire du Reich ont préféré tout faire pour préserver la possibilité de gagner et de mener une grande guerre.

 

Il faut préciser que le modèle de bataille qui fait foi dans les différents états-majors d’Europe est la victoire d’Hannibal à Cannes en 262 av JC où le génial général carthaginois anéantit plusieurs légions par une manœuvre d’encerclement. Pour les stratèges militaires de l’époque, Cannes était LE modèle de bataille décisive qui devait régir la conduite des opérations.

 

 

bataille de Cannes.png

 

lorsque elles déclarent successivement la guerre à la Serbie, la Russie, la France et à la Grande-Bretagne, les chancelleries de Berlin et de Vienne conservent l’illusion que leurs soldats seront rentrés dans leurs foyers avant Noël. Il en va de même pour Londres, Paris et Saint-Pétersbourg.

Le Plan Schlieffen vu plus haut, le français ont aussi sont opposant:

Élaboré après dix-sept révisions, le Plan XVII s’appuie sur la manœuvre de l’Infanterie « Reine des Batailles » mais aussi sur la cavalerie. Pour reprendre les mots du Colonel Michel Goya, les instances militaires de la IIIe République (État-major, Conseil Supérieur de la Guerre, Ecole de Guerre) se retrouvent, du point de vue intellectuel dans des « considérations tactico-mystiques » qui exaltent l’offensive à outrance. L’Armée Française compte donc elle aussi sur la manœuvre rapide. Le plan français vise à pénétrer au-delà du Rhin et de la Moselle par une forte poussée à partir des lignes de forts de l’Est établie par Seré de Rivières (ligne qui part de la frontière Suisse et s’étend jusqu’à à la frontière belge). L’objectif premier étant bien sûr de reprendre rapidement la Moselle, Metz, Strasbourg et Colmar principalement.

 

plan XVII.gif

 

 

 

 

Au niveau de l’ensemble stratégique du Front européen, le Plan XVII inclut les plans de mobilisation et de bataille de l’Armée russe. L’état-major français pense qu’étant donné le rapport disproportionné des infrastructures russes face à l’étendue géographique du territoire, les forces de Nicolas II seront disponibles plus tardivement. Les Français estiment que l’offensive française devra fixer un nombre maximum de forces allemandes à l’Ouest pour laisser les Russes entrer plus facilement en Prusse-Orientale. Or, en août 1914 , à la grande surprise générale, les Russes mobiliseront leurs unités (active et réserve) bien plus vite que prévu.

Concentration_1914.png

 

Ainsi, l’objectif des deux alliés est de forcer Guillaume II à abandonner la partie par une offensive conjointe en Prusse Orientale et sur le Rhin. A ce titre, le plan de mobilisation français doit s’appliquer dans la foulée de celui des Russes.

Reprenant à son compte les préconisations du Général Louis Loyzeau de Grand Maison , l’état-major que pilotent Joseph Joffre et son entourage, fonde ses chances de succès sur « l’offensive à outrance ».

En fait, plus qu’une doctrine, le plan XVII est un véritable état d’esprit: quoi qu’il arrive, on ne perd pas espoir et on rentre dans le tas! . (mot de Joffre)

Le Général Ferdinand Foch en étant alors l’un des principaux défenseurs. Or, Grandmaison prône que l’ensemble des Corps d’Infanterie attaque LORSQUE CELA EST POSSIBLE OU RENDU POSSIBLE .

Gen_Joffre.jpg

 

Mais l’idée de l’engagement immédiat ne fait pas l’unanimité au sein du commandement français. L’un des concepteurs du plan, Edouard de Curières de Castelnau (le général qui planifiera en grande partie la mobilisation française) estime que cela ne pourra permettre à l’Armée de remporter une victoire rapide en raison du manque de réserve.

Reprenons les propos du Colonel Goya. Celui-ci explique que la doctrine militaire française est pratiquement aux mains de Saint-Cyriens (mais aussi en partie de polytechniciens comme Joffre et Foch), fantassins et cavaliers. Or, « il est frappant de voir que les mots ‘aéroplane’, ‘automobile’ et même ‘mitrailleuse’ sont absents des productions littéraires entre 1890 et 1914 ». A l’inverse, les militaires allemands ont très vite compris l’intérêt de la mitrailleuse, tant dans son rôle défensif que dans le soutien à l’infanterie.

Albert_Herter; le départ des poilus.jpg

 

Comme le dit l’historien britannique Lancelot Farrar, la préparation de la Grande Guerre a été pensée dans « l’illusion d’une guerre courte » (« short war illusion »). Chaque stratégie avait été pensée pour une guerre courte, sauf que le choc de 1914 va mettre fin aux espérances de chaque état-major et de chaque gouvernement qui seront forcés de s’adapter.

PS: comme vous allez le voir bientôt, le topic va couvrir une période méconnue pour beaucoup, que s'est il passé entre les Batailles en Belgique et celle de la Marne?

pareil, on a vu au fil des reportages, des inventions que nous côtoyons tout les jours mais pour cette époque, c'était encore l'inconnu, l'avion n'avait pas 10 ans! la mitrailleuse n'était connu que par trop peu de généraux, l'automobile est elle même trop récente pour évacuer les chevaux, on verra et on se dira même, encore une fois, que nos armées étaient en retard d'une guerre

un fait quand même à souligner, une invention qui aura un énorme poids dans les décisions des futures batailles:

Mais ce début du XXème siècle est aussi celui de l’explosion de nouvelles technologies et notamment de la télégraphie sans fil ou TSF. Les initiatives foisonnent dans tous les grands pays. En France, le capitaine FERRIE, polytechnicien de l’arme du Génie, initie le développement de la radio à des fins militaires.

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station radiotélégraphique de la Tour EIFFEL Il s’appuiera en particulier sur la tour Eiffel comme émetteur principal pour réaliser un réseau de stations de grande puissance (Paris, Lyon et Bordeaux) en liaison avec les stations des places fortes du nord et de l’est (Maubeuge, Verdun, Toul, Epinal et Belfort).

tour_eiffel.png

 

Il développe également la mise en place de stations TSF au sein des armées. Parallèlement aux moyens radioélectriques, un réseau téléphonique innerve la zone des opérations depuis Paris. Ces capacités s’avéreront déterminantes pour la conduite des opérations.

toureiffelstation.jpg

 

En Allemagne, des évolutions similaires ont également lieu. Pour assurer leurs communications, les armées allemandes sont relativement bien dotées en stations TSF. C’est notamment le cas des I°, II° et III° armées chargées du mouvement enveloppant, car le grand état-major anticipe la destruction des réseaux téléphoniques belges et français au fur et à mesure de la progression de ses armées.

Dès le début des opérations le 3 août à travers la Belgique, les Allemands ont recours à leurs moyens TSF. Les premières écoutes des radiocommunications allemandes depuis la tour Eiffel seront réalisées le 20 août.

Lorsque la guerre éclate en août 1914, le système de chiffrement allemand UBCHI est connu des Français. La section du chiffre avait réussi à mettre au point une méthode permettant de reconstituer la clé sur une base de trois télégrammes, fournis par les écoutes, même courts mais de longueur similaire. La masse de télégrammes interceptés permet à la section du chiffre de reconstituer les clés de chiffrement allemandes et de les diffuser aux différents échelons de commandement français autorisant ainsi l’exploitation du renseignement tiré des écoutes, et notamment de connaître les intentions de l’ennemi.

1.jpg

 

Bonne lecture

 

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Invité §pie367dg

Ce soir sur ARTE a été diffusé le film " A l'ouest rien de nouveau " , pour ceux

qui l'auront regardé, on y retrouve certains thêmes repris dans le film " Le pont " diffusé également sur ARTE il y a quelques temps.

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Invité guest527

Ce soir sur ARTE a été diffusé le film " A l'ouest rien de nouveau " , pour ceux

qui l'auront regardé, on y retrouve certains thêmes repris dans le film " Le pont " diffusé également sur ARTE il y a quelques temps.

 

Je l'ai regardé oui.

Le pont, ça fait bien longtemps que je ne l'ai pas vu...

 

Mais la fois dernière ce n'était pas à la TV, mais sur Youtube où vous pouvez voir le film en entier :

 

//www.youtube.com/watch?v=Zm9IsiVst9Y?hl=fr_FR&version=3

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REPORTAGE: La guerre en Alsace

 

Nous allons maintenant entamé les premiers combats coté Français/allemand, j'arrêterai à la date du 14 août 1914 car commencera une autre immense bataille

complètement méconnu du peuple français, quasi effacée, ma base de travail sera d'ailleurs un livre "Belge"

 

ne pas oublié que les combats feront rage sur le territoire belge comme nous avons vu.

 

Vendredi 31 juillet 1914 :

 

Le Reichsland est déclaré en état de danger de guerre (Kriegsgefahrzustand). Les libertés sont supprimées, les réunions publiques interdites, la censure militaire imposée et l'administration civile est soumise aux autorités militaires. Les journaux sont censurés et le courrier doit être posté enveloppe ouverte.

 

Samedi 1er août 1914 :

 

affichage de l'ordre de mobilisation dans toutes les communes du Reichsland.

220 000 Alsaciens et Mosellans, nés entre 1869 et 1897, sont incorporés dans l'armée allemande. Près de 3 000 franchissent la frontière pour éviter l'incorporation.

 

Lundi 3 août 1914 :

 

L'Allemagne déclare la guerre à la France.

♦ L’état de siège et la dictature militaire : arrestations, internements ou assignations à résidence de personnalités « profrançaises », contrôles des papiers.

 

Méfiance envers les civils dans la zone des combats, parfois considérés comme des « Franzosenköpfe » (têtes de Français), des « Verräter » (traîtres) du côte allemand, comme des « Prussiens », des « Boches » ou des « Espions » du côté français.

 

3 200 habitants de Saint Amarin et Masevaux, 559 de Dannemarie et 4 200 d'autres localités sont déporté par l'armée française et internés dans des camps (anciens monastères, forts désaffectés) situés dans les départements du Midi et du Grand Ouest, notamment dans le Finistère.

 

 

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Les Alsaciens-Lorrains sur le territoire français au moment de la déclaration de guerre sont classés par une commission spéciale en quatre catégories: otages, « Austro-Allemands », suspects et « Alsaciens-Lorrains d'origine française ».

Les engagés volontaires alsaciens-lorrains dans l’armée française (environ 12 000 hommes) et allemande (environ 8 000 hommes)

 

• Entre 1914 et 1918, près de 250 000 Alsaciens-Lorrains ont combattu dans l'armée impériale allemande.

De façon générale, ils ont fait preuve de loyauté envers l'Empire même si sur le front ouest les cas de désertion, surtout à la fin de la guerre, furent fréquents. Près de 50 000 d'entre eux furent tués et 150 000 blessés.

 

L'entrée des troupes françaises en Haute-Alsace et la prise de Mulhouse, présentées comme une « Libération de l'Alsace », constituent pour les autorités françaises un enjeu symbolique. L'évènement, médiatique, ne fut qu’un feu de paille, une bouffée frénétique dans un été de feu

 

Le 5 août:

 

le généralissime Joffre donne au 7e C.A. qui constitue l’aile droite de la 1ère armée Dubail, mission: « de flanquer à l’Est des Vosges l’offensive que la 1ère armée exécuterait quelques jours plus tard au nord-ouest du massif… de retenir en Alsace les forces qui tenteraient de déboucher sur le versant occidental des Vosges, et de favoriser le soulèvement des populations alsaciennes restées fidèles à la France…de pénétrer en Alsace par le sud et de se porter rapidement sur Colmar et Sélestat, en détruisant les ponts du Rhin ».

 

 

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Le 7e C.A, placé sous le commandement du général Bonneau, comprend la 14e D.I qui stationne à l’est de Belfort, la 41e D.I. dont les éléments avancés occupent les cols entre celui de Bussang et celui de la Schlucht, la 8e D.C. et le 5e R.A. commandé par le colonel Nivelle.

Avec 40 000 hommes de valeur inégale et des moyens limités, Bonneau doit s’emparer de Mulhouse et repousser une éventuelle contre attaque.

 

le 7 août:

 

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Le plan d’opérations est le suivant : la 41e D.I., laissant une brigade de couverture au sommet des Vosges, descendra la vallée de la Thür et gagnera Thann. La 14e D.I. s’avancera entre les Vosges et le canal du Rhône au Rhin. La 27e brigade renforcée marchera sur Altkirch par Dannemarie.

 

La 8e division de cavalerie couvrira le flanc sud jusqu’à la frontière suisse et coopérera à la prise d’Altkirch. Une réserve sera constituée à l’arrière pour manœuvrer au gré des circonstances.

 

 

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Côté allemand le général von Heeringen, à la tête de la VIIe Armée, veut laisser entrer les Français en Haute-Alsace où il dispose des XIVe et XVe A.K. Il s’agit de feindre une retraite, d’évacuer Mulhouse du gros des forces sur la rive droite du Rhin, pour que l’armée Bonneau se retrouve piégée, cadenassée. La contre attaque serait déclenchée sur des forces françaises inférieures en nombre et privées de leurs bases.

 

 

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Les Allemands pensent pouvoir ensuite profiter de la déroute du 7e corps pour foncer sur Belfort et enlever la citadelle sans avoir à en faire le siège. Les Allemands occuperaient alors la Haute-Alsace, le Territoire de Belfort tout en couvrant l’aile gauche de la 7e Armée allemande.

 

 

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Durant les premiers jours du mois d’août quelques rares détachements du XIVe corps d’armée badois (général Stenger), du 22e régiment de dragons et du 5e régiment de chasseurs à cheval (Jäger zu Pferd) occupent encore Mulhouse

Le 7, dès les premières heures, les troupes du général Bonneau traversent la frontière. Altkirch, attaqué au nord et à l’ouest par la 27e brigade, au sud et à l’est par la 8e D.C., tombe en soirée. Les Allemands se retirent de Mulhouse, laissant quelques espions.

 

le 8 août:

 

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au matin, l’avant-garde du 35e R.I. est à Zillisheim. Le gros de l’armée marche sur Mulhouse. Sur le parcours de Brunstatt à Mulhouse se tiennent plus de 100 000 personnes : « Vers 17h., une immense clameur d’enthousiasme s’élève de la foule et se propage dans tous les quartiers » (E. Riss).

 

 

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La 41e D.I. progresse vers le nord. Le 133e R.I. et le 15e B.C.P. s’emparent de Cernay. Des avant-postes sont à Uffholtz et Steinbach.

 

le 9 août:

 

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le XIVe A.K., en position dans la forêt de la Harth, part à l’assaut de Mulhouse tandis que le XVe A.K. avance sur Cernay. Uffholtz est bombardé et encerclé. Le 61e I.R. aborde les lisères nord de Cernay tandis que le 172e I.R. entre dans la ville et oblige le bataillon du 133e R.I. qui l’occupait, à se replier.

 

 

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Vers 17h. les Allemands sont à la gare de Cernay et progressent vers Steinbach. L’observatoire français de la cote 375 est perdu. Un détachement composé du 15e B.C.P., de deux bataillons du 133e R.I. et de la 8e batterie du 4e R.A. parvient à reprendre pied dans Cernay. Mais peu avant minuit les Français se retirent sur Aspach-le-bas.

 

 

 

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Le même jour, à 14h., la 28e I.D. arrive à Wittenheim et lance ses attaques sur le front Pfastatt-Kingersheim tenu par le 23e R.I.. La 56e brigade allemande s’empare d’Illzach, de Pfastatt et de Richwiller.

 

Les Français refluent vers Soppe-le-Bas puis Lachapelle-Belfort.

 

La 29e I.D. assiège Mulhouse. Le Rebberg est bombardé. Les 35e et 42e R.I. résistent. A Modenheim, dans les vergers du Mühlenfeld, le général allemand von Koschembar, est tué. La 58e brigade prend Rixheim et Habsheim. La 84e brigade occupe Riedisheim. La gare de l’Ile Napoléon et les usines de Bourtzwiller sont en flammes.

 

 

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Les Français, harcelés, épuisés, faisant face à un ennemi bien supérieur en nombre, se retirent dans la nuit à travers les faubourgs de Mulhouse. Au centre-ville un calme apparent règne. L’état-major du 7e C.A. donne l’ordre à la 41e D.I. de se retirer sur la ligne Reiningue, Schweighouse, Aspach-le-Haut, Aspach-le-Bas, Roderen, Leimbach et Vieux-Thann.

 

29e I.D. assiège Mulhouse

 

le 10 août:

 

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au matin, les patrouilles allemandes entre dans Mulhouse. Les soldats retrouvent leurs casernements.

Le front se stabilise, de la Largue au Hartmannswillerkopf, en passant près d’Altkirch, Pont-d’Aspach et Cernay.

 

Joffre réagit à l’échec du 7e C.A. Le 11 août est créée l’Armée d’Alsace, sous les ordres du général Pau.

 

 

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Forte de 115 000 hommes, elle doit reprendre les objectifs du 5 août.

L’Armée d’Alsace est composée des 7e C.A., 8e D.C., 57e D.R. de Belfort, 44e D.I. d’Afrique basée à Belfort, 1er groupe de trois divisions d’infanterie de réserve de Vesoul (58e, 63e, 66e divisions), un groupe de 5 bataillons de chasseurs alpins venant de Remiremont.

 

le 12 août:

 

le général Bonneau dont l’E.M. n’est pas satisfait est remplacé, à la tête du 7e C.A., par le général Vautier.

 

 

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le 14 août:

 

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l’essentiel des unités de la VIIe Armée Von Heeringen quitte l’Alsace. Les 14e et 15e A.K. partent renforcer l’offensive générale de la VIe Armée du Prince Rupprecht de Bavière, en Lorraine. Un détachement mobile, rattaché au XIVe Armeekorps, est constitué le 13 sous le commandement du général Hans Gaede.

 

Composé de 5 brigades (21 bataillons, 5 escadrons et 10 batteries), de Landwehr et d’Ersatz badois, bavarois et wurtembergeois, il est chargé d’appliquer le plan Schlieffen de couverture en Haute-Alsace.

 

Le général Pau souhaite avancer sur la plaine d’Alsace depuis la trouée de Belfort et les principaux cols vosgiens.

Les troupes de la 81e brigade prennent Guebwiller et Munster. Le 28e B.C.A. occupe Masevaux. La ville de Thann est prise par les 12e et 22e B.C.A.

 

 

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bonne lecture

 

à suivre...

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et pendant ce temps...

 

 

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L'appel aux femmes et aux jeunes du président du Conseil Viviani en août 1914

 

Debout, femmes françaises, jeunes enfants, filles et fils de la patrie. Remplacez sur le champ de travail ceux qui sont sur le champ de bataille.

Préparez-vous à leur montrer, demain, la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés !

Il n'y a pas, dans ces heures graves, de labeur infime.

Tout est grand qui sert le pays.

Debout ! A l'action ! A l'oeuvre !

Il y aura demain de la gloire pour tout le monde [...]

Au nom du gouvernement de la République, au nom de la nation toute entière groupée derrière lui, je fais appel à votre vaillance, à celle des enfants que leur âge seul, et non leur courage dérobe au combat.

Je vous demande de maintenir l'activité des campagnes, de terminer les récoltes de l'année dernière, de préparer celles de l'année prochaine.

Vous ne pouvez pas rendre à la Patrie un plus grand service.

Ce n'est pas pour vous, c'est pour Elle que je m'adresse à votre cœur.

Il faut sauvegarder votre subsistance, l'approvisionnement des populations urbaines et surtout l'approvisionnement de ceux qui défendent la frontière, avec l'indépendance du Pays, la Civilisation, le Droit.

Proclamation du gouvernement français, 7 août 1914.

 

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Merci juluch, je fais ce topic par passion et amour de l'histoire, la vrai quand c'est possible, mais cela n'empêche pas que quelques

félicitations de temps en temps font du bien, je rougis même en ce moment :jap:

je dis; l'histoire, la vrai, car plus j'avance sur cette période, plus je vois qu'on nous a caché énormément de choses :??:

 

 

REPORTAGE: Guerre en Lorraine

 

Le 3 août , l' Allemagne déclare la guerre à la France. Elle amorce l'invasion du Luxembourg et de la Belgique. Les deux adversaires mettent en place leurs Corps de Bataille. Afin de bien marquer que le Kaiser est l'agresseur, le président du conseil français , VIVIANI, a donné l'ordre à nos troupes de se retirer à 10 kilomètres en deçà de la frontière.

Les Allemands en profitent pour investir Longwy et pousser des reconnaissances en direction de Damvillers.

 

 

Le 6 août : combats de patrouilles devant Spincourt et près de Bouligny

 

Le 8 août : poussée allemande sur Spincourt

 

Batailles de Mangiennes

tirée du livre du Lieutenant-colonel Pugens « Mangiennes »-Editions Charles-Lavauzelle-1934

 

 

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Des tranchées qu’ils traçaient aux flancs de la côte de Morimont, le 10 août, nos soldats purent assister en spectateurs à la première rencontre.

 

Leur attention, à plusieurs reprises, fut attirée au delà des épaisses forêts qui bordaient la plaine, par de petits nuages blancs qu’on voyait se dissiper à faible hauteur du sol, au moment où le bruit d’un coup de canon faisait lever les yeux.

 

On se battait à Mangiennes.

 

Mais d’où venaient ces obus éclatant autour du village ? De si loin il était impossible de le deviner, comme de reconnaître les uniformes de ces longues lignes de tirailleurs qu’on apercevait parmi les gerbes, dans les champs moissonnés.

 

Avançaient-elles ou reculaient-elles en combattant ? Quel était le sens du combat ? Toutes ces questions augmentaient l’angoisse…

 

Mais dans un champ vert on distingua une masse noire.

 

Tout à coup apparurent sur elle quelques petits nuages blancs et ce fut une débandade éperdue de cavaliers.

 

Quel soupir de soulagement !

 

Nos 75 venaient d’entrer en action.

 

Hélas !!

 

Malgré cette intervention heureuse, il n’y avait pas de doute à conserver. Des pantalons rouges battaient en retraite, qui évacuaient Mangiennes. Il en sortait des fermes, des bois, de tous les replis du terrain.

 

Sur la grande route, des convois se formaient. Le soir tombait. Dans le silence émouvant, nos soldats scrutaient la plaine où le sang des nôtres avait coulé, lorsque soudain un chant s’éleva. L’impression était poignante…

 

Des strophes de la Marseillaise montaient comme un cantique dans le calme du crépuscule. Un escadron du 14e hussards, ayant rencontré un convoi de blessés, leur avait rendu les honneurs, et ceux-ci répondaient par un serment d’amour et par un acte de foi en clamant les couplets vengeurs de l’hymne immortel.

 

 

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Or, durant cette journée du 10 août, voici ce qui s’était passé autour de Mangiennes :

 

Les jours précédents, le village avait été occupé à différentes reprises par des détachements de couverture des 2e et 6e Corps et parle 14e hussards du 4e C. A.

 

Le 9 août, au soir, tandis que la 7e division de cavalerie recevait l’ordre de surveiller la direction Étain-Spincourt, le 4e Corps était chargé de tenir les lisières est des bois de Mangiennes; et, au milieu de la nuit, deux bataillons du 130e venaient s’y installer en avant-postes.

 

 

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Le 10 au matin, la division de cavalerie du Kronprinz prononçait un mouvement en avant sur la Chiers et l’Othain, vers Longuyon et Marville.

 

 

Un détachement ennemi de toutes armes, composé de un régiment d’infanterie, un bataillon de chasseurs deux régiments de cavalerie au moins, un groupe d’artillerie et deux sections de mitrailleuses, engagea le combat devant Mangiennes, vers 10 heures du matin.

 

 

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Mais l’infanterie allemande ne fit preuve d’aucun mordant.

 

A midi, c’était l’accalmie.

 

A 13 heures, le combat reprit plus loin, vers Villers-les-Mangiennes où se trouvaient des éléments du 2e Corps. Ceux-ci subirent des pertes assez sérieuses en essayant, à plusieurs reprises, de se porter en avant, car, chaque fois, ils tombèrent sous le feu des mitrailleuses.

 

 

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Mais, vers 17 heures, ce fut à Mangiennes que le combat recommença.

 

Les bataillons du 130e se jetèrent à l’assaut avec un entrain admirable ; Ils furent arrêtés par la Loison, rivière profonde et froide qui engloutit plusieurs des nôtres frappés de congestion.

 

Néanmoins, la charge à la baïonnette progressa; Mais nos pertes furent bientôt terribles.

 

 

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Le 130e put cependant se dégager, car les Allemands, très éprouvés par le feu de notre artillerie, battaient en retraite précipitamment

 

Le 14e hussards n’eut donc pas à intervenir. Il s’était massé sous les ordres du colonel de Hautecloque, prés du lavoir de Mangiennes, et y resta plus d’une heure, sabre au clair, attendant stoïquement. Le colonel avait déclaré : « S’ils poursuivent les blessés, on chargera »

 

Pourtant le terrain était marécageux, la charge eut été un désastre. Le sacrifice offert ne fut pas accepté, et le 4e hussards fut récompensé de son dévouement par l’émouvant salut des blessés.

 

Dans Mangiennes que les Allemands venaient d’évacuer, le 2e Corps put rentrer sans difficultés au soir du 10 août.

 

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Mais cette nouvelle ne fut pas connue de la 3e Armée, et le 4e Corps, de son côté, reçut l’ordre de reprendre le village.

 

Les spectateurs qui, de la côte de Morimont, avaient la veille assisté aux péripéties du drame, furent au milieu de la nuit chargés de cette mission.

 

Au réveil, vers 2 heures du matin, leur commandant qui avait la hantise du ravitaillement en munitions leur fit distribuer des cartouches, et ils partirent le ventre vide, mais les cartouchières remplies.

 

Au débouché du bois, ils prirent une formation d’attaque, avancèrent avec précaution… mais sans difficulté et pour cause!

 

Le 91e occupait Mangiennes, et tout autour du village, dans de confortables tranchées, s’attendait à recevoir l’attaque des boches, qui ne songèrent même pas à relever leurs blessés ni à enterrer leurs morts.

 

 

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Les deux Armées 3e et 4e ce jour là, se soudaient à Mangiennes. Tandis que les combattants de la veille donnaient aux nouveaux arrivants leurs impressions et leurs conseils : se diluer sous le tir de l’artillerie, se tapir derrière les rocs qui offrent une protection efficace, éviter les points de terrain facilement repérables, le général Ruffey proclamait les heureuses initiatives du 2e Corps et le remerciait de l’aide spontanément apportée à ses propres troupes.

 

Le commandant de la 3° Armée attira l’attention de tous sur la nécessité de se protéger contre les tirs d’enfilade et sur la folie de s’en aller à l’assaut, sans préparation et en formations denses.

 

 

Du 12 au 20 août, la leçon fut méditée. On ne revit plus l’ennemi, mais on continuait à le sentir tout proche ; la nuit, on apercevait ses feux. La veillée des armes reprit, interminable.

 

Le 16 août, la 3e Armée reçut l’ordre de constituer deux groupements.

 

Le 4e et le 5e Corps, avec deux divisions du 6e, s’établirent sur le front Jametz-Étain, prêts à déboucher en direction générale de Longwy, tandis que la 3e division du 6e Corps restait face à Conflans-Briey.

 

Les trois divisions de réserve, renforcées de la 67e, devaient tenter d’arrêter, sur des positions organisées de Toul à Verdun, toute tentative de l’ennemi visant la rupture du front.

 

constat:

 

 

le 130ème R.I de Mayenne subit de si grandes pertes, estimées à 700 hommes, dont 120 tués pour les deux bataillons engagés, il y a une tendance à sous-estimer les pertes allemandes qui furent, elles aussi, élevées.

 

Les autres pertes françaises citées par le Lt-Cl Pugens sont les suivantes: 91ème R.I, 13 tués, 69 blessés--120ème R.I, 3blessés---14ème Hussards, 13 blessés.La 9ème D.C a 85 hommes tués et blessés.

 

D'après les historiques des unités allemandes, rappelées dans le livre du Lt-Cl Pugens, la seule 6ème Division de cavalerie enregistra 450 pertes, le 5ème Bataillon de Chasseurs à Pied eut 5 officiers et 226 hommes hors de combat et le groupe d'artillerie à cheval eut 22 tués et 37 blessés.

 

Ces chiffres sont incomplets car ils ne prennent pas en compte les pertes du 21ème Dragons qui eut le tort de se rassembler en pleine vue de la 6ème batterie de 75 du 42ème R.A.C. qui ouvrit le feu à plus de 5100 m de distance sur cet objectif "admirable".

Le 21ème Dragons eut de très grosses pertes d'après le témoignage d'un vétérinaire capturé, l'historique allemand de ce régiment ne dit rien sur ses pertes, ce qui est assez fréquent car les historiques allemands, encore plus que les historiques français, sont généralement "muets" sur les désastres et les pertes en matériel.

 

On cherchera en vain les pertes allemandes en matériel qui furent pourtant réelles puisque 3 mitrailleuses et 3 canons de 7,7 cm restèrent aux mains des français à l'issue du combat de Mangiennes, ces canons étaient très endommagés, une batterie à cheval ayant subi un tir écrasant de 75 dont les conséquences furent l'anéantissement d'une batterie (hommes, chevaux, matériels).Quelques dizaines de prisonniers non blessés furent faits, appartenant surtout au 5ème Chasseurs à pied et au 21ème Dragons allemands.

 

Témoignage du caporal Legorgu, du 130ème RI

 

 

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« 10 août 1914, journée fatale pour notre régiment. Je me lève vers 7h00 après une bonne nuit de repos passée dans la paille. Après avoir bu mon café, je procède à l’achat de quelques provisions. Notre ravitaillement laisse plutôt à désirer.

 

Tout à coup, l’alerte est donnée ; je rejoins mon escouade qui fait partie du détachement désigné pour aller à la rencontre de l’ennemi signalé à 3 km environ.

 

La compagnie se dirige vers le nord-est de Mangiennes. Du lieu où nous étions, nous pouvions apercevoir sur un plateau à quelques distances, la charge de nos dragons. Nous marchions à flanc de coteau où l’avoine, prête à être récoltée, nous vient aux genoux. Je m’amusais en marchant à cueillir les coquelicots, des pâquerettes et des bleuets que je mis dans mon sac, me promettant de les garder en souvenir de ma première bataille.

 

 

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L’ennemi est signalé à portée de fusil ; vous dire l’émotion ressentie serait superflue ; nous étions au moment tellement désiré que l’on ne pensait pas au danger. L’officier qui nous commande nous fait coucher dans l’avoine, en plein soleil, sous une chaleur tropicale où nous resterons trois heures (…)

 

Le tir de l’artillerie vient droit sur nous, il ne nous reste donc plus qu’à vendre chèrement notre vie. Allons-y et vive la France! Je regrette de mourir si jeune, dans ce malheureux champ, avec si peu de gloire.

 

La lutte continuait âprement sous les rafales de mitrailleuses. Tous mes camarades tombaient ; j’attendais mon tour, un de mes hommes venait d’avoir un bras emporté, d’autres avaient la poitrine ou les bras traversés par des balles, des mourants appelaient leur mère ou leur fiancée. Mon lieutenant venait d’ être tué d’une balle dans la tête, tour à tour les gradés tombent.

 

Sur l’avis du chef de section voisine, je prends la poignée d’hommes qui me reste et je charge. Après 50 mètres, un obus explose au millieu de nous. Relevant la tête, personne ne bouge plus. J’essaie de me relever, une violente douleur me recouche sur le ventre, je porte mes mains aux reins et les retire pleines de sang. J’étais sérieusement touché. J’appelle, personne ne répond ; mon angoisse augmente car l’artillerie ennemie continue l’arrosage.

Un obus éclate à ma gauche et m’envoie des éclats dans le bassin, me fracturant la cuisse gauche. La charge continuait. Un adjudant passant près de moi me dit :

-Ben quoi, Legorgu, on reste en panne?

 

Il me regarda poussant un cri de pitié qui me fixa sur mon sort : J'étais foutu?

 

J’envisageais la mort avec calme, pensais une dernière fois à mes amis, plus particulièrement à mon meilleur copain, peut-être mort lui aussi. Je ne pus m’empêcher de pleurer. Un troisième obus vint éclater à ma droite, m’inondant à nouveau de sang.

 

C’est la fin, pensais-je, il faut bien souffrir pour mourir. Les obus et les balles continuaient à tomber sur les blessés. (…)

 

Un air lugubre planait sur le champ couvert de sang ou je m’apprêtais à passer la nuit. Nuit macabre au milieu des râles des agonisants. Je songeais où était la victoire escomptée si facilement ce matin. Que de mères privées de leurs enfants. Lorsque je fus réveillé par des appels :

 

– Gaston! Gaston!

 

-Par-là! M’écriais-je. Vous dire ma joie en constatant que mon meilleur copain était vivant. Il m’embrasse, heureux lui aussi, nous pleurions de joie. »

 

 

 

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bonne lecture et ... à suivre

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