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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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:o C'est un trojan effectivement arkiel.gif.9a0b995f298b5324278bb58c3326dda0.gif

 

Tu télécharges MALWAREBYTES (je crois qu'il faut s'inscrire, pas sûr) ... et après, nettoyage ...

 

J'utilise la version premium depuis plusieurs années, aucun soucis (sauf quand Madame a décidé d'ignorer les avertissements de sécurité en installant un programme à la con ... 266 malwares arkiel.gif.9a0b995f298b5324278bb58c3326dda0.gif vites flingués après mon intervention ...)

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TEMOIGNAGE: Wilfred Smith

 

 

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Les habitants de Barnard Castle ont longtemps connu l'histoire des frères Smith et de Wilfred car il a survécu miraculeusement.

 

Mais comment cela s'est passé était largement inconnu jusqu'à ce que l'historien local Peter Wise fouille les archives récemment numérisées du journal local, le Teesdale Mercury.

 

 

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Dans un article minuscule enfouie au fond d'une longue colonne grise vint la réponse:

 

Queen Mary, épouse du roi George V, a entendu parler du sacrifice des frères et est intervenu pour renvoyer chez Wilfred chez lui.

 

Un siècle plus tard, la nouvelle a agité souvenirs et inspiré un mélange de fierté et d'étonnement.

 

« Dire qu'il a été massive est probablement pas un euphémisme », a déclaré Trevor Brookes, rédacteur en chef du journal.

 

 

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"Chaque parent peut probablement à peu près imaginer comment il serait terrible de perdre un fils, mais de perdre cinq fils, au risque de perdre un sixième.

- C'est une tragédie, je ne pense pas que n'importe quelle famille britannique est subi une aussi grande perte. »

 

Quelque 9 millions de soldats morts dans la guerre qui a commencé en 1914 et terminé en 1918, et il était rare que les familles perdent plus d'un fils.

 

Frères et amis se joignent soi-disant "Pals" Brigades afin qu'ils puissent servir ensemble - et les communautés trouvent parfois que d'une seule escarmouche pourrait anéantir une génération de leurs hommes. (bataille de la somme)

 

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Mais même ainsi, cette histoire était différente.

 

Wilfred était le plus jeune fils d'un ramoneur qui travaillait dans les bidonvilles de Barnard Castle, un bourg niché dans un paysage parsemé par des troupeaux de cerfs et de châteaux à tourelles dans le nord de l'Angleterre.

 

Quand Wilfred avait 12 ans, il y avait 10 membres de sa famille vivant dans trois chambres de Poor House Yard, selon le Recensement de l'Angleterre et du Pays de Galles en 1911.

 

Alors que Wilfred était encore à l'école à 14 ans, son frère, Frédéric, travaillait déjà dans une usine locale.

 

 

Pour beaucoup de jeunes hommes pauvres, rejoindre l'armée était une aventure, une chance d'obtenir des repas réguliers et d’être payer, d'autant plus que les recruteurs leur avaient dit la guerre serait terminée dans quelques mois.

 

L’expert local de la Première Guerre mondiale, John Pringle dit que les garçons ont eu le souci de laisser la corvée de l'usine fil de lin ou de l'usine de chaussures.

 

Wilfred ne voulait pas y aller, quand son pays le fait appelé.

Une photographie prise au même moment , montre quatre des frères posant dans leur uniforme avec un chien mignon blanc à leurs pieds. L'image restera sous le manteau de Margaret tout au long de la guerre.

 

 

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Robert 22, mourut le premier, en Septembre 1916

George Henry, 26 ans, est mort moins de deux mois plus tard.

Frédéric, 21 ans, est mort en Juillet 1917,

tandis que l'aîné, 37 ans, John William Stout - qui avait nom de jeune fille de leur mère parce qu'elle n'était pas encore marié quand il est né - décède en Octobre 1917

Le cinquième fils, Alfred, mort en Juillet 1918.

 

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La douleur de Margaret était apparemment plus que la femme du vicaire, Sarah Elizabeth Bircham, pouvait supporter.

 

Bircham, qui a organisé des forfaits de soins pour les troupes dans les tranchées, a écrit à la reine Mary sur la mort de cinq fils de Margaret et la façon dont elle avait un sixième fils encore en guerre.

 

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LE JEUNE WILFRED SMITH AVANT DE PARTIR POUR LA GUERRE (LE PREMIER EN BAS À DROITE)

 

Le Teesdale Mercury rapporte ce qui s'est passé ensuite, l'impression de la réponse de la secrétaire de la reine, Edward Wallington.

 

« Je suis chargé par la reine pour vous remercier de votre lettre du 16 courant, et de demander que vous soyez assez bon pour transmettre à M. et Mme Smith de Bridgegate, Barnard Castle, une expression de profonde sympathie de Sa Majesté avec eux dans les tristes pertes qu'ils ont subi par la mort de leurs cinq fils."

 

"La Reine a fait la demande de M.et Mme Smith au sujet de leur plus jeune fils à être soumise à l'examen des autorités du War Office. »

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Donc, Wilfred est rentré chez lui à Barnard Castle

 

Grâce à cette intervention, les Smith n’ont jamais reçu de sixième télégramme. Wilfred est revenu vivant auprès de sa famille, même si pendant le reste de sa vie, il a souffert de problèmes respiratoires en raison des attaques au gaz moutarde.

 

À son retour, c’est toute la ville qui a célébré cette heureuse nouvelle. "La communauté était vraiment heureuse quand ils ont appris qu’il était renvoyé chez lui. Ils ont versé des larmes de joie après tout ce qu’il s’était passé et aussi parce que Margaret venait également de perdre son mari John. Une fois chez lui, il a travaillé comme ramoneur et tailleur de pierre.

 

Au Musée Bowes, un mémorial a été érigé aux résidents qui sont tombés durant la Grande Guerre, y compris les frères de Wilfred. Sa mère a posé la première pierre pour son dévouement, en 1923 (choisie par les vétérans de la guerre pour l'honneur).

 

Wilfred était à ses côtés.

 

 

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Il est devenu un mari dévoué, un père et grand-père qui aimait rire et à la joie des choses simples. Sa petite-fille, Amanda Nelson, se souvient de l’avoir à sa maison pour le déjeuner du week-end, où il ravira les plus petits par des courses d'escargots ou d'autres monceaux de bêtises.

 

elle a dit que son père était réservé, il parlait jamais de ses expériences dans la guerre, même si elle avait besoin d'écrire un essai de son enfance sur le sujet et lui a demandé de lui en parler.

 

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La famille avait entendu parler de la reine et de la lettre, mais il était tout simplement une tradition orale brumeuse.

 

Amanda Nelson a fait un point sur le film de Steven Spielberg, "Saving Private Ryan". Le film de 1998 oscarisé représente le récit fictif d'une mission de sauvetage de la Seconde Guerre mondiale pour un seul soldat américain dont les frères ont été tués dans les combats.

 

"C'était comme s'ils savaient notre histoire- sauf qu'ils sont appelés les Ryan et non les Smiths," dit-elle.

 

Bien que Margaret Smith a dit un propos "Ne pas avoir des garçons. Ils vont finir par être la chair à canon," Amanda Nelson a souligné que Margaret a cru qu'elle fit une bonne chose en permettant à ses fils servent.

 

Dans cette communauté, où les gens vivent souvent pas loin de là où leurs ancêtres ont vécu, l'histoire Smith semble très réel malgré le passage du temps. Il y a un sentiment de connexion avec le passé que Brookes, le rédacteur en chef, croit fermement.

 

Plus tôt ce mois-ci, il a soulevé un poussiéreux et fané livre rouge d'un plateau à l'étage qui détient des exemplaires reliés en taille réelle du document:

 

le volume marqué 1918, il a poussé son doigt vers le bas de la page, les condamnations définitives d'une longue colonne de papier journal , ci-dessous un article sur une vente de produits pour le Fonds des prisonniers de la guerre.

 

 

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Brookes a demandé pourquoi un tel récit unique et tragique recueillerait si peu d'attention dans le document.

 

Il devine que dès 1918, les gens étaient lassé de la guerre - tant ont perdu beaucoup. Mais il a aussi spéculé le sort de la famille Smith aurait pu être considéré comme moins dignes d'intérêt parce qu'ils étaient membres de la sous-classe de la ville.

 

"Si ce n'est pas pour« le soldat Ryan », il pourrait être perdu pour l'histoire", a t-il dit, en créditant le film de Spielberg comme ayant offert un cadre contemporain.

 

Wilfred Smith a vécu jusqu'en 1972, il est mort à 74 ans, il était un visiteur fréquent au monument au Musée Bowes qui porte le nom de ses frères.

 

Dans "Saving Private Ryan", le soldat se tient devant les tombes des hommes qui l'ont sauvé et rappelle leur sacrifice, en disant qu'il a essayé de vivre la meilleure vie qu'il le pouvait. La famille de Wilfred Smith croit que, lui aussi, pourrait tenir la tête haute, comme il a numérisé les noms de ses frères à l'obélisque Bowes.

 

"Il était un bon père", a déclaré Dianne Nelson avec fierté. "Il était un véritable personne."

 

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Invité guest527

 

il est pas bien mon dernier sujet? :??::non:

 

Je l'ai surtout pas encore lu :o

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Invité §pie367dg

A Zigomard, ton sujet sur l'histoire d'un individu embarqué dans la " tourmente de l'Histoire " c'est une chose toujours trés interessante. Sans oublier les camouflages dont j'avais entendu parler, mais pas à ce niveau.

 

Pour Juluch et Sierra 38, mais aussi pour les autres, le problême que j'ai eu a disparu comme par enchantement ,

comme si le fait de le citer avait suffi à l'occulter.

Ce qui me parait le plus curieux c'est que ça se produisait uniquement sur ce topic et pas les autres comme celui

des engins blindés ou celui des armes légères ou encore d'autres que je consulte.

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se soir, je mets en avant un livre, c'est pas la première fois, Barthas, von Lockner, Bataille des frontières, eugène Bullard et d'autres...

 

là, j'ai pas encore lu, j'ai trouvé par hasard l'édition, puis après avoir lu des papiers de journalistes à droite à gauche sur le bouquin

 

je me suis dis, qu'en pensent notre petit monde de ce topic? :jap:

 

donc, ça peut passer pour de la pub mais c'est tellement bien tourné que je pense que les journalistes ont du véritable aimé l'histoire....

 

TEMOIGNAGE: Alphonse et marguerite chemery

 

 

 

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Un amour épistolaire dans la Grande Guerre

 

 

Le 11 octobre 1914 au matin, le sergent Robert Tailliez, 26 ans, est atteint d’une balle à la tête dans le combat de Champlon, aux confins des départements de la Meuse et de la Meurthe et Moselle.

 

Sans nouvelles, Alphonse Chémery, son camarade du front hospitalise´ à Dinard, lui écrit à son domicile.

 

C’est Marguerite, veuve de Robert, qui lui annonce la nouvelle de sa mort.

 

C’est ainsi, à l’orée d’une volumineuse correspondance, que Marguerite expose sa situation à Alphonse qui est le grand ami de Robert dont il était sans nouvelle lorsqu’il s’est adressé à son épouse à laquelle il est inconnu.

 

Alphonse et Robert se sont liés à la caserne. L’amitié des deux hommes tient certainement aux circonstances. C’est en premier lieu la routine militaire qui les a unis. Et la guerre qui les a séparés à jamais, celle de 14. Robert y a péri. Alphonse et Marguerite ont en partage une connaissance intime de Robert auprès duquel ils ont vécu chacun à sa manière.

 

L’une au foyer, l’autre à la caserne. Il ne faut donc pas perdre de vue ce jeune homme disparu car il aura été la condition d’un nouvel amour, d’une renaissance.

 

« Nous n’oublierons pas les absents, notre réunion est leur œuvre » écrit Alphonse à Marguerite qu’il voudrait épouser. Ce volume de lettres dû au petit-fils des protagonistes s’ajoute à la quantité d’ouvrages publiés à l’occasion du centenaire de la guerre de 14-18.

 

Ce livre-là déploie avant tout une histoire d’amour documentée par des lettres, des photos, des cartes postales, des papiers administratifs reproduits sur un papier qui malheureusement se prête mal à l’impression des images.

 

Frédéric Chémery réalise le projet de son grand-père, celui-ci ayant écrit à sa correspondante qu’ils les relieront, ces lettres, et les reliront ensemble. Elles s’échangent sur une courte période, mais interminable, celle de la guerre.

 

Eux-mêmes s’étonnent que tant d’événements soient survenus dans un si petit laps de temps. Il s’agit d’événements amoureux sur fond de batailles, de pénuries et d’épidémies. Ces lettres sont très nombreuses, il y en a parfois plusieurs dans une même journée.

 

Ils s’écrivent avec la même impatience, la même frénésie qu’aujourd’hui on écrit des textos pour faire part de ses sentiments dans l’immédiat et, les communiquant, se sentir avec l’être aimé. Mais il arrive un moment où cela ne suffit plus.

 

Et Alphonse avoue ne plus être « aussi emballé à se précipiter sur la plume qu’autrefois. » Il se force, dit-il, pour ne pas décevoir celle qu’il adore. Mais son affection a usé ses propres formules. Les mots sont vains à exprimer l’intensité des émotions qui le traversent. Il faut que la guerre cesse pour qu’à cette correspondance se substitue le versant concret de l’amour.

 

Pourtant Alphonse ne voudrait pas que Marguerite voie en lui un être de passion, plutôt un ami qui lui est profondément attaché, « par toutes les fibres de son cœur ». L’idéal que représente une femme qui serait une amie c’est en Marguerite qu’il le trouve. Elle y consent.

 

Lorsque se profile le mariage et donc les problèmes, on assigne aux lettres une fonction réparatrice. Elles attesteront d’un amour inextinguible. Et c’est avant tout pour ceux qui se les écrivent qu’elles témoigneront. Alphonse demande à celle qu’il prévoit d’épouser de garder ces lettres de jeune amoureux afin qu’elle les lui montre si les cœurs faiblissaient.

Car en les lisant, il redeviendrait un amant éperdu et lui couvrirait les pieds de baisers et de larmes.

 

_ On entrevoit l’émotion des enfants du couple qui découvrirent ces huit cents lettres dans deux grands cartons entreposés dans une pièce inaccessible de la maison familiale.

Huit cents lettres intouchables qui seront lues par les descendants de ces époux et par un public auquel ils deviendront familiers au fil des échanges.

 

Très vite, leurs échanges prennent l’allure de conversations. Et, bien qu’ils soient l’un et l’autre très formels et pudiques, ils s’entretiennent de choses quotidiennes. Marguerite s’en excuse et justifie ses propos éventuellement anodins par la relation forte que tous deux ont avec Robert.

 

C’est à lui qu’elle parle, à ce mort, à travers Alphonse. Elle ne s’en cache pas. À aucun moment de leur correspondance ils n’abandonnent Robert qui, semble-t-il, a confié sa jeune épouse à son grand ami. Le défunt veillerait sur elle, sur lui depuis l’Éternité en laquelle ils ont foi. Tous deux catholiques fervents à l’instar de Robert qu’ils savent au Ciel.

 

Les circonstances, c’est-à-dire la guerre qu’ils subissent, donnent à cette ferveur une expression doloriste. Alphonse invoque un Christ en charpie, cœur ouvert, membres broyés, un « pauvre corps lamentable » devant lequel son aimée devrait se prosterner en pleurant pour elle et pour les autres moins favorisés, moins riches.

 

Le milieu est aisé, il est vrai. Les photos en donnent un aperçu. Ce sont les représentations d’une jeune femme à l’élégance bourgeoise et de ses résidences. Marguerite possède des villas qu’elle se résout à louer ayant momentanément à subvenir seule à ses besoins. Il lui faut éduquer son enfant dont il est souvent question dans les lettres.

 

On le surnomme Coco. Alphonse se soucie de ce garçon comme s’il était le sien et il garantie qu’il l’aimera comme un père. L’enfant, lui, d’après sa mère est impatient de vivre auprès de l’homme qui fut l’ami d’un père dont le souvenir s’est effacé. Celui qui le remplacera entretiendra donc cette mémoire de « Lui ». C’est ainsi, par cette majuscule, qu’Alphonse désigne parfois Robert. Sa ferveur amicale a des accents religieux. L’enthousiasme qui lui vient à l’évocation de son ami appelle Dieu. Il se souvient qu’ils faisaient chaque soir la prière ensemble. Pour autant l’amour qu’éprouve Alphonse ne se contente pas de déclarations éthérées. Il brûle.

 

On l’a dit, les mots ne font qu’exciter sa frustration. Et la guerre s’éternise. Cette séparation physique nourrit la passion dont régulièrement les amoureux se défendent. À quel moment leur échange a-t-il pris cette tournure ? Qui s’est déclaré le premier ? Il en est de l’amour comme de la guerre dont la prémisse ne se dévoile pas immédiatement. Ainsi, les points de suspension dans une lettre d’Alphonse font preuve d’une audace qui n’échappe pas à Marguerite.

 

« A votre chéri mes plus tendres caresses, et à vous... aussi ».

 

Roulements de tambour qui ont sans doute littéralement déchaîné le cœur de la jeune femme. Certes, Alphonse se montre en amoureux entreprenant, mais retombe tout aussi soudainement. Il n’est pas à l’aise avec ce sentiment qui pourtant s’impose à lui.

 

_ D’autres points de suspension, entre parenthèses, ponctuent les lettres. Ceux-ci sont imputables aux éditeurs de cette correspondance qui en ont éliminé des parties. Pour alléger la lecture ou pour expurger le récit de ces amours ? Le sous-titre du livre les inscrit dans l’Histoire : un amour épistolaire dans la tourmente de la Grande guerre.

 

De fait, on est informés, au fil des lettres, des difficultés quotidiennes des civils et de celles des soldats par le biais de deux petites voix. L’un souffre de névralgies faciales quand il est sur le front, l’autre entend le canon qui tonne sans relâche auprès de sa villa. À chacun, comme à tous, la guerre semble interminable. Et puis arrive l’armistice.

 

On n’a jamais vu « une ivresse pareille ». Alphonse dit qu’en ce 12 novembre 1918 « toutes les femmes étaient embrassées » et qu’elles ne s’y refusaient pas. Marguerite prédit qu’un an plus tard ils seront « deux vieux mariés bien sages », savourant la paix.

 

 

 

L’auteur: Frederic Chemery

 

 

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"Alphonse Chémery était mon grand’père, le père de mon père.

 

Il inspirait au petit garçon que j'étais un grand respect, mêlé d'affection et d'une certaine timidité. Nous ne le voyions que rarement, parfois nous lui rendions visite à Laon, ou bien nous le retrouvions pour des vacances dans son village natal d'Argonne, Vienne le Château, et chaque année il venait chez nous à Thiais pour la Toussaint fleurir la tombe de sa Marguerite tant aimée, trop tôt ravie à son amour.

 

Quand il est mort en 1980, quelques heures après avoir atteint l'âge de 93 ans, ses enfants ont découvert, dans une pièce de sa maison de Laon, 2 grands cartons renfermant la correspondance qu'il avait échangée avec celle qu'il ne connaissait pas encore et qui deviendrait sa femme à la fin de la guerre, en 1919.

 

Ils l'ont conservée, choisissant, est-ce par pudeur face à l'intimité de leurs parents, de ne pas la lire.

 

En 2011, après des demandes répétées de ma part, ils me l'ont confiée.

 

Est-ce le fait que je venais de prendre ma retraite à l'issue d'une carrière d'instituteur à Paris, ou bien le goût que j'ai toujours manifesté pour l'histoire, qui a justifié cette confiance ?

 

Toujours est-il que je me suis trouvé en possession de ces presque 800 lettres échangées entre décembre 1914 et février 1919.

 

Un trésor à mes yeux, une porte d'entrée directe dans un épisode de l'histoire familiale et de l'Histoire qu'on enseigne, celle qu'on trouve dans les manuels scolaires et universitaires.

 

Je les ai lues, ces lettres, avec émotion, avec attention, avec tendresse.

 

J'y ai lu la naissance de leur relation, la figure tutélaire, presque divinisée, de Robert, l'ami et l'époux disparu, les mots que l'on employait pour exprimer ses sentiments il y a un siècle, mais aussi les soucis de leurs vies quotidiennes respectives, les projets pour un « Plus tard » hypothétique, les inquiétudes pour la santé des êtres chers, la guerre omniprésente, la conception qu'ils avaient de la famille, de l'éducation des enfants ou de la morale tout autant que de la situation géopolitique ou militaire.

 

Et, sous l'amicale incitation de ceux qui ont suivi mon travail, j'ai décidé de les partager avec le plus grand nombre en publiant de larges extraits qui en restituent la teneur.

 

Frédéric Chémery, petit fils d'Alphonse et Marguerite".

 

Une savoureuse correspondance amoureuse durant la Grande Guerre, agrémentée de photos et fac-similés, de documents forts et émouvants.

 

Un amour épistolaire dans la tourmente de la Grande Guerre…

 

 

Frédéric Chémery est le petit-fils d’Alphonse et Marguerite. Instituteur à la retraite, amateur d’histoire.

 

« Je me souviens de la maison d’Alphonse rue Châtelaine dans la ville haute de Laon. À l’étage une pièce reculée, dans laquelle il était défendu de pénétrer. Il se disait que c’était la pièce de Marguerite, cette grand-mère inconnue, ravie trop tôt à l’amour des siens, rendue encore plus mystérieuse par cette interdiction. Il se disait également qu’Alphonse venait s’y recueillir et qu’il y entretenait le souvenir de sa grande, de sa Guite tant-aimée. Rarement, j’en ouvrais la porte et restais sur le seuil. »

Frédéric Chémery

 

 

quelques extraits de lettres:

 

 

« Saint-Étienne le 2 juin 1918

 

(…) J’ai de tristes nouvelles d’Esternay. Ma sœur, maman et le petit Lulu se préparent à déguerpir devant les boches qui sont devant Château-Thierry, ainsi que l’annonce le journal d’hier. Il n’y a pas grande distance entre Esternay et Château-Thierry, et maman me dit que le baluchon est prêt pour le départ ». (page 194)

 

Marguerite passe le printemps, l’été et l’automne 1918 à La Baule, c’est entre l’occasion d‘en savoir plus sur la façon dont les Américains débarquant à Saint-Nazaire sont perçus:

 

« La Baule, mercredi soir 15 mai 1918

 

Je ne suis revenue qu’à 7 heures 20 de Saint-Nazaire. (….) Quelle animation dans la ville, plus cela va, plus la vie est intense ! Les commerçants doivent faire des fortunes, les "souvenirs de France" doivent avoir tant de succès ! Si les Américaines les trouvent à leur goût, elles ne sont pas difficiles, on ne peut imaginer rien de plus baroque que ces mouchoirs, ces écharpes, ces coussins aux multiples couleurs, où "le souvenir de France" règne en bonne place ». (page 173)

 

« La Baule, jeudi 3 octobre 1918

 

Je reviens de la vigne, ma gaieté revient quand je me retrouve en plein air. J’aurais aimé à être fermière, vivre au milieu des bêtes. (…)

MM. les boches, s’ils avaient un oeil ici, seraient loin d’être satisfaits. On a compté vingt-deux transports arrivant à Saint-Nazaire, ils sont entrés au port avec la marée montante, et ils ne se sont pas privés de tirer le canon. Le sentiment qui s’empare de vous en voyant tant de renforts arriver est inénarrable, qu’ils soient le vrai signe précurseur de la fin ! (…)

Votre câline ». (page 310)

 

PS: désolé mais pas photos, rien trouvé sur le web ou impossible à capturer

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REPORTAGE: Dr Jekyll & Dr Hyde

 

l'histoire d'un homme qui a certainement sauvé la vie de millions de personnes mais c'est l'histoire

aussi, du même homme, qui a certainement été le complice de la mort de millions d'autres personnes,

parfois les même!

 

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Quel rôle sinistre a joué Fritz Haber ?

 

Fritz Haber naît le 9 décembre 1868 à Breslau dans une famille juive à Breslau (aujourd'hui Wroclaw), ville qui appartenait alors à la Prusse.

 

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Après un doctorat de chimie organique en 1891, il embrasse la carrière académique:

 

Après ses études, Fritz Haber qui rejoint l’entreprise paternelle s’engage dans une transaction commerciale imprudente, enfonçant son père dans les difficultés. C’est donc sans peine que Siegfried voit son fils s’en aller vers une carrière académique, bien qu’elle soit difficile.

 

En effet, si un universitaire ne parvient pas à breveter une invention intéressante, sa rémunération est incertaine : seuls les professeurs titulaires jouissent d’une paie correcte et régulière. Le salaire des autres, aussi bien celui des professeurs assistants que celui des associés, dépend des élèves qu’ils parviennent à recruter.

 

 

En 1892, il devient luthérien pour pouvoir postuler aux emplois réservés aux chrétiens dans la fonction publique. A cette période, il débute une activité féconde en chimie :

 

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il élucide la réduction du nitrobenzène dans une cellule électrochimique, explique l'équilibre quinone-hydroquinone, invente avec Max Cremer l'électrode de verre pour mesurer le pH et publie plusieurs travaux révolutionnaires pour la recherche et l'enseignement de la thermodynamique.

 

Il avait mené à bien la synthèse de l'ammoniac. À l'origine de cette découverte, une préoccupation majeure des milieux savants de l'époque : empêcher une catastrophe alimentaire mondiale. Pour remédier à la pénurie de guano et de salpêtre, il fallait en effet trouver un procédé chimique et industriel permettant de fabriquer des engrais azotés à partir de l'ammoniac. Grâce à ces engrais, la production agricole serait assurée.

 

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Un fait mérite d’être souligné : les universités allemandes à la fin du XIXe siècle sont étroitement associées aux industries chimiques de pointe, plus particulièrement celles des médicaments et des colorants. Tout composé nouveau créé dans les usines est immédiatement analysé dans les laboratoires universitaires.

 

Et vice versa : ces derniers livrent des brevets aux industriels pour d’autres composés de synthèse. Le personnel scientifique aussi emprunte une route à double sens, passant souvent des industries aux universités et inversement. Le nombre de savants est donc énorme : l’Allemagne compte alors environ onze fois plus de chimistes que la France. Six fois plus de chimistes que la France, à population égale.

 

 

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Ainsi, en 1900, il postule à une chaire de professeur à l’Institut Technique de Karlsruhe, où il exerçait depuis un an en tant que professeur associé, mais on l’écarte en raison de ses ascendances juives.

 

 

En 1901, Fritz Haber épouse Clara Immerwahr, originaire, comme lui, de Breslau. Ils partagent deux traits communs : juive convertie, elle a aussi un doctorat de chimie, le premier - paraît-il - jamais décerné à une femme à l’Université de Breslau. Dix mois après le mariage, elle accouche d’un fils à la suite d’une grossesse problématique. La carrière de cette femme brillante et déterminée, cette femme qui sut combattre les préjugés pour obtenir son diplôme, sera anéantie : sous l’ombre épaisse du mari, elle n’arrivera jamais à se frayer une place au soleil.

 

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Fritz Haber subit depuis son enfance la propagande nationaliste chauvine. Doté d’une solide formation en philosophie, imprégné de littérature et de musique, il confond germanisme et christianisme, et devient patriote jusqu’à la caricature. Il n’émettra jamais la moindre critique envers le pouvoir, quelle que soit la politique suivie.

 

En 1910, l'empereur Guillaume II fonde l'Institut Kaiser-Wilhelm de physico-chimie et d'électrochimie, et Haber est désigné pour en prendre la direction. Dès lors, il va exercer une influence décisive sur les avancées scientifiques du Reich.

 

 

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1911, il rencontre et devient ami d'Albert einstein

 

 

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En octobre 1914,

 

 

Dans une ambiance d’enthousiasme, la population de Berlin applaudit son armée lorsqu’elle viole la frontière de la Belgique en août. Devant la cause de la Patrie, les dissensions internes s’estompent, y compris lorsque les troupes du Kaiser massacrent un cinquième de la population de Louvain. Cette sauvagerie soulève une juste indignation en France et en Angleterre.

 

En revanche, en Allemagne, l’élite intellectuelle soutient son armée. Dans un « Appel au monde civilisé », un manifeste signé (parfois sans lecture préalable) par 93 personnalités du monde culturel et universitaire affirme : « Sans notre militarisme la civilisation allemande serait anéantie ». Qualifiant de « juste » la punition que les soldats allemands « se sont vus forcés d’infliger aux bandits » de Louvain, les signataires interpellent leurs homologues français et anglais ainsi : « (Ceux) qui ne craignent pas d’exciter des mongols et des nègres contre la race blanche, offrant ainsi au monde civilisé le spectacle le plus honteux qu’on puisse imaginer, sont certainement les derniers qui aient le droit de prétendre au rôle de défenseurs de la civilisation européenne. »

 

En bas du manifeste figurent les noms de plusieurs prix Nobel ou futurs lauréats : en plus de Fritz Haber, Wilhelm Roentgen (physique, 1901), Emil Fischer (chimie, 1902), Philipp Lenard (physique, 1905), Paul Ehrlich (médecine, 1908), Wilhelm Ostwald (chimie, 1909), Wilhelm Wien (physique, 1911), Richard Willstätter (futur Nobel de chimie 1915), Max Planck (futur Nobel de physique, 1918) et Walther Nernst (futur Nobel de chimie, 1920).

 

 

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Effets dévastateurs du gaz

 

Malgré les conventions de La Haye de 1899 et 1907, qui interdisent l'emploi de projectiles pour la diffusion des gaz asphyxiants et l'usage des poisons et des armes toxiques, Haber se propose d'effectuer des recherches sur l'emploi des gaz de combat.

 

Du côté français, des grenades lacrymogènes sont expérimentées, ce qui va justifier, après l'accord du Kaiser, l'expérimentation de gaz irritants.

Début 1915, un premier essai est effectué sur le front russe. Il fait froid, la nappe de chlore est insuffisante, le vent est contraire, c'est un échec. Haber sait que le chlore, un gaz produit en grande quantité par l'industrie chimique Bayer, reste longtemps au sol.

 

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Une nappe suffisamment dense pour être incapacitante, et même mortelle, aura donc le temps, poussée par un bon vent, de parvenir sournoisement vers les positions choisies.

 

 

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En Belgique, la géographie de la région d'Ypres et les vents rencontrés semblent convenir pour une première utilisation d'envergure. Promu capitaine sur ordre du Kaiser, Haber vient surveiller lui-même l'installation des réservoirs :

 

 

1915-Fritz-Haber-Ypres.jpg

 

cent soixante-dix tonnes de chlore sont enterrées sur un front de six kilomètres. Il attend que le vent soit favorable, ni trop fort ni trop faible. Le 22 avril, les robinets sont ouverts et un épais nuage verdâtre glisse lentement vers les positions britanniques et françaises. Malgré des indices fournis par des déserteurs, c'est la surprise, et, sur des hommes sans protection, les effets sont dévastateurs.

 

 

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Cinq mille soldats succombent et plus de quinze mille autres sont intoxiqués. Une brèche est même provoquée, elle ne sera pas exploitée. En quelques heures, l'Allemagne vient d'obtenir un résultat sans égal. Mais les mesures de protection vont vite apparaître et la réplique ne va pas tarder.

 

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Un Juif allemand adhérant aux valeurs du Reich

 

Au-delà de l’aspect moral, ce crime de guerre aura une répercussion terrible lorsque Haber retournera à la maison : à la suite d’une violente altercation (où se mêlaient aussi des questions de jalousie), sa femme, indignée, se suicidera dans la nuit du premier mai avec un pistolet. Réveillé par la détonation, terrorisé par la scène, son fils de quatorze ans trouvera sa mère moribonde dans une flaque de sang.

 

 

Vandermeulen-Habert.jpg

 

Il lui aurait répondu : "Un savant appartient au monde en temps de paix, à son pays en temps de guerre." Obstiné, il met au point d'autres produits toxiques efficaces et mortels, comme le phosgène et l'ypérite, puis trouve la formule (la constante de Haber) définissant la dose de gaz fatale à l'homme selon le temps d'exposition.

 

En 1917, Haber se remarie avec Charlotte Nathan, une très jeune femme qui lui donnera deux enfants, dont Ludwig, historien des sciences spécialisé dans l’arme chimique. À l’époque de son mariage, Fritz Haber dirigeait depuis un an une fondation destinée aux armes nouvelles, c’est-àdire aux poisons de combat, fonctions qu’il remplira consciencieusement jusqu’à la fin de la guerre.

 

 

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Il aura sous sa responsabilité environ 200 chercheurs. « L’État Major a rencontré en mon père - dira Ludwig - un organisateur énergique, déterminé, et peut-être même sans scrupule. »6 Il mettra au point des gaz encore plus mortifères que le chlore, par exemple le phosgène et l’ypérite7, sans oublier d’accroître la production d’ammoniac, produit fondamental pour la guerre mais aussi pour ses finances.

 

Avec le recul, on sait que l’usage des gaz n’a pas permis à l’Allemagne de remporter la victoire. C’est Fischer qui avait raison : en peu de temps, les belligérants s’arrosaient mutuellement de gaz vénéneux.

 

Ce savant qui adhérait tant aux valeurs du Reich reçoit le prix Nobel de chimie en 1918.

 

 

Bosch-receiving-Nobel.jpg

 

 

La commission Nobel sommée de s’expliquer

Novembre 1918 : le régime impérial s’écroule et la République est proclamée. Recherché comme criminel de guerre, Haber s’enfuit en Suisse, où il obtient la nationalité, privilège accordé aux gens fortunés.

 

En novembre 1919, il reçoit le prix Nobel attaché à l’année 1918. Ceci provoque immédiatement un déchaînement de protestations des savants français, anglais et américains contre l’Académie suédoise. Le débat affecte profondément Haber qui souffre déjà de la défaite de son pays.

 

Dans son esprit, les gaz avaient un but humanitaire car ils visaient à raccourcir la durée de la guerre. Obligée de s’expliquer, la Commission d’attribution du prix Nobel assure qu’elle souhaitait uniquement récompenser l’inventeur de la synthèse de l’ammoniac, grâce à laquelle on pouvait juguler la famine prévisible dans le monde. En effet, deux milliards d’individus au moins sont aujourd’hui nourris par des fertilisants obtenus par le procédé Haber- Bosch.

 

 

12.jpg

 

 

Les poursuites contre Haber seront rapidement abandonnées. En effet, d’une part, les armées alliées ont elles aussi pratiqué la guerre chimique à large échelle, d’autre part, les puissances coloniales victorieuses ne veulent pas jeter un discrédit excessif sur une arme qu’elles peuvent utiliser dans les colonies.

 

 

 

Quant à ses recherches, Haber continue à développer après guerre des poisons chimiques avec l’excuse de combattre les nuisibles des silos, les rongeurs et les insectes. Toutefois, derrière cette façade, il fabrique en secret des armes chimiques.

 

Pour éviter que l’Allemagne ne soit devancée par les autres nations, son équipe met au point le Zyklon B. Peut-il alors se douter que ce composé funeste sera utilisé dans les camps d’extermination de la Seconde Guerre mondiale ? Peut-il même imaginer que plusieurs de ses familiers et amis en seront victimes ?

 

 

 

usine zyglonB.jpg

 

 

Vers le milieu de la décennie 1920, deux événements perturbent l’existence de Haber : d’abord, une forte perte d’argent dans un investissement et le divorce avec sa deuxième femme. Il ne voit donc pas vraiment la montée du nazisme dans les milieux culturels. S’il la voit, il la minimise. Contrairement à Einstein, Haber ne participe donc pas au combat contre le national-socialisme montant.

 

Lorsque Hitler arrive au pouvoir en janvier 1933, Einstein se trouve à Pasadena et Haber au Cap Ferrat, pour des raisons médicales. Alors qu’Einstein commence à attaquer Hitler, Haber rejoint son poste quelques semaines après. Il prend ainsi le chemin inverse de nombreux savants et intellectuels : plus de 100 savants de haut rang, parmi eux de nombreux prix Nobel quittent en effet le pays dans la seule année 1933.

 

1.jpg

 

Peu après l’incendie du Reichstag (25 février 1933), Hitler commence une féroce répression, qui deviendra vite un génocide, d’abord sur les communistes, les démocrates, les socialistes, les syndicalistes, les homosexuels, et des groupes ethniques ou religieux comme les tziganes et les juifs. Un décret visant à épurer l’administration des non-ariens exige la démission des juifs.

 

Il prévoit cependant quelques exceptions, notamment pour les vétérans de guerre, comme Fritz Haber et James Franck, dont nous avons parlé plus haut : ils peuvent rester à leur poste, mais doivent démettre leurs subordonnés juifs, baptisés ou pas. Suivant l’exemple de son ami James Franck, Haber refuse cette aumône et se retrouve finalement à Bâle, où il décède en 1934.

 

13.jpg

 

 

Quel sentiment doit-on avoir à l’égard de Fritz Haber ? Admiration pour le savant ou mépris pour l’homme sans scrupules ? Il a non seulement échoué dans sa volonté de lier intégration et patriotisme, mais il illustre aussi le paradoxe de la science : toute recherche est à la fois source de progrès et de malheur. Le même homme qui a inventé la synthèse de l’ammoniac a profité de son savoir pour mettre au point l’arme chimique.

 

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oui :jap:

 

j'avais lu un truc sur lui il y a quelques mois, il y a deux jours, sur Europe1, ils ont évoqué son nom

 

aussi, j'ai ressorti le sujet que j'avais préparé et comme le premier jour, j'arrivais pas à comprendre le bonhomme, comme si il vivait dans un autre monde

 

le mot narcissisme lui va comme un gant

 

par contre, le visage de sa femme est fascinant, d'une grande beauté, espiègle...

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Invité guest527

Vraiment par hasard je suis tombé sur cette vidéo, ce type est extra, il fait de la vulgarisation (généralement scientifique), mais cette fois explique l'histoire de Fritz Haber

 

Je vous encourage vivement à la visionner entièrement :

 

 

//www.youtube.com/watch?v=PMhqLQRpjhw?hl=fr_FR&version=3

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Merci du partage, très intéressant! antoine01570.gif.2b7944dc17bed6b9bdb202999b7f1bbf.gif

 

 

+1 :jap: vraiment bien expliqué mais comptez pas sur moi pour faire de la même manière :pfff:

 

il est doué le gars en plus, ses explications passent comme une lettre à la poste ;)

 

PS: je regrette pas du titre du reportage :fier:

 

prochain reportage: on causera de 6 000 belges et d'un français :o

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Invité guest527

Merci du partage, très intéressant! antoine01570.gif.2b7944dc17bed6b9bdb202999b7f1bbf.gif

 

Pas de quoi c'est un plaisir ;)

 

 

+1 :jap: vraiment bien expliqué mais comptez pas sur moi pour faire de la même manière :pfff:

 

il est doué le gars en plus, ses explications passent comme une lettre à la poste ;)

 

Merci :)

Par contre, je vois pas du tout qui est sur la photo apparaissant à 9:23 (image subliminale) ...

 

Tu retiens juste super bien oui, un super pédagogue :oui:

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Invité guest527

J'avais réussi à en voir le visage, mais je ne sais pas de qu'il il s'agit (trop jeune sûrement :non: )

 

edit : ou du moins le rapport avec le sujet :??:

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J'avais réussi à en voir le visage, mais je ne sais pas de qu'il il s'agit (trop jeune sûrement :non: )

 

edit : ou du moins le rapport avec le sujet :??:

 

 

je sais pas uù il veut en venir, les autres images sont plus cohérentes

 

j'ai apprécié aussi la plaque à gauche de nicolaî Tesla, un inventeur plus que génial :)

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Invité guest527

 

j'ai apprécié aussi la plaque à gauche de nicolaî Tesla, un inventeur plus que génial :)

 

Il est tellement explicite & clair ce mec :bien:

 

En ce moment, je regarde ça :

 

J'aurais eu de bien meilleures notes au bac Scientifique si j'avais eu un tel prof :w: (j'ai tout de même eu 15 en sciences :cyp: )

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Invité guest527

C'est clair pourtant :)

 

Pierre Beregovoy c'est suicidé suite à apparemment un déshonneur politique.

 

Un geste désespéré comme la femme du savant.

 

J'ai lu ça sur Wiki, oui, merci :oui:

 

Mais je n'avais pas encore 10 ans lorsqu'il s'est tiré une balle :bah:

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C'est clair pourtant :)

 

Pierre Beregovoy c'est suicidé suite à apparemment un déshonneur politique.

 

Un geste désespéré comme la femme du savant.

 

 

ah mais bien vu :jap:

 

j'ai vraiment pas pensé à ça, pour moi, ce type était un homme d'honneur et j'ai jamais cru au suicide :non:

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Il est tellement explicite & clair ce mec :bien:

 

En ce moment, je regarde ça :

 

J'aurais eu de bien meilleures notes au bac Scientifique si j'avais eu un tel prof :w: (j'ai tout de même eu 15 en sciences :cyp: )

 

 

je crois que je vais tous me les faire dimanche :lol:

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C'est clair pourtant :)

 

Pierre Beregovoy c'est suicidé suite à apparemment un déshonneur politique.

 

Un geste désespéré comme la femme du savant.

 

:o de 2 balles de 357 avec un revolver .... arkiel.gif.9a0b995f298b5324278bb58c3326dda0.gif

 

Enfin, bon, l'enquête a tranché ....

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Invité guest527

 

je crois que je vais tous me les faire dimanche :lol:

 

J'ai appris des choses insoupçonnées :oui:

 

Pour en apprendre sur lui, et sur les autres mecs qui font des vidéos dans le même registre, à visionner absolument :

 

J'arrête là le hors sujet :o

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au faite, une petit question à tous et explication avant:

 

depuis deux trois mois, ma vie professionnelle est assez difficile et faire le jour le jour est peu possible sans tomber dans les pommes avant :??:

 

alors j'ai pensé une chose, changer le titre pour être plus dans les faits du topic

 

"la grande guerre, reportages et témoignages"

 

je continuerais les batailles mais les plus importantes seulement, pour les reportages et témoignages, j'ai de quoi tenir des mois, j'ai des très gros sujets en préparations comme les sous marins qui vont prendre du temps par contre

 

je veux pas importuner mais j'aime bien ce topic et c'est pour cela que j'aimerai le recadrer selon les moyens futurs

 

d'où vous demandez votre avis :jap:

 

merci de votre patience :o

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Invité guest527

Ah mais évidemment !

 

Le titre du topic est annexe!

Et on n'attend pas de toi, ni de quiconque animant le topic, que quotidiennement on ait un de ses supers articles ;)

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Invité guest527

D'ailleurs, Zigo, Bruce qui publie des vidéos, donne une réponse très intéressante à la suggestion que tu nous fais à l'instant, c'est ici :

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