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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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REPORTAGE: Croiseur Cuirassé KLEBER VS ...

 

Kleber.jpg

 

le Kleber était de la classe croiseur cuirassier DUPLEX

 

 

 

le chantier de Fabication: Forges & Chantiers de la Gironde, Bordeaux

Commencé : 28.12.1897

Mis à flot : 20.09.1902

 

 

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Terminé : 1904

En service : 04.07.1904

Retiré : 27.06.1917

Caractéristiques : 7 700 t ; 17 000 cv ; 130 x 17,87 x 7,4 m ; plans Bertin ; 4 cheminées ; 24 chaudières Belleville ; 3 machines ; 580 h.

Armement : VIII de 164 + IV de 100 + X de 47 + II de 65 + IV de 37 + 2 T.

 

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30.09.1902 : lancé tout achevé

26.09.1902 : armé pour essais

16.07.1904 : escadre de la Méditerranée

 

 

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13.05.1905 : sauve le canot Camille en perdition (course Alger-Toulon)

09.11.1906-1907 : division navale des Antilles

07.03.1907 : aborde et coule le vapeur US Hugomak à Vera Cruz

 

 

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01.02.1908 : Marochttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png

01.04-17.05.1911 : de Brest à Saigon, Chine, Vladivostock, Japon, hiver à Shangai

13.05.1912 : de Saigon à Shangai, Petchili, etc.

22.07.1912 : talonne une roche en mer du Japon, réparé à Kobé

06.03.1913 : retour à Lorient

1915 : Dardanelles

 

 

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anecdotes rapportées par l'enseigne de vaisseau Thoreux, qui y fut embarqué d'Août 14 jusqu'à son naufrage.

"J'ai embarqué à la déclaration de guerre sur le KLEBER qui était en réserve à Landevennec. En Avril 1915, nous ralliâmes l'escadre des Dardanelles. Nous arrivâmes début Mai à Moudros. L'irruption des sous-marins allemands, notamment de l'U 21 qui remporta de brillants succès en coulant le TRIUMPH, le MAJESTIC et le CARTHAGE avait changé l'ambiance du tout au tout.

 

La division, constituée des croiseurs KLEBER, DESAIX et DUPLEIX fut surtout utilisée pour détruire casernements et dépôts de munitions sur la côte d'Asie Mineure.

Le 26 Mai, le KLEBER fut chargé d'une mission dans la baie de Scala Nova (aujourd'hui Kusadasi)

Notre commandant était le capitaine de Frégate Du Couëdic de Kererant, un officier de grande classe, adoré de son équipage.

Un officier de navigation était chargé de contrôler la route pour éviter les bancs de sable situés dans l'est de la baie.

 

Comme nous entrions dans la baie, nous ressentîmes un choc et le navire s'immobilisa. Nous étions échoués juste sous le feu des batteries turques. J'étais enfermé dans la tourelle bâbord, avec mes canonniers, attendant l'ordre d'ouvrir le feu. Je fus alors chargé, avec une vingtaine d'hommes, d'aller mouiller une ancre reliée à un solide fil d'acier, sur le côté bâbord du navire. Le reste de l'équipage commença le transfert du charbon des soutes arrière pour alléger le navire et corriger son assiette. Vu l'exiguïté des soutes et la chaleur accablante, c'était un travail exténuant.

 

Vers 19h00 des balles de mitrailleuses commencèrent à siffler, tuant ou blessant plusieurs hommes. Nous ripostâmes en tirant sur les hauteurs. Le lendemain le tir ennemi reprit, mais avec des canons de 77 mm, et nous apprîmes qu'un sous-marin allemand avait quitté Smyrne pour venir nous couler.

Nous tentâmes un ultime effort pour nous déséchouer en utilisant toute la puissance de nos trois machines. Faute de quoi nous étions résolus à dynamiter le navire, puis à tenter de gagnerhttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png la côte dans les embarcations et radeaux. Mais la perspective d'être faits prisonniers n'était guère réjouissante.

A 01h00 du matin, par nuit noire, le KLEBER glissa doucement en arrière et flotta. Le sous-marin arriva au petit jour et nous lança deux torpilles qui nous encadrèrent sans nous toucher. Malgré sa fatigue, l'équipage entonna la Marseillaise.

 

Le commandant du Couëdic prit sur lui toute la responsabilité de l'échouement, blanchissant son officier de navigation, en fait responsable. Il fut relevé de son commandement. Nous eûmes beaucoup de chagrin de le voir partir car c'était un officier d'une droiture remarquable, pourvu des qualités qui font les véritables chefs.

Plus tard, il reçut quand même le commandement d'un cuirassé moderne et se distingua en mer Noire....

 

31.10.1915 Au lendemain de la déclaration de guerre à la Bulgarie, nous participâmes à un bombardement sur Dédéagatch avec le croiseur russe ASKOLD et le croiseur italien PIEMONTE.

L'ASKOLD, rescapé de la guerre russo-japonaise - il s'était échappé de Port Arthur- était caractérisé par cinq cheminée très hautes et très grêles. Les marins anglais l'avaient surnommé Woodbine (nom d'une marque de cigarettes anglaises alors prisées des fumeurs.)

 

08.1916-06.1917 : Dakar, 6ème division légère

Quand le navire amiral SUFFREN reçut l'ordre de rentrer en France, l'amiral Jaurès hissa sa marque sur le KLEBER. Le SUFFREN n'arriva jamais en France, et l'amiral fut un peu considéré comme une mascotte qui portait la chance avec lui.

KLEBER, DESAIX et DUPLEIX furent alors envoyés à Dakar où ils formèrent la 6e division légère.

L'amiral Jaurès, frère du tribun socialiste, était une figure curieuse. Erudit, ayant des idées sociales d'avant garde qui choquaient certains, il n'en était pas moins un chef respecté et aimé de ses hommes. Il commandait le LIBERTE quand celui-ci explosa à Toulon en Septembre 1911. Mais il se trouvait alors en permission. Son débarquement du SUFFREN avait encore accru sa réputation de chanceux.

Quand le KLEBER reçut l'ordre de rentrer en France, on lui fit savoir qu'il restait à Dakar et hissait sa marque sur le DUPLEIX. Il était inquiet de nous voir partir... et il avait raison.

Après une traversée normale, le 17 Juin 1917 à 05h00 du matin, une explosion énorme se produisit et le navire coula sous nos pieds, engloutissant la moitié des officiers et un grand nombre d'hommes d'équipage.

J'eus la chance d'être parmi les rescapés après un bain prolongé dans les eaux froides de l'Atlantique et je fus repêché par le torpilleur GRONDEUR qui me ramena en piteux état à Brest. "

27.06.1917 :

Le croiseur cuirassé Kléber , Capitaine de vaisseau Lagorio, effectuait son voyage de retour de Dakar vers Brest où il devait être retiré du service actif. Parvenu pratiquement au terme de ce voyage, il se trouvait au large du feu des Pierres Noires au matin du 27 Juin 1917. C'est alors qu'un veilleur aperçut sur bâbord avant une mine dérivante que le sous-marin UC-61 , Kplt Georg Gerth, venait de larguer. Le Commandant Lagorio supposant que l'ennemi pouvait être encore dans les parages fit rappeler aux postes de combat et poursuivit sa route à vitesse réduite. C'est à ce moment là qu'il heurta une autre mine qui explosa à tribord sous la flottaison, à hauteur de la chaufferie arrière. L'incendie qui s'ensuivit se communiqua à une soute à charbon et bientôt le croiseur fut enveloppé de fumée tandis que l'eau envahissait les compartiments du croiseur qui prenait alors de la gite.

 

Extraits des rapports officiels

Le 26 juin 1917, à 23h30, le Kléber venant de Dakar atterrissait sur la lueur du feu de Penmarc’h. Après avoir passé à 11 milles environ au large de la Chaussée de Sein, il se trouvait à 5h50 le 27 à 2 milles ½ au sud du feu des Pierres Noires.

A ce moment, le Commandant prit un pilote local et fit route pour rallier le chenal d’entrée de Brest.

Quelques instants après, vers 6 heures, une mine en surface fut signalée à bâbord devant. « Je la reconnus, écrit le commandant Lagorio, quand elle approchait du travers de notre avant, à 300 mètres environ. Nous étions en pleine marche à 12 nœuds. Je ne pouvais songer à arrêter le bateau à temps pour canonner la mine que je supposais dérivée du Four pendant le jusant et y remontant avec le flot. Je fis mettre la barre à droite toute en prévenant la machine d’être parée à manœuvrer avec l’intention de m’étaler dans le sud et de couler cette mine qui pouvait être dangereuse pour les bâtiments suivants ».

 

Le Kléber prononçait son abattée, quand il toucha par tribord une mine immergée. Cette mine fit explosion sur l’arrière de la passerelle.

Aussitôt, le bâtiment plongea de l’avant en donnant une légère bande. Le premier compartiment envahi fut la chaufferie avant, ainsi que la soute à charbon qui la sépare des soutes à munitions.

 

 

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L’eau parvint sur le pont cuirassé avec une grande rapidité et remplit presque aussitôt le compartiment des auxiliaires avant et la chaufferie n°2.

Sous l’effet de l’explosion, la lumière électrique s’éteignit instantanément ainsi qu’une partie des fanaux de secours que le Capitaine d’armes fit rallumer ensuite.

Les dynamos avant, dont une se trouvait en fonction, furent noyées ainsi que le thirion avant.

 

Les transmetteurs d’ordres, la commande électrique de la barre et le réseau téléphonique devinrent inutilisables.

L’arrivée d’eau par les porte-voix des chaufferies 1 et 2 dans la machine centrale fixa immédiatement le chef du service machines sur ce qui était arrivé, ce qui lui permit d’isoler complètement toute la partie avant du bâtiment.

On put alors réussir à remettre les feux en activités et à maintenir la pression pendant vingt minutes.

On essaya de mettre en marche la dynamo arrière qui était en veilleuse, mais des étincelles formidables s’étant produites, on ne put la coupler. Il fut impossible d’isoler la partie avant du circuit, les installations du bord ne le permettant pas.

 

On essaya également de mettre en avant le thirion de 600 arrière. On y réussit tout d’abord, mais il stoppa tout de suite à cause du manque de pression. On put toutefois le remettre en marche peu après, la pression étant remontée.

Le servo-moteur put être manœuvré à ce moment.

Tous ces événements se sont succédé avec rapidité.

 

Aussitôt que l’explosion eut lieu, le commandant donna l’ordre de stopper, de dresser la barre et fit en même temps lancer l’appel par T.S.F. Les machines mises en arrière purent étaler le bâtiment.

Quand la pression fut revenue aux chaudières, le commandant pensa d’abord aller échouer son bâtiment dans les parages du Conquet, mais après réflexion il jugea la chose impossible à cause du peu de résistance qu’offrirait le cloisonnement. Cependant, pour en avoir le cœur net, il tenta l’expérience en faisant en avant doucement et en mettant la barre à droite. « Mais, dès que le bâtiment se fut déplacé, déclare le Commandant, je sentis nettement la plongée de l’avant et la bande sur tribord s’accentuer. Je fis alors en arrière et le bâtiment parut soulagé ».

 

Il se borna dès lors à manœuvrer les machines de façon à ne pas se rapprocher de la mine en surface.

Cependant, tout espoir ne paraissait pas perdu, le bâtiment restant droit quoique s’enfonçant graduellement de l’avant. Le Commandant espérait que les cloisons avant tiendraient suffisamment jusqu’à ce qu’un secours lui permit de diriger son bâtiment vers le Conquet en marchant en arrière après l’avoir évité dans la direction convenable. Il ne pouvait songer à faire seul cette manœuvre car, avec le vent qui régnait de la partie sud, l’arrière, qui venait dans le vent, l’éloignait du point à atteindre.

 

Vers 6h30, au moment où le Kléber venait de stopper et avait encore un peu d’erre en arrière, arrivait à toute vitesse l’ Inconstant commandé par le Lieutenant de Vaisseau Poitevin. Cette canonnière qui se trouvait du côté du raz de Sein avait assisté de loin à tout le drame et, ramassant ses appareils de dragage qu’elle avait commencé à mettre à l’eau, fit route immédiatement sur le Kléber pour se mettre à sa disposition. Le Commandant songea aussitôt à l’utiliser pour la manœuvre qu’il projetait et lui signala de prendre la remorque par tribord. En même temps, il donna l’ordre de disposer une remorque et d’amener une des baleinières.

 

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Pendant que l’ Inconstant se préparait à manœuvrer, le Commandant du Kléber jugeant la situation grave quoique non désespérée, fit envoyer les signaux de détresse par T.S.F., hisser le signal N.C. du code et mettre le pavillon en berne.

 

L’ Inconstant cependant, manœuvrant sur l’arrière du Kléber , avait essayé à plusieurs reprises de lui envoyer son lance-amarres. Ces tentatives ne furent pas couronnées de succès, l’arrière étant trop déjaugé. La première manœuvre fut tentée vers 6h38, environ 7 à 8 minutes avant la sonneriehttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png d’évacuation qui fut faite à 6h45.

 

La baleinière 1 amenée à ce moment essaya d’apporter à l’ Inconstant la remorque qui avait été disposée. Il était trop tard, car au moment où l’embarcation accosta la canonnière vers 6h45, la situation avait empiré et la remorque ne put être prise. Ce fut de 6h30 à 6h45 que la situation devint rapidement mauvaise.

« Au courshttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png des manœuvres de la canonnière, dit le Commandant Lagorio, je compris, à l’enfoncement soudain du bâtiment, que tout le cloisonnement des fonds avait dû céder et que l’eau envahissait complètement l’avant ».

D’après le Lieutenant de Vaisseau Poitevin, la gîte augmenta à ce moment et la première tentative de remorquage, même si elle avait réussi, n’aurait pu être de quelque utilité, la situation ayant empiré rapidement.

 

Il est probable que la cloison de la chaufferie 2 céda à ce moment.

Il devint évident pour tous que le bâtiment était perdu. C’est alors que le Commandant se décida à faire sonner l’évacuation…

Quelques instants après l’explosion, le Commandant fit rappeler aux postes d’évacuation premier temps. Sous la direction de l’Officier en second, tous les hommes dont le poste n’était pas dans les fonds se rangèrent sur le pont en bon ordre encadrés par les gradés et officiers. Ceux qui n’avaient pas leur ceinture de sauvetage la capelèrent. Immédiatement après, on se mit en devoir de mettre les embarcations en dehors. Les malades et les blessés furent évacués dans la chaloupe sous la direction du Lieutenant de Vaisseau Collos et du docteur Colin.

 

Vers 6h45, la situation devenait critique, le bâtiment s’enfonçant rapidement ; le Commandant donna l’ordre à la voix par estafettes d’évacuer les fonds et d’amener les embarcations.

On se mit en devoir d’amener les vapeurs, puis les deux canots qui avaient été mis en dehors, mais les manœuvres faites à bras étaient rendues d’autant plus difficiles que les garants avaient été mouillés par la gerbe de l’explosion.

 

Le vapeur 2 prit la cale par l’avant et sa chaudièrehttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png fit explosion.

Le vapeur 1 dont les braguets étaient engagés ne put jamais être amené.

Le canot 1 prit la cale par l’arrière. L’Enseigne de Vaisseau Le Moal, avec une huitaine d’hommes, essaya de le remettre à poste pour l’amener de nouveauhttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png , mais l’eau envahissait déjà l’avant et l’opération ne put être achevée.

 

La vedette ne put, à cause de la gîte, tourner complètement sur ses bossoirs.

Quelques minutes après, entre 6h45 et 6h50, le Commandant faisait sonner l’évacuation générale et donnait l’ordre de mettre les radeaux à la mer.

Quand l’évacuation fut sonnée, tout le personnel se laissa glisser à l’eau, les officiers et les gradés restant à leur poste jusqu’au dernier moment. Le Commandant, de la passerelle, veillait à l’évacuation. L’eau atteignit la passerelle. Deux hommes se trouvaient encore à l’arrière. Le Commandant leur criait de s’en aller quand il fut enlevé par une lame. Au même instant, le bâtiment chavirait entraînant quelques officiers et gradés qui n’eurent pas le temps de se sauver.

 

Entre temps, les secours arrivaient. L’ Inconstant qui se trouvait à tribord arrière du Kléber dut se dégager vers le nord non menacé en mettant à l’eau ses embarcations et tout ce qui était susceptible de flotter. A 6h45 arrivait le Grondeur , le 283 et le chalutier Isabelle , puis peu après le Saint Guenael .

 

 

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Un cargo anglais, le Highland Star , venant du Raz de Sein, se rapproche spontanément ; il y avait également là quelques barques de pêche et le cotre du pilote.

 

 

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Tous ces bâtiments multiplièrent les actes de dévouement. Si l’on n’a pas eu plus de victimes à déplorer, on le doit certainement à leur activité et à leur énergie.

Nous mentionnons en particulier l’ Inconstant , dont le personnel a eu, en cette triste circonstance, une conduite au-dessus de tout éloge.

L’ordre et le calme n’ont cessé de régner à bord du Kléber , officiers et hommes faisant leur devoir jusqu’au bout.

 

C’est dans un ordre parfait que furent exécutées toutes les manœuvres. Les officiers et les gradés donnèrent le plus bel exemple et plusieurs périrent victimes de leur dévouement.

Parmi eux, on cite le Lieutenant de Vaisseau Aurillac, officier en second, le Lieutenant de Vaisseau Collos, le mécanicien principal de 2ème classe Bleas, le 1er maître de manœuvre Lardier, le maître canonnier Le Foll, le second-maître mécanicien Gueguen et enfin le docteur Collin qui blessé probablement par l’explosion d’une grenade au moment du chavirement ainsi que quelques hommes, ne survécut pas à ses blessures.

 

Une dizaine d’hommes furent tués par la chute de l’antenne de T.S.F. sur les embarcations.

A cette liste déjà trop longue, il faut ajouter 15 hommes dans la chaufferie 1 et deux hommes dans le compartiment des auxiliaires tués dès le début.

 

Au total, une quarantaine d’officiers et d’hommes trouvèrent la mort dans cette catastrophe.

Le Commandant Lagorio a été recueilli par la baleinière de l’ Inconstant après avoir été soutenu dans l’eau par son matelot maître d’hôtel Pierre et par le matelot maître d’hôtel des officiers Batany, tous deux réfugiés sur un petit radeau.

(source : Livre d'or de la Marine Française - guerre 14/18)

 

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1 citation à l’ordre de l’Armée

Le croiseur cuirassé KLEBER s’est perdu sur une mine dans l’Iroise, aux environs de la Basse Royale, le 27 juin 1917. Il appartenait à la 6ème division légère stationnée à Dakar et il était commandé par le Capitaine de Frégate LAGORIO. Le KLEBER rentrait à Brest pour être mis en réserve d’escadre.

Texte de la citation à l’ordre de l’Armée

(Journal officiel du 16 novembre 1919)

« Le croiseur KLEBER ayant touché une mine devant Brest, le 27 juin 1917, a coulé rapidement ; les officiers et l’équipage restés à leur poste jusqu’à ce qu’ils aient reçu l’ordre d’évacuer ont donné le plus bel exemple de courage, de sang-froid et de discipline ».

Extraits des rapports officiels

 

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a voir: http://www.csa-plongee.com/201 [...] ee-denfer/

faire: plongées kleber et il y a d'autres films

 

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et le moment émouvant des morts pour la France

http://www.memorial-genweb.org [...] 04-1917%29

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Suite...

 

 

KLEBER VS UC 61

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.... Surveillant à l'immersion périscopique l'effet de sa mine et craignant que les français ne parviennent à sauver leur navire, le Kplt Gerth se demandait s'il ne devrait pas achever le croiseur d'une torpille. Mais, craignant pour sa propre sécurité en risquant de déclencher l'explosion de l'une de ses propres mines, il ne parvenait pas à se placer en position de tir et dut se retirer.

 

 

 

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L' UC-61, construit à Brême, était entré en service à la fin décembre 1916, sous une étoile fort peu brillante. Il avait accompli seulement quatre croisières et commençait sa cinquième lorsqu'il s'échoua.

La première croisière est un raid d'entraînement, la seconde par suite d'avaries ne dure que sept jours. Pendant la troisième, l' UC- 61 avait dû plonger à plus de 60 mètres pour échapper aux grenades d'un contre-torpilleur, ce qui, par la grande pression, avait provoqué une rentrée d'eau inquiétante. Lorsqu'il remonte à la surface, il émerge par malchance, près d'un chalutier dont le tir le force à redescendre précipitamment avec une inclinaison telle que l'eau embarquée, avarie les moteurs électriques et les rend inutilisables.

L'UC-61 est donc obligé de naviguer en surface et, au bout de trois jours rentre à Zeebrugge sans avoir été aperçu de nos patrouilles, mais après une croisière complètement inutile.

Au bout de sept semaines de réparations, il repart. Il est à peine hors de la rade de Zeebrugge qu' il s'avarie dans un filet anglais et fait aussitôt demi-tour. Sa quatrième croisière donne enfin un résultat: elle commence fin juin et dure 18 jours. L'UC-61 mouille des mines aux Pierres-Noires (sur lesquelles, le 27 juin, sautera le cuirassier français Kléber), puis croise dans le golfe de Gascogne et le long de la côte anglaise. Il rentre finalement à Zeebrugge après avoir péniblement couler trois voiliers et deux vapeurs.

 

Le 25 juillet, l'UC-61 quitte Zeebrugge à une heure de l'après-midi pour sa cinquième croisière. Le commandant avait l'ordre de mouiller des mines devant Boulogne et Le Havre, et de s'établir ensuite en croisière dans l' Atlantique.

 

 

 

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Pendant la nuit, il passe le barrage de la côte belge, puis, en surface, suit de très près la côte française à partir de Gravelines et traverse la rade de Calais.

 

A partir de Sangatte, il navigue très lentement à cause du brouillard et c'est là qu'il passe à quelques mètres de l'étrave du commandant Guichard, noyé, lui aussi, dans la brume épaisse. Le premier pilote (Steuermann) nommé Lengs, ancien pilote des compagnies allemandes de navigation, connaissait bien les atterrages du détroit; il est de veille au poste de commandement pour le passage du cap Gris-Nez.

Vue du kiosque

 

 

A 4 h . 20 du matin, le sous-marin talonnait plusieurs fois. Le commandant, qui était à l'intérieur, monta aussitôt sur le pont et crut qu'il avait échoué sur la Bassure de Baas. Lorsque le brouillard se leva un peu, il s'aperçut alors de sa position exacte. A huit cents mètres apparaissaient des villas dispersées dans les dunes autour du mince clocher de Wissant.

 

Sans perdre de temps, le commandant essaya de se déséchouer à l'aide de tous ses moteurs, puis, pour délester son navire, il fait sortir des deux tubes avants les torpilles, jeter à la mer une grande quantité de projectiles et lancer à toute vitesse ses moteurs en avant, puis, en arrière. Il était trop tard, la mer baissait déjà, abandonnant à son triste sort le grand squale d'acier.

 

 

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Par T. S. F. , l'UC -61 prévint la station des sous-marins de Brugge de son échouage; puis, sur l'ordre du commandant, se prépara à faire sauter le navire en disposant en différents endroits des bombes destinées à couler les bâtiment non armés. Celles-ci allumées, tout le monde se jeta à l'eau et gagna facilement la plage.

En courant à Wissant téléphoner au Gouverneur de Calais, les douaniers avaient prévenu un poste de cavalerie belge voisin. Celui-ci se hâta d'envoyer sur la plage un détachement de quarante cavaliers en armes. il y arriva juste à temps pour faire prisonnier tout l'équipage. Déjà sur le sous-marin, les premières explosions se faisaient entendre. Le commandant de l' UC-61 déclara alors à un capitaine de l'armée belge qui voulait aller à bord: "...Je vous en prie, n'en faites rien, nous sommes tous ici et mon bateau va sauter d'un moment à l'autre..."

Presque aussitôt, de nouvelles explosions se produisaient, coupant le sous-marin en deux. Les réservoirs de pétrole, ayant pris feu, un immense panache de fumée et de flammes monta vers le ciel. L'arrière du sous-marin est en flammes et, seule, la marée montante éteindra, vers 4 heures de l'après-midi, l'incendie qui a épargné l'avant où les 18 mines et une torpille ne sont pas détruites.

 

Les autorités militaires ne tardèrent pas à accourir. Le commandant du Front de Mer et le commandant de la marine en arrivant à Wissant trouvèrent l'équipage devant la mairie deWissant.

L'équipage du sous-marin

 

 

Les interrogatoires commencèrent aussitôt; entre temps le général Ditte, Gouverneur de Calais, le vice-amiral Ronarc'h, commandant supérieur de la marine de la Z. A. N. , étaient également arrivés. Un service d'ordre fut établi sur la plage pour empêcher toute la population du village d' approcher de l'épave. A l'interrogatoire, seul, un engagé refusa de répondre et se borna à donner son nom. Le commandant de l' UC-61 essaya de déclarer qu'il avait fait le tour de l'Écosse pour venir devant Calais, mais il ne tarda pas à avouer qu'il avait tout simplement franchi le barrage du Pas De Calais pendant la nuit. Il fut ensuite l'un des plus loquaces et s'excusa presque d'être assez mal documenté. La plupart des marins capturés ne cachaient pas une satisfaction évidente de terminer de cette façon une existence à coup sûr rude et pleine de périls.

 

 

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Lorsque l'on fouilla le "Steurmann" Lengs, qui, lui aussi, parlait fort bien français, il fut trouvé porteur de billets de un franc des chambres de Commerce de Boulogne et de Calais. Il refusa toujours de faire connaître comment ces billets, émis pendant la guerre, étaient en sa possession.

 

Encadré par un peloton de cavaliers belges, l'équipage de l' UC-61 fut conduit à Calais, officiers en tête, en passant par Hervelinghem et Saint-Inglevert. Il fit une entrée sensationnelle en ville et obtint un vif succès de curiosité. C'étaient tous jeunes gens robustes, de 20 à 28 ans, vêtus d'un complet en toile cirée noire et coiffés d'un béret de même tissu. Par les boulevards Gambetta et Jacquard, on les conduisit à la Citadelle en attendant leur départ pour un camp de prisonniers.

 

La nouvelle de la capture du sous-marin, très rapidement connue de la population calaisienne, avait provoqué une très vive émotion et une grande satisfaction. Le sous-marin, s'enlisant rapidement dans les sables, une commission d'officiers, s'empressa de prélever sur l'épave, tout ce qui pouvait être intéressant à étudier, notamment, les périscopes, les microphones etc...

 

Huit mines furent dégagées et transportées au Front de mer de Calais pour y être démontées. Des soutes du sous-marin, les artificiers de l'arsenal avaient extrait 300 obus. Pendant une tempête qui dura deux jours, l'UC-61 s'enfonça brusquement de un mètre cinquante dans le sable, ce qui rendit impossible l'enlèvement de la dernière mine et de la dernière torpille. Pour se débarasser d'une façon pratique de ces deux mille kilos d'explosif, l'on décida que le sous-marin servirait de but à des essais de tir d'un mortier belge nouveau modèle.

 

Le 4 septembre, le tir s'acheva avec la quinzième bombe, qui provoqua l'explosion de toutes les mines. La déflagration formidable lança, à 80 mètres de hauteur une trombe d'eau de plus de 40 mètres de diamètre se soutenant pendant près de15 secondes. Sous une pareille éruption, une moitié de l'UC-61 se souleva, fit demi-tour et retomba sans dessus dessous. Le sous-marin n'était plus qu'un amas de ferraille.

 

En 1920, l'épave fut vendue par les soins de l'Inscription Maritime de Calais et adjugée 1.500 francs à un habitant deWissant, M. Charlemagne Honvaut, qui, avec l'aide du chef-artificier Carton, ancien gardien de batterie à Calais, réussit encore à en retirer d'importantes quantités de bronze et de cuivre en y faisant exploser des charges de mélinite. Les débris de l'ancien sous-marin disparaissent maintenant de plus en plus sous les sables; la photographie que nous donnons ci-contre, prise en 1927, en est un saisissant exemple.

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l'histoire vu des lanciers Belges:

 

(1) Dans l' "Historique du 5° régiment de Lanciers" écrit par Baecken Charles, Maréchal de Logis) on peut lire à la page 131: Le 25 juillet, l' U.G. 61, sous les ordres du Capitaine Gerth, quittait Zeebrugge et franchissait, pendant la nuit, successivement les nouvelles obstructions placées à 180 miles de la côte française et la barrière Good Wins Snox avant d'aller miner Boulogne, le Havre et opérer ensuite dans l'ouest. L'équipage était peu formé, et le capitaine n'avait pas la taille des corsaires de son pays. Il avait déjà franchi le Pas-de-Calais cinq fois, mais la chance cessa de le favoriser et il vint s'échouer à Wissant(...). Tout cet équipage fut capturé et interné à Dunquerke

 

Le 5° Lanciers est le régiment de cavalerie qui eut a son actif l'honneur de capturer un sous-marin allemand (1). Le 27 juillet 1917, cette unité belge, chargée de la garde de la côte française entre Calais et Boulogne est avertie qu'un sous-marin allemand s'est échoué sur la plage de Wissant entre le cap Blanc Nez et le cap Gris Nez. Un détachement de cavaliers est chargé d'arrêter l'équipage et de le conduire à Calais. Ce fait d'armes unique dans l'histoire militaire suscita l'ironie des fantassins comme en témoigne le rapport rédigé par un commandant du 3° lanciers se plaignant des injures lancées par une compagnie du 11° de ligne qui croisa sur une route du front son escadron. Le rapport fut transmis au général Jacques, commandant de la division à laquelle appartenaient les "délinquants" qui prit des sanctions dont nous trouvons la trace dans sa note adressée le 8 novembre 1917 à son collègue, le général Berheim, commandant de la 1° D.A.

 

 

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J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du 31 octobre 1917 et de ses documents annexés. J'ai aussitôt prescrit une enquête sévère aux fins de rechercher les coupables des faits relatés par le commandant A.

 

Il paraît résulter de celle-ci que la manifestation du soldat d'infanterie se serait bornée à une simple plaisanterie et n'aurait eu aucun caractère injurieux à l'égard de la cavalerie. Il aurait crié non: "sous-Marins" mais " Voici les vainqueurs de sous-marins". Quoi qu'il en soit, les mesures suivantes ont été prises: le sous-lieutenant L. , qui dirigeait l'exercice de la compagnie, a été puni de six jours d'arrêts simples pour ne pas avoir réprimé sur-le-champ l'acte discourtois et n'en avoir pas rendu compte à ses chefs. Le soldat B. a été puni de quatre jours de cachot et de 12 jours de retenue de supplément de solde et haute paie de guerre pour avoir apostrophé ses camarades de la cavalerie. Une punition de 8 jours d'arrêt dans la quartier a été infligée à l'adjudant J. du 11° pour les motifs ci-après:

"Commandant un peloton exerçant sur une route, avoir laissé sa troupe "en place-repos" au passage d'un escadron de cavalerie et, un de ses hommes ayant apostrophé discourtoisement les militaires de ce détachement, n'avoir pas cherché à connaître le nom du coupable pour le renseigner à son commandant de compagnie."

 

De plus j'ai l'honneur de vous faire connaître que des ordres exprès sont donnés pour éviter le retour de pareilles manifestations que je déplore autant que vous-même et qui ne peuvent que nuire à la bonne harmonie entre les armes.

 

Pas tendre les chefs de la Grande Guerre!

 

La cavalerie belge ramène l'équipage allemand du sous-marin

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Concluons cependant cette histoire bien "b elge" en nous penchant sur le sort des sous-mariniers allemands de 14-18. Le récit de l'échouage de l' U. C. 61 à Wissant publié en 1927 (2) et que nous reproduisons ci-dessous nous fait entrevoir les énormes qualités d'endurance et de sang-froid exigées de l'équipage d' un sous-marin... En 1917, il valait certainement mieux se retrouver dans la peau d'un cavalier que dans celle d'un sous-marinier!

 

L'enseigne de vaisseau Guichard, commandant un groupe de vedettes en surveillance au large du cap Gris-nez, eut, dans la nuit du 25 au 26 juillet 1917, une belle émotion. Par un temps si parfaitement calme, que l'on aurait entendu le moindre son de voix à plus d'un mille et au milieu d'un brouillard si épais qu'il ne distinguait ni l'avant ni l'arrière de sa vedette, le commandant entendit, vers dix heures du matin, le ronronnement caractéristique d'un moteur électrique passant non loin de son bord.

 

 

Le sous-marin en attente de la marée ?

 

 

"...Nous écoutons, le cœur battant, a-t-il dit une voix rauque qui s'élève et lance un commandement dans lequel je distingue nettement les syllabes recht et auf..."

 

Dans la brune épaisse les vedettes s'efforcent en vain de découvrir la piste, prêtes à lancer leurs torpilles ou leurs grenades ; mais le brouillard rend folles toutes recherches et le sous-marin, perdu, continue sa route à tâtons...

 

Il ne devait plus aller bien loin.

 

Vers cinq heures du matin, le douanier Serin, se trouvant sur la plage de Wissant, entrevit, dans le brouillard une masse noirâtre à quelque distance du bord de l'eau. Réquisitionner la barque de pêche du Patron Ternissien, y grimper avec trois collègues (les douaniers Lambert, Delcroix, et Tedellec) fut chose vite faite. A force de rames, le canot se dirige vers la chose mystérieuse et se trouve bientôt en présence d'un sous-marin qui, tous moteurs en marches, tentait vainement de regagner la haute mer. Sur le pont, une quinzaine de marins, portant des ceintures de sauvetage, travaillaient activement à jeter des munitions à la mer.

 

 

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Quelle était sa nationalité se demandèrent les douaniers? Aucun signe de reconnaissance ne permettait de l' identifier. Le canot se rapprocha encore un peu et un douanier, se servant de ses mains en guise de porte-voix, s' écria:

 

-Ohé, du bateau, parlez-vous français?

 

La réponse étant arrivée affirmative, le douanier Serin demanda:

 

-Êtes vous Français ou Anglais?

 

- ...

 

Et, comme il ne recevait aucune réponse, il insista à nouveau ; mais du haut de son poste de commandement, le commandant du sous-marin cria, d'une voix claire, cette réponse classique depuis Waterloo:

 

-Tu nous em...

 

Ce n'est sûrement pas un bâtiment de Sa Majesté Britannique pensèrent les douaniers, vexés d'une telle désinvolture. Impuissants devant le nombre, ils firent demi-tour, regagnèrent la plage et prévinrent, par téléphone, toutes les autorités militaires de Calais qu'un sous-marin inconnu, parlant français comme feu Cambronne, était échoué sur la plage de Wissant.

 

Le sous-marin, qui venait de finir si piteusement sa carrière, était l' UC-61 (commandant: lieutenant de vaisseau Georg Gerth), mouilleur de mines d'un tonnage d'environ 400 tx, long d'une cinquantaine de mètres. Son armement comprenait trois tubes lances-torpilles, un canon de 88 m/m. A chaque croisière, il emportait cinq torpilles, plusieurs centaines d'obus, des bombes à main pour couler les navires non armés et, surtout, dix-huit mines pesant chacune près de deux cents kilos. Disposés à l'avant dans des "puits" verticaux, traversant de part en part le navire, elles pouvaient être immergées automatiquement du poste de commandement sans que le sous-marin fut obligé d' être en surface.

 

Le bâtiment muni de moteurs à explosions et de moteurs électriques , possédait en outre la T. S. F. Son équipage comprenait trois officiers et 22 hommes. Parmi-ceux-ci se trouvaient trois engagés volontaires de 19 ans et un second pilote qui, en surnombre de l'effectif, faisait sa première sortie et aussi la dernière!...

 

 

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(2) "Calais pendant la guerre 14-18", Chatelle Albert et Tison G. , Edition Quillet, Calais.

 

 

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un peu d'aide SVP, j'ai voulu trouvé l'aspect ou le plan d'une mine flottante de la période 1914-1918, et bien impossible, à croire qu'il y a un secret d'état qui cours encore sur la chose...

 

si quelqu'un à ce document, je suis preneur pour l'illustration de l'UC61

 

merci

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grand merci à un grand Faien de m'avoir diriger vers un fameux site étranger où j'ai tout trouvé :jap:

 

les deux postes sont maintenant complet en illustration

 

PS: le reportage moteur est toujours en attente car j'attends une autorisation pour des photos ;)

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un peu d'aide SVP, j'ai voulu trouvé l'aspect ou le plan d'une mine flottante de la période 1914-1918, et bien impossible, à croire qu'il y a un secret d'état qui cours encore sur la chose...

 

si quelqu'un à ce document, je suis preneur pour l'illustration de l'UC61

 

merci

 

Peut être celle la:

http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/photos/565/19390002-460.jpg

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un peu d'aide SVP, j'ai voulu trouvé l'aspect ou le plan d'une mine flottante de la période 1914-1918, et bien impossible, à croire qu'il y a un secret d'état qui cours encore sur la chose...

 

si quelqu'un à ce document, je suis preneur pour l'illustration de l'UC61

 

merci

peut être celle ci exposee au musee de la marine

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b8/Underwater_mine.jpg/534px-Underwater_mine.jpg

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et oui, en fin de compte, je lançai le mot clé "mine flottante" et je trouvai rien

 

 

"mine marine" fut le bon mot et pas mal de sites ensuite, comme quoi...

 

wiki est aussi une bonne source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_marine

 

juluch, le page 14-18 est un site incontournable dans mes recherches, c'est même une source pour aller ailleurs

 

sinon, une photo d'un dégât:

 

 

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TEMOIGNAGES: "Les bonnes vieilles de chez nous"

spécial "Belgique"

 

Ce Texte a été écrit par le Général-Major e.r. Temmerman, ancien combattant de la guerre 14-18, blessé grièvement en première ligne le 27 octobre 1918. Il parut sous le titre "Les bonnes vieilles de chez nous" dans un des six volumes intitulés "Tiroirs aux souvenirs" que cet officier écrivit au profil de l'association des P.G. M. I. G. (Plus grands mutilés et invalides de guerre).

 

 

 

Mieke Deboeuf, dite "La Joconde"

 

 

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photo "le miroir" du 11 avril 1915

 

Lorsque notre régiment, le 7° de ligne, arriva le 12 janvier 1915, dans le secteur sud de Dixmude, face au château Hendrickx, grand fut notre étonnement d'y rencontrer, en première ligne, une petite vieille, bien ridée, qui y occupait toujours ce qui restait de sa maison en contrebas de la digue de l' yser. C'est le général De Wasch, à l'époque jeune sous-lieutenant, qui la baptisa aussitôt de ce surnom, fameux à plus d'un titre: "La joconde". En effet, à peine l'avait-il aperçue qu' il s'écria: "Tiens, voilà la Joconde qui est retrouvée."

 

Cette appellation fut bientôt consacrée et admise officiellement par l' Etat-Major pour désigner, sur le plan directeur du secteur, l'endroit de sa maison.

 

La bicoque de "la Joconde", de son vrai nom Mieke Deboeuf, encaissait régulièrement les 7 c. 7 allemands, mais l'amas de briques qui s'était accumulé sur la cave, lui procurait une sécurité relative. Ce qui n'empêchait pas la vieille femme de s' écrier, à chaque arrivée d' obus, dans son jargon westflandrien: "G...f...d., sm...p."

 

Les jasse lui avaient appris à tirer au fusil; après chaque bombardement, ils l' amenaient dans la tranchée de combat pour lui permettre de tirer une balle dans la direction de l' ennemi, accompagnée toujours de la même injure: "Na...sm...p."

 

L'activité de l'artillerie ennemie se développant, il fallut bientôt songer à évacuer la pauvre vieille. Ceux qui assistèrent à son départ, n'oublieront jamais cette scène émouvante: c' est presque de force qu' il fallut la décider. Ses pauvres nippes furent mises sur une brouette, deux hommes prirent la Joconde par les bras, tandis qu'un troisième traînait sa chèvre. Ce triste cortège s' éloigna bientôt dans la direction de la France par le chemin des "fascines", que tous ceux qui ont occupé le secteur ne sont pas prêts d' oublier.

 

 

 

Mieke Deboeuf fut décorée par le roi Albert de la Croix civique de I° classe. Après la guerre, elle fut reçue et fêtée à Anvers, puis elle retourna à Dixmude, où peu de temps après, elle mourut à l'âge de 75 ans.

 

 

 

Madame Tack

 

 

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Madame Tack, la « Maman des soldats » (peinture Allard L’Olivier – 1917) (Photographiée par F. De Look)

 

 

Lorsque, le 1er juillet 1915, mon régiment changea de secteur pour occuper celui tenu par le 5ème de ligne, entre la borne 21 et le fort de Knokke, nous rencontrâmes à hauteur de la borne 23, commune de Nieuwcapelle, une autre femme qui, elle aussi, s'était accrochée à sa demeure, la "Villa Marietta", située également sur les bords de l'Yser. Tout le monde l'appelait Madame Tack. En réalité elle était la veuve du capitaine d'artillerie François Favarger ( né à Neuchâtel, Suisse, le 25 mars 1848, pensionné le 19 juillet 1869, décédé à Itegem, le 19 août 1883) dont, sans doute, elle avait fait la connaissance lorsque celui-ci tenait garnison à Nieuport.

 

C' était à l'opposé de "la Joconde", une personne très distinguée, qui, en 1915, avait atteint l'âge respectable de 79 ans, puisqu' elle était née à Nieuwcapelle, le 11 octobre 1836.

 

Elle possédait une ancienne villa à 20 mètres de l'Yser, mais assez en contrebas, de sorte que, du côté de l'ennemi, on n'en voyait que le toit, qui était d'ailleurs en partie caché par des noyers. Son habitation avait néanmoins été touchée déjà par plusieurs obus, mais sa propriétaire se refusait obstinément à l' évacuer.

 

Elle était très accueillante pour tous, officiers et soldats, et se faisait un plaisir de partager ses fruits et même son vin avec tous les militaires, qui l'appelèrent bientôt la "Maman des soldats".

 

Veuve depuis 1883, elle vivait seule avec toute compagnie: un chien, un perroquet, et... un âne. Depuis de nombreuses années, elle aimait faire des promenades "en amazone" sur son baudet et ne voulait pas interrompre son plaisir, malgré le danger et toutes les difficultés qu'elle rencontrait sur sa route: excavations, tranchées et boyaux à franchir; elle allait à travers tout pour faire régulièrement ses emplettes à Loo, ville constamment bombardée, située à deux lieues de là. Quand on lui faisait observer le danger qu'elle encourait d' entreprendre à son âge, un si long et périlleux voyage, sous le bombardement intermittent, elle répondait: "je n' ai pas peur de mourir, mais aussi longtemps que je vis, il faut bien que j' aille chercher à manger pour moi et des friandises pour mes enfants, les soldats."

 

J'ai déjà dit qu' elle était très accueillante; toutes les visites constituaient pour elle une diversion dans sa solitude. Ayant exprimé le désir de posséder un livre d' or pour y faire signer les nombreuses personnalités de marque qui lui rendaient visite, le médecin du bataillon lui rapporta ce souvenir au retour d'un congé en Angleterre.

 

Le Roi Albert, la Reine Élisabeth, le roi d' Angleterre, le Prince de Teck, le Président Poincaré, beaucoup de généraux belges et alliés furent invités à y apposer leur signature.

 

C'est dans les termes suivants que Carlo Tibre racontait, dans le "Claque à Fond" de juin 1918, la rencontre qu' il fit de la digne dame à La Panne, où, par ordre de l'autorité militaire, elle fut évacuée afin d'être mise à l'abri de l' intensification des bombardements dans le secteur du fort de Knokke:

 

"Madame Tack, douillettement tassée sur son inséparable monture, fait sa promenade quotidienne sur la plage. Elle s'est approchée d'un avion qui a savamment dégringolé du ciel pour venir se poser sur le sable. La stoïque propriétaire de la villa Marietta est toute d' étoffe mauve habillée. Sur son corsage brille une discrète réduction de la Croix de l'ordre de Léopold, et les manches courtes de son vêtement sont frangées de dentelle noire. Sa toque de velours d'où s'échappent quelques mèches de cheveux blancs et un large ruban sombre encadrent un visage souriant et rose, duveté et poudré par la vieillesse. Eh! diable! conterai-je, avec une pointe d'effroi simulé, qu'aux pantoufles à boucles d'argent qui chaussent la vénérable dame sont fixés des éperons qui ne sont certes pas découpés dans du fer blanc!

 

L' âne est coquet, comme sa maîtresse. Ses yeux de philosophe s'embusquent avec sérénité derrière des oeillères cloutées de cuivre, et sous des pompons rouge, jaune et noir. Voyez-vous encore ses sabots vernis et l' épaisse peau de mouton servant de selle?

 

Des gosses taquinent sans méchanceté notre maître Aliboron. Un cercle de soldats respectueux s'est formé autour de Madame Tack. Elle s'informe:

 

- Qu' y a-t-il à l' avion, monsieur?

 

- Un éclat dans le moteur, Madame.

 

La glace est rompue. Un jass ose lui demander:

 

- Et comment se porte la villa Marietta?

 

- Oh! monsieur, elle est bien trouée. Elle est inhabitable. Il a bien fallu partir. Ce fut pour moi une grande douleur de la voir démolir par les Prussiens.

 

Et m' interpellant tout à coup:

 

-Comment va le Général D...

 

-Bien que je sache.

 

Un piotte du 16° lui crie:

 

-Eh! Madame Tack, vous souvenez-vous du jour où votre âne disparut? Quand sa fuite a duré 15 jours?

 

- Ah! oui, le vagabond!

 

Elle caresse son grison et conclut en manière d'au revoir:

 

- Allons! avant que le soir tombe, il faut que nous achevions notre promenade. Allons! Paula, ouste!

 

Et Madame Tack, sur sa "haquenée" trottinante, s'en fut crâner au bout de la plage, près du flot vert qui s'abat et s'étale en écume blonde."

 

Le Roi Albert remit personnellement à Mme Tack la Croix de chevalier de l'ordre de Léopold II.

 

Elle mourut à Bruxelles, le 25 septembre 1927.

 

L ' image mortuaire que j'ai sous les yeux, porte à juste titre: "Son caractère obligeant, la droiture de son cœur et sa grande affabilité lui ont mérité l'amour et le respect de tous ceux qui l'ont connue."

 

http://www.lesclesdumidi-retra [...] t,339.html

http://www.1914-1918.be/civil_femme.php

[h2]Mon brevet de Pilote Militaire à l'Aviation Militaire (en 1913) par le Général Legros[/h2]

Brevet civil

Les conditions d’entrée avant 1914 étaient :

  • Etre officier ou propriétaire d’un avion

(par exemple : Henri Crombez et le Comte d’Hespel)

  • S’engager à rester célibataire
  • Obtenir un brevet civil au cours d’un congé d’une durée maximum de trois mois.

 

Etant sous-lieutenant d’artillerie, j’ai pris mon brevet à Kiewit (près de Hasselt) avec comme moniteur, Mr Moblate, un pilote civil français.

Le brevet civil consistait à exécuter une série de cinq « huit » à au moins cent mètres d’altitude et à atterrir ensuite « hélice calée » ou du moins avec le moteur au ralenti maximum. Ce vol contrôlé par deux membres de la Fédération Aéronautique Internationale (L’Aéroclub de Belgique).

Nous ne disposions d’aucun instrument de bord : pour l’altitude on emportait un baromètre retenu par une ficelle autour du cou.

Comme « compte-tours » et d’après notre mécanicien, Max Olieslagers, le frère du « Démon Anversois », il fallait compter 72 pulsations par minute observées sur une petite « cloche à huile » dérivation du circuit d’huile de ricin du moteur et fixée sur le longeron à gauche du siège. Cette pompe à huile en verre pouvait être mis hors circuit au moyen d’in robinet. Comme le verre ne résistait pas toujours à la température d’huile nous fermions souvent ce robinet, évitant ainsi d’être arrosé d’huile chaude

.

Nous n’avions évidemment pas de parachute, le siège consistait en un baquet d’osier. L’hélice étant à l’arrière, nous n’avions devant nous que la « Planche à Pain » gouverne de profondeur combinée à la gouverne arrière.

La vitesse en vol était évaluée d’après les variations de sifflement du vent dans les montants et croisillons métalliques. Les vols n’avaient lieu que par vent pratiquement nul ; aussi on décollait et atterrissait sur une même piste.

Pour ne pas loger sous le hangar en bois, j’étais parvenu, non sans peine à louer sur la Grand’Place de Hasselt, une petite chambre située au 1er étage chez des braves commerçants.

Lorsque le temps était favorable et pour me réveiller à l’aube, notre chauffeur et mécanicien Guillaume Deghelde, conduisant une voiture « Pipe » devait tirer une ficelle que, le soir en rentrant sur la pointe des pieds, pour ne pas réveiller mes propriétaires, je laissais pendre par la fenêtre de ma chambre.

Cette ficelle était relié à mon oreiller. Mais hélas, la première fois qu’il s’en servit, il tira très fort et mon oreiller voltigea sur le lavabo entraînant l’aiguière et la garniture du lavabo qui volèrent en éclats faisant un vacarme qui réveilla mes braves propriétaires, personnes agées et pas bien portantes. Je fis malgré eux l’acquisition d’un réveil.

La plus part d’ entre nous n’avaient pas communiqué à leur famille la décision d’entrer à l’Aviation.

Ma maman, veuve depuis longtemps l’apprit par une lettre anonyme, émanant d’une personne « qui vous veut du bien ».

Le premier progrès de notre Farman fut d’être équipé d’un « ETEVE », nom de son inventeur français. C’était un rudimentaire indicateur de vitesse en forme de sextant et muni d’un rayon mobile fixé au montant gauche entre deux plans.

Lorsque ce rayon-aiguille descendait sur un trait rouge, on risquait « la feuille morte », ce qu’on appelle ajourd’hui « perte de vitesse ».

J’ai obtenu mon brevet civil au printemps 1913.

J’étais « laché » et pouvait piloter seul à bord, réalisant le début d’un rêve merveilleux.

Brevet militaire

Pour obtenir le brevet de « Pilote Militaire » il fallait subir un examen oral devant un jury de deux membres, un officier d’état-major et un officier pilote militaire ; et effectuer un vol d’au moins 100 kilomètres comme observateur.

La réussite de cette épreuve me consacrait « Pilote Militaire ». J’étais « versé » à la Compagnie des Aviateurs Militaires et pouvait prendre un passager.

http://www.vieillestiges.be/nl/articles/11

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REPORTAGE: Artisanat de tranchées

 

 

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Au début du siècle, 45 % de la population française est rurale, avec une forte tradition artisanale. On retrouve sur le front une majorité de paysans, qui lors de longs séjours dans les tranchées tentent d'occuper le temps en détournant le matériel trouvé sur place pour se l'approprier.

 

 

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encrier

 

 

 

Tous les objets n'étaient pas fabriqués dans les tranchées comme pourrait l'évoquer l'appellation. Non, beaucoup de ces objets ont été réalisés à l'arrière du front, durant les temps de repos, en "seconde ou troisième ligne " mais aussi dans les arsenaux, dans les camps de prisonniers, par les blessées et mutilés en rééducation. Une vraie petite industrie s'était crée autour de cet "art" jusqu’à la création de concours et la vente de ces objets.

 

 

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photo en partie coloriée

 

 

 

La plupart du temps ces objets sont fonctionnels : des coupe-papiers, des briquets, des vases, des lampes en cuivre. On sculpte le bois des pipes et des cannes, on réalise des porte-plumes, des encriers, des instruments de musique avec les bidons ou des casques...

 

 

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Ainsi ce violon a été fabriqué à partir d'une boîte de masque à gaz. Ces instruments de tranchée structuraient la sociabilité combattante autour de chants patriotiques témoignant de pratiques culturelles.

 

 

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et bien d'autres

 

 

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La tranchée reste le lieu où le soldat fabrique de petits objets souvent utilitaires pour améliorer le quotidien. Les matériaux les plus divers sont utilisés et détournés de leurs fonctions initiales : laiton et cuivre des douilles, fragments d’armes, bois, os, craie…

 

 

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souvent le konprinz était desservit

 

 

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À l’arrière ces matériaux et notamment les métaux (douilles d’obus) peuvent être travaillés et mis en œuvre. Les objets sont sciés et soudés, les alliages sont fondus et transformés. Dans les zones de repos mais aussi dans les tranchées, c’est bien sûr le laiton (mélange de zinc et de cuivre) qui est le plus utilisé. Il est modelable sous l’action du martelage, il s’aplatit, s’étend et peut facilement être mis en forme. Constituée essentiellement de laiton, la douille est une matière première inépuisable.

 

 

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coupes papier de facture orientale

 

 

Par exemple, celle de 75 mm est la plus souvent détournée pour devenir un vase décoré de gravures ou de reliefs obtenus par martelage. Ces récipients ont souvent un style très « kitsch » en raison de la surenchère décorative et formelle, les autres calibres servent à la création de nouveaux objets militaires ou décoratifs. Ainsi sont fabriqués de très nombreux briquets, porte-crayons, écritoires, coupe-papier, porte-bougies, bagues et autres bijoux…

 

 

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Le bois fut aussi un matériau de prédilection pour les soldats. Facile à trouver, demandant peu ou pas d’outillage spécifique il permit la création de nombreux objets comme des tabatières, boîtes à bijoux, bas reliefs décoratifs, cannes aux pommeaux sculptés et aux formes variées, mandoline allemande instruments de musique, des plus simples au plus complexes : flûtes, xylophones, tambours, guitares, violons, violoncelles, etc. Certains violons sont des objets composites associant le fer et le bois

 

 

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je laisse ici quelques liens qui vont finir de vous émerveillez

un oasis de paix dans cette terrible guerre

 

http://www.1914-1918.be/insoli [...] anchee.php

http://artisanat-de-tranchees. [...] ON-12.html

http://www.historial.org/Musee [...] e-tranchee

http://bleuhorizon.canalblog.c [...] 45289.html

 

et il y en a bien d'autres

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oui juluch, j'ai aussi le même sentiment, j'ai vu de centaines de ses objets et dont certains sont des chefs d’œuvres d’orfèvres, ça prend aux tripes parfois

 

d'ailleurs, si vous le désirez, je veux bien refaire une série

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Invité §pie367dg

Entièrement d'accord, j'avais déjà vu certains de ces objets, notamment les

douilles d'obus ciselées ou façonnées, que l'on revoit encore ici ou là, mais il

y a beaucoup d'autres objets que je ne connaissais pas du tout.

Autre chose, je ne sais pas si certains d'entre vous l'ont vu, mais il y a eu

plusieurs reportages sur les ossements d'un soldat français retrouvés à Verdun, malheureusement sans sa plaque d'identité, un de ces nombreux

disparus. :pfff:

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Invité §Jes257LV

http://centenaire.org/fr/video [...] -le-pretre

 

Une vidéo très rare...pas loin de chez moi...

 

 

Ça dure quatre minutes. Quatre minutes filmées, à ranger et empiler serré – on a besoin de place – des cadavres sur une charrette. Les corps des soldats français tombés au Bois-le-Prêtre, boucherie dans la boucherie de 14-18.

Ces images sont extraites d’un film inédit que la Mission du centenaire vient de mettre en ligne sur son site internet. Après les combats est un document rare et difficilement explicable. En plein conflit, l’armée verrouillait consciencieusement l’information et interdisait toute prise d’image. Or, une caméra était un objet cher, lourd et encombrant. Impossible à dissimuler. Et pourtant, le soldat-cinéaste, dont l’identité reste aujourd’hui incertaine, a filmé la mort de masse comme cela n’avait jamais été fait. On voit donc ces hommes empiler les cadavres, tandis que d’autres militaires passent, indifférents.[h4]Tranchées, théâtre et décorations[/h4]

Les connaisseurs du secteur et du terrible épisode du Bois-le-Prêtre reconnaîtront le village de Jezainville dans les plans suivants. Paquetage sur le dos, un bataillon passe devant l’église. Les civils n’ont pas été évacués : femmes, enfants et même le curé, tout le monde est là. Puis retour au front. Dans un paysage lunaire et dévasté, on creuse de nouvelles tranchées probablement sur un bout de terrain arraché à l’ennemi. Sur les hauteurs de Pont-à-Mousson, chaque mètre repris a coûté des hectolitres de sang.

A l’heure du repos des guerriers : pauses devant la caméra et séance de théâtre burlesque.

Il y a encore cette étonnante scène de remise de décorations au fond d’une tranchée. Selon Laurent Véray, historien du cinéma qui a travaillé deux ans sur ce film, il s’agirait du général Lebocq qui commandait le secteur. « Sa physionomie est assez facile à reconnaître », explique-t-il, « il embrasse un officier, une curieuse familiarité, comme s’il y avait un lien filial. » Autre bizarrerie : « Normalement, les décorations se faisaient à l’arrière, pas dans la tranchée. »

En juin 1915 (date présumée du tournage), il reste encore quelques arbres au Bois-le-Prêtre, on peut le constater en observant ces hommes transportant barbelés, munitions, pelles, pioches et poutres, avant d’aller s’enterrer comme des rats pour échapper à la mitraille… et au reste. Au Bois-le-Prêtre, on a expérimenté les gaz asphyxiants et les jets de pétrole enflammé. Ici, en moins d’une année, de septembre 1914 à juillet 1915, environ 15 000 hommes sont tombés de part et d’autres des lignes. Et pas un seul arbre n’a été épargné. Victimes eux aussi de « l’ingéniosité » humaine.

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merci jessie pour le lien, je viens de le mettre en première page pour pas qu'il soit noyé

 

c'est émouvant à voir car je viens de commencer à relire "le carnet de guerre de louis Barthas"

 

- l’indifférence envers les morts y est en permanence démontrer, surtout à partir de l'hiver 14, je rappelle pourtant que chaque régiment était issu du même village, bourg, ville, tous se connaissaient depuis l'enfance

 

- c'est bien 1915 car si la plupart des pouipoui, autre nom des poilus étaient en tenue bleue horizon, on voit de çi delà encore des tenues Garance, elles auront disparu sur tout le front en été 1915

 

- toujours dans le livre de Barthas, il évoque souvent les gros bourg où il y avait encore de la populace, les allemands ne bombardaient pas encore ses endroits, une mine de charbon à 3km du front fonctionnait encore du coté de Béthune

 

- enfin, je vais faire des recherches sur ce général

 

- quand au site du centenaire, je vaque à trouvé des idées ainsi que sur le CRID, il existe un site Européenne mais ses imbéciles ne l'ont mis que en langue anglaise!

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TEMOIGNAGE/ Paul Jolidon

 

 

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Paul Jolidon naît le 14 octobre 1892[1] à Jungholz, village alsacien de l’arrondissement de Guebwiller, dans une famille nombreuse dont le père est fonctionnaire des postes.

 

 

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Avide d’aventure, il s’engage dans la marine impériale en 1908. En 1909-1910, il effectue sa première croisière en Méditerranée sur le navire-école Hansa.

 

 

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En juillet 1912, il embarque à bord du paquebot Gneisenau à destination de Sydney en Australie. A son arrivée, il est affecté sur le croiseur Condor pour la durée de sa campagne du Pacifique.

 

 

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Il est de retour en Allemagne dans sa base d’origine à Kiel en juillet 1914, à la veille de la mobilisation générale qui le conduit à bord d’un croiseur naviguant en mer Baltique, l’Undine.

 

 

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Au début de l’année 1915, il nécessite une hospitalisation à la suite de laquelle on décide de ne pas l’envoyer tout de suite en mer pour lui éviter une rechute. Il est donc nommé formateur pour les nouvelles recrues. Il trouve bientôt le moyen d’échapper à cette vie jugée trop monotone en s’engageant sur un croiseur auxiliaire, le Vienna (rebaptisé par la suite Meteor). C’est ainsi que débute son expérience de corsaire qui le mène essentiellement en mer du Nord et en mer Blanche. Elle prend fin moins d’un an plus tard le 29 février 1916 quand, lors d’une mission à bord du Rena, il est fait prisonnier avec ses autres camarades rescapés d’une bataille navale désastreuse pour l’équipage allemand. Il connaît alors la captivité dans différents camps britanniques puis des conditions de détention plus favorables en Hollande à partir d’avril 1918.

 

 

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En novembre 1918, les évènements révolutionnaires puis l’armistice permettent son retour à Kiel et enfin en Alsace en mars 1919. Dès le mois de juillet 1919, il entre dans l’administration française des douanes en Sarre, en qualité de préposé. Il épouse l’année suivante une jeune

femme de Mulhouse avec qui il aura deux enfants. En 1929, après sa réussite au concours de commis des douanes, il obtient un poste à Apach en Moselle, puis à Merzig en Sarre, où il demeure au moment de la publication de son ouvrage.

 

témoignage extrait du livre:

 

 

Quand commence son récit, en juin 1914, il est rapatrié avec 1800 autres marins allemands vers l’Europe à bord du paquebot Patricia. C’est au passage du canal de Suez qu’ils apprennent l’attentat de Sarajevo. Le navire arrive à destination après 37 jours de voyage, le 17 juillet 1914. Jolidon rejoint sa base d’origine à Kiel, mais la mobilisation générale du 1er août intervient avant qu’il ne puisse profiter de son congé pour entamer son retour en Alsace. Il est d’abord affecté à Dantzig sur l’Undine, un croiseur employé à des missions de reconnaissance des positions russes (notamment dans le golfe de Riga) ou à la surveillance de l’Øresund afin d’empêcher l’accès du détroit aux sous-marins anglais. Le navire est ensuite immobilisé quelques mois à Kiel pour subir des transformations puis reprend ses activités au début de janvier 1915.

 

 

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Résolu à retourner en mer, il se présente au bureau du personnel pour faire partie d’ « un navire marchand "mystérieusement armé", du même type que les « forceurs de blocus » qui l’attirent beaucoup. Au début d’avril 1915, il parvient ainsi à être intégré à l’équipe du Vienna, un navire marchand transformé en croiseur auxiliaire. A son bord, Jolidon est chargé du canon de tribord. Fin mai, après les dernières mises au point, le navire prend le large dans la mer du Nord. Rebaptisé Meteor, il doit atteindre la mer Blanche et barrer l’accès au port d’approvisionnement russe d’Arkhangelsk en y déposant au large une barrière de mines. Sur le trajet du retour, tous les navires civils rencontrés et suspectés de ravitailler l’ennemi sont coulés.

 

(dès que je retrouve le livre, je vous conte l'histoire du "pingouin", corsaire et forceur de blocus allemand)

 

 

Au début du mois d’août, il participe à la nouvelle mission du Meteor qui consiste à larguer des mines au large d’une base navale britannique dans le Moray Firth (au nord-est de l’Ecosse). Accomplie avec

succès, le retour est cependant moins aisé que lors de la première expédition. En effet, ils sont très vite rattrapés par une force navale britannique nettement supérieure, ce qui décide le commandant von Knorr à évacuer l’équipage du Meteor sur un voilier intercepté en chemin puis à saborder son navire. Cela a permis d’éviter une bataille navale perdue d’avance pour les marins allemands, rentrés finalement sains et saufs.

 

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Il reçoit alors une nouvelle affectation en tant que sous-officier sur le croiseur auxiliaire (rebaptisé ensuite Rena). Fin février, celui-ci part en mission en mer du Nord mais ne peut échapper cette fois à une bataille navale fatale contre des croiseurs auxiliaires britanniques.

Le Rena finit par sombrer et seuls 117 rescapés, parmi lesquels Paul Jolidon, sont recueillis, faits prisonniers puis débarqués à Edimbourg avant d’être dirigés vers le camp de Handforth, près de Liverpool. Il transite ensuite à Altrincham puis est employé pour travailler au camp de Bramley en tant que sergent fourrier à partir de la fin de l’été 1917.

 

 

 

 

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Son séjour à Bramley est écourté par l’annonce du transfert de tous les prisonniers gradés en Hollande. Le départ est cependant différé à plusieurs reprises, si bien qu’avec ses pairs, Jolidon doit passer l’hiver dans un dernier camp britannique, celui de Brocton. Le 2 avril 1918, à sa grande satisfaction, il est enfin transféré à Rotterdam. C’est dans cette ville, où il jouit d’une semi-liberté, qu’il termine la guerre sans trop se soucier des évènements militaires. A la faveur de l’agitation révolutionnaire qui gagne la ville de Rotterdam, puis de l’armistice, sa captivité prend fin de fait et il peut retourner avec ses camarades à Kiel. Il y participe à la révolution des marins qui selon lui correspond davantage à un ras le bol contre l’autorité des officiers qu’à un mouvement révolutionnaire communiste . Dans ce contexte troublé, n’ayant pu obtenir satisfaction de l’ensemble de leurs revendications légitimes (vêtements civils, rappel de solde,…), il décide finalement avec un autre Alsacien de prendre le chemin du retour vers une Alsace désormais française.

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REPORTAGE: Les petites curies

 

et un hommage de ma part pour une personne que j'admire par-dessus tout

 

 

 

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Lorsque la guerre éclate, Marie Curie se mobilise, tout comme les autres membres de l’Institut du radium, qui fermera temporairement durant la guerre. Aux côtés d’Antoine Béclère, directeur du service radiologique des armées, et avec l'aide de la Croix-Rouge, elle participe à la conception de dix-huit unités chirurgicales mobiles, des « ambulances radiologiques » surnommées les « Petites Curies ».

 

 

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Antoine Beclere: Pendant la Première guerre mondiale, il est à la tête du service radiologique des armées. En effet, c'est une technique qui trouve tout à fait sa place dans les interventions d'urgence. Elle permet d'examiner la région atteinte et de délimiter avec précision la zone où la plaque radiographique doit être appliquée. Radioscopie et radiographie sont complémentaires surtout lorsqu'il s'agit de localiser des balles ou des éclats d'obus.

 

Ce sont des véhicules de tourisme équipés d'appareils Röntgen avec une dynamo alimentée par le moteur du véhicule, et pouvant donc se rendre très près des champs de bataille et ainsi de limiter les déplacements des blessés. Elles permettent aussi de prendre des radiographies des malades, opération très utile pour situer plus précisément l'emplacement des éclats d'obus et des balles et faciliter les chirurgies. À l’Institut du Radium, elle forme des aide-radiologistes.

 

 

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Radiographie des poumons par le docteur Béclère.

 

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En 1916, elle obtient son permis de conduire et part régulièrement sur le front réaliser des radiographies. Elle est rejointe par sa fille Irène, âgée de dix-huit ans, qui fait de même dans plusieurs hôpitaux de campagne durant toute la guerre.

 

 

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A côté des ‘petites Curies’ roulantes, elle prévoit aussi l’installation de 200 unités RX fixes . Elle voyage à Amiens, Verdun, Compiègne, Dunkerque, Calais, Nancy, Abbeville, Boulogne, Reims, Furnes, Poperinge, Hoogstade, La Panne et Adinkerke… . Le service de santé de l’armée comprend enfin que l‘équipement RX est nécessaire, et à la fin de la guerre, la France dispose de plus de 500 unités RX fixes et de plus de 50 véhicules RX légers mobiles. Cela signifie que Marie Curie garantissait elle-même, toute seule, le fonctionnement de la petite moitié des appareils fixes et des appareils légers mobiles. Pendant les deux dernières années de la guerre, environ 900.000 patients ont été examinés avec des rayons X. Si nous extrapolons prudemment, pour la guerre entière, nous pouvons considérer qu’il y a eu peut-être environ 1.200.000 patients examinés. Les pertes (blessés ou morts) du côté belge et français atteignaient environ 6.000.000. Cela signifie qu’environ 1 blessé sur 6 d’eux passaient un examen RX: un chiffre phénoménal si on considère que tout cela était dû à l’effort d’une seule dame.

 

 

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A la fin de la Première Guerre mondiale, Marie Curie, assistée d'Irène, enseigne les techniques de radiologie à des officiers du corps expéditionnaire U.S

 

 

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En 1918, à la fin de la guerre, Marie Curie peut enfin occuper son poste à l’Institut du radium. Sa fille Irène devient son assistante. L’Institut du radium doit faire face à des difficultés financières. Il faudra attendre le début des années 1920 pour que les dons affluent et que l'institut se développe. Après la découverte des vertus thérapeutiques du radium pour la lutte contre le cancer, le radium connaît un vif engouement littéraire et surtout industriel, au point d'être utilisé dans de nombreux produits de consommation courante — crèmes rajeunissantes, cigarettes, réveils…

 

 

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et quel "vivant" hommage que pour dernière demeure, le Panthéon

 

 

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ah bon, je suis un peu surpris

 

sinon, je ferai un reportage par semaine jusque mars, j'ai mon entreprise qui prend beaucoup de mon temps, j'attends en plus la fameuse autorisation pour causer moteur avion avant d'aller la suite

 

en plus, je lis et relis des livres qui vont servir ensuite.

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tu me diras ce que tu en penses

 

je suis sur celui de Barthas, le carnet de guerre de Louis barthas, je l'avais lu il y a plus de 20 ans et là, j'en prend encore un coup sur ce que tout ses hommes ont vécu, ce livre est "vivant"!

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REPORTAGE: PARIS est un leurre

 

je suis tombé sur ce sujet sur "mission centenaire" il y a quelques semaines et je fut drôlement intrigué

puis j'ai fouillé comme d'hab le web et là, pas grand chose

 

mais par-contre, un livre est sorti et je va me l'acheter ;) mais aussi vous émoussez votre curiosité :p

 

 

 

 

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avec un sous titre accrocheur: (La véritable histoire du faux Paris)

 

j'ai réussi à trouvé des images, peu et certaines impossible à soustraire du site!! aussi, je vous laisserai les liens, je suis si gentil :fier:

 

 

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d'après ce que j'ai compris,l'idée était de transféré les lumières du vrai Paris vers un lieu au-dessus de cette dernière

 

 

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ils iront jusque faire de faux-quais...

 

 

ima-04.jpgfaux transformateur...

 

 

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et même la fausse gare de l'est en construction!

 

une opération Fortitude à la Française 26 ans avant l'heure :D

 

 

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À la fin de la première guerre mondiale, le gouvernement français a planifié la construction d’un « double » de Paris, une fausse ville destinée à leurrer d’éventuels pilotes allemands en route pour bombarder la capitale.

 

La fausse ville, dont la construction était prévue près de Maisons-Laffitte, au nord-ouest de la capitale, reproduisait certains éléments marquants du paysage parisien : un bras de Seine, la place de l’Étoile et celle de l’Opéra, les grands boulevards. Certaines cibles que les aviateurs auraient cherché à repérer, comme les gares, devaient également être reproduites.

 

Conçu à une époque où les aviateurs naviguaient sans radar et pouvaient être trompés, de nuit, par de fausses illuminations, ce projet n’a pas fait la preuve de son efficacité. Sur une image datée de 1920, on voit une file de baraquements encore debout deux ans après l’armistice. Ils devaient passer pour une ligne de chemins de fer, le jour, et un train illuminé, la nuit.

 

 

premier site à voir et lire:

http://d-fiction.fr/2014/01/se [...] ge-leurre/

 

http://centenaire.org/fr/camou [...] -jacopozzi

 

http://www.zerologie.net/DOSPEL/pel-00.html

 

Bonne lecture :jap:

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Invité §pie367dg

Alors là Zigomard BRAVO pour avoir trouvé ça, parce-que pour moi c'est

littéralement un "scoop", je n'avais jamais entendu parler de cette opération

 

:jap:

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hé hé

 

bon, ce coup si, j'ai un petit problème à résoudre dont j'aimerai vous faire profiter si il est résolu, la récompense c'est des dizaines de photos jamais vu sur le net:

 

ce matin, cause de la pluie et du vent, je suis resté à mon atelier, ce qui m'a permis de fouiller dans mes cartons de livres, ceux de la grande guerre, j'ai retrouvé une bonne dizaine, beaucoup ont des photos dont je peux scanner les vus, mais voilà, elle sont vraiment petite, savez vous si on peut agrandir ensuite celle-ci pour être exploitable, merci d'avance.

 

une anecdote aussi qui va vous faire sourire, certain de ses livres, je les ai acheté il y a plus de 40 ans, jamais j'aurai deviné que les ordinateurs existeraient à cette époque, à la portée de tous, et mettraient en valoir aujourd'hui, ses lectures.

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REPORTAGE: Décoller, apponter sur un navire de guerre puis USS Langley

mon envie de reportage part encore de cet homme illustre et trop méconnu au sujet de toutes ses découvertes:

 

En 1909 , l'inventeur français Clément Ader publie dans son ouvrage L'Aviation militaire la description du "navire porte avion" servant à l'observation, au torpillage des navires ennemis et à la protection du territoire national français. D'autre part, le remisage des avions devra nécessairement être aménagé sous le pont, L'accès s'effectue par un monte-charge obturé par une grande trappe à coulisse comprenant des joints étanches ne laissant pas filtrer l'eau.

Ader imagine aussi, des cheminées rétractiles afin de laisser libre le pont pendant les manœuvres des avions.Ce système est d'ailleurs essayé sur certains porte-avions japonais à partir des années trente. Ader décrit également le décollage et l'appontage des appareils vent debout tel qu'il est pratiqué de nos jours

ce monsieur n'est il pas un visionnaire? l'avion vole depuis moins de dix ans et déjà, des américains le croiront au mot.

 

n'allons pas trop vite avec eux, pour le moment, l'idée, c'est l'hydravion, cela parait plus simple, le premier a volé est du faite d'un certain: Henri Fabre, Il effectue un vol de 500 m au-dessus de l'étang de Berre, c'était le 28 mars 1910 et moins d'un mois plus tard... le 18 avril 1910, premier vol de l'hydravion américain Flying Fish

 

 

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sur la plage

 

 

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prêt pour l'envol

 

 

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le "canard", nom de l'avion volera sur 500 mètres , Henri Fabre sera lui aussi un fameux inventeur

il mourra en 1984

 

 

 

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ils ont de la volonté nos pilotes et constructeurs mais voilà, la suite logique, l'idée de Clément Ader, peuvent ils le faire?

c'est encore les américains qui vont s'y frotter, l'intérêt du pays s'ouvrent vers les mers, la puissance dominante? l'Angleterre!

c'est donc l'armée qui fera les essais de décollage et d'appontage et, ils y mettront les moyens

 

le capitaine de vaisseau Irving Chambers, ancien commandant du cuirassé Lousiana est chargé par l'US Navy de coordonner le dévellopement de l'aéronautique navale le 26 septembre 1910 mais cela n'avance pas aussi vite que les gens le voudrait.

Le CV Chambers comprend rapidement que pour vaincre le scepticisme des amiraux il faut leur montrer qu'un avion peut décoller d'un navire. Les frères Wright refuse l'expérience mais Glen H. Curtiss accepte avec enthousiasme.

 

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On peut dire que l'aéronavale, l'aéronavale américaine est née le 14 novembre 1910 en baie d'Hamptons Roads, quand du croiseur USS Birmingham décolle depuis une plate-forme installée à l'avant l'aviateur Eugène Ely grâce à un biplan Curtiss.

 

 

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regardez le tout petit pont d'envol, faut vraiment en avoir pour décoller sur si peu de longueur

 

 

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et il réussi du premier coup, ils réussissent plutôt

 

L'aviateur américain Eugene Ely est le premier à avoir tenté un décollage

Trois mois plus tard, il tentait avec succès un premier appontage sur une plateforme en bois installée sur la plage arrière du croiseur cuirassé USS Pennsylvania dans la Baie de San Francisco.

Ely utilisera un Curtiss "Pusher" bricolé avec l'ajout de trois "ballons de flottaison". Lui-même avait enfilé autour de son buste deux pneumatiques de vélo gonflés à bloc... au cas où.

La tentative d'appontage fut un très grand succès, mais il fallu attendre plus de dix ans avant de voir ce genre d'exercice répété quotidiennement sur ces étranges bailles qu'on appela plus tard "porte-avions".

 

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Eugène Ely, , le 18 janvier 1911, décolle du terrain d'aviation de Tanforan (qui deviendra plus tard le San Francisco International Airport). Le biplan se présente dans , dans la Baie de San Francisco,. Il s'aligne sur la poupe de l'USS Pennsylvania. Ely accroche les premiers brins, les sacs de sable jouent parfaitement leurs rôles et, le biplan est stoppé en quelques mètres

 

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le Curtiss apponte, que de monde pour voir cette exploit!

 

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l'approche....

 

 

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Ely n'était pas seul : une foule l'attendait, y compris l'équipage du croiseur... Il y avait du monde au balcon

et oui, les risques étaient réels, regardez la méthode:

 

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La plateforme en bois était bordée de toile pour empêcher l'avion d'accrocher quelque chose.

Au centre, deux madriers maintenaient une série de cordes reliées à des sacs de sable.

Les cordes, en se prenant dans trois petits crochets étaient censées freiner suffisamment l'avion pour qu’il soit saisi à l'arrivée par des marins volontaires !

 

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regardez le simple crochet d'appontage.

les américains ont fait un bond immense sur le plan stratégique et les premières attaques aéro-navales de la grande guerre viendront

d'un pays qui ne finira pas de nous surprendre: le Japon!

un petit mot sur Eugène Ely, il mourra dans un accident d'avion, à Macon en Géorgie (usa), le 19 octobre 1911

 

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À titre posthume, on lui remit en 1933 la Dinstinguished Flying Cross pour services rendus envers l'aviation maritime.

 

L’intérêt pour l’aviation navale est plus palpable en France et, surtout, au Royaume-Uni. Le premier navire spécifiquement destiné à emporter des aéronefs est le transport d'hydravions français Foudre , un croiseur de 6 000 tonnes, lancé en 1895, et qui est modifié pour son nouveau rôle entre 1911 et 1912. Lors des grandes manœuvres navales de mai 1914, une douzaine d'hydravions équipés de la TSF est affectée à des missions de reconnaissance jusqu'à 200 km sur divers points de la mer Méditerranée, principalement à Toulon et à Bizerte

 

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Essais du canard Voisin aux mains du lieutenant de vaisseau Pierre Cayla avec la Foudre (juin 1912)

 

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Embarquement d'un Caudron TypeJ sur la Foudre (9 juin 1914)

Le lieutenant Charles Rumney Samson est le premier à décoller à bord d’un biplan Short S.38 d'un navire en mouvement (18 nœuds), le cuirassé HMS Hibernia , le 2 mai 1912. Refusant cependant en 1912 la construction d’un bâtiment de 15 000 tonnes et 130 mètres de vol doté de deux ponts puis d’un autre de 20 000 tonnes avec pont continu ( flush-deck ) de 150 mètres, la Royal Navy préfère adjoindre une plate-forme fixe à des navires existants, dont le croiseur HMS Hermes transformé en transport d'hydravions en 1913 (et comprenant le premier aéronef à voilure repliable, un Short Admiralty 184).

la suite? il faut un vrai bateau pour les avions

 

qu'a dit Clément Ader: D'autre part, le remisage des avions devra nécessairement être aménagé sous le pont, L'accès s'effectue par un monte-charge obturé par une grande trappe à coulisse comprenant des joints étanches ne laissant pas filtrer l'eau.

les américains feront encore la primeur de réussir, voyons comment car à la suite de la grande guerre, ils analyseront toutes réussites et échecs

des "aéro-navales du monde

 

mini reportage du USS Langley:

 

 

Jupiter-Langley.jpgle charbonnier " Jupiter"

 

pourquoi un charbonnier vous aller me dire? une explication historique...

 

- Du 16 décembre 1907 au 22 février 1909, la marine américaine impressionne les esprits en effectuant un tour du monde, exploit connu dans l'histoire sous le nom de « Great White Fleet » (les coques de leurs bateaux étaient blanches à l'époque). Ce sont pas moins de 16 navires qui appareillent d'Hampton Roads le 16 décembre 1907 sous le commandement du contre-amiral Robert Evans repartis en deux escadres et accompagnés de six destroyers avec un ravitailleur et cinq autres auxiliaires.

A cette occasion se pose le problème du ravitaillement en charbon, la consommation atteignant 1500 tonnes par jour, fournis à terre mais aussi par des charbonniers affretés, souvent en retard.

Pour éviter qu'un tel problème se produise en pleine guerre, les américains décident de construirent leurs propres charbonniers, c'est ainsi qu'ils construisent 17 charbonniers dont la classe Proteus, 10 navires mis en service entre 1913 et 1917, les derniers entrant en service à un moment où les cuirassés américains adoptent la chauffe au mazout à partir du Nevada qui entre en service en 1916.

Le USS Jupiter est mis sur cale le 18 novembre 1911 au Mare Island Navy Yard (Californie), lancé le 14 août 1912 et admis au service actif le 7 avril 1913.

 

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Avant l'entrée des Etats Unis dans la première guerre mondiale, il croisa dans l'Atlantique et dans le Golfe Mexique, rattaché à l'Atlantic Fleet Auxiliary Division. Le navire arriva à Norfolk (Virginie) le 6 avril 1917, interrompant son transport de charbon pour assurer deux missions de transport en France. Le premier en juin 1917 vit le Jupiter transporter un détachement de l'aéronavale de 7 officiers et 122 hommes en Angleterre.

 

Le second voyage eut lieu en janvier 1919 quand il appareilla de Norfolk le 23, transportant du charbon en Europe et embarquant au retour des vétérans américains. De retour à Norfolk le 17 août 1919, le navire fût transferé sur la côte ouest mais le 11 juillet 1919 sa conversion en porte-avions fût autorisé. Il mit le cap sur Hampton Roads (Virginie) où il arriva le 12 décembre avant d'être désarmé le 24 mars 1920.

 

La conversion eut lieu au Norfolk Navy Yard. Le Jupiter est rebaptisé Langley le 21 avril 1921 en l'honneur de Samuel Pierpont Langley (1834-1906) un physicien, inventeur et astronome américain inventeur notament du bolomètre (1878) destiné à mesurer l'intensité des radiations solaires. C'est également un pionnier de l'aviation mais un pionnier malheureux puisque ces deux tentatives sont des échecs.

 

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début de la convertion

 

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armature du nouveau pont

 

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quasiment terminé

Le Langley reçoit une nouvelle marque de coque troquant l'AC-3 (Auxiliary Collier) contre le CV-1 (Carrier Vessel 1) avant d'être remis en service le 20 mars 1922. Le but de ce navire n'est pas un usage vraiment opérationnel mais plutôt un rôle expérimental pour mettre en place les pratiques de l'aviation embarquée. Le 17 octobre 1922, le lieutenant Virgil C. Griffin effectue le premier décollage à bord d'un biplan Vought VE-7-SF, le premier appontage ayant lieu neuf jours plus tard réalisé par le lieutenant Commander Godfrey de Courcelles Chevalier à bord d'un Aeromarine 39B.

Enfin, le premier catapultage à lieu le 18 novembre, réalisé par le commandant Whiting, le Pacha du navire en personne.

 

dp-langley-field-biplanes-change-military.jpg

 

[h1] Un avion champ du Langley tombe une bombe de phosphore sur l'USS Alabama [/h1]

 

uss_langley canal panama.jpg

le jupiter passa le canal de Panama, il le repassera sous le nom de "langley

 

uss_langley1.jpg

le voici avec son alignement d'aéronefs

 

USS_Langley_CV-1_elevator_down_1923.jpg

et son ascenseur

 

sous pont langley.jpg

en 1937, il converti en porte hydravion

 

uss_langley_av_3_03.jpg

Il fut coulé après des attaques de 9 Mitsubishi G4M du service le 27 février 1942 à 120 km au sud de la ville de Cilacap , dans l'ile de Java

 

Tjilitjap-BeginningOfEnd.jpg

commencement de la fin

 

LangleysEnd.jpg

la fin

ce premier navire, au final, donnera ceci:

 

aircraft_carriers_00.jpg

et de mon reportage aussi, bonne lecture

 

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Invité §pie367dg

Un bon point pour ce reportage, et un hommage à tous les français, qui, comme

Clément Ader ont eu LES bonnes idées et enfin un carton même plus rouge, mais

noir à tous ces français qui n'ont pas eu ( ou n'ont pas ) suffisamment d'imagination ( intelligence ) pour concrétiser ce que d'autres nations ont fait à

ce moment là en utilisant les idées françaises.

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entièrement d'accord avec toi

 

Ader et bien d'autres ont été sous-estimé et j’enjoins de lire ce livre et vous voulez en savoir plus:

 

 

ader.jpg

 

au cours de la guerre qui approche, il y aura deux trois reportages sur les premiers combat aéro-navales :jap:

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Invité §Jes257LV

[h1]Première guerre mondiale Quatre ans dans un grenier[/h1]

 

http://s-www.republicain-lorrain.fr/images/57ED8CA7-C459-49EA-B2A1-5DC5F4D943EF/LRL_v0_03/camille-muller-%28a-gauche%29-et-alfred-richy-quelques-semaines-apres-etre-sortis-de-leur-cachette-photo-er.jpg

Camille Muller (à gauche) et Alfred Richy quelques semaines après être sortis de leur cachette. Photo ER[h2]1914-1918. Ne pouvant rejoindre leurs lignes, deux poilus meurthe-et-mosellans, Camille Muller et Alfred Richy, sont restés reclus 1 526 jours dans quelques mètres carrés, à Baslieux. Ils étaient du pays.[/h2]

 

C’est une histoire déroutante, à peine croyable. Dominique Zachary, journaliste belge à L’Avenir, s’est mis « en chasse de ce récit-là. Je savais que dans la région de Longwy, deux poilus avaient passé la guerre cachés ». Mais point de lieu, de dates, de faits. Un ouvrage d’après-guerre leur consacre quatre lignes. C’est suffisant. Il a deux noms : Alfred Richy et Camille Muller. Et un village : Baslieux, tout près de Longwy. Dominique Zachary retrouve le carnet d’Alfred chez un habitant. Il engrange des témoignages. L’histoire prend forme.

 

La trame est simple. Fin août 1914, après la bataille des frontières, deux poilus du 164e RI, voisins de village – Alfred est de Baslieux et Camille de Ville-au-Montois – se retrouvent derrière les lignes allemandes. Impossible pour eux de rejoindre leur régiment. Ils décident de reprendre des forces chez Alfred Richy. Puis y restent. Cachés au grenier, dans une pièce de quelques mètres carrés. Ils y passeront le reste de la guerre.[h4]« Ce livre, c’est un hommage à la liberté »[/h4]

« Les troupes allemandes font étape dans le village », confie l’auteur. Les troupes passent et les soldats logent dans les maisons. Certains se retrouveront dans la pièce juste en dessous de celle des deux poilus ! « Ils n’ont jamais été considérés comme déserteurs. Ils n’ont pas pris le risque de partir. Et puis, ils ont toujours cru que la guerre allait se terminer. Ils ont toujours eu ce dilemme, entre s’évader ou attendre. »

 

Les deux hommes seront notés « en captivité » sur leur fiche matricule. Les deux soldats ont, comme seule ouverture sur l’extérieur, une lucarne dans le toit du grenier « d’où ils voient les mouvements de troupes », les corvées imposées aux habitants par l’occupant, mais aussi le soleil et les étoiles. Ils lisent également La Gazette des Ardennes, un journal de propagande. C’est leur unique vecteur d’information. Il donne des nouvelles des prisonniers. »

 

Seuls dans la confidence, les parents d’Alfred Richy gardent le secret. Mais ce dernier passant la tête par la lucarne est aperçu par sa fiancée. Les parents de la jeune fille sont mis au courant. Mais personne ne dit rien. Si Alfred ne prend pas de risque, Camille, lui, va sortir de sa cachette pour aller sur la tombe de son frère, où il dépose un bouquet de fleurs fraîches avec un mot sibyllin faisant comprendre à ses parents qu’il est en vie. Alfred, en mal de travaux des champs, écrit un journal. Camille, le bourrelier, réalise quelques réparations sur des sangles. Sans bruit.

 

Si cette histoire de soldats restés cachés n’est pas unique, la totalité des autres poilus, ou presque, a fini par se faire arrêter par les Allemands. Ce récit est le seul relatant le cas de soldats cachés chez eux sur une période aussi longue. Ils ne sortent que le 18 novembre 1918. Changent d’effets – ils avaient encore le pantalon garance ! –, retrouvent leur régiment à Paris et… finissent leur service militaire. « C’est une histoire qui se termine bien. Ce livre, c’est un hommage à la liberté. »

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Novembre 1913, l’affaire de Saverne

Alsace-Lorraine 1871-1918.jpg

En Alsace, province avec le nord-est de la Lorraine, rattachée depuis 1871, à l’Empire allemand, Saverne est une petite ville de garnison abritant notamment deux bataillons du 99ème régiment d’infanterie prussien.

99ème Régiment d'infanterie.jpg

L’histoire en question se greffe sur le ressentiment toujours réel de l’annexion et survient dans une période de tensions entre civils et militaires, avec, en ville des rixes et bagarres dans les bistrots.

 

Tout commence début novembre 1913 par un article paru dans le journal Zaberner Anzeiger, (Zabern étant le nom allemand de la ville) révélant que dans cette ville de garnison, un certain lieutenant Günter von Forstner, issu de la noblesse âgé de 19 ans, humilie et traite les soldats alsaciens de sa troupe de « wackes » (insulte que l’on peut traduire par voyous)

Leutnant Günter Frh. v. Forstner.png

Après la parution de l’article, Saverne connaît pendant quatre jours une situation insurrectionnelle, en effet, les esprits s’échauffent, protestations des habitants, l’on chante la Marseillaise, l’on manifeste au domicile du sous-lieutenant, qui ne sort plus en ville qu’accompagné d’une escorte. Lors de manœuvre il ira jusqu’à sabrer gravement un spectateur qui paraît raillait l’armée allemande.

 

Le colonel von Reuter, autre noble prussien, qui commandait les troupes basées à Saverne, soutint le jeunot, et, jugeant intolérable que l’on se moque d’officiers allemands, place la ville en état de siège le 28 novembre 1913 et fait procéder à une vague d’arrestation de civils parmi lesquels des notables.

Oberst Von Reuter.png

Ce qui favorise la remontée de l’affaire jusqu’au Reichstag à Berlin, par la voix des délégués représentants alsaciens. De locale, l’affaire devient nationale et provoque une crise politique en Allemagne, entre le gouvernement du chancelier Bethmann Holwegg et le Reichstag entre ceux qui prônent une démocratisation du système politique du Reich et les adeptes de la manière forte et d’une germanisation plus ferme de l’Alsace-Lorraine.

Saverne_Le lieutenant et son escorte.jpg

Début décembre, les débats y sont houleux, les députés allant jusqu’à mettre le gouvernement en minorité. « Mais l’empereur maintient le chancelier », ce qui revient à « donner raison à l’armée ». S’en suit une « politique plus autoritaire en Alsace, avec une valse des responsables politiques et institutionnels », dont fera notamment les frais le Statthalter de Strasbourg.

Si aujourd’hui, en Allemagne, on parle encore de l’Affaire de Saverne, comme révélateur du caractère autoritaire de l’Empire, en plus de démontrer les difficultés, après 42 ans, d’intégration de l’Alsace Lorraine.

 

Le 4 décembre 1913, le Reichstag vote une motion de censure contre le gouvernement, mais le chancelier Bethmann Holwegg ne démissionnera pas. Toujours est il que l’affaire de Saverne a aidé à démontré à quel point la société allemande était en voie de « démocratisation » ouverte à un débat sur le pouvoir. Elle a surtout provoqué, dans les milieux réactionnaires une profonde défiance envers les Alsaciens- Lorrains, nouveaux sujets de l’Empire, dont la loyauté n’est plus suspecte mais avérée, renforçant par conséquent la fibre autonomiste. C’est donc, comme en 1942 (28 ans plus tard), sur le front de l’Est que les nouveaux sujets seront envoyés, une fois la guerre déclarée.

Et là, il aura eu, encore une fois, à faire avec ces foutus alsaciens. Le Leutnant Günter Freiherr von Forstner tombera, à ce que l’on appelle le champ d’honneur, le 29 août 1915 à Gut Klopocin, région de Kobrin dans les Carpates (Russie)

 

Après cette affaire, le 7 décembre, le régiment fut déplacé de Saverne à Haguenau, le galopin écopera de 43 jours d’arrêt et sera transféré en Allemagne profonde

Départ de Saverne du 99ème.png

Zabernism

Par ce mot, tiré du nom allemand de Saverne (« Zabern »), l’Affaire de Saverne a laissé sa marque dans la langue anglaise, ce qui démontre son impact international. Tombé en désuétude, il signifie le fait de se révolter contre une autorité militaire jugée abusive ou le détournement abusif de l'autorité militaire

Quelques liens

http://fr.wikipedia.org/wiki/Incident_de_Saverne

 

http://de.wikipedia.org/wiki/Zabern-Aff%C3%A4re (plus étoffé mais en germain)

 

http://www.memorial-14-18.net/?p=1604

 

 

Extrait du journal Coburger Zeitung du 13 01 1914 après l’affaire de Saverne.

Relate les agressions de militaires par des civils faits qui ont provoqué la soit disant insulte

 

http://karleduardskanal.wordpress.com/tag/welschlinge/ (Page d'histoire vue de l'autre coté...)

 

…Il ne se passe pas une semaine en Alsace-Lorraine, sans que nos vaillants militaires ne subissent des agressions, pas une journée sans qu’ils soient traités de salles prussiens.

Par exemple :

Le sergent Maasch du régiment d'infanterie 130, est abattu dans la rue par une foule de civils.

Le sergent Schmidt , bavarois du 8 ième régiment d’infanterie est blessé à la main par un coup de feu tiré de l’arrière.

Le sous officier Hänisch, du 8 ième régiment d’infanterie est blessé au bras gauche par un coup de feu provenant de l’arrière

Le soldat Dirks du régiment d'infanterie 144, est subitement et sans cause attaqué par plusieurs civils, il est sérieusement blessé au visage.

Trois mois plus tard, arrive la même chose aux soldats Haick et Zimmermann.

Le sergent Giruth du 144ième régiment d'infanterie essuie des tirs en bordure de forêt et est blessé à la main.

Le sergent Welk, est gravement blessé par une frappe à la tête par derrière avec un coup de poing américain.

Le sergent Naumann, régiment de dragons est attaqué par une dizaine de civils ;

Et plein d’autres cas.

 

Ces pauvres et braves gens pacifiques qui ne savent qu’attaquer par derrière ont certainement été provoqués par nos militaires qui avaient l’audace de porter l’uniforme allemand. Maintenant ils s’offusquent qu’on les traite de voyous !.

Wackes par Hansi.gif

Légende: et maintenant mr. le Baron me permettra de lui présenter quelques authentiques Wackes d'Alsace

(Kleber, Rapp, Lefebre etc.)

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[h1]Première guerre mondiale Quatre ans dans un grenier[/h1]

 

http://s-www.republicain-lorra [...] oto-er.jpg

Camille Muller (à gauche) et Alfred Richy quelques semaines après être sortis de leur cachette. Photo ER[h2]1914-1918. Ne pouvant rejoindre leurs lignes, deux poilus meurthe-et-mosellans, Camille Muller et Alfred Richy, sont restés reclus 1 526 jours dans quelques mètres carrés, à Baslieux. Ils étaient du pays.[/h2]

 

C’est une histoire déroutante, à peine croyable. Dominique Zachary, journaliste belge à L’Avenir, s’est mis « en chasse de ce récit-là. Je savais que dans la région de Longwy, deux poilus avaient passé la guerre cachés ». Mais point de lieu, de dates, de faits. Un ouvrage d’après-guerre leur consacre quatre lignes. C’est suffisant. Il a deux noms : Alfred Richy et Camille Muller. Et un village : Baslieux, tout près de Longwy. Dominique Zachary retrouve le carnet d’Alfred chez un habitant. Il engrange des témoignages. L’histoire prend forme.

 

La trame est simple. Fin août 1914, après la bataille des frontières, deux poilus du 164e RI, voisins de village – Alfred est de Baslieux et Camille de Ville-au-Montois – se retrouvent derrière les lignes allemandes. Impossible pour eux de rejoindre leur régiment. Ils décident de reprendre des forces chez Alfred Richy. Puis y restent. Cachés au grenier, dans une pièce de quelques mètres carrés. Ils y passeront le reste de la guerre.[h4]« Ce livre, c’est un hommage à la liberté »[/h4]

« Les troupes allemandes font étape dans le village », confie l’auteur. Les troupes passent et les soldats logent dans les maisons. Certains se retrouveront dans la pièce juste en dessous de celle des deux poilus ! « Ils n’ont jamais été considérés comme déserteurs. Ils n’ont pas pris le risque de partir. Et puis, ils ont toujours cru que la guerre allait se terminer. Ils ont toujours eu ce dilemme, entre s’évader ou attendre. »

 

Les deux hommes seront notés « en captivité » sur leur fiche matricule. Les deux soldats ont, comme seule ouverture sur l’extérieur, une lucarne dans le toit du grenier « d’où ils voient les mouvements de troupes », les corvées imposées aux habitants par l’occupant, mais aussi le soleil et les étoiles. Ils lisent également La Gazette des Ardennes, un journal de propagande. C’est leur unique vecteur d’information. Il donne des nouvelles des prisonniers. »

 

Seuls dans la confidence, les parents d’Alfred Richy gardent le secret. Mais ce dernier passant la tête par la lucarne est aperçu par sa fiancée. Les parents de la jeune fille sont mis au courant. Mais personne ne dit rien. Si Alfred ne prend pas de risque, Camille, lui, va sortir de sa cachette pour aller sur la tombe de son frère, où il dépose un bouquet de fleurs fraîches avec un mot sibyllin faisant comprendre à ses parents qu’il est en vie. Alfred, en mal de travaux des champs, écrit un journal. Camille, le bourrelier, réalise quelques réparations sur des sangles. Sans bruit.

 

Si cette histoire de soldats restés cachés n’est pas unique, la totalité des autres poilus, ou presque, a fini par se faire arrêter par les Allemands. Ce récit est le seul relatant le cas de soldats cachés chez eux sur une période aussi longue. Ils ne sortent que le 18 novembre 1918. Changent d’effets – ils avaient encore le pantalon garance ! –, retrouvent leur régiment à Paris et… finissent leur service militaire. « C’est une histoire qui se termine bien. Ce livre, c’est un hommage à la liberté. »

:jap:

 

j'habite a quelques km de ce village , j'ai lu l'article ce matin , je n'avais jamais entendu parler de cette histoire ....ni des amis qui y habitent depuis longtemps

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Invité §pie367dg

Voilà deux anecdotes ( celle sur les 2 soldats dans un grenier et celle de Saverne ) trés interessantes et je pense qu'au fur et à mesure nous en découvrirons

d'autres, bravo aussi à tous les deux.

Si vous le permettez, je reviendrai sur ce que j'ai dit au sujet du manque d'imagination de certains, c'est également valable pour un Napoléon 1 (Bonaparte)

qui n'a pas su accepter le fardier de Cugnot ou le navire à vapeur de Fulton, deux

machines qui auraient certainement pu être développées et améliorées avec un peu de clairvoyance, cela dit malgré toute l'admiration que j'ai pour l'Empereur.

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