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Formule 1

[Tuto facile] Devenir ingénieur en Formule 1 ou en sport auto


Invité §Pag463FG
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Messages recommandés

Invité §Pag463FG

Bonjour à tous !

 

Il y a quelques années, quelqu’un avait demandé sur ce forum comment devenir ingénieur en Formule 1. Je lui avais proposé de discuter en MP pour ne pas polluer le topic. Depuis, j’ai reçu plein de messages me demandant : Comment faire ? Plutôt que de continuer à répondre à chacun individuellement, je crée ce topic qui aura donc deux utilités. D’abord, il permettra de centraliser et résumer un peu toutes les informations que j’ai pu donner. Ensuite – j’espère – ce topic deviendra un lieu d’échange entre vous tous, où vous partagerez vos expériences, échecs et succès, pour tous nous faire grandir.

 

Petit disclaimer : Je me rends compte que j’ai écrit tout l’article au masculin, je n’utilise pas encore l’écriture inclusive, mais bien sûr, tout ce que je dis ci-dessous marche aussi si vous êtes une fille !!

 

 

Qui suis-je pour vous juger ?

 

Avant de commencer, il me semble intéressant de me présenter. Ainsi, vous saurez qui vous conseille. Je n’ai pas la science infuse, je ne suis pas directeur technique chez Red Bull (Adrian, si tu nous lis, fais-nous coucou), et les conseils que je vais donner ici sont juste des petits enseignements que j’ai pu tirer de mon expérience personnelle, ce qui peut déjà vous aider si vous ne savez pas où démarrer.

 

Donc, qui suis-je ? Après le BAC (S, option SI), j’ai fait une classe prépa PCSI puis PSI. J’ai ensuite intégré l’ENSMA de Poitiers, qui, dans la grande hiérarchie des écoles françaises, est pas mal mais pas top. Durant mon cursus, je me suis spécialisé en aérodynamique. Pour information, j’ai suivi exactement la même formation que David Sanchez, qui est actuellement chef du département aéro de la Scuderia Ferrari. En 2014, j’ai décroché un stage chez IMSA Performance pour suivre la saison de Porsche Carrera Cup, mais l’école me l’a refusé pour un clash de dates. Plus récemment, j’aurais pu rejoindre le projet Peugeot Sport en endurance, si j’avais eu de l’expérience en calcul mécanique, ce qui n’était pas mon cas… Depuis, j’ai travaillé dans l’aérospatiale et l’automobile, sur des projets vraiment intéressants. Même en dehors de la F1, il y a vraiment de quoi s’amuser en ingénierie ;) Pour info, j’ai même un camarade de promo qui avait passé des entretiens avec des écuries de F1 et qui aujourd’hui travaille sur les modèles de série Renault Sport.

 

En bref, j’ai essayé très fort d’atteindre le sport automobile, et je n’en suis pas passé loin. Durant toutes ces années, j’ai malgré pu voir ce qu’il fallait faire ou ne pas faire, et c’est cette petite expérience que je vais essayer de vous transmettre. Gardez à l’esprit que ce que je vais vous livrer ici n’est pas la vérité absolue mais simplement les conseils d’un gars qui n’a pas réussi, mais qui sait en partie pourquoi. Bien sûr, je reste ouvert au débat, n’hésitez pas à venir discuter ici ! Enfin, ce que je vais vous dire ici ne concerne que le métier d’ingénieur, je ne connais pas du tout les autres métiers !

 

 

Les métiers de la F1

 

Une question qui est revenue plusieurs fois, c’est quels sont les métiers en verve en F1 et en sport auto. D’abord, il faut garder à l’esprit qu’en sport auto, la plupart des écuries ne construisent pas leur voiture mais se contentent de l’exploiter. Pour ces écuries-là, la liste des différents métiers d’ingénieur est restreinte, ingénieur data, piste, logistique parfois, qui sont des métiers que je ne connais pas vraiment. Les équipes qui ont de gros besoins en ingénieurs sont celles qui construisent leur voiture, mais elles ne sont pas si nombreuses. On les retrouve principalement en F1, WEC, WRC, FE. Il y a bien sûr d’autres championnats où les équipes construisent leur voiture mais les besoins en ingénieurs son bien moindres.

 

Regardons une F1 de plus près. C’est une machine très complexe à la pointe dans bien des domaines : Aérodynamique, châssis, motorisation, électronique, etc… Tous ces domaines vont donc demander des ingénieurs hautement qualifiés, voire même le plus souvent des docteurs ingénieurs (un ingénieur qui a fait une thèse). Pour voir quels sont les métiers qui recrutent actuellement dans les équipes de F1, rien de plus simple, il suffit de se rendre sur les sites internet des écuries, onglet « carrières » (notons que cette période de confinement mondialisé, les offres sont fort peu nombreuses). Quelques exemples :

https://careers.mercedesamgf1.com/

https://redbulltechnology.wd3.myworkdayjobs.com/RB_Racing

https://careers.mclaren.com/go/Racing/724201/?utm_source=careersite

https://www.racingpointf1.com/careers

https://group.williamsf1.com/careers/wmr

https://www.renaultsport.com/-careers-365-.html

https://www.tgr-europe.com/en/careers/jobs/job-offers

https://www.m-sport.co.uk/vacancies

 

En revanche, je ne conseille pas de choisir aujourd’hui une spécialisation demandée actuellement en sport auto, et pour laquelle vous serez diplômés dans 5 ans minimum. En effet, les choses changent vite en sport auto, et une spécialisation demandée aujourd’hui ne le sera pas forcément dans 5 ans. Imaginons que la crise actuelle force la F1 à revenir à des moteurs traditionnels sans hybridation, si vous vous êtes spécialisés en moteurs hybrides, vous n’aurez aucune chance… Ce que je conseille est de choisir une voie qui vous intéresse et vous plait, vous et vous seuls. Les chances d’atteindre la F1 sont de toute manière très faibles, et ainsi vous aurez au moins fait des choses qui vous plaisent. En plus, on est toujours meilleur quand on fait quelque chose qu’on aime ;)

 

Bien, maintenant que l’on sait à peu près où on va, il faut savoir comment on y va.

 

 

Ingékoi ?

 

Vous l’aurez compris, les postes les plus nombreux dans les écuries de F1 sont les postes d’ingénieurs en bureau d’études, quelle que soit la spécialisation. Il y a bien sûr tout un tas d’autres types d’ingénieurs dans une écurie, mais d’abord je ne les connais pas suffisamment pour en parler, et ensuite, la démarche que je vais expliquer ici restera valable, il vous faudra juste faire quelques recherches pour trouver les écoles adéquates.

 

De mon temps, l’idéal c’était un Bac S, option SI. Mais avec la réforme du Bac, ça n’existe plus, et je ne sais pas du tout à quoi ressemblent les options du Bac actuellement, donc il faudra vous débrouiller :p

 

Ensuite, il y a deux types d’écoles : Les écoles post-Bac, en 5 ans, et les écoles que l’on intègre à Bac+2, en 3 ans donc.

 

Commençons par les écoles post-Bac. Pour avoir fait une prépa, je ne les connais pas trop, mais je m’étais quand même renseigné à l’époque. Les écoles qui vont vous offrir une bonne formation d’ingénieur d’études avec des spécialisations utiles pour la F1 ne sont pas nombreuses, mais on peut notamment citer les différentes INSA ou l’UTC. Un choix qui parait évident mais que je n’aime pas est l’ESTACA. Le point fort de cette école est son réseau, les ingénieurs ESTACA sont très présents en sport automobile en France. Cependant, c’est une école privée à plus de 8000€ l’année en 2019-2020, d’après le site de l’école. Et je ne crois pas qu’il soit nécessaire de débourser plus de 40.000€ pour un cursus moyen alors qu’il y a des dizaines d’écoles publiques et gratuites, qui sont au moins aussi bonnes.

 

Pour intégrer une école Bac+2, il faut… être Bac+2 déjà (c’est fou non ?). Pour cela, il y a deux méthodes principales. D’abord, passer par les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE, anciennement maths sup, maths spé). C’est la voie royale, dans la plupart des écoles à Bac+2, plus de 80% des élèves proviennent de la prépa. La prépa choisie importe peu, les différences entre MP, PSI, PC sont assez faibles, ce qui change c’est qu’une prépa aura deux heures de maths ou de physique en plus que les autres. Notons quand même que les meilleurs préfèrent en général la série MP. Souvent, les plus grandes écoles ouvrent plus de places aux concours à la série MP, mais il y a aussi plus de concurrence. Il y a aussi la prépa PT qui offre un peu moins de places dans la plupart des concours, mais beaucoup plus pour les Arts et Métiers (ENSAM). Dans l’ensemble, je vous conseillerais aussi de choisir la série que vous préférez. J’aimais la physique donc j’ai choisi PCSI puis PSI. L’autre voie est de passer par un DUT ou même par une licence scientifique. Mais il faut bien voir qu’il y a beaucoup moins de places dans les écoles Bac+2 pour les élèves issus de ces filières.

 

En post-prépa, il y a plein de bonnes écoles publiques. Si vous êtes très bon, je vous conseille Polytechnique, Centrale, les Mines etc... Certes, ces écoles ne préparent pas spécialement au métier d’ingénieur bureau d'études en F1 mais ce sont des diplômes qui ouvrent bien des portes. L'école que je conseillerais le plus, c'est Supaéro (qui a dû fusionner avec l'ENSICA pour former l'ISAE je crois). Elle forme les meilleurs ingénieurs aéronautiques de France et le parcours technique est excellent, et a en plus une bonne réputation à l'international, tout ce qui faut pour la F1 ! Bien sûr les Arts et Métiers sont une excellente école, et ont leur intérêt. Ensuite, il y a plein d'écoles plus facilement accessibles qui offrent de très bon cursus avec les qualités techniques demandées par les écuries de F1. Tout dépend si vous préférez la mécanique ou l'aérodynamique, l'informatique ou une autre spécialisation. Des écoles comme l'ISAE-ENSMA (la mienne) proposent tous ces cursus. Mais il y en a d'autres comme les INP de Grenoble ou Toulouse, Supmeca est très bonne en mécanique. Encore un peu moins réputées, on peut citer l'ENSIAME, l'ENSMM, des écoles de ce genre, qui sont pourtant assez bonnes au niveau technique (en tout cas, ça vaut l'ESTACA au niveau technique !).

 

Pour découvrir toute la diversité des écoles françaises et voir un peu qui propose quelle spécialisation, je vous conseille d’aller faire un tour sur l’Etudiant, qui en général est très bien documenté de ce côté-là. Le classement qu’ils réalisent permet d’avoir une idée de la hiérarchie des écoles, mais gardez bien à l’esprit que comme tous les classements, il a d’énormes défauts ! Dans tous les cas, cela permet de parcourir les écoles françaises et de voir lesquelles peuvent vous plaire ou non.

https://www.letudiant.fr/palmares/palmares-des-ecoles-d-ingenieurs/excellence-academique-2.html#indicateurs=905345,905347,905348,905349&criterias

 

Enfin, on m’a souvent posé la question du niveau nécessaire au lycée pour devenir ingénieur. Je comprends cette question, quand on se lance dans des études longues et difficiles comme celles-ci, on se demande si on sera capable d’aller au bout. Mais votre niveau au lycée n’est en rien un indicateur fiable pour savoir si vos études vont bien se passer. Si vous avez 19 de moyenne en terminale et que vous ne faites rien ensuite, c’est sûr que vous n’y arriverez pas ! Pour ma part, j’avais aux alentours de 14/15 en terminale, et j’y suis arrivé. Mais il faut travailler dur tout le long de votre cursus, d’autant que comme on va le voir, le sport auto va vous demander des efforts supplémentaires. Ce qui compte c’est de rester motivé et de ne pas abandonner ;)

 

Bon, maintenant, on sait où on va, et on sait quelle route prendre pour y aller. Mais ce n’est pas fini pour autant. Maintenant que vous êtes ingénieur, il faut vous diriger vers le sport auto !

 

 

Comment se diriger vers le sport auto ?

 

Il faut savoir une chose, c’est que le job que vous décrocherez en tant que jeune diplômé dépendra de trois facteurs, qui sont par ordre d’importance : Votre cursus académique (ce que vous avez appris à l’école quoi), vos stages, vos activités extra-scolaires. Les stages peuvent être parfois plus importants que votre cursus, mais comme c’est votre cursus qui conditionnera vos stages… Le cursus, on a déjà vu, et on parlera des stages plus tard. Parlons activités extra-scolaires.

 

Car oui, l’école d’ingénieur est un monde où vous pourrez faire toute une foule de choses à côté des cours. Il y a ceux qui s’adonneront à la musique, au sport ou à l’astronomie, ou ceux qui construiront une fusée ou un drone. Lors de votre recherche de stage ou de premier boulot, ces activités vont vous permettre d’étoffer votre CV, qui à ce moment là sera bien mince… Par exemple, la SIA (Société des Ingénieurs de l’Automobile) a de nombreux clubs dans les écoles d’ingénieurs françaises. Une participation à ce club peut vous aider à montrer que vous êtes passionnés d’automobile. Et il y a bien sûr le Marathon Shell ! Le but est que chaque école ou université européenne qui le souhaite construise un prototype qui consomme le moins d’énergie possible. En fin d’année scolaire, les participants se réunissent pour voir qui a construit le meilleur prototype. C’est une super expérience, et c’est une compétition très relevée qui a une grande notoriété. Si vous avez pris des responsabilités dans le club ou dans le design de la voiture, il est clair que vous allez marquer des points.

 

Mais tout cela ne nous donne pas d’expérience du sport automobile ! Pour cela, il faudra vous tourner vers les amateurs. Des amateurs qui courent, il y en a partout en France, c’est l’avantage. Les pilotes et écuries amateurs sont toujours à la recherche de bras pour les aider. Bien sûr, vous ne serez pas payés, mais vous pourrez évoluer dans une équipe aux côtés de pilotes / mécaniciens / ingénieurs qui savent très bien comment faire aller vite une voiture, même s’ils ne sont pas professionnels. Pour atteindre la F1, l’idéal est de travailler sur des monoplaces, mais d’autres championnats pourront toujours vous permettre d’acquérir une expérience précieuse, et vous pourrez ainsi démontrer que vous êtes vraiment motivés ! Parmi les séries qui peuvent être intéressantes :

- Trophée Tourisme Endurance, qui regroupe plusieurs séries, dont des courses de prototypes ou de Formule Renault, sur les plus beaux circuits français. A mon sens, c’est la série à privilégier, car c’est la plus sérieuse des séries amateures sur circuit.

- Championnat et coupe de France de la montagne. La course de côte, c’est un peu de la folie. Imaginez des prototypes de 500 chevaux ou des F3000 lancés à pleine vitesse sur des routes de montagne tortueuses. Vous comprendrez bien que la mise au point et le réglage des véhicules sont primordiaux. De plus, ils sont nombreux à rouler en monoplace ou en prototype, donc il y a beaucoup d’opportunités pour voir comment fonctionnent ces véhicules.

- Coupe de France des Circuits, qui est en perte de vitesse ces temps-ci, mais qui reste intéressante pour ce qu’elle propose sur circuit.

- Championnat de France de rallycross. Des voitures de plus de 500cv sur des circuits mi- asphalte mi-terre, ça vous tente ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la mise au point des véhicules est très compliquée, et il y a pas mal de choses à faire

- Championnat et coupe de France des rallyes. Il y a des rallyes partout et toute l’année. A part pour quelques gros teams, les voitures ne sont pas forcément très intéressantes, mais le nombre de pilotes engagés à chaque épreuve devrait vous permettre de vous dénicher un plan B si jamais vous n’avez pas trouvé votre bonheur dans les championnat précédents ;) (petit disclaimer : j’adore le rallye amateur en France, et j’y ai passé de très bons moments. Mais je pense simplement que ce n’est pas très adapté si on a la F1 en ligne de mire)

 

Pour choisir ce que vous voulez faire, c’est assez simple. Essayez de privilégier ce qui correspond à ce qui vous intéresse le plus (monoplace, prototype, etc…). Prenez en compte qu’un championnat de France peut vous amener dans toute la France et donc il faudra vous assurer que vous avez les capacités pour vous déplacer si nécessaire, sinon privilégiez des séries régionales. Pour savoir quelles courses ont lieu dans votre région, allez faire un tour sur les sites des championnats mentionnés plus haut. Le site Rallyego donne aussi un calendrier complet des épreuves de rallye / côte / slalom sur toute la France, cela vous donnera une bonne idée de la localisation des courses.

http://www.rallyego.com/calendrier-2020/

 

Contactez alors directement les pilotes / équipes qui peuvent vous intéresser. Ensuite, il va falloir vous vendre et être persuasifs. Car si les teams amateurs sont à la recherche de bras, ils ne vont pas vouloir que vous les retardiez, exit les boulets ! Pour trouver les noms des pilotes ou équipes, un petit tour sur les sites officiels des championnats qui vous intéressent, ensuite on va faire un tour sur Facebook, et on essaie de contacter les gens. Ou alors pour certains teams, des sites internet avec les contacts sont disponibles. Petit conseil d’ami, évitez de harceler les gens, c’est toujours mieux... Enfin, une autre méthode est de mettre une annonce du type « jeune ingénieur motivé cherche team amateur pour apprendre le rallye » sur un site comme Mikado Racing ou Rallye Forez.

https://www.mikadoracing.com/

http://rallye-forez.com/?r=annonces

 

Vous y voilà donc, votre première expérience en sport auto ! Ne vous leurrez pas, au début, votre tache consistera presque uniquement à aider à monter la tente et à nettoyer la voiture. Mais soyez proactifs, posez des questions et vous allez apprendre plein de choses sur la course.

 

Maintenant, vous avez le bon diplôme et de l’expérience, il vous faut encore trouver un stage et un boulot ! Pour cela, il va falloir investir un peu. Je vous conseille l’excellent Who Works In Motorsport, qui regroupe les adresses de plein d’équipes professionnelles du monde du sport automobile, y compris les équipes de F1. C’est en appelant directement un numéro du Who Works In que j’ai pu décrocher mon stage chez IMSA ! Linkedin est aussi un bon moyen de trouver des contacts dans les équipes que vous souhaitez cibler. Enfin, il existe aussi un Who Works In Formula One, mais qui me semble moins pertinent, étant donné que les contacts les plus intéressants de la F1 sont déjà présents dans le Who Works In Motorsport. Bref, là encore, pour décrocher un stage, il s’agira de vous vendre !

 

Maintenant que vous avez terminé vos études, il vous faut un boulot, alors retour à la case départ, on check les annonces sur les sites des écuries et on y répond avec son plus beau CV ! Les candidatures spontanées me semblent être une perte de temps, dans la mesure où si un poste est ouvert, il y a une annonce qui est postée. S’il n’y a pas d’annonces, c’est qu’ils ne cherchent personne. Notez qu’il y a peu de chances de trouver un poste en F1 directement. Si un poste est ouvert, ce ne sont pas loin de 200 candidatures sérieuses qui sont reçues, et tout le monde pourrait faire un très bon travail, et au bout du compte, il n’y a qu’une seule place. Vous avez plus de chances de finir chez Alten que chez McLaren. Malgré tout, il ne faut pas désespérer. Il faut s’accrocher et continuer de postuler aux annonces qui vous correspondent, continuer d’aimer la course. On ne sait jamais quand ni comment les choses peuvent basculer. Et même si vous travaillez deux ans dans une boite qui fabrique des alternateurs de tracteurs, le jour où vous tomberez sur une annonce de l’équipe Williams qui cherche un ingénieur avec des connaissances en alternateurs, vous serez bien partis ! De plus, vous ne savez jamais quelles rencontres vous pourrez faire au cours de votre carrière. C’est comme cela qu’on m’a proposé ce poste chez Peugeot Sport alors que je travaillais depuis trois ans dans l’aéronautique.

 

 

Pour aller plus loin

 

 

Une dernière chose ! Lors de vos entretiens avec des écuries, on va vous poser des questions pointues sur la mise au point d’une voiture de course. L’idéal pour arriver avec un minimum de connaissance, c’est de se documenter avant. Aussi, je vous conseille les bouquins suivants, qu’on peut trouver facilement sur Ebay ou Amazon par exemple.

 

Pour commencer : Race Car Design – Derek Seward

https://www.amazon.fr/Race-Design-English-Derek-Seward-ebook/dp/B07WJGTG45/ref=sr_1_34?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=racing+car+design&qid=1588692729&sr=8-34

 

Pour aller plus loin : Race Car Vehicle Dynamics – William et Douglas Milliken

https://www.amazon.fr/Race-Vehicle-Dynamics-William-Milliken/dp/1560915269/ref=sr_1_fkmr0_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=williken+race+car&qid=1588692807&sr=8-1-fkmr0

 

Pour l’aérodynamique : Race Car Aerodynamics – Joseph Katz

https://www.amazon.fr/Race-Car-Aerodynamics-Designing-Speed/dp/0837601428/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=katz+aerodynamics&qid=1588692791&sr=8-1

 

Encore pour l'aérodynamique : Competition Car Aerodynamics – Simon McBeath

https://www.amazon.fr/Competition-Car-Aerodynamics-Simon-McBeath/dp/1787111024/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=&sr=

 

Pour l’acquisition de données : Analysis Techniques For Racecar Data Acquisition – Jorge Segers

https://www.amazon.fr/Analysis-Techniques-Racecar-Data-Aquisition/dp/0768064597/ref=sr_1_fkmr2_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=race+car+data+analysis&qid=1588703870&s=english-books&sr=1-1-fkmr2

 

Je ne pense pas que cette liste est exhaustive, mais elle pose de bonnes bases déjà. En fouillant, il y a certainement d’autres bouquins intéressants. Une autre source à ne pas négliger est le magazine Race Tech, qui est bien foutu en général, et qui comprend certaines publications hors-série qui peuvent être utiles si elles sont centrées autour du domaine de compétence que vous développez. Petit bonus, vous pouvez avoir accès à un numéro gratuit en ligne si ça vous tente.

https://www.racetechmag.com/

 

On trouve aussi pas mal de publications plus anciennes, qui ne vous apprendrons pas grand-chose d’utile mais qui peuvent être intéressantes aussi. J’ai un bouquin sur la conception des IndyCar des années 80, c’est… pas mal. kalie.gif.c7320f0adc54e861269ddc0460d51b48.gif J’ai vu passer des bouquins des années 60 ou 70 aussi, pour votre curiosité personnelle uniquement donc. Enfin, je vous conseille de jeter un œil à How To Build A Car du légendaire Adrian Newey, qui est une autobiographie où il explique comment son parcours s’est construit et comment il a conçu certaines des F1 les plus iconiques de l’Histoire.

 

J'ai aussi trouvé cette brochure FIA Women in motorsport encourageant les jeunes femmes à faire carrière en sport auto, où les métiers de l'ingénierie en F1 sont évoqués. Je vous incite à la lire, d'autant plus si vous êtes une jeune femme !

https://www.fia.com/sites/default/files/fra_v3_brochure_a5_wims_engineering_careers16_0_0.pdf

 

 

D'où viennent-ils ?

 

L'idée est de lister ici les ingénieurs français que l'on retrouve en F1, avec l'école qu'ils ont intégrée. N'hésitez pas à m'aider à compléter cette liste.

 

Par ordre alphabétique :

 

ABITEBOUL Cyril - INP Grenoble

BOULLIER Eric - IPSA

BUDKOWSKI Marcin - Ecole Polytechnique et ISAE-SUPAERO

HAMELIN Pierre - UTBM

MEKIES Laurent - ESTACA

PIRONI Gilles - UTT

ROCQUELIN Guillaume - INP Grenoble

SANCHEZ David - ISAE-ENSMA

SERRA Loïc - ENSAM (Arts & Métiers)

TAFFIN Rémi - ESTACA

VASSELON Pascal - ISAE-SUPAERO

VASSEUR Frédéric - ESTACA

WACHE Pierre - Institut Polytechnique de Lorraine

 

 

 

Le Retex des lecteurs

 

Pour plus de lisibilité, j’essaierai de lister ici les messages dans lesquels vous faites votre retour d’expérience, j’espère qu’on verra des choses intéressantes !

 

 

 

 

 

__________

 

Voilà voilà, vous avez plus ou moins les mêmes cartes en main que moi-même. N’hésitez pas à poser vos questions ici, et à faire vivre ce topic avec votre propre expérience. Même un petit « bonjour, j’ai apprécié ces conseils et je vais tenter ma chance » fait toujours plaisir ! Si jamais vous avez des questions plus spécifiques que vous ne voulez pas poster à la vue de tous, je reste disponible par MP.

 

Et n’oubliez pas, ça sera dur au début, dur au milieu, dur à la fin. Et le fait de travailler très très dur n’est pas un gage de réussite. On voit souvent à la télé des gens qui ont réussi et qui nous disent « c’est simple, j’y ai toujours cru et ça a marché ». Ca s’appelle le biais du survivant. Dans la réalité, ils sont beaucoup plus nombreux à ne pas réussir alors qu’ils ont travaillé tout aussi dur, mais on ne leur donne pas la parole… Cependant, rappelez vous que si l’immense majorité de ceux qui ont tenté leur chance n’ont pas réussi, 100% des gagnants ont tenté leur chance. Et même si, comme moi, vous n’atteignez pas la F1, vous aurez, comme moi, un chouette métier, très intéressant et vous ferez de super rencontres, donc au final ça en vaut largement la peine ;)

 

 

 

PS : Si un modo passe par là, ça serait sympa de me laisser les droits d’édition sur ce message, que j’essaierai de mettre à jour au fur et à mesure si des informations nouvelles arrivent, etc…

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Invité §Pag463FG

@Dothrak

@Kyllian33

@Ingeneer en devenir

@Emilien515897

@Vidal

@JJack69

@F1 is life, isn_t it

@flo_rc83

@BetyyS

@Hugoklzz

@Alexandre99Sr

 

Comme vous m'avez tous posé la question, je vous invite à venir lire le message ci-dessus qui est plus fourni que ce que j'ai pu vous dire. Je vous invite aussi à venir partager votre expérience !

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Invité §ice067xq

Beau topic mon bon Paga. :jap:

N'oublions pas une chose : un ingénieur ne compte pas ses heures. D'office, faites une croix sur la notion d'heure supplémentaire, 35h et tout le bataclan. Si vous voulez arriver en F1, tous vous le diront : il faudra faire des sacrifices. Votre vie risque fort de finir par tourner autour de votre profession la plupart du temps. Travailler dur dans le sport automobile, c'est des déplacements, des semaines de 7 jours de taf, de la pression niveau timing. ;)

Au passage, dans ta liste de bouquins proposés se trouve probablement mon prochain achat. :good:

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Vous connaissez Bernard BOYER ...

C'était un copain de mon père ... une autre époque, où avec juste un CAP de mécano, on pouvait devenir ingénieur en F1 ...

 

 

 

 

Bernard-Boyer-autodidacte-et-pragmatique-du-CAP-au-championnat-du-monde.jpg

 

 

 

 

 

https://www.caradisiac.com/bernard-boyer-heros-de-l-epopee-matra-s-est-eteint-167134.htm

 

http://www.autonewsinfo.com/2018/03/20/lingenieur-bernard-boyer-est-mort-252585.html

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Invité §Pag463FG

Beau topic mon bon Paga. :jap:

N'oublions pas une chose : un ingénieur ne compte pas ses heures. D'office, faites une croix sur la notion d'heure supplémentaire, 35h et tout le bataclan. Si vous voulez arriver en F1, tous vous le diront : il faudra faire des sacrifices. Votre vie risque fort de finir par tourner autour de votre profession la plupart du temps. Travailler dur dans le sport automobile, c'est des déplacements, des semaines de 7 jours de taf, de la pression niveau timing. ;)

 

Effectivement, personne n'a dit que ça serait facile ! Mais on se doute bien que quand les meilleurs mondiaux se réunissent pour définir qui est le meilleur des meilleurs, c'est pas une partie de plaisir :p

C'était un copain de mon père ... une autre époque, où avec juste un CAP de mécano, on pouvait devenir ingénieur en F1 ...

Hé oui, une autre époque, ni meilleure ni pire, simplement différente. Le problème est que la F1 s'est beaucoup mondialisée, et a beaucoup grossi. Aujourd'hui tout le monde veut atteindre la F1 et être simplement doué de ses mains ne suffit plus. A l'époque, une équipe de 5 personnes était capable de construire une F1 compétitive, aujourd'hui, plusieurs centaines d'ingénieurs et de docteurs sont nécessaires.

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Invité §Daw515kq

Très pédagogue, intéressant et agréable à lire.

Bravo Paga :jap:

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Invité §Pag463FG

Merci merci, j'espère que ça en aidera certains :jap:

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Invité §Lau643lH

Est-ce suffisant pour étudier en France ou vaut-il mieux aller étudier à l'étranger?

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Invité §Pag463FG

Est-ce suffisant pour étudier en France ou vaut-il mieux aller étudier à l'étranger?

D'un point de vue purement technique, les écoles françaises n'ont rien à envier aux universités britanniques ou américaines. Simplement, les grands classements mondiaux étant gérés par des organismes britanniques ou américains, ils sont basés pour évaluer leur modèle particulier, qui est très différent du notre. Et c'est pour cela que les écoles françaises n'apparaissent pas dans ces classements. Si vous souhaitez classer les meilleurs coureurs du monde et que vous ne regardez que les temps au marathon, vous allez passer à côté de Usain Bolt. Tout dépend des critères que vous fixez.

 

Ceci étant dit, la majorité des écuries est britannique. Cela signifie d'abord que les recruteurs de ces écuries connaissent bien mieux les universités britanniques que les écoles françaises et auront donc probablement plus tendance à recruter à la sortie des universités britanniques. De plus, les industriels qui ont des besoins spécifiques en termes de formation des ingénieurs ont tendance à demander et financer la mise en place de cours spécifiques. Typiquement, Airbus va aller voir une école d’aéronautique en demandant un cours sur la structure des ailes par exemple. Cela veut dire que celui qui a suivi ce cours aura un gros avantage pour décrocher un poste chez Airbus. Au fil des années, les industriels et les écoles développent donc des partenariats assez fort. Je n'ai aucune preuve de ce que j'avance ici, mais je suis persuadé qu'il y a des partenariats entre les écuries anglaises et les universités anglaises. Il faudrait creuser sur ce point, je pense que les informations sont disponibles si l'on sait où chercher. Donc en ce sens, je serais tenté de dire que oui, étudier en Angleterre serait un avantage. On pourrait d'ailleurs se dire que c'est la même chose en Italie entre Ferrari les universités de Milan ou Turin.

 

Maintenant, mis à part rejoindre une université qui a effectivement un partenariat avec une écurie, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de s'expatrier. Guillaume Rocquelin et Cyril Abiteboul ont fait leurs études à l'INP Grenoble, Remi Taffin et Fred Vassseur à l'ESTACA, Pascal Vasselon à SUPAERO, Eric Boullier à l'IPSA, David Sanchez à l'ENSMA, Pierre Waché à l'institut polytechnique de Lorraine. Bref, ce n'est pas parce qu'on a étudié en France que c'est impossible.

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Invité §Pie145nA

Cette incursion est juste pour féliciter ta démarche et le côté humble de tes propos.

Mais aussi la qualité de ton français et de ta grammaire. Une chose hyper rare - je ne sais pourquoi - sur les forums auto.

Il y a une quinzaine d'années, j'avais entrepris la rédaction d'articles de vulgarisation sur la constitution des monoplaces (motorisation exclue) et j'étais en relation avec différents ingés actifs en F1 ou d'organismes travaillant pour la F1 ou l'endurance. M'intéressant plus particulièrement à l'élastocinématique. J'avais, à cette occasion, été en relation avec Bernard Boyer (concepteur de la première Matra F1), mais aussi avec son "ennemi-juré" Robert Choulet.

Bernard Dudot m'avait conseillé de me rapprocher plutôt des teams de sports de promotion (comme par exemple la F3), où les acteurs sont plus accessibles...

Ingé en télémesure, acquisition et traitement de données dans un tout autre secteur, je me suis au passage retrouvé derrière le volant ; régulièrement en monoplace (FR 2.0), mais parfois aussi sur des sports protos ou autres berlines sportives. Juste pour le plaisir, mis à part quelques compétitions occasionnelles, et toujours sur piste ou circuit. Mais ça, c'est hors sujet...

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Invité §ice067xq

Il me semble que pas mal d'universités britanniques ont des formations dédiées au "Motorsport Engineering", notamment Oxford. Mais bon, cmme dit plus haut, ça a un coût certain. :trash:

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Invité §Pag463FG

Cette incursion est juste pour féliciter ta démarche et le côté humble de tes propos.

Mais aussi la qualité de ton français et de ta grammaire. Une chose hyper rare - je ne sais pourquoi - sur les forums auto.

Il y a une quinzaine d'années, j'avais entrepris la rédaction d'articles de vulgarisation sur la constitution des monoplaces (motorisation exclue) et j'étais en relation avec différents ingés actifs en F1 ou d'organismes travaillant pour la F1 ou l'endurance. M'intéressant plus particulièrement à l'élastocinématique. J'avais, à cette occasion, été en relation avec Bernard Boyer (concepteur de la première Matra F1), mais aussi avec son "ennemi-juré" Robert Choulet.

Bernard Dudot m'avait conseillé de me rapprocher plutôt des teams de sports de promotion (comme par exemple la F3), où les acteurs sont plus accessibles...

Ingé en télémesure, acquisition et traitement de données dans un tout autre secteur, je me suis au passage retrouvé derrière le volant ; régulièrement en monoplace (FR 2.0), mais parfois aussi sur des sports protos ou autres berlines sportives. Juste pour le plaisir, mis à part quelques compétitions occasionnelles, et toujours sur piste ou circuit. Mais ça, c'est hors sujet...

 

Merci pour ton message. J'ai voulu écrire ce topic parce que si j'avais eu ces informations il y a une dizaine d'années, j'aurais envisagé pas mal de choses différemment, et j'aurais peut-être eu plus de chances de réussir. Aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression que j'ai laissé passer ma chance et que c'est fini pour moi. Autant que mon expérience serve à quelque chose. En plus, j'aime toujours guider les plus jeunes. J'ai toujours eu de très bons maîtres de stage (on dit maîtresse de stage ? Ca fait un peu érotique comme formulation non ?), donc au quotidien dans mon boulot, j'essaie toujours de trouver du temps pour aider les stagiaires. C'est un peu la même démarche ici aussi finalement.

Pour mon français, j'essaie de faire attention à ça. J'ai d'ailleurs corrigé 2/3 petites fautes depuis que tu as posté ton message :ibizatdi:

 

Ca a dû être une expérience enrichissante ! Est-ce qu'on peut consulter ces articles quelque part ?

 

Les écuries présentes dans les formules de promotion sont peut-être plus accessibles, mais j'ai aussi l'impression que de nos jours, la plupart se bat simplement pour survivre. Les personnes impliquées travaillent énormément, et je ne suis pas sûr qu'il soient encore très nombreux de nos jours à pouvoir se rendre disponibles pour des gens extérieurs au milieu de la compétition. Mais je peux me tromper ;)

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Invité §Pie145nA

Concernant les articles évoqués, ils ne sont disponibles nul part, car publiés dans un magazine mensuel "papier" des éditions Larivière, qui ne datant d'une période à cheval sur fin des années 90 - début des années 2000.

Je les ai simplifiés un peu plus tard pour les adapter aux monoplaces F3 et FR de l'école de pilotage Euroformula, afin de les inclure - lorsque la place était disponible - au sein du magazine périodique dont cette école m'a confié la conception et la réalisation à compter de 2005.

Si tu veux, on en reparle à l'occasion, mais en MP ; car d'une part ils sont copyright, et d'autre part hors sujet ici.

 

Pour revenir sujet, j'ai côtoyé nombre de mécanos ou stagiaires ayant ensuite "percé"... mais en endurance, et non pas en F1.

 

Mais il ne faut pas se focaliser sur la F1, complexe et chronophage. L'une de mes connaissances, ingé de piste et metteur au point chez Ligier puis chez Prost GP, m'avait confié être revenu aux fondamentales lorsque Prost a "fermé" et qu'il s'est retrouvé en endurance chez Toyota ? (il me semble, je ne suis plus très sût car on s'est complètement perdu de vue) sur les 24 H du Mans.

 

Par exemple, chez Euroformula, l'un des stagiaires mécanos, en fin d'études "composites", a été embauché par Alpine, toujours en endurance (je l'avais revu fugitivement à la télé lors du reportage sur les 24 H).

 

Encore bravo pour ta démarche.

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Le magazine Racecar Engineering, le pionnier en la matière, dès le début des années 90, à une époque où les formules monotypes n'avaient pas encore envahi le secteur monoplace et où on pouvait découvrir les secrets des uns et des autres (3ème amortisseur chez Penske par ex..).

 

Et sinon pour Boyer, il explique dans son bouquin que c'est justement parce qu'il n'était pas ingé que Lagardère avait nommé au dessus de lui en patron technique MARTIN. Dans l'époque la moins ancienne j'ai en tête le nom de Gary Anderson comme chef designer qui était un mécano à la base et avait dessiné, "à l'ancienne" avec 2/3 autres gars, la superbe et efficace Jordan 191 en 1991. ll avait débuté en sport auto dans les années 70 comme mécano chez Brabham puis avait co fondé/dessiné début années 80 les monoplaces, F3 notamment, Anson.

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Salut les d'jeun's !!! Je suis Peutronault, légende vivante du sport automobile et de la Formule 1, pilote mythique, ingénieur de génie et concepteur de la quasi totalité des voitures gagnantes de ces vingt dernières années !!! Je suis un véritable crack, une sommité, un touche-à-tout, faiseur de miracles, capable de transformer en or tout ce qu'il touche. N'hésitez pas à solliciter mes bonnes grâces afin de faire votre trou dans le métier. Je connais toutes les ficelles du métier et j'ai le bras particulièrement long.

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Invité §Pie145nA

Et avec un diplôme de troller.

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Et avec un diplôme de troller.

 

 

Non, j'ai appris sur le tas, en autodidacte. Il est vrai cependant que je possède des dons exceptionnels et un talent hors normes. Les technologies de pointe n'ont absolument aucun secret pour moi, tous domaines confondus. Un simple coup d’œil sur n'importe quel système ultra complexe me suffit pour comprendre instantanément la totalité de son fonctionnement, le mémoriser intégralement, le reproduire strictement à l'identique et l'améliorer considérablement. Je suis actuellement en train de concevoir la propulsion nucléaire des prochaines fusées de la Nasa destinées à aller sur Mars. Parallèlement à cette activité, je dirige d'importantes recherches en astrophysique et en cosmologie au CNRS. Et je suis également professeur en informatique au MIT, ingénieur en électronique, en robotique et en nanotechnologies, expert en sciences de l'information, expert en économie, expert en droit, linguiste, anthropologue, ethnologue, sociologue, zoologue, climatologue, géologue, sismologue, vulcanologue, ingénieur en génie civil et militaire, ingénieur en aéronautique, ingénieur en mécanique des fluides, chercheur en physique nucléaire, chercheur en physique quantique, chercheur en biotechnologies, chercheur en biologie cellulaire, chercheur en médecine moléculaire, biochimiste, microbiologiste, virologue, épidémiologiste, généticien, neurologue, neurochirurgien bénévole, psychiatre, et chef de rang dans une pizzeria à Montargis.

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Invité §Pag463FG

Pour revenir sujet, j'ai côtoyé nombre de mécanos ou stagiaires ayant ensuite "percé"... mais en endurance, et non pas en F1.

 

Mais il ne faut pas se focaliser sur la F1, complexe et chronophage. L'une de mes connaissances, ingé de piste et metteur au point chez Ligier puis chez Prost GP, m'avait confié être revenu aux fondamentales lorsque Prost a "fermé" et qu'il s'est retrouvé en endurance chez Toyota ? (il me semble, je ne suis plus très sût car on s'est complètement perdu de vue) sur les 24 H du Mans.

Je suis 100% d'accord avec toi sur ce fait : Pour la plupart des métiers du sport auto, effectivement, il y a beaucoup plus de chance de trouver un poste en dehors de la F1. Et d'ailleurs, la plupart des autres séries sont ultra intéressantes aussi ! Mais en ce qui concerne les ingénieurs de bureaux d'études au sens large (calcul, design, etc...), il n'y a que très peu de débouché en dehors des 10 équipes de F1, de quelques teams en WEC, et des quelques teams usines restant en WRC... Tu parlais d'Alpine, mais depuis son retour en compétition, Alpine ne fait qu'acheter des châssis, ils ne conçoivent pas leur voiture, donc fatalement, ils n'ont aucun besoin d'ingénieur BE.

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Invité §Pie145nA

Compliqué de parler d'Alpine, vu l'éventail des championnats couverts.

Il est certains qu'en endurance, Signatech Alpine ne fabrique pas ses châssis.

C'était déjà le cas de Signature avec ses F3 (en anecdote, un copain metteur au point m'a pris en photo en trains de coller les stickers d'abeilles sur les monoplaces, à Bourges, à la demande de Philippe Sinault pour aider l'équipe chez qui j'étais en visite).

Pour en revenir à l'endurance, ils ont déjà une équipe de développement structurée, avec à sa tête Lionel Chevalier (dont j'ai la copie de sa doc particulièrement "corsée" du stage sur l'élastocinématique qu'il avait suivi aux US voici plus d'une décennie).

Et du côté de l'Alpine Europa Cup et du Championnat de France FFSA GT (dans lesquels s'est illustré mon jeune ami Pierre Sancinéna, là on a vraiment un châssis maison. Au passage, auteur d'un Master II de mécanique des fluides et d'aérodynamique qui lui a valu d'être nommé responsable technique de la FR 2.0, Pierre travaille désormais chez Alpine.

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Invité §Pie145nA

Mais il est bien dépassé le temps où l'on pouvait concevoir un châssis ou une auto complète "à l'estime", ou par empirisme.

Aujourd'hui, c'est devenu très complexe, car on chatouille des pouièmes dimensionnels afin d'optimiser un comportement. La tonne de données techniques engrangées fait que les grandes lignes ne sont plus à découvrir. Ce pourquoi d'ailleurs toutes les petites berlines de nos rues ont sensiblement la même allure.

Ce pourquoi, cette haute technologie réclame des formations pointues dans chacun des secteurs qui composent une voiture de course. D'autant que celle-ci n'est comparable en rien à nos voitures de tous les jours... sinon qu'elle a toujours 4 roues.

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Invité §Pag463FG

Mais il est bien dépassé le temps où l'on pouvait concevoir un châssis ou une auto complète "à l'estime", ou par empirisme.

Aujourd'hui, c'est devenu très complexe, car on chatouille des pouièmes dimensionnels afin d'optimiser un comportement. La tonne de données techniques engrangées fait que les grandes lignes ne sont plus à découvrir. Ce pourquoi d'ailleurs toutes les petites berlines de nos rues ont sensiblement la même allure.

Ce pourquoi, cette haute technologie réclame des formations pointues dans chacun des secteurs qui composent une voiture de course. D'autant que celle-ci n'est comparable en rien à nos voitures de tous les jours... sinon qu'elle a toujours 4 roues.

C'est très bien résumé. Le fait que les écuries de F1 engagent parfois plus de 1000 personnes est assez révélateur de la complexité de ces machines. D'ailleurs, on est bien souvent plus proche (en termes de technologie) d'un avion que d'une voiture, ce qui explique pourquoi les profils aéronautique sont valorisés en F1. Au passage, les profils aéronautique sont aussi recherchés par les grands groupes (PSA, Renault) pour leurs activités courantes...

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Invité §Pie145nA

Et on peut faire le parallèle en aéronautique, avec la différence entre un Cesna et un rafale.

 

Et pour illustrer la technicité de la conception et du réglage du châssis d'une voiture de course, l'exploitation de la doc du stage de Lionel Chevalier sur l'élastocinématique (évoquée un peu plus haut) est du niveau Math Sup.

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Invité §Emi070by

Super topic bravo à toi et c'est très enrichissant

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Invité §Pag463FG

J'ai ajouté la section "D'où viennent-ils" avec les ingénieurs français/francophones les plus en verve actuellement, et leur école d'origine :jap:

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Invité §Don285Vw

Ce daubic :mad:

 

Nan je déconne, bravo mon Paga :rs:

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Invité §Pag463FG

Ce daubic :mad:

 

Nan je déconne, bravo mon Paga :rs:

En vrai, pour ce que ça va servir, tu peux le ranger en catégorie daubic :w:

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Invité §gni828gb

Bonjour,

 

Cela faisait un moment que je cherchais un topic/article traitant de ce sujet ! Je me présente : je suis étudiant en classe préparatoire PTSI/PT et je suis en deuxième année actuellement. Mon rêve serait de devenir ingénieur en formule 1 d'où mon intérêt pour ce topic. Etant dans une prépa cotée et en classe étoilée, je souhaite intégrer les arts et métiers, voire une meilleure école. Le parcours dans ces écoles semble assez compliqué et les opportunités de stage se font surtout pas le pistonnage ou les contacts, rarement par démarchage non ?

La question est aussi : est-ce que la f1 a de l'avenir ou non ? Avec le départ de Honda, il n'y a que 3 motoristes pour 2022 et quasiment que des équipes clientes (3 constructeurs). Ne serait-ce pas dangereux de miser tout sur la f1 et pas d'autres catégories du sport automobile qui m'intéressent moins ?

 

cdlt

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Invité §Pie145nA

Les places comme ingénieur motoriste en F1 sont effectivement plus que limitées. Mais il n'y a pas que les moteurs.

Il y a l'aéro, les matériaux composites, et toutes les composantes de l'élastocinématique. Et l'on retrouve toutes ces spécialités dans d'autres catégories reines du sport auto sur circuit.

Le travail des ingés motoristes est souvent cantonné en usine. J'ai quelques mais chez Renault Sport F1 qui n'ont jamais assisté à une course de F1 autrement qu'à la télé.

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Invité §Pag463FG

Bonjour,

 

Cela faisait un moment que je cherchais un topic/article traitant de ce sujet ! Je me présente : je suis étudiant en classe préparatoire PTSI/PT et je suis en deuxième année actuellement. Mon rêve serait de devenir ingénieur en formule 1 d'où mon intérêt pour ce topic. Etant dans une prépa cotée et en classe étoilée, je souhaite intégrer les arts et métiers, voire une meilleure école. Le parcours dans ces écoles semble assez compliqué et les opportunités de stage se font surtout pas le pistonnage ou les contacts, rarement par démarchage non ?

La question est aussi : est-ce que la f1 a de l'avenir ou non ? Avec le départ de Honda, il n'y a que 3 motoristes pour 2022 et quasiment que des équipes clientes (3 constructeurs). Ne serait-ce pas dangereux de miser tout sur la f1 et pas d'autres catégories du sport automobile qui m'intéressent moins ?

 

cdlt

En France, dans les petites équipes, ça se fait surtout par piston oui. Par exemple, sur la brochure de l'ESTACA, l'écurie DAMS se vantait de prendre plusieurs stagiaires par an. J'ai appelé DAMS (en étudiant à l'ENSMA de Poitiers), la fille était coopérative jusqu'à ce qu'elle me demande mon école, et là d'un coup son discours est devenu "ha mais non on prend pas de stagiaire, et pis si on en prend, c'est des stagiaires qui ont déjà de l'expérience comme ingénieur piste/performance". Mais bien sûr :roll:

 

D'un autre côté, j'avais contacté IMSA en Normandie, le mec avait été hyper sympa et m'avait même proposé un stage que mon école a refusé (mais c'est une autre histoire).

 

Après, je pense que le pistonnage n'existe pas vraiment dans les écuries de F1. Quand on voit les efforts mis en place par les écuries pour recruter seulement quelques personnes au bout du compte, on se dit que ce n'est pas pour prendre le fils du copain d'untel. D'autant que les écuries ne peuvent pas vraiment se permettre d'avoir des ingénieur(e)s qui ne sont pas à 100% en permanence, car ça se paie cash en piste.

 

Pour répondre à ton autre question, "tout miser sur la F1" n'a pas beaucoup de sens. Nulle part tu n'as un cursus "F1". Si tu décroches des stages en sport auto ou en F1, c'est tant mieux ! Et si par la suite tu n'arrives pas à obtenir un poste à plein temps en F1 ou en sport auto, ces expériences sont quand même faciles à valoriser pour travailler ailleurs à des postes intéressants. La vraie question, c'est "Ne serait-ce pas dangereux de miser tout sur le sport auto ?". Et là, la réponse est oui car même en excellant dans ton domaine, tu n'as aucune garantie d'y arriver. Donne tout pour y arriver, essaie toujours d'aller dans cette direction, car comme je l'ai dit, les expériences en sport auto seront facilement valorisables. Mais ne ferme surtout pas d'autres portes par la suite si tu n'atteins pas ton objectif. Il y a des trucs très sympas à faire chez Airbus ou Renault Sport Cars. Bon, pas pour l'instant, c'est vrai, mais d'ici que tu arrives sur la marché du travail, on peut espérer que ça ira mieux :w:

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Les gars de chez IMSA Porsche à Rouen (saint jean du cardonnay) sont super sympa.

 

J'y suis passé pour leur acheter ... un porte-clef d'origine Porsche pour mon gremlins ... :D

 

Pour des clefs de C4 HDi 110 ... ça ne jure pas ... :lol:

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Bonjour.

 

Merci beaucoup pour ce topic, qui m'a fortement aidé l'été dernier à y voir plus clair dans les écoles vers lesquelles je devais me diriger etc...

A la fin tu liste les personnalités françaises de la F1, j'ajoute donc ma pierre à l'édifice :

Gaetan Jego, Ingénieur de piste de Latifi, diplômé de l'ESTACA.

Modifié par GabrielMcly
j'avais pas fini mon message ^^
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Bonsoir,

Tout d’abord je souhaite te remercier d’avoir partager ton expérience avec autant de détails, ce qui tout de même assez rare.

Alors je me présente, je suis actuellement en prepa PTSI/PT, en deuxième année. Mon objectif, à terme, serait de travailler dans le sport auto, aussi bien en F1 qu’en WRC. Le problème est que je ne sais pas vraiment vers quelles écoles me tourner : dans un premier temps, je visais l’ISAT de Nevers ou l’ESTACA. Mais au vu de mes résultats plutôt corrects, mes profs me conseillent de viser plus haut avec une école du groupe Centrale (Centrale Nantes par exemple) dans le but de rester dans un cadre assez général puis de me spécialiser plus tard dans le sport auto. En effet selon eux, il serait préférable pour moi d’aller dans une « plus grande école » car j’aurais les capacités. Ainsi ma question est : est ce que cela vaut vraiment la peine et même est ce que ce parcours ne m’éloignerait pas du sport auto?

Je vous remercie d’avance pour une réponse future

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