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AVENTURES AUTOMOBILES (Deep Blue Inside...)


Invité §dee670eS

Messages recommandés

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Invité §Ton270LE

Comment ca se fait que t'en poste encore une ? Ceci dit, synopsis alléchant, et récent apparemment... :p

 

Edit : Méchant ! :o

 

T'aurais du laisser ton quote! :o

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Invité §v-o378fe

Et ca serais pour quand la sortie de ce futur recueil ?

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La sortie d'un livre ? :D

 

Oh, vu comment l'histoire m'avait plus, je me crois obligé d'aller acheter ce livre ! :cyp:

 

( A moins qu'une offre spéciale aux membres de cette section se fasse avec dédicasse personnelle soit à l'étude ! :cyp: )

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Invité §dee670eS

J’ai assez bien connu DB, ce n’était pas un ami, mais plutôt un connaissance de longue date. Par respect pour sa mémoire, ses proches, je vais éviter de donner trop de détails, et respecter son anonymat.

 

 

J’ai connu ce garçon il y a un peu plus de vingt ans, à l’époque où il achevait ses études… né d’une mère américaine et d’un père français, il a passé toute son enfance et adolescence en France (où il est né, je crois…) Passé la vingtaine d’année, il est allé aux état unis (New York, Los Angeles…) où il s’est lancé dans différentes affaires « new technologies »… A cette époque (les années fin 80 et 90) il faisait constamment l’aller retour entre la France et les States… C’est à cause de la petite aventure qu’il a raconté sur le forum (concernant l’achat du V12 Rolls aviation) que j’ai fait le rapprochement entre lui et ce pseudo « Deep Blue »… Dans cette histoire (que je connaissais depuis longtemps) il a modifié pas mal de détails par rapport à la réalité, et surtout : il s’est rajeuni de quelques années… il avait effectivement la trentaine quand il a acheté ce moteur, mais ce n’était pas à l’aube de l’an 2000 que cette histoire s’est passée, mais plutôt vers 1994/1995... Ayant lu cette histoire sur ce forum, je lui ai envoyé un mail pour lui demander qui était ce mystérieux Deep Blue ? Il a rigolé et m’a demandé de rester discret… J’étais très étonné de le voir ainsi passer des heures sur le web, il y avait une explication logique, nous verrons ça plus loin…

 

 

Deep Blue était un type assez étonnant… il avait, depuis l’âge de vingt ans, juré de devenir « millionnaire » avant 40 ans… et il avait à peu près réussi son coup… à la fin des années 90, alors qu’il co dirigeait plusieurs petites sociétés californiennes spécialisées dans le Net (et dont la valeur augmentait à vue d’œil) , il a « tout largué« , vendu toutes ses actions, et il est rentré en France avec un joli paquet d‘argent… Cet épisode date de 1998 (environ), date à laquelle il avait presque 40 ans… et qui lui a valu le surnom de «the perfidious» , car il avait trahi ses associés (qui voulaient conserver le contrôle de leurs sociétés pour les vendre beaucoup plus tard et beaucoup plus cher ) et qui se sont retrouvés «absorbés» contre leur gré par un groupe financier américain et par la faute de DB, qui avait vendu ses actions au prix fort, se moquant des ses anciens amis, et bien décidé à tirer un maximum d’argent de sa vente «en traitre»…certains de ses associés de l’époque lui en veulent encore aujourd’hui d’avoir agi de la sorte…Mais pour DB, seul un résultat comptait : récupérer des millions (on a parlé d’environ dix sept / vingt millions de dollars à l’époque) et d’être millionnaire et «retraité» à 40 ans…

 

Rentré en France, et laissant derrière lui certains de ses amis américains sidérés par sa traitrise, Deep Blue a joué au «mec qui a réussi dans les affaires» (c’était le cas, en fait) début 2000, il acheta un petit château en Dordogne où il entassa ses belles autos (des Rolls des années 70 et 80, il était obsédé par ses bagnoles). Recevant ses amis et jouant les « grands seigneurs », il était devenu assez «pompeux», plutôt « mégalo», mais il faut bien avouer qu’il était aussi assez sympa, très cultivé et « bon copain »…

 

C‘est pourtant à cette période que j‘ai commencé à le voir beaucoup moins…il était assez fatiguant avec sa manie de toujours avoir raison…« jeune retraité » comme il aimait se définir lui-même, il a tout de même recommencé à faire quelques affaires et à essayer de mener quelques «grands projets »… tous des fiascos : tentatives d’investissement immobiliers en Corse (abandonné), construction d’une super Rolls Silver Shadow avec son moteur d’avion (abandonné en cours de construction, suite à des problèmes techniques d‘homologation et des engueulades avec ses « associés« dans ce projet fumeux), création d’une petite entreprise de construction automobile (abandonné, là encore)…

 

JAMAIS VU NULLE PART : Plans succints de la Rolls 12Cyl Merlin, et photo de la Silver Shadow "Châssis long" en cours de modification.

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DB semblait ne plus arriver à faire autre chose que profiter de son fric en faisant quelques coups en bourse… toutes ces autres « entreprises » n’aboutissant jamais, mais notre « héros » étant à chaque fois assez malin pour conserver sa fortune à peu près intacte… C’est dans cette ambiance oisive et alccolisée, remplie de frimeurs de passage, de filles faciles, de « projets fantastiques » abandonnés en cours de route et de fêtes entre amis (plus snobs les uns que les autres) que Deep Blue a passé le plus clair de la décénie 2000... Enfin, presque, car il y a un mais….

 

Au point où en est mon histoire, vous pouvez vous demander ce qu’un type comme lui (friqué, encore assez jeune et entouré de potes) pouvait bien faire à trainer sur des forums autos comme un « no life » de banlieue… C’est également la question que je m’étais posée en découvrant qu’il avait écrit son histoire californienne sur ce forum…C’est que Deep Blue, que j’avais plus ou moins perdu de vue depuis quelques années, toujours chanceux dans sa vie jusque là, a eu un problème : un beau jour de 2007, il a été frappé par une maladie tropicale qui a commencé à lui pourrir la vie… On a jamais trop su de quoi il s’agissait vraiment, mais à partir de cette date, selon ses amis proches qui m’en ont parlé, DB se faisait plus rare, absent pendant de longues périodes (des semaines, parfois même des mois) ou il était en fait obligé de se faire traiter en clinique…c’est à partir de cette période qu’il a commencé à surfer sur le net et à s’inscrire sur différents forums (Autotitre, en premier lieu, puis Forum Auto), dans la solitude de ses séjours répétés en clinique ou en convalescence forcée chez lui… il réapparaissait ensuite, affichant une « parfaite santé« , et disparaissait à nouveau pour se faire traiter dans des cliniques spécialisées… ses absences et présences sur les différents forums sur lesquels il était inscrit correspondent tout simplement à son état de santé…en forme, il poursuivait son existence de « bourge mondain », affaibli, il s’isolait pour ne plus voir personne et passait son temps sur le net et ainsi de suite.

 

J’ai assez bien connu Deep Blue, c’était un copain, pas un ami, mais un bon copain… je dois avouer avoir parfois été jaloux de sa réussite et de son arrogance. Ma dernière rencontre réelle avec lui remonte à la fin de l’année dernière, il donnait une fête de fin d’année dans sa belle demeure des bords de la Dordogne, il paraissait en pleine forme… j’ai appris ensuite qu’il avait « rechuté » courant mars… il s’est fait soigner une dernière fois puis est parti se ballader sur la côte méditéranéennne… c’est en Espagne qu’il a fait un sérieux malaise, et il a du être hospitalisé d’urgence…et il n’a pas survécu … il allait avoir 47 ans.

 

C’était un type un peu déstabilisant, à la fois détestable et attachant, impressionnant et sympa, je suis triste de savoir qu’il n’est plus là…avec son arrogance, son élégance sombre et ses voitures magnifiques… Son obsession de la « réussite anonyme » était un formidable pied de nez à ceux qui veulent « devenir célèbres et s’afficher » dans ce monde devenu factice… Il a possédé un grand nombre de très belles voitures, bien plus qu’il ne laissait paraitre dans les quelques déclarations que j’ai pu lire sur ce forum… Beaucoup de Rolls (Spirit, Spur, Camargue, Cloud III, Shadow) il en a possédé successivement, plus d’une dizaine en tout…En décembre 2010, lors de ma dernière visite, il en avait encore trois différentes … Des Ferrari (il vouait un culte aux Dino 206 246 208 et 308 GT4) Testarossa, 400i, 456 M, 612 Scaglietti, Lamborghini Espada série II, Diablo VT, BMW M1, Z8, M635sci, Porsche 911 Turbo, TVR, Lotus, Jaguar Xj-12, il a même possédé une Aston V8 « super Vantage » spécialement modifiée par l’usine, un spyder Isdéra 035i et une Bugatti EB 110 S fabriquée par Dauer. J’en oublie d’autres….

 

 

Les voitures dont il rêvait et qu'i n'a jamais conduites: Buccialli TAV, Cizeta V16, Vector W8, BMW C12 « Ital design », Rolls Phantom 6 Frua.

 

Bien qu’à moitié américain, il détestait 99.9% des automobiles américaines (Corvette, Camaro et mustang comprises !), utilisait souvent de petites BMW pour ses déplacements dans Paris où il possédait un pied à terre, avait horreur des motos et des collectionneurs de montres (il trouvait cette occupation « stupide » « clinquante » et « inutile »…) C’était un personnage assez « spécial », toujours bien habillé (alors qu’il déclarait ne pas trop se soucier des vêtements et de la mode), il était assez « beau gosse », pas trop grand, je ne peux pas vous en dire plus, je respecte son désir de discrétion, si ce n’est son prénom : Alexander …Alex en France et « eLLLeeex » pour ses copains américains… Ces derniers mois, aux dires de ses amis proches, il semblait assez nostalgique de sa période américaine, et après quelques séjours là bas, il semblait décidé à y retourner définitivement…ce qu’il pouvait faire sans problème, ayant la double nationalité…c’est-ce qu’il a fini par faire, en fin de compte… Puisque son corps a été rappatrié en avion de France vers la Californie près de chez sa mère qui y habite encore… il est à présent enterré dans le cimetière d’une petite ville proche de Sacramento…

 

 

 

 

 

 

 

En Suisse, pour quelques jours encore….

 

Le soleil déclinait sur les bords du Léman, j'avais perdu tout espoir de la retrouver... Trop de conflits et pas assez d'amour dans ses yeux...Elle s'était envolée, et avec elle, à mesure que l'automne avançait sur cette Suisse Romande qui avait protégé mes derniers instants de jeunesse estudiantine, toute idée de stabilité... Je savais bien que les choses finiraient ainsi…en mon for intérieur, je savais parfaitement que c’était foutu, mais j’avais pourtant tout fait, tout prévu comme si de rien n’était, faisant obstinément « semblant d’y croire »…

 

Au volant de ma petite Maserati noire, je descendais vers Genève... je regardais le soleil se reflèter sur les boiseries baroques du tableau de bord...un oeil sur la route...combien de fois, avais-je fait ce chemin avec elle ? A mon retour de Paris, elle n'avait pas jugé utile de m'attendre...au moment où, craignant qu'elle ne soit peut être plus là, dans cet avion qui n'en finissait pas de descendre sur Genève, je priais tous les dieux du ciel pour qu'elle m'attende encore... Dans le troisième sous sol de l'aéroport de Cointrin, la Maserati Biturbo n'avait pas bougé d'un pouce, je chargeais le coffre avec tous mes bagages, et fonçait jusque chez elle, ne sachant pas encore qu'elle avait déjà quitté l'europe...

 

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C'est le concierge qui me renseigna en me tendant une lettre qu'elle avait laissé à mon intention.

A présent, je m'en retournais vers Genève...les yeux secs mais le coeur plein de larmes... une rage sourde, un sentiment d'injustice...arrivé sur les hauteurs de la ville, je garais la Maserati en me demandant ce que j'allais bien pouvoir faire... A bien y réfléchir, sans elle, je n'avais plus grand chose à faire en Suisse... je devais bien me rendre a Yverdon, dans deux jours pour une petite visite (prévue de longue date) aux ateliers ACA Sbarro, mais sans elle, le cœur n’y était plus… J’appelais mon pote Alex pour lui annoncer mon intention d’annuler cette visite…

-t’es devenu totalement abruti ou quoi ? Franco Sbarro himself, nous attend…et tu veux lui poser un lapin…j’aime autant te dire que c’est du délire…on va y aller, c’est tout !

je n’eus pas le temps de rétorquer quoi que ce soit, Alex ayant raccroché comme une brute…

 

Dans mon petit appartement, je restais là, assis sur un fauteuil, face à la baie vitrée…regardant la nuit tomber sur la ville, et bien décidé à rentrer à Paris dès le lendemain… adieu la Suisse, bye bye Genève…cette ville « calme et froide » (comme disait Alex) avait, pour moi, épuisé tous ces charmes…deux ans à vivre et étudier ici, a sortir le soir avec des potes…pour en arriver là : Je ne m’y était fait qu’un seul vrai ami (qui venait de me raccrocher au nez) et « la femme de ma vie », qui s’était envolée vers son Amérique natale… non, vraiment, je n’allais pas « moisir » ici plus longtemps… tant pis pour Alex, tant pis pour mon rendez-vous à Grandson… dans ma tête, ce soir là, j’étais déjà rentré à Paris…

Et pourtant, le destin allait en décider autrement….

 

 

à suivre...

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Invité §wiw254hO

c'est pas pour foutre ma merde, mais c'est un peu trop farfelu cette histoire ...

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Invité §Ton270LE

c'est pas pour foutre ma merde, mais c'est un peu trop farfelu cette histoire ...

 

T'es pas monté pour comprendre! aragorn66.gif.031bf4660eada9635dfc680df0026667.gif

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Invité §can611os

Voilà...suite et fin, (+épilogue) comme promis... :)

 

 

En rentrant, je perdais du temps à acheter quelques babioles que j’avais promises à des amis français… je rejoignais le bercail, il était presque 19h00…Dans le pare brise incliné de la Countach, l’enfilade du Freeway prenait des tons orangés…déjà le soleil était en train de décliner…En Juillet, à 20h00 à L.A, c’est déjà la nuit….

 

J’arrivais chez moi et là, une surprise m’attendais… enfin, une « surprise » à laquelle j’aurais du m’attendre, si j’avais eu un « gramme » d’esprit prévoyant…

 

J’aurais du m’en douter…moi qui m’attendais à passer une soirée « calme et zen « à réfléchir à mon problème….Bruno, sachant que j’allais, demain soir –ma dernière soirée avant mon départ- rejoindre « la clique des intellos écrivains » (Saady et mes potes qu’il ne pouvait pas trop encadrer…) voulait donc donner une « petite soirée » pour mon « avant dernière soirée à L.A »…

-salut ! ! ! putain, tu te fais pas chier…t’as utilisé la Countach…toute la journée (il rigolait, comme un gamin)…t’as fait le plein, au moins ?

-oui, Bruno…et merci encore, de me prêter aussi souvent ta somptueuse bagnole, Bruno !

il me prit dans ses bras, me faisant une accolade de « camarades »

-tu sais que tu vas me manquer, espèce de prétentieux, tu reviens quand ?

-je sais pas trop…pas avant Janvier…

-merde…tu vas pas nous laisser seuls pour le Millenium…il faut que tu revienne pour le nouveau millénaire…l’an 2000 avec tes potes…à L.A , le seul endroit où on sait encore rigoler !

-Mouais… c’est vrai …on verra…en tout cas, c’est sympa de faire une petite fête, comme ça, pour mon « départ »…

 

 

il avait invité son « inséparable » jeffty (une sorte de « surfeur en pré retraite »)et sa copine (une « pseudo artiste » new âge qui exposait ses épouvantables compositions « marines et coquillages peints en fluo et planètes orangées » dans des boutiques semi-chics des centre commerciaux du centre ville) tous deux avaient la quarantaine, je les connaissait un peu et ils étaient un peu ‘too much », mais assez sympa…, il y avait aussi un autre couple, des « nouveaux riches » que je ne connaissait pas (mais que je destestais déjà, rien qu’à les voir…) « la trentaine, look versace super –voyant » et deux filles plutôt bien balancées(25 ans environ…) , Susy et Marion, que je n’avais jamais vues et dont je n’avais encore jamais entendu parler… Sur la terrasse, il avait disposé (ou plutôt, « fait disposer » par un traiteur « haut de gamme » du quartier) un superbe « apéro dînatoire », comme on dit… Par contre, les bouteilles de Champagne avaient manifestement été « prélevées » dans ma cave perso…je dit bonjours à tout le monde… …Les filles rigolaient, en particulier Marion, qui s’esclaffait comme une hystérique à la moindre de mes vannes…Elle était assise sur une sorte de siège transat, et à chaque éclat de rire, elle se basculait en arrière et « projetait »une de ses jambes (assez joilies, d’ailleurs) vers le haut…elle était en mini jupe et après trois ou quatre de ses « exercices acrobatiques », on allait finir par découvrir la couleur de sa petite culotte…Pour tout avouer, j’étais plus « étonné » que sous le charme de ce comportement un peu exhibitionniste …

 

Je levais mon verre et bus un coup de Moet…mais, en mon for intérieur, le cœur n’y étais pas… ce soir, le champagne avait un goût amer… la soirée démarrait doucement, au rythme des « bavardages inutiles » (comme c’est souvent le cas…)… et je consultais discrètement ma montre…21h00…Je prétextais « un détail à régler » pour m’isoler à l’intérieur dans mon petit bureau du penthouse (une sorte de mezzanine moderne et ajourée qui surplombait le salon) et passer un coup de fil à John Mitchell (mon dernier espoir …)…

Il répondit à mon premier appel… je lui parlais de sa Porsche « de Lionel Ricchie » pour le mettre de bonne humeur…mais il avait l’air pressé que j’en vienne au fait… je lui expliquais donc rapidement mon histoire… lui faisant comprendre que j’étais « coincé par le temps »…qu’il fallait me dépanner .. .que je rembourserais dans une dizaine de jours, au plus tard… sa réponse fut au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer ! !

 

-Donc, si je comprends bien.. ;tu veux 10000 dollars ce soir même, ou demain matin… et tu quittes les States après demain…t’éloignant de moi d’autant de kilomètres que le nombre de dollars que je vais te filer ! Tu me prends vraiment pour une « bille »…moi, je vais te filer 10 000 dollars, pour que tu te partes en Europe 24 h plus tard… J’ai vraiment l’air si con que çà ! ? ! ! !

 

J’ai eu beau lui expliquer, m’énerver, démontrer, lui proposer d’entreposer le moteur chez lui (en garantie), rien n’y fit… il n’en démordait pas : « il n‘allait pas filer une somme pareille à un mec qui se tirait à 10 000 kilomètres le lendemain ».. .Si je voulais qu’il m’avance cet argent, je n’avais qu’à rester ici, et attendre d’obtenir mon crédit pour le rembourser, sinon, mon comportement était « louche »…Je lui expliquais que mon départ était prévu de longue date, que je ne pouvais pas me permettre de foutre aux chiottes un billet de « ligne régulière » ni retarder mon départ.. Mais, rien à faire…le ton finit par monter entre nous…j’aurais accepté sans broncher un simple refus de sa part (chacun fait ce qu’il veut avec son fric) mais, me faire traiter d’escroc, de voleur, c’était un peu for, quand même !

Un « belle engueulade », en somme…je lui raccrochais à la gueule !

 

A peine calmé, j’allais redescendre sur la terrasse, quand Bruno vint me rejoindre dans le bureau.. .

 

-ben alors ? qu’est ce que tu fous là.. .on t’attend en bas …Marion te trouve très « frenchy sexy », tu sais… (il rigolait comme un gamin…)

-Ouais, elle est « impec », ta Marion …la « super classe » ! Tu l’as trouvée où, celle là ? Dans un bordel de San Pedro ?

-Mais tu fais chier, Deep… détends-toi un peu…t’es ici depuis février, et tu t’es tapé combien de gonzesses depuis six mois ?

-Une… « une seule gonzesse », comme tu dis… mais c’était pas une pute, en tous cas !

-PFFFF, vous, les jeunes, vous savez pas vous amuser…profites ! Bordel ! Amuses toi un peu…Marion est pas de la haute, mais elle est « bonne », t’as vu ses jambes ? …

- ouais, t’as peut être raison…je vais sauter sur ta Marion…si je bois pas trop ce soir, j’arriverais peut être à la tringler correctement…ça fera au moins une chose de « correcte » à mon actif, dans cette journée de merde..

- t’as des emmerdes, ou quoi ?

- Non, mais …disons qu’aujourd’hui j’ai vu un ange, et que j’ai pas été foutu de le capturer…

- Un ange ? ? ? Une fille ? t’es tombé amoureux ? (il éclata de rire !)

- Non…c’était plutôt un "ange mécanique"... Allez, laisses tomber… on va redescendre rejoindre les autres et picoler comme des trous…c’est toi qui a raison…on va fêter dignement mon départ ! Bordel !

 

 

 

9h00… reveil… Marion n’était plus dans mon lit… ni nulle part ailleurs dans la maison…envolée… comme mon moteur…

L’inspection de l’ensemble de la maison laissait entrevoir les « cadavres » de la veille : bouteilles vides, verres et assiettes … c’est fou ce qu’une demi-douzaine de personnes « civilisées » peuvent générer comme bordel en une « soirée sympa »…

Douche rapide… je n’avais pas le cœur de me préparer un petit dej dans ce foutoir, je décidais donc de parcourir à vélo les six ou huit cent mètres qui me séparaient du petit centre commercial à ciel ouvert, un endroit assez agréable aux allures de vieil atrium romain, où la vue sur les espaces verts descendait jusqu’à la côte…il y avait là un petit « dinner » où je prenais parfois mon petit déjeuner…ce que je fis, ce matin là…Le soleil, un peu voilé, était déjà assez haut

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En tant que Français, les petits déj américains m’avaient toujours fait fantasmer…lors de mon premier voyage aux States (New York, quelques années plus tôt) je m’était précipité dans le premier « dinner » venu…histoire de retrouver l’ambiance de la pochette de l’album de Supertramp « Breakfast in América » qui m’avait fait rêver dans ma prime jeunesse !

Pankakes, Muffins et sirop d’érable, café à profusion, œufs/bacon et petites saucisses… tout un programme, pour un type comme moi qui a été élevé à l’Ovomaltine et aux biscottes « beurre confiture »…

Je reprenais des forces (la veille avait été riche en émotions,, et, en fin de course, Marion avait failli m’achever…)!

 

Là, j’étais cool…je n’arrivais pas à être vraiment déprimé…je me disais que j’allais peut être « louper cette affaire » (en effet, à moins d’aller immédiatement dévaliser une banque, je ne voyais pas trop comment j’allais réussir à trouver 10 000 dollars de cash en moins de deux heures…) mais je n’étais pas « effondré »…j’étais juste déçu… déçu et un peu rêveur, ce matin là… Je pensais au temps passé… à mon comportement toujours aussi entêté…le même que celui du petit garçon que j’avais été, et qui avait vu une Rolls un soir de novembre en rentrant de l’école…se jurant d’en posséder une un jour…à cette heure, je possédais une Rolls (Une Corniche Coupé magnifique sans compter une Silver Wraith en « état moyen » et en cours de resauration… )…

A à peine trente ans, j’avais déjà atteint mon rêve d’enfant..mais…comme une malédiction, j’étais en train d’en poursuivre un autre… finalement, je crois que ce sont nos rêves qui nous tiennent « éveillés », ce sont eux qui nous permettent de rester vivants…

 

Je finissais mon petit déjeuner, et j’étais prêt à « livrer bataille », j’allais me rendre à vélo jusqu’à mon lieu de rendez-vous - à peine deux kilomètres- devant la villa de l’ « ami voisin » que j’avais prévenu de la venue d’un « objet encombrant » à entreposer… j’allais descendre de vélo et attendre tranquillement la venue du « vieil escroc »…j’arriverais à le convaincre de me laisser ce moteur en dépôt…à me faire confiance…et attendre quelques jours, que je lui envoie l’argent en liquide « poste restante » là où il voudrait… Tout dans son comportement de la veille (son inquiétude, sa frénésie à vouloir du « liquide », son côté fuyant et son agressivité) tout poussait à croire, logiquement, qu’il ne me ferait jamais confiance (il ne me connaissait même pas), et pourtant, je finissais mon petit déjeuner en me disant que cela était tout à fait possible…que j’arriverais à le convaincre… Allez comprendre… Pourtant, avec dix ans de recul, aujourd’hui…je me rends compte à quel point je partais au « casse pipe », à quel point mes espoirs pouvaient être non fondés et ma confiance en l’avenir trop optimiste…

 

Je consultais ma montre… 10h30…il était temps d’y aller…

C’est en me levant que j’aperçut Bruno qui rentrait dans le « dinner »… il avança, lança un regard circulaire et vint s’installer à ma table…j’étais totalement abasourdi de le voir ici à cette heure de la matinée…

 

-Mais ? ? ? qu’est ce que tu fous là…tu ne dors pas ? t’es tombé du lit ou quoi ?

 

il avait les traits tirés, des poches sous les yeux…la soirée de la veille avait laissé des marques assez lourdes sur son visage à peine réveillé…Il me regarda en souriant ?

 

- alors, on déprime dans son coin en prenant son petit dej en solitaire ?

- oui, je vais me jeter à l’eau… (lui repondis-je en me forçant un peu à rire…)

il commença à me parler en tripotant le sucrier d’un air un peu gêné…

 

- Qui m’a aidé à m’installer ici ? qui m’a démerdé tous les papiers pour l’immigration ?

-ben, moi… (répondis-je prudemment)

-Qui me laisse sa maison , avec ma seule parole de payer mon dû pour contrat ?

- toujours moi…

- Et qui n’est pas foutu de faire appel à ses vrais amis quand il a un problème ?

- ? ? ?

- Tu crois que j’ai pas entendu ta conversation, je devrais dire ton engueulade, avec Mitchell hier… t’as besoin de fric, et tu va en demander à ce crétin…

- Mais, attends…je voulais t’emmerder avec mes problèmes, d’autant que ce ne sont pas vraiment des problèmes…je suis en train de louper une affaire, c’est tout, rien de plus..

- Ouais… moi en tous cas, je suis venu te dire ça en face… je sais pas trop si je te revois avant ton départ… maintenant, je t’ai dit que j’étais déçu que tu ne me mettes pas au courant de tes « problèmes »…je voulais te le dire en face…c’est tout , parce que je pensais qu’on était des amis… mais toi tu mets toujours une distance entre toi et les autres…t’es qu’un prétentieux, un mégalo… bon allez, je retourne me coucher…je suis crevé !

 

Il se leva, me salua en hochant la tête, et se dirigea vers la sortie…je restais « scotché » par cette intervention…j’eus à peine le temps de dire « ouf » qu’il tourna les talons, revint vers la table où il posa une enveloppe de papier kraft, sans me regarder.. .Puis, il sortit du « dinner » et j’entendis le bruit du moteur de sa Mercedes (ce « con » avait aussi une Merco 500 sl) !

 

Je pris l’enveloppe.. . elle était bien épaisse…et contenait dix mille dollars en billets de 100 ! ! !

 

Au-dessus des billets… un petit bristol sur lequel on pouvait lire « Voilà le fric…tu me le rendras quand tu pourras… va acheter ton satané moteur… »

Signé : un ami.

 

 

Je me suis rendu au rendez-vous… « le vieil escroc » avait déjà débarqué la « merveille » de son camion et attendais sagement avec son acolyte que j’apparaisse…me voyant arriver à vélo, il éclata de rire…je lui tendit l’enveloppe pleine de billets en lui disant qu’aujourd’hui j’étais « plus riche qu’hier » et qu’il ne fallait donc pas se fier au « prestige » du moyen de transport des gens… il recompta deux fois les billets, regarda une dernière fois « son » moteur auquel il avait l’air de tenir.

 

https://aws-cf.caradisiac.com/prod/shared/forum/m [...] 591131.jpg

Le soir de cette journée mémorable, je parvint à forcer Bruno à m’accompagner à la soirée que donnait Saady pour mon départ…

Nous passâmes une soirée formidable…avant de le quitter, je filais discrètement un chèque de mille dollars à Saady, une somme que j’ai toujours refusé de récupérer (question d’honneur, j’avais fait une excellente affaire garce à lui…)

Le lendemain après midi, je décollais de Lax, direction : Paris où une « autre vie » m’attendais…je revins à L.A en février, n’y passait donc pas le « millenium », mais la majeure partie de l’année 2000…

 

FIN

 

 

 

 

 

 

Epilogue…

 

J’ai quitté L.A « définitivement » à la fin de l’année 2001, mais mon moteur y resta « stocké » bien à l’abris jusqu’en mars 2004 ( ! !)…date de son rapatriement en France par bateau…

Le projet (que je partage aujourd’hui avec deux amis fanatiques d’automobile) consistant à faire rouler une Rolls avec ce moteur n’a été entrepris « sérieusement » qu’en tout début de l’année 2007 (les années passent…le temps s’enfuit…et les « rêves d’enfant » tardent parfois à se réaliser...).

Nous avons rencontré beaucoup de problèmes pour « civiliser » et adapter « proprement » ce moteur à un usage routier à peu près « raisonnable » (je vous rassure…le bruit reste « démoniaque » !) …La « voiture complète » qui doit en résulter, c’est encore une autre histoire (qui suit doucement son cours à l’heure où j’écris ces lignes…) !

 

 

 

 

 

Tous les personnages de cette histoire ont réellement existé… seules les identités (et quelques détails trop « spécifiques » ) ont été changés pour préserver la vie privée de chacun.

 

Je n’ai jamais revu le « vieil escroc » qui (s’il vit encore aujourd’hui) doit bien approcher des 85 ans (il devait en avoir plus de 70 au moment des faits) ni son « copain rouquin »…

 

J’ai revu plusieurs fois Kremer qui m’avoua un jour (des années plus tard) qu’il n’était jamais parti en vacance à Bornéo, cet été là , mais au Mexique (tout proche ! !) il faisait croire toutes ces « conneries » de voyages lointains à ses collaborateurs pour pouvoir avoir la paix et débrancher tranquillement son téléphone !

.

 

Après mon départ de 2001, Bruno reprendra le bail de mon « bungalow de luxe » à son compte et restera à L.A jusqu’à la fin 2004, date à laquelle il fut plus ou moins forcé de rentrer en France, ayant épuisé tous les subterfuges et astuces pour résider aux Etats Unis…

Il s’établira ensuite dans la région de Nice…où il mourut d’une crise cardiaque, deux ans plus tard (fin 2006) à l’âge de 57, sans être parvenu à rédiger son fameux roman de souvenirs !

Un très sale coup du sort, et une très grande peine pour moi, ce type était un vrai seigneur « sorti du ruisseau »…un type extraordinaire, bourré de défauts, mais aux qualité humaines exceptionnelles ….paix à son âme !

 

Saady et karin se sont séparés en 2002…

Les galères multiples ainsi que les problèmes de fric ont fini par avoir raison de leur amour, c’est dommage. Engagé par une « Major » en 2003, Saady a reussi à gravir en quelques années les plus hauts échelons de sa profession, je suis toujours très copain avec lui et il est aujourd’hui un producteur et chef de programmes respecté à L.A, il habite une très belle villa à Bel Air, j’y ai passé quelques jours l’été dernier…

 

Son fils (le bébé de quelques mois au début de l’histoire…il faut suivre…) qui a aujourd’hui onze ans, rêve de conduire un jour une « étrange voiture » qui sommeille au fond du garage de son père…

 

https://aws-cf.caradisiac.com/prod/shared/forum/m [...] g-side.jpg

 

Une …Sterling ; refaite « à neuf »…si vous lui demandez de vous parler de cette voiture, il vous dira… :

 

« elle est à mon père depuis de longues années, et il y tient beaucoup…il a réussi à l’avoir et a la restaurer grâce à un de ses vieux copains qui débarque parfois à L.A. C’est un Français avec un nom « européen » difficile à prononcer…mais de toutes façons, ce type a un surnom…en raison de sa grande mémoire, ses amis l’appellent Deep Blue ! »

 

 

 

:jap:Deep Blue :jap:

 

 

L'histoire ne s'est pas déroulée exactement ainsi, l'épilogue qui court jusqu'à l'orée des années 2010 ne s'achève pas de façon aussi apaisée. Je fais partie des personnes ayant participé à cette aventure. La funeste destinée de certains protagonistes de cette histoire se doit d'être décrite, dégagée de l'emphase et des caricatures simplistes qui sont l'apanage des "vainqueurs" de l'aventure. Pour bien comprendre comment les choses se sont passées, il faut remonter dans le temps d'une dizaine d'années, expliquer comment l'ambiance s'est délitée jusqu'à devenir irrespirable. Avant de refermer la porte sur cette période dorée, perdue à jamais et à présent plongée dans les ténèbres, il faut qu'un témoin ait le courage d'apporter la lumière, avant de refermer la porte. Je vais y pourvoir. :jap:

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Invité §can611os

Appelez moi Chris !

 

L.A 2003...presque quatre ans plus tard....

 

 

Tous les matins se ressemblent un peu à L.A, cette ville tentaculaire où j’ai vécu plusieurs années, n’a pas de centre réel, c’est une conurbation à densité variable dont la composition presque identique à chaque endroit fait un peu penser à la garniture d’une pizza gigantesque….à 8h, la brume matinale chargée de pollution se dissipe lentement sous le poids d’un soleil implacable…

 

 

A Los Angeles, l’ambiance est électrique, excessive ! Le soleil tape plus fort que partout ailleurs, et les rêves s’effondrent à la même vitesse qu’ils peuvent apparaître, c’est la cité des victoires factices : Fausses Ferrari, faux sportifs au look body-buildé , faux milliardaires aux bras de fausses starlettes, j’ai une assez longue expérience de cette « ville–mirage », et je sais que j’y ai perdu trop de batailles, ce « climat » agressif, cupide et voyant, bercé d’indolence balnéaire ne me réussit pas…je ne suis jamais vraiment dans le bon rythme, avec les Californiens. Au lendemain de folles nuits hallucinées où, même dans l’obscurité la plus totale , les cieux semblaient me sourire, la cité de anges m’a fait connaître des réveils pénibles et des matins lugubres…

 

Des moments de dépression où, au volant de ma Vieille Buick, je remontais les higdways avec une envie de tout plaquer, tant je me répétais que dans cette ville de fous, rien n’est jamais simple !

 

Parfois, il n’y a rien à faire, à L.A ! C’est comme ça ! Tout s’assombrit et il n’y a plus qu’à aller boire un verre de téquila dans un de ces bars miteux du bord de mer, et réfléchir à la meilleure manière de fuir cet enfer parsemé de palmiers, en regardant le soleil s’effondrer dans le pacifique.

 

L.A, quartier Pacific Palisades - été 2003…Chez Deep Blue, en son absence…

 

Bruno avait fini la soirée de la veille dans un état lamentable, je savais qu’il dormirait comme une masse, abruti d’alcool et de dope, jusqu’à midi au moins, affalé sur le corps excessivement bronzé de la fille facile qui lui tenait compagnie…

Je regardais par l’ouverture de la véranda, le jardin composite, géométrie luxuriante de plantes exotiques, d’aplats de graviers blancs et de gazon gras, dont la perspective bien ordonnée finissait dans le bleu turquoise de la grande piscine collective de la propriété…

Pas le temps de rester lézarder ici !

 

Je finissais mon grand mug de café serré, enfilais un jean, un blouson en vigogne rouge sur un t-shirt sombre… Pieds nus dans mes mocassins Gucci, je me glissais au volant de « sa » Countach en faisant ronronner la climat sur position « tropical »…

 

Direction Costa Mesa pour, dans un premier temps rencontrer Patrick Cosox un ancien Collaborateur du grand Albert Mardikian (celui là même qui autrefois, importait de façon « sauvage » les Ferrari, Rolls et Lamborghini, s’étant même payé le luxe d’en transformer quelques unes – La Countach Spyder de Rod Stewart, c’est lui !) , qui m ‘avait promis de s’occuper du moteur de Deep Blue, ce dernier, bloqué à Paris avait profité de mon passage dans cette ville de fous pour me charger de faire avancer ses affaires et m’occuper de ce satané douze cylindres Rolls qu’il avait acheté ici en 1999, et qui y demeurait stocké depuis quatre longues années…Un moteur d’avion de 27 litres qui devait peser le poids d’une locomotive !

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Invité §can611os

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Au téléphone, coincé en Europe par des affaires de plus en plus pénibles qui finissaient par le rendre particulièrement agressif, j’ avais senti Deep très tendu, presque angoissé… il montait le ton, hurlait presque ses invectives, m’enjoignait de le représenter dans une série de tractations relatives au rapatriement de son moteur en France, avec différentes tracasseries douanières liées au fait que son certificat de propriété n’était pas « super clean », ainsi - et surtout !- que l’achat d’un véhicule « très rare » qui, disait–on dans le millieu de « ceux qui savent », avait été localisé ici comme proche d’être à vendre !

 

Je devais dénicher le propriétaire avant les autres (Patrick Cosox devait m’être d’un précieux secours dans cette démarche) faire une offre immédiate, et rapporter le « trophée » à Deep…Pour mener à bien cette mission, il avait « donné des ordres », longuement briefé Bruno (que je connaissais un peu, mais avec qui je n’avais jamais été trop proche) qui devait tout faire pour me recevoir « correctement » , et me faciliter la tâche ici.

 

Bruno, en dépit de ces manières de « vieux truand », m’avait donc reçu très poliment, j’étais comme qui dirait « chez moi » dans la petite villa de Pacific Palisade, pouvant disposer de tout, à tous moment, et y compris sa Countach ou sa belle Mercedes SL, ce dont j’avais décidé de ne pas me priver. Si je bénéficiais d’un accueil digne d’une V.I.P, je n’en ressentais pas moins une certaine tension, chez Bruno, dont les rapports amicaux s’étaient assombris et dégradés avec Deep, je savais que leur amitié était en train de se désagréger à la vitesse d’un cheval au galop, depuis plusieurs mois …

 

Au bout du fil, Deep semblait beaucoup s’inquièter pour ses affaires à L.A, cela le rendait de moins en moins « cool » avec les autres, et il était devenu fou furieux à l’idée que je puisse, alors qu’il était momentanément –et juste au mauvais moment- hors d’état de se rendre ici, louper l’affaire de cette auto de collection ! …. « Chris, tu es à L.A, c’est ma chance, tu va y arriver ! Si tu te plantes, « je te tue ! ! » …Cette auto, il me la faut… je n’aurais jamais d’autre occasion de la récupérer, tu dois y arriver, je débarquerais ici dès que possible, il faut que tu sois efficace et surtout, rapide ! ! ! Et tiens moi au courant en temps réel, quelle que soit l’heure ! ! !… » Cette dernière phrase avait été lancée avec une violence de ton digne d’un mec sous l’emprise de Coke… J’étais obligé de réussir…

 

Durant le trajet, me revenaient en mémoire tous ces éléments contrariants, cette situation épouvantable et mortifère qui s’était doucement installée entre nous tous…

 

Saady qui avait quitté Karin, et qui montait à présent comme une fusée dans le firmament des producteurs « qui comptent à L.A »….Il était devenu de plus en plus inaccessible et distant, Karin, quant à elle avait totalement disparu de la circulation, comme d’autres potes de l’époque de la fin des années 90… Deep, qui devenait de plus en plus agressif avec tout le monde, pour l’heure, « coincé » en France dans des tractations juridico -financières devenues vertigineuses, il s’était constitué un trésor de guerre, en « trahissant » ses anciens associés d’ici, autant d’anciens amis qui désormais changeraient certainement de trottoir en me voyant débarquer dans les parages.

 

Et moi, dans toute cette histoire, toujours à courir après la réussite, sans être jamais réellement parvenu à la saisir, toujours instable dans mon parcours… instable,…. « tu es trop instable Chris ! », répétait Deep, depuis peu, avec ce petit ton condescendant, nouveau dans nos rapports, et auquel il faudrait que je m’habitue désormais … Je repensais à nos soirées ici, dans les années 97/99… la bonne ambiance avec tous les potes aujourd’hui séparés, fâchés, volatilisés. En cet été 2003, et dans la même ville, tout semblait s’être désintégré dans des problèmes de fric, de cul et d’égo …une vraie Merde !

 

Au volant de la Countach de Bruno, je cherchais à présent une place sur le Parking du « dealer de Supercars » de Costa Mesa, en ne parvenant même pas à sourire aux deux « jolies blondes » qui m’avaient regardé (moi…et surtout ma bagnole ! ) en me faisant de l’œil…trop préoccupé par ce rendez-vous…j’avais un sac de plomb sur l’estomac…

 

A suivre…

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