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Restaurations

Restauration et mésaventures de ma 304S cabriolet


Nar1955
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Je pourrais commencer cette histoire par "il était une fois" mais ce serait tellement banale! Non, je vais donc commencer par "il était une Peugeot 304"... qui dormait dans un endroit poussiéreux depuis un temps incertain. On croirait le début de la belle au bois dormant mais toute ressemblance s'arrêtera là. La belle (la Peugeot, pas la belle au bois dormant) attendait donc sagement qu'un prince ... (mince voilà que ça me reprend), un brave acheteur vienne la sortir de sa longue léthargie. Elle était née en l'an de grâce 1973, par une belle journée d'automne (je suppose car je n'ai que sa date de première mise en circulation en septembre et j'ignore totalement s'il faisait beau ce jour là). A première vue, elle semblait avoir traversé les années tranquillement et sans encombre jusqu'à cette année 2012 ou une remorque plateau vint la déloger de son repère pour l'emmener dans une autre région. Ce n'était pas pour elle que la remorque était venue mais pour une autre Peugeot plus convoitée. Il me semble que s'était pour un cabriolet 404. Les deux furent donc rapatriées dans l'Ain. La petite 304 resta donc quelque temps dans un atelier en attendant que l'on s'occupe d'elle. Une petite précision s'impose avant de continuer ce récit: il s'agit d'un cabriolet blanc, ce qui a sont importance pour la suite.

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Un beau jour (ça aussi c'est banale mais je n'ai rien trouvé d'autre), un jeune homme, qui n'est autre que mon fils adoré, décida de la sortir de cet atelier pour lui faire prendre l'air à l'occasion de l'anniversaire de mariage de ses grands-parents (donc, de mes parents). C'était par un beau samedi de ce début d'été 2012 (et là c'est vrai). Après un bref dépoussiérage, la belle eu un premier retour à la vie active en fanfare. Elle servit de décors pour quelques photos des vieux mariés. Qu'ils étaient beaux la dedans ! De plus, la date de naissance de la belle correspondait presque à la date de leur mariage. Tout un symbole.

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C'est aussi à cette occasion qu'elle et moi entamâmes une belle histoire et de belles galères, mais à ce moment là, je l'ignorai encore. Je ne sais pas si c'est son odeur de vieille caisse un peu moisie, son bruit d'échappement issu d'un autre temps, ses commandes déroutantes pour tout ceux qui auraient moins de 40 ans, sa boite à vitesse dont les pignons de marche arrière émettaient un hurlement sinistre si j'avais le malheur de ne pas brusquer le levier comme si je souhaitais le faire passer entre les 2 sièges, son air de petite voiture de sport avec un avant de berline de pépère ou la sensation grisante d'avoir le vent dans les cheveux ... disons sur le crâne parce que pour ce qui est des cheveux ! Enfin bref, je me suis épris de ce tas de ferraille blanc aux craquements sinistres émis au moindre défaut de la chaussée et au bruit de tôle que l’on emboutie à chaque claquement de portières. Objets inanimés, avez vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ... Bon ça, c'est pas de moi, mais ça colle bien. Je me suis donc mis dans l'idée d'acquérir ce petit cabriolet. Il me fallut quelques temps et quelques nuits blanches pour prendre la décision. Après en avoir débattu avec celle qui allait devenir mon épouse, avoir pesé le pour et le contre, envisagé tous les bons moments que nous pourrions partagés au volant de ce petit jouet, je fis le grand saut. Le prix était dans nos moyens de l'époque et c'est donc le cœur battant que je réglais l'addition à celui qui ne savait pas encore dans quelle galère il s'embarquait.

C'est après avoir fait le nécessaire auprès de l'administration, c'est à dire le service cartes grises, et avoir pris l'assurance indispensable, que je pu entrer en possession de mon bien. Quel plaisir que ces premiers instants au volant de "mon" cabriolet, vous ne pouvez pas savoir! Je le ramène donc à la maison, fier comme si j'avais un bar tabac, crane au vent car bien entendu, pas question pour moi de rouler capote relevée. A quoi ça sert que Peugeot se décarcasse ... à faire un cabriolet si c'est pour rouler avec un pseudo toit? Premier constat: A 90 km/h, le crane est très ventilé. S'il me restait suffisamment de cheveux, je pourrais dire: "ça décoiffe"! Il m'était arrivé de rouler dans une Peugeot 307CC mais là, ça n'avait rien à voir. Que d'air! C'est là aussi que je me suis fait la réflexion suivante: à quoi pourrait servir un autoradio ? Entre le vent et les bruits intrinsèques de l'auto, moteur et carrosserie comprise, plus de place pour de la zique! Ouf, des frais en moins! Heureusement car des frais, il va y en avoir! Et encore, je n'en ai payé qu'une très petite partie. D'ailleurs, le premier cadeau que me fit mon ami vendeur fût le rétro de gauche, retiré sans doute par le propriétaire précédent.

Arrivée à la maison, j'ai garé l'auto à l'abri, à la place de ma Peugeot 407 en me disant: "il faut que j'investisse dans une bâche de protection, sans quoi, j'en connais une qui va se régaler... la rouille".

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En effet, suivant les vents, la pluie pouvait atteindre cette fragile carrosserie. Déjà qu'au premier regard, elle n'avait pas besoin de ça. Un rapide coup d’œil me fit prendre conscience qu'il n'y avait pas que dans la bâche qu'il fallait que j'investisse mais aussi, dans une remise en état de certains points de carrosserie et sans doute, dans un traitement de fond si je ne voulais pas voir un jour mon beau jouet se partager en deux au sortir d'un gendarme couché. Il faut dire qu'à l'époque de la fabrication de cette voiture, les grands constructeurs français (même étrangers), ne brillaient pas par leur savoir faire en matière d’anticorrosion. J'étais cependant heureux de voir qu'à près de 40 ans, ce spécimen n'avait pas trop mal vieilli. L'aspect extérieur était même tout à fait honorable. Il est vrai aussi qu'elle avait dû passer dans les pattes d'un carrossier. Pas besoin d'être expert ni devin pour voir ça puisqu'il y avait un autocollant avec le nom du quidam juste à côté du feu arrière gauche. Quand je dis carrossier, je ne sais pas si le terme est bien approprié! Au fil des observations, je dirais plutôt ... maquilleur? Bricoleur? Allez! Disons la vérité ... gougnafier! Vous connaissez l'expression "peinture sur m... égal propreté"? Et bien là, on y était ! Mais ne crions pas haro sur le baudet. Elle était sans doute maquillée comme une star de ciné, belle de loin et pas de trop près, mais c'était plutôt de loin que les gens voyaient mon petit joujou. Alors, qu'à cela ne tienne et ne boudons pas notre plaisir. C'est aussi en la photographiant sous tous les angles pour la montrer à mes potes que l'un deux me fit la remarque suivante: "T'as vu… ton feu arrière droit n'est pas le bon! " Oups... Il avait raison le bougre. Cet élément de carrosserie n'avait même rien à voir avec celui de gauche. Même pas vu à l'achat... Comme quoi, l'amour rend aveugle.

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Petit tour chez Monsieur "Internet" pour ce premier investissement. Premier constat: les pièces pour ce genre d'auto ne courent pas le Web. J'ai quand même réussi à dénicher un feux dans un état tout à fait correct. En le remplaçant, j’ai pu constater jusqu’où allait la perfidie du gougnafier cité plus haut. Le feu en place devait être celui d’une Fiat mais pour le fixer, ce brave homme n’avait rien trouvé de mieux que de percer la jupe arrière et de faire tenir le tout à l’aide d’une plaque métallique, tout ça bien caché par le revêtement intérieur du coffre. Quel vicieux ! Ce feu fût mon premier achat avec l’allume cigare manquant acheter chez le chat blanc aux yeux trop verts (comprenne qui veuille).

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C'était loin d'être le dernier car je savais qu'en faisant l'acquisition de cette ancienne, je m'engageais dans du bricolage et divers achats. Je dirai même que j'aurais été déçu si je n'avais rien eu à faire dessus. Avec le recul, je peux dire que je ne pensais pas être si peu déçu !

En regardant Titine (eh oui, c'est le nom que j'ai décidé de lui donner), son look ne me satisfaisait pas pleinement, comme si il y avait des vides à combler. J'ai donc décidé de faire l'inventaire de tous ces petits riens qui ne sont pas dérangeant au premier abord mais qui, à la longue, vous agacent. Une petite liste à la Prévert commença à voir le jour avec son pendant: une addition d'Euros à dépenser. Allez, au diable les varices comme dirait les anciens. Commençons par fouiller sur la toile pour voir ce qu'on pouvait trouver. Il manquait les deux reposes tête, le pare soleil côté passager avec son miroir de courtoisie, la calandre qui n'était pas d'origine et qui était rafistolée (encore un coup du gougnafier) plus quelques pièces à remplacer comme les tapis de sol, les joints de portière et les joints lèche-vitre extérieurs.

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Quel plaisir de rechercher dans ce vaste magasin que représente Internet. On a l'impression que l'on va tout trouver! Mais ça, ce n'est qu'une impression! En réalité, on s'aperçoit très vite qu'il y a moult liens qui vous renvoient vers des fournisseurs qui ont soit disant tout, mais pas ce que vous cherchez. Bon! C’est pas grave, je vais passer par les clubs de Peugeot 304. Ces derniers ont tous une rubrique "achat-vente". En effet, il y a bien des boutiques en lignes mais on s'aperçoit très vite que ce que vous cherchez, c'est précisément ce que les autres recherchent aussi. Mal barré le Nanar ! Et c'est là que je me suis dit: "Titine n'est pas près de retrouver son look de jeune fille"! En attendant, rien ne m'empêchait d'avaler des kilomètres et de me laisser griser par la fraîcheur et les odeurs de la campagne d'automne. C'est au retour d'une de ces petites virées que Titine a fait son premier malaise. Quand je dis malaise, je suis en dessous de la vérité car en réalité, cela ressemblait plus à la chronique d'une mort avancée. Alors qu'elle venait de me prouver que son petit moteur était encore bien fringuant sur une grande ligne droite et qu'on arrivait tranquillement à un panneau stop à l'entrée de mon village, un bruit étrange de crécelle mélangé à celui de bielles qu'on maltraites vint heurter ma sensibilité de mécano amateur. Que faire ? Couper le contact, pour voir (au risque de ne pouvoir redémarrer), ou tenter de rejoindre le premier refuge qui se trouve à un peu moins de 100 mètres avec le risque de tout casser? Vu l'étrange mélodie que faisait le petit 4 cylindres, mélodie qui ressemble à ces musiques contemporaines faites uniquement de percussions, j'en déduisis que le mal était fait et qu'il y avait peu de chance que cela s'aggrave en quelques mètres. Un coup de première pour quitter ce stop et... le petit moteur si fringuant quelques minutes plus tôt s'était transformé brutalement en vieillard invalide. Très vite je m'aperçus que les 4 cylindres avaient perdu un des leurs. C'est donc sur 3 pattes que Titine arriva toute essoufflée à ce refuge miracle. Impossible d'aller plus loin! Il fallait appeler à la rescousse. C'est naturellement que je fis appel à ce brave collègue qui m'avait vendu Titine. Donnons lui aussi un nom car vous le verrez, il fût sans doute le mécano le plus patient que j'ai pu rencontrer. Appelons le JP avec P comme patience. Il arriva donc avec sa remorque et nous ramenâmes Titine au bercail. Quelle tristesse de la voir ainsi, incapable de bouger par ses propres moyens! Il fallait faire quelque chose et en premier lieu, trouver d'où venait l'étrange mélopée. C'est mon fiston qui vînt à la maison avec un de mes anciens collègues de boulot, tous deux experts en mécanique et en démontage rapide de moteur. En moins de temps qu'il faut pour le dire, les pistons virent le jour après extraction de la culasse. Catastrophe ... La culasse, les soupapes et le piston du cylindre 4 étaient comme attaqués au marteau piqueur.

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Que s'était il donc passé? Un étrange bout de métal traînait là, dans un coin du cylindre massacré. C'était lui le fautif mais d'où venait-il? Mystère ! Comment était-il venu là? Il était entré sans doute par une soupape, il y a de grandes chances (ou plutôt malchances), mais sa place devait être ailleurs. Où? A l'heure où j’écris ces lignes, le mystère reste entier. Impossible de réparer ou tout du moins, de réutiliser la culasse. Cette dernière était fendue entre les soupapes d'admission et d'échappement. Une chape de plomb me tomba sur les épaules. J'avais parcouru à peine 300 km avec Titine. Elle ne pouvait me lâcher comme ça ! Il fallait réagir. Allez Monsieur Internet, fait des miracles pour une fois ... Première chose, regarder de quel type de moteur était équipée Titine. Grosse surprise. Alors que la carte grise annonçait fièrement une S, le moteur en place n'était qu'un XL3, équipant les modèles précédents et les berlines de l'époque. Retour dans la documentation très fournie, cette fois, de la toile et là, pas de doute, la carrosserie est bien celle d'une S mais pas le moteur. Encore un coup de Monsieur gougnafier ? Bon, on ne va quand même pas tout lui mettre sur le dos ! Ce remplacement était peut être plus ancien. Que faire? Trouver une culasse de XL3 et garder ce moteur aux performances moindres (sans compter la perte d’authenticité de Titine) ou trouver un moteur de "S". Après quelques semaines de recherches intensives, tenter de remplacer la culasse seule s'avéra un fiasco. C'est donc vers un moteur XL3S complet et à bas prix que mon choix se porta. Par contre, il fallait le rapatrier des Landes (pour ceux qui ne le savent pas, j'habite dans l'Ain). J'ai donc fait appel à un transporteur qui m'a pris le même prix que le moteur. Malgré cela, l'affaire paraissait bonne. C'est étonnant comme on a tendance à employer les expressions comme paraître ... peut-être... si tout va bien...Vous allez très vite voir que le doute est de mise et que les certitudes n'ont plus cours quand on essaie de refaire vivre ces mamies. C'est donc après quelques jours d'attente que le "moteur" (remarquez les guillemets) fût livré chez JP (et oui, encore lui). Le vendeur m'avait bien prévenu que ce dernier avait été stocké depuis longtemps mais vu son apparence, il ne m'avait pas parlé de siècles ... Comment pourrait on définir ce qui trônait là sur la palette, emballé comme s'il risquait encore quelque chose? Un tas de rouille graisseuse? Comment mon fiston et ce brave JP allaient-ils faire pour en sortir quelque chose qui avait une chance de propulser de nouveau Titine sur les routes de campagne? Il fallait vraiment croire aux miracles. Et bien, ils y ont cru ! Première étape, tout désosser cette masse informe et cela, jusqu'au plus petit écrou pour voir ce qui pouvait être remis en état. J'aurai voulu participer à ce challenge mais pas question, il fallait que cette opération soit faite à l'abri des regards non avertis. Le spectacle devait être trop pénible à regarder, un peu comme un chirurgien qui essaierait de rafistoler, pour le faire revivre, un quidam passé sous un TGV lancé à pleine vitesse. Pour moi, et à première vue, les chances de réussir devaient être les mêmes. Il faut croire que les mécanos (ceux-là du moins) sont plus doués que les chirurgiens car, après pas mal d'heures et quelques déboires, ils réussirent à rendre la bête plus que présentable. Mais ça, c'était après. Dans la série je démonte et je découvre, je voudrais ... le bloc moteur. Après un lavage digne de celui d'un clochard effectué par la croix rouge pour en faire un top modèle, un bloc moteur rutilant sortit de la lessiveuse. Incroyable ! Hélas, l'habit ne fait pas le moine et à y regarder de plus près, le constat fût sans appel. Ce beau bloc était en réalité rongé jusqu'à la moelle. Une méga fente sillonnait le puits par où devait passer un goujon de culasse, reliant de ce fait le circuit d'eau au circuit d'huile. A part les dijonnais, aucun mécano n'a envie de voir de la mayonnaise dans un carter d'huile. Que faire ? C'est là que toute l'expérience et le génie de mon duo de mécanos a opéré. Le bloc du XL3 est presque le même que celui du XL3S. Il n'y avait qu'à récupérer l'ancien! C'est ce qui fût fait et le remontage pût commencer. Etant très pris par ailleurs, Je n'ai pas assisté aux différentes opérations, mais l'enfant se présentait bien. Je pus cependant admirer avec quelle minutie mon fiston adoré s'occupait du cœur de Titine. Un vrai chirurgien plastique ! Pas de ceux qui repatassent les stars pour les transformer en Donald Duck! Non! Je parle des vrais ! Ceux qui vous refont un visage tout neuf alors que vous avez tenté de lécher un pare brise en même temps que votre calandre tentait de pénétrer en force dans le coffre de la voiture de devant. Je l'ai même surpris à passer à la brosse métallique tournante, des écrous qui, après quelques minutes, ressortaient comme neufs alors que l'instant précédent, il était impossible de savoir si c'était du 13 ou du 15. Tout paraissait se dérouler pour le mieux (remarquez le "paraissait")!

C'est au printemps que le fiston vînt récupérer, à la maison, la carcasse de Titine pour lui greffer son cœur tout neuf. Mais cette fois, c'est avec plaisir que je la vis partir sur la remorque. Je savais que c'était pour la bonne cause. Cependant, quelques jours plus tard, un coup de fil me fit retomber une chape de plomb sur les épaules. Une pastille de sablage (ou de sûreté) venait de lâcher sur le moteur tout neuf alors que ce dernier venait d'être remis en place. Dijonnais, nous voilà! Quelle poisse ! Certes, le mal n'était pas irréparable, mais il fallait refaire une opération à cœur ouvert. J'entendais déjà celle qui allait devenir mon épouse me dire gentiment à l'oreille: "il y en a marre de cette poubelle! Elle est toujours en panne et je n'ai même pas pu en profiter!" Que répondre à ça ? C'est vrai qu'elle n'était jamais montée à bord (ou si peu) et que cela faisait quelques mois que Titine était en salle d'opération. Je ne pouvais donc la blâmer de sortir de telles critiques. Même si j'essayais de lui sortir certains arguments de défense de derrière les fagots, je savais qu'elle avait entièrement raison. Cela ne faisait que rajouter à mon désarroi. Au fait, pourquoi dis-je toujours "celle qui allait devenir mon épouse" et pourquoi ne pas l'appeler "ma compagne"? C'est qu'en réalité, et sans en être tout à fait convaincu à cette époque, l'avenir de Titine allait être intimement lié à notre passage devant Monsieur le maire.

Nous voilà donc en mai ou juin 2013. Titine vient de réintégrer le domicile avec un cœur plus neuf que jamais. Tout brille, même le carburateur! Les parties noires ont été repeintes ou nettoyer à fond (filtre à air, cache culbuteurs etc...). Tout parait nickel (encore le mot paraître).

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Déjà, je sens monter en moi une vague de bonheur. Vite, il me faut l'essayer! D'abord un petit tour de quartier ! Il ne faut pas trop la brusquer ! Elle est encore en convalescence ! Heu... en rodage. Puis un tour du canton. Tout va bien mis à part le ralenti qui n'est pas stable. C'est peut-être une question de réglage du carburateur (remarquez le "peut-être"). Ah, quel plaisir de se retrouver de nouveau la casquette au vent (et oui, j'ai adopté ce type de couvre-chef pour affronter le blizzard qui souffle dans l'habitacle). Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. C'est même dans cet état d'esprit que j'inscrivis Titine à la Traboulée, une bonne petite balade entre anciennes et en convoi dans Lyon. En attendant, je pris la décision de la faire rouler le plus possible pour la rôder. Il faut dire qu'aller à Lyon (40 km d'autoroute) puis monter à Caluire et se balader en ville à travers la circulation n'était pas une mince affaire, surtout pour un moteur qui n'avait même pas passé l'âge biberon. Je partis donc le plus souvent possible en direction de Chalamont, une belle route avec peu de déclivités et de belles lignes droites qui permettaient à Titine de se maintenir à un régime correct et relativement constant. L'idéale quoi ! J'aurai dû me méfier la fois où, arrivé à Chalamont, un des 4 cylindres décida brusquement de se mettre en grève sans préavis. Constat: la bougie du cylindre 4 noyée. Un petit coup de nettoyage de cette foutue bougie et hop, c'est reparti! C'est l'avantage de ces voitures ! On peut les dépanner au bord de la route à condition, comme moi, de transporter un atelier complet dans le coffre... A suivre

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Invité §dan330fu

Bonjour Nanar,une histoire comme je les aime et bien racontée sur une voiture que j'aime bien alors je m'installe ici et vivement la suite http://stkr.es/p/1luv

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Voici une première suite....

 

 

Juillet 2013. Titine et moi sommes allés attendre d'autres anciennes à un péage de l'autoroute A 42 pour rejoindre Lyon. Malgré un ralenti qui jouait toujours au yoyo entre 400 et 2000 tours/ minutes, tout allait bien. L'air était humide et frais mais qu'importe, quand on aime on ne s'attarde pas à ce genre de détail. Avec un peu de retard sur l'horaire fixé, un petit groupe de 3 anciennes nous rejoignit. Dans ma tête je me disais: ça y est, l'aventure va commencer. J'entendais par "aventure", un premier regroupement autour d'un café à Caluire, une bonne petite balade agrémentée par d'autres petits regroupements sympas dans Lyon sous les applaudissements de quelques aficionados heureux de nous voir, puis un pique-nique au soleil dans le parc du musée Malatre à Rochetaillée sur Saône ! En réalité, c'était presque ça! Je dis presque car Titine n'était pas dans son assiette. Elle a commencé par me refaire le coup du cylindre en grève, mais cette fois sur l'autoroute en partant. Bizarre ! Après un arrêt sur une aire de repos, auscultation des bougies et... toujours le cylindre 4 noyé. Un petit coup de nettoyage et tout le monde repart. Pas pour très longtemps car en pleine côte, ce foutu gréviste revint à la charge. Mais qu'est ce qu'il revendique? Tant pis, je ne peux pas demander aux autres de s'arrêter toutes les 5 minutes. C'est donc sur 3 pattes que nous montons à Caluire pour le premier regroupement. En jonglant avec l'accélérateur (pour ne pas caler à cause de ce maudit ralenti), avec l'embrayage (pour éviter de trop faire brouter Titine à cause du gréviste) et avec le frein (pour éviter d'embrasser l'arrière de la MG qui me précède), le tout simultanément et avec 2 pieds seulement (j'ai beau être un extraterrestre comme l'affirme mon épouse, je suis normalement constitué), nous arrivons enfin à bon port. Sur place, je tentais un petit tour sous le capot, histoire d'aller un peu plus loin dans mes investigations. A part la bougie qui ne sait pas nager (elle se noie tout le temps), je ne trouve rien. A partir de là, on met tout en doute. Est-ce un problème d'allumage? (c'est possible), de carburation? (moins probable vu la configuration de l'admission) ou de compression? (pourquoi ? Tout est neuf). Rien ne me parait évident. Vu le lieu où nous sommes, seul l'allumage peut être vérifié (et encore). Je décide donc de nettoyer une fois de plus cette foutue bougie mais sans grand espoir. Je vérifie le faisceau d'allumage mais il n'y a rien qui me saute aux yeux. Bon, je refuse de baisser les bras et puisque le quatrième cylindre ne veut pas travailler, et bien qu'il reste dans son coin! Ce sera comme dans la fonction publique, les autres travailleront pour lui. C'est donc sur 3 cylindres que Titine monte à la Croix Rousse, descend vers St Jean, circule dans Lyon, Villeurbanne et Gerland, remonte dans les contreforts des monts du Lyonnais et se dirige péniblement vers Rochetaillée.

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Pour couronner le tout, le ciel est devenu si menaçant qu'il faut remettre la capote en abordant les quais de Saône. Manquerait plus qu'il pleuve ! Arrivé à destination, j'étais presque soulagé. La pluie s'est manifestée pendant le pique-nique pour faire corps avec le cylindre gréviste et pour me faire ...! Comme il était prévu de visiter le musée en guise de digestif, j'ai profité de cet intermède pour faire retomber la pression. De retour de la visite, je me suis aperçu que beaucoup de conducteurs avaient levé le camp et notamment, ceux qui étaient venus avec moi. C'est donc seul que j'ai repris la route du retour, sous une pluie battante, avec une capote qui laissait passer l'eau au niveau du pare-brise et derrière les sièges, des essuies glaces qui faisaient la grève du zèle (balayage très lent pour ne pas laisser une goutte d'eau sur leur passage) et un éclairage qui ne connaissaient que la position feux de position, la position feux de croisement amenant irrémédiablement la température du fusible au delà de ce qu'il pouvait supporter. Malgré cela, je me sentais bien. Titine me ramenait à la maison, péniblement certes mais je savais qu'elle irait jusqu'au bout (après tout ce qu'elle venait de subir...!). J'ai quand même tenté un baroud d'honneur en m'arrêtant une dernière fois sur une station d'essence vers Neuville sur Saône pour nettoyer la bougie à l'abri d'un toit qui protégeait les pompes à essence. En reprenant la route, j'ai bien cru que le gréviste avait repris le travail. Je ne me faisais pas trop d'illusions car une panne ne disparait pas d'un coup de chiffon et brosse magiqu; mais le simple fait d'entendre le doux ronronnement des cylindres réunis me fit monter une bouffée de plaisir. Je me rappelle avoir eu cette réflexion: tout kilomètre parcouru dans ces conditions est un kilomètre de galère en moins. Comme il m'en restait une quarantaine à faire, je pouvais espérer avaler une bonne partie du trajet tranquillement. Titine a pu rouler pendant presque 10 km avec l'ensemble de ces 4 cylindres puis l'autre râleur à décider de repartir dans ses revendications. La journée s'est donc achevée avec la pluie et une Titine malade mais courageuse. Quand je vous disais que l'aventure commençait...

Bon, c'est pas tout d'être rentré, il faut trouver ce que revendique cylindre N°4. Première manip, on change le faisceau d'allumage et les 4 bougies. Monsieur "Oscar", bien connu des mécaniciens privés adeptes du Web, avait ça dans son magasin. Résultat: pas de retour au travail du contestataire. Deuxième manip, changer la tête d’allumeur ! Toujours aucune amélioration. Un doute m’assaille ! Et si c’était de l’huile qui noyait la bougie ?

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"Allo JP ! Que penses-tu de mon diagnostic ?" Peu probable! me dit-il. Il faut regarder les compressions ! Aussitôt dit, aussitôt fait. Après lui avoir emprunté l’outil adéquat, vérification des 4 cylindres. Rien de remarquable. Le contestataire était même légèrement meilleur que ces 3 frères. Quelle guigne ! Où chercher ? Si de l’huile arrive à la bougie, il faut chercher par où elle peut transiter. Un guide soupapes ou un segment cassé ? L’envie de déculasser me démange mais le fiston m’en dissuade rapidement. S’était dans le domaine du TPPC (Touche Pas ça Petit Con). Comment voir ce qui se passe dedans sans démonter ? Reste l’outil du proctologue, celui qui pénètre par le petit trou pour voir ce qui se passe à l’intérieur. Autrement dit, un endoscope. Il se trouve que, bien que n’étant pas dans la partie médicale, j’avais un engin de ce type. Les mécanos amateurs savent que, quand on bricole dans un moteur, il y a toujours un écrou, ou une pièce indispensable qui tombe en suivant la loi de Murphy, à savoir dans un endroit inaccessible et bien à l’abri des regards. C’est après avoir été confronté moult fois à une telle situation que j’avais décidé d’acquérir ce matériel. Ce dernier possédait un petit écran et fonctionnait de façon autonome avec des piles. Sa ressemblance avec l’outil médical s’arrête au principe suivant: une fibre optique souple reliée à un capteur et deux autres pour guider la lumière servant à éclairer le lieu d’observation, le tout glissé dans un petit tuyau souple.

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C’est donc par le trou de la bougie que je fis pénétrer le petit tuyau. Impossible de voir l’intégralité du piston à cause du manque de souplesse de mon engin (je parle de l’endoscope évidemment). Cependant, en comparant le cylindre rebelle et le travailleur d’à côté, il y avait une différence de couleur. « Pas suffisant comme preuve » me dirent en cœur mes deux chirurgiens mécanos. « C’est peut-être de l’huile mais cela ne nous dit toujours pas d’où elle vient ». « Si c’est un guide-soupape, il faut vérifier avant de déculasser » me soumet JP. Le seul moyen pour ça, retirer les pipes d’admission. C’est donc avec un regard dubitatif que j’analise ce qu’il va falloir démonter. Bon ! A première vue, ça parait simple (toujours se méfier du « à première vue »). Il faut retirer les manchons souples qui relient les pipes d'admissions à la culasse. Hé oui, sur ces moteurs, la partie carburateur plus pipes d'admission n'est pas fixée directement sur le bloc moteur mais est reliée à ce dernier par 4 manchons (1 par cylindre) fait d'une matière qui ressemble à celle des durites d'eau. Pour moi, ce démontage est une première sur Titine car jusqu'à présent, je n'avais pas eu le droit de toucher. C'était réservé à mon duo de chirurgiens. Quel plaisir de pouvoir enfin mettre les mains dans le cambouis ! Quand je dis cambouis, c'est une façon de parler parce que, pour ce qui concerne Titine, tout avait été nettoyé à fond lors du remontage. Ce ne sont pas les quelques 300 km faits depuis sa réintégration au domicile qui ont pu "cochonner" quelque chose. C'est alors plein d'espoir que je m'attaque à ce chantier. Je pensais naïvement que sur ces moteurs, les designers des années 70 n'avaient pas encore été frappés par la maladie qui consiste à faire ch..r tout amateur de bricolage qui souhaiterait se dépanner avec de simples outils et ce, en dehors du réseau du Lion. Que nenni comme dirait mon ami Francis ! Cette foutue maladie avait déjà commencé à leur ronger les neurones. C'était moins flagrant que pour les modèles des années 2000 mais à l'époque, ils avaient déjà trouvé l’astuce vicieuse de maintenir le carburateur par deux pattes métalliques reliées entre elles a une des extrémités d'un sillent bloc, lui même vissé sous le collecteur d'admission. Bon ! Vous allez me dire: "Et alors ?". Ben, sachez que si on veut dévisser cet écrou, il faut être muni de mains non potelées de bébé contorsionniste pour passer entre les différents organes comme le maître cylindre de frein, les tuyaux du récepteur d'embrayage, les durites d'eau... et j'en passe. Tout ça, bien évidemment, dans une position où vous commencez à regretter d'avoir entrepris ce chantier après déjeuner (rapport à la compression que vous faites subir à votre estomac en vous vautrant sur l'aile gauche de l'auto), sans compter le risque de voir vos dents goutter du cache culbuteur après que vos pieds aient quitté malencontreusement le sol suite à cette foutue loi physique qui consiste à préciser que l'équilibre d'un corps n'est assurée que lorsque le centre de gravité ne sort pas de la base de sustentation. Mesurant 1,80m, je suis arrivé très vite à ce non équilibre en me couchant sur l'aile de Titine. Autre solution, désaccoupler les deux fameuses pattes côté bloc moteur. Mais là aussi, il faut essayer de passer une clef à rallonge entre les pipes d'admission, rallonge fine qui irait jusqu'au niveau du carter d'huile: pour les non-initiés, plus d'une trentaine de centimètres. Hélas, malgré ma panoplie du parfait mécano, je n'ai pas ça. C'est donc en m'arcboutant sur l'aile et en passant mes mains où, il faut se rendre à l'évidence, les designers n'avaient pas prévu qu'un fada essaierait de passer en force, que je pus atteindre ce foutus boulon pour le desserrer quart de tour par quart de tour. Quel idée de mettre des boulons aussi longs! Après avoir mis mes petites menottes dans le même état que celles de la malheureuse assistante vétérinaire qui croyait naïvement qu'elle pouvait maîtriser à main nue, notre vieille chatounette afin de lui retirer des points sans anesthésie, je réussis enfin à désolidariser l'ensemble pipes carbu du moteur. Restait plus qu'à désaccoupler les manchons cités plus haut. Pour démonter, pas de problème. Il suffisait de tirer dessus en s'aidant d'un tournevis pour décoler les premiers centimètres. Mais pour le remontage, ce fût une autre paire de manches. Cela, j'allais m'en appercevoir plus tard.

Les manchons retirés, il me restait encore à inspecter l’orifice ainsi dégagé. Là aussi, il y avait une petite différence de couleur mais rien de probant.

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J’aurais aimé voir couler de l’huile comme lorsqu'on presse un beignet trop gras de chez Macdo. Mais là, rien de tout ça. Il y avait de quoi s’arracher les cheveux (s’il m’en était restés sur le caillou). Nous étions déjà au mois de septembre et aucun test n’avait abouti. Pourtant, ça phosphorait chez JP. Malgré toute son expérience, impossible de trouver pourquoi le cylindre sournois se plaisait à noyer sa bougie. La mort dans l’âme, la décision fût prise de soulever la culasse. C’est aussi à cette époque que JP pris la décision de transferer tout son matériel vers son ancien local. Titine resta donc quelques temps à la maison avant de retourner chez son médecin favori. Après le retrait de la culasse, une nouvelle chape de plomb me tomba sur les épaules (ça finit par être lourd tout ça). Le cylindre numéro 4 n’était pas gréviste mais bien malade. Sa chemise toute neuve était rayée comme un 45 tours et les segments de son piston étaient étaient brisés comme mon moral. Oh rage ! Oh désespoir ! Oh jeunesse ennemie ! N’en ai-je donc trop bavé que pour cette connerie... Bon, c'est pas du Corneille (l'écrivain, pas le chanteur), mais cela retranscrit bien l'état d'esprit dans lequel j'étais à l'époque! Une nouvelle opération à cœur ouvert s’imposait afin de trouver la cause de ces dégâts. Là, il fallait vraiment l’œil averti des deux chirurgiens pour voir le défaut! Un tout petit défaut qui, comme l’effet papillon, a eu de grandes conséquences. La bielle du cylindre incriminé présentait un voile, pas forcément visible à l’œil nu mais flagrant lors d’un passage sur le marbre. Conséquence : le piston ne remontait pas droit dans sa chemise ayant pour conséquence de raboter les segments puis la chemise, laissant passer l’huile dans la chambre de compression en arrosant au passage, la malheureuse bougie qui n’était pas formée pour brûler ce liquide visqueux.

Le mal trouvé, il m’a fallu attendre quelques temps pour que la bielle handicapé, la chemise inutilisable et les segments cassés soient remplacés par du neuf. L'attente fût longue mais la réparation rapide. Par contre, le malheureux joint de carter de distribution, fatigué d’être monté et démonté, rendit l’âme lors de ce troisième remontage. Je croyais pouvoir trouver facilement son remplaçant sur Internet…Et bien Nada! Personne n’avait ça en stock ou au fond de son garage. Ah ! Ça commençait à bien faire. Alors que mon moral avait pris une inclinaison négative en direction de mes chaussettes, accentué par des remarques du style : « t’aurais pas dû l’acheter », « je monterai jamais dedans car j’aurai plus confiance », l’espoir revint lorsqu' un collègue me donna l’adresse d’un gars qui était réputé pour avoir plein de pièces de Peugeot et Citroën. Un petit tour dans son magasin (dans son fourbi devrais-je dire) me fit vite déchanter dans un premier temps. Il avait des pochettes pour d’autres modèles de Peugeot ou de Citroën mais pas pour 304. Par contre, il avait du joint en rouleau. L’idée de fabriquer moi-même l’objet manquant me redonna l’espoir. Et c’est là que ma bonne fée intervint. Un vieux Monsieur, dont le look proche de celui du père Fourra faisait penser qu’il avait dû se perdre dans ce capharnaüm dans les années 20 (1920) et n’avait jamais trouvé la sortie depuis, m’interpela pour me dire (sans rire) : « il me semble que j’ai vu une pochette de joints pour un XL3S il n’y a pas si longtemps ». Il m’emmena donc dans l’arrière-capharnaüm, encore plus mal rangé que mon bureau (difficile à croire), là où les araignées n’avaient pas dû voir d’humains depuis Neandertal. Impossible d’imaginer que Mathusalem ait pû entrevoir la moindre pièce dans ce cloaque. Avec beaucoup de suspicion et de respect pour son âge canonique, je le laissais soulever des tôles, des carters, des caisses et autres objets indéfinissables, tout ça sous des étagères dont la surcharge me faisait envisager qu’un simple éternuement pouvait se transformer en véritable cataclysme. M….de, les miracles existent donc vraiment ? J’étais prêt à prendre la soutane quand mes yeux ébahis virent une pochette, certes pas très fraîche, mais complète, de joints de 304. Impensable! Comment ce Dieu vivant avait-il pu savoir que dessous ce brique à braque (même un gitan cleptomane en manque de rapine n’aurait jamais osé s'en approcher), il y avait une pochette de joints d’époque, avec le prix écrit encore en Francs ? Je n’en reviens toujours pas. Je pense qu’à force de chercher la sortie, il avait dû passer des milliers de fois par les même endroits, mémorisant ainsi les moindres détails de ce qui avait dû être son univers. Le prix aussi était surprenant car pour une quinzaine d’Euros, je pû repartir avec mon trophée et rejoindre Titine chez son médecin. Je rapportais, au garage, l'objet tant convoité plus le carter de distribution que m’avait confié mon fiston comme modèle , fière comme Ulisse rentrant de ses épopées (un rigolot à côté de ce que je venais de vivre). Restait plus qu’à finir le remontage.... A suivre

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Et bin sacrée histoire que celle du piston. Je m'attendais plus à un problème électrique du type bougie qui ne s'allume pas qu'à une bielle voilée.

Ce qui m'étonne c'est la rapidité avec laquelle tu as remplacé (ou un garagiste) les pièces du moteur.

Je ne suis pas spécialiste de ta voiture, mais accéder au moteur pour le remplacement de la chemise, bielle, piston n'est pas chose aisée !

 

N'hésites pas à mettre des photos du coeur de la bête :)

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Invité §pep550CM

Ca y est .....il fallait bien qu'un jour Pagnol trouve un successeur digne de son talent! tu donnes ce texte a Raimu et,il en fait un classique encore meilleur que les quatre tiers :jap:

Je suis impatient de connaître la fin -heureuse?- de l'histoire.

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Merci pour vos commentaires plein d'humour. Pour le moteur, il a fallu quelques temps à mon grand pour le remettre d'équerre (quelques semaines faute de pièces). Allez... Je vous transmets la suite de mes aventures avec Titine...

 

 

Entre temps, j’avais inscrit Titine pour qu'elle fasse partie de la caravane du tour de l’Ain cycliste qui se déroulait en août 2014. Compte-tenu du retard pris dans le remontage, c’est en tant que passager d’une Porsche 924 Targa que je pris part à cette manifestation.

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Titine revint à la maison la veille du tour mais impossible de lui faire subir cette épreuve, trop contraignante pour une convalescente. Sans compter qu'il fallait que je règle plusieurs problèmes, certains mineurs, d’autres carrément gênants. Je vous les ai passés sous silence aux vues de ce que nous avions vécu, Titine et moi, depuis 2 ans, mais il faut bien en parler un jour. Mis à part les reposes têtes manquant que je finis par acheter, après deux ans de recherches intensives, chez un particulier en régions parisienne (non recouvert de leur Skye naturel) et le pare soleil côté passager trouvé sur Internet, il fallait régler quelques dysfonctionnements et effectuer certaines réparations de carrosserie.

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Côté carrosserie, le remplacement des tapis de sol, ou tout du moins ce qu'il en restait, semblait plus qu’indispensable. Ces derniers ressemblaient à la literie d’un jeune pitbull qui n’aurait rien trouvé d’autre pour se faire ses dents. C’était en fait des morceaux de ce qui avait dû être un tapis de sol que l’on avait regroupés là, au hasard sur le plancher, recouvert d’un autre tapis sans doute acheté chez le chat blanc aux yeux vert (déjà cité plus haut) quand cette enseigne fût créé. Je commandais donc de nouveaux tapis « spéciale 304 cabriolet » chez un spécialiste et un grand tapis caoutchouc (conçu pour ce modèle) chez un particulier. Lorsque j’eu reçu toute ma commande, je m’empressais de vérifier si tout était bien conforme. Côté chauffeur, tout était au top! Ce côté de l’habitacle avait fière allure. « Faisons la même chose côté passager » me dis-je plein d’assurance. Oups ! Enfer et damnation ! Après avoir retiré les lambeaux du tapis je vis…. Devinez quoi ? Le sol ! Pas celui de la voiture, mais celui en gravier situé sous la voiture. Autrement dit, le plancher côté passager n’existait plus qu’en rêve. Il restait cependant quelques bouts de tôles qui retenaient les restants de tapis mais c’était tout. Allo JP ! « Peux-tu me remplacer ce semblant de plancher par une tôle plus solide »? « Pas de problème » me dit le brave garçon ! « Il faudra seulement attendre samedi car pour l’instant, j’ai trop de boulot ». Quelle chance que j’ai de l’avoir connu ce JP ! J’apportais donc Titine chez lui le samedi et la réparation fût faite dans la journée. Me voilà rassuré sur le confort de mes futurs passagers. Il aurait été fort dommageable de les faire participer au freinage à l’aide de leurs semelles de chaussures!

Après la mise en place des tapis de sol, je me mis à rénover le reste des revêtements intérieurs et notamment, les tapis qui longent les portières et les côtés sous le tableau de bord. Pour cela, j'avais acheté de la moquette noire à poils raz, comme celle que l'on trouve dans pas mal de voitures des années 70. Après avoir pris soin de faire de belles découpes et de masquer le plus possible les raccords, le résultat était conforme à mes attentes. Il commençait à avoir une meilleure allure mon petit cabriolet!

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Restait toujours le problème du ralenti et du démarreur.

Ah oui, le démarreur ! J’avais omis de vous parler de ça. Je ne sais pas à qui appartenait Titine avant, mais de nombreuses fonctions avaient pour sale manie de se mettre en grève quand on avait le plus besoin d’elles. C’est notamment le cas du démarreur. Ce dernier choisissait toujours le moment le moins approprié pour partir en revendication. En langage clair: un refus obstiné de sa part, de se mettre en rotation pour lancer le moteur. J'entendais bien les clac, clac de son lanceur quand je tournais la clef mais son travail n’allait pas plus loin. Pour le forcer à remplir sa mission, je passais la quatrième et par des mouvements de va et vient (pas forcément ridicules) des roues, j’arrivais à débloquer cet adepte du débrayage intempestif. Parfois, il remplissait sa mission plusieurs fois de suite, me laissant espérer qu’il avait enfin compris ce que j’attendais de lui. Que nenni ! Le bougre était aussi capricieux qu’une starlette de cinéma. Compte-tenu qu’il était aussi fiable qu’un mange disque chinois, je décidais de le sortir de son logement et de le trépaner pour le remettre au boulot. Une opération que j’appréhendais particulièrement vu l’endroit où il dormait. Pourtant, mis à part le démontage de la moitié de ce qui se trouvait sous le capot pour le sortir, l’opération se fit sans trop de douleur. Une fois sorti, je passais le forban sur la table de dissection. Euréka. Le défaut me sauta aux yeux comme un morpion sur un poil… (Cela doit rester un récit lisible par tous). Quelques menues brindilles métalliques, coincées sur le collecteur à charbons, venaient mettre en court-circuit certains enroulements du rotor. Un petit coup de papier de verre très fin sur le collecteur et un petit coup de trait de scie entre chaque lamelle de cuivre de ce même collecteur et le tour était joué. Restait plus qu’à refermer la partie opérée (sans oublier de graisser avec parcimonie toutes les pièces en mouvement) et Titine allait retrouver un démarreur beaucoup plus docile. En effet (et je touche du bois) celui-ci n’a plus refait de caprice jusqu'à ce jour.

Revenons à l’autre problème récurant : le ralenti. Impossible de rouler confortablement avec un régime moteur qui oscillait entre zéro et 2000 tours minutes à chaque stop ou feu rouge. J’avais appris à dompter la bête en jouant avec les trois pédales et mes deux pieds mais ce n’était pas sérieux. J’entrepris donc de faire une recherche de panne. Tout y est passé! Le démontage complet du carburateur, le remplacement des joints et d’une membrane, le contrôle du jeu des axes, la planéité des plans de joint … Tout ! Mais rien à faire, le défaut persistait. J’entrepris donc une manip qui me rebutait, et pour cause: le remplacement des manchons d’admission. Je supposais que l’un d’entre eux pouvait être responsable d’une entrée d’air. Car c’est bien de ça dont il s’agissait… une entrée d’air ! Mais où? Après avoir reçu les manchons neufs commandés sur la toile, j’entrepris le démontage des anciens. Cette opération se passa avec les même galères que la première fois (je ne vois pas par quel miracle les choses auraient changé), griffures de mains comprises. Cette fois, je profitais de ce que tout soit démonté pour vérifier le bloc des pipes d’admission. Malgré une inspection minutieuse digne d’un fonctionnaire du fisc épluchant les comptes de Florent Pagny, je ne trouvais rien de suspect. Tout était nickel et très propre. Etape suivante : remettre les manchons neufs ! C'est là que j'ai rencontré une deuxième galère. Il fallait emmancher de force et simultanément, les 4 manchons en poussant les pipes d’admission en direction du bloc moteur. Il faut savoir que ces manchons, relativement souples à chaud mais rigides à froid, (surtout quand ils sont neufs) ont la fâcheuse tendance à se replier sur eux même au niveau de leur emmanchement sur les parties mâles.

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Ces replis empêchent toute pénétration de la partie femelle (les manchons) dans la partie mal (les pipes). Pour corser la difficulté, les concepteurs de cette merveille de technologie n’ont rien trouvé de mieux que de placer des boursoufflures au niveau de la pénétration de 2 pipes dans les manchons, rendant cette pénétration encore plus délicate. Une heure plus tard et 2 kilos en moins (à cause de la transpiration), les 4 manchons n’étaient toujours pas à leur place. Ah oui, j’ai oublié de préciser que ces manchons devaient être serrés sur la culasse et les pipes par 8 colliers métalliques. Détail qui a son importance puisque les dits colliers doivent être placés autour des manchons, sans serrage, et avant tout début d'assemblage. Pourquoi est-ce important ? Tout simplement pour que vous imaginiez que guider quatre manchons avec deux mains, tout en poussant les pipes d’admission vers le moteurs en maintenant les 8 colliers (2 par manchons), ceci pour éviter que ces derniers n’aillent se balader dans le bas du moteur (de préférence dans un endroit bien planquer où même la lumière n’ose pénétrée), ressemble plus à un numéro de jonglage qu'à l'intervention d'un mécano. Comme évoqué plus haut, j’ai beau être un Alien, je n’ai que deux bras prolongés par deux mains qui, en l’occurrence, ont été mises à rude épreuve dans cette manip. Evidemment, tout ça se fait en comprimant un maximum l’estomac sur les bords de l’aile. Ah ! Joie de la mécanique, quand tu nous tiens… Soudain, il me vint une idée de génie ! Puisque les manchons étaient plus souples à chaud qu’à froid et donc plus faciles à emmancher, pourquoi ne pas les monter en température! Pour cela, il me fallait une source chaude que je pourrais amener au plus près du compartiment moteur. J'avais envisagé le sèche cheveux mais chauffer suffisamment les quatres manchons simultanément avec un appareil que je n'utilisais plus depuis ma calvicie naissante, me semblait techniquement peu réaliste. Pourquoi ne pas les plonger dans de l’eau très chaude ? Ce fût la solution que j’adoptais. Il me fallait donc trouver un récipient suffisamment grand pour chauffer les 4 manchons à la fois et que je pourrais placer sur le gaz pour la montée en température (banir donc tout récipient en plastique). En passant en revue toutes les cases mémoires de mon cerveau (ce qui fût vite fait), je me rappelais avoir conservé une poissonnière (pas la femme … la casserole) dans la cave. Heureusement, je ne suis pas responsable du rangement de cette dernière ce qui m'a permis de retrouver rapidement l’objet convoité. Les grandes dimensions de cet ustensile de cuisine collaient tout à fait à l’usage que j’allais en faire. Il faut savoir, parfois, détourner les objets de leur fonction première. De toute façon, rares sont les occasions où nous faisons cuire un gros poisson entier. Une fois la casserole remplie, je mis l'eau à bouillir sur la cuisinière puis je plongeais mes manchons dans le liquide frémissant (après les avoir raccordés et serrés un par un sur les sorties de la pipe d’admission). Arrivée en température, je portais le tout vers le capot ouvert de Titine afin de présenter l’ensemble devant les orifices de la culasse. Youpi ! Les manchons pénétrèrent dans leur logement respectif comme papa dans maman. Quel c… je suis de ne pas y avoir pensé plus tôt ! Au passage, je me suis quand même cramé les mains en prenant l’ensemble d’admission qui est en métal. Comme chacun le sait, quand on plonge un corps métallique dans l’eau chaude, mis à part le fait qu’il coule, il chauffe aussi. J’aurais peut-être du prendre des gants. Bon ! Après avoir remonté le tout, place aux essais.

Déception, le canard était toujours vivant. Aucune amélioration constatée. Je commençais à voir rouge. La perspective de transformer ce foutu carburateur en missile balistique m’effleura quelques instants l’esprit. J’étais pratiquement sûr, à présent, que le défaut ne pouvait venir que de lui. Il fallait trouver une solution.

Je vois déjà poindre les critiques ! « Mais alors, elle est toujours en panne ta caisse ! » Et moi de vous répondre : « p’t’être ben qu’oui ou p’t’être ben que non » ! Réponse de vieux normand que je vais de suite éclairer. Certes, Titine n’était pas au mieux de sa forme mais cela ne m’a pas empêché de faire de belles sorties en cette année 2014. M’étant inscrit dans un club de voitures anciennes l’année précédente, il n’était pas question de laisser passer de belles occasions de rencontres sympathiques. Etant devenu un virtuose du « concerto de trois pédales à deux pieds » et du « un pas en avant, un pas en arrière » pour remettre ce fainéant de démarreur au travail quand il avait décidé de faire un somme (avant sa réparation), je gouttais aux joies de rouler, casquette au vent et en convoi sur les belles routes de ma région. Quel plaisir de pouvoir profiter de toutes ces bonnes odeurs qui jonchaient nos balades ! Odeurs de foins fraîchement coupés, de fleurs sauvages, de forêts humides, de buis … etc. Même si parfois, c’était celle de l’échappement d’une des voitures du club, rien ne m’aurait fait recapoter. Mes collègues avaient fini par accepter cette petite voiture blanche capricieuse mais si attachante. Parfois même, ils m’évitaient le pas de deux en poussant Titine pour lancer le petit 1300 sans réveiller l’autre faignasse (je parle du démarreur… vous aviez compris !). Rien que pour tout ça, je ne regrettais pas mon investissement. Je savais de toute façon qu’une Peugeot de plus de 40 ans ne pouvait reprendre du service sans anicroche. J’étais donc heureux de partir à son volant le matin à la fraîche, de faire des centaines de kilomètres au son bien particulier de son petit 1300, son grave quand j’appuyais sur le champignon pour ouvrir le double corps (m’informant au passage que j’étais en train d’enrichir les actionnaires de chez Total), plus aigu quand le régime établi maintenait l’aiguille du compteur autour du 100 (90 chrono), plus hurlant quand je tentais un frein moteur dans une descente un peu trop raide pour économiser plaquettes et tambours, son d’ailleurs identique quand je tentais un passage rapide en troisième pour lui faire cracher ses 74 cv ( il les fallait bien tous pour rejoindre les Porsche 924, Chevrolet Camaro, Ford Mustang et autres 309 GTI qui avaient pris quelques avances à la suite d’un faux plat). Depuis que j’avais trouvé et réparé le responsable de la fusion du fusible d’éclairage, je ne craignais plus de rentrer après la nuit tombée, chauffage à fond sur les mains et les pieds mais toujours capote baissée.

C’est donc avec un peu de nostalgie que le soir, en rentant à la maison, je devais recouvrir Titine de la bâche achetée spécialement pour elle, bâche qui la protégeait de la pluie et du soleil quand elle dormait tranquillement sous son abri ouvert aux 4 vents... A suivre

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Pour les amateurs, voici la suite de mes galères mais aussi de mes joies; Bonne lecture

 

 

L’hiver 2014, 2015 étant là, je laissais passer quelques temps sans rien faire côté moteur. Cependant, quelques éléments d’habillage, comme la calandre et les repose-têtes, méritaient un petit relooking. Il fallait aussi remplacer la capote qui présentait des signes de fatigue (les trous sont-ils un signe de fatigue ?). Ces réparations devenaient même urgentes puisque nous avions décidé, ma chère et tendre future épouse et moi-même, que Titine serait la voiture de la mariée. Et oui, nous avions prévu de convoler en justes noces au mois de mai 2015, après plus de 10 ans de vie commune dans le pêché et une amitié de plus de 30 ans.

Pour la capote, certains fabricants spécialisés proposaient, dans leur catalogue, des modèles adaptés à un grand nombre de véhicules, soit en vinyle, soit en alpaga. La Peugeot 304 faisant partie des voitures dont les capotes étaient disponibles en stock, je choisis d’en commander une en Vinyle (il ne faut pas susciter la convoitise). Après réception de cet élément couvrant, je pris le temps d’attendre une journée ensoleillée pour démonter l’ancienne et mettre en place la nouvelle. Il vaut mieux qu’il fasse chaud pour ramollir le vinyle. C’est donc par une belle journée de mars 2015 que je me lançais dans cette aventure qui, tout compte fait, ne se passa pas trop mal. J’ai dit « pas trop mal », je n’ai jamais dit « sans soucis ». J’ai juste rencontré un premier petit problème quand il a fallu démonter la barre centrale servant à tendre la capote dans son centre. Gougnafier premier avait dû se trouver à court de vis lors de sa pseudo remise en état de Titine car il avait remplacé celle maintenant la barre côté droit par une vis à tête fraisée et emprunte droite (démontable avec un tournevis plat). Que s’est-il passer par la suite ? A-t-il serré cette vis avec un couple capable de faire tourner une fusée Saturne 5 sur sa base ? A-t-il utilisé de la colle Cyanoacrylate pour bloquer le filetage (vous savez, cette colle servant à coller des chaussures au plafond avant que leur propriétaire cravaté n’ai eu le temps de les retirer ?). Difficile à dire mais le résultat était là : impossible de retirer cette vis. Tant pis, je la laisse ! Dans un premier temps, je n’ai pas vu ce que cela pouvait entraîner. La barre étant libre côté gauche (la vis de ce côté ayant pu être démontée), je retirerais l’ancienne capote sans problème. Je pensais que l’opération inverse devait être aussi facile. Encore une fois « que nenni ». Si pour le démontage la gravité vous aide, car le poids de la capote l’attire vers le sol, l’aidant ainsi à glisser, cette même gravité devient fort handicapante pour le remontage. En effet, il fallait essayer d’enfiler cette foutue barre dans une capote dont le passage était à peine plus gros que la dite barre, capote qui se plissait irrémédiablement, rendant la pénétration encore plus difficile, le tout en soulevant une masse importante de vinyle à hauteur du menton (c’est là que la gravité intervient). La barre aurait été retirée, il n’y aurait pas eu de réelle difficulté mais là, elle était encore sur Titine. J’eu beau mettre du lubrifiant comme pour un préservatif qui ne veut pas glisser, la barre ne rentrait pas. Je commençais à désespérer. Le MacGyver que j’étais ne pouvait baisser les bras devant cette difficulté. Je finis par adopter la méthode utilisée pour enfiler un nouvel élastique dans un slip usagé. En allant lentement, je glissais la barre centimètre par centimètre tout en tentant de supprimer les plis crées par cette insertion à sec (le lubrifiant n’avait eu aucune action positive). C’est donc après 2h00 de souffrance que la barre ressortit de l’autre côté. Pour le reste du montage rien à signaler à part un des câbles qui ne supporta pas la traction que mes faibles muscles lui imposèrent. Ce dernier fût remplacé par un câble de vélo dont j'adaptais l'embout à coup de lime. Un deuxième souci apparu quand je voulus fermer cette nouvelle capote. Malgré la chaleur encore présente, le nouveau vinyle était trop tendu pour que les crochets d’arrimage à l’avant puissent s’insérer dans leur logement et être verrouillés. L’espace d’un instant, j’ai eu peur qu’à force d’user de toute mon énergie pour gagner les quelques centimètres manquants, la nouvelle capote ne cède dans un craquement sinistre. Mais non ! C’est donc avec un grand soupir de satisfaction que je basculais les deux leviers de blocage après plus d’une demi-heure de fitness. En regardant cette nouvelle capote noire rutilante, je vis qu'un pli disgracieux s’était formé au niveau de la maudite barre citée plus haut.

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C’est là que je constatais que, non seulement elle n’était pas démontable à cause de la vis de Monsieur gougnafier, mais qu’en plus, elle était tordue, ce qui expliquait le fameux pli. Tant pis ! On reverra ce problème plus tard. Pour l’instant, j’avais d’autres chiens à fouetter (car jamais je ne fouetterai mes chats).

Revenons au carburateur.

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Mes recherches sur Internet pour voir si d’autres avaient eu des problèmes similaires me poussèrent à la conclusion suivante : seule la poubelle pouvait être une suite honorable. Tous classaient ce type de défaut comme irréparable. Il me fallait trouver un remplaçant à ce sinistre individu. Je pensais le remplacer, dans un premier temps par son petit frère, le simple corps prélevé sur le moteur précédent, mais même lui présentait des défauts similaires.

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C’est là que mes quelques neurones, utilisés exclusivement pour la fonction mémoire, se réveillèrent. Lors de l’achat de mes repose-têtes, mon brave vendeur parisien m’avait laissé entendre qu’il possédait un carburateur SOLEX 35EEISA retiré d’une de ses 304 qui roulait encore juste avant de passer sur le billard. Après avoir retrouvé les coordonnées de ce brave homme, un coup de fil m’apprit qu’il l’avait toujours et qu’il me le vendait pour une somme raisonnable. Plus d’hésitation ! En mission à Paris les prochaines semaines, je pris rendez-vous avec mon sauveur. Le jour retenu, j’arrivais plein d’espoir à la Garenne Colombe et à l’heure indiquée. Un exploit en région parisienne compte tenu des aléas techniques et permanents des transports en commun. Il ne manquait plus qu’une panne de métro pour louper le rendez-vous et passer à côté de l’objet tant convoité! Tout s’étant bien passé jusqu’à présent, je reprenais confiance en sonnant à la grille. Monsieur était là et me présenta ce fameux carburateur. A première vue, il n’était pas terrible d’aspect (le carbu... pas le monsieur). Que faire ? L’acheter quand-même au risque de se retrouver avec une autre mer… ou en chercher un autre ? Je n’avais pas affronté la foule odorante et tassée de l’underground, et les joies des trains de banlieue pour reculer à quelques centimètres de celui qui pourrait me redonner tout le plaisir de conduire ! Aller, je fais confiance à ce brave homme ! Après me l’avoir emballé dans un coffret de luxe en vinyle haute gamme (un sac en plastique de chez Auchan) et après que j'eus réglé la somme convenue, me voilà de retour à mon hôtel situé dans une autre charmante banlieue : St Denis. Là, je pris le temps de l’observer. Le carburateur avait bien l’air complet et ce qui dépassait de la crasse ne me paraissait pas en mauvais état. J’avais hâte de le monter sur Titine. Ceci fût fait dès mon retour. Compte tenu de mes expériences passées avec l’ancien qui était d’une propreté absolue, je décidais que celui-ci serait remonté tel quel, avec toute sa garniture graisseuse. Après sa fixation sur l’ensemble pipes d’admission, le raccordement des câbles et des durites, c’est le cœur battant que je tirais le starter et tentais un coup de démarreur. Le petit 1300 toussa puis se cala de suite à un régime de 3500 t/mn. Une petite poussette sur le starter et le régime se stabilisa à 2000 t/mn. Que le mot « stabilise » est merveilleux. Enfin un moteur qui tourne rond avec un régime régulier ! J’en aurai pleuré de joie. Je demeurais cependant très prudent. Il restait à faire redescendre ce ralenti à 800 ou 900 t/ mn via les réglages appropriés. Pour celà, Il falait attendre que Titine atteignisse sa température de fonctionnement pour que je puisse lui titiller la petite vis qui va bien. Le coeur battant par crainte de tout gâcher, je tournais lentement la vis du ralenti. Toujours aucun soucis pour cette opération. Petit à petit, le ralenti commença à flirter avec les 1000 puis 900 et enfin 850 t/mn. Restait à remonter le filtre à air et ses deux durites et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pour ça, mieux vaut couper le moteur et éviter que la loi de Murphy ne sévisse. Je vous ai déjà parlé de cette loi qui fait systématiquement tomber un objet à l’endroit où il fera le maximum de dégâts, alors que ce dernier aurait pu choisir des tas d’autres coins où sa chute n’aurait rien provoquée. Le puits béant de l’entrée d’air du carburateur était trop tentant pour une vis ou un écrou souhaitant prendre la poudre d’escampette! La première casse du cœur de Titine avait sûrement eu ça comme origine, mais à cette époque là, je n‘y étais pour rien.

Quel plaisir de s’arrêter à un feu et de voir l’aiguille du petit compte-tour rester tranquillement autour des 900 t/mn sans avoir besoin de jongler avec l’accélérateur! C’était décidé, même s’il était sale comme les pieds d’un clochard, je ne chercherai pas à nettoyer ce carburateur.

Bon ! Que me reste-t'il à faire pour que Titine puisse remplir sa mission importante du mois de mai? Les reposes-têtes à recouvrir de vinyle ou de cuir noir! En effet, impossible d’imaginer la coiffure de la mariée reposant sur une mousse jaunâtre et disgracieuse. J’avais bien contacté un spécialiste de la sellerie voiture mais mon ami JP me trouva une personne très douée pour faire ce genre d’habillement, rapidement et pour moins cher. Je ne fus pas déçu par son choix car le résultat s’est avéré plus qu’honorable.

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Qu’elle commençait à être belle ma Titine!

Dernier point restant et qui m’empêchait de profiter du grand coffre de la belle: le réservoir d’essence. Suite au nombreux problèmes d'encrassement du filtre à essence rencontrés lors des premières sorties (qui me valurent d'investir dans mes premiers outils logés à demeure à l'arrière de Titine), J.P démonta le réservoir d'origine très encrassé et le remplaça par celui d’une Volvo qu'il plaça dans le coffre de façon temporaire (et encombrante). Ce montage provisoire (qui comme tout provisoire a tendance à durer) se justifiait par l'attente du beurrage intérieur en résine du réservoir d’origine (après passage à l'acide pour hôter toute trace de rouille). Ce point, que je n’avais pas soulevé depuis le début car très marginal par rapport aux autres soucis, commençait à agacer sérieusement ma chère future épouse. « Où allons nous mettre les valises si on doit partir en balade avec Titine » me dit-elle pleine d’enthousiasme! Que lui répondre ? « Je vais en parler à JP » lui dis-je pour calmer le jeu ! Hélas, ce pauvre JP, même s’il avait fait plus que des miracles jusqu’à présent, se retrouvait bien dépourvu, quand le produit eut disparu. Le décapage à l’acide a été fait en 2013 mais depuis, plus rien. La société qui pouvait faire le beurrage ne pouvait plus utiliser le produit prévu, sans doute suite à la décision irréfléchie d’un quelconque rond de cuir, siégeant dans un bureau démesuré par rapport à ses fonctions et sans doute à ses capacités d’analyser la situation dans laquelle il me mettait, Titine et moi. A l’heure où j’écris ces lignes, la situation est toujours bloquée. Cela ne m’empêche pas de rouler, mais quand je passe à la pompe, ce qui est relativement fréquent vue l’autonomie, cela fait bizarre d’ouvrir le coffre pour ouvrir un bouchon d’essence style aviation et de glisser le tuyau d’où le liquide onéreux va sortir. Roulant au diesel depuis quelques années, je suis toujours surpris de voir à quelle vitesse le compteur des Euros tourne quand il s'agit de faire le plein avec du Super 98. Je vois déjà vos yeux exorbités me fusiller en criant sabotage ! Du SP98 dans une ancienne et sans aditif, mais vous aller la tuer !!! Ben non ! Je vous rappelle que le XL3S de Titine a été refait de A à Z et qu’au passage, mon fiston adoré a remplacé les sièges de soupapes pour qu’il puisse tourner au sans plomb. Ca vous en bouche un coin hein ?

Enfin arriva le beau mois de mai. La veille de cette journée magnifique que devait être notre mariage, je bichonnais Titine comme jamais, sans doûte, elle ne l'avait été. Elle n’en revenait pas la coquine et si elle avait pû ronronner de bonheur, moteur à l’arrêt, c’est sûr qu’elle l’aurait fait. Tout y passa. Les chromes, les plastiques intérieurs et extérieurs, les vitres, le tableau de bord, les pare-chocs, les jantes, les enjoliveurs de roues et enfin la belle carrosserie blanche polishée comme jamais. Même les bas de caisse noirs (sans doute pour imiter les lignes à mazout des bateaux) avaient vu de légères imperfections refaites avec un petit pinceau à maquette. La touche finale fût apportée par l’adjonction de jolis rubans roses posés en V sur le capot et accrochés à la calandre par un gros nœud de la même couleur. D’autres nœuds décorèrent les rétroviseurs et la Véronique chromée du coffre. Il fallait qu’elle soit belle notre Titine et elle l’était.

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Le soir venu, je la couvris de sa couverture pour éviter de la salir et surtout, pour que les mirons de passage évitent de laisser leurs empruntes digitales boueuses sur la carrosserie ou le pare brise. Tout se présentait bien mais en mon fond intérieur, je priais pour qu’elle ne nous fasse pas le coup de la panne ! Si en d’autre temps, celle qui était encore ma future épouse avait appréciée le batifolage parmi les grillons et les sauterelles, je crois que ce jour là, une panne m’aurait fait connaître d’autres bestioles, beaucoup plus grosses et moins sympathiques. Mes craintes s'étaient réveillées quelques jours plus tôt lors du passage au contrôle technique. La date limite de ce dernier était dépassée depuis quelques mois déjà, mais compte-tenu des aléas de fonctionnement que Titine avaient eu jusqu’à ce jour, impossible de la présenter plus tôt à cette visite médicale. Faire accepter Titine au contrôle technique aurait eu autant de chance de réussir que de faire accepter Ribéry à l'Académie française. C'est donc après avoir réglé tous les problèmes cités précédemment que je pris rendez-vous avec un contrôleur reconnu pour passer des anciennes (Je parle de voiture là). Je la présentais quelques jours avant notre mariage pour être en règle avec la maréchaussée et rouler tranquille en cette merveilleuse journée; mais le brave contrôleur me diagnostiqua trois défauts nécessitant une contre visite: un gros déséquilibre de freinage sur l'arrière, un phare qui avait tendance à prendre la poudre d’escampette dès qu’on le touchait et un niveau de liquide de frein trop bas, sans doute en relation avec le problème de freinage. J'omettais de mentionner ces défauts à ma future épouse pour éviter de l'inquiéter. Je savais qu'en roulant pépère et en adoptant le comportement requis pour une conduite sure, nous ne risquions rien. Par précaution, comme chaque fois que je sors avec la belle (je parle aussi de la voiture là !), j’avais transformé le coffre de Titine en sac de Marie Poppins ou de Joséphine Ange Gardien, selon vos propres références culturelles. Pour être clair, j'y avais placé toutes mes caisses à outils (au nombre de 3), un bidon d'huile, un bidon de liquide de refroidissement, du liquide de frein, une baladeuse électrique à LED, un multimètre, un stroboscope pour régler l'allumage, un jeu de vis platinées, une tête d'allumeur, quelques durites et tout ça, autour du réservoir provisoire qui tenait plus de la moitié du coffre (merci JP). Vous comprendrez facilement que je commençais à craindre le pire quand deux jours avant notre passage devant Monsieur le maire, ma Chère et tendre me proposa de passer notre nuit de noce à l'hôtel. "Super idée dis-je" en pensant tout bas: "mais où va t’on fourrer les valises"? Je ne pouvais sacrifier l'outillage. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de dépanner une voiture avec une valise pleine de sous-vêtements, de chemises, de trousse de maquillage et autre trousse de toilette, mais personnellement, je ne sais pas faire ? Au temps où les femmes mettaient encore des collants, on pouvait encore espérer remplacer une courroie d'accessoire en dénudant les cuisses de madame mais là…! Heureusement, nul besoin de reléguer au second plan ma panoplie du parfait petit garagiste car notre Titine avait une ressource de rangement cachée, à savoir, un bel espace juste derrière les sièges, place inutilisable pour transporter les Grimlins que sont nos petits enfants mais suffisante pour deux grosses valises.

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Dire que j'étais cent pour cent confiant en ce beau samedi de mai aurait été exagéré. Les voitures anciennes, c'est un peu comme les vieux: faut pas les bousculer. Aussi, je pris moult précautions pour ne pas contrarier Titine.

Comme la météo n'était pas vraiment sure, décision fut prise que je descende Titine à la mairie, seul et capote relevée (pour une fois). Par tradition, la mariée s’était habillée en dehors de ma vue et était descendue peu après dans un autre cabriolet, la non moins capricieuse Peugeot 307CC de son fils ainé.

Mon arrivée sur la place de la mairie interpela quelques curieux comme chaque fois que je sors mon destrier blanc. Une fois la cérémonie, passée, nous remontâmes à la maison, ma nouvelle épouse et moi, à bord de notre petit cabriolet qui tournait comme une horloge. « C’est normal qu’elle fasse autant de bruit » me dit ma dulcinée inquiète ? Elle ne devait plus se rappeler le temps où elle et sa sœur faisaient les folles à bord d’un coupé 304. « Ne t’inquiète pas » lui dis-je plein d’assurance, « elle tourne comme une horloge » ce qui, en l'occurence était vrai ce jour là. Petite séance de photo à la maison puis direction le restaurant à quelques 30 km de là. Toujours capote relevé pour ne pas décoiffer madame, Titine nous amena à destination dans le bruit caractéristique de son 1300 et de son échappement (qui aurait pu faire croire qu’il en manquait un morceau) plus quelques sifflements strident dû à l’air qui s’engouffrait avec furie dans les interstices de sa capote. Quand je dis avec furie, il faut redescendre d’un cran car à moins de 90 km/h, nous étions loin d’une tempête tropicale. Arrivés à destination, le soleil étant de retour, je me suis empressé de descendre la capote toute neuve et à mettre le cache tonneau, (manœuvre que je commençais à connaître par cœur vu que Titine dormait toujours capote relevée et roulait toujours capote baissée). C’est dans cette version cabriolet que nous fûmes pris en photo sous tous les angles. C’est vrai que nous avions fière allure dans notre mignonne petite auto!

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La nuit de Noce, Titine retrouva sa capote pour passer sa première nuit à la belle étoile. Le lendemain, après avoir glissé nos bagages derrières les sièges comme nous l’avions fait la veille, nous reprîmes la route du retour mais en passant par le chemin des écoliers, histoire de goutter aux joies de l’air frais qui vous donne bonne mine. Cependant nous nous étions équipés, moi d’une casquette pour éviter que le Dieu RA ne viennent mettre en ébullition les quelques neurones qui oeuvraient dans mon pauvre crâne et Madame, d’un foulard pour éviter de détruire trop vite, une coiffure qui avait pris pas mal de temps à notre coiffeuse (et amie) et qui avait creusé un petit trou dans notre compte en banque. Que du bonheur ! .... A suivre

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Ca y est .....il fallait bien qu'un jour Pagnol trouve un successeur digne de son talent! tu donnes ce texte a Raimu et,il en fait un classique encore meilleur que les quatre tiers :jap:

Je suis impatient de connaître la fin -heureuse?- de l'histoire.

Merci pour ce commentaire qui me motive à fournir la suite.

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Et bin sacrée histoire que celle du piston. Je m'attendais plus à un problème électrique du type bougie qui ne s'allume pas qu'à une bielle voilée.

Ce qui m'étonne c'est la rapidité avec laquelle tu as remplacé (ou un garagiste) les pièces du moteur.

Je ne suis pas spécialiste de ta voiture, mais accéder au moteur pour le remplacement de la chemise, bielle, piston n'est pas chose aisée !

 

N'hésites pas à mettre des photos du coeur de la bête :)

Merci pour ces commentaires sympathique. La réparation a été faite relativement rapidement par mon fiston (j'avais pas le temps) mais en sortant complètement le moteur (trop compliqué car peu accessible quand le moteur est sur la voiture).Par contre, il faut que je demande au gamin si il a fait des photos du bloc désossé.

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Invité §Nep856Hi

Merci beaucoup de nous faire profiter de ce récit captivant ;)

Ta prose nous emmène en balade cheveux au vents.

Vivement la suite.

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Encore, j'adore cette façon d'écrire tout en image et humour :sol: Par contre si tu peux aérer un peu les pavés ca serait encore plus agréable à lire ;)

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Merci beaucoup de nous faire profiter de ce récit captivant ;)

Ta prose nous emmène en balade cheveux au vents.

Vivement la suite.

Merci pour tes remarques. La suite va venir!

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Encore, j'adore cette façon d'écrire tout en image et humour :sol: Par contre si tu peux aérer un peu les pavés ca serait encore plus agréable à lire ;)

Ok! Je vais tacher de faire plus clair en faisant des paragraphes plus courts. A bientôt pour la suite

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Bon! je sens qu'il y en a qui attendent la suite. C'est ce que je vous propose...

A la suite de ce week-end merveilleux qui restera gravé dans nos souvenirs (et je pense, dans ceux de nos invités), Titine resta quelques temps sous sa couverture jusqu’à ce que je décide d'intervenir sur ses freins arrières. Rappelez-vous, la contre visite obligatoire du contrôle technique! Après avoir démonté la roue et le tambour incriminés, un bref regard me fait comprendre qu’il n’y a pas que la carrosserie qui présente cette couleur un peu rouge, signe que la sournoise rouille est en train de grignoter tout métal qui se trouve à sa portée. Il faut dire que les temps d’immobilisation de Titine n’ont rien arrangé de ce côté-là. Tout le monde le sait : une voiture qui ne roule pas se dégrade par la corrosion. Et là, la sale bête a déjà bien commencé! Un rapide nettoyage me fait espérer des dégâts non réversibles. J'envisage donc une remise en état du cylindre récepteur. Aucune trace de liquide! Bonne chose car cela signifierait qu(il n’y a pas de fuite de ce côté là. Ben alors? « D’où vient donc le niveau bas dans le réservoir ? » Mystère ! Je verrai ça plus tard! Maintenant, comment vérifier si les mâchoires bougent quand j'appuie sur la pédale de frein ? J’ai beau être un extraterrestre, je n’ai pas les jambes de l'inspecteur Gadget qui me permettraient d'appuyer sur la pédale tout en regardant ce qui se passe au niveau des freins arrière. Surtout s'il s'agit de la roue droite ! Une fois de plus, quelques neurones se mettent en branle dans mon pauvre cerveau et me suggèrent d’utiliser mon appareil photo en mode vidéo. J’installe donc mon appareil reflex sur un trépied en face de la zone d’observation, le mets en mode vidéo, appuie sur le petit bouton qui va bien pour démarrer la séquence, puis monte dans la voiture et actionne trois ou quatre fois la pédale de frein. Il ne me reste plus qu’à visualiser le petit court métrage que je viens de faire (celui là ne passera pas au festival de Canne!). C’est beau la technique et dans ce cas là, ça fonctionne! Youpi… ! Le défaut me saute aux yeux comme un Pitt Bull sur une petite vieille (le coup du morpion a déjà été utilisé plus haut). Une seule des deux mâchoires travaille (encore une gréviste). Déduction: Le cylindre récepteur ne fonctionne qu’à moitié, l’autre moitié étant sans doute complètement grippée.

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Reste plus qu’à le remplacer car côté organe de sécurité, je ne répare pas, je change. A vrai dire, il faut que je remplace aussi celui de l’autre roue car pas question de laisser un vieux travailler avec un jeune (il faut éviter le conflit des générations). C’est donc muni de la carte grise que je fonce acheter les pièces chez un revendeur que je connais bien et dont le magasin se trouve à une vingtaine de kilomètres (pas chez JP cette fois). La loi de Murphy frappa encore une fois car arrivée à la maison, malgré toutes les références et les catalogues de ce brave revendeur, les pièces s'avèrent n'être pas les bonnes. Shitt ! Comme dirait nos amis d’outre manche! Une seule solution : démonter l’ancien pour amener le modèle au magasin. Quand on s’embarque dans un tel démontage, des tonnes de galères peuvent vous tomber sur le paletot. La plus probable, c’est encore la rouille qui vient vous mettre des bâtons dans les roues en vous faisant forcer comme un malade sur un écrou, de préférence peu accessible. Dans ce cas là, trois possibilités s'offrent à vous:

- La première, c’est l’écrou qui lâche d’un seul coup, vous fracassant les phalanges contre le premier obstacle venu.

- La deuxième, la clef mal adaptée qui, non comptant d’arrondir la tête de l’écrou le rendant indémontable par des moyens conventionnels, viendra à lâcher d’un seul coup vous ramenant à la première possibilité.

- La troisième, enfin, est l’utilisation de la bonne clef, de marque de préférence, que l’on utilise après avoir aspergé les écrous d’un puissant dégrippant. Tenant à mes phalanges, je choisis la troisième solution.

Après environ deux heures de mécanique intensive, les freins arrière de Titine retrouvèrent un aspect plus conventionnel. Reste à faire la purge du circuit d. La aussi, impossible d’être au niveau des purges pour serrer ou desserrer la petite vis tout en étant au niveau de la pédale de frein pour pomper comme un Shadok. J’ai donc fait appel à un ami Shadok de passage et je pu faire la purge comme correctement. La partie freins est donc ad hoc.

Pour le phare, un petit coup de lime sur le cran en plastique usée qui sert à clipser l’optique et le tour est joué, (à condition de ne pas trop le toucher)

Je repris donc rendez-vous avec l'homme du Contrôle Technique. L’examen se passa sans problème et cette fois, je pu repartir avec le papier m’autorisation à rouler librement à bord de Titine pendant deux ans. Ah oui ! je ne vous ai pas dit:: Titine n’a pas une carte grise de collection mais une carte grise normale ce qui implique des contrôles plus rapprochés.

Je profitais donc de cette liberté pour rouler dès que le soleil pointait son nez. Il faut dire que ce début d’été 2015 était particulièrement propice pour des balades au grand air. Un petit coup d’œil sous le capot de temps en temps et… « Mince ! Le niveau de liquide de frein est de nouveau au plus bas ». Quelle poisse. Un petit remplissage et on repart pour des sorties avec les copains du club. Retour sous le capot après une balade de 150km et… « Re mince ! » Toujours un niveau bas du fameux liquide. J’ai bien une réserve dans le coffre mais quand-même ! La laisser sur la route m'hérisse le poil et titille mon sens de l'écologie. C’est là que je me suis rappelé ce que m’avait dit mon fiston. Il faudra remplacer le liquide de frein parce que le récepteur d’embrayage risque de lâcher. Ce qu'il faut savoir, c'est que sur cette voiture, la commande de l’embrayage est hydraulique et que l’huile nécessaire est piquée sur le même réservoir que les freins. La chose sympa, c’est que, vu où sont placés les départs de chacun des circuits, vous vous apercevez que vous n’aurez bientôt plus de frein quand les pignons de votre boîte de vitesse commencent à hurler à la mort à chaque changement de rapport, conséquence de la perte de votre commande d'embrayage. Bon ! Je n’en suis pas encore là puisque le niveau de liquide est juste au dessus du petit trou du départ d’embrayage. Cependant, il me faut vérifier si la fuite ne vient pas de ce dernier. Et ben oui ! L’huile sournoise, après avoir quittée sans autorisation le récepteur, se planquait dans le manchon caoutchouc par ou passe la tige de commande de l’embrayage, puis descendait à l’abri des regards le long du moteur, dégueulassant au passage ce beau bloc qui était si propre quand j’avais récupéré Titine après la première grosse panne. Il faut donc remplacer ce récepteur!

Au début de cette histoire, je vous ais dit que les pièces de rechange étaient difficiles à trouver. Et bien là, j’en avais la confirmation. Comme quoi, je ne dis pas que des con…ies. Après être allé chez mon revendeur de pièces détachées préféré (celui qui m’avait vendu les pièces pour les freins), avoir fouillé toute la toile dont le célèbre vendeur ayant un nom commençant par O et fini par scaro.com, et avoir tenter ma chance auprès de mon sauveur JP, rien à faire! Certes, il y en a plein des récepteurs! J’en ai trouvé pour des 404, des 204 des 304 berlines et pour d’autres voitures plus modernes, mais pas pour Titine. Mais qu’a-t-elle donc de spéciale cette voiture pour que toutes les pièces soient différentes de celle que l’on trouve facilement ? Aurai-je acheté la loi de Murphy personnalisée ? D’ailleurs, la loi de Murphy a aussi un autre nom plus populaire: la loi de l’emmerdement maximum. Et là, je touchais du doigt toute la magnificence de cette loi. Cependant, il faut faire quelque chose. Je me résous donc à démonter l’engin pour voir si une remise en état ne peut être envisagée.

Boudiou ! Que l’accessibilité de ce dernier n’est pas évidente! Je commence par démonter le filtre à air puis le support moteur en ayant pris la précaution de mettre un cri sous le carter (des fois que le dit moteur veuille rejoindre brutalement le plancher des vaches). Toujours pas d’accès aux vis de fixation. Bon, je démonte les durites d’eau en prenant soin de faire baisser le niveau pour éviter d’asperger ce pauvre moteur. Toujours pas d’accès. Aller, dernier point bloquant, le carter du calorstat fixé par trois boulons ! Ah shit ! Malgré le nombre de clefs en tout genre que j’ai dans mes caisses, (nombre qui aurait rendu jaloux le concessionnaire du Lion), aucune ne me permet d’atteindre le dernier boulon. C’est encore un de mes petits neurone restant dans un coin obscure de ce qui me sert de cerveau qui m’interpelle en douce : Eh ! Tu te rappelles avoir acheté une petite boite avec un petit cliquet et plein d’embouts ? Mais bon sang ! Mais c’est bien sûr, comme l’aurait dit un commissaire célèbre ! En effet, dans cette énième boîte à outils se trouve l’objet miracle. Grace à ce dernier, je peux démonter le carter du calorstat me permettant du même coup, d’accéder à d’autres écrous dont le retrait me permet de toucher enfin, aux boulons de fixation du récepteur d’embrayage. Ne nous plaignons pas. Sur les voitures modernes, il aurait fallu tomber les sièges, le tableau de bord et le pare choc arrière pour arriver au même résultat. Pas étonnant que les réparations soient si chères ! Vingt Euros de pièces, deux mille de main d’œuvre. Bon ! Revenons à mon récepteur. Une fois retirer et dans mes mains, je constate en effet qu’il est plein d’huile.

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Ca, c’est un fait! Mais il y a aussi le piston qui se bloque au trois quart de sa course. C’est sans doute suffisant pour passer les vitesses mais impossible de sortir ce maudit piston de son logement. Mac Gyver frappa encore une fois. En reconnectant provisoirement le récepteur complet au circuit d’huile et en pompant sur la pédale d’embrayage, je finis par faire ressortir le piston petit à petit. J’y vais avec précaution pour éviter de voir ce dernier se transformer en projectile et finir dans les tréfonds du moteur, de préférence dans un lieu sombre et glauque où il serait difficile de le repérer. L’opération réussit pleinement. J’ai maintenant dans les mains, tous les composants de l’objet introuvable, c’est-à-dire: le bloc du récepteur, un piston avec son joint torique, un manchon extérieur servant aussi de cache poussière, une tige de commande et un ressort de rappel.

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Un œil à l’intérieur du bloc me fait comprendre rapidement la cause de la fuite. L’oxydation avait quelque peut attaqué cette surface qui aurait dû être plus lisse que les fesses d’un nouveau né.

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Un petit coup de papier de verre 600 et la surface redevient acceptable (j’ai pas dit parfaite, et vous verrez que ça a son importance). Reste à remonter tout ça avec un peu de … ? Huile ou graisse ? Un coup d’oeil chez monsieur Internet pour voir, et… surprise : « surtout ne pas graisser avec le liquide de frein mais avec une graisse spéciale ! » Re re shit ! Ou vais-je trouver rapidement cet ingrédient ? Je me retourne naturellement vers mon ami JP. « Ah oui ! » me dit-il confiant, « j’en ai commandé et reçu il y a peu de temps ! ». Tous ceux qui auraient pu être là, auraient vu un large sourire se dessiner sur mon visage. Ah, ce brave JP quelle ressource ! Aussitôt dit, aussitôt fait, le voilà parti dans une recherche effrénée, laissant tomber le travail en cours. « Elle doit être par là me dit-il » plein d’assurance ! Que nenni. « Ah bon, elle doit être dans mes derniers arrivages ! » Que nenni pour la deuxième fois. « Sur cette étagère ? ». Toujours rien. « Laisse tomber JP! Perd pas ton temps ! ». Rien à faire, le brave garçon se met en quatre pour me trouver ce petit tube de couleur. Jaune... ou blanc se dit-il? Au bout d’une demi-heure de recherche qui tient plus à celle du chien d’avalanche cherchant sur deux hectares un moribond enfoui sous deux mètres de neige, l’objet reste introuvable. Pauvre JP ! Il faut dire que, pour ceux qui connaissent l’atelier de JP, chercher un petit tube de pommade dans ce bric à brac revient à chercher une aiguille dans toutes les meules de foins de France et de Navarre. Pour beaucoup, ce n’est pas un atelier mais la caserne d’Alli Baba. « Essayez chez le vendeur de moto, je sais qu’il en a eu » me dit-il avec une petite lueur d’espoir. Me voilà parti comme une flèche chez le dit vendeur. « Nous en recevons de temps en temps » me dit le brave homme « mais nous n’en avons plus pour l’instant.! Il faut les commander par grosses quantités ». Bouhhh ! Quelle poisse. Dernier recours, et là sans conviction, mon concessionnaire du Lion qui se trouve être sur la route du retour. Il est déjà presque 19h00 et la fermeture est proche. J’arrive juste avant la dite fermeture. « Nous n’avons pas ça en magasin et notre chef d’atelier vient de partir ». La poisse me poursuit comme mon ombre. De retour à la maison, je me précipite sur mon ordinateur pour supplier Monsieur Internet de venir à mon secours, même si cela me prendra quelques jours. Euréka ! Je trouve l’objet de tous mes espoirs chez un revendeur de lot qui en a encore quelques un en stock. Je passe donc commande. reste plus qu'a attendre patiemment la livraison.

Le petit tube arriva quelques jours plus tard et je pus remonter les pièces et le récepteur sur Titine. Je pensais naïvement que la purge de ce circuit eut été un jeu d’enfant. Etant seul, il me faut trouver un moyen pour pomper et maintenir la pédale d’embrayage enfoncée pendant que je resserrerai la vis de purge. Tout mon génie entre une fois de plus en action. Grâce à une planche que je bloque entre le siège et la pédale, j'effectue cette manœuvre indispensable. En réglant la course du siège, j’obtiens juste la longueur souhaitée. Côté hydraulique, un petit tuyau partant de la purge, essaye tant bien que mal de rejoindre un bocal placé à même le sol. Ce dernier est rempli avec un peu d’huile de frein. Trop facile! Me dis-je au vu de toutes les manips que j’avais faites jusqu’à présent. C’est là que je m’aperçois, au bout d’une demi-heure et d’un demi litre d’huile perdu, que cette manip n’est pas la bonne. Je réussis à évacuer toute la vieille huile qui ressemble plus à du Coca Cola daubé qu’à celle, transparente et exempte de toute impureté, issue du bidon. Une fois la vis de purge fermée, la pression sur la pédale reste toujours mole. Un petit essai de passage de vitesse, moteur tournant, me fait vite comprendre qu’aucune d'entre elles ne souhaite passer dans ces conditions. Que faire ? J’essaye de visualiser ce qui se passe. « L’air, qui est plus léger que l’huile, n’a aucune chance de vouloir se diriger vers le bas dans le petit pot, et l’huile, contenu dans ce même pot, de se diriger vers le haut ». Maître Yoda aurait dit : Si l’huile à toi ne peut venir, l’huile par chemin plus évident te sera conduit! Traduction : « T’as qu’à faire descendre l’huile en mettant le bocal en haut, banane ! ». Bon ! On peut pas être au top de sa forme en permanence. J’accroche donc le bocal au crochet du capot levé et relie ce dernier à la vis de purge. D’entrée je vois que cette solution n’est pas la bonne non plus. Je remplace donc le bocal par un entonnoir avec une adaptation de diamètre à sa sortie (la sortie de l’entonnoir était trop grande par rapport au tuyau). Bon ! C’est un peu mieux car après avoir rempli l’entonnoir d’huile, des bulles d’air commencent à remonter le long du tuyau transparent. Mais certaines de mes connaissances en physique m’avaient échappé et notamment que la différence entre de l’huile, de l’eau et de l’air, c’est la densité. L’huile très visqueuse (et non vicieuse comme quand je parlais de la fuite) a du mal à descendre dans un tuyau de si faible diamètre. Qu’à cela ne tienne. Je prends un tuyau plus gros et c’est côté purge que je fais une restriction pour que mon montage s’adapte parfaitement sur celle-ci. Ah ! Enfin ! Je vois l’huile descendre et les bulles remonter. C’est après avoir galéré encore une bonne demi-heure que l’embrayage commença à répondre correctement. Quand, moteur tournant, je pus passer la marche arrière,(la plus capricieuse et la moins synchronisée des vitesses) je me sentis soulagé et heureux. Un petit tour du quartier me permit de voir que tout allait bien. J’en ai bavé, mais ma réparation tient, c’est l’essentiel. A suivre ....

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Bon! Inutile de vous faire languir plus longtemps, je poste la suite (mais pas encore la fin de mes "mé"aventures). 3... 2... 1... c'est parti!

 

 

 

Je pouvais donc participer à toutes les manifestations futures et notamment, à la caravane du tour de l’Ain 2015. C’est pour cette occasion que je dérogeais à la règle que je m’étais fixée à savoir, laisser Titine dans la même configuration qu’elle était lors de son premier achat. Afin de la rendre plus festive, je l’ai équipée d’un klaxon multi tons sur l’air de la Cucaracha tout en laissant son Klaxon beuglant mais peu audible d’origine. Il a fallu jouer d’astuce pour placer les 5 cornes et le compresseur de cet engin. Même si à l’époque, les moteurs étaient encore visibles, capot ouvert, et qu’il existait quelques espaces dégagés autours, la place était quand même comptée. C’est donc en plaçant deux cornes dans le phare gauche, trois cornes sur l’intérieur de la jupe avant, le compresseur sous la fixation centrale du capot et le relais sur la vis de fixation du beuglant, que je finis par tout placer sans que cela se voit trop de l’extérieur (Il faut conserver l’esthétique de cette mamie, et ça, j'y tiens)

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Cette prouesse technique est le fruit d'une l’expérience acquise au fil des glutes intégrées dans mes premières voitures. Un interrupteur du même modèle que ceux équipant le tableau de bord, et placé dans un espace libre, a été installé pour basculer d’un Klaxon à l’autre. La cucaracha ne colle pas avec un coup de Klaxon de sécurité (surtout devant la maréchaussée).

Ce tour de l’Ain fût la première sortie que je fis avec mon épouse adorée à bord de Titine. Nous nous étions inscrits à deux étapes dont le prologue dans Bourg en Bresse.

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Ce furent deux très belles journées et Titine, malgré une vitesse qu’elle n’aimait pas trop (à savoir, une allure qui nécessite des passages fréquents de troisième en quatrième et vis versa), se comporta comme une grande. Evidemment, sa capote est restée pliée les deux jours et nous avons eu beaucoup de plaisir à rouler, casquette et foulard au vent. Ma chère et tendre commençait à reprendre confiance dans notre destrier. Aussi, elle décida de participer à toutes les autres sorties de la saison, sauf à celle d’Artemare car la météo annonçait de la pluie.

Moi aussi je ne suis pas très rassuré de faire cette balade ce matin là, mais la projection que j'ai faite à partir du déplacements des nuages vu sur Météosat me rassure un peu. C’est donc capote baissée, équipé d’une casquette et d’une veste polaire que je me rends au rendez-vous. Je suis le seul à avoir un cabriolet décapoté. Je devine leurs pensées négatives: "ça va être marrant quand on va se chopper la pluie". Bien fait pour eux ! A part du brouillard, point de pluie. C’est même sous un beau soleil de fin d'été que nous passons la journée.

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La pluie ? Elle arriva quand même le soir alors que je venais juste de remettre la couverture nocturne de Titine. Les Dieux étaient avec moi pour une fois.

Mise à part les sorties en groupe, ma dulcinée et moi avons profité un max de notre petit cabriolet. Pour ce, nous avons fait quelques belles balades dans la région et même deux sorties restaurant. Le pied quoi...!

Dimanche 4 octobre: Encore une belle sortie en voitures anciennes. Le club de voiture « La Pipe SANCLAUDIENNE » a rejoint notre modeste petit groupe avec pas moins de 25 voitures (ils sont presque 50 d’habitude).

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Après un apéro amical dans notre fief, nous nous dirigeons en convoi vers le Cerdon pour déjeuner au restaurant (nous remplissons le parking à la grande joie des autres clients du resto et des quelques aficionados qui font une halte photo).

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L’après-midi, après un bon repas agrémenté d'une spécialité locale (viande flambée sur potence), redescente vers le village de JUJURIEUX pour une visite du musée de la dernière usine de soierie. Tout va bien quand soudain, Titine se manifeste pour me rappeler que rien n'est jamais gagné. La voilà qui se met à chauffer dans la descente. D'habitude, l'aiguille de température d'eau monte jusqu'à la zone à faire peur puis redescend rapidement. Mais là elle vient taquiner la zone rouge puis sans s'arrêter, la franchit allègrement. Oups! Que faire! Stopper immédiatement au mépris du code de la route ou chercher (et trouver) un refuge? Plus le temps de tergiverser! C'est sous le regard inquiet et un peu réprobateur de ma moitié que je me gare à la va vite sur le bas côté gauche de la route, entouré par un beau nuage blanc. Et hop! Une 304 modèle 73 transformée en fumerolle digne des plus beaux volcans… De la vapeur sort par tous les trous, même par l’arrière. Madré dé Dios ! La tuile... Après ouverture du capot, le constat est sans appel … De l’eau partout sur le moteur, dans son compartiment et sur la route mais plus rien dans le radiateur. Heureusement, un brave couple qui fait partie de nos amis jurassiens, à bord d’une Alpine A310, s’arrête derrière nous et de gentils chasseurs (je ne pense jamais ça d’eux mais étant dans le caca, je fais une exception pour ceux-là…) nous offrent un bidon de liquide de refroidissement extrait d'un de leur 4X4. Je remplis le circuit, un petit coup de démarreur et ….. Rien de particulier. Pas de bruit suspect, pas de geyser, rien... De plus, aucune fuite apparente! Qu’est-ce qui est passé par la tête (ou plutôt le moteur) de Titine ? Un caprice de vieille sans doute? ou un rôt coincé peut-être! Entre temps, notre ami Thierry nous a rejoints à bord de sa Porsche 924 avec 20 litres d’eau (toujours optimiste celui-là).

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Un petit complément dans le radiateur, on fourre tout les bidons dans le coffre déjà bien rempli de la Peugeot et hop… on repart. Un œil attentif, mais pas rassuré, sur la température d’eau m’indique que tout va bien. Plus de zone rouge ni de montée dangereuse ou anormale de cette foutue aiguille. En première analyse, j'envisage un problème d’électro-embrayage ou de calorstat. A vérifier à la première occasion. Pourvu que le joint de culasse n’est pas lâché ?

Bon! après cet incident, nous avons pu rejoindre les autres et visiter le musée de JUJURIEUX avec le deuxième groupe.

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Pour mettre un terme à cette visite très intéressante, la traditionnelle photo de famille, un au-revoir à nos amis de la Pipe, et direction l’Auberge de Varembon où nous avions prévu de boire un coup entre membre du club. Je pensais: c'est tout ce qu'il faut pour clore en beauté cette journée. Arrivé sur place, un coup de fil nous apprend que notre collègue, qui s'était déguisé en abbé pour le repas, est resté en rade au bord de la route avec sa Traction noire (une 11CV). Encore un projet qui tombe à l'eau! Quelle poisse!

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Comme je suis le seul à avoir des outils plein le coffre (on sait jamais), je décide de revenir en arrière pour jouer à l’assistance, non sans avoir au préalable, déposer ma dulcinée à la maison (elle avait eu sa dose de mécanique). Après quelques kilomètres, j'aperçois la traction plantée au bord de la route, heureusement dans un coin dégagé. Un rapide diagnostique et le constat est, là aussi, sans appel… pompe à essence HS. Heureusement, un autre collègue qui a lui aussi une traction (un break bicolore plus rare), prend l’initiative, après être retourné chez lui, de démonter sa pompe à essence et de la confier à notre cher Président qui nous la ramenera.

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En attendant la fameuse pièce, je sors tous mes outils, mon label de garanti (rien à voir avec ceux du plombier de la chanson de Pierre Perret) et on entreprend de démonter cette foutue pompe. Une fois retirée, plus de doute, elle a un souci mécanique (sans doute un axe cassé à l’intérieur). La nuit commence à tomber lorsque la pompe de rechange arrive à destination. A première vue, c’est la même mais à bien y regarder, l'arrivée et le départ sont inversés sur ce modèle. Qu’à cela ne tienne, on tire un tantinet sur les durites et, après un amorçage assez long (Thierry à même essayé le bouche à bouche avec la durite d’arrivée… beurk !), le gros moteur redémarre avec le bruit caractéristique des voitures de l’époque. Oufff...!

Mon sens du devoir m'interdisant de laisser notre collègue rentrer seul chez lui (à 20km), je me propose, en tant qu’assistance technique, de l’accompagner jusque dans son garage. Il fait nuit et je n’ai pas le temps de recapoter. C’est donc capote rentrée, chauffage à fond et bien orienté sur les mains, que j’accompagne l'abée jusqu’à Ste JULIE. Après un au-revoir rapide, me voilà reparti pour rentrer à la maison. Par expérience, rouler en cabriolet la nuit par 10°C perd beaucoup de son charme mais quand on aime ... ! Quelle journée … C'est aussi ça, le charme des vieilles voitures. J’adore …. A suivre…

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Invité §pep550CM

A force de te lire;mes escapades à bord de ma bêtement fiable Mécane 2 CC vont me paraître d'un ennui mortel.La grosse différence avec toi c'est que mon épouse ne consent monter dans un cabriolet qu'au dessus de 25° et encore,avec les vitres relevées!La dite vitre que je dois impérativement descendre de son coté a chaque fois sous peine de la voir un jour pulvérisée par le "claquage" de porte seulement digne de son Peugeot Partner.

Encore merci pour ton "roman photos" qui nous promet de devenir un feuilleton.

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Allez! inutile de vous faire languir encore. Voici la suite

Nous voici de retour en ce beau début d’automne. Titine à toujours son problème de récepteur d’embrayage qui fuit.

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Je me voyais déjà, démontant de nouveau l’engin pour un polissage de la surface intérieure et un remplacement des joints. Mais là, coup de chance ! Alors que je m’ennuie à mourir en écoutant d’une oreille distraite, une présentation sur la stratégie d’entreprise d’une grosse société, thème aussi soporifique qu’un mauvais épisode de Derrick, je plonge mes yeux torves de poisson pas frais sur le micro qui est devant moi (c’est un peu le regard que j’ai quand je lutte contre les lois de la gravité qui tentent de faire tomber mes paupières du haut sur celles du bas). L’idée me vint, allez savoir pourquoi, de taper « Récepteur d’embrayage 304S » sur Google. Oups… Miracle !... Je tombe pile sur « LE » récepteur qui va bien en vente sur eBay à l’état neuf. Ma carte bancaire étant à porté de main, je m’empresse discrètement de passer commande. Pas question de louper cet achat car l’occasion ne se représenterait peut-être pas. Quelques jours, plus tard, je reçois le colis à mon domicile et, après un déballage rapide, je jette un regard anxieux pour voir si l’objet est bien le bon. Pas de soucis ! Ma bonne étoile est toujours avec moi. Reste à trouver l’instant propice pour faire le remplacement. C’est un incident sur mon autre voiture qui m’en procura l’occasion la semaine suivante : le remplacement du mécanisme de lève vitre de ma C5. La matinée prévue pour le remplacement du mécanisme se termine donc par le remplacement du récepteur d’embrayage de Titine (quand on a les mains dans le cambouis, autant aller jusqu’au bout). Ce fût fait en deux temps trois mouvements vue que j’avais acquis une certaine expérience. Pas besoin de revue technique ni d’un quelconque document. Tout dans la tête le Nanar. Même la purge du circuit a été expédiée en moins de temps qu’il faut pour le dire. Ah ! Quand on est bon, on est bon…

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Juste un petit coup de marche avant et marche arrière pour vérifier que les vitesses passent bien et hop, voilà Titine prête à reprendre la route. Va-t-il y avoir d’autres galères ? Sûrement, sinon, où est le charme de la vieille mécanique….

Nous voici début novembre 2015 et ce week-end du 8 et 9 semble très prometteur. En premier lieu, le samedi, pour fêter l’anniversaire de ma chère et tendre épouse, nous décidons de nous faire un bon restaurant. La question cruciale est : faut-il prendre Titine ou la Citroën ? Etonnamment, l’idée de prendre Titine ne me fait pas frémir de plaisir comme à l’accoutumé. Est-ce-ce prémonitoire ? Nous restons donc sur l’option Citroën. Titine devant rejoindre des consœurs au salon Epoqu’Auto à Lyon le dimanche, pas de grosse frustration à craindre. C’est en rentrant du restaurant que je décide de faire le plein d’essence de mon petit cabriolet pour être sûr de ne pas me retrouver en rade le lendemain. Un petit coup de starter, quelques pompages avec la pédale d’accélérateur, un tour de clef et hop : le petit quatre cylindres se met à ronronner de plaisir. Petite marche arrière pour sortir de chez moi puis première et seconde en repoussant le starter. Arrivé au stop au bout de ma rue, le ralenti me semble un peu haut mais pas de panique, tout tourne rond. C’est en voulant ralentir dans la traversée du hameau que mes sens en éveil me signalent que quelque chose est en train de clocher ! Au lieu de ralentir, voilà que Titine se met à accélérer. Ah non ! Pas la veille d’une sortie quand même… Bon ! On verra ça à la station d’essence. Arrivé à la pompe, ouverture du capot d’où se dégageune légère fumée. Le moteur tourne bien mais trop vite. Un déplacement de la gaine du câble d’accélérateur fait retomber le ralenti à un régime normal. Ouf… Ce n’est apparemment que ça. Sans doute le mauvais positionnement de cette gaine devait apporter une contrainte, empêchant le câble de manœuvrer correctement. Quand à la fumée, je mets ça sur le compte de quelques gouttes d’huile tombées sur l’échappement lors du dernier complément fait la veille. Le retour à la maison se fait sans problème. Le lendemain, rendez-vous avec les autres collègues à 9h30 pour un départ en groupe à 10h00. Devant retirer quelques billets au distributeur et chercher du pain pour le reste de la famille, je pars avec Titine un peu plus tôt. Zut ! Voilà que le coup de l’accélérateur recommence ! Un petit mouvement de va et vient avec la commande du Starter et le ralenti retombe à un régime correct. « Euréka ! J’ai trouvé » comme dirait un grand philosophe Grec dont je ne me souviens plus du nom, ce dont je me fous complètement. C’est la gaine du câble de starter qui a due être mal replacée lors du remplacement du récepteur. On verra donc ça plus tard. Titine tournant bien une fois le starter repoussé correctement, rien à craindre pour cette belle journée. M’étant arrêté pour prendre du pain, je regarde la belle stationnée juste en face de la boulangerie avec des yeux plein d’admiration. Qu’elle est belle avec sa belle robe blanche et… Tiens ! Qu’est-ce que c’est que cette tache humide sous le moteur ? Il ne me semble pas qu’elle était là quand je me suis garé ! Mon cœur commence à s’emballer. Bon inutile de s’affoler ! Cette tache était peut-être là avant que j’arrive ! Je sors donc mon regard 343 bis, celui qui ne me permet pas de faire tomber les minettes mais qui me permet d’affiner ma vision de loin et là, stupeur ! Je vois clairement des gouttes tomber sournoisement de Titine. Celle-ci n’étant pas équipée de la climatisation (on se demande bien à quoi elle pourrait servir), le problème ne peut venir que d’une perte d’un des liquides vitaux. Shit comme diraient nos amis anglo-saxon ! Une petite panique commence à pointer son nez. Pris entre le « qu’est-ce qu’il vous faut ? » de la boulangère et une agitation neuronale digne d’un ordinateur Crays (pour ceux qui connaissent les gros ordinateurs), impossible de sortir un début de cause à cet écoulement que j’envisage déjà comme dramatique. Ma journée allait-elle être compromise ? Après avoir fait mon choix à la boulangerie et régler mon dû, je traverse la route, bien décidé à tirer les choses au clair (rien à voir avec les attributs d’un assistant notaire). Un coup d’œil rapide sous Titine me renseigne immédiatement sur la nature du fluide dégoulinant : du liquide de refroidissement. Ouf ! Allais-je dire. Ce n’est pas de l’huile. Mon anxiété tombe d’un cran. Capot ouvert, je me mets à scruter tous les recoins pour trouver celui par où ce foutu liquide pourrait bien sortir. C’est là que mon collègue Thierry, l’homme à la Porche 924 devenu l’homme à la 205GTI, le même qui m’avait apporté de l’eau lorsque Titine s’était transformée en fumigène (voir quelques pages plus haut), s’arrête près de moi pour connaître la raison de ce relevage de capot. « J’ai une fuite » lui dis-je plein de perplexité. « Tu veux de l’eau » me dit-il avec un air malicieux. Se moquerait-il le bougre ? « Non » lui répondis-je avec le sourire jaune d’un hépatique alcoolique. « J’en ai plein le coffre pour une fois ! ». Là-dessus, il se met à scruter le moteur avec moi et pointe le doigt vers cette foutue fuite. « C’est la durite de réchauffage du carburateur qui pisse ! ». C’est pourtant vrai. Un passage expert du doigt sous cette durite confirme le diagnostique. « Bon ! J’y vais » me dit-il ! « Tu nous rejoins au point de rendez-vous ? ». Cruel dilemme. Un regard bref sur ma montre suivi d’une agitation neuronale intensive me permettent de faire une estimation sur les probabilités de rejoindre le groupe après être retourné à la maison, avoir déposé le pain et réparé la fuite. Deux chiffres résument la situation : 6 km et 15 minutes ! Oups ! Il va falloir faire vite. Un peu de liquide dans le radiateur histoire de compenser la fuite sur le trajet et nous voilà en route. Tout en roulant, je monte mon scénario. Il faut éviter de trop faire chauffer Titine car il faudra ouvrir le radiateur à chaud (pas le temps de laisser retomber la température), couper la durite sans se brûler, rebrancher le tout sans faire tomber le collier de serrage et refaire le plein de liquide. Arrivé à la maison, je saute de la voiture, ouvre le capot et le radiateur (seul un petit pschitt se fait entendre), puis coure poser le pain, reviens à la voiture en vitesse pour ouvrir le coffre et récupérer le bidon de liquide, un tournevis et la cisaille à ferraille (très pratique pour couper une durite). Puis je débranche la durite en laissant couler le liquide relativement chaud, aiii, ça brûle! Pas le temps de mettre une cuvette dessous, le liquide coule sur le gravier de l'entrée (halte à la pollution!), je coupe la durite en amont de ce qui me semble être la zone abîmée, rebranche cette dernière en cafouillant avec le collier de serrage, puis remets de l’eau dans le radiateur. Temps passé : 4 minutes ! Mieux qu’à Fort Boyard ! Heureusement que le coffre de Titine rendrait jaloux le rayon outillage de chez Castorama. Après la fermeture du capot, je remets le moteur en marche et redescends rejoindre le groupe. Pari tenu. J’ai même pu prendre un café chez notre ami restaurateur. C’est en sirotant ce nectar que l’on me fait la proposition d’emmener notre collègue Obélix dont l’Alpha est en exposition au salon. « Pas de problème » dis-je plein d’espoir ! « J’aurai au moins de l’aide en cas de panne ! ». C’était juste un trait d’humour car je n’avais nullement l’intention de tomber en panne. Un petit coup d’œil sous le capot avant de partir me permets de vérifier que tout est rentré dans l’ordre. Bien que notre collègue ait quelques difficultés à rentrer dans Titine (vue sa corpulence), à attacher sa ceinture (tâche qu’il abandonna à regret après pas mal de contorsions), à se retrouver dans l’impossibilité de rouvrir la porte une fois à l’intérieur (encore un problème à résoudre), tout alla pour le mieux par la suite. C’est donc en tête du cortège que Titine se dirige vers le salon situé à 60km de là. Pour certains, il vallait mieux que nous soyons devant vu la probabilité forte que nous tombions en panne (sur quoi se basent-t-elles ses mauvaises langues?). Autre raison: le risque de nous semer en route en allant trop vite (pfffff). Les gens sont mesquins quand-même. Cependant, le dépannage rondement mené nous a permis de passer le reste de la journée sans histoire. Et toc !!! Pour les mauvaises langues.

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A l'entrée du salon, je prends contact avec les membres d'un club de 204/304. Ils avaient mis en exposition la soeur de Ttine.

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Quand je dis sa soeur, c'est vite dit. Disons une version de luxe de Titine directement sortie d'un salon de toilettage. Sans doute un modèle d'exposition qui ne devait pas prendre souvent la route vu son état générale. Pas une trace de terre ni d'insectes et pas une égratignure. J'ai essayé de laver et briquer Titine de la sorte pour notre mariage mais je ne suis jamais arrivé à un tel résultat. Mais après tout je m'en fou. J'ai sans doûte eu plus de plaisirs et d'aventures avec mon petit tas de ferraille blanc que le propriétaire de ce joujou de luxe.Je me suis quand même inscrit auprès du club dans le but de faire quelques sortie avec eux en 2016.

En fin d'après-midi, c'est avec plaisir que je rejoints mon petit cabriolet sur le parking du salon. D'ailleurs, c'est à l'extérieur que le spectacle est le plus intéressant. Sur ce parking réservé aux anciennes, plusieurs centaines de belles autos trônent là, pour le plaisir des yeux et pour susciter le rêves auprès des nombreux curieux flanant à travers les allées.

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C'est vers 16h30 que notre petit groupe reprend la route du retour. Titine a même pris l’autoroute et s’est comportée à merveille (sans dépasser le 120km/h au compteur, faut pas pousser… ) Ah ! La brave petite voiture… A suivre

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A force de te lire;mes escapades à bord de ma bêtement fiable Mécane 2 CC vont me paraître d'un ennui mortel.La grosse différence avec toi c'est que mon épouse ne consent monter dans un cabriolet qu'au dessus de 25° et encore,avec les vitres relevées!La dite vitre que je dois impérativement descendre de son coté a chaque fois sous peine de la voir un jour pulvérisée par le "claquage" de porte seulement digne de son Peugeot Partner.

Encore merci pour ton "roman photos" qui nous promet de devenir un feuilleton.

Merci à toi pour ce commentaire plein d'humour. Tu trouveras la suite ci dessus. Bonne lecture!

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Bon, pour ceux qui attendent la suite, en voici quelques pages. Bonne lecture à tous

 

Nous voici en janvier 2016. Après un hiver doux mais où une sortie de Titine n’est pas forcément une bonne chose vu l’humidité relative qui risque, d’une part, d’accélérer cette foutue corrosion et d’autre part, d’amener l’intérieur de Titine à se transformer en piscine olympique au regard d’une étanchéité générale très approximative. D’abord, qui aurait l’idée saugrenue de sortir un vieux cabriolet en hiver ? La réponse vient de mon fiston adoré : « Toi » me dit-il ! « Pour mon mariage, je voudrai que la 304 soit la voiture de la marié ! ». Pas glop ! Le mariage est prévu pour début mars ! Si vous avez suivi l’histoire, elle était déjà la voiture de la mariée pour mon propre mariage en mai 2015 et voilà qu’elle sera de nouveau requise pour celui de mon fils en mars 2016. Et oui ! Après le père, le fils, à croire que l’on n’est pas saint d’esprit dans la famille ! (pour ceux qui ont des références catholiques). Bon ! Il va falloir régler certains problèmes récurrents avant ce fameux mois de mars. Première chose à faire : rendre étanche Titine à commencer par le dessous de la caisse. En effet, lors du contrôle technique, j’avais remarqué que certains endroits de cette partie ressemblaient à du papier à cigarette après une partie de fumette. En résumé : des bouts de tôle disparates maintenus par l’opération du Saint Esprit à des parties plus saines. Comme je ne peux pas faire ce travail couché par terre, je décide de louer un box avec un pont élévateur pour passer sous Titine sans me transformer en contorsionniste. Avant de louer le box, vérifier si ma brave petite auto peut démarrer. Cela fait presque 3 mois que je n’ai pas entendu le son harmonieux du petit 1300. Après avoir extrait Titine de sa bâche de protection et m’être installé à son bord, imprégné de cette odeur persistante de vieille caisse humide, je mets le contact le cœur battant. Une adrénaline de plaisir diffuse dans tout mon corps. Un petit tour de clef et les voyants d’huile et de charge s’allument. Un petit coup de démarreur et… Mer… aucun clac n’est émis par le lanceur et plus aucun voyant n’est allumé ! Bon, pas de panique ! La batterie a dû se décharger au cours de ces 3 mois d’immobilisation. Démontage de cette dernière pour la charger au chaud et… encore un blème… La cosse, vissée sur la borne plus, présente une faille, pour ne pas dire une brisure nette, qui ne me dit rien qui vaille. Impossible de réutiliser cet élément qui finira par me lâcher au mauvais moment (comme s’il existait des bons moments pour tomber en panne, surtout à présent que je suis marié).

 

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Qu’à cela ne tienne, j’avais envisagé de remplacer ces deux bornes par des bornes à robinet, permettant une déconnexion rapide de la batterie (précaution loin d‘être inutile au vu de la qualité du circuit électrique). Devant remonter sur Paris pour deux semaines, je repousse à plus tard l’achat et le remplacement de ces nouvelles bornes. Idem en ce qui concerne la location du box. Pendant cette période, je pensais que la batterie aurait le temps de se recharger (noter le « je pensais »).

Pendant mon séjour à paris, je réserve le box pour le mardi 1 février et le samedi précédent, j’achète les bornes à robinet. Après avoir réduit un peu la section des câbles de batterie pour les faire pénétrer de force dans le logement prévu sur mes nouveaux robinets, je reconnecte l’ensemble sur la batterie. Petit retour dans l’habitacle pour tenter un démarrage. Premier cran sur la clef de contact, les voyants s’allument, deuxième cran… tout s’éteint. Re mer… Un petit coup d’œil sur les cosses et je constate que celle du « moins » brandigole sur la borne du même nom. Pourtant, le robinet est vissé à fond. Réfléchissement … comme dirait Dany Boone avec Jean-Pierre dans son sketch ‘le culturiste’. Il est évident que le système à griffe de cette foutue borne est trop large ou que la cosse moins de la batterie est trop petite (ce qui revient au même). Ne pouvant augmenter le diamètre de la cosse de batterie, il faut réduire le diamètre du robinet. C’est ce que je fais en cintrant un peu plus toutes les griffes. Après remontage, le serrage du robinet sur sa cosse redevient correct. Petit retour dans l’habitacle, nouveau tour de clef et… Re re mer… plus rien ne s’allume. Avant de pousser le hurlement primaire qui vous calme tout en effrayant tous les oiseaux, chats et chiens du cartier, je prends une nouvelle bouffée d’air frais (on est toujours en hiver) et parts sur une nouvelle phase de réfléchissement. Et si c’était la batterie qui me faisait l’effet d’un purgatif (pour rester poli) ! Etant électronicien de formation, j’ai toujours un bon vieux multimètre à portée de main. Un petit coup d’œil sur la tension de la batterie : 6 volts… Re re re merd… Le verdict vient de tomber: cette foutue batterie, que j’avais chargée avec amour pendant 2 semaines, est morte de chez morte ! Reste plus qu’à en racheter une autre. Aux vues de la taille et la capacité de cette dernière, cela ne doit pas me couter une fortune (remarquez encore le verbe« devoir »). Direction, mon revendeur préféré de pièces détachées. Il a bien la bête mais me fait remarquer que cette dernière est particulière : les bornes + et – sont inversées par rapport à la majorité des autres batteries. Bon ! Et alors ! Alors, la note aussi fut différente et c’est après avoir réglé la modique somme de 130 Euros que je retourne vers Titine. Décidément, la facture n’arrête pas d’augmenter. De toute façon, vu l’échéancier, je n’ai pas le choix et n’ai plus le temps de commander chez OSCARO.

 

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Le problème batterie étant réglé je tire sur le démarreur un petit moment pour rappeler l’essence qui s’est endormie dans le réservoir. Elle tourne ! Ouf ! Je peux donc me rendre chez le loueur de box comme prévu. Arrivé sur place, j’ai quelques appréhensions quand je vois le responsable placer des cales sous la caisse pour soulever Titine ! Pourvu que ces dernières ne montent pas toutes seules en oubliant le châssis ! Je dis ça par expérience car j’ai eu l’occasion, au cours d’un changement de roue sur une Ami 6, de voir le cric monter contre le volant pendant que la caisse redescendait à chaque coup de manivelle. Mais tout se passe pour le mieux et Titine prend de la hauteur sans problème. « Boudiou !! Va y avoir du boulot » me dis-je en voyant les dessous de mon destrier ! Première chose, enlever les bouts de rouille qui pendent lamentablement. Je commence avec une pince coupante puis avec une cisaille à ferraille. Malgré l’aspect papier à cigarette brulé, ces bougres de lambeaux métalliques ne veulent pas se séparer des parties saines. Il me parait évident qu’il faut utiliser des moyens plus radicaux. « Avez-vous une disqueuse » me risquais-je auprès du responsable ? « Pourquoi faire ? » me dit le brave homme ! « Ben… pour découper proprement tout ce qui ne veut pas tomber » lui rétorquai-je timidement ! « On ne prête pas de disqueuse à cause des risques incendie ! » me répond le bougre que je commence à trouver moins sympathique ! Pourtant, impossible de me passer de cet outil. Je lui fais donc mon regard à la Roger GICQUEL (identique à celui d’un Cocker triste ou du chat dans Shrek) pour le faire changer d’avis. Et ça marche ! Il me prête donc une petite disqueuse pneumatique en vérifiant, au préalable, que je ne ferai rien près du réservoir. Je vois de la surprise dans son regard quand il constate que ce dernier est absent de son logement. Je le rassure : « je l’ai retiré, provisoirement, son remplaçant est placé dans le coffre ». Il doit bien se douter que je ne suis pas venu en poussant la voiture. Bon ! Il me reste 2 heures pour faire tomber toute cette rouille, mastiquer les trous éventuels, injecter le produit spécial corps creux dans les doublures accessibles et badigeonner tout le dessous de la caisse avec un produit antirouille contenant de la cire. Côté disqueuse, tout se passe pour le mieux, même si j’ai du mal à savoir où commencent les parties saines. Idem pour les injections de mastique (de la colle PU) qui a le double avantage d’assurer l’étanchéité et le maintien mécanique des parties encollées. Reste l’injection du produit corps creux ! Pour cela, il faut relier le petit pistolet adapté au bidon de produit à un compresseur dont la pression ne doit pas dépasser 4 bars (pour ne pas faire exploser le réservoir de produit et crépir tout l’atelier, votre serviteur y compris). Deux nouveaux problèmes pointent leur nez (ça vous étonne ?). Le raccord du pistolet au tuyau d’air comprimé n’est pas le bon et le réservoir du compresseur est à 7 bars. Pour l’air comprimé, il me suffira de dégonfler le réservoir en empêchant le compresseur de redémarrer sur pression basse C’est ce que je fais en utilisant, comme un malade, une soufflette qui chasse les débris de rouille cachés dans des petits coins, bien à l’abri des regards inquisiteurs. J’ai dû souffler plus de 10 minutes pour extraire une grande partie de ces forbans. A la suite de cette opération, la pression du réservoir d’air est tombé à 4 bars, pression requise pour pulvériser le produit « corps creux ». Pour le raccord, heureusement pour moi, mon loueur s’est installé à proximité d’un magasin de bricolage qui a la pièce adéquate (on ne peut pas toujours jouer de malchance). En revenant sous Titine, je pense naïvement que tout va aller pour le mieux ! Vous vous en doutez, il fallait qu’il y ait un bug. Pour injecter cette résine dans les coins inaccessibles, j’ai équipé la sortie du pistolet d’un petit tuyau souple. J’introduis donc ce dernier dans un trou et commence à appuyer sur la gâchette. J’entends le produit sortir et vois déjà, par la pensée, ce dernier tapisser toutes les paroies non visibles. C’est en extrayant mon petit tuyau que je m’aperçois que le produit ne sort que sous forme de petits postillons. J’ai beau secouer le réservoir, le contenu est trop pâteux pour être injecter sous forme de bruine tel que je l’imaginais. Que faire ? Il ne me reste plus que 45 minutes de location pour tout finir. Tant pis ! Je laisse tomber temporairement ce traitement pour me consacrer à ce que je ne pourrai pas faire hors du pont. Je dois encore traiter tout le dessous avec le même produit. Le système pistolet ne fonctionnant pas, il faut improviser. Vite ! Retourner au magasin d’à côté pour acheter un pinceau, de préférence une queue de morue (rien à voir avec une file d’attente de femmes médisantes et grossières). Je dois pouvoir m’en servir pour tout barbouiller. C’est ce que je fais avec le maximum d’attention. Ne pas oublier la moindre surface sinon, j’en connais une qui va en profiter : la rouille ! C’est donc juste à temps que je finis le traitement des dessous de Titine, non sans avoir profité du pont pour retendre la courroie d’accessoire qui jouait des castagnettes depuis quelques temps. Il vaut mieux faire ça par-dessous, car par le capot, la mission est très compliquée et délicate, surtout si je veux garder tous mes doigts en état. Tout compte fait, je suis content de moi et vois d’un autre œil, une sortie éventuelle sous la pluie, même si tout n’est pas encore étanche.

C’est en passant chez Tonton la bricole (autre enseigne de bricolage dont je terrai le nom réel) que je suis interpelé par un de ces petits écrans qui vous rabâche, à longueur de journée, la même pub sur le produit situé juste dessous. Ce dernier prône les vertus d’un produit en bombe qui, une fois sec, vous assure solidité et étanchéité des surfaces traitées ainsi que protection contre la rouille et colmatage des petits trous. La pub montre même une feuille de papier qui, traitée avec ce produit miracle, retient l’eau aussi bien qu’un liner de piscine. Pas possible me dis-je ! Je rêve ! Juste ce que je cherche pour les dessous de Titine ! Aurais-je de la chance pour une fois ? De plus, ce produit existe en plusieurs couleurs dont le blanc et est recouvrable par de la peinture une fois sec. Dans ce cas là, on se demande où est l’arnaque ! C’est trop beau ! Je fais donc l’acquisition d’une première bombe pour voir. Arrivé à la maison, je me mets à lire la notice écrite en tout petit sur la bombe, en japonais, en anglais, en russe et en … je ne sais quoi, mais pas en français. Bon, j’aurai du prendre mes lunettes pour aller chez tonton ! Un petit tour chez mon pote Google pour trouver une traduction de la dite notice. Je trouve en effet cette dernière traduite dans un français approximatif mais suffisamment explicite pour voir qu’il ne faut pas utiliser le produit en milieu non aéré, ni se le projeter vers les yeux (on s’en serait douté), ni…. Ni par température inférieure à 10 degrés. Et mer…. ! Je vous rappelle que nous sommes début février, dans l’hémisphère nord, dans la région lyonnaise et pas en été sous les tropiques. Il faut donc attendre un peu de soleil pour tenter un essai de calfeutrage. Je n’ai pas à attendre longtemps. Quelques jours plus tard, le Dieu RA pointe son nez, amenant les quelques degrés nécessaires à l’opération. C’est donc couché sur le dos, la tête bien engagée sous l’arrière de Titine que je commence à pulvériser le produit miracle à la place où devra être replacé le réservoir d’origine. Je ne vous fais pas de dessins concernant l’utilisation d’une bombe dans la position du cafard flytoxé ! Je me gèle le dos sur le gravier tout en m’imprégnant les doigts du produit miracle, tout ça en apnée pour ne pas respirer à pleins poumons un gaz sans doute proche du gaz moutarde (à utiliser dans un milieu bien aéré qu’ils disent !). Bref ! Ce produit s’applique assez bien et même s’il a tendance à faire des stalactites aux endroits où il est trop épais, le résultat correspond bien à mes attentes. Je peux donc acheter d’autres bombes pour traiter tout le dessous de la caisse. Sur la notice, il est écrit qu’une bombe couvre environ 3 mètres carrés. Je ne savais pas que j’avais fait l’acquisition d’un semi remorque car j’ai utilisé 3 de ces bombes. Malgré cela, certains coins restent encore à recouvrir mais ça ira quand-même. Je verrai ça plus tard.

 

 

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A suivre....

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Voici la suite de mes mésaventure jusqu'au mariage. Bonne lecture....

 

Bon ! Que me reste-t-il a faire avant le mariage du fils prodigue ? Remplacer le câble d’accélérateur et la fixation, sur le carburateur, du câble de starter dont la vis de blocage s’est cassée lors du remplacement du dit carburateur. Cela devrait être simple et rapide (encore ce foutu verbe « devoir »). J’avais acheté, sur Internet, le câble d’accélérateur et sa gaine et je pouvais récupérer la partie défaillante du starter sur la vacherie de carburateur que je m’étais retenu de satelliser (heureusement). Côté câble d’accélérateur, je me mets à l’ouvrage sans notice puisque, ni la Revue Technique Automobile, ni l’Expert Automobile ne mentionnent cette opération. Pas con Nanard ! Il suffit de regarder comment il arrive sur la pédale d’accélérateur pour voir comment le décrocher de ce côté. Côté carbu, aucun soucis, vu le nombre astronomique de fois où je l’ai enlevé pour faire suite à mes problèmes de ralenti. « Voyons côté pédale ! » C’est dans la position ‘dite’ à la Fosbury que je glisse ma tête sous le tableau de bord. Pour ceux qui ne connaissent pas cette position prise par certains sportifs pour le saut en hauteur, il faut sauter la tête en avant, le dos cambré tourné vers le sol et les genoux pliés pour franchir l’obstacle. A part le fait que je n’ai pas d’obstacle à sauter, ma position est la même (genoux pliés pour passer le seuil de la portière côté chauffeur tout en laissant les pieds sur le plancher des vaches). Pour corser la difficulté, il me faut tenir la baladeuse d’une main et un tournevis de l’autre ! Pas mal à Presque 61 ans ! C’est donc dans cette position des plus confortables que je constate que l’opération n’est pas si simple. Il faut sortir la pédale complète car la tête du câble est emmanchée dans une espèce de fourreau métallique et cylindrique, lui-même fixé sur la dite pédale.

 

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Après avoir retiré le clip (sans le perdre) qui maintient l’axe traversant l’ensemble pédale support, il faut encore sortir cet axe. Au vu de la position qu’a pris mon corps réputé rigide comme un passe lacet, l’affaire n’est pas gagnée. Cependant, au bout d’un certain temps que j’estime à 15 minutes vu les courbatures qui commence à naître dans mes jambes, mon dos, mes épaules et ma nuque, je réussis à sortir l’ensemble pédale et câble d’accélérateur ! Ouf ! Une fois extrait de ma position non répertoriée dans le Cama sutra, c’est avec la démarche d’un vieillard centenaire et bossu que je rejoins mon atelier pour dépiauter tout ça au chaud. Je pensais, naïvement (une fois de plus), que j’avais fait le plus dur. Que nenni ! Le fameux fourreau dans lequel la tête du câble est emmanchée s’avère être un système permettant de continuer à enfoncer la pédale d’accélérateur, même si les papillons du carburateur ont réalisé leur course maximum (pour les malades qui aiment crever le plancher). Ce fourreau renferme un ressort assez raide qui pousse une petite plaque cylindrique du diamètre intérieur du fourreau et retenue par un axe traversant ce dernier. Cet axe a pour but d’éviter que la dite plaque ne s’envoie en l’air, poussée par le ressort. Le câble traverse cette plaque en est arrêté par sa tête moulée.

 

 

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Pour sortir le câble, il faut donc passer cette tête entre l’axe retenant la plaque et les bords du fourreau. Et c’est là que les choses se compliquent ! Je ne sais pas quel est l’ingénieur de pacotille qui a étudié ce système mais l’espace requis est insuffisant. Il faut donc sortir l’axe. Ce dernier étant fortement comprimé, il faut pousser la plaque vers le fond du fourreau à l’aide d’un tournevis pour écraser le ressort et libérer les contraintes exercées sur l’axe. Pour corser la difficulté, ce fourreau est réalisé à partir d’un bout de tôle en acier à ferrer les ânes. Ceci interdit donc tout serrage à l’étau sans risquer de transformer le cylindre en un ellipsoïde inutilisable (la petite plaque circulaire retenant le câble devant circuler à l’intérieur du fourreau comme le piston dans sa chemise). C’est après 45 minutes de galère, en manquant d’y laisser un doigt à cause du dérapage du tournevis, que l’axe finit par sortir à moitié, permettant à la tête du câble de passer. La rouille s’étant installée sur l’ensemble fourreau, plaque et ressort, le mouvement de va et vient de la plaque dans le cylindre émet le bruit caractéristique du vieux sommier maltraité par des amants en surpoids et en plein effort. Ayant de la graisse en bombe, je profite d’avoir l’ensemble accessible pour badigeonner le tout et faire cesser ce bruit évocateur. Pour le remontage, il ne reste plus qu’à faire les opérations à l’envers à savoir : passer le nouveau câble dans la petite plaque circulaire, à travers le ressort et dans le fond du fourreau, pousser la plaque avec un tournevis pour comprimer le ressort, remettre le petit axe de retenu, retourner dans Titine en se replaçant dans la position Fosbury, passer le câble dans le trou de la planche de bord en le tirant côté compartiment moteur, replacer la pédale sur son axe en replaçant le clip, puis glisser le câble dans sa gaine côté moteur (après avoir coupé cette dernière à la bonne longueur) et fixer le tout sur le carburateur en essayant de régler la tension du fameux câble pour ne pas avoir trop de mou ni maintenir une accélération permanente. Ouf ! Je vous ai énuméré toutes ces opérations en une seule phrase, ce qui a pris, vous vous en doutez, moins de temps à écrire qu’à réaliser.Reste à remplacer le système de blocage du starter. Ce fût plus rapide, même si, faute de pouvoir retirer le câble du mécanisme à cause de la vis de serrage cassée en position bloquée, je dû couper ce câble et un bout de sa gaine pour conserver la bonne longueur hors gaine. Le remontage du nouveau système pris sur l’ancien carburateur ne présenta pas de difficulté. Enfin un truc qui a marché presque sans accroc.

Evidemment, comme après chaque intervention, une phase d’essais est nécessaire. Après un petit réglage du ralenti, moteur chaud, je prends Titine pour aller faire le tour du cartier, histoire de vérifier que tout va bien. Au premier carrefour, alors que je relâche la pédale d’accélérateur, Titine refuse de ralentir, trop contente sans doute de retrouver le plaisir de rouler. « C’est quoi encore cette galère ? » Un coup bref sur l’accélérateur et le ralenti revient lentement à son régime normal de 900 t/mn. Retour à la maison pour voir. Démontage du filtre à air pour libérer l’accès aux commandes des papillons et … Euréka, j’ai trouvé. J’ai laissé un peu trop de longueur au câble après la vis de serrage et ce bout en trop vient buter contre la planche de bord, empêchant l’accélérateur de revenir à zéro. Bon ! J’arrange tout ça, je remonte pour la 572éme fois le filtre à air, redémarre le moteur, puis deux ou trois coups d’accélérateur pour vérifier le retour au ralenti et hop, me voilà reparti pour un tour de quartier. Et hop ! De nouveau ce foutu ralenti qui ne revient pas ! Grrrrrrrrrrrrrrrrrr. Dois-je envisager la satellisation de ce deuxième carburateur ? « Oh rage, oh désespoir, oh carburation ennemie, n’ai-je donc tant souffert pour te remettre à niveau qu’en cet instant cruciale, tu m’refais ton numéro ? Une bouffée d’angoisse me bloque la gorge et me fait venir la boufaillisse comme ils disent du côté de Nice. Réfléchissement Nanard ! Allez, je démonte pour la 573ème fois le filtre à air et jette un œil dubitatif sur le mécanisme de commande des papillons d’accélérateur. Rien ! Je ne vois rien ! J’ai beau manœuvrer ces derniers à la main, tout me semble correct. Quelle poisse ! Cependant, au fond de mon cerveau embrumé, une petite voix me dit : « t’es sûr que t’as suffisamment de jeux sur le réglage de la pompe de reprise et t’es sûr que ce carbu, que t’as toujours refusé de nettoyer depuis que tu l’as acheté à Paris, n’a pas besoin d’un peu de graisse neuve ? » Ouais ! On peut toujours essayer ! Après un petit desserrage de la vis de la pompe de reprise pour laisser le jeu nécessaire et après avoir bombé de la graisse neuve sur tous les axes et mécanismes du carbu, me voilà reparti pour un troisième tour de quartier. Ah ! Que ma petite voix est parfois intelligente ! Tout est rentré dans l’ordre. Allez, puisque tout marche bien, je décide de faire un grand tour pour m’assurer que cette victoire sur l’adversité n’est pas un mirage ! Bon ! Le coup du tour d’essai, c’est une excuse pour les autres. En réalité, j’ai envie de goûter à la joie de rouler avec Titine sur les routes de campagne, même si exceptionnellement, la capote doit rester dépliée (rouler à 90 par 0 degré revient à placer ses mains et ses neurones dans un congélateur au froid ventilé). C’est donc après avoir fait une cinquantaine de kilomètres que je reviens à la maison, le cœur léger et heureux d’avoir retrouver une Titine en forme.

Dans la série, « qu’est-ce qu’il me reste à faire avant le mariage » je voudrai : « le réservoir ! Il faut le traiter contre la corrosion interne et le remonter ». Cela fait 15 jours qu’il est revenu à la maison après un séjour de 2 ans dans les ateliers de JP (tiens, ça fait un moment qu’il a disparu de mon récit ce brave JP). Afin de se faire pardonner de n’avoir pu le terminer après un si long délai, ce dernier me fit cadeau du Kit de traitement.

 

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Je lis attentivement la notice avant de m’engager dans cette manip. La notice dit :

« si le réservoir présente des trace de gras, utilisez le dégraissant « Tartempion » ». Bon !, JP avait déjà fait cette opération et le réservoir était parfaitement dégraissé.

« Afin d’enlever les traces de rouille, utiliser le produit « Trucmuche ». S’il l’avait fait, les deux ans de stockage dans son atelier a permis à cette rouille de revenir sournoisement. C’est en passant l’endoscope dans l’orifice… de remplissage (je vous ai déjà dit que je ne suis pas Proctologue) que j’ai pu constater le retour sournois de cette bête métallophage. Il me faut faire ou refaire cette manip. Je verse le bidon de « Trucmuche » à l’intérieur du réservoir en ayant pris soin de boucher tous les orifices au préalable, sauf celui de remplissage évidemment. Un coup de scotch pour fermer ce dernier, et me voilà parti pour jouer à la machine à laver. Et que je te secoue ce récipient dans tous les sens, style manège « Number One » (pour ceux qui connaissent) afin de ne laisser aucune chance à ce cancer métallique de se reproduire. Ne vous inquiétez pas ! « Trucmuche » étant un acide sans doute assez costaud, j’ai pris la précaution de mettre mes mimines dans des gants en latex. Inutile de rajouter un trauma à mes pauvres paluches déjà bien esquintées. Après avoir bien secoué le réservoir dans tous les sens pendant une durée conforme à la notice, je vide le « Trucmuche »devenu brun, dans un bidon vide de 5 litres que j’ai pu dénicher dans mon bric à brac. Pas question de vider ça dans un évier ou pire, dans la nature.

Ensuite la notice dit : « Prendre des précautions pour éviter que les orifices ne se bouchent lors du traitement avec la résine ». Pour cette partie, un bout de câble électrique placé dans le tuyau de sortie d’essence fait l’affaire.

 

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Un petit coup d’endoscope à l’intérieur du réservoir pour voir si le câble débouche bien à l’intérieur et… « Qu’est ce que c’est que cette espèce de toile métallique toute déchirée ? » Mince ! La crépine…

 

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Bon ! Que faire ? La laisser et amener la résine à se déposer dessus, bouchant ainsi la sortie essence ? L’enlever et se passer de ce filtre qui de toute façon ne fera plus du tout son office ? Aucune hésitation ! Etant donné que Titine a un autre filtre juste avant la pompe à essence, je prends la décision d’enlever ce restant de grillage filtrant. Problème … ! Comment arracher ce treillage métallique soudé au fond du réservoir en passant par l’orifice de remplissage ? Je me retrouve donc avec la problématique du chirurgien qui essaierait de faire l’ablation d’un appendice en passant par la bouche du patient avec une pince à épiler : Trop loin, trop étroit et avec des outils trop courts. La seule chose que je réussis à faire, c’est de déchirer un peu plus ce gracile treillage à l’aide d’un fil de fer recourbé, suffisamment pour qu’il ne soit plus gênant. Je verrai plus tard pour l’extraire complètement si nécessaire.

« Répartir ensuite le produit dans les différents compartiments et faire circuler celui-ci en faisant tourner le réservoir lentement dans tous les sens. Contrôler la vitesse d’écoulement du produit en laissant un orifice ouvert. Tourner le réservoir pendant … 2 heures minimum ? » Oups ! Je comprends maintenant pourquoi ce pauvre JP n’a jamais eu le temps de finir cette mission. Bon ! Restons calme et envisageons calmement comment s’y prendre. Une idée intéressante m’a été proposée par mon fiston adoré (celui dont le mariage approche à grand pas). « T’as qu’à le fixer sur ta bétonnière et la faire tourner à la main en jouant aussi sur l’inclinaison ! » Il est vrai que la cinématique de ce système devrait permettre de badigeonner tout l’intérieur du réservoir sans trop de fatigue, même si un mécanisme entièrement électrique et automatique aurait été la panacée. Mais comme j’aime bien me fatiguer pour rien et comme le temps imparti se réduit comme peau de chagrin, je laisse tomber la solution automatique. J’envisage déjà le système de fixation du réservoir sur la bétonnière quand un détail de la notice me saute aux yeux comme une puce sur un chien galeux ! « La résine ne doit pas être appliquée à une température ambiante …inférieure à 15 degrés ». Ahr ! Scheisse… comme on dit outre Rhin… Mais qu’est-ce qui m’a pris d’engager ces travaux en février ? Et d’abord ! Pourquoi mon cadet se marie-t-il en mars ? Les mariages se font en mai ou juin d’habitude ! Ne pouvant décaler le mariage à des fins de restauration de réservoir, va falloir faire la manip du ‘j’te r’tourne dans tous les sens’, style rock sauté, à la main et au chaud.

Je ne raconterai pas en détail cette manip qui se déroula sans trop de problèmes, mise à part la douleur dans les épaules, le produit sur les doigts et par terre suite à une sortie intempestive de celui-ci par l’orifice de remplissage alors que je croyais qu’il était trop pâteux pour avoir envie de se carapater à l’extérieur. Deux heures trente ont été nécessaires pour que le produit ne soit plus considéré comme pouvant s’accumuler sur les points le plus bas. Au bout de 5 heures, j’enleve le bout de câble servant à boucher la sortie essence avant que la résine ne soude celui-ci, bouchant définitivement cette sortie et rendant le réservoir potentiellement inutilisable (si j’avais su ce qui m’attendait…). Un petit coup de soufflette dans le tuyau (à la bouche puisque je ne suis pas équipé en air comprimé) pour vérifier que cet orifice n’est pas obstrué et il n’y a plus qu’à attendre 7 jours avant la mise en essence. Pas de problème, j’ai d’autres travaux en vue et le mariage à lieu dans 12 jours.

Il me reste donc 12 jours pour arranger la carrosserie en supprimant ces craquelures disgracieuses générée par les réparations de gougnafier premier. Les plus importantes se situent au niveau des feux arrière. J’en profiterai pour virer l’étiquette indiquant le patronyme de gougnafier. Pour moi, c’est une première car jusqu’à présent, je me suis contenté de faire du rafistolage sur mes premières voitures afin d’arranger des défauts de carrosserie provoqués par quelques accrochages. Je ne m’étais jamais engager à essayer de faire du parfait. Titine mérite bien que je lui consacre du temps et de la patience pour lui redonner un aspect presque neuf.

Bon, voilà qu’il se met à faire beau ce qui signifie que les travaux dans le jardin passent en priorité. Qu’à cela ne tienne, j’attaquerai Titine à la nuit tombante.

Première chose à faire, trouver la référence de la peinture d’origine. Cette mission a été plus facile que prévu grâce au Web. Sa couleur d’origine s’appelle « blanc Alaska ». Un nom qui évoque plutôt le froid alors que je ne suis pas en froid avec elle, même en tenant compte de toutes les galères que nous avons rencontrées jusqu’à présent. Avec ce nom, j’ai trouvé un fournisseur de bombe et de stylo de peinture qui peut me les faire parvenir rapidement et surtout, avant la date fatidique du 5 mars 2016.

Deuxième étape : démonter tous les accessoires qui ne doivent pas être peints à savoir… tout ce qui est démontable à l’arrière. Ceci comprend les feux, la plaque minéralogique et son support, les feux de recule et le pare choc. Malgré un grippage léger des écrous de ce dernier, cette tâche ne me pose pas de problème (encore une mission sans accroc). Troisième étape, faire sauter les morceaux de mastique qui ne demandent qu’à tomber. Pour ça, j’avais acheté, lors d’un rassemblement d’anciennes en 2015, un nécessaire de brosses métalliques « spéciale carrosserie » adaptables sur perceuse. Je fixe donc une de ces brosses sur ma perceuse et m’attaque frénétiquement à faire sauter ces lambeaux de mastic. Le pied ! J’arrive facilement à mettre la tôle à nu et m’aperçois avec plaisir que celle-ci ne semble pas en mauvais état (encore le verbe « sembler »). Je continue allègrement autour du feu arrière gauche jusqu’au moment où j’atteins la tôle sous le feu. Oups ! Dans ce petit coin, la carrosserie ressemble au dessous de Titine c’est-à-dire avec l’aspect papier de vieux joint fumé (couleur comprise). En réalité, ce coin de la carrosserie ne tient plus que par l’opération du Saint Esprit. Gougnafier premier avait réussi à coller les morceaux de rouille avec le mastic. Il ne reste plus qu’un lambeau de tôle d’un centimètre de large pour solidariser le bas du panneau arrière avec l’aile gauche.

 

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Bon ! Je verrai comment renforcer cette partie une fois que j’aurai tout nettoyé. Le reste du panneau arrière ne laisse pas apparaitre d’autre signe avant coureur d’une rupture avancée. En regardant de plus près, je m’aperçois que rien n’est droit sur cette partie de carrosserie. La double tôle intérieure présente même un cintrage étrange que j’ai du mal à justifier. Autre chose : une dissymétrie flagrante me saute aux yeux, Le renfoncement du bandeau arrière situé normalement sous la plaque minéralogique est plus profond à droite qu’à gauche.

 

IMG_0006 (Copier).jpgAllez ! Autant tout remettre d’aplomb avant de mastiquer. Un petit coup de pince par ci, un petit coup de marteau par là et…. Crac ! « Comment ça ‘Crac’ » me dis-je en essayant de visualiser le lieu d’où émanait ce bruit sinistre ! Oups ! Damned ! Le petit centimètre de papier à cigarette vient de se rompre comme le tibia du grabataire atteint par la maladie des os de verre. C’est là que je comprends, un peu tard, toute la subtilité développée par gougnafier premier. Toutes ces déformations de tôles, internes et externes, n’avaient pour unique but que de soulager les contraintes subites par le panneau arrière suite à un mauvais alignement des pièces après réparation. Le fait de vouloir tout remettre d’aplomb n’a fait que restaurer ces contraintes ce qui eu pour conséquence de provoquer la déchirure du métal fragilisée par la dame en brun (la rouille). Que faire ? J’ai beau essayer de redresser ce qui peut l’être, la partie inférieure du bandeau n’est plus du tout en ligne avec la partie encore accrochée à l’aile gauche. Comment réparer tout ça ? Je suis autant carrossier que pâtissier c’est-à-dire que je suis aussi doué pour redresser (proprement) ou souder des tôles fines que pour dresser une pièce montée avec du caramel. Je ne me suis jamais essayé, ni sur l’un ni sur l’autre, et sans faire montre d’un pessimisme notoire, je n’ai aucune idée sur la démarche à adopter. Le seul matériel que j’ai sous la main pour la soudure est un poste à l’arc et les seules soudures réalisées jusqu’alors l’ont été sur de la grosse ferraille, style « fer à béton de diamètre 12mm ». De plus, je n’ai que de la baguette de 3,5 millimètres. Pour les non connaisseurs, souder de la tôle avec ce matériel revient à coller un cheveu avec un pistolet à colle sans que cela ne se voie ! Pourtant, c’est ce que j’essaye de faire et apparemment, ça marche. Je vois déjà s’esclaffer les soudeurs confirmés : « t’as fait qu’un collage et pas une soudure ! ». Certes ! Mais ça tient. Le plus dur a été d’aligner les deux morceaux et de provoquer le premier amorçage sans foutre en l’air cet alignement. Un astucieux montage à base de planche et de grosses pierres me permis de repousser le bout de tôle qui flottait et de caler l’ensemble. La suite n’a été qu’un apport de matière par fusion de la baguette en essayant de ne pas recréer un trou. Toujours pour les non spécialistes, souder une tôle dans ces conditions se transforme très vite en fusion de la tôle. Celle-ci a tendance à fondre plus vite que la baguette de soudure (sauf si on utilise des baguettes fines avec la bonne intensité, ce que je n’ai pas sous la main). Une fois cette soudure ‘collage’ réalisée et après avoir fait un premier surfaçage à coup de meule, reste plus qu’à combler le manque de tôle avec de la choucroute. Non ! Pas la spécialité alsacienne issue du choux mais celle, beaucoup moins comestible et beaucoup plus efficace pour ce travail, constituée de résine et de fibre de verre.

 

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J’en vois encore qui se moquent ! « Ce n’est que du maquillage et pas de la réparation ! ». C’est vrai ! Mais je vous rappelle que l’horloge tourne et que Titine doit paraître propre le 5 mars. Pour la suite, il ne devrait pas y avoir de difficulté. J’ai simplement oublié une chose : le mastic ne doit pas être utilisé et appliqué si la température ambiante est inférieure à 15 degrés ! Manque de bol, je dois travailler le soir et l’hiver, qui n’avait pas encore pointé son vrai museau jusqu’à maintenant, vient de se réveiller brutalement, rien que pour me faire ch… ! Impossible de laisser Titine dans cet état là et aucun abri connu pour travailler au chaud. Ah oui, j’ai oublié de vous dire que tout ce que j’ai fait dernièrement l’a été sous l’abri ouvert aux quatre vents sous lequel Titine passe ses nuits et ses jours lorsqu’elle ne roule pas. Nouveau réfléchissement …. !

Ya qu’à chauffer juste la partie à travailler !

Ah oui ! Mais avec quoi ?

Ben ! Avec quelque chose qui chauffe … banane !

Je passe en revue tout ce qui pourrait chauffer et qui serait déplaçable quand mon regard tombe sur le projecteur halogène, accroché sous l’abri depuis la dernière fête avec les voisins (soit depuis 8 mois). C’est vrai que ce projecteur a deux avantages : il chauffe et il éclaire. Mais chauffera-t-il assez ? N’ayant pas d’autre solution, c’est la méthode que j’ai utilisé tout au long de la semaine après avoir investi dans une bâche pour protéger la zone de travail (et le carrossier amateur) d’une pluie éventuelle.

 

IMG_0075 (Copier).jpgNous voila en fin de semaine et l’arrière de Titine est mastiqué et poncé. Plus que 6 jours (5 si je veux garder du temps pour la nettoyer à fond et m’assurer que rien ne cloche).

A présent, il faut couvrir tout ça avec 2 ou 3 couches d’apprêt. Même motif, même punition ! Pour pulvériser l’apprêt, il faut que le mercure soit un peu plus haut. Qu’à cela ne tienne, utilisons la même méthode de chauffage ! Comme la peinture sèche plus vite que le mastic, je décide de balader le projecteur à raz la surface peinte jusqu’au séchage tout en essayant de ne pas oublier de surface, et surtout, sans me cramer les doigts. Et ça marche… J’ai cependant laissé du temps entre chaque couche pour être sur que l’apprêt soit sec.

Reste plus qu’à peindre en blanc … à condition d’avoir reçu la peinture, ce qui n’est toujours pas le cas en ce milieu de dernière semaine.

Plus que 3 jours. Une certaine inquiétude m’envahit ! « Et si la peinture n’arrivait pas à temps ? ». Questionnement en interne à moi-même ! Ai-je prévu un plan B ? Pas pour l’instant ! On attend encore 1 jour pour voir. Ce qui est rassurant (si on veut), c’est que le site du vendeur m’affirme que mon coli est bien parti et qu’il est en cours de livraison. Afin de ne pas tourner comme un lion en cage, je profite de cette attente pour finir de badigeonner le dessous de Titine avec le produit blanc d’étanchéité. Toujours dans la position du cafard flytoxé (sur le dos les pattes en l’air), je tente de le pulvériser sous tout le châssis en prenant garde d’insister sur les endroits présentant quelques petit trous. Comme pour mes premiers essais, j’en ai encore plein les doigts. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de pulvériser un produit en bombe avec le trou de la buse tournée vers le haut mais une des plus grande découverte de Newton se vérifie totalement. Cette foutue gravité a la fâcheuse tendance à ramener le liquide non pulvérisé vers le sol, rencontrant au passage le doigt de la buse qui appuie sur la buse. C’est en essayant de me laver les mains que je m’aperçois que la pluie n’est pas prête de lessiver ce produit. Même encore frais, il faut que je m’enlève les premières couches de l’épiderme à l’alcool pour retrouver mes pattes de devant dans un état acceptable. J’aurai pu essayer l’Acétone mais j’ai déjà eu ma dose de gaz moutarde sans y rajouter une snifette de stupéfiant. Il parait que, pour ceux qui en sont équipé, ça leur bouffe les neurones !

Autre problème que j’ai oublié: les essuies glaces, vu que je m’en sers rarement ! Je vous en avais déjà parlé. Mais si ! Lors de mon retour de la Traboulé, vous savez, quand Titine tournait sur 3 pattes… Et bien depuis, je n’ai rien fait et ceux-ci font toujours la grève du zèle (balayage très lent pour être sur de ne pas oublier une goutte d’eau au passage). Je m’attaque donc à démonter la grille avant pour atteindre le mécanisme et graisser tout ça, convaincu que tout doit être gommé la dessous. C’est en démontant la grille que le petit bout de plastique de l’essuie glace gauche (côté chauffeur) émet un craquement sinistre et que le balai me reste dans la main. Oups ! La tuile… Allez Nanard, ce n’est pas si grave ! Tu vas racheter des balais neufs et remonter tout ça ! Ni vu ni connu… Et bien devinez… ? Et oui, une galère de plus. Les balais neufs en question, pourtant prévus pour ce modèle de 304, sont montés avec des fixations prévues pour des bras se terminant par un crochet alors que ceux de Titine sont droits avec une petite aspérité. Retour chez le vendeur pour trouver la pièce en plastique qui va bien. Evidemment, loi de Murphy oblige, la pièce n’est pas disponible. Dire que ma femme pense être un chat noir et qu’elle attire la poisse. On fait un beau couple à tous les deux. Même quand elle n’est pas à mes côtés, ça mer… quand même. Pas étonnant que je ne gagne jamais au Loto ! Le brave vendeur essaye de trouver une solution en regardant tous les balais d’essuie glace qu’il a en magasin mais aucun n’a se montage. Il doit se résigner à fouiller dans son catalogue gros comme le bottin téléphonique de Paris et sa banlieue. Après 30 minutes de recherche que je trouve très longues, me mettant à la place des autres clients qui attendent après moi et qui me feraient bien fait passer l’envie d’acheter un bout de plastique en me jetant dehors par la peau des fesses, le brave homme me trouve les références de l’objet convoité. « Je ne l’ai pas en stock mais je peux vous l’avoir pour samedi matin 9h00 ». Re Oups ! Le jour du mariage. « Bon ! Je tenterai de passer samedi, sinon, ça devra attendre une semaine » lui réponds-je sans être sûr d’avoir le temps de m’occuper de ça le jour J. De retour à la maison, je continue de sortir la grille qui m’a valu le déboire de l’essuie glace. Elle tient par 5 vis dont une casse net au premier coup de clef (encore la rouille). Ne pouvant extraire la partie de la vis restée à l’intérieur de la carrosserie, je prends la décision de remonter, plus tard, cette grille avec 4 vis seulement.

Le mécanisme de l’essuie glace étant apparent, j’entreprends de graisser le tout en prenant soin de replier le bras du balai gauche. Il faut éviter que ce bout de métal (lorsque je ferai tourner le moteur pour faire pénétrer la graisse) ne vienne faire ressembler le pare brise en patinoire après une démonstration de Philippe Candelero. Après cette opération, j’ai l’impression que le moteur force moins et que l’essuie glace balaie plus vite. Même à grande vitesse, on est encore loin de la vitesse lente des voitures modernes ! Mais bon ! Faut pas trop en demander. Là-dessus, je me dis que je profiterai de l’arrivée de la peinture pour remettre un coup sur l’intérieur de cette grille. Un petit coup de Rustol pour arrêter un début de rouille naissante et je rentre le tout au chaud jusqu’à la mise en peinture.

J-2 : J’attends fébrilement le facteur en regardant l’horloge comme un fonctionnaire avant la pose de midi ou en fin de poste. Treize heure : Toujours pas de courrier. Quatorze heures : je n’y crois plus ! Je vais quand même jeter un œil dans la boite des fois que le colis ait été déposé subrepticement pendant que j’avais le dos tourné ! Youpiiiiiiii ! Il y un colis à mon nom ! N’ayant rien commandé d’autre, je me précipite pour l’ouvrir, le cœur battant comme une jouvencelle attendant son premier rencard. C’est bien ça ! Tout y est ! La bombe de peinture et le stylo ! Cependant, les explications sur le mode d’application de la peinture sont totalement absentes de la surface de la bombe. C’est encore une fois vers mon pote Internet que je me rapatrie. Perdu ! La peinture, comme tout le reste depuis une semaine, doit être pulvérisée pour une température ne descendant pas en dessous de 15 degrés (décidément !). Il va donc falloir de nouveau appliquer la méthode Nanard. Je commence par le bout d’aile arrière gauche qui était piquée et que j’ai essayé de réparer comme j’ai pu.

 

IMG_0066 (Copier).jpgLa couleur semble être la bonne et la peinture couvre bien. Hélas, quelques minutes plus tard, des cloques disgracieuses font leur apparition. Fait-il trop froid ? Aller, on essuie ce qui veut bien partir, petit coup de ponçage au 600 à l’eau, on chauffe la tôle avec le projecteur et on repasse une autre couche… Cette fois, ça colle. Quelques allers-retours de projecteur au plus près de la peinture jusqu’au séchage et le résultat ne me semble pas trop mauvais. Evidemment, le brillant n’est pas au rendez-vous mais je ne peux pas mieux faire pour l’instant. De toute façon, il faut finir avant ce soir si je veux consacrer la journée de demain pour tout remonter. Je pratique donc la même opération sur tout le bandeau arrière en ayant calfeutré le joint et le couvercle du coffre arrière. L’après-midi est bien avancé lorsque j’attaque la troisième couche de peinture. Je ne suis pas très fier du résultat vu que les surfaces qui me semblaient très lisses au toucher après ponçage, présentent des irrégularités visuelles une fois en peinture. Il y a même une légère coulure. Tant pis ! Je reprendrai tout ça plus tard, quand il fera plus chaud, car le chrono tourne de plus en plus vite.

J-1 : après avoir fait quelques courses indispensables pour le mariage, je m’attaque au remontage de ce que j’avais enlevé en commençant par les feux arrière. Bon ! Ceux-ci se positionnent bien et la courbure suit bien la partie de la carrosserie que je viens de refaire. Un petit essai pour voir si tout est ok ! Mince! Ils fonctionnent mal ! Les feux de position s’allument en alternance avec les clignotants. Problème connu. Je démonte le bloc phares, passe un coup de brosse métallique sur la partie ou se fixe la vis de maintien de l’ensemble et qui sert de retour à la masse, et je remonte le tout. Cette fois, ça marche. Puis vient le tour de la plaque minéralogique avec son support. Un petit « clong » se fait entendre quand je tente de serrer l’écrou de gauche à l’intérieur du coffre (toujours cette contrainte sur la tôle). En appuyant sur la plaque, un deuxième « clong » me fait comprendre que la tôle est revenue à sa place. Encore un truc à voir plus tard.

Troisième remontage : les feux de recule. Pas de problème de remontage sauf pour celui de gauche. Ce dernier, comme celui de droite, tiens par deux vis dont les écrous sont placés à l’intérieur du coffre, au raz de la double paroi. Les déformations de celle-ci recouvrent à moitié cet écrou, m’empêchant de passer la moindre clef. Tenterai-je de ramener un peu cette tôle en prenant le risque de voir ma réparation de dessous le phare s’envoyer en l’air ? Si cela devait arrivée, je serai dans le caca ! D’un autre côté, si je ne fais rien, impossible de serrer ce deuxième écrou, laissant le feu de recul brin ballant. C’est donc avec une multiprise et beaucoup de précautions que je déforme la tôle pour laisser la place à une clef plate. Ouf ! Rien n’a lâché… Reste à rebrancher ces feux et à les essayer. « Tiens, ça marche pas ? ». J’ai pourtant bien mis le contact et passer la marche arrière mais aucun des deux ne s’allume. Un petit coup de voltmètre aux bornes des ampoules : 0 volt. Normale quelles ne s’allument pas. Bon ! Pas le temps de me pencher plus sur le problème. Je regarderai sur le schéma de la RTA pour voir par où transite le 12 volt. De plus, ces feux de recule ne servent pratiquement à rien vu qu’il est très difficile de voir à travers la lunette arrière et qu’ils n’éclairent pas suffisamment pour reculer avec les rétros. Juste une précision : Tous les schémas que j’ai pu visualiser ne font pas apparaître ces feux.

Reste encore à replacer la grille de prise d’air sous les essuies glace et à recoller provisoirement la fixation plastique du balai gauche (pour le cas où la pièce commandée ne soit pas arrivée ou que je n’aie pas le temps de la chercher). La principale précaution à prendre pour le remontage de cette grille, c’est d’empêcher le bras de l’essuie glace gauche (celui qui n’a plus de balai) de revenir brutalement sur le pare brise ce qui se traduira par un bris de glace des plus problématique et très fâcheux. Bon ! Mise à part la vis cassée, pas de problème particulier pour cette opération.

 

IMG_0709 (Copier).jpgIMG_0713 (Copier).jpgLe collage de la pièce avec de la colle cyanoacrylate me parait correcte, mais c’est vraiment du provisoire.

Dernière chose à remonter : le pare choc. Je m’attends à rencontrer plus de difficultés pour cette étape. Mais tout se passe relativement bien (encore une affaire sans accroc). Une fois remonté, les petits défauts de carrosserie passent presque inaperçus et le résultat me parait assez correcte.

 

IMG_0695 (Copier).jpgIl est 19h00 ce dernier vendredi et je viens de finir le remontage arrière. Cependant, malgré cette heure tardive, impossible de résister à l’envie de faire un tour d’essai. C’est donc sans manger que je prends le volant pour un petit tour de campagne. De retour à la maison, je me rends compte que j’ai parcouru 50 km et que tout va bien !

Nous sommes le samedi matin, jour du mariage et il me reste à remonter le réservoir d’origine, chercher la fixation de l’essuie glace chez mon vendeur de pièces détachés et nettoyer l’intérieur et l’extérieur de Titine. Côté réservoir, plus la peine de se casser la nénette vu que la jauge qui équipe le réservoir provisoire placé dans le coffre n’est pas la bonne et que ce brave JP ne m’a pas rendu celle d’origine. Pour la pièce de l’essuie glace, coup de bol (et oui ça m’arrive de temps en temps). Devant me rendre en ville pour une autre raison, je m’arrête chez mon revendeur. Euréka ! Il a bien reçu la pièce et celle-ci correspond bien à ma demande. C’est aussi là que je m’aperçois à quel point c’est chiant d’attendre que le client précédent soit servi alors qu’on est pressé. L’envie de lui gueuler « mais tu peux pas te grouiller pauvre tâche ! » me vient à l’esprit mais ne va pas plus loin que mon troisième neurone. Je sais me tenir quand même ! De toute façon, il est trop costaud pour moi. Seul un regard non équivoque et fréquent sur ma montre extériorise mon impatience. Bien que le temps me paraisse interminable, il ne s’est écoulé que 10 minutes depuis mon entrée dans la boutique. Enfin, le quidam précédent daigne payer et sortir du magasin. Illico, je suis servi et paie mon dû.

Il est 10h00 : Vite ! Retourner à la maison pour finir ce qui doit l’être. Il me reste 4 heures pour ça, sans compter qu’il faut encore que je déjeune, que je me lave (il parait que ça se fait à cette occasion) et que je me fasse beau (là, je ne garantis pas le résultat).

Dix minutes pour remplacer les essuies glace. Ouf ! Tout c’est bien passé.

 

IMG_0711 (Copier).jpgVingt minutes pour retirer du coffre tout ce qui n’est pas utile pour cette journée. Je ne laisse que la caisse à clous, la tête de Delco de rechange, le multimètre, le bidon de 5 litres d’huile, le bidon de 5 litres de lave glace, le bidon de 5 litres de liquide de refroidissement, les deux bidons de liquide de frein, la baladeuse, des chiffons, un entonnoir, un jerrican de 10 litres d’essence … J’en vois qui se moquent ! « C’est quoi ton coffre ? Le sac à main de Marie Poppins, de Joséphine Ange Gardien ou la centrale d’achat de Castorama ? ». D’autre de se dire : « il se fout de nous, ça peut pas rentrer dans le coffre d’un cabriolet ». Et moi de vous répondre : « Eh ben si ! » Et en plus, tout ça a été placé proprement à côté du réservoir provisoire de 50 litres qui monopolise la moitié du coffre. Etonnant, n’est-ce pas ? Après ce premier rangement, il me reste à passer le Polish sur toute la carrosserie, mettre un coup d’aspirateur à l’intérieur, bomber tous les plastiques avec du rénovateur, resserrer un bout du tableau de bord qui m’agace à force de vibrer, enlever à l’alcool, deux traces blanches qui tachent les sièges (non ! ne fantasmez pas. il s’agit vraisemblablement du produit miracle bombé sous Titine) , refaire briller les chromes, nettoyer toutes les glaces avec du produit à vitre et décorer Titine à l’aide de rubans et nœuds verts. Un vrai Marathon. Il reste 1h30 pour ranger le matériel de nettoyage, déjeuner et me préparer : ça devrait le faire ! Et ça le fait. Ouf…. ! Reste à embarquer la mariée pour qu’elle arrive un peu en retard à la mairie (par tradition, la mariée doit arriver la dernière).

14h45 : A ce niveau là, on peut dire que c’est dans la poche et que plus rien ne peut vous retarder. Trente minutes pour rejoindre la mairie située à 10 kilomètres, c’est plus qu’il n’en faut. Cependant, en garçon prudent et en tant que futur beau-père, je préfère ne pas prendre de risque (des fois que Titine me fasse un coup de Calgon juste au moment du départ). Autre raison de ce départ un peu avancé, un fort assombrissement du ciel dans la mauvaise direction pour nous. Vous savez, un ciel qui vous fait penser au film « les dix commandements » quand Dieu se fâche à la fin ! (ça s’est pour les amateurs de cinéma ou les plus de 60 ans). Manquerait plus qu’on reçoive une radée phénoménale au moment de monter dans Titine ! Sans précipitation, j’envisage donc de rejoindre l’habitacle pour installer, au sec, ma future belle-fille. Épique est le mot qui me vient à l’esprit. La robe est tellement volumineuse qu’il me faut près de 5 minutes pour tout faire rentrer et fermer la portière passager sans coincer un morceau de tissus. Une fois assis à ma place de chauffeur, je cherche la boucle de la ceinture de sécurité de ma passagère. Me voilà parti en exploration à travers les froufrous de cette robe gigantesque pour tenter de la récupérer. Introuvable ! Question bête : était-elle encore là ce matin ou l’avais-je démontée dans un moment d’égarement ? Ouf ! La voilà. Pas besoin de régler la longueur de la ceinture, en l’occurrence un peu grande, car le serrage requis pour une efficacité optimum aurait déformé cette jolie robe. De plus, vue l’épaisseur de tissus, ma passagère se trouve équipée d’un airbag, option qui n’existe pas sur Titine. Même après avoir lancé le moteur, je ne suis pas sortie d’affaire. Je dois faire une marche arrière au bruit car impossible de voir dans le rétro de droite. En allant doucement, je limiterai les dégâts. Mais bon ! Ça passe. Pour la conduite, il me faut conserver une main en permanence sur le levier de vitesse pour éviter de passer quelques secondes précieuses à le chercher à travers les froufrous à chaque changement de vitesse. A part quelques gouttes sur le pare brise, histoire de tester les essuies glace et de justifier l’intervention speed du matin, nous arrivons en ville un peu en avance. Avec l’accord de la future mariée, on fait un passage au centre pour perdre du temps. Timing impeccable ! C’est avec le son harmonieux et discret de la « Cucaracha » émanant du klaxon de Titine que nous arrivons bon dernier sous le porche de la mairie.

 

2015-03-05 Mariage Chris et Déb modifiée (Copier).jpgPour le reste de la journée, tout se passa pour le mieux. Le stationnement sous le porche de la mairie pendant la cérémonie évita à Titine de prendre une douche froide. Pour le convoi jusqu’au restaurant, mon petit cabriolet blanc servi de voiture balai, la mariée ayant pris place à bord d’une des deux Porsche conduite par son mari (mon fils) et empruntées pour la journée. Un happy end…

 

A suivre…

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Voici une suite pour répondre à vos attentes. C'est l'après mariage. Bonne lecture.

 

Nous voilà déjà le 18 mars et demain, c’est la première sortie club que Titine va faire en 2016. Je nous ai inscrits pour faire parti de la caravane d’une course cycliste. Cependant, je prends la décision (peut-être stupide) de remettre en place le réservoir d’origine. Pourquoi stupide me direz-vous ? Parce que mon optimisme notoire me fait croire que tout va se dérouler comme sur des roulettes. Tout avait été bien préparé et ce remontage n’aurait dû être qu’une simple formalité. La semaine passée, j’avais pu récupérer une jauge à essence neuve auprès de ce brave JP. Il faut dire que l’ancienne avait disparu on ne sait où ! La chercher aurait nécessité tout un bataillon de volontaires équipés de chiens spécialement entraînés à sniffer la vieille essence. Autant de chance de retrouver cette jauge disparue depuis 2 ans dans la caverne de JP que de retrouver le St Graal. Cet ustensile indispensable au remontage du réservoir (je parle de la jauge) n’est cependant pas conforme à l’original et, quelque part, ça m’arrange. Je vous rappelle que la crépine du réservoir est réduite en lambeaux ce qui signifie que la moindre cochonnerie ira directement boucher le tuyau allant au carburateur. La nouvelle jauge étant équipée d’une belle crépine toute neuve, l’une remplacera l’autre. Par contre, la sortie essence se fait au niveau du couvercle de jauge alors que sur le réservoir d’origine, elle se fait à mi-hauteur de ce dernier. Il suffira de boucher la sortie d'origine pour éviter que l’essence ne s’échappe par là. Tout va donc aller pour le mieux et me voilà parti pour remonter la bête sous Titine. Je reprends donc la position du cafard flytoxé, ma position favorite pour voir ce qui se passe sous la caisse et commence à visualiser comment fixer ce foutu réservoir. Pas facile d’accès tout ça ! Va falloir lever Titine avec un cric et retirer la roue ! Lever Titine avec cet outil est toujours une crainte car un mauvais placement de celui-ci et je risque de le voir pénétrer à l’intérieur de l’habitacle sans y être invité et sans passer par la portière. Mais tout se passa bien ! Deuxième chose, enlever le réservoir provisoire car ce dernier me gène pour remettre l’ancien. Je fais donc sauter la sangle qui le fixe et qui transite par le trou de la jauge dans le coffre puis retire ce réservoir de l'emplacement qu’il a squatté depuis plus de deux ans.

Bon ! Maintenant, il me faut 4 boulons de 8mm, la durite de remplissage que j’ai acheté neuve il y a quelques temps, les deux colliers de serrage de cette dernière… et ça doit être tout ! Avant tout remontage, je dois vérifier que la jauge est compatible avec l’indicateur du tableau de bord. Après un petit raccordement électrique rapide de la jauge aux fils allant au tableau de bord en laissant cette dernière à l’extérieur du réservoir (pour pouvoir lui titiller le flotteur), et après avoir mis le contact, tout me semble normal. L’indication est un peu faible pour la position réservoir plein mais tant pis, je verrai si je ne peux pas étalonner ça plus tard avec quelques résistances additionnelles. Pour la position réservoir vide, aucun problème. Je fixe donc la jauge sur le réservoir avec un nouveau joint et les vis neuves achetées quelques semaines plus tôt.

 

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Maintenant, il me faut chercher 4 vis, 4 rondelles et 4 écrous pour la fixation sous Titine. J’ai beau avoir un stock de visserie accumulée patiemment aux fils de mes 40 années de bricolage, trouver 4 ensembles identiques ou compatibles s’avère un peu plus difficile que prévu. Je finis quand même par trouver mon bonheur après une bonne demi-heure de recherche. Retour sous Titine et présentation du réservoir. Zut ! Comment vais-je emmancher la durite de remplissage dans cette position ? Il me faut tenir le réservoir de la main droite et tendre le bras gauche pour essayer de faire pénétrer la partie mâle de l’orifice de remplissage (au niveau du bouchon d’essence) puis essayer de mettre un ou deux boulons de fixation afin de ne pas prendre le réservoir sur le nez ! Il faudrait être plusieurs où être la déesse Kali (celle qui a 8 bras) ! Etant seul, de sexe masculin et ne faisant pas partie des Dieux Indiens, me voilà mal barré. Allez Nanard ! Réfléchissement… « Ben t’a qu’à démonter la trappe à essence… Banane ! ». C’est vrai qu’en démontant cette partie, ça sera plus facile d’y fixer la durite, le réservoir étant à l’extérieur.

IMG_0496 (Copier).jpgIMG_0498 (Copier).jpgLa rouille ayant quelque peu rongé les vis de fixation, ce démontage me pris quelques temps, mais j’y suis arrivé quand même. Retour sous Titine. Ah mince ! Je n’avais pas vu qu’un des boulons de fixation était cassé dans son logement ! Que faire ? Je n’ai pas envie de laisser le réservoir fixer uniquement par 3 points ! Nouveau réfléchissement… Percer ce boulon pour en mettre un autre à la place ! La crainte, c’est de casser le forêt dans le trou et vue la position de perçage, la probabilité est grande. Mais bon ! Quand on est doué ! Aller, je me remet en position pour fixer les 4 boulons. C’est fou ce que ce réservoir parait lourd quand on le maintien d’une main en faisant attention qu’il reste suffisamment de temps en place pour placer au minimum un boulon. Trois heures que je suis dessus et le réservoir vient juste d’être maintenu par ces 4 fixations.

Reste à refixer la trappe à essence. Pour ce, il faut desserrer le collier qui maintien la durite sur le réservoir et retirer légèrement celle-ci pour que la trappe revienne à la bonne position. Evidemment, la durite se dégage complètement et me voilà en train d’essayer de la remettre en place. Enfin, après encore une demi-heure de galère, la durite, la trappe et le réservoir sont en place. Vous allez me dire : mais pourquoi passer tant de temps à raconter cette opération tout à fait banale ! Simplement pour que vous compreniez que, quand je m’aperçois que je n’ai pas bouché l’ancienne sortie et que celle-ci n’est plus dans ma ligne de mire, il me vient comme un coup de blues ! Démonter l’ensemble n’est pas envisageable vu le temps qu’il me reste et vue l’état dans lequel se trouvent mes nerfs… C’est donc avec le doigté du proctologue à la recherche d’une prostate que je cherche ce petit bout de tuyau. Après m'être écorché avec quelques aspérités traînant par ci par là, je réussis à mettre le doigt dessus. Bon ! Il n'est pas visible mais légèrement accessible. Il faut maintenant y introduire un bout de câble ou de fil électrique enduit de pâte à joint pour boucher ce trou. Facile me direz-vous ! Et ben non, car j’ai bien une espèce de mastic pouvant faire l’affaire mais celui-ci sèche lentement et reste souple. Sur le flacon, il est écrit que le produit résiste à l‘eau mais résistera-t-il à l’essence ? Je peux lire aussi qu’il a une forte adhérence sur la pierre, le bois, le ciment mais quand est-il du métal et du plastique ? N’ayant rien d’autre sous la main (je vous rappelle que Titine doit pouvoir prendre la route le lendemain), je prends donc le pari de fixer mon bout de gaine ayant le bon diamètre avec ce mastic. Après avoir mis autant de mastic sur le bout de tube et la fameuse gaine que sur mes doigts, je me couche un peu plus sous la voiture pour voir le résultat. Oupss… Ce que je vois ne me dit rien qui vaille. Cette foutue sortie est trop proche du silencieux d’échappement. Et alors me direz-vous ! Ben ayant autant confiance dans mon colmatage que dans le placement de toutes mes économie chez un bookmaker mafieux, j’envisage déjà une projection d’essence sur ce corps chaud, ce qui aurait pour inévitable conséquence de transformer Titine en Bonze suicidaire. Une recherche minutieuse dans mon bric à brac, que ma chère et tendre appelle mon merdier, et je trouve un bout de durite en PVC qui, emmanché sur mon bout de tuyau, irait détourner une fuite éventuelle vers un endroit plus sur. Evidemment, cette solution est provisoire ! Jusqu’à ce que mes quelques Neurones restants envisagent une solution plus rationnelle. Me voila de nouveau sur le dos, les yeux tournés vers les dessous de Titine (n’y voyez aucun vis), la main droite tenant le bout de durit entouré d’un petit collier et plein de mastic et cherchant le bout de tube dépassant du réservoir. De nouveau, me voilà avec la main mastiquée et collante. Mais quelle galère…

C’est vers 18h00 que je finis enfin le remontage du réservoir en ayant pris soin de tout reconnecter et avoir rebranché la durite venant du moteur. Ouf ! Reste à transférer l’essence contenu dans l’ancien réservoir dans le nouveau. En transitant par un jerrycan, je pu sauver une grande partie de ce précieux liquide, l’autre partie ayant rejoint le sol, mes mains et mes chaussures. Au total, j’estime avoir récupéré une quinzaine de litres soit de quoi faire entre 100 et 150 km (et oui, ça consomme ces petites bêtes). Je remonte dans la voiture et met le contact pour voir ce qu’indique la jauge … Sur la réserve ! Comment ça sur la réserve ? Le réservoir aurait-il la capacité de celui d’un semi remorque ? Bon, je vais en avoir le cœur net. Je démarre le petit 1300, jette quand même un coup d’œil pour voir si l’essence ne se fait pas un billet de parterre, prends les papiers et la carte bleue et… et si je décapotais! Soyons fou! Il ne fait pas trop froid (10 degrés) et le soleil me donne l’envie de grand air. Après avoir récupéré la partie du costume indispensable à la protection de mes neurones, c’est-à-dire ma casquette, me voilà parti en direction de la station la plus proche (7 kilomètres). Titine tourne rond et j’aime ça. Arrivé à la station, c’est avec fierté que j’ouvre le bouchon d’essence sur l’aile droite, ce qui n’était pas arrivé depuis plus de deux ans. D’habitude, j’essaie d’être discret en faisant le plein car ouvrir le coffre pour y mettre le pistolet, même si ça paraissait amusant au début, fait tâche au niveau de l’authenticité de cette mamie. Après être sûr de ne plus pouvoir faire rentrer une goutte de carburant dans le réservoir, je regarde le totalisateur de la pompe: 34 litres. Si je calcule bien, il est rentré presque 50 litres. Pour un réservoir qui a une capacité maximum de 42 litres, c’est pas mal non ! Bon ! De toute façon, le réservoir est plein et la jauge indique… sur la réserve. Et merd…. Va falloir chercher le bug. Je n’ai plus le temps de trouver la panne et ça ira bien pour demain. Par précaution, je rempli le jerrycan ce qui m’assurera une autonomie de 500 à 600 km.

Samedi matin 8h30, je suis prêt et retire la bâche de protection de Titine. Elle est toujours décapotée et même s’il ne fait que 2 degrés, le soleil étant déjà là, je décide de ne pas remettre le faux toit. Quand ma chère épouse me voit prendre ma casquette, signe évident que je vais rouler en version cabriolet, elle me prend pour un neuneu. Je mets quand même des gants, un polaire et une écharpe et me voilà parti pour rejoindre le groupe. Puis, direction Neuville sur Ain à quelques kilomètres de là. Fait pas chaud mais tant pis. Là les copains ne sont pas très sympas car si jusqu’à 80 km/h, le froid était supportable, me faire monter à 120 km/h (au compteur) frôle le sadisme. Mais je suis obligé de suivre, ne connaissant pas le lieu de rendez-vous. N’oublions pas que la température apparente est égale à la température ambiante moins la vitesse du vent divisée par 10 ce qui fait dans mon cas 2- 12 = -10 degrés. Rouler en cabriolet en Sibérie, c’est pas top du tout. Arrivée sur place, je me réchauffe avec un café puis après quelques occupations diverses, nous voilà, Titine et moi, dans la caravane qui doit faire le circuit des cyclistes avant que ceux-ci ne commencent leur parcours.

 

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C'est un circuit de 9 kilomètres que nous parcourons une première fois avant les plus jeunes coureurs puis une deuxième fois avant les cadors de la petite reine.

 

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Premier tour, tout va bien et Titine retourne au point de départ après avoir joyeusement joué de la Cucaracha à chaque traversée de villages. J’ai oublié de vous parler d’un détail qui aura son importance. Avant le départ, nous attendions un membre de notre groupe qui devait nous rejoindre avec sa 4CV. Ce dernier était tombé en panne sur le trajet. L’entre aide des membres du club lui avait permis de nous rejoindre avant le départ.

 

 

Lors du deuxième tour de la caravane, alors que nous roulons au pas, voilà que la 4cV s’arrête sur le bord de la route. Arrivée à côté d’elle, je me renseigne de ce nouvel arrêt : « même problème d'allumage que tout à l’heure » me répond le collègue! Sur ce, je redémarre quand…. Pan !!! Comment ça pan ? Un gros panache de fumée sort du capot et du dessous de Titine ! Ah non ! Pas le coup du Cerdon ! Cette fois, je n’ai rien vu venir. Il faut s’arrêter de suite. Je coupe le contact et ouvre le capot. Boudiou ! De la flotte de partout. Sans doute le même problème que fin 2015. Je regarde perplexe le liquide dégouliner du moteur et la vapeur se dissiper.

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Cependant, quelque chose me vrille le cortex. Cela n’arrête pas de couler. Oupss… Cette fois, c’est la tuile car ça parait plus grave ! Mon collègue Michel qui me suivait avec sa Porsche s’arrête à ma hauteur : « qu’est-ce qui t’arrive ? ». « Je sais pas encore mais ça m’inspire pas ». Pendant ce temps, le liquide continue de couler. On jette un œil (ou plutôt plusieurs puisqu’on est deux et normalement constitué). Un jet très net sort du radiateur. Constat sans appel : le radiateur a explosé ! C’était ça le « Pan » que j’avais entendu. Bouhhhh ! Que faire ? « Il faut dégager ta voiture car les coureurs ne vont pas tarder ». Thierry, qui était déjà dans le coup pour le Cerdon, m’indique qu’il y a un chemin un peu plus loin pour me réfugier. Je redémarre Titine en souhaitant que cette deuxième absence d’hydratation n’ait pas raison du petit 1300. J’entrevois déjà le joint de culasse sur son lit de mort en train de rendre son dernier soupir. Je coupe le contact et laisse Titine en roue libre sur quelques mètres. Pas suffisant pour rejoindre le refuge. Un deuxième démarrage et j’arrive enfin sur le lieu indiqué. Michel s’arrête aussi pour m’aider. J’envisage déjà tous les stratagèmes pour me sortir de ce mauvais pas. Vais-je devoir appeler JP à la rescousse? Difficile car, contrairement aux petits sketchs « Service après-vente j’écoute… », ce dernier répond rarement au téléphone. Il rappelle toujours… mais plus tard. Appeler le fiston ? Il est chez Mickey ! Je reste là, les yeux perdus dans le vague, en train de faire bouillir mes neurones tout en rajoutant quelques synapses au réseau déjà pas mal connecté de la partie du cerveau correspondant au système « démerde », quand Michel me tire de cette phase ‘réfléchissement’ : « j’ai un radiateur de 204 chez moi! Si tu veux, je t’emmène pour le récupérer en espérant que c’est le même ! ». Aurai-je une bonne étoile qui me protège et m’apporte toujours une solution quand je suis dans le caca ? La température de mon cortex cérébral chuta brutalement pour rejoindre celle d’avant la panne. « Merci Michel ! Tu me sauves la mise ». En route pour chez lui dans sa Porsche. Tout en roulant, il me glisse : « j’espère que ma femme est là car j’ai pas les clefs de la maison ! » Mince ! Il manquerait plus qu’on soit coincé dehors avec l’objet convoité à quelques mètres derrière une porte! Allez ma bonne étoile, je te fais confiance ! Arrivé chez lui, la voiture de son épouse n’est pas là. Madre de dios ! Heureusement, il y a la voie B qui nous permet d’entrée. Le radiateur est en effet là, perché sur une étagère. Il ressemble assez bien à celui de Titine. La position du bouchon est légèrement différente mais les sorties semblent bien au bon endroit. C’est vrai qu’il est un peu couleur rouille, contrairement au mien qui est d’un noir rutilant, mais dans ce cas, il pourrait être rose avec des poids bleus que ce serait le cadet de mes soucis. De retour vers Titine, je sors tous mes outils et m’attaque au remplacement de la source du problème.

 

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Extraire l’ancien n’a pas présenté de difficulté particulière à part le desserrage du collier de la durit inférieure. C’est avec la petite boite à cliquet de Michel que j’ai pu accélérer cette opération. Comme il fait beau, je considère cette réparation comme un moment de détente faisant partie des joies de 'rouler' en anciennes. Compte-tenu de l’incertitude sur le fonctionnement du ventilateur (ventilateur débrayable commandé, quand il y pense, par un électro aimant), je profite que le radiateur soit déposé pour bloquer le ventilo afin qu’il tourne en permanence (un conseil de Michel au vu des problèmes que j'avais déjà rencontrés). A deux, nous n’avons même pas mis 30 minutes pour faire l’échange. Un brave ancien, signaleur bénévole de la course de vélo, nous tient compagnie, prenant au passage quelques cours de mécanique dispensés gratuitement par mon ami Michel. Après avoir tout resserré et remonté la calandre, l’instant cruciale de la mise en eau arrive.

 

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Le coffre de Titine étant aussi fourni qu’un magasin d’accessoires automobile, j’ai tout ce qu’il faut au niveau des fluides vitaux à savoir, huile, eau, liquide de refroidissement, essence, lave glace et liquide de frein. Je vide donc le bidon de 5 litres de liquide de refroidissement tout en faisant tourner le moteur pour faire la purge du circuit. En me penchant sur le radiateur, je reçois quelques gouttes d’eau dans la figure. Je mets ça sur le compte de ce qui reste sur le moteur, projeté par le ventilateur, avant de m’apercevoir que le raccordement de la durit du haut fuit légèrement. N’ayant plus de réserve d’eau, j’évite un démontage en déplaçant simplement le collier plus près du radiateur. Et ça marche ! Plus de fuite en vue. Les cyclistes ne tardant pas à revenir, je repars vers notre point de rencontre, précédé de la Porsche de Michel. Un œil attentif sur la température d’eau m’affole un peu. Celle-ci monte inexorablement vers la zone rouge. En tant qu’extraterrestre, je dois avoir un œil de plus, car malgré la fixation hypnotique de mes deux yeux normaux sur cette foutue aiguille, j’arrive à suivre Michel sans embrasser l’arrière de sa Porsche. L’aiguille continue de monté jusqu’à chatouiller la zone rouge. Que faire? m’arrêter ? Difficile avec les vélos qui ne vont pas tarder à nous rattraper ! Soudain, l’aiguille redescend à vitesse grand V et vient taquiner, cette fois, la limite froide. Je suis rassuré, même si ce yoyo thermique ne m’inspire rien qui vaille. Tout en roulant, je constate que la température ne bouge plus. Nous arrivons enfin à destination sous les regards rassurés de nos collègues. Je ne remercierai jamais assez ce brave Michel et c’est là que je m’aperçois qu’une structure club à des bons côtés. Quel que soit les moyens financiers et le type de véhicule des uns et des autres, il y a toujours un élan de solidarité pour sortir un pote d’une mauvaise passe.

Le soir, après avoir démonté notre chapiteau, nous nous rendons dans un premier temps au vin d’honneur offert par les organisateurs. La distance n’est pas assez longue pour faire chauffer Titine. Ouf ! Comme il commence à faire nuit et froid, je profite de cette halte pour remettre la capote. Après ce petit moment de convivialité, nous nous donnons rendez-vous à notre auberge favorite devenue presque notre QG. Toujours un œil fixé sur l’aiguille de température, je vois celle-ci commencer à gravir les échelons des degrés, tel un alpiniste tentant de rejoindre le sommet convoité. Les kilomètres passent et ça grimpe toujours, malgré le froid extérieur. J’aimerai bien que cette foutue aiguille se fixe un objectif moins ambitieux que la zone rouge, mais pour l’instant, elle ne calme pas ses ardeurs. Elle n’est plus qu’à quelques dixièmes lorsque je la vois redescendre, tel un soufflé sorti trop vite du four. Ouf ! Je l’ai échappé belle. Elle resta dans cette position jusqu’à notre arrivée à l’auberge. C’est donc détendu que je finis la soirée en compagnie de joyeux drilles.

 

De retour à la maison, je recouvre Titine de sa bâche, bien décidé à tout remettre ça en ordre à la première occasion. D’ailleurs, la nuit portant conseil, je me lève à 4h00 du matin pour commander un autre calorstat chez Osc…o. C’est sûrement cette cochonnerie qui me joue des tours à moins que ce ne soit le joint de culasse qui ait rendu l’âme suite au vapeur de Titine dans le Cerdon… A suivre

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Invité §pep550CM

L'adage dit: une photo vaut mille mots.....toi c'est juste le contraire mais qu'est ce qu'on s'amuse!

Bonne continuation et merci pour la suite du roman. ;)

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Invité §pep550CM

Je suis impatient ;ton roman deviens du"Truman Capote" mais en ce qui te concerne c'est plutôt du

true man recapote :p Ce qui est sûr c'est que vous adorez tous les deux écrire.

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Comme promis, voilà la suite. Bonne lecture

 

24 mars 2016 : Venant de recevoir le nouveau calorstat, je décide de tirer les choses au clair (toujours rien a voir avec les attributs du collaborateur du notaire). J’ai horreur de rester dans l’expectative. De plus, la mécanique est pour moi comme un jeu d’enquête. Je cherche, je réfléchis, je me fais des scénarii et je finis par me retrouver avec une foule de suspects potentiels. Dans le cas présent, j’ai comme suspects :

- En 1 : le joint de culasse qui ferait monter le circuit de refroidissement en pression. J’ai déjà eu ça sur une R12. Cela s’était soldé par une rupture de tout ce qui pouvait lâcher sur le circuit d’eau (radiateur de chauffage compris). J’avais comme indice majeur une odeur d’essence dans le vase d’expansion. Je vais donc vérifier ce point

- En 2 : le calorstat qui s’ouvrirait trop tard où quand il aurait envie (encore un qui en ferait rien qu’à sa tête). Possible qu’il soit handicapé par une pression haute et j’en reviens au joint de culasse. Pas très rassurant.

- En 3 : Le ventilateur qui ne se mettrait pas en service au bon moment. Cela aurait pu être vrai suite à un faux contact sur le thermo contact mais comme j’ai bloqué le ventilateur pour qu’il soit en rotation permanente et que la température est montée quand même, va falloir chercher un autre suspect.

Procédons par ordre. J’ouvre le bouchon du radiateur (à froid) et me fais un coup de snifette. A part l’odeur caractéristique du liquide de refroidissement qui est déjà rentré en ébullition, pas d’odeur d’essence. Ouf ! C’est rassurant. Reste à démonter le calorstat pour voir. Étonnamment, à cet instant précis me vient une idée des plus loufoques qui ne m’était pas venu à l’esprit au cours de mon enquête méticuleuse. Mais je ne vous en dis pas plus. L’o est une opération que j’avais déjà effectuée pour remplacer le cylindre récepteur d’embrayage. J’avais dû passer par là pour pouvoir accéder à une vis de fixation de ce dernier inaccessible autrement. Première opération : vider le circuit d’eau. Pour ne pas videz ce précieux liquide sur le gravier de mon abri mais aussi pour pouvoir le réutiliser par la suite, je me confectionne un réceptacle à partir d’un vieux bidon d’eau déminéralisée. Ne criez pas au géni car j’ai pompé cette idée sur Internet en lisant les mésaventures d’un autre mécano. L’idée reste cependant géniale, car non seulement on peut récupérer le liquide mais en plus, on peut le reverser proprement dans le radiateur à la fin des opérations (à condition de ne pas avoir deux mains gauches ce qui m’arrive par moment lors de grandes fatigues et qui se traduit par une arrivée intempestive du liquide sur le sol et les pieds).

 

 

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Ayant mis, ce matin, un coup de bombinette de dégrippant sur le robinet de vidange du radiateur, c’est avec beaucoup de précautions que je commence à desserrer ce dernier avec une pince multiprise. Eureka, il s’ouvre !

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Le bidon ayant été bien placé, le liquide coule dans ce dernier grâce au petit tuyau prolongeant la sortie du robinet. Première opération réussie.

 

 

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Je démonte ensuite la durite d’entrée d’air du carburateur…

 

 

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et place un bout de vinyle sur l’alternateur. L’eau et l’électricité ne font pas bon ménage.

 

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Je débranche ensuite la durite d’eau supérieure. Le couvercle du calorstat apparaît. Un rapide regard me laisse entrevoir qu’il n’y aura pas de problème d’accès pour l’ouvrir.

 

 

 

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Reste plus qu’à retirer les 3 vis qui le retiennent et le tour est joué.

 

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Et là ! Tous les bons mécanos, amateurs ou professionnels, voient ce que je vois… Allez ! Regarder bien… Le premier qui trouve a le droit à ma haute considération. En attendant, moi je passe pour un branquignole. Vous avez trouvé ? Je ne sais pas ce que j’ai fumé à l’époque où j’ai changé le récepteur d’embrayage mais ça devait être du lourd ! (pourtant, je fume plus depuis des années). J’en vois déjà qui se marre comme des madeleines et il y a de quoi. Mon égo vient d’en prendre un sacré coup. Et oui ! Pour les non initiés, le calorstat est monté à l’envers… La partie visible est celle contenant la cire qui doit se dilater avec la chaleur. Elle devrait, normalement si votre couillon de serviteur ne l’avait pas mal montée, se trouver du côté du bloc moteur. En effet, le principe de cet organe est de s’ouvrir à une température d’eau avoisinant les 90 degrés et ceci, grâce à l’action combinée de la cire qui se dilate dans le tube en laiton (ou en cuivre) compensée par le ressort visible sur la photo. Pour les néophytes, vous trouverez, sans doute, des explications plus claires sur le Web. Je vais donc devoir faire 10 Pater et 30 Aves auprès du Dieu des mécanos pour me faire pardonner cette bourde monumentale. Honte à toi, mécano de pacotille. Bon ! N’étant pas adepte du SM prônant la flagellation, je vais arrêter de me fustiger. Je suis cependant heureux d’avoir trouvé une cause très probable de mes ennuis.

Même si l’état du calorstat semble très satisfaisant, je le change quand même. J’en profite pour remplacer les joints toriques et refaire un état de surface du couvercle.

 

 

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Comme le circuit d’eau est vide, je me tâte pour remettre en conformité le ventilateur. Souvenez-vous, je l’avais bloqué pour qu’il tourne en permanence, ce qui n’est pas très bon pour le moteur en intersaison. Allez ! Je démonte le radiateur pour accéder au ventilo et rendre la liberté à celui-ci. Ne sachant pas comment régler ce dernier, je décide de desserrer les 3 vis de blocage puis d’amener la première au contact (le ventilateur est bloqué) et ensuite de desserrer celle-ci d’un quart de tour (le ventilateur devient libre). Pourquoi un quart ? J’en sais rien mais je trouve sympa cette façon de faire. Je fais la même chose pour la seconde et la troisième. Pour vérifier si ça fonctionne, rien de plus simple. Je mets le contact sans démarrer le moteur (je vous rappelle que le circuit d’eau est ouvert et vide) et court-circuite les deux fils du thermocontact que j’avais débranché du radiateur. J’entends le clac de l’électro embrayage et essaie de tourner le ventilo à la main. Celui-ci est bien bloqué car couplé à la sortie du vilebrequin. J’enlève mon court-circuit et le ventilo tourne librement. Eurêka ! Ça marche… Il parait que j’aurai dû vérifier l’entrefer avec un jeu de cales mais vous avez sans doute remarquez que j’aime bien improviser.

Reste plus qu’à remonter le radiateur, les durites, et à remettre l’eau avant de faire un essai. Après avoir vidé le contenu de mon bidon de récupération dans le radiateur (bien pratique cette technique), je passe à la phase essais.

 

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La montée en température se fait correctement et l’aiguille n’a pas l’air de vouloir atteindre des sommets. Allez ! Je vais faire un petit tour. J’en profiterai pour rendre le réservoir provisoire et l'autre jauge neuve à JP. Au passage, je lui montrerai le radiateur explosé afin qu’il me donne son avis d’expert. Me voilà donc parti pour effectuer les 10 km nécessaires tout en ayant un œil attentif sur l’aiguille de température. Je vois celle-ci monter, monter, monter …. Monter et finir par atteindre la zone rouge. « Non de Dieu… Tu vas redescendre saloperie ! » Me dis-je en moi-même. Rien à faire, elle ne veut pas rejoindre sa position normale. Grrrrrrrrrr ! Bon ! Vite trouver un refuge avant de revoir les fumerolles des Solfatares (pour ceux qui connaissent les alentours du Vésuve). Un arrêt en catastrophe sur une entrée de chemin de terre et je coupe le contact. J’attends quelques secondes… Rien ne se passe. Pas de geyser en vue ni d’odeur nauséabonde. Ouf ! J’ai sans doute évité le pire. Maintenant, il faut voir ce qui se passe. Ouverture du capot : Rien de particulier. Un petit tour dans le coffre pour récupérer un chiffon et tenter d’ouvrir le bouchon du radiateur. C’est avec beaucoup de précaution que je débloque légèrement le bouchon à l’aide du chiffon. Pschitt... fait la vapeur en essayant, en vain, de me brûler les paluches. Au bout de quelques instants, quand la pression est retombée, je retire complètement le bouchon. Oups ! Je vois quelque chose que je n’aurai pas du voir par le trou ! Le haut des éléments du radiateur. Autrement dit, le niveau d’eau est en dessous, voir très en dessous du niveau normal. Je regarde un peu partout. Aucune fuite apparente ! Bon ! Il est vrai que je n’ai pas vérifié si le niveau avait baissé avant de partir. Quel gland tu fais Nanard ! Un petit tour dans le coffre pour récupérer un bidon d’eau et… Scheisse ! Comme un idiot, j’ai retiré le bidon d’eau du coffre pour le modifier et j’en ai pas remis un autre! C’est pas vrai d’être aussi c… ! C’est chaque fois que j’en ai besoin qu’il m’en manque un. Réfléchissement Nanard ! Retourner à la maison à pied et récupérer un bidon ? Cela fait 5 kilomètres allé et retour soit environ une heure. Pas le temps ! Récupérer de l’eau dans la rivière avec un récipient quelconque ? J’ai rien dans le coffre qui s’y prête ! T’as plus qu’à refaire le chemin dans l’autre sens en espérant que Titine ne chauffe pas trop. Ma phase de réfléchissement ayant durée quelques minutes (j’ai le cerveau lent), la température est redescendue suffisamment pour tenter l’expérience. C’est donc l’œil toujours fixer sur l’indicateur impliqué (et parfois sur la route) que je reviens en vitesse à la maison. Ouf ! L’aiguille n’a pas eu le temps de rejoindre la zone critique. N’ayant plus de liquide de refroidissement en stock, c’est avec de l’eau du robinet que je fais le complément. Il manque facilement 2 litres. Allez ! Je repars chez JP en vitesse avant qu’il ne ferme. Cette fois, l’aiguille a du mal à monter mais j’aime mieux ça. Il fait à peine 5 degrés et je me dis que ça me fait une réserve les beaux jours.

Arrivé chez JP, je lui montre le radiateur. Son œil expert me fait immédiatement remarquer la grosse marque couleur cuivre qui couvre la partie basse.

 

 

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« Vous avez pris quelque chose qui a marqué tout le bas du radiateur ! Regardez, il y a plusieurs faisceaux percés ! Il ne manque pas des ailettes au ventilateur des fois ? »

 

 

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C’est vrai qu’il a raison ce brave JP ! Quand j’avais vu la fuite, l’eau semblait sortir du milieu du radiateur mais en réalité, elle devait remonter avec la pression et la fuite était plus bas. Un léger sourire étira mes lèvres. Cet incident n’avait rien à voir avec mon erreur de montage du calorstat. J’avais bien vu cette marque au démontage mais je l’avais mise sur le compte d’un choc lors du démontage du radiateur sur le bord de la route. En réalité, c’était vraiment la source de mon problème. Que c’était-il donc passé ? Mon cerveau de fin limier fit une reconstitution du crime. J’ai du prendre une branche d’arbre ou quelque chose du même genre. Cet objet néfaste s’était coincé, dans un premier temps, entre le radiateur et le ventilateur bloquant ce dernier. Tant que la température de Titine est restée inférieure à un certain seuil, le ventilateur, débrayé, n’a pas été entraîné par le moteur. Il est donc resté immobile. Pendant cette phase, il ne s’est rien passé. Le fait de suivre la caravane, la température a commencé à monter sans atteindre le seuil critique. L’arrêt à côté de la 4cv a permis à cette foutue température de dépasser le seuil d’enclenchement du ventilateur. A ce moment là, le ventilo a entraîné brutalement l’objet coincé, massacrant en passant le bas du radiateur, ce qui a provoqué la fuite… CQFD. Tout se tient. Il est vrai qu’à un moment, avant cette panne idiote, j’ai entendu un bruit sourd sous Titine. Cette dernière émet tellement des bruits étranges, comme si elle perdait en permanence des morceaux, que je n’y ai pas prêtés attention. De plus, ça explique le 'pan' entendu juste avant la fuite et l’accoue ressenti au même moment. Le moteur a dû être légèrement bloqué par l'objet jusqu'à ce que celui-ci se casse ou soit éjecté. J'aurai dû inspecter le lieu pour trouver l'arme du crime. Une erreur de débutant.

« Il y a une société qui répare ce type de radiateur à Bourg » me dit ce brave JP. « Vous n’avez qu’à les appeler ! ». Ah oui, j’ai oublié de vous dire : le ‘vous’ vient du fait qu’il n’arrive pas à me tutoyer, même s’il est le témoin de mariage de mon fiston adoré, que cela fait des années que je le connais et que depuis le temps que je l’enquiquine avec Titine, il aurait pu m’envoyer balader dans un « tu me gonfles avec ta caisse ». Mais le ‘P’ de JP est vraiment synonyme de Patience et de Perle. Heureusement que je l’ai, même si j’hésite de plus en plus à faire appel à lui.

 

Je suivrai donc son conseil pour voir si mon radiateur est réparable et à quel prix. On ne sait jamais ! Des fois qu’un autre objet hétéroclite prenne idée de se reloger au même endroit ! …. A suivre

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Pour les lecteurs fidèles, voici la suite de cette saga mais aussi une fin provisoire car je suis arrivé au récit de la sortie la plus récente. Rassurez-vous! Cela m'étonnerait que l'aventure s'arrête là!

 

Dimanche de Pacques 2016 : Nous avions prévu, ma chère et tendre et moi, de sortir avec Titine demain lundi, mais la météo prévoit un sale temps. Je me rabats donc sur la vérification des feux de recul. Pourquoi ces derniers ne fonctionnent-ils pas ? Toutes mes recherches sur internet ne m’ont pas permis de localiser le contacteur sur la boîte à vitesse. J’ai bien trouver une vague explication sur un forum, indiquant qu’il faut retirer le filtre à air et les pipes d’admission pour y voir plus clair, mais vu la galère que cela représente, je vais tenter autre chose. Je pratiquerai une auscultation minutieuse des moindres recoins de la boîte pour localiser ce foutu contacteur. Etant donné que j’y vois autant que dans les fondements d’un homme de couleur, c’est donc avec l’aide de mon outil de prédilection, l’endoscope, que je commence à farfouiller tout autour des zones susceptibles de planquer l’objet convoité. Toujours dans la position du cafard flytoxé, seule position me permettant de me glisser sous Titine sans la lever, je commence par vérifier le bas de la boite. Rien ! Je passe de l’autre côté pour continuer à faire le tour. Toujours rien ! Voyons par en dessus ! Je débranche la batterie par précaution car l’endoscope va farfouiller du côté du démarreur et là, il y a une arrivée directe de la batterie. Un court jus est si vite arrivé ! Je fouille et refouille. Toujours rien en vue ! Cependant, quelque chose attire mon regard ! Un bout de scotch de carrossier entoure apparemment deux fils électriques ! Serait-ce un début de piste ? Je glisse mes mimines entre le maitre cylindre de frein, des tuyaux d’eau et de liquide de frein, des pattes de fixation coupantes, laissant au passage quelques morceaux de mon ADN sous forme de prélèvement sanguin et de cellules épithéliales et j’atteints ce fameux bout de scotch, non s’en m’être démis à moitié l’épaule. Pourquoi faut-il que ce que je convoite se trouve toujours dans des coins inaccessibles ? Je tire donc sur les fils accrochés au scotche et constate que ce dernier isoles en réalité deux cosses électriques femelles. Bon ! La piste se resserre ! En effet, le contacteur possède, normalement et d’après les photos que j’ai pu voir, deux prises mâles. Ceci complète bien le diagnostique. Petite vérification ! Soyons fou ! Je court-circuite les deux fils après avoir enlevé le scotch puis mets le contact. Un petit tour à l’arrière pour constater qu’en effet, les feux de recul sont bien allumés. Question ! Pourquoi ces deux fils sont-ils scotchés et si la réponse me semble évidente, pourquoi avais-je la certitude que ces feux fonctionnaient avant mes réparations de carrosserie. Je vous rappelle que c’est suite au remontage que j’avais constaté qu’ils ne fonctionnaient plus. En réalité, ils ne servaient à rien depuis… le remplacement du moteur il y a maintenant presque 4 ans. Pas glop tout ça ! Sans doute que le fiston, lorsqu’il avait remonté le moteur refait dans Titine, ne savait pas où les rebrancher et qu’il avait décidé de les isoler, précaution que je ne saurai lui reprocher.

Un doute m’envahit ! Et si ce moteur, équipé de sa boîte, était plus vieux que je ne pense ? Dans ce cas, il se pourrait bien qu’il ne fût pas équipé du contacteur ? Une vague de tristesse m’envahit. Quel dommage ! Refusant de céder trop vite à cette idée, je continue mes investigations en scrutant centimètre par centimètre, les moindres recoins de la BV et plus particulièrement, la zone que la longueur des fils m’indiquait. Mais rien de rien ! Il faut se rendre à l’évidence ! Cette boite est celle équipant un moteur d’avant 73, bien que le moteur soit bien un B02 (numéro frappé sur le bloc). Il faut que je demande au fiston pour connaitre le fin mot de l’histoire …

Je profite que le capot soit levé pour jeter encore un œil sur la partie carburateur, car le ralenti a tendance à ne pas revenir systématiquement à la bonne valeur. Après avoir enlevé le filtre à air pour la énième fois (je ne compte plus), je place l’endoscope à l’intérieur de l’entrée d’air du carbu pour voir manœuvrer les papillons d’accélérateur. Après avoir manœuvré délicatement ces derniers par la commande de l’accélérateur, je ne trouve rien d’anormal. Mon œil expert (en connerie sans doute) pointe en direction de la commande de la pompe de reprise. Je vois nettement que le piston de celle-ci est sollicité dès que je titille l’accélérateur, même avec un déplacement des plus minimes. Conclusion : la pompe est pratiquement toujours en service. Vu les jeux qu’il y a un partout sur les commandes de ce carburateur, rien d’étonnant que par moment, il me faille jouer avec un retour brutal de la pédale d’accélérateur pour tout ramener à sa position initiale. J’avais constaté en effet qu’après avoir rouler à vitesse maintenue pendant quelques kilomètres, le ralenti ne revenait pas à 900 tours/minutes mais restait autour des 2000. Un coup brutal et rapide sur la pédale permettait à celui-ci de rejoindre sa position de repos. Je desserre donc la vis de réglage de la pompe de près d’un tour avant de constater un léger jeu entre la commande et le piston (la photo a été prise sur l’ancien carbu car j’ai la flemme de démonter le filtre à air pour l’illustration)

 

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Je remonte tout et redémarre le petit 1300. Celui-ci tourne rond, sans doute même plus rond qu’avant le réglage. Je le laisse chauffer sur son starter puis descend doucement celui-ci. Tout se passe bien. Je fonce me changer pour faire un tour d’essaie… Bon ! Ben se sera pour une prochaine fois car il est presque 20h30 et Madame m’attend pour manger. Je range donc à regret Titine sous sa bâche en attendant une prochaine sortie.

Fin d’après-midi du lundi de Pacques 2016; L’envie de prendre l’air au volant de Titine me titille la zone du plaisir. Il reste quelques rayons de soleil filtrant à travers de gros nuages. Vite, je retire la bâche de protection, baisse la capote, récupère la casquette et le pull polaire (outils indispensables en cette saison) et contact. Le moteur tourne rond comme jamais. Un vrai plaisir. Une marche arrière pour sortir, et direction…. Le col du Cerdon. Vous savez ! Celui où Titine a fait sa première bouffée de chaleur alors que j’étais accompagné de Madame. Pour essayer mes réglages et mes dernières réparations, rien de tel que de belles lignes droites, une bonne montée en lacet et quelques villages à traverser. Il ne fait pas très chaud (à peine 10 degrés) mais Titine tourne comme une horloge. Pas une ratée, pas de ralenti qui reste coincé, pas de trou à l’accélération. Première ligne droite, l’aiguille de température reste sagement à sa place et l’aiguille du compteur taquine le 100 km/h. Le petit 1300 émet, à chaque accélération, ce son rauque que j’aime et qui me fait vibrer. Je sens toutes les odeurs extérieures et même si l’air frais me gèle les oreilles, rien ne me fera regretter cette sortie. J’attaque la montée du col en quatrième. Titine monte comme si elle était encore sur le plat. Le tachymètre indique toujours 100. Un 4x4 BMW me suit mais il décroche à chaque virage. Je suis grisé. Les virages s’enchainent et Titine suis la route comme si elle était sur des rails. Même pas un couinement de pneu. Un petit coup de troisième à chaque attaque d’épingle à cheveux et retour en quatrième en sortie. Elle ne bronche pas et remonte à sa vitesse de croisière sans problème. Le BMW est toujours derrière. Je sais que sur une ligne droite, il va me dépasser mais je ne suis pas utopiste. Ce ne sont pas les 75Cv de Titine qui vont faire le poids mais elle n’a pas à rougir, elle reste à la vitesse autorisée et n’est pas un boulet pour la circulation. En haut du Cerdon, demi-retour et retour à la maison. Une descente impeccable. En chemin, petit détour par le village de Cerdon. Quel plaisir de traverser ces vieilles ruelles où l’échappement de Titine résonne comme s’il s’agissait d’une Ferrari. C’est aussi ça le plaisir du cabriolet, une communion avec l’environnement, aussi bien olfactif qu’auditif ou tactile. On a toutes les senteurs extérieures, de l’odeur des sous bois à celui moins agréables des échappements. On entend tout, du champs des oiseaux à celui du moteur. On ressent tout, de la caresse d’un rayon de soleil à celle plus piquante d’une fraîcheur nocturne, ou, dans mon cas présent, du vent froid sur les mains et les oreilles. Il suffit de choisir ses sorties pour qu’elles se transforment en instants de pur bonheur. Allez ! Même une sortie en ville en plein hiver reste du plaisir, ne serait-ce que parce que cette petite voiture est atypique et que toutes les sensations de conduite ne se retrouvent plus dans une voiture moderne.

Au sortir du village, je reprends la route principale. De petites gouttes d’eau viennent se coller contre le pare-brise. Un petit instant d’inquiétude avant de m’apercevoir qu’il s’agit d’un peu de pluie. Le ciel est en effet menaçant. J’accélère un peu et rejoint un Picasso Citroën. Il lambine à 80 et je commence à le doubler. Cet enf… é accélère au moment où je suis à la hauteur de sa portière avant. J’écrase l’accélérateur de Titine (je vois maintenant à quoi peut servir le système à ressort de l’accélérateur évoqué plus haut), Titine grimpe dans les tours comme une jeunette. Une vitesse indécente s’affiche au compteur, qu’il faut cependant relativiser vu que ce dernier est un peu faux (je sais, c’est pas bien). La casquette tiens le coup mais les oreilles aimeraient mieux un bonnet (conduire Titine avec un bonnet… N’importe quoi !) C’est l’occasion ou jamais de voir ce que ce petit 1300 a dans le ventre. De plus, de grosses gouttes commencent à asperger le pare brise. Il ne faut plus lambiner si je ne veux pas recapoter. Le Picasso ralentit enfin et je peux me rabattre tranquillement, rejoignant une vitesse raisonnable. Mes doigts commencent à ressentir les affres du froid mais je suis heureux. Je pousse la commande du ventilateur de chauffage et un air tiède vient me caresser les mains. Que c’est bon… ! C’est à 100 mètres de la maison que la pluie commence à s’intensifier. Pourtant, je ne reçois aucune goutte sur moi. Le profil de Titine très anguleux et le fait de ne pas être à l’arrêt y sont sans doute pour beaucoup. Le portail étant ouvert, je rentre Titine en vitesse et la laisse tourner quelques minutes sous son abri, histoire de percevoir le bruit régulier de son petit moteur et de son échappement d’un autre temps. Cette fois, ce furent soixante bornes d’une balade aux petits oignons. Quel pied ! …

Et oui ! Pour une fois, pas de panne et pas de galère. En fait, cette petite Pigeot est une voiture adorable. Faire des sorties avec elle reste un vrai plaisir. Inutile de tâter du chichon. Une vraie dose d’anxiolytique. Par contre, méfiance ! Il y a accoutumance et l’état de manque arrive très vite. Être à son volant est un véritable trip. Vivement la prochaine sortie... Fin provisoire.

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