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70s (1971-…)

[Topic officiel] Isuzu 117 : La belle du soleil levant


jensen
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ISUZU 117 : Belle, Belle, Belle comme le jour ! s4-61l.gif.ed1f6ea35c357d9c2e243fdd6b6f70cd.gifs4-61l.gif.631b19ad4eed2d6f73a1410e0f3c5069.gif

 

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Milieu des années 60...

 

Si en France "le transistor" résonne de yéyés et de "cheveux longs aux idées courtes" qui veulent enfermer un Rocker bien connu (et récemment décédé) "en cage à Médrano" au Japon on fini juste de se relever de stigmates beaucoup plus sombres... :(

 

Certes l'archipel n'est plus l'empire totalitaire dirigé par un Dieu vivant mais la dernière guerre a laissé des traces durables et revenir dans le grand concert des nations n'est pas chose aussi facile. :sic:

 

Comme l'Allemagne le Japon cherche à oublier son passé et se lance à corps perdu dans l'industrie, déjà pour revenir au niveau des autres mais aussi pour se garantir des revenus à l'export car cette nation n'a strictement aucune matière première sur place et n'est même pas autosuffisante pour l'alimentation de sa population (ce qui était déjà un gros problème au début du vingtième siècle et qui explique, en partie du moins, la politique expansionniste et agressive du pays vis à vis de ses voisins).

 

A la fin des années cinquante on assiste déjà à de timides tentatives de commercialisation dans le domaine de l'automobile à l'étranger, mais à vrai dire personne en occident n'accorde vraiment d'importance à ce pays qui tente de manière assez maladroite de singer des autos Européennes ou Américaines et qui ne tient pas vraiment ses engagements vis à vis des contrats de partenariat ou de licences de production signés avec nos constructeurs (voir "l'affaire" 4cv Hino).

 

 

Isuzu n'est pas le plus important des constructeurs locaux mais il a déjà une bonne petite expérience de l'automobile "moderne" avec sa série Bellel présentée en 1961 et qui sera d'ailleurs la première auto Japonaise proposée avec un Diesel, spécialité d'une marque alors surtout connue pour ses poids-lourds.

 

 

La Bellel, une auto très classique qui pouvait recevoir un bloc Diesel.

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Et si la production s'arrête en 1967 après moins de 40 000 exemplaires produits (dont une petite partie distribuée à l'export) c'est bien suffisant pour les dirigeants de la firme qui envisagent de taper "plus haut et plus fort". :oui:

 

Ce sera la Florian, et il est déjà acquis que cette fois-ci elle sera disponible en berline mais aussi en Coupé.

 

 

La berline Florian, dont sera dérivé le Coupé 117 qui nous intéresse ici.

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Comme cette dernière catégorie d'automobile est, en général, à "connotation sportive" et vendue plus cher que la berline dont elle dérive les dirigeants de la marque ont l'idée de contacter un cabinet de Design Européen. Les Italiens ayant alors le vent en poupe ils vont frapper directement à la porte du carrossier Ghia.

 

Ça tombe bien puisque ce dernier vient de débaucher de chez Bertone un jeune homme plein d'avenir propulsé directement responsable du Design : Un certain Giorgetto Giugiaro ! :sol:

 

L'affaire est rondement menée et l'homme se met très vite au travail.

 

Le résultat présenté fin 1965 s'inspire des productions Bertone du moment, en particulier de la Simca 1200S ou de la Fiat 124 Coupé par exemple, un travers assez connu des centres de style Transalpins de l'époque. (Pininfarina n'était guère plus malin et avait même tendance à proposer un dessin quasi-identique à plusieurs constructeurs...)

 

 

Les origines Italiennes du dessin sont incontestables.

On peut y voir aussi la Fiat Dino.

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La première présentation est effective au Salon de Genève 1966.

Pour l'instant ce n'est qu'un prototype dont le style n'est pas encore définitif, mais le coup de crayon de ce dernier enthousiasme les différents responsables de l’événement qui sacrent cette Isuzu comme la lauréate du concours d'élégance ! :fier:

 

Au Salon de Tokyo à l’automne de la même année apparaît la version quasi-définitive de l'auto, avec la certitude désormais d'une commercialisation à brève échéance.

 

 

Tokyo 1966.

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Ce n'est pourtant qu'en octobre 1968 que la production en série débute.

 

En fait ce Coupé va un peu souffler le chaud et le froid... :o

 

La ligne ?

 

Magnifique !

 

 

On aurait du l'appeler "Florian Coupé" mais Isuzu préférera garder le numéro de code interne de la voiture : 117. :oui:

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La mécanique ?

 

Elle défraie la chronique avec un quatre cylindres de 1 584 cm3, son double arbre à cames en tête, sa culasse en alu et son vilebrequin à cinq paliers !

120 ch à 6 400 tours et une vitesse de pointe de près de 200 km/h.

 

 

Les carburateurs Solex-Mikuni ne resteront pas longtemps à bord et céderont la place à "autre chose" assez rapidement... :D

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Les spécialistes occidentaux qui regardaient il y a encore peu de temps avec condescendance les automobiles de l'archipel commencent à se frotter les yeux, d'autant qu'au même moment Toyota bluffe tout le monde avec sa 2000 GT et que Honda se fait déjà une sacrée réputation avec sa minuscule S800. :jap:

 

C'est parfois dur à admettre mais il va falloir désormais voir les voitures Japonaises autrement... :bah:

 

Mais le meilleur se cache à l’intérieur : Finition exemplaire, tableau de bord en bois de laurier, sellerie en cuir d'une qualité à faire pâlir de jalousie une native de Coventry ! :miam:

 

 

Non, nous sommes sur des îles mais point Britanniques ! :deuxsanssix:

Le volant tulipé est un Nardi.

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Alors ? Futur "Best-seller de légende du monde planétaire" cette 117 ? :p

 

Non, et ce pour plusieurs raisons ! :o

 

Déjà les liaisons au sol...

Si le moteur est une réussite qui fait preuve de performances rarement atteintes pour une auto de cette catégorie en 1968 la suspension est pour le moins classique : On trouve à l'avant une double triangulation et à l'arrière un essieu moteur rigide monté sur des ressorts à lames semi-elliptiques.

Comme "modernisme" on a fait mieux...

 

 

Le problème récurrent des japonaises de cette période : Des liaisons au sol qui commençaient à dater.

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La direction est typiquement japonaise avec son système à recirculation de billes.

En théorie ce choix permet une bonne douceur de fonctionnement, certes au détriment de la précision, mais ici elle cumule les deux défauts : Lourde à l'arrêt et imprécise sur la route... :bah:

 

La maniement de la boite de vitesses est lui aussi sujet aux critiques : Non que les quatre rapports soient mal étagés mais plutôt qu'il faut développer "une certaine force" pour les monter et rétrograder.

 

 

Faites une comparaison entre cette ligne et celle des productions locales contemporaines...

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Pour couronner le tout Isuzu qui considère la 117 comme le joyau de sa gamme a décidé de la faire fabriquer à la main à petite cadence par des ouvriers dédiés, inutile de vous dire que le prix de vente va s'en ressentir : 1,7 million de yens ! :beuh:

 

C'est le double d'une Nissan Skyline 2000 pourtant déjà pas donnée !!!

 

Pour être clair il n'y a que la Toyota 2000 GT qui dépasse ce tarif sur l'archipel (2,4 millions)...

 

Bref son constructeur a bien raison de ne pas s'emballer et d'en limiter la production à 50 exemplaires par mois uniquement réservé au marché local, non seulement aucune auto ne reste en stock sur parc mais en plus la rareté de l'objet lui assure une certaine exclusivité auprès de la frange de population huppée d'un Japon en pleine renaissance.

 

Bref il n'en faut pas plus pour faire de la 117 le type même de l'automobile désirable et inaccessible au commun des mortels : La route de la légende est toute tracée ! :sol:

 

D'autant qu'Isuzu ne s'endort pas sur ses lauriers et présente en 1970 son Coupé doté pour la première fois au monde sur une auto de série d'une injection électronique (en fait une licence Bosch D-Jetronic).

 

 

L'année suivante la gamme évolue un peu avec la possibilité de choisir un moteur 1800 à simple arbre à cames en tête, certes moins puissant que le 1600 original il est plus souple et permet de proposer à la clientèle une option boite automatique à trois rapports.

 

 

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Au même moment un accord de partenariat est signé avec General Motors qui permet à l'Américain d'acquérir 33% du capital de la firme et d'obtenir un certain pouvoir décisionnaire.

Leur première résolution est de sortir le Coupé 117 de la confidentialité dans laquelle il roupille tranquillement (moins de 2 500 exemplaires ont été produits en quatre ans) en le faisant passer du stade artisanal à la grande série.

 

Pour ce faire on va le simplifier un peu, c'est regrettable mais la planche de bord abandonne ses boiseries précieuses et rentre dans le rang, la sellerie fait désormais aussi appel à un tissu plus classique mais le cuir reste disponible sur demande.

 

Cela suffit à améliorer les cadences de production et surtout à faire baisser le prix de revient (et de vente !) de l'auto...

 

Les ventes décollent alors franchement : 956 exemplaires en 1972, près de 10 000 deux ans plus tard !

 

L'altitude de croisière est atteinte en 1975 avec environ 13 400 voitures vendues, le 1600 double arbre est abandonné au profit du 1800 lui aussi désormais disponible en simple ou double ACT.

 

 

 

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En 1976 une boite à cinq rapports est proposée de série.

 

L'auto a alors huit ans et un restyling serait bénéfique pour la fin de sa carrière malgré une demande toujours soutenue.

 

Il faut attendre 1977 pour voir aboutir ce dernier :

 

-Calandre à quatre phares rectangulaires

 

 

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-Pare-chocs en plastique

 

 

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-Intérieur modernisé (mais aussi encore simplifié)

 

 

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-Moteur 2 litres double ACT de 128ch disponible à la demande

 

 

-Freinage désormais assuré par quatre disques

 

 

Les ventes commencent à stagner et il est d'ailleurs rare qu'une auto Nippone dépasse les dix années d'existence, en général les gammes sont revues tous les quatre ans, raison pour laquelle GM confirmera la décision initiale d'Isuzu de ne jamais exporter cette voiture ce qui signe à terme son arrêt de mort... :(

 

Dernier baroud d'honneur de la 117 qui devient en 1980 le premier Coupé au monde à recevoir un moteur Diesel !

 

En l’occurrence un 2,2 litres maison de 73ch... :sic:

Pourquoi une telle motorisation ? :??:

 

Pour remettre les projecteurs sur une voiture qui fête alors ses douze années d'existence et aussi parce qu'Isuzu est un spécialiste reconnu du Diesel, l'utilisation d'une telle "vitrine" ne peut donc que lui être profitable. :jap:

 

Elle coiffe d'ailleurs sur le poteau la Renault Fuego qui devra se contenter fin 1982 de n'être que le premier coupé au monde à recevoir une motorisation Turbo-Diesel. :ange:

 

La belle 117 quitte les chaînes de production en mai 1981 au terme de 86 192 exemplaires vendus et cède la place à la non moins étonnante Piazza.

 

Seule une poignée d'entre-elles ont trouvé refuge hors du Japon, l'Australie notamment en accueillera quelques dizaines souvent importées par leurs propriétaires à titre individuel.

 

 

On ne peut s'empêcher de penser sous cet angle à la Bristol Beaufighter contemporaine.

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Depuis le milieu des années 70 la climatisation était livrée de série, de même que la direction assistée.

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De par sa beauté, son exclusivité et ses innovations techniques (injection électronique, motorisation Diesel) le Coupé 117 mérite désormais de plein droit son entrée au Panthéon de l'automobile.

Phénomène de société sur son île où désormais les exemplaires survivants (surtout des quatre premiers millésimes) s'échangent de véritables fortunes cette auto n'a eu en fin de compte qu'un seul gros défaut : N'avoir jamais été exportée massivement et avoir raté de par ce fait une reconnaissance planétaire qu'elle méritait pourtant amplement !

 

Les anglo-saxons l'ont bien compris en profitant du "passage à vide" du modèle durant les années 90 pour en importer quelques dizaines tant aux USA qu'en Angleterre où le volant à droite n'est d'ailleurs pas un handicap. ;)

 

Depuis l’avènement de Granturismo les Japonais ne les laissent plus sortir de chez eux, allez savoir pourquoi ! :lol:

 

Belle comme le jour, au pays du soleil levant... :lover:

 

 

 

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Une des toutes premières 117, désormais objet d'un véritable culte au Japon :

 

Un sublime exemplaire de 1975, le tour du proprio' en prime :

 

Clap de fin avec cette 117 de 1981 :

 

 

 

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:coucou:

 

NB : Cette histoire est issue du topic suivant : Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

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:jap: :jap: :jap: Belle introduction pour ce nouveau topic dédiée à une voiture japonaise très attachante, et complètement méconnue dans nos contrées...

 

Comme à peu près toutes les japonaises des années 60-70, une fois sorti des icônes Honda S800, Toyota 2000 Gt et Nissan Z.

 

 

:love:

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...alors même que la 117 mérite aussi son statut d'icône de la production nippone, remplacée dans son contexte historique comme cette présentation le fait très bien. :bien:

 

Merci Jensen !

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