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Les Françaises

PEUGEOT 604 [Topic officiel]


jensen
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Le 17/08/2023 à 15:15, Nomeoken a dit :

Salut

 

depuis vendredi 11 août passé, cette 604 est mienne et foule le bitume des routes et autoroutes du petit Royaume de Belgique. C'est une SRD turbo (BVA) d'avril 1982, dans son jus mais du jus de qualité. 

J'attends d'avoir au moins 1.000 km sous le pied avant d'en faire une chronique et de vous poster quelques photos supplémentaires. Ca ne saurait tarder, d'ailleurs.

Le kilométrage est plus qu'incertain : elle affichait 159.816 km vendredi, puis au moment de passer le cap des 160.000 le compteur est revenu à 150.000... Le chiffre 5 doit être bloqué, donc je ne sais combien de fois ça s'est produit... 

 

A bientôt pour plus de commentaires

Gilles

 

 

 

 

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Belle acquisition @Nomeoken, n'hésite pas à lui dédier un topic de présentation pour nous la découvrir en détails. :miam:

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Le 18/12/2023 à 20:08, lebubu a dit :

Vue en 2022 à Automedon. La teinte n'est pas d'origine mais je trouve que ça lui va très bien! 

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Très seventies, cette teinte. :beuh:

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Le 07/05/2024 à 09:36, lebubu a dit :

Une Peugeot 604 Taxi vue dans le film "Nous maigrirons ensemble" en 1979.

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La turbo D a été présentée en 1979, et le film est sorti la même année. Donc ce pauvre exemplaire était déjà cabossé à peine mis en circulation ! Ah les grandes villes...

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Le 14/09/2023 à 22:01, NyvetDuPiC a dit :

 

Belle acquisition @Nomeoken, n'hésite pas à lui dédier un topic de présentation pour nous la découvrir en détails. :miam:

 

Avec plaisir ! Le voici :

 

Malgré mon admiration pour la grande berline de Sochaux, je ne pensais pas acquérir une 604. Mes recherches tournaient autour d’une 504, de préférence une LD, ou d’une 404 D. Puis cette annonce m’est tombée sous les yeux. Une 604 SRD turbo à boîte automatique. Je suis allée l’essayer et au bout de 40 minutes de test, je signais.

 

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Même si mon exemplaire date de 1982, tout dans la 604 respire bien le milieu des années 70, l’époque de sa présentation. Les années Giscard. Design intérieur, poignées de portes, interrupteurs, planche de bord, sièges, levier de frein à main, on sent que l’influence s’appelle 504 et on peut dire que 7 ans après le début de sa production,  la 604 est déjà délicieusement surannée.

Ajoutons à cela une mécanique aux origines remontant à la fin des années 50 (le XD2S, malgré ses nombreuses améliorations, reste un dérivé pas si lointain du TMD des 403 D) et une boîte automatique ZF 3HP22 qui voit le jour en 1973, tout ça  me conforte dans cette joyeuse impression de voyage dans des époques différentes… en même temps.

La seule concession au modernisme faite par Peugeot au début des années 80 est l’adoption des commandes de clignotants / klaxon et essuie-glace / phares de la 505 : c’est désormais la main gauche qui indique le changement de direction et la droite qui balaie le pare-brise, ce qui hélas casse une sympathique tradition chez Peugeot. Le contacteur de démarrage reste à gauche heureusement.

 

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Plutôt que de faire le récit à la manière d’un essai détaillé façon Auto-Journal, je vous résume ce que je considère comme les qualités et défauts de la grande lionne, avec commentaires tout-à-fait subjectifs 😛 et anecdotes à l’appui. Préchauffage, démarrage, allons-y :

 

1. Les qualités :

 

Confort / habitabilité : Je n’étonnerai personne en plaçant le confort en tête des qualités de la 604. Les sièges (en velours) avant comme arrière sont exceptionnels. On dirait des coussinets d’un gros ours en peluche, ou plutôt d’un lion dans notre cas. La banquette arrière avec ses faux appuie-tête est également fort accueillante. Ces sièges semblent d’ailleurs intriguer les passants : lors de rassemblements d’ancêtres, les commentaires les plus fréquents sont à leur sujet. Et dernièrement, en faisant le plein, le conducteur d’une autre voiture en ravitaillement est carrément venu toucher le siège conducteur par la fenêtre ouverte. On aurait dit qu’il touchait une image pieuse !

 

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Tenue de route : Sur sol sec, la 604 roule sur des rails. Elle est redoutablement stable en ligne droite, et un virage serré en sortie d’autoroute passe crème là où une BMW aurait donné des sueurs froides à son  conducteur. Sur sol humide, aucun problème non plus. Certes avec 80 chevaux, il n’y a pas grand risque de pertes de motricité non plus. La tenue au vent latéral est tout-à-fait correcte.

 

Freinage : Toujours présents quand il faut, les 4 disques compensent largement le faible frein-moteur dû à la boîte automatique. Le freinage est mordant sans être violent pour autant.

 

Direction : Malgré le caractère haut de gamme de la 604, Peugeot n’a pas opté pour une direction à l’Américaine qu’on tourne du petit doigt. Ici l’assistance fait juste ce qu’il faut pour laisser au conducteur la sensation de la route et l’aider dans les manœuvres. Pour son gabarit, la 604 est assez maniable, d’ailleurs.

 

Moteur Indenor : J’ai toujours aimé les moteurs Indenor, du TMD des 403 au XD3TE final, en passant par les rares 6-cylindres, alors n’attendez aucune objectivité de ma part :D. Ici nous avons un XD2S de 2.304 cc et 80 chevaux. Le turbo souffle modérément, à 0,6 bar exactement, ce qui explique peut-être le petit gain de 10 chevaux par rapport au XD2 atmo. Par contre le couple sort gagnant de la suralimentation, en passant de 134 à 185 Nm, ce qui n’est pas rien.

Le préchauffage est court : seulement 7 ~ 8 secondes sont nécessaires avant de lancer le moteur, lequel s’ébroue sans problème, temps chaud ou froid (et ce malgré l’usure assez prononcée de la couronne du volant-moteur, dont je parlerai plus tard).

Le volume sonore est correct au ralenti, pour fortement diminuer dès qu’on monte un peu dans les tours. L’insonorisation est digne des ambitions présidentielles de Peugeot.

La sonorité sympathique est typique des Indenor, même si elle est plus veloutée que dans leurs versions atmosphériques. Ceci étant probablement dû au turbo qui amortit le bruit des gaz d’échappement tel un silencieux supplémentaire. Le ronronnement du XD2S se rapproche parfois de celui d’un 6-cyclindres, ce qui finalement correspond bien à l’image de haut de gamme voulue par Peugeot pour la 604. Le chef d’entreprise ne voulait peut-être pas que sa limousine aie le même son que le J7 Diesel de ses ouvriers ? 😅

Notons que Peugeot abandonne ici la pompe Rotodiesel pour une classique Bosch EP/VE à correcteur de débit en fonction de la pression de suralimentation. Petit raffinement technique pour l’époque : les bas de pistons sont refroidis par un jet d’huile, laquelle a son propre radiateur.

On atteint vite la température de fonctionnement et si sur autoroute on y reste sans la dépasser, il faut être un peu plus vigilant en ville : le XD2S rappelle ses origines lointaines du temps où les moteurs n’aimaient pas les embouteillages, et le montre en faisant grimper le thermomètre au-delà de la moyenne, sans jamais toutefois atteindre la zone rouge. Ça se résout facilement en donnant un peu de gaz au ralenti pour faire circuler l’eau, et le thermomètre redescend sans trop rechigner. Mais connaissant la fragilité du joint de culasse de ces moteurs, c’est un point à surveiller avec attention en roulant.

Le moteur est souple et le délai d’enclenchement du turbo est largement réduit par la présence du convertisseur de couple : on peut facilement le lancer dans les tours avant même que la voiture n’ait commencé à accélérer, et profiter alors d’une petite poussée bien utile pour s’insérer sur autoroute ou dépasser un tracteur, un camion ou même une gênante Tesla. 😪

 

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Consommation : Une grosse berline sous-motorisée à l’aérodynamique de camion, pesant 1.500 kg à vide, avec boîte auto 3 rapports sans blocage de convertisseur, tout cela inspire une amitié profonde avec les pompistes. Eh bien pas du tout ! Laissons cela au PRV carbu des SL, parce que la turbo D automatique se contente d’un gros 8,5 litres / 100 km dans les voyages autoroutiers (en restant aux alentours de 110 au compteur), avec très peu de ville il est vrai. On peut atteindre voire dépasser 10 litres quand on fait plus de ville, mais même ça reste fort raisonnable.

 

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Finition : Je sais que mettre la finition en qualité va en faire bondir plus d’un ici. Oh certes par rapport à une Mercedes Classe S que Peugeot voulait concurrencer, ou même une petite W123, ça ne tient pas comparaison. Mais pour une voiture française de l’époque, il se dégage de l’intérieur de la 604 une impression de sérieux, presque de solide, qui m’étonne agréablement. Le ‘ploc’ sourd quand on ferme les portes ajoute à ce ressenti. Simple impression psychologique ? Pas sûr : mon exemplaire a 42 ans et tout est encore en bon état, tout tient en place, pas de plastique craquelé ni de vibrations insupportables. Le seul signe de vieillissement est dans la couleur des aiguilles de l’horloge du tableau de bord : elles ont noirci et rendent la lecture assez compliquée. Mais le reste est solide et rassurant.

 

Ambiance intérieure : Le brun chatoyant des plastiques et l’éclairage orangé du tableau de bord, mêlés à une très bonne luminosité naturelle donnent une impression d’être chez soi, bien accueilli dans un habitacle douillet. Certes si Peugeot avait voulu jouer à fond la carte du prestige, il aurait fallu utiliser un tableau de bord inspiré de celui, magnifique, des coupés 504, mais on ne peut pas se plaindre de celui d’origine pour autant.

 

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Ligne : J’aime cette ligne simple et élégante. Elle est taillée à la serpe, mais c’est la serpe de Pininfarina, et c’est ça qui fait toute la différence.

 

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Coffre : Il semble normal qu’une grosse voiture ait un coffre généreux, après tout. Mais ça se fait souvent au détriment de l’accès à la roue de secours, ce qui n’est pas la cas ici. Il y a même un espace prévu pour une deuxième roue ! Il y a de quoi mettre ses valises et… les nombreux outils nécessaires dans toute voiture d’une autre époque. 😋

 

Accessibilité mécanique : Voici un point parfois négligé par les constructeurs, et qui peut s’avérer catastrophique dans les véhicules modernes. Rien de tout ça ici : l’Indenor XD2S longitudinal est fort à l’aise dans une compartiment prévu pour accueillir l’imposant V6 PRV. Il n’y a pas à se plaindre pour les interventions courantes. Comme beaucoup d’anciennes voitures à moteur longitudinal, la 604 fait partie de ces voitures réparables à la maison sur de nombreux points, comme les 404 et 504, pour nommer les plus proches. La vidange se fait facilement sans pont élévateur, le filtre à huile est à portée de main et sa position verticale inversée évite un désagréable écoulement d’huile sale lorsqu’on le dépose. Démarreur, pompe à vide, pompe à eau, bougies de préchauffage, injecteurs, pompe d’injection sont à portée de main. L’alternateur a l’air un peu plus compliqué à déposer sans avoir accès au-dessous du compartiment mais là encore on est loin d’une Lancia Thema à V8 Ferrari (la référence en terme de non-accessibilité :D).

 

 

2. Les défauts :

 

Manque d’espaces de rangement : le ticket de parking qu’on doit se carrer entre les dents avant d’arriver à la barrière automatique est un signe clair d’un manque d’espaces de rangement. On a le strict nécessaire avec de grands vide-poche pour les cartes Michelin mais sans plus. La boîte à gants est correcte mais elle aurait pu être un brin plus large que ça n’aurait dérangé personne.

 

Pas de banquette rabattable : le réservoir de gas-oil étant juste derrière la banquette, on ne peut pas se permettre de transporter la contrebasse de la sœurette ou l’armoire en kit d’une chaîne de magasins suédois. Dommage.

 

L’instrumentation un peu juste : Pour une berline haut-de-gamme, certains instruments brillent tristement par leur absence : où sont le manomètre d’huile, le voltmètre, l’ampèremètre, le compte-tours, le thermomètre d’huile, le manomètre de turbocompresseur ? Remplacés par la petite plaquette « Diesel Turbo » tout droit sortie d’une agence de pompes funèbres. 👿 De même, un réglage en hauteur du siège conducteur n’aurait pas été de trop.

 

 

3. Le sujet qui fâche (ou pas) : qu’en est-il de la fiabilité ?

Parler de fiabilité pour une voiture de 42 ans dans son jus, c’est presque un non-sens. Il est évident que des pièces demandent à être remplacées et que d’autres vieillissent plus ou moins bien, indépendamment de la conception initiale de la voiture.

Certains accessoires électriques souffrent de connexions corrodées, mais un bon nettoyant contacts vient facilement à bout de ces avaries.

 

- La couronne de volant-moteur est usée et au début j’ai eu de gros problèmes avec le pignon de démarreur qui faisait de la limaille de fer au lieu d’entraîner le moteur, ce qui m’a même valu un retour de voyage sur camion-plateau. Ajoutons à cela un Neiman usé qui n’envoie plus que 5 volts au solénoïde, et vous imaginez aisément à quel point les démarrages pouvaient se montrer compliqués…

Les deux problèmes ont été résolus : en rabotant la surface de contact du démarreur, le pignon peut à nouveau s’engager à fond, et le montage d’un relais de démarrage permet au solénoïde de recevoir ses 12 volts tant désirés. :D

 

- Après deux semaines d’utilisation, un joint latéral de la pompe d’injection s’est mis à laisser fuiter du gas-oil à grosses gouttes. Un mécanicien compréhensif a déposé la pompe et changé les joints avec talent.

 

- Le silencieux arrière d’échappement était fort rouillé et a tenu un peu plus longtemps grâce à d’intensives sessions de Gun Gum, avant de complètement se désagréger et ne plus tenir que par miracle. Pièce difficile à trouver, heureusement dénichée chez Série 04.

 

- J’ai remplacé la pompe à vide qui a lâché soudainement. En la démontant, j’ai vu que la bielle était complètement fondue. Manque d’huile peut-être… Même s’il est possible de freiner efficacement sans assistance, l’absence de pompe à vide affecte les commandes de chauffage et le verrouillage centralisé, tous deux à dépression.

 

- Justement, le verrouillage central a mal vieilli : fonctionnant par dépression, les caoutchoucs des vérins deviennent poreux et le système fonctionne s’il veut… ou pas. Et il n’est pas toujours possible de verrouiller une porte manuellement, le petit loquet refusant parfois de rester en bas. Et quand il fonctionne bien, ce verrouillage reste assez lent, donc difficile de tout fermer en urgence. J’ai carrément enlevé la commande de la serrure du coffre, après un blocage intempestif malvenu (le coffre était plein de délicieuses victuailles à mettre au frigo d’urgence et refusait de s’ouvrir, même à serrure… J).  

 

- Le radiateur montre des signes de fuites de temps en temps, par intermittence et sans gravité pour le moment. Un produit antifuites permet de tenir jusqu’à ce que je le fasse refaire ou remplacer.

 

- L’alternateur est visiblement d’origine mais fonctionne encore bien.

 

- Le régulateur de vitesse ne marche pas du tout (même avant que je n’achète la voiture, le précédent propriétaire n’a jamais pu l’utiliser) mais j’ai un pied droit donc je ne compte pas faire réparer ce gadget.

 

- Comme dit plus haut, la finition tient bien les années. Je ne sais pas si les silentblocs du moteur ont été remplacés ou pas, mais il est étonnant de sentir aussi peu de vibrations au ralenti dans un Diesel de cette époque. Beau boulot chez Peugeot !

 

- Le grand toit ouvrant électrique fonctionne toujours, de même que 3 des 4 vitres électriques. La petite manivelle de secours est quand même rassurante. 

 

La lionne et le lion (de Waterloo)

(La lionne et le lion - de Waterloo)

 

Voilà mes impressions de conduite, 1 an après avoir acquis ce gros lion. Vous le comprenez, j’en suis plus que ravi et les réactions sympathiques des passants ajoutent à ce plaisir. Comme ce gars qui descend de chez lui quand je gare la voiture, et qui me dit qu’il pensait bien avoir entendu un Diesel Peugeot, que ça faisait si longtemps. Il avait l’air ému. Ou ce type qui prend une photo dans un parking parce que son père en avait eu une. Mais c’est surtout en Allemagne que les réactions sont les plus enthousiastes, où même des femmes et enfants regardent la 604 avec une curiosité admirative d’habitude réservée au vieux nostalgiques !

Modifié par Nomeoken
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