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Anecdotes et faits d'histoire de Zygomard et de Visa club


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Invité §Jim460QG

Puis-je SVP mettre ce topic en favori?

 

Dites oui :fouyaya:

 

;)

 

 

 

Si c'est dans l'objectif de n'avoir rien à lire ce sera parfait pour toi :D

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Invité §Jim460QG

Jimmy, à moins que tu ais quelque chose de pertinent et de constructif à dire pour changer, merci de t'abstenir de poster ici. :jap:

 

 

 

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LE DERNIER REVEIL

 

Les exécutions sont habituellement matinales. À deux heures et demie, les aides du bourreau apportent les bois de justice et termineront sans bruit leur assemblage en moins d’une heure. L’exécuteur vérifie une dernière fois le jeu du couteau dans les rainures et va sans précipitation prévenir le directeur de la prison qui emmène quatre de ses gardiens pour assister le condamné.

Sont généralement présents le préfet de police, le commissaire du quartier, le juge d’instruction, le chef de la sûreté (ou son représentant), le greffier de la Cour d’Assises (obligatoire pour les constatations légales), les avocats du condamné, un médecin (généralement celui de la prison) et un ministre du culte (généralement, l’aumônier des prisonniers).

 

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À trois heures quarante, le directeur, le juge, le commissaire, le greffier et l’aumônier pénètrent discrètement dans la cellule du condamné qui n'est pas au courant la veille au soir qu'il va être exécuté. Le directeur touche le dormeur à l’épaule ou, s’il dort profondément, le secoue légèrement. Le condamné qui s’éveille et ouvre péniblement les yeux, est souvent surpris mais comprend rapidement à la vue de la délégation qu’il est près de la fin.

Le directeur le nomme et ajoute « Votre recours en grâce a été rejeté » ; « Levez-vous » ; « Préparez-vous à mourir ». L’attitude du condamné est variable selon les caractères. De l’hébétude totale à la tristesse la plus résignée, il reste généralement silencieux. L’homme se lève lentement de son lit et s’habille machinalement, boutonne sa chemise, enfile son pantalon et ses chaussures.

Sa veste est jetée sur ses épaules si la matinée est trop fraîche. Le directeur lui adresse les mots rituels : « Avez-vous quelques vœux à formuler ? » ; « Si vous avez des révélations à faire, monsieur le Juge d’instruction est là pour les recevoir ». Puis il demande : « Si vous voulez rester quelques instants avec monsieur l’Aumônier, nous allons sortir ».

 

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Ce tête-à-tête ne durera pas plus de 5 minutes, juste avant le passage en salle de greffe pour la « dernière toilette » pendant laquelle, on lui raccourcit les cheveux derrière et on lui dégage le cou et les épaules en échancrant le col de sa chemise qu’on referme plus bas par une épingle. Il peut être revêtu de la camisole. On lui accorde la possibilité d'écrire une dernière lettre à sa famille, de boire un cordial (rhum ou vin) et de fumer une ou deux cigarettes.

L’arrêté du préfet de police de Paris, J. M. Pietri, en date du 6 juillet 1870, fit renoncer à faire « revêtir indistinctement les condamnés à la peine de mort de la camisole de force à partir du jour de leur condamnation ». Cette précaution fut remplacée par une surveillance spéciale (article 1).

Il est prévu aussi pour abréger les préparatifs de veiller à ce que tous ces condamnés « aient toujours les cheveux courts » et soient, au moment de leur notification de l’exécution, « revêtus d’une chemise sans col » (article 2). Enfin, il impose que « le trajet de la cellule à l’échafaud soit aussi direct et aussi court que possible » (article 3).

Une légende veut que l'aumônier à la tête de la procession brandisse un crucifix devant le condamné à mort pour l'empêcher de voir la guillotine jusqu'au dernier moment.

Lorsque l’exécuteur qui est venu avec deux aides ou plus, « trace sa signature sur le registre d’écrou, le condamné lui appartient. Il le fait asseoir sur l’escabeau, toujours le même, et l’un des aides lui entoure les jambes avec des ficelles nouées au-dessus des chevilles.

Un autre aide procède à la ligature des mains [à l’arrière]. Deux cordes serrent les épaules et viennent s’attacher à celle qui réunit les poignets. Les cordes serrées obligent le patient à porter la poitrine droite et à effacer les épaules. La dernière ligature ramène les jambes aux poignets et paralyse tout mouvement du corps en avant »

 

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Les portes de la prison s’ouvrent rapidement. Le condamné apparaît les pieds entravés et les mains liées derrière le dos, ce qui l’oblige d’avancer à petits pas. Le plus souvent, à cette heure précoce, il ne pourra guère apercevoir qu’une lueur blafarde qui lui renvoie la grande ombre menaçante de l’appareil de mort et son grand panier.

Le supplicié regarde la guillotine et souvent il pâlit un instant. Les observateurs réguliers ont aussi noté qu’un condamné même parmi les plus stoïques ne regarde jamais deux fois l’instrument. Cette remarque rappelle Sanson qui plaçait toujours sur la charrette les victimes dos au cheval ou dos à l’échafaud quand elles attendaient leur tour.

L’homme baisse les yeux, s’avance lentement en silence ou en poussant de longs soupirs, ou bien s’il est en état de choc, à demi-inconscient, il est aidé par l’aumônier qui lui passe le bras sous le sien ou, si besoin est, par un ou deux gardiens de la prison. Au pied de la machine, l’aumônier prie, l’exhorte à se comporter courageusement et l’embrasse ; puis le supplicié est laissé aux mains des aides de l’exécuteur.

Le plus souvent, il a un réflexe de recul quand on l’approche de la planche contre laquelle il sera sanglé. Cette planche se dresse depuis le haut de ses chevilles jusqu’à mi-poitrine. Une fois ligoté, les bourreaux flegmatiques le font basculer à l’horizontale et la planche glisse et s’arrête quand le cou est entre les poteaux. Les aides lui tirent les épaules vers l’avant et l’allongent avec force pour bien le déplier horizontalement. Parfois, les aides prennent un temps plus ou moins long pour maîtriser un condamné excité et le disposer correctement sur la planche.

Le cou est posé sur la traverse demi-circulaire où vient s’abattre le châssis demi-lune qui maintient la tête prisonnière. Ce « casse-tête » eut tendance, avant que sa fixation soit modifiée, à tomber à contretemps et frapper rudement le crâne du patient. De plus, ce châssis, pendant une période, avait été armé d’un grappin qui immobilisait la nuque en pénétrant dans les chairs.

Cet accessoire qui amenait une souffrance inutile et occasionnait des cassures de la région occipitale, fut supprimé du temps de l’exécuteur Nicolas Roch, prédécesseur de Louis Deibler. La tête est donc désormais manipulée par un des bourreaux afin qu’elle se présente bien au couteau.

 

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Le tranchant lourdement lesté de plomb, d’un poids de trente à soixante kilogrammes, inversement proportionnel à la hauteur des « bras » qui peuvent atteindre 4 mètres ; et de trente-cinq centimètres de large pour une lame plus étroite de trente, est relevé par une corde qui passe par une poulie fixée au « chapeau » (le montant horizontal supérieur).

Pour le modèle, ce peut être un crochet en forme de 8 qui, à partir du centre de ce linteau, maintient en l'air le mouton. La partie inférieure de ce crochet s’ouvre quand on pince la partie supérieure.

Il s’agit pour l’exécuteur de s’avancer et de toucher un déclic, un petit levier qui pousse un ressort et libère la lame, les branches du haut se rapprochant et celles du bas s’écartant. La chute du couperet est amortie par deux puissants ressorts à boudin caoutchoutés placés en dessous, de sorte que ses rebords ne viennent pas claquer violemment en fin de course mais produisent un bruit sourd. Pour descendre deux mètres quatre-vingt, le mouton met trois-quarts de seconde.

Depuis la Révolution, la chute du bloc tranchant dans les rainures est la hantise des exécuteurs. Anatole Deibler le fera équiper, ainsi que la planche à sangles, de galets pour mieux assurer son glissement. Les incidents furent assez rares mais mémorables. L’exécution d’un nommé Pierre Hébrard à Albi est resté fameuse dans les annales de la fille à Guillotin.

 

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D’abord, ce condamné à mort attendit cinq mois en prison l’annonce de son dernier jour (un record). Par comble de malchance, le 12 septembre 1831, cinq fois le couperet sera tombé sur son col sans vraiment l’entamer car le couteau n’est plus dans son aplomb et déraille. Un aide se dévoue pour le découper à la dague, sous les injures et une pluie de cailloux. À la fin, le chef exécuteur est poursuivi jusqu’à son domicile dont on casse les vitres.

Si la victime du condamné n'avait pas été très aimée de la population, le bourreau aurait été mis à mal. Ce dernier fut pourtant innocenté par l’expertise de la machine qu’on avait imprudemment laissée pendant deux jours accessible au public. On a conclu, en effet, au sabotage d'un jeune aide licencié depuis peu. Un autre incident concerna la décapitation de l'assassin Languille le 29 juin 1905 pour laquelle le médecin de service le Docteur Beaurieux put constater que le condamné demeurait conscient trente secondes après la chute du couperet. (confirmation de cette observation par expériences sur des rats en 2011).

Après le bruit de la planche qui se rabat, le bruit de la demi-lune qui se referme, enfin le bruit du mouton qui finit sa course en rasant la face extérieure de la lunette, un flot de sang jaillit. La tête rejetée en avant fait un bang sonore en tombant au fond de la bassine en zinc, récipient avec un bord ressemblant à un « dossier de baignoire » pour avoir été relevé à la suite d’incidents où des têtes sautèrent et roulèrent plusieurs mètres jusqu’aux pieds des spectateurs.

Le reste du corps est poussé rapidement sur une planchette rabattue en plan incliné qui le fait tomber dans le grand panier ; la tête retirée par les cheveux ou les oreilles va le rejoindre entre les jambes. « Le glaive tombe avec une rapidité foudroyante, oblique ; il agit à la fois comme coin, comme masse et comme faux avec une puissance irrésistible ».

 

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Il peut être quatre heures et, normalement, il ne s’est pas passé plus de vingt à trente minutes depuis le réveil du supplicié. Mais c’est une éternité pour un spectateur impressionné pour qui tous les gestes des acteurs du drame paraissent effectués « au ralenti ».

Si le corps n’a pas été réclamé par la famille, il est parfois apporté au laboratoire médico-légal pour autopsie. Le supplicié est souvent mis en bière, mais un cadavre abandonné perd parfois toute considération aux yeux des fonctionnaires de la mort : « Chaque fois, à l'arrivée du fourgon, on en descend le panier qui renferme le corps, la tête et la sciure de bois imprégnée de sang.

À peine monsieur l'abbé Croze est-il éloigné que le contenu du panier est brutalement renversé dans la fosse : le corps roule au fond et quelle que soit la position dans laquelle il tombe, on le laisse et on le recouvre de terre. Ce matin, le cadavre de Billois a été étendu sur le ventre et la tête a été placée entre les cuisses, de manière que le visage était caché. Ce procédé [...] choque la décence [...] »

j'ose pas dire "bonne lecture" :)

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Invité §dzi646JU

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Récit très intéressant, j'ai beaucoup aimé.....un grand merci à toi! onejyce.gif.b6960d908941610b44a4b280614a54ca.gif et à bientôt pour un autre sujet. :jap:

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Anecdote très intéressante, merci à toi Zygo. :bien:

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je vais reprendre tout doucement et qu'avec des thèmes parfois surprenant que nous connaissons sans savoir en faite, d'où ça vient

 

parfois, cela fera de nombreuses pages d'ailleurs :jap:

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Islande, 1783: le Laki, volcan qui déclencha la Révolution française

En mai 2010, un mois après l'éruption de l'Eyjafjöll, une mystérieuse hécatombe d'hirondelles frappe la France. De par l'effet de cloche formé par les vapeurs et particules mortifères, les températures s'étaient sensiblement refroidies. Dès lors, il devenait parfaitement impossible pour les populations d'hirondelles, revenues sous nos latitudes épuisées et affamées par un si long voyage, de se refaire une santé. Cela marqua fortement les esprits. Ce n'était pourtant pas la première fois que l'éruption d'un volcan islandais semait la pagaille en Europe.

 

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En 1709 déjà, le royaume de France plonge en plein cauchemar. À partir du 6 janvier, un froid extraordinaire s'abat sur le pays et les zones voisines. On peut aller à pied des côtes du Danemark à celles de la Suède, tous les canaux et lagunes de Venise sont pris par les glaces, les récoltes européennes crèvent sur pied, les oiseaux tombent congestionnés en plein vol, les loups sortent des bois, l'encre gèle dans les encriers, le vin et le pain sur les tables.

 

 

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Cette vague de froid est suivie d'une terrible famine, le prix du blé ayant été multiplié par cinq. Des épidémies de tous genres ravagent l'Europe pour les années à venir et de nombreuses révoltes paysannes éclatent. À Versailles, le vieux roi Louis XIV ne peut que constater les dégâts, loin d'imaginer que la cause de cette apocalypse météorologique a pu être provoquée par les spectaculaires éruptions du mont Fuji au Japon, du Santorin et du Vésuve pour l'Europe, dont les poussières masquaient le soleil.

 

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L’éruption commença le 8 juin 1783. Au début elle fut explosive, puis elle continua en émission de lave pendant des mois, jusqu’en février 1784. Les cendres recouvrirent l’île, et de 50% à 80% des animaux d’élevages moururent. La famine qui suivit décima environ 20% de la population islandaise.

En Angleterre, selon le géographe John Grattan, la surmortalité est 30 % supérieure à la moyenne. En France, les registres paroissiaux révèlent un taux identique, "notamment chez les enfants de 1 à 8 ans, dans toutes les couches sociales"

Mais ce n’est pas tout. En cet été 1783, un anticyclone puissant et centré durablement sur le nord de l'Atlantique envoya les fumées vers le reste de l’Europe. Il faut savoir que l’« on estime que 122 millions de tonnes de dioxyde de soufre furent émis dans l'atmosphère, l'équivalent de trois fois les émissions industrielles annuelles en Europe et l'équivalent d'une éruption comme celle du Mont Pinatubo en 1991 tous les 3 jours.

 

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L'émission de dioxyde de soufre coïncidant avec des conditions climatiques inhabituelles provoqua un épais brouillard sulfuré qui se répandit à travers l'Europe occidentale, provoquant des milliers de morts durant 1783 et l'hiver 1784. »

Un nuage de poussière recouvrit les 2/3 de la France et se déposa en partie au sol. C'était exceptionnel, car ces poussières sont normalement en suspension très haut dans l'air et en faibles quantités.

L'Observatoire de Paris et l'Académie des sciences, nés en 1670, mais aussi la toute jeune Société royale de médecine (1778) sont mobilisés. On fait voler moult cerfs-volants dans les nuées, porteurs de morceaux de viande qui redescendent à terre "corrompus". Des mesures prophylactiques sont édictées, mais, au total, 160 000 personnes auraient succombé en Europe.

 

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Les années qui ont suivi l'éruption du Laki en 1783 furent marquées par des phénomènes météo extrêmes, dont des sécheresses et des hivers très rigoureux, puisqu’on disait que le pain et la viande gelaient sur la table de la cuisine et les corbeaux en plein vol. On vit un accentuation du petit âge glaciaire. La ligne de grain orageux qui traversa la France du sud au nord, en été 1788, détruisit presque toutes les récoltes du pays.

On pesa des grêlons de 10 livres (5 kgs). L’extrait de presse ci-contre relate l’événement.

 

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On estime que le nuage de cendre modifia le régime des moussons en Afrique, faisant baisser le niveau du Nil et l’irrigation de la plaine céréalière d’Egypte.

En Amérique du Nord, l'hiver de 1784 fut l'un des plus longs et des plus froids enregistrés. Ce fut la plus longue période de température négative en Nouvelle-Angleterre, la plus grande accumulation de neige dans le New Jersey et la plus longue période où la baie de Chesapeake fut prise dans les glaces.

On put faire du patin à glace au port de Charleston, une violente tempête de neige eut lieu dans le sud des États-Unis, le Mississippi gela à La Nouvelle-Orléans et il y eut de la glace dans le golfe du Mexique

de 1787 à 1789 un temps épouvantable pour un royaume encore essentiellement agricole. Les caprices du petit âge glaciaire, des volcans et du climat engendrent de mauvaises récoltes, des hausses de prix importantes et un climat d’insatisfaction, de révolte même dans certaines villes et régions.

Rapport de l’Avocat Général Séguier (13 décembre 1788)

“La « première cause » (de la crise économique et sociale) est le peu de produit de la récolte faite cette année. Elle a été si mauvaise que dans quelques cantons on n’a pas recueilli la moitié d’une année ordinaire en gerbes et en grains ; dans d’autres, on n’en a recueilli que très peu ou point du tout. « Deuxième cause » : les pluies et les inondations de 1787 ; la grêle et la sécheresse de 1788. Les pluies en 1787 ont empêché d’ensemencer une partie des terres ; la sécheresse de 1788 n’ a pas permis la pleine croissance des blés”

Exemple d’Ezy sur Eure

Il tomba dans le pays et dans les environs une quantité prodigieuse d’eau pendant le mois d’octobre et la moitié de celui de novembre de cette année 1787. Le dix huit du mois de novembre nous eusses une gelée très forte qui dura jusqu’au trois décembre, qui fut terminée par un dégel accompagné de pluie et la nuit du cinq au six de ce mois il tomba une pluie si abondante accompagnée d’éclair et de tonnerres qui dura depuis une heure jusqu’à cinq heures du matin, que le six au soir nous fumes assaillis par une inondation telle que depuis longtemps on en avait vu une semblable.

Elle dura jusqu’au douze au soir ; on ne pouvait aborder à l’église qu’a l’aide d’un bateau qui se promenait par les rues avec le bateau du pain a ceux qui n’en avaient point. Plusieurs personnes firent des pertes considérables... Ce pays ci ne faisait qu’une seule pièce d’eau qui s’étend jusqu’aux parcs d’Anet, en sorte qu’on pouvait quitter l’un pour aller à l’autre que par le secours d’un bateau que l’on ne faisait aborder qu’avec beaucoup de difficultés à cause de la trop grande rapidité de l’eau. Les petits ponts du parc d’Anet furent entraînés par les eaux. (NUGUES, Curé d’EZY)

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Transcription de la note (ci-dessus) dans le registre de Foussais : « Un froid tel qu'on n'en avait pas éprouvé de mémoire d'homme a commencé ledit jour (5 décembre 1788) et n'a fini que le 13 janvier suivant. La neige a couvert la terre pendant tout cet espace de temps. Les glaces ont été si fortes que le poisson est pris dans presque tous les étangs. Chose extraordinaire, la plupart des puits ont été à sec jusqu'au dégel, les fontaines n'ont donné que faiblement, les rivières du voisinage étaient coupées comme dans le profond de l'été… Quantité d'arbres ont été fendus par la gelée. »

 

Exemple d’un village du Beaujolais

« La mauvaise récolte survenant après les inondations de 1787, la sécheresse de l’été 1788 entraînent une hausse des prix et cette sous-production rurale déclenche une sous production industrielle et le chômage... C’est vrai surtout du textile... La région lyonnaise en est victime...

Les paysans manquent de semences en raison de la récolte de blé déficitaire, l’hiver est précoce et rude. Le froid commence à la Saint Martin (11 novembre 1788) et dure jusqu’au 14 février 1789 : la terre est gelée à trente pouces (un mètre environ) de profondeur... le Rhône, la Saône, les rivières gèlent et les moulins cessent de moudre » (Louis TRENARD).

Eté 1788

L’été 1788 connaît à la fois sécheresse, violents orages et ouragans de grêle, en particulier les 12 et 13 juillet : arbres fruitiers arrachés ( 1000 pommiers déracinés à Montivilliers), récoltes hachées... On peut se faire une idée des conséquences sur les chaumières rurales quand on sait que le toit du château de Rambouillet (résidence royale) a été détruit (tuiles et ardoises) et 11749 carreaux cassés.

"Les pays affectés par cet orage n’offraient plus que le spectacle de pays totalement ruinés et détruits par la grêle. Tout fut enterré, haché, abîmé, déraciné ; les toits découverts, les vitres brisées, les vaches et les moutons tués ou blessés ; le gibier, la volaille périrent" (Messier. Extraits des Mémoires de Mathématiques et de Physique de 1788).

Conséquences du mauvais temps sur les prix

Lorsque les récoltes sont insuffisantes, les prix montent inévitablement, ce processus étant renforcé par ceux qui accaparent pour vendre ensuite au meilleur prix. Les prix enflent dès août 1788. La hausse du froment atteindra 127 % en 1789, 136 % pour le seigle puis 150 à 165 % pour la première quinzaine de juillet 1789.

Le prix du bois à brûler augmente de 91%!!!

La situation des paysans fut si désespérée que la révolution éclata en 1789. Ces modifications climatiques et le volcan Laki ne sont peut-être pas seuls en cause, mais les historiens admettent que leur influence fut considérable dans les événements politiques qui mirent fin à la royauté.

Certes, ce n'est pas à cause des colères d'un petit volcan que Louis XVI fut conduit à l'échafaud, mais tous les ingrédients qui façonnèrent la Révolution furent distribués par les caprices de ce volcan, que les habitants de l'île surnommèrent le "volcan de la Révolution".

si cette période vous intéresse et que vous vouliez en savoir plus, un livre: "la grande peur de 1789" de georges Lefrebvre 1932

on n'y cause pas du volcan mais y voit bien les conséquences :jap:

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ROUTE 66

 

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Au XIXè siècle, la seule route commerciale reliant l'Est à l'Ouest était la voie maritime contournant le Cap Horn. L'essor des migrations vers l'Ouest, catalysées par la présence de richesses dans le sous-sol du Far West, rendit nécessaire l'ouverture d'une voie plus directe et surtout plus rapide.

C'est ainsi qu'en 1867 fut inaugurée la première ligne de chemin de fer transcontinentale.

A début du XXè siècle, alors que 300 000 kilomètres de voies ferrées sont déjà en exploitation, les autorités et les industriels comprennent la nécessité de développer un réseau routier avec l’essor de la voiture et des camions.

 

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C'est ainsi qu'en 1923, un homme d'affaire originaire de l'Oklahoma, Cyrus Avery, imagine un réseau routier organisé, remplaçant le désordre des pistes existantes…

En 1925, il présente à l'American Association of State Highway Officials son projet de réseau routier inter-états, les futures "Interstates", dont une route transversale reliant les Grands Lacs au Pacifique, au travers de huit états.

 

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La Route 66 est née... Son créateur la baptisera la Grande Route Diagonale.

Sa longueur a beaucoup varié au gré des années et des remaniements de son tracé. La longueur communément admise est celle postérieure à ce remaniement, soit environ 2 280 miles (3 670 km)

 

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1928 : Lon Scott, le directeur des relations publiques de l’Association, lance l’idée d’une course à pied transcontinentale entre Los Angeles et New-York, empruntant au passage le tracé de la Route 66. Charles C. Pyle, un célèbre agent de sportifs, organise l’événement : longue de 5 500 km, la course est remportée par Andrew Hartley Payne, dossard numéro 43, natif de Foyil, Oklahoma. Les retombées médiatiques sont énormes.

La Route est baptisée "US Route 66" et les travaux débutent en 1926, mais ce n'est qu'en 1938 qu'elle sera entièrement empierrée. On la surnomme alors "Main Street of America" (Grande Rue de l'Amérique), ou encore "Mother Road" (la Mère des Routes, ou Route-Mère), selon l'expression de l'écrivain Steinbeck.

 

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Dans son célèbre roman Les Raisins de la colère, John Steinbeck la baptisera The Mother Road (la « route-mère »), car toutes les routes secondaires débouchaient sur la Route 66. Plus tard, elle recevra le nom de Will Rogers Highway, en mémoire de l'acteur.

La Grande Dépression, qui suit la crise de 1929, a pour conséquences le chômage et la misère. A cette crise économique s'ajoutent le Dust Bowl, événements climatiques se traduisant par une grande sécheresse et des tempêtes de poussières, de 1934 à 1936, réduisant à néant les récoltes des familles exploitant les terres de l'Oklahoma et de l'Arkansas (les "Okies" et les "Arkies", ces termes étant péjoratifs).

 

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Ces familles ne pouvant rembourser les banques, propriétaires des terres exploitées qui, de plus, introduisent l'utilisation du tracteur, n'ont d'autre choix que l'exode.

Les "vertes vallées de Californie", véritable Terre Promise, et l'existence de la Route 66, leur ouvrent une voie toute tracée vers l'Ouest.

À son inauguration, la Route 66 n’est bitumée que sur un tiers de sa longueur ! Certains passages, comme le « Jericho Gap » au Texas deviennent tristement célèbres : ces parties en terre battue se transforment en champs de boue lors des averses – souvent violentes – qui sévissent dans la région.

Il faudra attendre jusqu’en 1937 notamment grâce à la politique du New Deal lancée par le président Franklin Delano Roosevelt pour que ces ultimes vestiges des origines de la Route 66 soient bitumés ou – le plus souvent – tout simplement contournés.

 

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Avec la Seconde Guerre Mondiale, la Route 66 devient un itinéraire privilégié pour l'acheminement de matériels et de troupes militaires, mais elle gardera des séquelles du transport incessant de matériels lourds.

Dans les années 1950, la démocratisation de l'automobile et des vacances draine des millions d'Américains sur la Route, friands des paysages qu'elle offre et des tout nouveaux Parcs Nationaux qu'elle dessert.

 

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L'état de la Route, ainsi que son dimensionnement, ne sont plus adaptés au trafic qu'elle doit supporter.

Très impressionné par le réseau autoroutier allemand (Autobahn), le président Eisenhower lance en 1954 le President’s Advisory Committee on a National Highway Program, dont l'objectif est de réfléchir à la mise en place d'un réseau autoroutier moderne sur tout le territoire américain. Deux ans plus tard, les budgets sont votés et les premiers Interstates mis en chantier.

Avec le développement des autoroutes, la Route 66 perd de son utilité. Là où elle subsiste (certains tronçons sont repris pour construire les autoroutes), son usage redevient majoritairement local. En 1984, le dernier segment de la 66 est « court-circuité » à Williams en Arizona.

Ce réseau est déclaré officiellement terminé en 1991.

Le 13 octobre 1984, la ville de Williams, en Arizona, est la dernière de la Route 66 à être contournée. Il est maintenant possible de rejoindre Los Angeles depuis Chicago sans quitter les Interstates, en à peine plus de trente heures…

Peu à peu la Route 66 est oubliée : les panneaux sont progressivement retirés, la Route n'est plus entretenue ; par endroits, elle disparaît littéralement.

 

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Le 18 février 1987, Angel Delgadillo, qui refuse de regarder mourir la Route, créé la Arizona Route 66 Association, dans le but de sauvegarder ce monument qu'est devenue la Route au fil des décennies.

Pour les commerces et villages qui vivaient de la Route 66, le contournement par les Interstates a souvent été vécu comme une tragédie. Certains petits commerces ont été abandonnés, parfois même des villages entiers. Mais depuis plusieurs années, l'animation revient : les motels, boutiques et lieux historiques bordant la Route 66 sont petit à petit restaurés, accueillant à nouveau les voyageurs.

Quelques mois plus tard, l'état d'Arizona accorde au tronçon Selgiman - Kingman la désignation officielle de Historic Route 66.

Peu à peu, l'intégralité de l'itinéraire d'Arizona obtient la même dénomination, puis c'est au tour des sept autres états traversés, qui créent eux aussi des associations similaires.

 

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Aujourd'hui le gouvernement a officiellement reconnu la légitimité de la sauvegarde de la Route, tant elle a joué un rôle fondamental dans l'Histoire des Etats-Unis.

Elle a inspiré plusieurs chansons, dont (Get your kicks on) Route 66, reprise notamment par Chuck Berry, et apparaît dans de nombreux films.

Alors pourquoi Route 66 et par Road 66 ? Un héritage français ? Non, ou, en tout cas, seulement étymologiquement parlant puisque le mot « route » est latin et français. Non, « Route », en américain, cela signifie « itinéraire ». C’est donc l’itinéraire 66. On parle d’ailleurs aussi de « maritim routes » (« voies maritimes » ). Par ailleurs, aux Etats-Unis, le mot « road » désigne la route hors agglomération. Pour ceux qui l’ont déjà empruntée, la Route 66 est un mélange de « road » , hors agglomération, et de « street » , lorsqu’elle traverse des villes. Et si l’on prend la Route 66 dans son ensemble et dans son idée de départ, le terme « itinéraire » semble tout à fait justifié.

Reste alors ce numéro, 66. Lors de la création des highways en 1925, il était entendu que les routes principales porteraient des numéros inférieurs à 100, les impairs dans le sens nord-sud, les pairs dans le sens est-ouest. Cyrus Avery, un entrepreneur de Tulsa (Oklahoma) et John Woodruff de Springfield (Missouri) ont été les porteurs du projet pour cette route allant de Chicago à Santa Monica.

 

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Initialement, ce devait être la route 60 mais le Kentucky (qui n’est pas traversé par la 66) s’y est opposé puisqu’était prévue une route 60 entre Virginia Beach (Virginie) et Los Angeles. Puis ce devait être l’US 62. A son tour, Avery s’est opposé à ce changement et s’est fendu d’une lettre à l’American Association of State Highway and Transportation Officials (AASHTO), écrivant qu’elle « se moquait de cette route » .

Finalement, après de nombreux débats, Cyrus Avery et l’ingénieur John Page se sont arrêtés sur le nombre 66, qui sonnait bien avec son double 6 et qui n’était pas pris. De plus, en numérologie, le 66 était synonyme de richesse et de succès. Et ça, ça leur allait bien. Le 30 avril 1926, la route était officiellement nommée 66. La « Route 66 » .

 

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Le Jacobite Steam Train

 

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Le Jacobite Steam Train, en Ecosse, est l'un des plus vieux trains à vapeur au monde. Cette ligne ferroviaire qui traverse la lande écossaise est surtout devenue célèbre depuis qu'elle a servi au passage du Poudlard Express dans les films de la saga Harry Potter : avis aux fans du jeune sorcier !

Le Jacobite Steam Train est un train à vapeur touristique qui circule en été entre les villes de Fort William et Mallaig en Ecosse.

 

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Il s'agit de l'un des derniers trains à vapeur à traverser les somptueux paysages écossais : la lande et les collines verdoyantes émaillées de châteaux mystérieux et de lacs (les fameux "lochs" écossais).

Ces paysages sont si spectaculaires et typiques qu'ils ont été choisis comme décor pour les films de Harry Potter ! Cette voie ferrée est en effet celle qu'emprunte le Poudlard Express pour rejoindre l'école des sorciers. C'est pourquoi nombre de passagers du Jacobite sont avant tout des fans de la saga.

 

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A Fort William, sur le quai de la petite gare, peu avant le départ, c’est l’effervescence. Tout le monde se prend en photo devant "la bête"… Une machine à vapeur « Olton Hall » construite en 1937 à Swindon fut l'une des 330 locomotives conçue par le designer Charles Collett. Cette belle machine la Société West Coast Railway fut utilisée dans le film.

 

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Au coup de sifflet, c’est parti pour une très agréable promenade, même s’il ne mène pas à Poudlard… Après Fort William, bordé par le loch Linnhe, ceint de montagnes magiques, dominé par le Ben Nevis (1 344 m), sommet du Royaume-Uni. Puis, le train s’enfonce dans les paysages caractéristiques des West Highlands. Ces terres qui furent les champs de bataille des révoltes jacobites et où furent tournées de nombreuses scènes de « Braveheart » ou de « Highlander ».

 

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Pour compléter cette visite magique, la locomotive utilisée lors du tournage est également exposée à Mallaig pendant les mois d'été.

Le Jacobite Steam Train relie Fort William à Mallaig sur environ 70 km. C'est aussi sur cette ligne que se trouve la gare d'Arisaig, la gare la plus occidentale de Grande-Bretagne.

Mais le moment le plus attendu par tous les fans de Harry Potter est sans conteste la traversée du viaduc de Glenfinnan. Ce dernier, au moment de sa construction, était le seul viaduc en béton construit au monde.

 

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Ce viaduc situé à la moitié de la ligne juste avant l'arrivée à la gare de Glenfinnan (dans la direction de Mallaig) apparaît régulièrement dans les adaptations cinématographiques de la saga.

 

Avec ses 30 mètres de haut et ses 21 arches, ce viaduc spectaculaire est le clou du voyage :

 

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Le train fait une halte à la gare, une jolie vieille gare en bois, qui abrite même un petit musée.

Le village de Glenfinnan est célèbre dans l’histoire écossaise. Sur la pointe nord du Loch Shiel, on y trouve le Glenfinnan Monument, symbole du soulèvement jacobite de 1745. Une statue du Prince Charles Edward Stuart (Bonnie Prince Charlie) érigée face au Loch nous rappelle que c’est ici que le prince rallia les clans locaux à sa cause pour tenter de ramener la couronne britannique sur la tête d’un Stuart.

 

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Le voyage se poursuit… bringuebalant sur les rails, le convoi dont la locomotive dégage une épaisse fumée blanche se fait entendre. Les passagers voient défiler des tourbières et marais aux couleurs chatoyantes, d’âpres sommets rocheux et des lochs profonds. Sur la route, on observe des moutons à tête noire que les Ecossais éloignent au cri de « Mint sauce » !

Doucement The Jacobite Steam Train approche de plages. Lorsque le soleil est au rendez-vous, le contraste entre la clarté des sables, le bleu de l’eau, et le vert des collines environnantes est saisissant. Pas de doute, la nature règne en maître sur cette région très peu peuplée.

 

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Sur demande, le train peut aussi s'arrêter au petit village paisible de Arisaig avant d’arriver au terminus de Mallaig, ville portuaire où vous pourrez prendre le ferry pour l’île de Skye. La petite ville se visite facilement à pied. N’oubliez pas de gouter aux Fish & Chips, tradition de la commune.

Terminus de la route des îles et du train, Mallaig, un charmant de pêche et point de départ des liaisons maritimes avec les îles de Skye, Rùm, Eigg, Muck et Canna. Dès l’arrivée du Jacobite, la petite cité connaît un peu d’agitation…. Le flot de passagers se retrouve bien vite dans les pubs, flâne sur les quais, tandis que dans les eaux du port une otarie glisse autour des bateaux de pêche. Un vrai spectacle !

 

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Les mois de mai, juin et septembre sont les plus agréables pour visiter l'Écosse. En été, les journées sont longues : le soleil ne se couche que vers 23h.

 

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DE L’ATLANTIQUE AU PACIFIQUE…

LE PASSAGE NORD OUEST

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Les aurores boréales dansent depuis longtemps dans la nuit arctique quand, en ce début d'automne, un pétrolier croise sans égard le brise-glace Amundsen avant de s'engouffrer dans le dédale de détroits et hauts-fonds du passage du Nord-Ouest.

Encore impossible à imaginer il y a quelques années, le recul prononcé de la banquise permet désormais aux navires marchands de s'aventurer aux beaux jours dans ce raccourci entre l'Asie et l'Europe, autrefois infranchissable.

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. Quasiment aussi vaste que l'Union européenne, l'Arctique canadien demeure peu cartographié. S'éloigner des chenaux principaux peut être fatal. Même sans glace l'été, ce passage reste périlleux à traverser. Il est néanmoins tentant d'économiser un mois de mer et des dizaines de milliers de dollars de gazole en gagnant 7.000 km entre Londres et Tokyo... - 'Situation hallucinante' - Tant recherchée depuis la découverte de l'Amérique

Le passage du Nord-Ouest, est un passage maritime qui relie l’océan Atlantique à l’océan Pacifique en empruntant un véritable labyrinthe de terre, d’eau et de glaces à travers les îles arctiques du Grand Nord Canadien.

Franchi pour la première fois par Amundsen en 1906

L’exploration polaire remonte à l’Antiquité comme en témoignent des textes du Grec Pythéas (IV e siècle avant J-C) et qui dépeignent les paysages glacés du Nord.

Mais le Passage du Nord-Ouest est longtemps resté un mythe, et des générations de navigateurs l’ont cherché en vain jusqu’en 1906, lorsque le marin et explorateur polaire norvégien Amundsen l’a pour la première fois franchi dans sa totalité avec son équipage après un voyage de plus de 3 ans.

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« Le passage du Nord-Ouest est ouvert. Mon rêve d’enfance vient de se réaliser. Une étrange sensation me prend à la gorge. Je suis surmené et à bout, mais je sens les larmes me monter aux yeux… Voile en vue!… Voile en vue! » (25 août 1906, extrait du journal de bord d’Amundsen)

C'est en 1490 que le navigateur Jean Cabot émet l'hypothèse d'un passage vers l'Orient par cette voie. Durant près de trois cents ans, plusieurs explorateurs vont chercher ce passage au prix de pertes humaines et de naufrages, mais ces expéditions permirent de connaître les îles arctiques.

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En 1539, Hernán Cortés commissionna Francisco de Ulloa pour naviguer le long de la péninsule de Basse-Californie sur la côte Ouest d'Amérique. Ulloa conclut que le golfe de Californie était la partie méridionale d'un plus grand détroit, reliant le Pacifique au golfe du Saint-Laurent.

Ce voyage perpétua la notion d'une île de Californie et marqua le début de la recherche du détroit d'Anian. Ce nom, qu'utilisèrent les Espagnols pour désigner le passage du Nord-Ouest, vient probablement d'Ania, une province de Chine mentionnée dans l'édition de 1559 du livre de Marco Polo.

Il apparaît pour la première fois sur une carte de l'Italien Giacomo Gastaldi vers 1562. Cinq ans plus tard, Bolognini Zaltieri dessine une carte montrant un étroit et arrondi détroit d'Anian séparant l'Asie de l'Amérique.

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Ce détroit grandit dans l'imaginaire européen comme une voie maritime facile, reliant l'Europe à la résidence du Grand Khan à Cathay (Chine du Nord). Ce détroit était alors situé à la latitude de San Diego, conduisant à nommer ceux qui habitaient cette région les Anians.

La première tentative confirmée pour découvrir le passage du Nord-Ouest d'est en ouest est le voyage de John Cabot en 1497, envoyé par Henri VII d'Angleterre pour chercher une route directe vers l'Orient.

De 1576 à 1578, Martin Frobisher entreprend trois voyages vers l'Arctique canadien pour trouver le passage. La baie de Frobisher qu'il a découverte porte son nom. En juillet 1583, Sir Humphrey Gilbert, qui secondait Frobisher et qui avait écrit un traité sur la découverte du passage, proclame le rattachement de Terre-Neuve à la couronne d'Angleterre. Le 8 août 1585, l'explorateur anglais John Davis pénètre dans la baie Cumberland (Île de Baffin).

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La plupart des grands fleuves de la côte Est américaine sont également explorés en vue d'un passage au travers du continent, comme l'exploration par Jacques Cartier en 1535 du fleuve Saint-Laurent.

En 1609, Henry Hudson remonta l'actuel fleuve Hudson à la recherche du passage ; il explora plus tard l'Arctique canadien et la baie qui portera son nom, la baie d'Hudson. En 1631, l’anglais Luke Fox, grâce au financement du comte Edward Sackville, quatrième comte de Dorset, fait le tour de la baie d'Hudson. Le 24 septembre, il atteint le cap Dorset.

En 1728 Vitus Béring, un officier danois servant la marine impériale russe, emprunta le détroit découvert par Simon Dejnev en 1648, confirmant que la Russie et l'Amérique du Nord étaient des continents séparés.

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En 1762, le navire anglais de commerce Octavius se risqua dans un passage vers l'ouest mais fut pris dans les glaces. En 1775, le baleinier Herald trouva l' Octavius à la dérive près du Groenland avec des corps de l'équipage gelés sous le pont. L'Octavius aurait peut-être été le premier navire à franchir le passage. Mais le fait que le navire n'ait été retrouvé que treize ans plus tard, sans équipage vivant, pose un sérieux doute sur la véracité de cette aventure.

En 1791-1795, l'expédition de George Vancouver, qui avait accompagné Cook quelques années auparavant, inspecta en détail tous les passages sur la côtes de la côte Nord-Ouest et confirma qu'il n'existait pas de tel passage au sud du détroit de Béring2. Cette conclusion fut supportée par les preuves d'Alexander Mackenzie, qui explora l'Arctique et l'Océan Pacifique en 1793.

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En 1845 une expédition de deux navires bien équipés conduite par John Franklin navigua vers l'Arctique canadien pour cartographier les parties encore inconnues du passage du Nord-Ouest. Le secret était de rigueur car moins de cinq cents kilomètres de la côte arctique restaient à explorer. Mais l'expédition n'est pas revenue et un certain nombre d'expéditions de secours sont parties à sa recherche pour dresser une carte finale d'un passage possible.

Des traces de l'expédition de Franklin ont été trouvées dont des récits qui indiquaient que les bateaux avaient été pris par les glaces en 1846 près de l'île du Roi-Guillaume qui est située au milieu du passage. Franklin lui-même est mort en 1847 et le reste de l'équipage en 1848.

En 1848, l'Amirauté britannique décida de rechercher l'expédition Franklin et arma le HMS Investigator commandé par le capitaine Robert McClure.

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Le bateau de McClure fut prisonnier de la glace pendant trois hivers près de l'île Banks, à l'extrémité occidentale du bras de mer de Viscount Melville. Finalement McClure et son équipage, mourant de faim, furent trouvés par des hommes partis en traîneau d'un des bateaux de l'expédition de Sir Edward Belcher et retournèrent avec eux sur les bateaux de Belcher qui avaient pénétré dans le bras de mer par l'est.

Le passage du Nord-Ouest ne fut pas franchi par mer avant 1906, lorsque l'explorateur norvégien Roald Amundsen, qui était parti juste à temps pour échapper à ses créanciers cherchant à arrêter l'expédition, termina un périple de trois ans avec le bateau de pêche Gjøa.

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À la fin de son voyage, il entra dans la ville d'Eagle en Alaska et adressa un télégramme annonçant son succès. Sa route maritime n'était pas praticable d'un point de vue commercial ; certains passages étaient très peu profonds

Le passage du Nord-Est coûte cher et demeure dangereux même en été

Le passage du Nord-Est passe par le cap Nord, le détroit de Kara, et aboutit au détroit de Béring. C’est le plus court chemin de l’Europe à l’Asie. La Russie le maintient ouvert à l’aide d’un important dispositif (ports de ravitaillement le long de la route) et des brises glaces nucléaires car elle tient à avoir accès à l’océn Pacifique en toute circonstance.

Dès 1978 la navigation en toute saison a été inaugurée entre Mourmansk et Doudinka en Sibérie. « Depuis 1991 cette route est ouverte à un trafic international, mais si on étudie les statistiques peu de navires transitent entre l’Europe et l’Asie » fait remarquer la chercheuse. En 2012 et 2013, seuls 25 navires internationaux ont emprunté cette route et 46 navires russes.

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Pour Paula Halley, plusieurs facteurs expliquent le peu d’affluence dans cette zone : « Les coûts de péages sont très élevés ainsi que le prix de l’accompagnement obligatoire par les brises glaces russes ».

De plus malgré la fonte des glaces en Arctique, le passage demeure dangereux et imprévisible. « La banquise qui fond en été se reforme à l’automne. Aucun scénario climatique ne prévoit sa disparition totale en hiver. De véritables murs de glaces peuvent stopper les navires et les endommager très facilement ».

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Toute l’année, les archipels arctiques connaissent de fortes marées et des courants océaniques très violents. Ces phénomènes météorologiques extrêmes vont s’accentuer à cause du réchauffement climatique. « Les tempêtes pourraient se déplacer des latitudes moyennes vers l’Arctique ».

Selon le bureau canadien de la sécurité des transports, vingt-quatre accidents se sont produits entre 2004 et 2009. Ces naufrages sont une catastrophe pour les écosystèmes marins et la population Inuit qui utilise la glace pour se déplacer, chasser et pêcher.

Car l’Arctique abrite des peuples autochtones qui connaissent bien leur environnement et naviguent toute l’année dans de petits bateaux à moteur : au dernier recensement, le Canada comptait près de cinquante mille Inuits, dont 80 % vivent dans la « patrie Inuit » (Inuit Nunaat).

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Le passage du grand nord mais aussi le tourisme à venir

http://www.gngl.com/ps-groenla [...] nord-ouest

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je pose maintenant " anecdote" dont il sera difficile de comprendre les buts mais dont on connait les actes

 

il y a longtemps, je me suis penché sur le wahhabite et le comprendre, ceci après avoir lu la biographie de Mehemet Ali, Bay du caire, celui qui nous offrira l'Obelix de la concorde

 

pour comprendre, il m'a fallu aussi me pencher sur la vie de "Mohamed", celui du Coran, le fondateur quoi, le proto-islam aussi alors que tout le moyen-orient était chrétien

 

vous aurez donc la raccourci et à la fin, il y a aussi le rapport aussi qui dérange le gouvernement depuis juin de cette année car il nous offre des réponses à ce qui se passe en ce moment

 

bonne lecture :jap:

 

 

salafiste et wahhabite, la pensée et le sabre.

 

Le salafisme est un mouvement sunnite (de « sunna », « pratiques du prophète »). Les« salafs » désignent les « prédécesseurs », c’est-à-dire les premiers compagnons du prophète Mahomet, puis leurs successeurs pendant deux générations. Aujourd’hui, les salafistes les prennent pour exemple pour revendiquer un retour à l’Islam des origines, le plus « pur », selon eux. Ils considèrent que toute innovation de l’Islam pervertit la religion.

Les premiers convertis sont la femme de Mahomet, Kadhidja, son cousin Ali, son serviteur Seïd, un esclave qu’il a affranchi, son oncle Abu Talib et son beau-père Abou Bakr. Ce dernier « remplace » Mahomet après sa mort en 642, devenant ainsi le premier « calife ».

 

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Le mot calife désigne, depuis, tous les successeurs du prophète à la tête de la communauté musulmane. L’ordre de succession au califat fut ensuite le suivant: Umar (642-644), Uthman (644-656), et Ali (656-661).

L’imam Ahmed ibn Hanbal (780-855) est le premier à prôner un islam rigoriste appuyé sur un appel aux ancêtres et condamnant les innovations théologiques. Après sa mort, sa doctrine donne naissance à une école juridique : le hanbalisme, présent surtout en Arabie Saoudite de nos jours.

Mohamed ibn Abdelwahab (1703-1792), reprend, au XVIIIe, les idées d’Ahmed ibn Hanbal. Sa doctrine s’appuie sur deux grands principes : seuls les textes fondateurs font autorité, et seul Allah doit être adoré (et non les sages ou les « saints »). Sa doctrine donne naissance au dogme wahhabite.

 

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Grâce à une alliance entre Mohamed Abd Al Wahhab, et le chef tribal, Mohammed Ibn Saoud, la mouvance a commencé à se développer. Les deux chefs ont créé une coalition pour réformer l’Arabie et ont fondé le premier royaume saoudien à la fin du 18ème siècle.

Mais ils ont été vaincus par l’Empire Ottaman. Quarante ans plus tard, cette même alliance a alors bâti le deuxième royaume saoudien. Là encore, le royaume a été détruit, cette fois par les Égyptiens.

Il faut ensuite attendre 1932 pour que, de nouveau, l’alliance entre les wahhabites – descendants de Mohammed Ben Abd Al Wahhab - et les descendants de Mohammed Ibn Saoud, se mette en place et fonde l’Etat saoudien tel qu'il existe en 2015.

 

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Le wahhabisme se différencie par l’application stricte de la charia. Le salafisme envisage éventuellement d’avoir une vie spirituelle, comme la vie du prophète, mais n’envisage pas la vie pratique. Le wahhabisme, lui, envisage à la fois une conformité de la doctrine à l’époque du prophète, et de la pratique de la charia et de la pratique religieuse comme à l’époque du prophète. Le wahhabisme est donc le pendant pratique applicatif du salafisme.

Le wahhabisme est un courant islamique qui veut revenir aux sources de l’islam, c’est-à-dire qui veut que les musulmans vivent comme les musulmans vivaient au 1er siècle de l’islam. C’est donc un mouvement revivaliste, passéiste, rigoriste, qui s’appuie sur une interprétation littérale du Coran et de la tradition prophétique. Il vise à remettre une société en place musulmane, selon les premiers principes de la religion.

Les wahabbis ont été soutenus et utilisés par les britanniques pour contrôler l'Arabie et affaiblir le Califat ottoman (surnommé l'homme malade à l'époque).

 

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Depuis la création du royaume saoudien en 1932, le wahhabisme a connu deux phases de modernisation. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et la signature du pacte du Quincy - entre le roi Ibn Saoud et le président américain Franklin Roosevelt – le wahhabisme est dit "primitif", c’est-à-dire traditionaliste, et qui prône un retour vers soi, vers la spiritualité.

Et depuis cette alliance, il y a une application du wahhabisme à la vie sociale. Et c’est après le boom pétrolier des années quatre-vingt que l’Arabie saoudite introduit une dimension missionnaire dans le wahhabisme, qui va prôner ce courant de l’islam au-delà de l’Arabie.

La définition précise du salafisme fait l’objet de luttes intestines entre théologiens, prédicateurs et clercs, qui s’affrontent autour d’interprétations divergentes, voire antagoniques. C’est un ensemble composite, hétérogène, d’initiations multiples, pas toujours coordonnées, d’individus seuls ou formant de petits groupes autonomes.

 

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Le salafiste peut être considéré comme un musulman ultra-orthodoxe. Un musulman qui considère que l’islam doit régir l’ensemble des comportements autant sacrés que profanes. Il a une approche littéraliste des versets coraniques. Il pense que le Coran doit être compris et appliqué à la lettre.

Parmi l’ensemble des musulmans dans le monde, les salafistes représentent une minorité. Mais une minorité active. Cependant, de plus en plus de musulmans jugent leur pratique religieuse à l’aune de l’islam salafiste. Celui-ci est en passe de devenir la norme islamique mondiale.

On devient salafiste de son plein gré sans pression d’un quelconque gourou car on estime que c’est la voie la plus pure, celle qui incarne l’orthodoxie musulmane et qui garantit d’aller au paradis.

 

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Devenir salafiste est une façon de refuser l’alternative « racaille ou assimilé type Rachida Dati », pour certains jeunes beurs. Ils retrouvent une fierté et une nouvelle identité. Les guerres en Irak, en Afghanistan et le conflit israélo-palestinien ont noirci l’image de l’islam et du salafisme auprès de l’opinion publique, mais en ont rehaussé le prestige dans les quartiers populaires qui tiennent leur « revanche » car le salafiste est redouté et fait peur.

Tous les djihadistes (al-Qaida et affiliés) sont salafistes, mais tous les salafistes ne sont pas djihadistes.

On compte environ 12 000 salafistes français, dont un tiers sont des catholiques ou protestants convertis. Comme les salafistes arabes, ils suivent les préceptes de théologiens d’Arabie saoudite, portent la barbe et la djellaba du prophète Mahomet pour les hommes, et le niqab (voile intégral) pour les femmes.

Certains salafistes plus modérés, les « quietistes » (Le quiétisme est une doctrine mystique consistant en un itinéraire spirituel de « cheminement vers Dieu » caractérisée par une grande passivité spirituelle vis-à-vis de Dieu.), réfutent néanmoins le port du voile intégral des femmes musulmanes en France.

 

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salaf, « ancêtres » ou « pieux prédécesseurs », quête de l’authenticité et retour à la pureté des sources. Ce concept appartient à l’islam sunnite.

Au contraire de l’islamisme, le salafisme n’est donc ni un mouvement religieux à revendication politique, ni une organisation à proprement parler, plutôt une tendance de « régénération » de la foi et de ré-islamisation de la société. Un salafiste peut être considéré comme un musulman « ultra-orthodoxe ».

le rapport:

 

http://www.boutih.fr/wp-conten [...] dicale.pdf

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LE FRANCAIS

 

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La langue française s’est imposée au fil des siècles comme la langue de la France. Il s’est agi d’un processus de très longue durée, qui ne saurait se réduire aux chronologies de l’histoire moderne, et dont les conséquences sur l’identité nationale et sur la conscience collective des Français ont une grande portée.

Il convient maintenant de se demander si des phénomènes sociaux et culturels liés à cette histoire pourraient expliquer l’absence d’intérêt pour des langues différentes du français.

Contrairement au cas de ses voisins germaniques, italiens et espagnols, où les langues régionales sont un élément constitutif de la définition de la nation contemporaine, en France, l’unité nationale repose largement sur l’unité — pour ne pas dire l’homogénéité — de la langue française. Dans l’imaginaire collectif, l’unité du peuple et l’indivisibilité de la République ont été et sont associées à l’unité de la langue.

 

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Langues étrangères dans la française

À l'arrivée des Romains, les Gaulois de la haute société ont vite appris le latin. Avec la montée du christianisme, le latin s'est introduit dans les campagnes. Ce latin populaire a conduit les savants du Moyen Âge à re-latiniser la langue, d'où l'apparition de doublets. Ainsi, ausculare a donné écouter (populaire) et ausculter (savant).

Le Grec fut introduit via les Romains, grands admirateurs de ce peuple. Encore source de doublets: multicolore et polychrome, par exemple. Ou encore, plus tard, des hybrides comme télévision ou automobile.

Ensuite vint le germanique, langues des Francs. Le mot guerre remplace bellum qui restera dans belliqueux.

Au Moyen Âge, la France n'a pas d'unité linguistique, car au début du IXe siècle le latin n'est plus qu'une langue « sacrée » ou des intellectuels et la France est morcelée par les différents dialectes, regroupés en plusieurs groupes dont les 3 principaux sont :

 

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1)le franco-provençal (ou arpitan) avec par exemple les parlers de Savoie, lyonnais, dauphinois autour de Grenoble, forézien (région de Saint-Étienne), de Suisse romande aussi.

2) la langue d'oïl dans le nord avec entre autres le picard, le normand, l'angevin, le champenois : cette région était encore très germanique et de nombreux seigneurs composaient le système féodal.

3) l’occitano-roman (occitan ou langue d'oc et catalan) dans le sud avec le limousin, l'auvergnat, le languedocien, le gascon, le provençal, le vivaro-alpin : les parlers de cette région, qui baignent durant des siècles dans la culture romaine et ont conservé le droit romain, se rapprochent davantage du latin (« oc » et « oïl » signifiant « oui »).

Puis le langage des mathématiques, des naturalistes, botanistes et des alchimistes arrivent avec les grands savants arabes. Sifr donnera chiffre et zéro.

L'italien arrivera à partir de la Renaissance, notamment avec les Lombards et leur vocabulaire financier. Aussi, Du Bellay (1522-1560), Rabelais (1494-1553) ou Montaigne (1533-1592) amoureux de cette langue.

 

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Naturellement les mots ne sont pas à sens unique: on a vu du français aller vers l'italien et encore plus du français adopté par les Anglais et revenir en France. Comme tennis qui vient de tenez, utilisé pour le jeu de paume ou encore le cadet devenu caddie.

L'apport espagnol est faible, mais il existe: camarade, embarcation, banderille, jonquille, vanille … Il comporte aussi des mots venant d'Amérique: chocolat ou tomate.

L'Anglais est allé dans les deux sens.

Les emprunts plus récents à d’autres langues sont assez nombreux : (même anciens : tels que l'allemand ou le néerlandais (ainsi boulevard vient du hollandais ou du flamand bolwerk). L’arabe a fourni, et fournit encore quelques mots : alcool, algèbre, toubib, bled, etc

Durant des siècles c'est le français qui alimenta l'anglais. La langue d'oïl, sous sa forme normande, est introduite en Angleterre dans le sillage de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant en 1066.

 

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Puis le normand céda, le règne du français y durera plus de trois cents ans. Le vocabulaire anglais en a de profondes marques : 70 % à 72% du contenu lexical anglais provient du normand ainsi que du français. On dit qu'à cette époque le français était plus utilisé en Angleterre qu'en France.

Notre vocabulaire politique émane de l'Angleterre à la Révolution: vote, convention. Plus tard, celui du spectacle de l'anglais d'Amérique: star, coach.

On estime à moins de 13 % (soit 4 200 mots) la part des mots d’origine étrangère dans la langue française courante soit environ les 35 000 mots d’un dictionnaire d’usage. Ces mots viennent pour 1 054 d’entre eux de l’anglais, 707 de l’italien, 550 de l’ancien allemand, 481 des anciennes langues gallo-romanes, 215 de l’arabe, 164 de l’allemand, 160 de l’ancien celtique, 159 de l’espagnol, 153 du néerlandais, 112 du perse (ancien persan) et du sanskrit, 101 des langues amérindiennes, 89 de diverses langues asiatiques orientales (dont le chinois ou le japonais, mais aussi certaines langues mon-khmères), 56 de diverses langues afro-asiatiques, 55 de langues slaves ou baltes et 144 d’autres langues diverses (dont les langues malayo-polynésiennes ou langues nigéro-congolaises)

Le français devient la langue unique de l’administration et de la justice au fur et à mesure que se consolide une autorité centralisée et que les différents pouvoirs locaux et régionaux s’affaiblissent vis-à-vis de l’État central. L’ordonnance de Villers-Côterets (1539), qui donne au français la primauté dans les documents publics du Royaume de France.

 

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Texte original :

110. Que les arretz soient clers et entendibles et afin qu'il n'y ayt cause de doubter sur l'intelligence desdictz Arretz, nous voullons et ordonnons qu'ilz soient faictz et escriptz si clerement qu'il n'y ayt ne puisse avoir aulcune ambiguite ou incertitude, ne lieu a en demander interpretacion.

111. Nous voulons que doresenavant tous arretz, ensemble toutes aultres procedeures, soient de noz courtz souveraines ou aultres subalternes et inférieures, soient de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens et aultres quelzconques actes et exploictz de justice ou qui en deppendent, soient prononcez, enregistrez et delivrez aux parties en langaige maternel francoys et non aultrement.

En français moderne :

110. Que les arrêts soient clairs et intelligibles, et afin qu’il n’y ait pas de doutes sur la compréhension desdits arrêts, nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement, qu’il n’y ait ni ne puisse avoir aucune ambigüité ou incertitude, ni lieu à demander interprétation.

111. Nous voulons donc que dorénavant tous arrêts, et ensemble toutes autres procédures, qu'il s'agisse de nos cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, des registres, enquêtes, contrats, testaments et autres quelconques actes et exploits de justice ou qui en dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel français et non autrement.

 

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le décret du 2 Thermidor An II (1794), qui impose le français comme langue unique de l’administration et les hussards noirs de la Troisième République, qui ont inculqué le français aux écoliers bretons, basques et corses, indiquent que le rayonnement du français dans l’Hexagone — souvent en dépit des langues régionales — et l’affirmation du pouvoir central de l’État sont les deux côtés d’une même médaille

À Saint-Pétersbourg, Catherine II impératrice de Russie (1762-1796) fait rédiger tous les mémoires de l’Académie en français.

Frédéric II de Prusse (1740-1786) est un grand amateur de la langue française, il correspond en français avec Voltaire et écrit son autobiographie en français, il ira jusqu'à remplacer le latin par le français à l’Académie de Berlin.

En 1777, le marquis de Caraccioli publie un livre intitulé L’Europe française ou Paris, le modèle des nations étrangères. En 1783, l'Académie de Berlin proposait, comme thème de concours aux écrivains, le sujet suivant : « Qu'est-ce qui a rendu la langue française universelle ? »

En 1892, le premier journal communautaire au monde est inventé en Australie, il est appelé Le Courrier australien.

En 1911, Jacques Novicow rédige un article nommé Le Français, langue auxiliaire de l’Europe. Cet article explique pourquoi le français devrait devenir la langue véhiculaire de toute l’Europe.

La maintenance de la langue française est suivie par : l’Académie française, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), le Service de la langue française (Belgique), l’Office québécois de la langue française (OQLF), les Conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique et du Québec.

 

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En 1985, la chaîne francophone internationale TV5 Monde est fondée. Malgré des débuts très humbles, la chaîne grossit très rapidement et devient dans les années 2000 l'un des 3 plus grands réseaux mondiaux de télévision, aux côtés de MTV et de CNN38. En 2010, elle est surnommée « la plus grande classe de français du monde »

Le français est langue maternelle principalement en France (pays avec la plus grande population ayant cette langue pour langue maternelle), en Belgique (en Wallonie et à dans la région de Bruxelles-Capitale), à Monaco, au Luxembourg (où il est l’une des trois langues officielles du pays), en Suisse romande (le français est l’une des quatre langues officielles de la Suisse) et en Vallée d'Aoste.

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