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Le Topic de la Marine (sommaire page 1)


Invité §sha101ar

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Invité §sha101ar

 

Dans les SNA français il y a un petit coin fumoir, un petit sas sous la passerelle et au dessus du PC/NO. Par contre en plongée la passerelle et cet espace sont immergés, donc plus de cigarettes !

 

Et pour les amateurs de matériel russe je ferais un post sur le Kouzsnetzov et le Su-33... :)

 

 

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Invité §sha101ar

 

 

R91... Le Porte-avions "Charles De Gaulle" :

 

 

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Le Charles-de-Gaulle est l'unique porte-avions de la Marine nationale française actuellement en service. Il est également le premier navire de surface à propulsion nucléaire français. Il remplace les porte-avions Foch et Clemenceau arrivés en fin de carrière.

 

Dimensions :

Longueur h.t. : 261,5 m

Largeur : 64,36 m

Déplacement : 40 600 t (pc)

Déplac. moyen : 39 000 t

 

Mobilité :

2 chaudières K15 (baptisées "Adyton" et "Xena")

2 groupes turbo-réducteur

2 lignes d'arbres

Vitesse maxi : 27 nd

(26 nd en catapultage)

(20 nd sur 1 ligne d'arbres)

4 turbo-altern. (4 000 kw)

4 diésels altern. (1100 kw)

 

Système de combat :

Radars (26 D, J11B, V15C, Arabel, Racal)

Veille infrarouge VMB

Arbr 21, BB 33

Sagaie (4 affûts)

Saam (32 missiles Aster)

Senit 8 (L16, L11)

Transmissions (Satellites, HF, MF, LF, VLF, V/UHF)

SNI (Minicin, GPS)

4 mitrailleuses de 12,7

 

Aviation :

L. piste oblique = 194,5 m

2 catapultes de 75 mètres

3 brins d'arrêt

Satrap (Tranquilisation)

2 ascenseurs ( 36 t)

40 aéronefs ( Rafale, SEM, E2C, hélicoptères)

 

Personnel :

1 950 personnes (+ 800 personnes en transport de troupes)

 

 

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La décision de remplacer les deux porte-avions Clemenceau et Foch par deux porte-avions nucléaires (PAN) est prise en septembre 1980. En juin 1984, le Conseil Supérieur de la Marine adopte un avant projet de PAN, présenté par la DGA. Le 14 mai 1985, le programme militaire est notifié à l'industriel, dont le dossier de lancement est prêt le 20 décembre de la même année. Trois mois plus tard, la construction du premier porte-avions nucléaire, baptisé Richelieu, est autorisée (lancement du développement et de la réalisation). En mai 1986, le gouvernement de Jacques Chirac rebaptise le porte-avions Charles de Gaulle.

 

La decision ministérielle de mise en chantier à Brest, est prise le 20 janvier 1987, et le 24 novembre a lieu le découpage de la première tôle. La directive opérationnelle est établie le 31 mars 1989, et les 2 premiers blocs de la coque sont assemblés dans le bassin 9 de l'arsenal de Brest. La construction avance doucement, au rythme des restrictions budgétaires. En septembre 1991, le premier turbo-alternateur du groupe moteur est embarqué. Pendant sa construction, la taille du programme et la complexité des systèmes à intégrer, ont nécessité l'intervention de plus de 1000 entreprises, de la PME aux plus grands industriels Mais il faudra attendre le 19 décembre 1992, soit 5 ans après le découpage de la première tôle pour que le bâtiment soit mis à flot au bassin.

 

Cette mise à flot technique précèdera, de quelques mois, la mise à flot officielle, le 7 mai 1994, en présence du Président de la République, François Mitterrand, du Premier Ministre, Edouard Balladur, du Ministre de la Défense, François Léotard, du Maire de Paris, Jacques Chirac et de 4000 invités. Quelques 200 figurants de DCN Brest et 40 commandos Marine enlevent les 30 000 m2 de tissus bleu-blanc-rouge qui drapait le porte-avions dans une mise en scène sobre et émouvante.

Le lendemain, à l'occasion d'une journée porte-ouverte, plus de 40000 visiteurs prennent d'assaut les abords du chantier et les quais de Laninon.

Un mois après la mise à flot, la livraison le 14 juin 1994 à DCN Brest des 2 réacteurs nucléaires dans leurs enceintes de confinement marque un jalon majeur dans le programme de réalisation.Après 3 années de montage en atelier "blanc" à DCN Indret, les 2 colis, soigneusement emballés, sont chargés sur la barge Dino II par une grue géante de 1600 tonnes. Le positionnement réalisé sur la barge était à moins de 5 millimètres de l'emplacement théorique !

Au terme d'une navigation de 2 jours, de la Loire à Brest, la grue géante et les 2 enceintes se retrouvent à l'arsenal de Brest, et, après une semaine de d'intense préparation, les équipes de techniciens déposent les enceintes à bord.

 

Le 14 mai 1994, le Charles de Gaulle sort pour la première fois du bassin pour être mis à quai. La période d'essais débute en mars 1996. Elle va durer 5 ans ! En 1996, les essais les plus significatifs sont les essais d'endurance de 2 moteurs diesel alternateurs, et les essais constructeur d'un tableau principal de secours. Le 25 avril 1994, le conseil de Paris décide à l’unanimité de faire parrainer le porte-avions Charles de Gaulle par la Ville de Paris, ville « compagnon de la Libération ».

 

Au printemps 1996, une première anomalie est constatée sur le prototype à terre de ses deux réacteurs nucléaires. Elle oblige les ingénieurs à adapter les deux cuves de confinement à bord du navire, qui est alourdi de plusieurs dizaines de tonnes, ce qui aura pour effet de réduire sa vitesse d'un demi-noeud (9 km/h). Un début d'incendie se déclare, le 6 mai 1996, peu après 18h30, sur le chantier de construction du porte-avions. Le feu, d'ampleur limité, se déclenche dans un local situé sous l'îlot et le pont d'envol. Le sinistre est rapidement maîtrisé par les marins-pompiers, après l'évacuation du personnel de service. On ne déplore aucun blessé. Les dégâts sont limités. Une expertise est diligentée pour déterminer les causes de l'incident.

 

Le 14 juin 1996, le Président de la République, Jacques Chirac, visite le porte-avions nucléaire. En juillet a lieu la manifestation nautique Brest 1996. Le porte-avions, alors au bassin, ne pourra être vu que par quelques privilégiés.

 

Henri Brisson, qui depuis quatre ans et demi, était l''ingénieur chargé du porte-avions Charles-De-Gaulle a laissé sa place à Pascal Le Roy le 1er septembre 1996.

 

Le porte-avions Charles De Gaulle a depuis le 1er octobre 1996 son motif symbolique. Il est présenté officiellement à Paris au ministre de la Défense Charles Millon par le chef d'état major de la Marine, l'amiral Lefèbvre. Sur l'emblème du porte-avions, la croix de Lorraine, une ancre dont le diamant suggère l'étrave du bâtiment ; l'envolée sur la droite symbolise les avions qui décollent. Ce motif symbolique avait fait l'objet d'un concours en 1996, ouvert aux professionnels des Arts appliqués, dont M. Georges Yoldjoglou, artiste peintre, a été le lauréat.

 

Novembre : DCN présente les hélices du PAN. Rarement dévoilées, les hélices sont pourtant le fruit de nombreuses heures de calculs et d'essais. DCN Indret en présente une. Avec ses 30 tonnes et plus de 6 m de tour de taille, elle représente une prouesse en fonderie. A partir d'une maquette conçue et testée au bassin d'essais des carènes, les équipes d'Indret ont intégré le profil de l'hélice sur son moyeu et réalisé les plans de fabrication. La première pièce est coulée à la Fonderie de l'Atlantique à Nantes, puis elle est contrôlée par radiographie à Indret. Désormais, il reste encore plusieurs mois de fabrication pour l'usinage du moyeu et le meulage des pales, qui demande le savoir-faire des compagnons expérimentés pour obtenir un profil régulier et un équilibrage parfait. Les 2 hélices définitives seront montées à la fin 97 sur le porte-avions, 2 autres serviront de pièces de rechange.

 

Le 1er février 1997, a lieu la prise d'armement pour essais. Le premier commandant et le premier équipage prennent possession des lieux qu'ils partagent jusqu'à la mise en service actif avec le personnel de la DCN. La prise d'armement pour essais marque aussi la date de l'ouverture de l'agence postale du Charles de Gaulle. La construction et les essais se poursuivent. Les deux premiers essais de tirs de catapulte à bord du porte-avions sont réalisés le 22 juillet 1997, et en novembre débute le chargement des coeurs des réacteurs nucléaires. Le 17 décembre, le premier affût Sagaie est installé à tribord avant puis un deuxième sur bâbord arrière afin de permettre les essais mécanique du système. Le 22 décembre 1997, une petite cérémonie a lieu sous la grande verrière métallique des ateliers de la Fonderie de l'Atlantique, à Nantes. La première hélice du PAN est officiellement livrée : c'est un monstre de 19 tonnes et 6 mètres de diamètre, doté de quatre pales et fondu dans un alliage de cuivre et d'aluminium.

 

1998 marque le début des années noires du Charles de Gaulle : La construction est retardée de trois mois en raison de la baisse des crédits d'équipement de la Défense dans la loi de finances 1998. Ce n'est pas le premier retard, et ce ne sera pas hélas le dernier. La multiplication des retards entraînera des surcoûts importants. La construction ne s'arrête pas pour autant, et le 25 mai a lieu la divergence de la chaufferie arrière (démarrage du réacteur nucléaire). Le 5 juin, un premier Super Etendard arrive...par la route, depuis la BAN de Landivisiau, pour la réalisation d'essais de compatibilité entre un avion et les catapultes du bord (l'avion est placé sur le pont d'envol à l'aide d'une grue). Le 10 juin, a lieu la divergence de la chaufferie avant. En novembre, les ingénieurs de la Direction des Constructions Navales s'aperçoivent par simulation qu'un débit de neutrons rapides dans les réacteurs est supérieur aux prévisions. Ceci nécessite une radioprotection spécifique en isolant davantage les réacteurs qui sont momentanément mis à froid.

 

7 décembre 15h00 : 1er appontage d'un hélicoptère : Une Alouette III survole la rade et se présente à l'appontage sur la plate-forme avant du Charles de Gaulle. Ce jour marque la naissance effective d'un porte-aéronefs qui deviendra prochainement porte-avions. L'Alouette III contourne l'îlot du Charles de Gaulle avant de se présenter face au vent sur la plate-forme avant. Aux ordres du directeur du pont d'envol, le pilote d'essai du Centre d'expérimentation pratique de l'Aéronautique navale de Hyères, le CF Louis-Dominique Depretz, met appareil en station. Puis, suivant les gestes du directeur, il descend doucement son appareil sous les regards des dizaines d'équipiers de pont d'envol et d'une partie du personnel du navire perché qui suit l'opération depuis la passerelle du sommet de l'îlot.

 

20 décembre : Essais sur coffre : Le porte-avions quitte pour la première fois le quai d'armement , pris en remorque par 8 remorqueurs de la Direction du port qui l'achemine à la vitesse de 4 noeuds jusqu'à la baie de Roscanvel, à proximité de l'île Longue, où ce dernier s'amarre à un coffre. Là, il effectue durant trois jours des essais de l'appareil propulsif à point fixe, de manoeuvre et de mise à l'eau d'embarcations.Un Dauphin, un Lynx, une Alouette III et un Super Frelon, réalisent également plusieurs appontages.

 

Le porte-avions, pour l'unique fois de sa carrière, procède à des essais de gîte, 17 au 20 janvier, alors qu'il est sur le coffre en baie de Roscanvel ; ces essais ont pour but de tester le bon fonctionnement des appareils de propulsion, à gouverner et de l'ensemble des installations du bord, notamment des ascenseurs et des portes coupe-feu. Le 17 janvier, le navire prend 5° de gîte bâbord. Le lendemain, il prend 5° de gîte tribord, avant de prendre 8° de gîte tribord les 2 jours suivants. Le bâtiment devait appareiller dans la matinée du 25 janvier pour sa première sortie à la mer. Ce premier appareillage nécessite des conditions météorologiques particulières (vent, courant, marée). Les conditions météorologiques n'étant pas favorables, en raison en particulier d'un vent soufflant à plus 90 km/h à Brest, le commandant, décide de reporter l'appareillage.

 

Aidé de 7 remorqueurs, dont l'Abeille Flandre, le porte-avions quitte, le 27 janvier vers 11h00, le port militaire de Brest en direction du goulet qui sépare la rade de la haute mer. C'est à plus de 15000 nautiques (27Km) de la pointe de Saint-Mathieu que le bâtiment a largué les dernières amarres qui le retenait encore aux différents remorqueurs. Par la suite, à 16h57 exactement, le commandant du porte-avions, le capitaine de vaisseau Régis Wilmot-Roussel, a donné l'ordre de mise en route du système de propulsion. Des problèmes techniques au niveau de la propulsion, notamment "sur un moteur électrique de la machine", ont provisoirement "compromis la poursuite des essais à vitesse élevée".

 

6 février : La piste oblique du PAN est-elle trop courte ? C'est en tout cas ce que suggèrent plusieurs journaux. Cette piste serait trop courte de quelques mètres pour pouvoir accueillir l'avion de guet Hawkeye. Le 20h00 de TF1 fait sa une sur cette info et les guignols de Canal + en font des gorges chaudes. Affaire à suivre...

 

Le Charles de Gaulle quitte son quai d'armement le 17 mars pour prendre un coffre sur rade devant la pointe de l'Armorique. Plusieurs catapultages de maquettes sont réalisés durant l'après-midi et des tests sur les électro-pompes alimentaires opérés. Le 18 mars, peu après midi, le Charles-de-Gaulle franchi le goulet de Brest sans assistance des remorqueurs pour une nouvelle série d'essais en haute mer. Il s'agit de verifier cette fois le bon fonctionnement du système de propulsion nucléaire. C'est à dire de s'assurer que le porte-avions est capable de tenir une vitesse de 15 noeuds, minimun requis pour permettre l'appontage ou le catapultage des avions. A ses côtés, le patrouilleur de service public Pluvier assure l'assistance durant 2 jours. Le 22 mars ont lieu les essais du système SATRAP de stabilisation du bateau. A 15 noeuds avec des mouvements de barre à 15 degrés, le porte-avions a viré totalement à plat, sans aucune gîte . Une simulation d'appontage avec présentation d'un Crusader de la BAN de Landivisiau est effectuée dans la journée. Le 26 mars, le porte-avions atteint la vitesse de 25 noeuds à 70% de sa puissance. De plus, il procéde à des essais de remorquage d'urgence et de longue durée grâce aux attelages embarqués. Puis, le navire se dirige vers une zone de mauvais temps au large de la Bretagne afin de tester dans une mer agitée le système de tranquilisation de sa plate-forme.

 

Le 30 avril, le Charles de Gaulle acheve sa troisième sortie pour essais. Depuis le 18 avril, il aura passé 12 jours en mer et parcouru environ 4000 nautiques dans une zone comprise entre le sud de l'Irlande et le golfe de Gascogne, portant à 9 000 nautiques la distance totale qu'il aura parcouru.

Au cours de cette sortie, de nombreux essais se déroule avec succès. Malgré des conditions météorologiques sévères, le Charles de Gaulle atteint une vitesse de plus de 28 noeuds. L'appareil propulsif est utilisé à pleine puissance et son comportement donne satisfaction. Les conditions de mer rencontrées ont permis de confirmer les excellentes capacités de son système de stabilisation. Les essais du système de combat laissent présager des performances opérationnelles remarquables. En particulier, le Charles de Gaulle aura effectué les premières interceptions d'avions de combat et les premiers guidages d'aéronefs en approche, dans la perspective des essais aviation. Les essais d'intégration du système SAAM au Senit se sont poursuivis et le système de combat a été testé avec succès face à des strikes de Super Etendard modernisés. L'homologation de la plateforme pour les hélicoptères a continué. Le Charles de Gaulle peut maintenant accueillir tous les types d'hélicoptères en service dans la Marine.

 

Un phénomène vibratoire apparait au niveau de l'appareil à gouverner au cours des essais de forte puissance. Les expertises se poursuivent à quai afin d'en identifier les causes et de définir les conditions de l'intervention à effectuer. Le 11 mai, le Charles-de-Gaulle quitte le port militaire de Brest en début d'après-midi pour une courte sortie à la mer d'un jour ou deux. Le bâtiment, qui connait d'importantes vibrations sur ses safrans lors de sa dernière sortie, fait l'objet d'une nouvelle batterie de tests à la mer. " Bien entendu, poursuit la DCN, les safrans vont être testés, mais également l'appareil à manoeuvrer, le système de stabilisation ou le système de combat ". Les premiers appontages ne pourront débuter qu'une fois l'ensemble du système de propulsion optimisé. Le 14 juin a lieu le premier appontage d'un helicoptère Puma.

 

Dans une interview du 28 juin au Télégramme de Brest, l'amiral Jean-Luc Delaunay, répond à la question d'Hubert Coudurier : "Les difficultés du PAN depuis le début des essais ont suscité l'ironie de la presse. Avec le recul, comment doit-on analyser ce démarrage pour le moins laborieux ? "

"Le programme Charles-de-Gaulle est un grand programme, prestigieux et ambitieux pour la France. Je suis confiant, ce sera une grande réussite. Contrairement aux avions ou aux voitures de course qui bénéficient de prototypes avant d'être considérés comme opérationnels, le Charles-de-Gaulle est à la fois un prototype et un bâtiment de série, et il n'est pas anormal que l'on relève des difficultés dans la mise au point de ses nombreux systèmes et la validation des nouveaux concepts. Les essais des systèmes de combat, de stabilisation de la plate-forme, de propulsion progressent de façon nominale: ce serait bien de souligner aussi ces premiers résultats significatifs."

 

Le 6 juillet à 13h38, le premier appontage est réalisé par le CF ® Gérard de la société Dassault, à bord du Super-Etendard n°35 spécialement instrumenté à cet effet. Le même jour à 19h04, c'est au tour du CV ® Kerhervé, chef pilote d'essais de Dassault, d'apponter le Rafale prototype M02.

 

7 juillet : A 15h26, le Charles de Gaulle a effectué son premier catapultage du Rafale. Par ailleurs, le même jour, au cours de la matinée, le Rafale M1 de série a effectué son premier vol à Bordeaux Mérignac en présence de Monsieur Serge Dassault et du VA Paul Habert.

 

Le bilan de la première sortie d'essais aviation (5 au 20 juillet) s'établi ainsi : 33 appontages et catapultages Rafale ; 30 appontages et catapultages Super-Etendard (n°35) ; un appontage et catapultage d'un Super-Etendard Modernisé; plusieurs vols de sauvegarde effectués par une Alouette III de la flottille 23S; des liaisons de soutien effectuées par un Puma du 6ème RHC (Alat). Les vols d'essais effectués au cours de cette sortie auront permis d'explorer et de préciser le domaine d'emploi des catapultes et des freins d'appontage, et de préparer la poursuite des essais aviation (Hawkeye et homologation Super-Etendard modernisé). Le 2 août a lieu le premier appontage d'un helicoptère Cougar du 6ème Régiment d'Hélicoptères de Combat.

Le 3 août, un premier appontage de Hawkeye E2C est réalisé en mer d'Iroise. Les tests sur les Hawkeye se poursuive pendant une quinzaine de jours. Une douzaine d'appontages sont nécessaires avant que les responsables du programme se prononce favorablement sur le rallongement de la piste principale oblique. Un allongement de quatre mètres serait destiné à faciliter, dans certains cas, la manoeuvre des Hawkeye après leur appontage.

 

Le Charles de Gaulle appareille le 24 août pour une nouvelle sortie d'essais. Le 28 août a lieu une visite du Président de la République. Irrité par les critiques qui entourent la mise au point du Charles de Gaulle, le Chef de l'Etat se rend à bord du bâtiment pour y réaffirmer son soutien. "Les difficultés rencontrées dans la mise au point du Charles de Gaulle n'ont absolument rien d'exceptionnel pendant une période d'essais", estime Jacques Chirac en visitant le porte-avions au large de Lorient. Evoquant les problèmes actuels du bâtiment-phare de la Royale, le chef de l'Etat précise qu'il y "sera remédié, comme prévu depuis l'origine" (!).

 

Le 29 août a eu lieu la passation de commandement entre le CV Willmot-Roussel et le CV Edouard Guillaud, nouveau commandant du porte-avions, sous l'autorité du VAE Yves Naquet-Radiguet. Le CV Guillaud connaît bien le bâtiment pour avoir été adjoint de l'officier de programme responsable du système de combat, puis officier de programme et enfin commandant en second.

Le 30 août, le Charles de Gaulle rentre en rade de Brest en début d'après midi, après 2 jours d'essais en mer. Les autorités maritimes précise que le PAN était rentré plus tôt que prévu car les tests, qui devaient être réalisés pendant cette 7ème sortie en mer, avaient été satisfaisants et s'étaient déroulés plus rapidement que prévu en raison d'une très bonne météo.

14 septembre : Appareillage pour une dernière sortie d'essais avant la RANAE (Remise A Niveau Après Essais).

Du 17 au 20 septembre ont lieu une série de visites. Visite de journalistes accompagnés d'un représentant de l'Elysée, de membres de cabinets ministériels dont celui du Premier ministre et de hautes autorités du ministère de la Défense, puis une visite de hauts responsables de l'industrie et de journalistes de la presse internationale, puis celle de trois anciens chefs d'état-major de la Marine, les amiraux (2S) Yves Leenhardt, Bernard Louzeau et Jean Charles Lefebvre, et trois amiraux anciennement chefs du service central de l'aéronautique navale, l'amiral (2S) Guirec Doniol, le VAE (2S) François Deramond, et le VAE Jean Wild qui étaient les hôtes de l'amiral Delaunay accompagnée de l'amiral Bernard Moysan, inspecteur général de la Marine. Le 19 septembre a lieu la rencontre de deux F8-P Crusader de la flottille 12F avec un Rafale, au dessus du porte-avions - rencontre immortalisée sur la pellicule par l'Etendard IVPM n°153. Le 20 septembre, c'est au tour de de MM Paul Quilés et Xavier de Villepin, présidents des commissions de la défense de l'Assemblée nationale et du Sénat et d'une délégation de députés et sénateurs de se rendre à bord du bâtiment.

 

Le 24 septembre, le CDG se retrouve au coeur d'une bataille politique. Lille dispute en effet à Paris le titre de ville marraine du PAN. A priori, le poids de l'Elysée devrait être décisif (pour faire pencher la balance du coté de Paris), mais voilà qu'un écueil écolo menace de faire échouer l'opération. Motif : le Charles de Gaulle est un porte-avion ...nucléaire. Or les élus Verts de la capitale envisagent d'imiter leurs collégues de Grenoble. Ces demiers, à la fin des années 80, avaient systématiquement repoussé la proposition du maire de l'époque, de parrainer un sous-marin nucléaire d'attaque.

 

Le 25 septembre, c'est avec une fierté non dissimulée que l'équipage de la Marne, qui venait de quitter le dispositif du TG 407.01 engagé dans l'exercice OTAN Northern Light, a effectué le premier ravitaillement à la mer du porte-avions Charles de Gaulle. A la fin de la journée, la Marne aura délivré 25 m3 de gazole (destinés aux diesels alternateurs du porte-avions), 20 m3 de carburéacteur et effectué un passage de charges lourdes de 1,7 tonnes. La mise à l'épreuse des installations de ravitaillement à la mer du Charles de Gaulle s'avère un indéniable succès. Le CDG est de retour à Brest après ses derniers essais avant sa RANAE le 1er octobre.

 

Concernant le parrainage du Charles de Gaulle par la ville de Paris, l'association des villes marraines dans un communiqué rappelle le 9 octobre : "Dans sa séance publique du 25 avril 1994, le Conseil de Paris a adopté le principe de ce parrainage à l'unanimité des élus présents ou représentés (... ...) le Chef d'état-major de la Marine pris en date du 20 mai 1998, une décision d'agrément de ce parrainage".

 

Conformément au programme, au terme de sa première campagne d'essais à la mer, le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle débute sa phase de remise à niveau après essais (RANAE) et entre au bassin le 17 octobre. Profitant de conditions météorologiques favorables et d'un coefficient de marée adapté, cette entrée au bassin a débuté vers 8 h, les remorqueurs et pousseurs de la Direction du Port guidant le porte-avions dans sa manoeuvre. Vers 10 h, le porte-avion nucléaire était immobilisé dans le bassin n°8. Outre le remplacement d'installations usagées comme les tuyauteries qui fonctionnent depuis bientôt 10 ans, les grosses opérations seront l'adaptation de la radioprotection à la norme adoptée en 2000, la modification des safrans qui souffrent de vibrations anormales à grande vitesse, l'allongement de 4,40 mètres de la piste oblique pour faciliter l'accès des Hawkeye à l'aire de stationnement, l'installation d'une coupée de mer sur le tableau arrière. A noter que l'allongement de la piste oblique qui aura fait couler beaucoup d'encre aura en fait couté 5 millions de francs soit 0,025% du budget total. La décision d'acheter 3 Hawkeye a été prise en 1992, la coque du bâtiment était alors presque entièrement construite. L’envergure et la masse de cet aéronef sont telles que le pont était sous-dimensionné pour les accueillir dans des conditions extrêmes de mer et leur permettre de gagner leur parking sans l’aide de tracteurs. Il faut donc en passer par un allongement du chemin de roulement pour l’appontage du Hawkeye. En son temps, il avait fallu faire de même sans provoquer la moindre dérision avec le Clemenceau et le Foch, pour les Crusader qui furent acquis outre-Atlantique...

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Invité §sha101ar

 

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Une année 2000 qui commence par une visite de l'académicien Bertrand Poirot-Delpech le 25 janvier, quelques jours avant que le Charles de Gaulle ne sorte du bassin n°8 pour reprendre sa place au quai d'armement (12 février), où vont être terminé les travaux de la remise à niveau après essais (RANAE).

 

28 février : Un détecteur de fumée s'est déclenché dans l'enceinte de confinement du compartiment chaufferie arrière du porte-avions Charles de Gaulle, à la suite d'un dégagement de fumée provoqué par la combustion d'un élément de protection. Très localisé et immédiatement maîtrisé, l'incident est sans conséquence en matière de sécurité nucléaire. La montée contrôlée en température de la cuve a provoqué un échauffement de l'air dans un espace limité du compartiment, entraînant la combustion de quelques éléments d'un revêtement complémentaire mis en place pour répondre très largement aux exigences de la future norme de protection radiologique CIPR 60. Le revêtement isolant "Permali" qui se consume comme du charbon de bois est constitué de bois imbibé de bore, et d'autres composants. Pour être efficace, ce revêtement doit être placé suffisamment près de la cuve pour offrir la protection radiologique optimale mais aussi être éloigné du calorifugeage pour ne pas se détériorer sous l'effet de la température. Les investigations en cours portent sur une réduction de l'échauffement du " Permali " avec plusieurs options : - optimisation de l'espace entre le calorifugeage et le " Permali " ; - amélioration du calorifugeage ; - protection directe du " Permali ". Les éventuelles répercussions calendaires ne seront connues qu'après analyse complète des causes et conséquences techniques. Pendant ce temps, dans l'arsenal de Toulon, est sur le point de s'achever le quai qui accueillera prochainement le porte-avions. Baptisé Milhaud 6, il mesure 300 mètres de long pour 30 mètres de large, et a été réalisé grâce à l'enfoncement par battage de 365 pieux métalliques et 64 pieux en béton, ce qui n'aura pas été une opération de tout repos. Mais seize mois après le début des travaux, qui ont à ce jour nécessité quelque 20 000 m3 de béton pour 1 500 tonnes d'acier, et mobilisé quotidiennement une moyenne de 50 personnes, force est de constater que le résultat est une réussite. La sécurité n'a pas été oubliée. Par un système de dalles de parement immergées sur tout le périmètre du quai, "toute intrusion sous l'ouvrage d'un nageur de combat qui aurait des intentions malveillantes devient impossible" affirme le directeur des travaux maritimes. Quant à l'approche par la terre, un système sophistiqué de clôtures, doublé de règles d'accès strictes, a été mis en place.

 

Le Charles de Gaulle reprend la mer le 19 mai, pour une nouvelle et dernière série d'essais en Atlantique. Il atteint la vitesse de 27 noeuds (50 km/h), qui est sa vitesse nominale. Durant ces sept premiers mois d'essais, 25.000 km ont été parcourus et 256 appontages et catapultages réalisés. Lors de sa 11ème sortie le porte-avions a procédé à un premier tir Sadral : Deux missiles Mistral ont été tirés. Par ailleurs lors de cette sortie un ravitaillement à la mer en gazole et TR5 avec la Marne. Des vols d'essais, d'homologation et d'entraînement d'aéronefs ont également lieu, notamment sur Cougar et Puma.

 

L'été sera marqué par une visite de M. Alain Richard, Ministre de la Défense, présent à bord durant quelques heures, le 14 juillet, pour les festivités de Brest 2000. Neuf enfants malades de l'institut Gustave Roussy de Villejuif et du CHU du Kremlin-Bicêtre passe également la journée à bord du porte-avions. Le Charles de Gaulle se féminise. Les effectifs féminins prévus pour embarquer sont de l'ordre d'une dizaine d'officiers, 10 officiers mariniers supérieurs, 75 officiers mariniers subalternes, 40 quartiers maîtres et matelots, qui seront progressivement portés à 60 d'ici la fin de l'année 2000. Ainsi, le personnel féminin représentera au total 10 à 15 % des effectifs du bâtiment. Le Chef d'Etat Major de la Marine singapourienne visite le porte-avions le 6 septembre. Le 14 septembre un nouveau simulateur d'entrainement et de formation destiné aux équipes de conduite de ses catapultes est inauguré au C.I.N. de Saint-Mandrier (Var). Ce simulateur (baptisé SIMEFCA) reproduit, trait pour trait, les installations que les personnels trouveront à bord du Charles de Gaulle.

 

La cérémonie de cloture d'armement a eu lieu le 28 septembre. Le VA Patrice du Puy Montbrun, président de la commission permanente des programmes et essais, annonce que le bâtiment est considéré comme terminé. Il appartient désormais entièrement à la Marine nationale. Le Charles de Gaulle quitte définitivement Brest le 30 septembre à 9h00, pour rejoindre Toulon son port d’attache. Sur le quai, les familles cachaient mal leur émotion en voyant s’éloigner le nouveau fleuron de la Marine nationale pour les eaux méditerranéennes. Il arrive à Toulon, nouveau port base le 4 octobre. Le bâtiment, qui avait appareillé le 12 octobre pour conduire une série d'essais techniques, rentre à Toulon plus tôt que prévu suite à un problème de fonctionnement sur un condenseur. La fuite a été décelée sur l'un des 5500 tubes de l'un des condenseurs.

 

23 octobre : En marge du salon de l'armement Euronaval 2000, des délégations étrangères sont invitées à découvrir à Toulon le CMT Persée, les avisos Cdt Birot et Cdt Ducuing, le SNA Rubis, les frégates Jean Bart, La Fayette et La Motte-Picquet, le PR Meuse, le TCD Foudre et le porte-avions Charles de Gaulle.

 

Le bâtiment quitte Toulon, le 24 octobre, pour entamer sa traversée de longue durée (TLD), escorté par la frégate anti-aérienne Jean-Bart et accompagné pour le début de la TLD par le PR Meuse. Pour sa TLD, le Charles de Gaulle embarque un groupe aérien de l'aviation navale (8 Super-Etendard modernisés, 2 Hawkeye, 2 Dauphin Pedro), complété par un Cougar de l'armée de Terre. Le millième appontage est effectué le 29 octobre par le CC de Villars sur Super-Etendard. Il donnera lieu à une cérémonie traditionnelle : bouée et champagne. La première escale du bâtiment a lieu au mouillage à Fort de France (Martinique) du 4 au 9 novembre. Dans la nuit du 9 au 10 novembre, alors que le bâtiment se trouve en route vers Norfolk, à 100 kilomètres à l'ouest de Pointe à Pitre et 40 kilomètres au sud-ouest de l'île de Montserrat, une vibration très forte survient. La réaction de l'équipage est immédiate mais quelques dizaines de secondes sont nécessaires pour stopper la rotation de la ligne d'arbres. Une fois stoppée, la ligne d'arbres a été freinée, puis bloquée ; le navire prend alors une allure de 16 noeuds, au moyen de l'autre ligne d'arbres. Les premières investigations mettent en évidence la cassure franche d'un morceau d'une pale de l'hélice bâbord, la ligne d'arbres devant être stoppée. Cette avarie, qui n'a pas d'incidence sur la sécurité nautique et nucléaire du bâtiment (qui conserve sa mobilité et la possibilité de mettre en oeuvre son groupe aérien) le contraint à rentrer à Toulon pour effectuer un passage au bassin. Le bâtiment est accompagné jusqu'à Gibraltar par le Primauguet.

 

La TLD devait comporter en plus une escale Norfolk (USA - 15 au 17 novembre), une à Casablanca (Maroc) début décembre puis une à Naples avec un retour initialement prévu à Toulon le vendredi 22 décembre 2000. Mais c'est un mois avant, le 22 novembre que le Charles de Gaulle rentre à Toulon. La réparation de l'avarie du 9 novembre s'annonce compliqué. Le rechange de l´hélice bâbord – 4 hélices ont été commandées en 1996, une par ligne d´arbre et deux de rechange – présente un «défaut de pied de pale» (la partie située près du moyeu), au point qu´il est exclu de pouvoir en faire usage. Les hélices ont 4 pales, un diamètre de 6 mètres et un poids de 19 tonnes. Elles sont monobloc, fabriquées à partir d'un alliage en cupro-aluminium, à base de cuivre, d'acier, de manganèse, de fer et de nickel. Leur coût s'éleve à 6 millions de francs chacune. Une solution de fortune, consistant à utiliser les rechanges d´hélices – dont la Marine dispose encore – des porte-avions Clemenceau et Foch, retirés du service, fait que le Charles de Gaulle serait momentanément doté d´hélices moins élaborées, qui l´obligeraient à réduire sa vitesse à 24 nœuds, au lieu des 27 contractuels (la mise en oeuvre de l'aviation est possible à 15 nœuds). Une enquête sous l'autorité d'un Ingénieur général de l'Armement, Jean Estournet (qui n'avait jamais été associé à la construction du porte-avions) sur les conditions de la cassure de l'hélice bâbord est ouverte le 29 novembre. Le 30 novembre a lieu la visite du VAE David Shackleton, chef d'état-major de la Marine australienne.

 

Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, un incendie d'origine criminelle se déclare dans le bâtiment où l'entreprise Atlantic Industrie (l’entreprise de Nantes qui a réalisé les hélices du porte-avions) entrepose ses archives techniques et administratives. Joël Archer,le directeur de la société, déclare que les documents détruits ne concernent « probablement pas » les hélices du CDG. Reprise en mars dernier par Les Bronzes d'Industrie (LBI), groupe basé à Amnéville en Moselle, Atlantic Industrie (ex « Fonderies de l'Atlantique ») est la seule entreprise en France capable de couler des pièces de cette taille.

 

Le bâtiment entre au bassin Vauban sud-ouest à Toulon le 12 décembre afin d’y subir les travaux de réparation rendus nécessaires par l’avarie de l’hélice bâbord. Le 13 décembre, la commission de la Défense à l'Assemblée Nationale auditionne M. Jean-Yves Helmer, Délégué général pour l'Armement qui a indiqué que, « le défaut à l'origine de la rupture de l'hélice bâbord semblait identifié : une défectuosité située sous un point de masselotage a sans doute fait l'objet d'une réparation (enlèvement par affouillement du métal défectueux et remplacement par soudure) qui, en l'occurrence, s'est avérée insuffisante ». La commission de la Défense à l'Assemblée Nationale a également entendu l'Amiral Jean-Luc Delaunay, Chef d'état-major de la Marine. Le Ministre de la défense a porté plainte contre X, le 14 décembre, à la suite du cambriolage et de l'incendie de locaux de l'entreprise ayant fondu les hélices du porte-avions Charles de Gaulle. « Le local qui abritait ces archives ainsi que les matériels informatiques qu'il contenait appartiennent à l'Etat et avaient été mis en dépôt auprès de cette société pour l'exécution des marchés dont elle était chargée", a écrit M. Richard dans une lettre adressée au Procureur du Tribunal de Nantes.

Le député Jean-Michel Boucheron, membre titulaire de la commission de la Défense à l'assemblée nationale est reçu, le 14 décembre, par le VAE Jean Moulin, commandant la Force d'Action Navale, sur le porte-avions Charles de Gaulle. Après une présentation générale du bâtiment, il rencontre les membres de la commission participative d'unité et visite le tunnel ligne d'arbres bâbord.

 

Quatre nouvelles hélices destinées au PAN sont commandées le 22 décembre. Deux hélices avaient, d'ores et déjà, été commandées à l'entreprise nantaise Atlantic Industrie. « Ne pas lui confier ce nouveau travail reviendrait à priver la France d'une capacité stratégique », déclare le ministère de la Défense. Les deux autres seront commandées à l'étranger, soit chez Lipps aux Pays-Bas soit chez l'américain Burger and Johnson. Les quatre nouvelles hélices, devraient être livrées au début de 2002. Chez Atlantic Industrie. Joël Archer confirme que les documents relatifs au Charles de Gaulle n'étaient pas stockés dans le préfabriqué qui a brûlé. Après trois semaines d'investigations, la police privilégie la thèse du simple cambriolage. Le même jour, l'enquête ouverte à la suite de l'avarie de l'hélice indique que «la responsabilité première» incombe à la société qui «a fourni un produit de mauvaise qualité». Le rapport précise cependant qu'«aucune faute intentionnelle ou négligence caractérisée n'a été mise en évidence»

 

Encore une visite de marque pour le porte-avions avec la venue de la baronne Symons, DGA britannique le 11 janvier, accompagnée de son homologue français, Jean-Yves Helmer, délégué général pour l'armement. Le 24 janvier, les travaux visant à adapter sur le porte-avions les hélices qui équipaient jusqu'à présent les deux anciens porte-avions Clemenceau et Foch sont entrepris dans les ateliers de mécanique de l'entreprise seynoise Entrepose CPM. Ainsi, après un premier contrôle de la géométrie générale de ces éléments de propulsion, les travaux qui consistent en un « simple » usinage des faces avant et arrière des hélices de rechange commencent. Le 30 janvier, les expertises techniques menées sur le porte-avions montre que les lignes d'arbres sont en bon état. Un exercice de sécurité nucléaire se déroule le 6 février à bord. Il permet de mettre en action le personnel de la chaîne santé chargé du traitement des blessés simulés (infirmeries, HIA Sainte-Anne, Smur, pompiers) et d'étudier les réactions des cellules technique, logistique et information. Le CDG sort de son bassin d'entretien le 5 mars (l'opération de mise en eau du bassin, dans lequel il se trouvait, avait débuté le 1er mars), équipé de 2 hélices des stocks de réserve de ses prédécesseurs Clemenceau et Foch et regagne le quai Vauban.

 

Le porte-avions appareille le 26 mars peu avant 14h30 de Toulon, pour une série d'essais au large des côtes varoises. Il rentre le 5 avril aux environs de 18 heures. Le PAN, lancé à plein régime, a atteint la vitesse de 25,2 nœuds (plus de 46 km/h). Les pilotes de Super Etendard modernisés ont repris l'entraînement. Quatre appareils ont été appelés à armer le porte-avions nucléaire dans le cadre d'essais en mer, avant d'être remplacés par le Rafale. Une centaines de catapultages et d'appontages ont été effectués. Le CDG a également effectué avec succès des essais de stabilité de route et de tenue par mer forte. Pendant ce temps, les premiers travaux de moulage de 2 des 4 nouvelles hélices du porte-avions sont entamés à la mi-avril à Nantes par Atlantic Industrie qui veut relever le défi : terminer en 14 mois 2 des 4 nouvelles hélices du porte-avions. Concernant l’incendie d’un baraquement voisin du site de Beaulieu, Luc Lajoye, directeur général d’un groupe précise que "Ce seraient des gens du voyage qui auraient mis le feu. On serait donc bien loin d’une affaire d’espionnage..." Le porte-avions devra repasser au bassin à l'arsenal de Toulon, lors d’une période d’entretien qui avait déjà été planifiée (entre juillet et octobre), après la détection de bruits importants et gênants pour l'équipage lors du fonctionnement de son hélice bâbord. Il est apparu, dans la plage des vitesses qui se situent entre 10 et 18 nœuds, des bruits de cavitation de l'hélice bâbord. Une partie de l'équipage vivant à l'arrière, dont une trentaine de jeunes femmes, a dû déménager. En temps normal, le niveau de bruit toléré est de 65 décibels, or il atteint les 100 décibels à l'arrière du bâtiment. Il s’agit d’un phénomène hydrodynamique banal qui a été rencontré par le passé sur les porte-avions Clemenceau et Foch. Il n’y a aucune incidence sur l’emploi opérationnel du bâtiment. Le 5 mai, le porte-avions accoste au poste 163 du Port autonome de Marseille, pour une escale de routine de 2 jours, qui constitue la première escale à quai de son histoire. A cette occasion , M. Jean-Claude Gaudin, Maire et vice-président du Sénat est reçu à bord.

 

Le porte-avions Charles de Gaulle est admis au service actif le 18 mai 2001. Il est désormais disponible pour remplir toutes les missions qui peuvent lui être confiées. Du 21 mai au 1er juin, le bâtiment participe en Méditerranée à Trident d'or, un exercice franco-italien rassemblant 75 bâtiments d'une dizaine de nations au large de la Corse et de la Sardaigne, articulés en trois Task Group autour du Charles de Gaulle et des porte-aéronefs italiens Garibaldi et espagnol Principe de Asturias. Sont associés la Stanavformed, l'Euromarfor, le Force Navale Franco Allemande. Malgré des débuts un peu difficiles, dûs principalement à des problèmes de transmission, l'exercice est un succès. Quant au porte-avions Charles de Gaulle, son « baptême du feu » a lui aussi été une réussite.

 

Le capitaine de vaisseau Richard Laborde prend le commandement du porte-avions lors d'une cérémonie traditionnelle de présentation à l'équipage, le 1er août. Après avoir été commandant en second du porte-avions nucléaire, il succède ainsi au capitaine de vaisseau Guillaud. Quelques jours après les attentats du World Trade Center à New-York, la presse révèle le 16 septembre que le réacteur avant du porte-avions affiche une radioactivité un peu supérieure à la valeur normale de fonctionnement, bien que l'on soit encore très loin des maximums autorisés. Les experts pensent que la gaine - première barrière de confinement - de l'un des quelque cinq cent mille éléments de combustible du réacteur avant doit présenter une certaine porosité. Si jamais cette gaine venait à se dégrader totalement, la radioactivité demeurerait de toutes facons à 20 unités en dessous des 100 que les instances de sureté nucléaire se sont fixées comme barrière fatidique. Au début du mois de septembre 2000, le SNA Saphir avait été confronté à un problème similaire et le cœur du réacteur avait été changé. Alors que les américains préparent une risposte aux attentats du World Trade Center (11 septembre), sous la forme d'un engagement militaire en Afghanistan (opération Liberté immuable) pour rechercher les auteurs désignés des attentats et leur chef, Oussama Ben Laden, le manque de capacités militaires que peut déployer l'armée française est mis en cause par la plupart des médias. Dans le même temps, un rapport de la Commission de la Défense juge insatisfaisant l'entretien de la flotte. Le Charles de Gaulle, alors au bassin, est montré du doigt. Lors des questions d'actualités à l'Assemblée Nationale, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing parle d'un "demi-porte-avions".

 

Pendant le mois de septembre, le porte-avions, à quai à Toulon, reçoit la visite de nombreuses personnalités civiles et militaires : le rear-admiral James Burnell-Nugent ; M. Paul Roncière, secrétaire général de la Mer, le VA Yves Lagane, sous-chef d'état-major opérations et le chef d'état-major des armées singapouriennes, le général de corps d'armées Lim. Les visiteurs ont été accueillis par le VAE Jean Moulin, Alfan et le CV Richard Laborde, commandant le Charles de Gaulle.

 

Le parrainage entre la ville de Paris et le porte-avions Charles de Gaulle est officialisé, le 9 octobre, avec la signature de la charte à l'hôtel de ville de Paris par Bertrand Delanoë et le capitaine de vaisseau Richard Laborde. Aucun élu écologiste, ni communiste, ne participe à la cérémonie à laquelle s'était joint en revanche André Santini, maire d'Issy-les Moulineaux, venu en qualité de président du réseau des villes marraines d'unités de l'armée.

 

Le mercredi 11 octobre 2001, le Cassard participe à la réalisation d'une première française en réalisant un réseau liaison 16 (liaison moderne de transmissions de données sécurisées haut débit, dédiée principalement à la lutte anti-aérienne) à six intervenants. Participe à ce réseau, outre le Cassard, le Charles de Gaulle, un E2C de la 4F, deux E3F de l'armée de l'Air et le simulateur E3F d'Avord (Cher). Ce réseau permet d'établir la situation aérienne en temps réel du sud de l'Angleterre à la Méditerranée. De plus, toutes ces informations étaient retransmises en temps réel vers le Jean Bart via une liaison 11 plus classique. L'accès du Cassard à cette technologie donne à la Marine la possibilité de participer au meilleur niveau aux opérations interalliées grâce au triptyque PAN - E2C - FAA/L16. Le vendredi 12 octobre, trois mois après son entrée en cale sèche, le Charles de Gaulle quitte le bassin Vauban de l'arsenal de Toulon. Pendant cette période d'entretien et de réparation, il a été procédé, en particulier, à la vérification de la ligne d'arbre bâbord. La pièce de secours, prélevée sur le Clemenceau, fonctionne. Il reste encore un mois de travail sur le porte-avions pour boucler la période d'entretien programmé.

 

En visite à Toulon , le président de la République survole en hélicoptère le Charles de Gaulle, au mouillage dans la rade de Toulon, puis se pose sur le pont arrière du Siroco. Jacques Chirac est accueilli par l'amiral Jean-Louis Battet, chef d'état-major de la marine. Hasard du calendrier, le Charles de Gaulle entame le 8 novembre une période de 3 semaines d'essais et d'entraînements en mer. Le PAN a fait l'objet de « 15.000 travaux d'entretien de toutes sortes » au cours des quatre derniers mois.

 

Le 21 novembre, la France décide d'envoyer le porte-avions dans l'océan Indien à la mi-décembre, dans le cadre de la riposte alliée en Afghanistan. Le CDG appareille le 1er décembre. La Task Force 473 (2900 hommes), placée sous commandement du contre-amiral François Cluzel, appareille le 1er décembre. Elle est composée du porte-avions Charles de Gaulle, des frégates La Motte-Picquet, Jean de Vienne, Jean Bart, du sous-marin nucléaire d'attaque Rubis, du pétrolier ravitailleur Meuse et de l'aviso Commandant Ducuing. Sur le plan aérien, le porte-avions embarque 16 Super Etendard des flottilles 11F et 17F, un des deux Hawkeye de la 4F, deux Rafale dont le nombre pourrait être revu à la hausse en cours de mission, ainsi que des hélicoptères pour assurer la logistique.

 

Le rôle du groupe aéronaval français, positionné au sud-ouest de la ville pakistanaise de Karachi, sera d'accompagner la « deuxième phase » de lutte contre les réseaux terroristes, le Charles de Gaulle et son escorte vont participer au contrôle de mers « par lesquelles transitent tous les trafics», assure un officier. Il s'agit en particulier d'éviter que des membres d'Al-Qaeda utilisent des bateaux pour se rendre en Somalie, au Yémen ou ailleurs, à partir du Pakistan ou de l'Iran. Le Charles de Gaulle franchit le canal de Suez le 11 décembre 2001 avant de faire route vers l'Océan indien. . A cette occasion, le bureau des sports du PAN a organisé un marathon de 6 heures, baptisé "les six heures de Suez" où les équipes des services sécurité, propulsion et la flottille 17F se sont partagé les lauriers. Par ailleurs durant son transit dans le Canal, à la hauteur d'Ismallia, une cinquantaine d'élèves de l'école française de la ville égyptienne a saluée a sa manière le passage du porte-avions en brandissant un drapeau français confectionné avec l'aide de t-shirts. En retour le PAN les a salué par un coup de sirène prolongé.

 

15 décembre : Record battu pour le PAN et son ravitailleur le PR Meuse. En effet le porte-avions a battu tous ses records de charges avec son ravitailleur. Toutes les 105 secondes, plus de 200 kilos de fret et de nourriture arrivaient à bord et étaient immédiatement engloutis dans les soutes du navire.

 

En 48 heures, du 17 au 19 décembre 2001, le Charles de Gaulle, ses aéronefs et son escorte sont intégrés au sein d'une force internationale aux côté des groupes américains du Théodore Roosevelt et du John C. Stennis, ainsi que du groupe italien du Giuseppe Garibaldi. Cette force compte plus de cent navires (américains, canadiens, britanniques, allemands, italiens, néerlandais, australiens, espagnols, japonais, etc.). Le commandement interallié basé à Bahreïn permet d'intégrer la TF473 dans le dispositif. Les Super Etendard effectue leurs premières missions aériennes d'appui le 19 décembre au-dessus de l'Afghanistan. Se ravitaillant trois ou quatre fois par mission pour pouvoir effectuer des vols d'environ 3000 km, ils prennent des photos ou restent en couverture sur zone durant les bombardements au sol. Les avions français sont intégrés dans le dispositif américain. Ils reçoivent leur plan de vol du CAOC (Combined Air Operations Center) américain en Arabie Saoudite. Les Super Etendard travaillent par binôme : le premier désigne l'objectif avec un laser au second qui larguerait alors une bombe guidée laser (BGL) de 250 kg.

 

Accueilli par le CA François Cluzel, commandant la TF 473 et le CV Richard Laborde, commandant le porte-avions, le ministre de la Défense a voulu, le jour même du 1er janvier 2002, saluer les forces françaises participant mission Héraclès : "J'ai tenu à être présent, à vos côtés, en ce jour de l'an car votre esprit de sacrifice doit être pleinement soutenu et reconnu par les pouvoirs publics alors que tous les Français ont pu passer les fêtes de fin d'année en famille. Votre sacrifice doit être salué". Après un briefing sur le groupe aéronaval français et un autre sur le suivi des opérations, le ministre, très décontracté, s'est entretenu pendant une quarantaine de minutes avec des marins, sur le pont d'envol. Alain Richard a aussi donné une interview à la télévision du bord puis s'est adressé à la délégation de l'équipage réunie dans la salle de distractions. TAOPM, durée de la mission Héraclès, conditions du personnel embarqué, revalorisation des salaires et des primes, état des lieux sur la professionnalisation…

 

L'équipage du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle, alors en mer d'Oman, s'est « rué » le 1er janvier sur les euros disponibles à bord. Plus de 1200 personnes ont fait l'échange de francs ou de chèques contre des billets en euros. Le porte-avions avait été approvisionné en euros (pièces et billets) avant son départ de Toulon, le 1er décembre. Les 1100 kits de pièces, de 50 F et 100 F, confectionnés à bord, ont tous été vendus.

 

Depuis le 19 décembre, les pilotes embarqués ont déjà mené 140 missions aériennes dont de nombreux vols de reconnaissance et d'appui au dessus de l'Afghanistan depuis le Charles de Gaulle, soit une moyenne de 12 sorties par jour pour les Super Etendard de la 11F et les Hawkeye de la 4F. La distance parcourue par les avions lors de chaque mission est de l'ordre de 3000 km entre le catapultage et l'appontage sur le porte-avions. Les missions de reconnaissance photo durent près de trois heures et demie chacune. Quatre porte-avions, intégrés chacun au sein d'un groupe aéronaval, forment actuellement en océan Indien, la composante navale de la coalition interalliée menée par les Etats-Unis : les américains Theodore Roosevelt et USS John C. Stennis, l'italien Garibaldi et le Charles de Gaulle. Les pilotes de Super Etendard ont essuyé 5 tirs de missiles Stinger depuis le début du mois de janvier. L'amiral Collinet, commandant en chef pour la Méditerranée déclarait à Var Matin le 10 janvier : "Les missions aériennes sont un véritable succès. Alors qu'initialement les Super Etendard ne devaient rester sur zone qu'une demi-heure, ils sont capables de survoler les objectifs à reconnaitre pendant près d'une heure et demie ! Nos pilotes font un travail remarquable. Au point que les Américains utilisent désormais, pour leurs missions de bombardement, les photos prises par les avions de l'aéronavale française".

 

23 janvier : 60 % des missions des Super Etendard sont des missions d'appui des troupes engagées dans le sud de l'Afghanistan. Le reste, ce sont des vols de reconnaissance qui poussent jusqu'à Kaboul. Le porte-avions n'emporte que 16 Super Etendard venus de Landivisiau, auxquels s'ajoutent deux avions de guet embarqués Hawkeye et deux Rafale, actuellement confrontés à des problèmes techniques. 350 bateaux civils ont été contrôlés par les frégates et 140 par le sous-marin Rubis. "On a battu tous les records d'endurance à la mer", se réjouit un capitaine de frégate. "Ça prouve que ce navire est fiable, qu'il remplit bien les missions qu'on lui confie et que son équipage n'a jamais baissé les bras en dépit des problèmes techniques passés et des railleries". Le Charles de Gaulle est en train de retrouver son honneur.

 

Le porte-avions et la frégate Jean Bart effectue une escale technique à Djibouti du 6 au 11 février 2002. Celle-ci permet notamment le remplacement de 130 personnes, sur les 1900 que compte l'équipage, ainsi que celui de 4 Super Etendard qui ont effectué plus de 800 heures de vols. Cette escale sera mise également à profit pour effectuer des opérations de maintenance et de chargement de 50 tonnes de matériels ( pièces de rechange, matériels aéronautiques). Ce premier mouillage du porte-avions intervient après 68 jours de missions effectuées en mer, dans le cadre de l'opération Héraclès.

 

L'animateur Arthur présente, le 8 février, son émission "Planetarthur", sur Fun Radio, en direct du porte-avions, au large des côtes de Djibouti. De 16h à 18h30, Arthur était entouré d'invités surprise, aux côtés de 2000 soldats français et de 40 avions de chasse. C'est ainsi que Lara Fabian, alors en pleine tournée française, et Marc Lavoine ont pourtant accepté 72 heures de vol pour donner à l'émission d'Arthur, "Rêve d'un jour", sa pleine (dé)mesure : Se retrouver à chanter sur le porte-avions au large de Djibouti devant 2000 marins.

 

Une véritable salle de cinéma a aussi été installé sur le Charles de Gaulle pour diffuser, avec l'autorisation d'Alain Chabat, le film "Astérix, mission Cléopâtre". L'équipe a également joué au Père-Noël. Ils avaient reçu 250 000 lettres et un million d'appel leur proposant des rêves. Marie rêvait de retrouver sa fille, Annabelle, marin sur le porte-avions. C'était un des rêve les plus fous à accomplir. Un Boeing 737 a été loué pour transporter les 22 tonnes de matériel sur place.

 

En escale pour une semaine à Djibouti, la grogne gagne le Charles de Gaulle, les hommes du porte-avions en ont plein les bottes. Le malaise qui se manifeste depuis quelques mois dans les rangs de l'armée française n'épargne pas le navire amiral de la Marine. Le médiocre entretien de la flotte française qu'engendre un budget de l'équipement jouant les peaux de chagrin, n'est qu'un volet du malaise. « La méconnaissance et le mépris de nos dirigeants pour le domaine militaire » risque d'amener bientôt la marine au « seuil de rupture », diagnostique un officier supérieur. (Le Figaro - 11 février 2002 - Philippe Migault)

 

Le jeudi 14 février, deux Rafale Marine venus de Istres (Bouches-du-Rhône) ont rallié directement le porte-avions Charles de Gaulle en mer d'Arabie. Istres 05h00Z, les deux Rafale M4 et M8 de la flottille 12F débutent leur course au décollage pour rallier dans le ciel provençal un avion ravitailleur C135-FR de l'armée de l'Air. 12h10Z, à bord du porte-avions Charles de Gaulle, en opérations dans le sud du Pakistan, complétant à 5 le nombre des Rafale du groupe aérien embarqué. Sept heures dix minutes de vol d'une traite, dont une heure de nuit ; 3300 nautiques parcourus, 24,8 tonnes de carburéacteur transférés en 4 ravitaillements sur le C135-FR : un nouvel exploit est inscrit aujourd'hui dans le livre des records de l'Aviation navale. Les limites du possible sont encore repoussées et le LV Teste "père de tous les Pingouins" peut être fier de ces "canards au tromblon" (emblème 12F) qui ont accompli avec succès leur migration vers l'Est.

 

Le 18 février, un satellite (Hélios ?) repère une activité anormale dans une vallée à l'ouest de Gardez. Les français transmettent les photos au Caoc (centre allié de commandement des opérations aériennes). Des soldats des forces spéciales américaines sur place confirment les observations spatiales. Le 19 février, le porte-avions catapulte deux Super Etendard avec caméras embarquées pour compléter les infos recueillies (mission 112). Le lendemain, les forces américano-britanniques entrent dans la vallée. Un Super Etendard appuie l'avancée des troupes en largant une bombe de 250 kg sur la cible (la cible est illuminée par un deuxième Super Etendard). Le 16 février, un C-2 Greyhound de l'USS Théodore Roosevelt effectue une série de présentations sur le Charles de Gaulle.

 

Depuis le 2 mars, des Super Etendard et des Mirage 2000 participent à des frappes contre 3 objectifs du réseau Al-Qaïda dans la région de Gardez, dans l'est de l'Afghanistan. C'est la première fois que la France prend part à des frappes aériennes dans la région aux côtés de ses alliés. Les 16 Super Etendard et les six Mirage 2000-D ont frappé 25 objectifs dans le cadre de l'opération Anaconda lancée le 2 mars dans l'Est de l'Afghanistan pour déloger des montagnes les talibans et combattants d'Al-Qaïda. Certains objectifs (fixés par les Américains) ont cependant été refusés, pour des raisons techniques, ou par la crainte de toucher des alliés ou des civils. Alors que le porte-avions est sur le point de recevoir prochainement deux Rafale supplémentaires, qui viendront s'ajouter aux cinq déjà embarqués, l'engagement français est souligné par le président G.W. Bush le 11 mars dans un discours salue "notre bon allié, la France, qui a déployé le quart de sa marine dans l'opération Enduring Freedom". Les moyens aériens mis en œuvre par la France dans cette opération sont les suivants : seize Super Etendard, six Mirage 2000 D, cinq Rafale, deux ravitailleurs KC-135, et deux appareils d'observation Hawkeye.

 

Le 28 février 2002 a lieu l'appontage du premier avion étranger sur le Charles de Gaulle : un Hawkeye de l'escadron VAW112 embarqué à bord du porte-avions USS John C. Stennis. Le 16 février, un C-2 Greyhound catapulté de l'USS Théodore Roosevelt effectue une série de présentations sur le Charles de Gaulle. Le C-2A est une variante des deux E-2C Hawkeye embarqués à bord du porte-avions français, dédiée au transport de personnel ou de matériel. D'une longueur de 17 mètres et d'une envergure de près de 25 mètres et de 25 tonnes, il peut emporter une vingtaine de personnes ou du fret.

 

La présence simultanée du Charles de Gaulle et du USS John C. Stennis en mer d'Arabie donne lieu à la réalisation de "cross decks" d'E-2C de l'escadron américain VAW112 et de la flottille 4F. Un des Hawkeye français effectue, le 14 mars, plusieurs présentations sur le pont du Stennis avant de conclure par un appontage parfait (brin 3 pinenho..pour les amateurs…) sous la houlette d'un officier d'appontage du CEIPM Landivisiau transféré à bord du porte-avions américain pour l'occasion. L'appontage à bord du Stennis s'inscrit dans la continuité des échanges d'aéronefs et d'équipages réalisés depuis l'arrivée de la TF 473 sur zone (quelques semaines auparavant, et démontrent l'interopérabilité existant entre les porte-avions, les aéronefs et les équipages des marines françaises et américaines.

 

Dans l'est de Afghanistan, l'opération de fouilles dans les cavernes des montagnes d'Arma pour éliminer les poches de résistance d'Al Qaïda et des Talibans se poursuit, avec l'appui au sol rapproché des avions de chasse français. Les Super Etendard du Charles de Gaulle, qui totalisent 1550 heures de vol pour 217 missions, et les Mirage 2000 D, qui interviennent depuis le 2 mars, ont déjà traité 31 objectifs dans la région de Gardez. Le bâtiment a fait escale du 24 au 31 mars 2002, à Abou Dhabi (Emirats arabes unis), afin de procéder à des mouvements de matériels ainsi qu'à une relève des personnels de l'état-major, du groupe aérien embarqué, et de l'équipage. Quatre Super Etendard ont également apponté le 21 mars, en remplacement des quatre autres rentrés en France. Il s'agit de la deuxième relève effectuée sur le bâtiment, depuis qu'il a pris part aux opérations de lutte contre le terrorisme, en décembre 2001. Le 10 avril , un C-2A Greyhound a apponté à bord du Charles de Gaulle en Mer d'Arabie. Après une courte escale, cet appareil a été catapulté pour rejoindre au large des côtes pakistanaises l'USS John C. Stennis à bord duquel il est embarqué.

 

Rolls-Royce va livrer à la fin de cette année deux hélices destinées au Charles de Gaulle. Ces hélices sont fabriquées par la société Bird Johnson, filiale de Rolls-Royce, à Pascagoula (Mississipi, Etats-Unis). Elles sont en cours de finition et seront livrées à la Direction des constructions navales (DCN) à la fin de l'année. Deux autres hélices destinées au porte-avions ont été commandées à Atlantic Industrie, basée à Nantes. C'est cette société qui avait réalisé les quatre premiers exemplaires, dont un avait cassé. DCN a reçu une indemnisation de 686020 euros versée par l'assureur des Fonderies de l'Atlantique en réparation du préjudice subi pour les défauts d'hélices du porte-avions Charles de Gaulle. La société nantaise avait réalisé les 4 hélices d'origine du bâtiment, dont l'une avait cassé en novembre 2000. Les trois autres avaient été mises au rebut. A la mi-avril, la livraison de la première hélice de remplacement pour le porte-avions a été refusée fin mars par DCN pour défauts métallurgiques. Une deuxième hélice vient d'être livrée par la société Atlantic Industries, hélice pour laquelle les responsables se disent "optimistes". La société américaine connaît, elle aussi, des déboires avec une tout autre technique : elle ne procède pas par fonderie, mais par sculpture d'un bloc homogène de bronze. La première hélice américaine donne toute satisfaction, mais pas la seconde qu'il faut refaire. Dans un communiqué du 24 avril, le ministère de la Défense annonce le retour du porte-avion en France pour l'été.

 

Après près de 150 jours de mer, le porte-avions arrive le 2 mai à Singapour pour permettre à ses 2000 marins de se reposer. Il retournera en mer d'Oman le 18 mai. D'autre part, le vice-amiral Francois Cluzel a déclaré lors d'une conférence de presse : "La France s'oppose à toute action contre l'Irak. Si quelque chose est entrepris, nous ne prendrons probablement pas part à la coalition".

 

Le Charles de Gaulle quitte le théâtre d'opérations au large du Pakistan, accompagné par 2 frégates anti-sous-marines dont le Latouche-Tréville, le Cassard, un pétrolier ravitailleur et un sous-marin Saphir pour rejoindre les côtes de la Mer rouge, où il participe du 19 au 29 mai à un exercice conjoint franco-saoudiens baptisé Red Shark 1. Il rejoint ensuite l'Océan indien début juin, et y reste le temps de la tenue de la Loya Jirga (l'assemblée traditionnelle afghane qui désigne un gouvernement de transition). Avec plus de 777 vols opérationnels, les avions du Charles de Gaulle ont réalisé jusqu'au 19 juin, 165 missions d'appui sol et 100 missions de reconnaissance (Super Etendard) pour 2200 heures de vol, 126 missions de guet aérien (Hawkeye) pour 500 heures de vol et 120 missions de ravitaillement en vol (Super Etendard). Le porte-avions a parcouru depuis le 1er décembre 2001 près de 3 fois le tour de la Terre.

 

Du 9 au 19 juin, le groupe aéronaval français s'interpose entre l'Inde et le Pakistan, alors en pleine crise. S'affrontant au Cachemire, ces deux puissances nucléaires menaçaient d'en venir aux armes. Pour la première fois, les Rafale effectuent des missions réelles de combat air patrol. Armés de missiles air-air, ils assurent, plusieurs fois par jour, des patrouilles de deux heures, en collaboration avec les F-14 et F-18 de l'US Navy.En volant au large des côtes indiennes et pakistanaises, ces avions de chasse «neutralisent» la zone pendant que les Hawkeye participent à la surveillance aérienne et maritime. Par leur présence dissuasive, ils interdisent aux aviations des deux pays rivaux de procéder à des incursions à partir de la mer, comme cela s'est produit auparavant à plusieurs reprises (En 1999, l'Inde avait ainsi abattu un Breguet Atlantic pakistanais, sans doute en mission de renseignement).

 

Le Charles de Gaulle est de retour à Toulon le 1er juillet 2002, après 7 mois d'absence. Le Président de la République, Jacques Chirac, est à bord pour l'entrée du bâtiment en rade de Toulon. Rentré au port, le bâtiment sera en entretien jusqu'en octobre, date à laquelle il pourra éventuellement repartir dans l'océan Indien. Un arrêt de six mois est programmé pour 2003, les chantiers navals de DCN Toulon pourront alors changer les hélices... Le 10 juillet 2002, près de 4 000 personnes sont conviées à un immense « cocktail » en l'honneur du groupe aéronaval, de retour de mission Héraclès après sept longs mois passés dans l'océan indien. Au menu : la visite partielle du porte-avions ou bien celle du transporteur de chalands de débarquement Siroco et du chasseur de mines L'Aigle, accostés en vis à vis. Après Héraclès le Charles de Gaulle a gagné son prestige et surtout, son âme. Bref, il est devenu populaire.

 

Le 14 septembre, le porte-avions a reçu la visite du premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, accompagné du ministre de la Défense, Michelle Alliot-Marie. Le premier ministre a indiqué, que l'une de ses "blessures... la plus profonde, c'était de voir tout ce matériel militaire indisponible par manque de pièce de rechange". Au cours de sa dernière période d'entretien, le porte-avions a vu des travaux importants être réalisés, entre autre : la peinture du pont d'envol, le martelage des lignes de cylindres catapultes, le changement des 400m² de filets de sécurité. Le 9 octobre , trois membres d'équipage d'un voilier en perdition à une centaine de kilomètres au large de Toulon ont été secourus par le porte-avions Charles de Gaulle. Le CrossMed (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en Méditerranée) a reçu, mercredi vers 16 h , un appel de détresse du Babolin, un voilier de 7,80 m, qui subissait une voie d'eau. Le porte-avions, en exercice dans la zone, averti, a envoyé l'un de ses hélicoptères. La mer était assez formée avec 35 nœuds de vent . Il y avait aussi une mauvaise visibilité. Ce n'était pas un sauvetage aisé. Les trois plaisanciers ont été hélitreuillés avant de rejoindre indemnes le porte-avions. Ils ont été de nouveau transportés par hélicoptère jusqu'à la base navale de Hyères où les attendaient des proches. C'est la première fois que le Charles de Gaulle effectue ce genre de sauvetage. Le voilier Babolin a été laissé à la dérive.

 

Le 30 octobre, a eu lieu au large de Toulon, le premier tir Aster 15 à partir du Charles de Gaulle. L'Aster est un missile anti-missile d'une portée de 30 km. La cible, censée représenter un missile assaillant a été impactée sans problème par l'Aster. Ce succès permet de démontrer la pleine efficacité du système d'autodéfense du porte-avions. L'exercice Péan, commencé le 12 novembre 2002, a pour théâtre la Méditerranée occidentale. Outre le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle avec à son bord des Super Etendard (11F), Hawkeye (4F), Dauphin (35F), et son fidèle chien de garde la frégate antiaérienne Cassard, participaient également le pétrolier ravitailleur Meuse, la frégate anti-sous-marine Tourville, les frégates furtives Courbet et Aconit, et le sous-marin nucléaire d'attaque Améthyste. Après 10 jours d'entraînement commun, les bâtiments des marines françaises, italiennes et américaines se sont séparées le 22 novembre.

En novembre, le "Nouvel Economiste" rapporte que Rolls-Royce, dont une des deux filiales américaines livre en ce moment les deux nouvelles hélices du porte-avions Charles de Gaulle, a mis en garde DCN sur un nouveau risque de casse. Le nouveau jeu d’hélices a en effet été refabriqué sur le modèle de celles qui se sont brisées dans le golfe du Mexique en 2001. Or, concernant leur conception, le constructeur britannique parle de « design à risque ».

 

En décembre, Francis Bergèse, dessinateur et scénariste de Buck Danny, a pendant trois jours, visité les installations, assistant aux catapultages et aux appontages au plus près des machines. Cette visite pourrait donner lieu à un prochain album. Le 26 décembre une émission de variété présentée par l'animateur de télévision Michel Drucker est diffusée sur France 2. Réalisée à bord du porte-avions, cette émission de prestige, a pour invités Franck Dubosc, Jane Birkin, David Hallyday, Roberto Alagna, Axelle Red, Thierry Lhermitte, Zazie, Cheb Mami, et Richard Virenque. Les échos de la presse sont assez bons, à l'exception de Libération, où JD Merchet se demande s'il est nécessaire et décent de "transformer le porte-avions en une succursale de l'Olympia", en échange de "deux heures de promotion [pour la Marine] en prime time.

 

Le Charles de Gaulle quitte Toulon, le 4 février, pour trois semaines d'exercices dans le bassin oriental de la Méditerranée avec son groupe aérien, composé de 14 Super Etendard, quatre Rafale, deux Hawkeye, deux hélicoptères Dauphin Pedro et deux Puma de l'Armée de terre. Au passage du navire dans la rade de Toulon, parmi les quelques familles qui s'étaient rassemblées sur les quais, une dizaine de militants de l'association écologiste Greenpeace ont déployé des banderoles "No war" (non à la guerre), demandant à la France d'exercer son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU et de ne pas prendre part à une intervention militaire en Irak. Le porte-avions est accompagné par la frégate antiaérienne Cassard, la frégate anti-sous-marine La Motte-Piquet, la frégate furtive Guépratte et le sous-marin nucléaire d'attaque Saphir. Baptisé Péan 03, cet exercice au large de la Crète, comprend un entraînement avec le porte-avions américain USS Harry Truman.

Le Charles de Gaulle fait avec les marines italiennes et grecques escale à La Sude (17 au 21 février), une base de l'OTAN en Crète. Le bâtiment et de son escorte sont de retour le 25 février. Le groupe aérien, contrairement à d'habitude, reste à bord car le porte-avions reprend la mer le 5 mars pour un nouvel entraînement en Méditerranée. Le nouvel exercice baptisé Pean vise à entretenir la qualification du groupe aérien et maintenir la cohérence du groupe naval. L'entraînement se déroule principalement entre La Crète et le sud du Péloponnèse.

La Tribune se fait l’échos du rapport du Comité des prix de revient des fabrications d’armement (CPRA) qui dépend du contrôle général des Armées. Selon ce rapport, le coût global sur la durée de vie (estimée à 35 ans) du Charles de Gaulle atteint près de 7,7 milliards d’€. Cette somme se décline en une moyenne annuelle de 192,2 millions dont 88,3 millions correspondant à l’amortissement de l’achat et 103,9 millions d’€ pour les coûts récurrents. La Tribune note que le coût de construction de ce porte-avions, a dérapé de près de 500 millions d’€, et a accumulé quatre ans et demi de retard avant d’entrer en service. Selon le rapport du CPRA, les deux raisons principales de l’augmentation du coût du Charles de Gaulle sont, d’une part les aspects nucléaires de ce porte-avions et d’autre part, « les étalements calendaires décidés pour des raisons budgétaires en 1989 principalement (100 millions d’€) ». Le quotidien souligne que ce rapport fournit des « éclairages utiles » sur le choix de la propulsion du second porte-avions ; La propulsion et la plate-forme représentant les parts les plus importantes des parts d’acquisition du Charles-de-Gaulle (avec 36 et 37%). La Tribune note que « ce bâtiment coûtera, hors acquisition, au budget de l’Etat environ près de 4,2 milliards d’€ en terme de maintien en condition opérationnelle et d’exploitation, soit un coût annuel de 63,9 millions d’€ ».

 

Pendant ce temps, le 22 février, un premier jeu des nouvelles hélices, fabriqué aux États-Unis par Bird & Johnson, filiale de Rolls-Royce, est arrivé à Toulon. Cette réalisation ne s'est pas faite sans incident. Ces hélices imposantes (5 mètres de diamètre pour 20 tonnes) ont traversé l'Atlantique sur un navire spécial jusqu'à Anvers, puis elles ont été acheminées par la route jusqu'à Toulon. Le moule de la seconde hélice présentant une fuite, il a fallu le refaire. L'installation s'effectuera lors d'un prochain passage au bassin. Ce délai laisse du temps au constructeur français, Atlantic Industrie, pour peaufiner le second jeu.

 

Le porte-avions essuye une violente tempête au large de la Crête dans la nuit du 16 au 17 mars, avec des rafales de vent à plus de 150 km/h, qui a entre autre arraché le TACAN (une balise de radioguidage des aéronefs). Le 20 mars, "La Croix" indique que les responsables français, américains et grecs tentent de trouver une solution pour permettre l’escale du Charles de Gaulle dans la base alliée de Souda, en Crète, « saturée » par l’afflux de bâtiments américains du fait de la crise irakienne. Le porte-avions fait tout de même une 2ème escale à La Sude du 21 au 26 mars. Malgré les tensions entre la France et les USA, du fait de la crise irakienne, la coopération entre les deux Marines est toujours d'actualité. Preuve en est, un officier ingénieur américain s’occupe de veiller au système de catapulte du Charles de Gaulle, tandis qu'un officier de l’US Navy est aux commandes d’un Super Etendard français.

 

Le 31 mars, dans le sud du Péloponèse, la Jeanne d'Arc et le Charles de Gaulle se sont rencontrés pour la première fois. C'était aussi l'occasion de naviguer de concert avec la Force Navale Franco-Allemande (FNFA) dont les frégates Lütjens, Bremen, La Fayette. Après six semaines d'entrainement en Méditerranée centrale le porte-avions, accompagné de son escorte navale regagne le 15 avril son port d'attache, Toulon. Il devrait rester à quai jusqu'en mai, pour être reconditionné. A une date non précisée en mai, il reprendra ensuite la mer pour une semaine d'exercices.

 

Début octobre, un retard dans la livraison des hélices, contraint le porte-avions à conserver ses anciennes hélices (du Clemenceau). Quatres nouvelles hélices avaient été commandées : 2 en France chez Atlantic Industrie et 2 aux USA, à Pascagoula (Mississippi). Mais, les premières ébauches françaises et américaines étudiées ont été refusées pour défaut métallurgique. Le 9 octobre, l'Express titre : "Sept ans de malheurs". Sous la plume d'Eric Chol, on découvre que le porte-avions "joue de malchance" et ses hélices " ont accumulé tous les déboires "... Une fois de plus, la presse ne s'intéresse au porte-avions que lorsqu'il a des problèmes. L'Express était beaucoup moins locace sur l'action du Charles de Gaulle au cours de l'opération Héraclès....

 

Le porte-avions a repris la mer en décembre après une inactivité pour entretien de quatre mois. La période d'entretien a été consacrée principalement aux contrôles des chaufferies nucléaires ainsi qu'aux visites de l'appareil propulsif et des catapultes. Des travaux classiques de bassin ont également été effectués.

 

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Invité §sha101ar

 

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Une période d’essais et d’entraînement en Méditerranée précéde l'appareillage le 1er mars 2004 pour la mission Agapanthe en océan Indien où doit se dérouler des exercices avec les marines d’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis et de l’Inde. Des escales sont programmées à Barhein, Abu Dhabi, Goa, Djibouti et Djeddah. Le groupe aéronaval est composé des frégates antiaériennes Jean Bart et HMS Gloucester, de la frégate lance-missiles Duquesne, du sous-marin nucléaire Améthyste et du pétrolier Meuse.

 

A l'occasion de la mission Agapanthe, la Task Force 473, commandée par le contre-amiral Jacques Mazars, est formée de trois groupes : - le groupe aéronaval (GAN) constitué autour du porte- avions Charles-de-Gaulle. - le groupe amphibie, autour du transport de chaland et de débarquement Foudre. - un groupe de surface, composé de frégates et de bâtiments de soutien. Ces forces représentent 4 500 marins, 11 navires et plus de 30 aéronefs (Rafale, Hawkeye, Super Etendard modernisé…).

 

Un 3ème Hawkweye, mis en service le 26 février à la flottille 4F, rejoint, le 2 mars, le porte-avions, qui était au large de la Sardaigne. Pour les flottilles 17F et 12F, la mission débute le 2 mars avec le décollage de la BAN de Landivisiau de dix Super Etendard modernisés (SEM) et de huit Rafale pour un premier « Charlie » (heure d'appontage) sur le Charles de Gaulle à 8 h 55, au sud de Toulon. Un 3ème Hawkweye, mis en service le 26 février à la flottille 4F, rejoint, le 2 mars, le porte-avions, qui était au large de la Sardaigne. Cette dernière version du Hawkweye, encore améliorée, bénéficie de nouvelles assistances à l'appontage et au pilotage et d'une modernisation des logiciels de systèmes d'armes et de sécurité.

 

En cette soirée du 7 mars, la TF 473 se retrouve au complet dans les eaux du Moyen-Orient. En vue de Port-Saïd dans la soirée du 6 mars, le Charles de Gaulle, le Jean Bart et le Gloucester débutent dans la nuit leur transit dans le canal de Suez. M. Cousseran, ambassadeur de France en Egypte, passe la journée à bord, accompagné d’une délégation de Français et d’Égyptiens de haut rang. Du 6 au 15 avril, le GAN au complet (Charles de Gaulle et son groupe aérien, Jean Bart, Améthyste, Montcalm, Meuse et HMS Gloucester) participe à l'exercice Varuna, la plus grande manœuvre aéronavale organisée avec les forces armées indiennes. Le GAN est engagé contre un nombre équivalent de bâtiments indiens (les frégates Mumbai, Ganga, Bhramapoutra, Mysore, le sous-marin Shalki et le ravitailleur Shakti). Varuna se présente comme un exercice à dominante anti-sous-marine, mais les activités antiaériennes n’ont pas été oubliées avec notamment un temps fort permettant aux Super Etendard d’effectuer des largages de bombes réelles sur le champ de tir indien de Pigeon Island. De leur côté, les Rafale ont mené des CAP (combat air patrol) en compagnie ou contre les Sea Harrier de la marine indienne pour protéger ou attaquer les navires de la force.

 

Les quatre jours passés ensuite à Goa (Inde) à partir du 15 avril, pour le Charles de Gaulle, l’Améthyste et le Jean Bart et à Bombay pour le Gloucester, la Meuse et le Montcalm ont été mis à profit pour permettre aux équipages de se reposer après avoir été fortement sollicités, mais également pour récupérer des équipements et pièces détachées, les installer et remettre en condition opérationnelle l’ensemble du groupe aéronaval. Poursuivant le déploiement Agapanthe 04, le Task Force 473, composée du porte-avions Charles de Gaulle, du SNA Améthyste, de la frégate Jean Bart, de la frégate HMS Gloucester, de la frégate Montcalm relevée par la frégate Guépratte, et du PR Meuse, participe durant dix jours à l’opération Héraclès Air Indien, au sein du dispositif Enduring Freedom.

 

Les aéronefs du groupe aérien embarqué (GAE) mènent durant dix jours des missions de surveillance et de reconnaissance du territoire afghan. Le groupe aéronaval reprend la route le 2 mai pour se diriger vers Jeddah et y participer à l’édition 2004 de l’exercice franco-saoudien Red Shark. Mardi 11 mai, en mer Rouge, aux commandes de son Super Etendard modernisé, l’EV2 Cédric Bridiers effectue le 10 000e appontage sur le porte-avions. A l'issue de l'exercice, le PAN amorce son transit de retour vers la Méditerranée et franchi le Canal de Suez le 17 mai.

 

Le Charles de Gaulle est de retour au port base le 21 mai après 82 jours de mission. Quittant Toulon le 28 mai, il se dirige vers le nord de la France via Gibraltar. Durant son transit, il procéde à la qualification de jeunes pilotes, effectue des essais techniques et des exercices avec les Espagnols, avant de rejoindre Cherbourg le 5 juin. Le Charles de Gaulle accueille début juin des passagers particuliers : acteurs, réalisateurs et producteurs réunis pour le tournage des premières images de Gemo 13, un long métrage d’action et d’espionnage. À l’affiche, entre autres, Virginie Ledoyen, François Berléand, Jean Dujardin, et Sam Karmann. Sous la direction de Stéphane Rybojad, les scènes tournées en passerelle entre François Berléand (le pacha) et Sam Karmann (un agent de la DGSE) ont sollicité les équipes de navigation qui ont bien volontiers joué les figurants.

 

Présent le 6 juin au large d’Arromanches, il mouille au large des plages du débarquement, devant Arromanches pour les cérémonies du 60e anniversaire du débarquement en Normandie. Une escale à Portsmouth, marquant le centenaire de l'Entente cordiale, a lieu du 7 au 10 juin. Le 9 juin, Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, reçoit à bord son homologue britannique Geoff Hoon.

Puis le bâtiment retrouve le 12 juin Brest, le berceau qui l'a vu naître. Une discrète escale technique dans le port du Ponant, avec une sortie des familles, avant de rejoindre le port du Havre en escale officielle du 14 au 17 juin. A l'occasion de cette escale exceptionnelle, 4 500 personnes, tirées au sort parmi 27 000 candidats, ont l'opportunité de monter à bord du navire. Le Charles de Gaulle mouille ensuite devant l'île de Sein pour la cérémonie commémorative du 18 juin, les premiers résistants à avoir rejoint la France Libre étant partis de cette île.

 

La mise en service opérationnel du Rafale Marine standard F1 a lieu sur la base aéronautique navale (BAN) de Landivisiau, le 25 juin. Les dix Rafale F1 de la marine sont regroupés, depuis 2001, sur la base de Landivisau au sein de la 12e Flottille (12F) qui se déploie régulièrement à bord du porte-avions Charles de Gaulle. Les premiers Rafale de série ont été confrontés à de nombreux problèmes (corrosion, panne des calculateurs,...) qui ont été aujourd'hui réglés. Par exemple sur la conduite du tir du missile Mica EM jugé auparavant non fiable, le système a été amélioré et a permis d'obtenir 100 % de coups au but lors de la campagne de tirs en février dernier.

 

Le 60ème anniversaire du débarquement de Provence, est marqué par une importante revue navale, le 15 août 2004 à Toulon. Vingt et un bâtiments français et huit bâtiments étrangers (trois algériens, deux britanniques, un américain, un marocain, un tunisien) participent à ces célébrations. La revue navale est également accompagnée d'un défilé aérien avec 4 Mirage 2000, 1 KC-135, 4 Mirage F1 et 4 Jaguar de l'Armée de l'Air, 4 Rafale Marine, 9 Super-Etendard de la Marine. En rade de Toulon, les navires saluent puis contournent le porte-avions au mouillage, avec à son bord les autorités françaises dont le président Jacques Chirac et les représentants des 22 pays ayant participé au débarquement du 15 août 1944. Plus de 500 vétérans de toutes les nationalités ayant participé au débarquement assistent aux cérémonies, dont une centaine à bord du Charles de Gaulle. Le 11 octobre, une cérémonie présidée par le chef d'état major de la Marine, l'amiral Battet, a lieu à bord du porte-avions, à l'occasion de la remise de l'insigne de surfacier à 200 marins. Ce nouvel insigne est attribué aux marins servant, ou ayant servi, à bord des bâtiments de surface.

 

Le clip video « Si loin de vous » de la chanteuse Nadiya est diffusé à partir du 20 octobre sur plusieurs chaînes de télévision (M6, MTV, MCM). Il a été tourné quelques jours auparavant à bord du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc et sur la base aéronavale de Landivisiau. Nadiya incarne un pilote de Rafale, qui accomplit une mission à bord du porte-avions Charles de Gaulle. Le magazine Air & Cosmos signale que l’adaptateur tri-bombe AT 730 du Rafale entre dans la phase de qualification en vol et effectuera en décembre 2004 sa troisième campagne d’essai en vol sur le porte-avions. La 11 000 ème prise de brins est réalisée le 10 décembre 2004 sur Rafale F1. Un tir de qualification du missile de croisière européen air-sol Scalp EG s'est déroulé avec succès le 14 décembre depuis un Rafale. Largué à 20.000 pieds et à Mach 0,88 par un Rafale catapulté du porte-avions Charles de Gaulle au large de Toulon, le missile a suivi sa trajectoire au-dessus de la zone maritime et de la zone terrestre du centre d'essais des Landes où se trouvait la cible désignée.

 

L'hebdomadaire L'Express nous annonce dans son numéro de janvier que les hélices livrée par l'américain Bird-Johnson, filiale de Rolls-Royce ont été déclarées " bonnes pour le service ". Elles équiperont le porte-avions,à partir de juillet 2006. En février 2003, les ingénieurs de Pascagoula (Mississippi) fournissent une paire, laissant espérer une pose lors de l'entretien du bâtiment, à l'automne suivant. Mais les radiographies décèlent de petites imperfections sur l'une d'elles, et la Délégation générale pour l'armement réclame une expertise plus poussée. Les résultats viennent de tomber: l'hélice tourne rond! Var-Matin signale que l’indisponibilité périodique pour entretien et réparations (IPER) du porte-avions Charles de Gaulle durera 15 mois, soit 3 de moins que prévus. Il s’agit d’un véritable challenge pour DCN, souligne le quotidien. Var-Matin note que l’opération « la plus médiatique » du chantier restera « à n’en pas douter » le remplacement des hélices par les hélices américaines, actuellement stockées à DCN Indret. « Le Charles de Gaulle pourra alors atteindre les 27 nœuds (…) nécessaires au catapultage des Rafale F2 et F3 », précise le quotidien. Les deux nouvelles hélices du Charles de Gaulle sont arrivées le 18 février 2005 à Toulon. Elles seront installées à l’occasion de sa grande révision en 2007.

 

Le Charles de Gaulle a repris la mer, 22 mars, avec un groupe aérien embarqué complet. L’activité dite réacteurs (mise en œuvre des chasseurs du groupe aérien) marque la relance de l’entraînement à bord pour les flottilles du groupe aérien : la 4F la 11F, la 12F et la 35F.

 

Le porte-avions a ensuite participé à l'’exercice Trident d’Or, menant le groupe aérien jusqu’au large de la Corse. Cet exercice majeur organisé en Méditerranée par la France et l’Italie, auquel participent sept autres pays (Allemagne, Canada, Espagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Grèce et Turquie), permet à la France de rejoindre le club restreint des pays (Grande-Bretagne, Italie et Espagne) aptes à commander la composante navale de la force de réaction rapide de l’OTAN, la NRF (NATO Response Force). Douze "certificateurs" de l’OTAN, commandé par l’amiral britannique Stevens, ont rejoint le Charles de Gaulle. Pendant quatre jours, ils ont procédé à un audit de l’état-major multinational de 111 personnes que dirige le vice-amiral français Jacques Mazars.

 

De retour à son port base, le porte-avions accueille les nombreux visiteurs de la journée des familles, le 16 avril, puis son groupe aérien fait relâche de retour respectivement sur les bases de Landivisiau, Lann-Bihoué et Hyères. Le porte-avions Charles de Gaulle et son groupe aéronaval, accompagnés d'une frégate britannique, appareille le 4 mai de Toulon pour une mission de deux mois en Atlantique et en Manche, qui les conduira jusqu'aux Etats-Unis et au Canada. Le groupe aérien embarqué comprend 12 Super Etendard modernisés, 8 Rafale et 2 Hawkeye. Au cours de ce déploiement, trois groupes aéronavals franco-américains participe à l'exercice MNME-05 (Multi National Maritime Exercise) qui se déroule au large de Norfolk du 23 au 27 mai. Les bâtiments déployés sont trois porte-avions (le Charles de Gaulle et les porte-avions américains Eisenhower et Roosevelt), 12 bâtiments de combat de 1er rang (les frégates françaises Jean Bart et Tourville, les frégates américaines San Jacinto, Donald Cook, Oscar Austin et Stoot, la frégate britannique Nottingham, la frégate espagnole Alvaro de Bazan, les frégates canadiennes Athabaskan, Ville de Québec, St Johns et Halifax), 2 sous-marins nucléaires d'attaque (le Rubis et l'USS Norfolk) et enfin le pétrolier ravitailleur Meuse.

 

Le 22 mai un C2, version cargo du Hawkeye, s’est posé et a été catapulté depuis le Charles de Gaulle durant une journée d’échange d’aéronefs afin de démontrer la pleine intéropérabilité entre le bâtiment et les appareils américains. Ce n'est pas moins de trois appareils américains qui se sont posés à bord du CDG durant cette matinée du 22 mai 2005 : Un Hawkeye de l'US Navy, un C2, un F18 Super Hornet. Le 25 mai 2005 un Rafale de la 12F a fait une série de Touch and Go sur le porte-avions USS Eisenhower. Tandis que les interactions FR – US prenaient leur essor, les porte-avions se sont salués en vue de leur future coopération à la mer dans le cadre de l’exercice MNME.

 

Arrivé le 27 mai à Norfolk, première base navale de l'armée américaine, le navire lève l'ancre le 1er juin. Rangé entre l'Eisenhower et le Franklin-Roosevelt, le Charles de Gaulle fait figure de petit frère, avec 100 mètres de moins que les mastodontes américains. Cela faisait plus de 30 ans qu’aucun porte-avions français n’avait fait escale dans un port des Etats-Unis. Avec un tonnage deux fois supérieur au sien, le Charles de Gaulle n’en a pas moins impressionné les visiteurs venus le découvrir qu’ils soient américains ou expatriés français vivants aux Etats-Unis. Amarré dans la zone réservée aux sous-marins nucléaires, le Rubis a également pu faire relâche dans l’immense base navale américaine. Les autres bâtiments du groupes aéronaval français ont fait escale à New York 27 mai au 2 juin.

 

Au départ de Norfolk le 2 juin, et alors que le groupe aéronaval était engagé, dans un exercice conjoint avec l’US Navy, les conditions atmosphériques ont empêché dix avions français de rejoindre le porte-avions. Contraints de se dérouter vers la terre, les aéronefs français on lancé un appel en "emergency", mais se sont vu refuser l’autorisation de se poser sur la base militaire de Mac Guire, dans le New Jersey. Finalement, leur réservoirs de carburant presque vides, les avions français ont pu se poser sur l’aéroport civil d’Atlantic City, où il n’ont pas pu refaire le plein, faute de moyens de paiement. Une équipe de mécaniciens a du être dépêchée du Charles de Gaulle, à bord d’un hélicoptère Puma de l’armée de Terre, afin de procéder à leur remise en route. En conclusion de l’exercice CANFREX (Canada – France Exercice) qui s’est déroulé au large des côtes canadiennes, les bâtiments de la Task Force 473 ont fait escale à Halifax du 8 au 13 juin 2005. Le porte-avions était au mouillage tandis que les frégates Jean Bart, Tourville et Nottingham en compagnie de la Meuse et du Rubis étaient à quai dans le port militaire. De nombreuses manifestations telles qu’un pique-nique au centre-ville, un bal populaire ou une exposition de peinture à la Nova Scotia Gallery ont été organisées par les autorités locales et le consulat de France à Moncton pour mettre en évidence la présence des Français.

 

Après un passage à Cherbourg les 23 et 24 juin, le groupe aéronaval participe à l'"International Fleet Review" à partir du 25 juin à Portsmouth. L’invitation britannique, acceptée par la Marine nationale, à participer à l’Internationale Fleet Review le 28 juin 2005 témoigne de l’estime et du respect qui existe entre deux nations rivales par le passé. Historiquement, la bataille de Trafalgar est la dernière grande bataille au large entre les flottes françaises et britanniques. Depuis, et en dépit des à-coups, les deux marines ont appris à mieux se connaître et à s’apprécier. Preuve en est fait de la volonté de la coopération franco-britannique dans les travaux de conception du second porte-avions et dans la réalisation du système de défense anti-aérienne PAAMS. Compte tenu de son rang parmi les marines du monde et de ses liens forts avec la Royal Navy, la Marine nationale était représentée par le porte-avions Charles de Gaulle, la frégate anti-aérienne Jean Bart, le pétrolier ravitailleur Meuse, le sous-marin Perle, le remorqueur Saire, la goélette Belle Poule et le cotre Mutin.

 

Le porte-avions poursuit sa route vers Toulon, où il arrive le 6 juillet après deux mois d’absence.

 

Le 5 août, le vice-amiral d'escadre Alain Dumontet, commandant la force d'action navale, fait reconnaître le capitaine de vaisseau Denis Béraud comme nouveau commandant du Charles de Gaulle. Il succède au capitaine de vaisseau Xavier Magne, commandant du porte-avions depuis le 1er août 2003. Du 24 au 25 septembre 2005, à l'occasion des deuxième rencontres Nation-Défense, le porte-avions ouvre exceptionnellement ses portes au public à Toulon. De nombreux visiteurs ont pu le découvrir.

 

Le 7 décembre, au cours d'une mission d'entraînement menée à partir du porte-avions Charles de Gaulle, un Super Etendard s'abîme en mer dans le golfe d'Ajaccio suite à une collision avec des oiseaux. Après la collision, le pilote a dirigé son avion vers la mer avant de s'éjecter. Le pilote a pu être récupéré indemne par un bateau de pêche à environ 1 km des côtes. L'avion, qui gît par 360 mètres de fond, n'avait pas d'armement à son bord.

 

La 6e campagne Rafale donne lieu à une activité technique d’une rare intensité pour les équipages de l’aéronavale, qui réalisent, pour la première fois, les essais au catapultage et à l’appontage du missile air-air européen Meteor sous Rafale. Mis à part le Meteor, ce sont tous les emports programmés au standard F3 du Rafale qui ont été testés, à commencer par le missile air-mer Exocet AM-39, spécifique au Rafale Marine.

 

Le Charles de Gaulle quitte Toulon le 16 janvier avec un ensemble de bâtiments de la Force d’action navale, dont le porte-avions Charles de Gaulle, les deux frégates anti-aériennes Jean-Bart et Cassard et la frégate anti-sous-marine Montcalm participent à un stage de remise à niveau opérationnel (RANO) de grande ampleur. Ce stage mène les bâtiments de Toulon au large de la Corse.

Les armées de terre et de l’air apporte leur concours avec la participation du 54e Régiment d'Artillerie de Hyères. Des réacteurs, des ravitailleurs, des PUMA, un C160 Gabriel de l’armée de l’air seront positionnés sur les bases de Nîmes-Garons et de Hyères. Dans la seconde phase de l’exercice, qui s’attache à immerger les bâtiments dans un scénario de crise inspiré d’une situation réelle, une dizaine de bâtiments de la force d’action navale et trois sous-marins (dont un espagnol) se joignent à l’exercice. Près de 4 000 marins sont impliqués dans cet entraînement majeur annonçant le déploiement pour quatre mois du groupe aéronaval en océan Indien (GAN06). Plus de 300 sorties d’aéronefs sont prévues pour le groupe aérien embarqué, une centaine pour les réacteurs de l’armée de l’air et une quarantaine pour les avions de la Royal Air Force.

 

En janvier 2006 Maud Fontenoy, navigatrice, première femme à avoir traversé l’Atlantique et le Pacifique à la rame, a découvert le porte-avions guidée par l’enseigne de vaisseau Emilie Denis, première femme pilote de chasse de la Marine. Mues par la passion et le goût du dépassement de soi, Emilie et Maud ont pu échanger leurs expériences avec une belle complicité. Le 31 janvier, le porte-avions est à la mer pour une répétition de la Journée de présentation Marine. Celle-ci se déroule le 1er février. De nombreuses autorités maritimes et personnalités de la société civile (préfet, Cecmed, Alfan, présidents de tribunaux, IHEDN, CID) embarqueront à bord pour suivre diverses démonstrations allant de la lutte anti-terroristes à l'action de l'Etat en mer (lutte antipol, sauvegarde maritime,...).

 

Du 24 février au 9 juin 2006, la mission Agapanthe 06 conduit le groupe aéronaval (GAN) constitué du porte-avions Charles de Gaulle, son escorte (Cassard, Montcalm, Saphir, Somme) et la frégate antiaérienne britannique HMS Lancaster vers l'océan Indien pour une durée de trois mois et demi. Cette mission a pour principal objectif d'entretenir et affirmer la capacité de projection de puissance de la France et de la coalition au profit de l’opération Enduring Freedom (OEF) et de la FIAS (force internationale d’assistance à la sécurité de l’OTAN). Le groupe aérien embarqué (GAé) est constitué de 14 Super Etendard modernisés (SEM), 8 Rafale, 2 E2C Hawkeye, 2 Dauphin, 1 Puma de l‘ALAT (aviation légère de l‘armée de Terre) pour les liaisons logistiques, 1 Puma SAR/CSAR (Search and Rescue / Combat Search and Rescue) de l‘armée de l‘Air.

 

Lors du passage du canal de Suez, le 6 mars, les vols d’avions sont bien sûr interrompus (raisons de sécurité, et vent relatif lié à la vitesse du bâtiment insuffisant pour permettre les manœuvres aviation). En conséquence, le pont d’envol est accessible à tous. Profitant de cette occasion, une grande course de relais à bord, intitulée « Les 6 heures de Suez ». Regroupés par équipes mixtes ou non, les membres de l’équipage courent courageusement 6 h durant, à tour de rôle, dans l’espoir d’effectuer la plus longue distance. La participation est active, et l’ambiance festive - musique rock sur le pont ! - absolument sympathique. Le programme du groupe aéronaval comprend notamment les activités suivantes : Mission de présence dans le Nord de l'océan Indien avec soutien aux opérations Enduring Freedom et ISAF, l'exercice « Red Shark » avec les forces armées saoudiennes mi-mars, l'exercice avec les forces françaises à Djibouti où il arrive le 16 mars.

 

Après une escale à Goa, du 29 mars au 2 avril, le groupe aéronaval effectue jusqu'au 5 avril l'exercice Varuna 2006 avec des bâtiments de la marine indienne (porte-aéronefs Viraat, destroyer Mumbai, frégates Betwa et Gomati, sous-marin Shankul et pétrolier-ravitailleur Aditya). Au cours de cet exercice, deux avions Sea Harrier indiens se sont posés sur le porte-avions. Un exercice « Big Fox » avec les forces armées des Emirats Arabes Unis a lieu à la mi-avril, puis des entraînements avec les forces armées du Sultanat d’Oman.

 

Le groupe aéronaval mène du 26 au 27 avril des exercices conjoints avec le groupe aéronaval américain, le Carrier Strike Group, appartenant à la force américaine pré-positionnée dans l’océan Indien. Le CSG est composé du porte-avions Ronald Reagan, du destroyer lance-missiles Mac Campbell et du croiseur lance-missiles Vicksburg. Les aéronefs des deux groupes ont pu s'entraîner au combat aérien et les hélicoptères ont réalisé des appontages croisés. Le contre-amiral Xavier Magne, a rencontré son homologue américain, le contre-amiral Miller. La journée se conclue par un défilé des aéronefs français. Du 10 au 14 mai, la présence du groupe aéronaval au large du Pakistan permet de mener des exercices de défense et d’attaque aériennes avec les Mirage III pakistanais, et des exercices de lutte surface et anti sous-marine avec les frégates pakistanaises Badr et Tippu Sultan.

 

Missions de guerre au dessus de l'Afghanistan

 

Jusqu'au 25 mai, la Task Force 473 (Charles de Gaulle, Cassard, Montcalm, HMS Lancaster, Saphir) apporte son concours aux opérations militaires en Afghanistan voisin, soutenant à la fois les troupes de l'OTAN, qui étendent progressivement leur zone d'opérations dans le sud de l'Afghanistan, et les forces de la coalition conduite par les Etats-Unis, qui traquent les combattants talibans et d'Al-Qaïda depuis 2001.

 

Les avions font du renseignement : photos des positions ennemies et des caches possibles, qui seront transmises au commandement américain. Les aéronefs accompagnent aussi les convois de la coalition pour prévenir toute attaque. Quand une situation devient dangereuse, ils procèdent à une démonstration de force, un passage à 80 m du sol et à près de 1 000 km/h au-dessus des belligérants. Près de 120 missions ont lieu en à peine 19 jours. Le Charles de Gaulle est de retour le 9 juin à Toulon.

 

A l'issue de la période de permissions d'été et d'une période d'entretien, le bâtiment reprend la mer. Il appareille le 6 novembre de Toulon pour deux semaines d'entraînement. Cette sortie comprend deux phases. La première du 6 au 12 novembre est dédiée aux qualifications des pilotes de l'aviation embarquée. Durant cette semaine, de jeunes pilotes de Super Etendard et de Rafale appontent pour la première fois de leur carrière à bord du porte-avions, pendant que les pilotes plus confirmés passent leur qualifications de nuit sur Super Etendard, Rafale, et E2C. Etaient par ailleurs présents à bord lors de cette semaine : 6 personnes de MOPA2 pour analyse retour expérience, une douzaine de membres de la sécurité civile, et un groupe de 5 stagiaires du collège interarmée de défense. La deuxième phase d'entraînement du porte-avions, accompagné des frégates Jean-Bart, Tourville, La Motte-Picquet et du pétrolier ravitailleur Meuse, est consacré à l'exercice Péan 2006, du 13 au 24 novembre. L'objectif de cet exercice est d'entraîner le groupe à travailler ensemble. Le retour à Toulon est prévu pour le 24 novembre. Cet entraînement est aussi l'occasion d'embarquer, pour la première fois, deux Rafale au standard F2.

 

En fin d'exercice dans la nuit du 22 au 23 novembre, un hélicoptère Dauphin Pedro évacue, à la demande du CROSS Méditerranée, plusieurs membres de l’équipage du cargo français Scandola au large de Toulon. Cette évacuation sanitaire a lieu après repérage du Scandola par un avion de patrouille maritime Atlantique 2. L’une des personnes hélitreuillées, blessée, a pu recevoir des soins à bord du porte-avions.

 

Du 4 au 15 décembre, se déroule à bord la campagne OCTOPALE – E- 2C NP2000, organisée suite au changement des hélices du Hawkeye, pour passer d'une hélice à quatre pales à une hélice à huit pales. Le but de ces essais est la qualification de l'E-2C équipé des hélices NP2000 à bord du porte- avions Charles de Gaulle. Cette campagne fait suite à une campagne d'un mois qui s'est déroulée à Lorient en novembre. Le 9 décembre, deux leurres électromagnétiques Sagaie sont tirés, un avion bardé d’électronique étant venu jouer le rôle du missile ennemi. Le lendemain, ont lieu des tirs Aster et Sadral sur des cibles GT 400 et SK 6 mises en oeuvre par deux Falcon 20 simulant les menaces.

 

Le 19 décembre, DCN a signé avec le SSF (Service du Soutien de la Flotte) un contrat de 287 millions d'euros – dont la première tranche ferme est de 70 millions d'euros – sur cinq ans pour le maintien en condition opérationnelle (MCO) Charles de Gaulle. Ce contrat généralise l'approche contractuelle globale poursuivie par le client SSF et regroupe ainsi l'ensemble des activités concourant au maintien en condition opérationnelle du porte-avions. Le périmètre du marché couvre la préparation et l'IPER (Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparation) du porte-avions, ainsi que 3 périodes successives d'entretien courant. Cette offre engageante comprend une part de rémunération à la journée de disponibilité du navire.

 

Une journée de "présentation marine" a lieu le 30 janvier 2007. A cette occasion, près de 500 invités, dont les élèves du Collège Interarmées de Défense, embarquent sur le Charles de Gaulle pour assister à diverses démonstrations. Le Mistral effectue des exercices amphibies avec le CDIC Hallebarde et deux CTM (Chalands de Transport de Matériel), ainsi que des exercices aéroportés avec divers hélicoptères.

 

Le porte-avions Charles de Gaulle quitte Toulon le 11 février pour une mission Agapanthe 07 de plusieurs mois en océan Indien. Son escorte sera constituée du Tourville, du Cassard, du Dupleix, de la la frégate espagnole Blas de Lezo, du sous-marin nucléaire d'attaque Casabianca, et du BCR Marne. Son groupe aérien est composé de 16 avions d'assaut Super-Etendard, 11 Rafale (dont 2 en version F2), 2 avions de guet aérien Hawkeye, 3 hélicoptères Dauphin et Alouette III, ainsi que deux Puma de l'armée de Terre et de l'armée de l'Air. Les deux Rafale qui effectuent une évaluation du standard tactique F2 rejoindront les neuf Rafale-F1 sur le porte-avions, qui sera sur zone pendant un mois à partir de la mi-mars. Dans la version F2, le Rafale peut tirer des bombes guidées par laser. Il pourra embarquer jusqu’à six bombes de 250 kg, mais la cible au sol devra être « éclairé » par un autre avion, Mirage 2000 ou Super-Etendard. Au total la France enverra cinq avions de combat en Afghanistan à la mi-mars. Trois Rafale de l’armée de l’air s’installeront également sur la base de Douchambé, au Tadjikistan.

 

Le Charles de Gaulle effectue dans un premier temps des entraînements pour qualifier les pilotes. Le 13 février, a lieu un exercice avec le porte-aéronefs espagnol Principe de Asturias. Une dizaine de Super-Etendard et Rafale simule une attaque du navire amiral espagnol, sur lequel se trouvait un observateur de marque en la personne du roi Juan Carlos. Le transit du porte-avions vers l'océan Indien est aussi l'occasion de mener un exercice avec des chasseur Eurofighter de l'armée de l'air italienne, les 15 et 16 février. Après le franchissement du canal de Suez, le 25 février, le Charles de Gaulle fait escale à Djibouti (3 au 7 mars). De son coté, le sous-marin nucléaire d’attaque Casabianca quitte Toulon le 3 mars pour transiter vers l’océan Indien afin de rejoindre le groupe aéronaval. Il est accompagné pour passer le canal de Suez du Chevreuil qui quitte le 6 mars Héraklion. Le 5 mars, deux Super-Etendard modernisés standard V de la flottille 17F quitte Landivisiau pour rallier le groupe aérien embarqué à bord du porte-avions à Djibouti. Début mars, la frégate espagnol Blas de Lezo quitte la force française pour regagner sa base du Ferrol, la TF 473, reçoit alors l'appoint de la frégate britannique HMS Sutherland, qui accompagnera le groupe jusqu'au 26 mars.

 

Quittant Djibouti, le Charles de Gaulle et son escorte font route vers le nord de l'océan Indien, où ils retrouvent le 16 mars, le porte-avions USS John C. Stennis et son escorte (USS Antietam, O'Kane, Preble, ravitailleur USS Bridge). L'amiral Xavier Magne, commandant de la TF 473, accompagné de 15 officiers français rencontrent leurs homologues américains à bord du John C. Stennis. Depuis le 15 mars 2007, les avions du porte-avions Charles de Gaulle conduisent des missions d’appui-feu sur demande des forces terrestres de la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité (ISAF) déployées dans le Sud de l’Afghanistan.

 

C’est le 24 mars dernier que les Rafale F2 entament leurs opérations au-dessus du territoire afghan aux côtés des Super-Etendard Modernisé, Hawkeye et Rafale F1 du groupe aérien embarqué. Après une journée de « no fly day », pour entretien, le 25 mars, les opérations reprennent. A partir de la côte pakistanaise, les avions montent vers le Nord, empruntant le « driveway », un couloir aérien de 30 nautiques de large situé à quelques dizaines de kilomètres de la frontière iranienne. L'ensemble du théâtre est contrôlé depuis le CAOC (Centre d'opérations aériennes) américain installé au Qatar sur la base d'al-Udeid. les avions de la coalition gagner le ciel afghan, attendant que le commandement au sol leur assigne une mission de surveillance, de reconnaissance photographique, de « show of force » (le passage des avions à basse altitude suffit souvent à disperser les combattants isolés), ou de bombardement d'objectifs. Les missions sont de 5 à 6 heures pour les avions français, avec 3 ou 4 ravitaillements. Dans le ciel afghan, les Rafale marine et Super-Etendard retrouvent les Rafale air et les Mirage 2000 français qui interviennent à partir de Douchanbé, au Tadjikistan, tandis que les F-18 du porte-avions USS John C. Stennis se mêlent aux chasseurs américains, britanniques, néerlandais, allemands et belges qui ont décollé des bases de Bagram, Kandahar et Mazar-e-Charif.

 

Le 28 mars, un Rafale F2 de la flottille 12F engage un groupe armé de talibans avec une bombe guidée laser de 250 kgs (GBU 12 / Paveway II). Cette mission de combat, première du genre pour le Rafale, est menée pour appuyer au sol des troupes néerlandaises prises à partie par l'ennemi.

 

Le Charles de Gaulle et le groupe aéronaval font escale à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) du 19 au 24 avril. Les bâtiments sont le 30 avril à hauteur de Djibouti, avant de prendre le chemin du retour vers la métropole. Le porte-avions et la frégate Cassard sont de retour à Toulon le 15 mai, accueilli par la musique des équipages de la flotte, et les familles venues nombreuses sur le quai.

 

Au bilan, lors de cette opération « Héraclès Air Indien », les appareils mis en oeuvre à partir du Charles de Gaulle ont réalisé 370 sorties et 1300 heures de vol, soit :

- 154 missions d'appui (Super-Etendard - Rafale F2) ;

- 54 missions de reconnaissance (Super-Etendard) ;

- 45 missions de contrôle aéroporté (Hawkeye) ;

- 117 missions de ravitaillement (Super-Etendard - Rafale).

 

Le Charles de Gaulle appareille de nouveau le 4 juin. Cette sortie vise à entraîner les nouveaux pilotes sortant de leur formation aux Etats-Unis, ainsi que leurs collègues, restés à Landivisiau durant la mission Agapanthe, avant une indisponibilité d'un an et demi, pour cause de premier grand carénage du bâtiment. Ces manoeuvres sont également l'occasion, pour Dassault Aviation, de mener des essais pour les Rafale au standard 2 et 3. Cette campagne est ponctuée de nombreux « touch and go » à Toulon. Ainsi, le porte-avions revient quelques heures à quai, le 8 juin, avant de regagner le large. Il est en mer du 4 au 15, puis du 18 au 21 juin (une journée des familles a lieu le 16).

 

A l'issue de cette sortie, le porte-avions regagnera les appontements Milhaud avant d'être placé au bassin fin juillet. Sa première Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparations (IPER), menée par DCNS, débutera le 1er septembre, le navire n'étant rendu à la Marine nationale que le 30 novembre 2008. Le chantier, très lourd, verra notamment le rechargement des coeurs nucléaire, le remplacement des hélices et la réfection des installations aéronautiques.

 

(Remerciements au site www.netmarine.net pour cet historique du CDG)

 

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Invité §sha101ar

 

Corrigé. Si je commence à mélanger mes photos... :pfff:

 

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Invité §kor747Dm
Et puis ça, c'est un F16, c'est pas embarqué et on en a pas en service chez nous.

Aurais tu des photos des salles des machines histoire de faire un petit comparatif avec le Foch ou le Clem?

 

 

 

Oui bien sur, quelques photos, et des schémas techniques aussi :oui:

 

Des photos des chaufferies nucléaires, rien de plus simple a trouver et surtout, rien de plus responsable que de poster ca ici :bien:

 

Nan mais sérieux..... :pfff:

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Invité §sha101ar
Et puis ça, c'est un F16, c'est pas embarqué et on en a pas en service chez nous.

 

 

La photo était jolie, je l'avais mise dans le même dossier... :cry: Faudrait pas que je poste à 3 h du matin en fait... :ange:

 

Aurais tu des photos des salles des machines histoire de faire un petit comparatif avec le Foch ou le Clem?

 

 

Pas de photos de la propulsion, du PC par contre oui :oui: .

 

 

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Invité §kor747Dm

Terrible ce reportage :rs:

 

Celui sur les SNLE est top aussi :bien:

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C'est pour ça que je parlai de salle des machines, les chaufferies je m'en fout j'y étais pas pendant mon service. Par contre, les parties "chaudières" et "machine" ne sont plus séparées comme sur les Foch et Clem?

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Invité §sha101ar
C'est pour ça que je parlai de salle des machines, les chaufferies je m'en fout j'y étais pas pendant mon service. Par contre, les parties "chaudières" et "machine" ne sont plus séparées comme sur les Foch et Clem?

 

 

Chaque chaudière nucléaire est logée dans un local de confinement cylindrique de 1000 m3.

 

 

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Invité §sha101ar

 

L'E-2C Hawkeye :

 

 

Construit par la firme américaine Nortrop Grumman, l'E-2C Hawkeye est l'avion de guet aérien le plus répandu au monde. Le E-2C Hawkeye, en service depuis 1973, a été constamment modernisé pour suivre les évolutions de la technologie et de l'environnement opérationnel. La dernière version incorpore des améliorations notables dans la détection et la poursuite des cibles au-dessus de la terre, l'identification, le traitement, les écrans tactiques, les communications et la navigation.

 

Avec l'entrée en service du Charles De Gaulle, la France recevra au total 3 Hawkeye (4 à l'origine) et entrera alors dans le club très fermé des utilisateurs de cet avion radar, avec l'Egypte, le Japon, Israël, Singapour et Taïwan.

 

Le premier Hawkeye français (FR2) a été livré le 14 décembre 1998, à l'issue d'un convoyage effectué par un équipage franco-américain, via le Canada, le Groenland, l'Islande et l'Écosse. Quand au 2ème, c'est le 9 avril 1999 que le Hawkeye FR1 est venu se poser sur la piste principale de la base aéronautique de Lann-Bihoué. Un 3ème Hawkweye a été mis en service le 26 février 2004 à la flottille 4F. Les deux premiers sont respectivement baptisés "Frère Unité" et "Arabesque".

 

L'E-2C est un bimoteur, à turbopropulseurs Allison T56-A-427 de 5100 cv. Il peut patrouiller quatre heures sur site, à 360 km de sa base. L'équipage comprend deux pilotes et trois opérateurs-systèmes : un radariste, un contrôleur aérien et un spécialiste d'informations tactiques. Le radar Lockeed Martin APS-145 (à module UHF) a une portée supérieure à 560 km (40% de mieux que l'ancien APS-138).

Il peut détecter des mobiles aériens volant au-dessus de la mer ou du sol, accrocher des cibles de petite taille et de faible signature radar, suivre et traiter jusqu'à 2000 échos. Le dernier standard (Group 2) possède de nouveaux calculateurs, des écrans couleurs, un IFF, un récepteur de satellite de navigation (GPS) et une liaison avec le système interarmées d'information tactique et de commandement (JTIDS).

Northrop Grumman développe aussi un nouveau calculateur. Beaucoup plus puissant que les précédents, c'est l'élément principal de la mise au nouveau standard CEC (Cooperative Engagement Center). Les systèmes CEC et JTIDS permettront à l'E-2C de devenir " l'oeil de la flotte ". Le premier Hawkeye équipé de ce nouveau système a volé en janvier 1997.

 

 

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Invité §sha101ar

 

Défilé aérien : 4 Super-Etendard Modernisés et 2 Rafale accompagnent un Hawkeye

 

 

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A d'autres occasions :

 

 

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Invité §sha101ar

 

Le GAN (Groupe AéroNaval) :

 

 

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Un groupe de combat naval s'articule en permanence autour du porte-avions Charles De Gaulle, pour lui apporter soutien et protection. Il se compose généralement de trois frégates (lutte anti aérienne et anti sous-marine), d'un pétrolier ravitailleur et d'un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA).

 

Mission Héraclès 1 : frégate AA Jean-Bart, frégates ASM Jean-De-Vienne et La Motte-Picquet, pétrolier-ravitailleur Meuse et sous-marin nucléaire d'attaque Rubis

Exercice Péan 2003 : frégate AA Cassard, frégate ASM La Motte-Picquet, frégate furtive Guépratte, SNA Saphir

Mission Agapanthe : frégates AA Jean-Bart et HMS Gloucester (britannique), frégate lance-missiles Duquesne, pétrolier Meuse et SNA Améthyste

Mission Agapanthe 06 : frégates AA Cassard et HMS Lancaster (britannique), frégate ASM Montcalm, pétrolier-ravitailleur Somme, SNA Saphir

Exercice Péan 06 : frégate AA Jean-Bart, frégates ASM Tourville et La Motte-Picquet, PR Meuse

 

 

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Le Charles De Gaulle et le pétrolier-ravitailleur Marne. En effet même un PAN a besoin d'un pétrolier, notamment au niveau du carburéacteur des appareils. De même nourrir l'équipage est aussi primordial, les réserves du porte-avions bien que colossales s'épuisent très vite avec près de 2000 bouches !

 

 

Exemple d'un ravitaillement avec le pétrolier-ravitailleur Somme :

 

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La frégate Cassard veille :

 

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Invité §sha101ar

 

L'Hermione, frégate des Lumières...

 

 

Le 10 mars 1780, un jeune homme de 23 ans, en mission secrète, s'embarquait pour l'Amérique afin d'annoncer à George Washington l'arrivée de renforts français.

 

Avec l'Hermione, frégate de "12" construite à Rochefort, Gilbert Motier, marquis de La Fayette, apportait aux insurgés du nouveau continent un vent de liberté...

 

 

En 1997, à Rochefort, une association commence la reconstruction de ce navire de légende :

 

 

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Invité §sha101ar

 

Le destroyer lance-missiles de la Bundesmarine Lütjens, admis au service en 1969 et retiré en 2003, baptisé du nom de l'amiral tué en 1941 à bord du Bismarck :

 

A noter qu'il eut 2 sisterships, le Mölders en l'honneur du légendaire aviateur et le Rommel .

 

 

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Invité §mxa000sV
Merci de ta réponse. :jap:

 

J'imagine par contre qu'en plongée la baignoire n'est pas étanche, ce qui permet aux hublots de résister à la pression... :)

 

 

C'est marrant cette question, je viens de me rematter la poursuite d'octobre rouge et me demandait a quoi servent les hublots. Ben voila, j'ai ma reponse.

 

Super topic! :jap:

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Invité §sha101ar

 

Le "Guide des usages navals" est présenté comme "destiné aux jeunes officiers sortant de l'École d'Application. Il doit leur permettre d'entretenir et de développer, pendant les premières années de leur carrière, les connaissances acquises concernant les règles de bienséance de la vie sociale et les usages traditionnels de l'étiquette et de la courtoisie maritimes. Il ne représente qu'un recueil non exhaustif, que chaque officier doit compléter, à l'occasion des circonstances particulières de sa carrière, par des notes personnelles."

 

Petit extrait... ;)

 

 

PREMIERE PARTIE

 

LES USAGES A BORD DES BATIMENTS

 

1.1. A L'EMBARQUEMENT

 

1.1.1. Lettre au Commandant

 

Bien que ce ne soit pas une obligation, il est de bon usage, après avoir reçu sa désignation, d'envoyer une lettre à son futur Commandant pour se présenter à lui et annoncer son arrivée conformément à la circulaire de désignation. En réponse à votre lettre, le Commandant pourra éventuellement vous faire tenir quelques précisions sur votre embarquement ou sur votre affectation.

 

1.1.2. Date, heure et tenue pour l'embarquement

 

Il est vivement recommandé d'arriver dans le port, où se trouve le bâtiment que vous devez rallier, la veille du jour fixé sur votre ordre de débarquement.

 

Vous pouvez ainsi parer à un retard possible et vous aurez de plus la possibilité de vous renseigner sur l'emplacement du bâtiment et sur les moyens de rallier le bord (navette, canot major, autorisation d'accès pour votre véhicule).

 

A défaut d'autres indications, vous rallierez par le premier canot major du matin (et, en toutes hypothèses, vous devrez être à bord pour 8 heures).

 

Vous vous présenterez à bord en tenue de cérémonie (c'est-à-dire avec sabre et gants blancs), ou vous prendrez les dispositions nécessaires pour pouvoir revêtir cette tenue dès votre arrivée.

 

1.1.3. - Visites d'embarquement

 

En arrivant à bord, présentez-vous ou faites-vous conduire à l'officier de garde.

 

L'officier de garde vous conduira ou vous fera conduire chez l'officier en second. Le "Second" règlera alors les détails de votre installation, fixera le programme de vos visites et spécialement l'heure de votre visite au Commandant.

 

Vous vous présenterez au Commandant en "sabre et gants blancs", d'une manière très militaire. en restant simple, naturel, discret, en vous gardant des phrases inutiles.

 

Dans la matinée, rendez ensuite visite, avec sabre et gants blancs - sauf si le Commandant vous a prescrit de le faire en tenue de sortie - à tous les officiers du bord qui vous sont supérieurs en grade et notamment à votre président de carré; s'ils sont absents, n'oublier pas d'aller ultérieurement vous présenter à eux, à moins qu'ils vous aient fait savoir qu'ils considéraient votre visite comme faite.

 

Passez ensuite par courtoisie en tenue de sortie (sans arme) voir les autres officiers du bord.

Dans l'après-midi ou le lendemain de votre embarquement, prenez rendez-vous (auprès des aides de camp) pour une visite officielle, en "sabre et gants blancs" :

 

* Au Commandant en chef de la Force navale ou de la région maritime, sous les ordres duquel se trouve placé le bâtiment sur lequel vous venez d'embarquer ;

* Au Contre-Amiral ou au Capitaine de Vaisseau commandant le groupe dont fait partie votre bâtiment ainsi qu'au Commandant de la division à laquelle il est incorporé.

 

Pour les officiers des corps assimilés, une visite au Directeur local s'impose, en "épée et gants blancs", après avoir pris rendez-vous auprès de son secrétariat. Une visite de courtoisie (sans arme) aux différents chefs de service ne pourra que faciliter vos relations professionnelles ultérieures.

 

1.1.4. Installation à bord

 

En vous installant dans votre chambre, assurez-vous que vous possédez bien les instruments, documents et objets qui vous sont nécessaires.

 

Une chambre d'officier doit toujours être en ordre. Ne laissez pas de linge, et surtout pas de linge sale, à la traîne. Rangez vos papiers sur votre table.

 

Si vous avez un compagnon de chambre, rappelez-vous que vos propres défauts sont aussi insupportables que les siens.

 

1.2. LA VIE A BORD

 

1.2.1. Comment se présenter

 

Tout militaire ayant à se présenter à un supérieur prend la position du garde-àvous, salue et se nomme. Le salut doit être réglementaire, sinon il constitue une impolitesse. A l'intérieur d'un local, il se découvre si le supérieur est lui-même découvert. L'initiative de la poignée de main appartient au supérieur.

 

 

1.2.2. Circulation à bord

 

D'une manière générale, tout militaire, croisant un supérieur dans une coursive ou à l'embrasure d'une porte doit s'effacer.

 

Vous devez le salut à vos supérieurs quand vous les rencontrez pour la première fois dans la journée et vous accompagnez votre salut de la présentation de vos "respects".

 

Si vous fumez, prenez votre cigarette, votre cigare ou votre pipe dans votre main gauche quand vous saluez ou quand vous vous adressez à une autre personne.

 

Dans les échelles, accompagnant un supérieur, vous le laisserez passer devant vous sauf s'il vous demande de le guider, mais accompagnant des personnes extérieures au bord, notamment une femme, vous monterez et descendrez devant eux pour leur montrer le chemin.

 

Sur le pont, et sauf si des instructions le prescrivent (porte-avions par exemple), ne vous promenez jamais sans casquette.

 

Dans un local :

 

* Lorsqu'un officier général ou le Commandant entre dans un local, le militaire qui l'aperçoit le premier commande : "à vos rangs, fixe" .

 

* Lorsqu'il s'agit d'un autre officier, le commandement est "fixe".

 

* Les occupants se lèvent, se découvrent, gardent le silence et l'immobilité jusqu'à ce que l'officier ait commandé "repos".

 

* Si un officier désire expressément que le personnel continue à vaquer à ses occupations ou ne se dérange pas, il se découvre avant de pénétrer dans le local et aucun commandement n'est prononcé.

 

En passerelle :

 

Lorsqu'un officier général ou le Commandant monte à la passerelle pour la première fois de la journée. le militaire qui l'aperçoit le premier commande : "à vos rangs, fixe".

 

1.2.3. Au carré

 

Les invités d'un des membres du carré doivent être considérés comme les invités de tous.

 

Les traditions de carré doivent être maintenues dans toute la mesure où elles ne doivent pas choquer les personnes invitées.

 

Toute opposition ou conflit entre deux ou plusieurs membres sur les usages de la vie du carré doit être porté devant le président.

 

Soyez à l'heure au repas ; si vous arrivez en retard, allez vous excuser auprès du président ("Président, service ! "). Ne venez pas prendre votre petit déjeuner après l'heure limite fixée par le président.

 

La tenue au carré :

 

Dans cet endroit public où vous êtes en service, la tenue doit être aussi correcte que sur le pont; il convient de n'entrer au carré qu'en tenue propre et réglementaire (jamais débraillée) ; à l'exclusion de tout vêtement de travail d'intérieur ou civil. En ce qui concerne le port de la tenue civile, seul le président peut l'autoriser sous certaines conditions : au dîner, lorsque le bâtiment est à quai, pour les officiers qui séjournent momentanément au carré avant de repartir à terre et quand il n'y a pas d'invités.

 

Les conversations de carré :

 

Surveillez vos conversations et sachez être discret; c'est souvent dans les carrés que les indiscrétions se commettent. Evitez les conversations politiques ou religieuses, évitez aussi tout sujet qui pourrait froisser vos voisins. Ne faites pas preuve d'un éternel esprit de contradiction. Evitez de parler systématiquement de service.

 

Les distractions au carré :

 

Les jeux au carré doivent respecter la conversation ou la lecture de ceux qui y séjournent. Les jeux d'argent sont formellement interdits au carré comme partout à bord.

 

1.2.4. Dans les embarcations

 

On juge souvent un bâtiment à la tenue de ses embarcations.

 

Règles concernant la hiérarchie :

 

Les coupées arrière sont normalement réservées aux officiers, les coupées avant étant utilisées par l'équipage (Cette règle peut différer suivant les types de bâtiments et suivant les circonstances (amarrage, par exemple); dans le doute, informez-vous des dispositions propres à votre bâtiment). Lorsque les deux coupées arrière sont en place, la coupée tribord est réservée au Commandant et à ses invités.

 

En règle générale, l'embarquement des officiers se fait dans l'ordre inverse d'ancienneté, le débarquement dans l'ordre d'ancienneté ; les officiers-mariniers et l'équipage embarquent normalement avant les officiers et débarquent après.

 

Cependant, l'ordre d'embarquement peut varier suivant les circonstances et les usages, en ce domaine, diffèrent parfois. Il est donc conseillé à l'officier de garde ou de quart de prendre, le cas échéant, les ordres de l'officier le plus ancien embarquant.

 

La chambre d'une embarcation est réservée aux officiers qui peuvent y admettre les officiers mariniers, les quartiers-maîtres et les matelots dans la limite des places disponibles.

 

Tenue du personnel :

 

L'embarquement et le débarquement s'effectuent dans l'ordre défini ci-dessus avec calme et discipline. La responsabilité en incombe à terre au chef de piquet de quai, représentant de l'officier de quart, sinon au patron d'embarcation lui-même.

 

Lorsqu'un officier embarque ou débarque, le patron salue et le personnel présent dans l'embarcation rectifie la position. Il en est de même lorsque l'embarcation en croise une autre portant la marque d'une autorité.

 

Il est interdit de fumer, de s'asseoir sur les fargues ou les plats-bords.

 

Quand un officier se trouve à bord d'une embarcation, les gaffes des brigadiers doivent être mâtées ; cette règle ne s'applique pas dans les engins de débarquement.

 

1.2.5. Au téléphone

 

Qu'il soit considéré comme un instrument de travail ou comme un support de relations privées, le téléphone doit obéir à certaines règles d'usage :

 

* Sauf en cas de nécessité de service, on ne doit pas abuser de l'appel téléphonique; c'est ainsi qu'on évitera de téléphoner avant 9 heures du matin, pendant les repas, pendant l'heure de la sieste et après 21 heures ;

 

* On n'appelle pas n'importe qui au téléphone; c'est ainsi qu'à bord, sauf nécessité impérative de service, sauf instructions contraires de leur part, on ne s'adresse pas par téléphone au Commandant ni aux officiers supérieurs (Dans des circonstances très particulières, il conviendra de demander au Commandant et aux officiers supérieurs s'ils ne voient pas d'inconvénients à ce qu'on leur téléphone.), on se déplace jusqu'à leurs chambres; à l'extérieur du bord, on ne téléphone pas directement à des personnalités importantes, on appelle leur cabinet ou leur secrétariat. Il s'agit en ce domaine de faire preuve e discernement.

 

* Qu'on soit appelant ou appelé, dès qu'on a obtenu son interlocuteur, on doit commencer par se présenter "Ici, l'Enseigne de Vaisseau Untel" ou "Enseigne de Vaisseau Untel" ou "Jacques Untel à l'appareil" , mais jamais "Monsieur Untel" (sauf avec un fournisseur, une secrétaire) ;

Dès que les deux interlocuteurs se sont présentés, il convient qu'ils se saluent Selon le grade de son interlocuteur, on dira "Mes respects, Commandant", "Bonjour Premier-Maître" "Bonjour Untel" "Bonjour". Dans le civil, on dira selon le cas "Mes hommages, Madame", "Bonjour Monsieur", "Bonjour"

 

* Ne pas s'éterniser au téléphone : être clair. concis, précis ;

 

* Quand la communication téléphonique s'achève, c'est le moins gradé, le moins ancien, le plus jeune qui doit raccrocher le dernier.

 

Attention : Soyez discrets dans vos communications téléphoniques et rappelez-vous que dans certains cas la conversation directe est préférable à la conversation téléphonique.

 

1.2.6. Relations à bord

 

Vis-à-vis de vos supérieurs, vous devez faire preuve :

 

 

* De respect dans vos paroles et dans votre attitude : restez au garde-à-vous lorsqu'un supérieur s'adresse à vous ou que vous vous adressez à lui ;

 

* De loyalisme : le loyalisme est fait de dévouement, de conscience professionnelle, d'obéissance. Mais l'obéissance ne doit pas être passive ; le subordonné a le devoir d'éclairer ses supérieurs et de leur faire connaître son point de vue, en se gardant toutefois de critiques acerbes et systématiques. Toutefois, quelles que soient vos préférences ou vos opinions, dès que la décision est prise et dans la mesure où elle ne prescrit pas l'accomplissement d'un acte illégal, elle doit devenir vôtre, vous devez obéissance. Vous avez ensuite le devoir de rendre compte à vos supérieurs de l'accomplissement de votre action.

 

Vis-à-vis de vous-même :

 

* L'exactitude est une des premières vertus militaires ; ne vous faites jamais attendre pour prendre le quart ou pour un appel, un départ d'embarcation, un rendez-vous, un repas; soyez toujours présent à la "mise au travail".

 

Vis-à-vis de vos subordonnés :

 

* Reportez-vous au chapitre du "Guide à l'usage des jeunes officiers" relatif à la conduite du personnel. Rappelez-vous que ces règles de politesse, d'exactitude, de considération sont également valables vis-à-vis de subordonnés.

 

1.2.7. Réceptions à bord

 

Considérez-vous à l'égard des invités comme si vous étiez le maître de maison accueillez-les, renseignez-les, guidez-les.

 

Votre devoir est d'aider le Commandant (ou l'Amiral) à recevoir. Soyez toujours à l'aise mais, avec tact, sachez vous insérer dans un groupe et aussi vous en retirer.

 

Ne laissez jamais des invités seuls, pendant que vous discutez avec vos camarades.

 

Les réceptions de carré peuvent être organisées dans les conditions et les limites (horaire, tenue. etc...) fixées par le Commandant et les présidents de carrés. Elles doivent toujours rester d'une bonne tenue et ne pas constituer une gêne pour le personnel du bord.

 

1.3. - LES USAGES NAVALS

 

1.3.1. Le décret sur les honneurs

 

Tout officier est amené à appliquer le décret n°75-548 du 30 juin 1975 ainsi que l'instruction n°203/EMMJPL/ORG du 8 juillet 1975 relatifs au cérémonial dans les forces maritimes et à bord des bâtiments de la marine nationale et se doit de les bien connaître.

 

Son but est de définir la conduite à tenir dans les relations officielles et protocolaires avec les autorités maritimes, les officiers des autres armées, les représentants diplomatiques ou consulaires, certains fonctionnaires, certaines autorités militaires ou civiles étrangères.

 

Ce décret fait référence au décret n°67-1268 du 26 décembre 1967 portant règlement du service de garnison, qui est d'une présentation quelquefois plus claire.

 

Ce document se compose de cinq chapitres :

 

 

* Chapitre I : Pavillons et marques ;

 

* Chapitre II : Honneurs et saluts ;

 

* Chapitre III : Honneurs funèbres ;

 

* Chapitre IV : Saluts au canon ;

 

* Chapitre V : Solennités - Deuil national;

 

* Chapitre VI : Visites ;

 

* Chapitre VII : Dispositions diverses.

 

L'officier ne pourra trouver à la lecture de ces différents chapitres toutes les réponses à une situation donnée en matière d'honneurs.

 

En effet, les honneurs définis par le décret ne sont pas limités et sont parfois d'une exécution imprécise. En outre, bien des situations nouvelles et actuelles n'ont pu être prévues.

 

Aussi l'officier, s'il doit bien connaître les règlements édictés par ce décret, devra aussi faire appel à bien d'autres sources de renseignements. Celles-ci lui seront données par une information auprès de ses supérieurs, par la tradition et les usages, et par certains documents écrits tels que l'IGEMER. l'instruction DISAC (D 030), le décret portant règlement du service de garnison (Décret du 26 décembre 1967 modifié en dernier lieu le 24 août 1979 cité plus haut), le Manuel pratique du protocole de Jean Serrès, le Bulletin officiel sur les tenues.

 

L'ensemble de ces prescriptions écrites et de ces usages peut se rassembler sous la notion générale l'Etiquette navale.

 

1.3.2. - L'Etiquette navale

 

Cette notion a une grande valeur au sein d'une marine.

 

On peut affirmer que, s'il existe un sens marin, il existe aussi un sens de l'Etiquette. Ces qualités sont des composantes essentielles de la personnalité d'un officier, qui contribuent à juste titre au bon renom de notre Marine.

 

Le cadre de ce guide ne permet pas un exposé détaillé de toutes les règles ou usages que couvre cette notion d'étiquette navale.

 

Soulignons un certain nombre de points, concernant :

 

* Le déplacement d'un bâtiment à l'Etranger ;

* Les attitudes à observer entre bâtiments ;

* Les règles de courtoisie militaire.

 

1.3.2.1. Déplacement d'un bâtiment à l'Etranger

 

Le déplacement d'un bâtiment à l'Etranger engage la renommée de notre Marine et donne en quelque sorte une image de marque de notre pays.

 

C'est pourquoi la préparation l'organisation, puis le déroulement du séjour doivent être suivis avec soin, en constante harmonie avec les autorités diplomatiques et consulaires.

 

Nous retiendrons dans le cycle d'un déplacement de bâtiment certains usages et prescriptions, mal précisés par le décret sur les honneurs et qui se rattachent :

 

 

* Aux formalités à remplir ;

 

* Aux saluts à la terre ;

 

* Aux visites et honneurs.

 

NOTA : L'essentiel des prescriptions concernant les escales à l'Etranger est contenu dans le D 030, chapitre 3. Celui-ci indique, en particulier, les trois types d'escales : officielle, non officielle (ou de courtoisie), de routine.

 

Formalités, lettres de courtoisie :

 

Une fois l'accord diplomatique obtenu par les soins du 2ème Bureau de l'EtatMajor de la Marine et du Ministère des Affaires étrangères, le Commandant confirmera son arrivée, la durée et les circonstances de son séjour, par des lettres dites de courtoisie, adressées à l'agent diplomatique ou consulaire accrédité dans le port où l'on se rend et à l'attaché naval près de l'Ambassade de France du pays visité.

 

Ces lettres de courtoisie seront suivies d'une lettre technique qui sera adressée aux précédents destinataires. Cette lettre fera état de tous les renseignements utiles à la préparation et à l'organisation de l'escale.

 

La documentation nécessaire aux bâtiments qui se rendent à l'Etranger est contenue dans :

 

 

* Les instructions nautiques ;

 

* Les guides particuliers des ports visités.

 

Saluts à la terre (chapitre IV du décret et de l'instruction relatifs au cérémonial)

 

 

* Retenir que le salut ne doit être envoyé que si les autorités locales, prévenues en temps utile, ont donné l'assurance que ce salut serait rendu coup pour coup ;

 

* Un bâtiment qui mouille sur une rade extérieure renvoie le salut au moment où son ancre tombe à l'eau ;

 

* Lorsqu'un salut a été mal fait, il est d'usage d'envoyer un officier exprimer des regrets et convenir éventuellement de recommencer le salut.

 

Visites et honneurs à l'Etranger (chapitre VI du décret et de l'instruction relatifs au cérémonial).

 

Les visites :

 

En ce domaine, les usages viennent suppléer le mutisme du décret. C'est ainsi qu'il est de bon ton, en pays étrangers, de faire des visites de courtoisie à certaines autorités indiquées par le représentant diplomatique (personnalités religieuses par exemple).

 

Dans certains cas, le simple dépôt d'une carte par un officier sera suffisant.

 

Les visites officielles aux commandants supérieurs, par des commandants moins anciens (lorsqu'il y a des commandants supérieurs de leur propre nationalité), devront être faites seulement après un arrangement concerté entre les commandants supérieurs.

 

La tenue de visite officielle est la tenue "de cérémonie".

 

Il faut souligner que le port de la tenue officielle semble être quelque peu tombé en désuétude, s'agissant des fonctionnaires diplomatiques ou consulaires.

 

En ce qui concerne les honneurs, il est souvent nécessaire d'agir par assimilation et parfois avec imagination. En effet, les prescriptions ne sont pas toujours nettes quant aux visites des autorités politiques étrangères.

 

Il faut retenir (bien que mal précisé dans le décret) l'usage suivant lequel sont étendues aux ministres étrangers, les prescriptions du décret concernant la visite officielle d'un ministre français, annoncée par le Ministre des Armées.

 

Pour les maires des villes étrangères, le décret est muet et les usages mal définis. L'officier devra se renseigner auprès de notre agent diplomatique pour définir les honneurs à attribuer: L'assimilation peut, dans certains pays, autoriser les honneurs dus à un préfet.

 

Le même problème se pose pour les autorités religieuses telles que cardinal ou archevêque. L'usage veut qu'en Extrême-Orient particulièrement, les honneurs soient rendus (Par exemple : Délégués apostoliques : Garde - Aux champs - Hymne et pavillon pontifical - 17 coups de canon ; Archevêques et Vicaires apostoliques : Garde pontifical - 11 à 15 coups de canon ; Evêques, grands rabbins, grands chefs religieux musulmans : rappel accéléré).

 

Ces différents exemples feront prendre conscience aux jeunes officiers de la nécessité d'une information constante en matière d'étiquette navale, particulièrement pour le déplacement des bâtiments à l'Etranger. L'expérience montre qu'en certains domaines, les conditions sont rares où le décret de 1975 peut être appliqué sans hésitation et sans que des transpositions aient à être imaginées.

 

1.3.2.2. - Attitude à observer entre bâtiments

 

Si l'étiquette navale reçoit ses meilleures illustrations lors des déplacements à l'Etranger. son importance n'est pas moindre dans toutes les autres circonstances de la vie maritime.

 

L'attention des jeunes officiers doit être, en particulier, attirée sur un certain nombre de règles et usages concernant les attitudes à observer entre bâtiments.

 

Rappelons qu'en la matière, l'officier de garde est responsable :

 

 

* De la surveillance des mouvements sur rade (honneurs à rendre aux bâtiments) ;

 

* Des différents mouvements de pavillon (cas où le pavillon est hissé en dehors des couleurs, etc...).

 

Rappelons aussi les différents cas où les embarcations doivent porter marques et pavillons :

 

 

* Les marques distinctives des officiers généraux ou des capitaines de vaisseau chefs de divisions ne sont arborées à l'avant des embarcations que lorsque les officiers qui les montent sont en tenue de visite officielle ou se rendent à une cérémonie, à des manoeuvres ou inspections officielles ;

 

* La flamme nationale n'est arborée dans les mêmes conditions, à l'avant des embarcations, que si elles transportent un officier chef d'état-major, un commandant de bâtiment ou un officier supérieur à qui une marque de commandement est attribuée.

 

Lorsqu'une embarcation portant une marque d'officier général ou de capitaine de vaisseau chef de division passe à proximité d'un bâtiment, l'officier de quart commande : "Garde à vous" (tribord ou bâbord). Ce commandement est éventuellement accompagné de la sonnerie correspondante et des honneurs de la garde.

 

Il est d'ailleurs correct, dans tous les cas, de faire sonner le "garde à vous" à l'arrivée à bord d'une embarcation étrangère arborant une flamme de visite officielle.

 

A la mer, les attitudes à observer entre bâtiments obéissent à des règles ou usages usages rappelés dans l'IGEMER (Par exemple : Cas où l'on fait "garde à vous", où l'on rend les honneurs, où l'on demande "autorisation de poursuivre sa route", etc...) qu'il appartient à l'officier de quart de bien connaître afin de n'être jamais pris en défaut.

 

1.3.2.3. - La courtoisie militaire

 

Si l'on veut mieux dégager les qualités du parfait honnête homme en matière maritime, il faudra associer au sens marin et au sens de l'étiquette, un trait pour lequel le Français se doit de conserver sa réputation : la courtoisie.

 

Cette courtoisie, militaire en l'occurence, a un champ d'action très large, plus particulièrement dans le domaine des relations hiérarchiques, doit jamais manquer de s'exprimer sont nombreuses.

 

Rappelons-en, ici, quelques exemples :

 

 

* On ne joute pas avec la vedette d'un supérieur ;

 

* On s'efface au moment d'accoster une coupée, si une vedette portant une autorité ou un officier supérieur suit immédiatement ;

 

* On ne garde pas abusivement un moyen de transport mis à sa disposition ; il peut être devenu nécessaire à un supérieur (ou un camarade) ;

 

* Quand, dans une embarcation, l'officier le plus ancien embarque le dernier, ceux qui l'ont précédé se lèvent à son arrivée pour lui permettre de choisir sa place.

 

A la fin d'une escale, il est de bon usage d'adresser des remerciements :

 

* Par un message, aux autorités maritimes et militaires ;

* Par lettre, non seulement aux autorités civiles, consulaires, etc... mais aussi, aux gens qui se sont donné du mal pour rendre l'escale agréable (lorsque le commandant n'a pu lui-même les remercier de vive voix ou par quelque cadeau).

 

Il est donc essentiel que tous les officiers ayant participé à une manifestation organisée pour le bord, en rendent compte au Commandant ou à son Chef de Cabinet.

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Invité §sha101ar

 

Les insignes des commandos-marine : (collection perso :p )

 

 

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De gauche à droite :

 

Insigne de béret commando - Insigne de fusilier-marin - Insigne de la base fusiliers marins et commandos marine - Insigne instructeur commando-marine

 

Brevet nageur de combat - Commando Hubert - Commando Trépel - Commando de Monfort

 

Commando Jaubert - Commando de Penfentenyo

 

 

 

 

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Invité §sha101ar

 

L’Aconit coule deux U-Boote en moins de douze heures : un record inégalé

 

Le lieutenant de vaisseau Jean Levasseur est officier de la marine marchande. Capitaine au long cours, officier de réserve, il a profité de l’arraisonnement par les Britanniques du cargo L‘Espérance sur lequel

il était embarqué pour rallier la France Libre le 15 décembre 1940. En juillet 1941, il a été nommé au commandement de la corvette Aconit qui vient de sortir d’un chantier de construction navale. D’une belle prestance, il est également servi par une autorité naturelle. Son ascendant sur son état-major et son équipage est remarquable. Au centre d’entraînement de Tobermory en Écosse où sont testés tous les escorteurs qui vont partir au combat, l’Aconit a fait une excellente impression que les faits quelques mois plus tard vont confirmer. Au cours de l’escorte d’un convoi le 11 mars 1943, à une heure du matin, en cours de ralliement du destroyer HMS Harvester qui vient d’aborder un sous-marin, a subi des dommages et est désemparé, la corvette aperçoit l’U-Boot en surface, fonce sur lui et l’aborde à vitesse maximum. Le choc est terrible mais elle poursuit sa route en lançant un chapelet de grenades. Les dégâts subis par la corvette sont minimes (compartiment avant inondé, étrave cabossée), mais le U-444 sombre et quatre survivants qui crient à l’aide sont recueillis par l’Aconit. Quelques heures plus tard, il est 11 heures la corvette partie à la recherche du Harvester l’aperçoit immobilisé à l’horizon, suite aux avaries provoquées par l’abordage. Au moment où elle fait route vers lui, le destroyer explose et sombre, victime de la torpille d’un deuxième U-Boot. Alors qu’elle s’apprête à recueillir les naufragés du Harvester qui ont pu monter sur des radeaux de sauvetage, les veilleurs de l’Aconit repèrent un périscope et l’asdic détecte un sous-marin. Plus question de repêcher les survivants. Il s’agit d’abord de détruire l’ennemi. Après trois grenadages, le U-432 fait surface. La corvette ouvre le feu au canon et fait mouche : ses obus atteignent le kiosque, une flamme jaillit sur l’arrière, l’avant est également touché : les marins allemands se jettent à l’eau ; l’avant se mate et le sous-marin s’enfonce dans un puissant remous, cependant que les nageurs se dirigent vers la corvette, vingt-quatre d’entre eux seront sauvés. Quarante-sept rescapés du Harvester ont assisté au combat et montent à bord en poussant des hourrah bien mérités. Il ne s’est pas passé douze heures entre la destruction des deux U-Boote. Ce n’est qu’un épisode de la bataille de l’Atlantique, la plus longue et la plus dure bataille de toute la guerre.

 

 

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Invité §sha101ar

 

Nicolas Sarkozy à l'Ile-Longue et à Landivisiau

 

 

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Sa première visite aux armées a été pour le Finistère. Vendredi 13 juillet 2007, Nicolas Sarkozy était à la base aéronavale de Landivisiau puis à l'Ile-Longue.

 

« Je commanderai « à vos rangs, fixe ! » à l'arrivée du Président. Après, vous vous mettrez au repos ». Le major donne ses derniers conseils aux quelque trois cents marins et aviateurs qui attendent l'arrivée de Nicolas Sarkozy. Une petite estrade a été dressée. Une partie des équipages de l'Inflexible et du Vigilant sont les derniers à rejoindre le carré.

 

Il arrive. Tout souriant. Le capitaine de vaisseau Philippe Guégan, commandant la base de l'Ile-Longue, lui adresse quelques mots de bienvenue. Nicolas Sarkozy vient de découvrir l'un des bassins d'entretien des mastodontes du fond des mers et de visiter les entrailles du Vigilant, l'un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, les SNLE.

 

Ce n'est pas un discours, ni une allocution. Juste une prise de parole qui va durer une poignée de minutes. En deux temps et trois mouvements, Nicolas Sarkozy souligne que la dissuasion nucléaire continue d'obéir à des règles intangibles. L'arme ultime appartient toujours à la panoplie de la France. Et le chef de l'Etat évoque clairement son utilisation en cas de menace sur les intérêts vitaux du pays.

 

Ce déplacement à l'Ile-Longue, comme à Landivisiau, est aussi pour le président de la République l'occasion de saluer l'engagement des militaires qui entretiennent et mettent en oeuvre les armes de la dissuasion nucléaire. Sur cette base de l'Ile-Longue, site ultra-protégé, ils sont quelque 2 200, militaires mais aussi civils. Nicolas Sarkozy énumère leurs qualités de « sang-froid, d'abnégation et de professionnalisme ». Il n'hésite pas, non plus, à parler d'un « travail ingrat », cette préparation d'un conflit terrifiant dont chacun espère qu'il ne se produira jamais.

 

La dissuasion nucléaire confortée :

 

Lorsqu'il était venu à l'Ile-Longue, au début de l'année dernière, Jacques Chirac avait serré avec un bel entrain toutes les mains ou presque des militaires présents. Changement de style. Accompagné par Hervé Morin, le ministre de la Défense, du général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées, de l'amiral Oudot de Dainville, chef d'état-major de la Marine, Nicolas Sarkozy traverse la troupe et se dirige vers le buffet. Il se contente d'un jus d'orange et entame une discussion avec quelques militaires.

 

« Il m'a interrogé sur mon parcours et sur la façon dont se passe une patrouille d'un sous-marin », glisse l'un de ses interlocuteurs, le major Stéphane Roudaut, de l'état-major des forces sous-marines basé en face, à Brest.

 

Quant aux parlementaires finistériens présents à l'Ile-Longue (Patricia Adam, Jean-Jacques Urvoas, Bernard Poignant, Yolande Boyer et Christian Ménard), ils soulignent les propos tout à fait attendus du Président. « Il a confirmé l'importance de la dissuasion nucléaire. Je ne m'attendais pas à moins », confie Patricia Adam (PS), élue brestoise. « En venant ici pour sa première visite aux armées, il a réaffirmé l'importance de la dissuasion nucléaire et la volonté d'y consacrer les moyens financiers », dit, pour sa part, Christian Ménard (UMP), député de la circonscription.

 

Nicolas Sarkozy a sorti ses lunettes de soleil. Il est vrai que le temps se met au beau. A la fin de sa prise de parole, il l'a fait remarquer, quitte à exagérer un peu : « Il fait toujours beau en Bretagne ».

 

Depuis un petit moment, le Président s'est éclipsé pour un rapide déjeuner avant de reprendre la direction de la capitale. Les militaires ont rendu hommage au buffet dressé pour l'occasion. De grandes tables décorées avec un soin du détail. On y a placé la maquette d'un sous-marin, l'objet à l'Ile-Longue de toutes les attentions.

 

 

"Ouest France"

 

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Invité §sha101ar

 

Fusilier marin et commando :

 

 

Sélectionné pour ses aptitudes physiques et son sens de l'ordre et de la discipline, le fusilier marin assure l'encadrement et l'instruction militaire de l'ensemble du personnel de la Marine. Affecté dans les différentes écoles ou centres d'incorporation, il peut être moniteur de sport, instructeur ou encore responsable du service de gestion de la vie courante.

 

Protection et défense des sites statégiques de la Marine :

C'est la mission principale pour laquelle ils sont entraînés. Les unités de protection défense sont présentes en métropole et outre-mer. Les deux groupements de fusiliers marins et leurs groupes d'intervention

régionaux (GIR) sont basés dans les ports de Toulon et de Brest. Les sept compagnies de fusiliers marins sont basées à Cherbourg, Lann-Bihoué, Nîmes-Garons, Rosnay, Sainte-Assise, France-Sud et l'Ile-Longue. Des détachements sont stationnés outre-mer en Nouvelle-Calédonie, à la Réunion, à Tahiti, aux Antilles. D’autres sont aussi présents en permanence à Dakar et à Djibouti.

 

Capitaine d'armes et protection des unités à la mer :

Le Bidel est respecté par tout l'équipage. Le surnom du capitaine d'armes vient d'un célèbre dompteur de fauve du XIXe siècle. Officier marinier (OM) ou officier marinier supérieur (OMS), il est l'adjoint du commandant en second. Responsable de l’ordre et de la discipline, il applique les punitions et organise la vie courante du bord. Le capitaine d’armes supervise les opérations quotidiennes de nettoyage (postes de propreté) et la bonne tenue de la buanderie. Responsable des munitions d'armes de poing du bord, il organise les exercices de tir. Quand il n’y a pas d'autres fusiliers marins à bord, il constitue et entraîne une brigade de protection. Privilège lié à l’importance de sa fonction, il dispose généralement d’une chambre individuelle et d’un accès direct au bureau du commandant. Un important détachement de fusiliers marins est toujours présent à bord du porte-avions Charles de Gaulle. Il en assure la protection en permanence. Pour les autres unités à la mer, la présence de fusiliers marins à bord ou celle de commandos marine est justifiée par la mission ou les régions où celle-ci doit se dérouler.

 

La formation des fusiliers marins :

Située depuis 1962 dans la rade de Lorient, au confluent du Scorff et du Blavet, l'école des fusiliers marins s'étend sur plus de 90 hectares. L'îlot Saint-Michel, au milieu de cette rade, et le fort Saint-Julien à Quiberon en font aussi partie. Centre d'incorporation, l'école assure la formation initiale des recrues sous contrat de courte durée et, pour celles qui ont réussi le stage d'évaluation, sous contrat de moyenne ou de longue durée. Les maistranciers ne rejoignent l'école qu'après leur formation initiale qui se déroule à Brest. Plus de 2 000 élèves passent chaque année par l'école des fusiliers marins dont une des particularités est de dispenser le tiers des cours hors des heures ouvrables. La grande majorité des instructeurs ont le brevet commando. Gardien de la discipline, expert en évaluation des dangers, le fusilier marin assure l'encadrement et l'instruction militaire du personnel de la Marine. Il est chargé de la protection des bâtiments dans les ports, des bases de l’Aéronautique navale et des autres points sensibles, en France, en outre-mer ou à l'étranger. Si sa tenue camouflée le fait ressembler à un soldat de l'armée de Terre, ses capacités à évoluer et combattre en milieu aquatique attestent de son appartenance à la Marine. Les brevetés en cynotechnie sont maîtres-chien et patrouillent avec le compagnon qu'ils ont eux-mêmes dressé. Plus de 250 chiens sont répartis dans les sept compagnies et les deux groupements de fusiliers marins. Les fusiliers marins aptes et volontaires peuvent postuler pour le stage commando. Après une période de sélection de deux semaines, ils suivent une formation de sept semaines. Au terme de ces épreuves particulièrement difficiles, le brevet et le prestigieux béret vert sont remis à ceux qui ont démontré des qualités exceptionnelles tant sur le plan moral que physique. Ils sont alors affectés dans une des quatre unités de commandos marine. Le brevet de commando marine permet d'avoir accès au certificat de nageur de combat, lequel s'obtient après un cours complémentaire à l'école de plongée de Saint-Mandrier. Le nageur de combat est ensuite affecté au commando Hubert.

 

Aptitudes physiques, sens de la discipline, volonté à toute épreuve, discernement et équilibre psychologique sont les qualités du fusilier marin. Pendant la première formation qui le conduit au CAT, il enchaîne les exercices physiques dont des marches de 10, 15 ou 20 km, chargé d'un sac de 11 kg et équipé de son fusil d'assaut Famas (qui en pèse 3,5). En plus du maniement des armes, il apprend aussi à piloter des embarcations légères destinées à la surveillance des plans d'eau ou à mener des opérations amphibies de débarquement.

 

Les commandos marine :

Fusiliers marins, ils ont réussi les épreuves qui les ont menés à porter le béret vert tant convoité. A chaque étape, les mailles du filet sont plus petites. Ils ne sont que quelques élus sur 100 candidats ! La Marine nationale compte cinq unités de commandos qui font partie des forces spéciales (au sein du COS).

- De Penfentenyo : Basée à Lorient, cette unité compte une centaine d'hommes spécialisés dans le renseignement et la reconnaissance en mer ou en zones côtières. Equipés des moyens de la plus haute technologie, ces commandos préparent aussi les débarquements en repérant les zones d'accostage et en transmettant les informations pour élaborer les opérations.

- De Montfort : Cette unité de 80 hommes est aussi basée à Lorient. Ces commandos sont préparés à opérer discrètement en territoire ennemi. Leur spécialité est la neutralisation et la destruction d'objectifs. Déposés au large d'une plage par un sous-marin, héliportés ou largués en parachute, leur infiltration peut durer plusieurs jours. Tireurs d'élite, ils maîtrisent les armes les plus modernes. Désignant leurs cibles au rayon laser, ils assurent la conduite vers l'objectif des bombes larguées par avion.

- Jaubert et Trepel : L'assaut à la mer est la spécialité de ces deux commandos. Basés à Lorient, ils sont entraînés à aborder et prendre le contrôle d'un bâtiment suspect en quelques minutes, même dans des

conditions de mer difficiles. Ils sont également appelés pour évacuer des ressortissants détenus dans des pays déstabilisés ou dans le cas de prises d'otages à l'étranger.

- Hubert : Basés à Saint-Mandrier, en bord de mer, les nageurs de combat cumulent les compétences communes et spécifiques des commandos et celles requises pour mener des opérations sous-marines. Entraînés à respirer de l'oxygène pur par un appareil respiratoire à circuit fermé, ils peuvent être largués à 8 000 mètres d'altitude et se diriger dans les airs vers leur objectif, éventuellement amerrir et poursuivre leur approche sous la surface de l'eau. La discrétion est un art qu'ils maîtrisent à la perfection. Pour faire partie de cette unité, qui rassemble l’élite de l’élite, il faut avoir passé trois ans dans une autre unité de commandos et avoir obtenu le certificat de nageur de combat à l’école de Saint-Mandrier.

 

Comment devenir fusilier marin ?

Après un entretien avec un orienteur du BICM, les candidats à cette spécialité d'élite sont convoqués à Lorient pour y suivre pendant une semaine un stage d'évaluation. Il y en a cinq par an.Tests physiques, psychologiques et examens médicaux alternent avec des conférences de présentation sur les trois métiers de fusiliers marins : service

courant, protection spécialisée et commando marine. Les candidats retenus par la commission d'évaluation sont informés par le BICM de leur résultat et du contrat qui leur est proposé.

- Filière EILD (engagement initial de longue durée) :

Agé de 17 à 25 ans, le candidat est titulaire d'un BEP. Incorporé à Lorient, il signe son contrat de dix ans le lendemain de son arrivée. Après une instruction militaire de cinq semaines, il suit la formation de la spécialité pendant seize semaines. Reçu au certificat d'aptitude technique, il est affecté dans une compagnie de fusiliers marins avec une mission de protection d'un des sites sensibles de la Marine. Après un an d'affectation, sur proposition de son chef d'unité, il reçoit son brevet d'aptitude technique (BAT) et peut effectuer le stage de chef d’équipe. Trois ans après le BAT, la sélection pour le brevet supérieur est fonction des notations. Les cours se déroulent pendant six mois. Plus tard, il peut être sélectionné pour le brevet de maîtrise de la spécialité (BM) en suivant un cours combiné à l'unité de valeur « méthode technique de management » (UVMTM), qui ouvre l'accès à des postes d'expert.

- Filière école de maistrance

Agé de 18 à 25 ans, le candidat a un niveau scolaire de terminale ou de Bac + 2. Incorporé à l'école de maistrance de Brest, il signe son contrat de dix ans après deux jours. Son instruction militaire initiale s'étend sur dix-huit semaines.Transféré à l'école des fusiliers marins à Lorient, il obtient son CAT de la spécialité après une formation de vingt semaines, l'avant-dernière étant consacrée à un stage de détermination commando. Suivent deux mois de cours supplémentaires pour obtenir le BAT et devenir chef d'équipe. Officier marinier, il est second maître. Affecté dans une compagnie de fusiliers marins, il poursuit sa carrière vers le brevet supérieur et le brevet de maîtrise. L'école des fusiliers marins incorpore également des candidats sous contrat à courte ou moyenne durée (EICD et EIMD).

 

 

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Invité §sha101ar

 

Témoignage d'un fusilier marin maître chien :

 

La passion des chiens a amené Sébastien Dubois à devenir fusilier marin. Incorporé dans la Marine en septembre 1996, époque où le service militaire est encore obligatoire, ce jeune Niçois de 20 ans se retrouve marin-pompier à l'arsenal de Toulon. Il est donc MARPO. Pendant ses quarts, il croise les fusiliers marins qui assurent la sécurité de l'arsenal. Certains sillonnent la rade à bord de leur Zodiac,

accompagnant les bâtiments de la Marine jusqu'à la pointe de Saint-Mandrier, d'autres patrouillent jour et nuit avec leur chien. C'est ceux-là qu'il envie. Renseignements pris, les marins-pompiers n'ont pas de chien ! Il sera donc fusilier marin ! A la fin de son service, Sébastien signe un contrat EILD de quatre ans et rejoint Lorient pour suivre la formation initiale de la spécialité. Après le brevet élémentaire, il est affecté à la base aéronautique navale de Landivisiau. Sa véritable carrière débute le jour où sa demande pour devenir maître chien est acceptée. Il arrive ainsi à Suippes (Marne), au 132e bataillon cynophile de l'armée de Terre, où il va enfin apprendre le métier qu'il a choisi.

Le stage initial de cinq semaines se déroule en compagnie d'un berger malinois. L'homme et la bête apprennent les rudiments du métier... Le nettoyage des courettes des 600 chiens de l'école prend du temps et, parfois, c'est une morsure qui l'attend à l'ouverture de la porte du chenil. Ce qui ne diminue en rien sa détermination et la satisfaction qu'il éprouve en découvrant les possibilités d'un chien dressé. Doté du certificat de conducteur de chien, Sébastien est affecté pour un mois à l’Ile-Longue, en rade de Brest, où il patrouille avec un chien, comme le faisaient les fusiliers marins de l'arsenal de Toulon. L'art du dressage reste son but et l'étape suivante le ramène à Suippes pour obtenir en quatre semaines le certificat d'aide dresseur. De retour à l'Ile-Longue, il met la théorie en pratique avec le berger malinois qui l'accompagne dans ses patrouilles. Alors qu'il se prépare pour passer le certificat de premier degré de cyno-technicien, Sébastien répond à une demande de volontaire ARDE (chien d'aide à la recherche et à la détection d'explosifs). Un nouveau stage de sept mois passionnants à Suippes. Il savait déjà que, pour l'animal, tout doit être un jeu. Ici, l'astuce consiste donc à faire jouer le chien avec un petit tube rempli d'un explosif dont il va enregistrer l'odeur et l'assimiler à son jouet.Avec de l'art et de la patience au quotidien, le maître finit par dissimuler le tube dans un sac devant lequel le chien vient s'asseoir en espérant recevoir le jouet qu'il a reniflé.

Deux années passées au groupement des fusiliers marins (GFM) de Toulon précèdent son stage au brevet supérieur à Lorient et son affectation à la BAN de Lann-Bihoué en févier 2006. Second maître, il est adjoint au chef du cynogroupe qui compte onze conducteurs de chiens pour seize bêtes, toutes aussi impressionnantes les unes que les autres. Parmi elles, Char, un berger allemand de 4 ans à la fourrure très foncée. Il porte le numéro d'identification 43181. Sébastien décide que son nouvel assistant obtiendra le brevet de pistage, une autre forme de dressage à laquelle il s'attache chaque jour. Le stade d'initiation exige que Char, relié à Sébastien par un trait de limier de dix mètres, suive une piste en herbe de 400 mètres avec deux changements de direction, à droite puis à gauche. Un individu y a récemment cheminé en laissant tomber deux fois un objet qu'il tenait en poche. Le chien devra marquer un arrêt à chaque découverte. Un sacré pari qu'il pense bien gagner dans quelques semaines. Après, il y a l'épreuve de précision, puis la piste de 3 kilomètres en tout terrain qui donne au chien la qualification de pisteur confirmé.

Un challenge permanent qui rend la vie de Sébastien passionnante.

 

 

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:coucou: les fans...

 

Pour entrer dans le vif du sujet :

 

FLM (Frégate Lance Missiles) SUFFREN - D602 :

 

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Et moi... à 20 ans, second maître timonier :

 

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J'ai embrqué sur le 'Suffren', le 'Jean de Vienne', la 'garonne', le 'Duquesne'...

 

J'ai basculé en 1996 !

 

Aujourd'hui... à 37ans ! J'attends le 4ème galon en 2008 ;)

 

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Sinon, quelques images...

 

Récupération d'une bouée de 4.5t pat un Super Frelon de la 35F :

 

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Dauphin de service public - 35F :

 

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Mon nouveau job'... une affectation différente :

 

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Surveillance et sauvetage en mer :

 

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Coopération internationale :

 

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Un remorqueur est en alerte dans le détroit l' Anglian Monarch :

 

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Caractéristiques proches de l'Abeille Flandres... donc un peu plus petit que le Bourbon !

 

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Invité §sha101ar

 

Un petit quizz d'ailleurs pour les fans de la 12F : un intrus s'est subtilement glissé dans cette rangée de pilotes... Saurez vous le retrouver ??? :lol:

 

 

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Invité §sha101ar

 

Sinon merci à Ti-loup70 pour son témoignage et ses belles photos ! 4ème galon en 2008, prêt au passage chez les OS ? :D

 

 

A propos du Dauphin de la 35F on peut voir son marquage spécifique, dit "AEM", pour "Action de l'Etat en Mer", sous forme de bande oblique tricolore.

 

Outre les Dauphin, il est présent sur les remorqueurs et bâtiments de surveillance de haute mer, les patrouilleurs de service public et les vedettes de gendarmerie maritime.

 

 

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Invité §sha101ar
EN relisant le topic... tu ne dis pas si tu es, ou étais dans la MArine ?

 

 

J'y ai fait un passage pendant mon service militaire et j'ai de la famille qui y a fait carrière. :jap:

 

 

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