[Sujet Officiel] Le Suv de Jaguar

[goldskin]

Salut Youp.

Difficile de me prononcer clairement sur ce nouveau SUV que je n'ai vu qu'en photos.

Les premiers avis des journalistes semblent optimistes, voire admiratifs, et il semble que c'est quand même pas mal et autrement différencié que ce qui se fait chez VAG.

Le Cayenne et plus encore le futur Macan ne sont pas des modèles d'originalité...

( la gentillesse et mon sens des convenances me perdront...).

 

Je pense sincérement que vu l'importance du créneau, il était difficile à Jag.de passer à côté d'un gâteau aussi appétissant.

Je rappelle ici qu'après Masérati et Bentley ( leurs premiers protos juste horribles!),Lambo aussi, même Rolls s'y verrait bien.

Manquent plus que Ferrari et Bugatti!

 

Je trouve un peu injuste les commentaires fait ici comme quoi le SUV Jag. ne serait qu'un Évoque rebadgé.

Je pense sincèrement que si l'on va de plus en plus vers un partage de composants Jag/LR, ce qui est nécéssaire et il n'y a rien de scandaleux à cela, les 2 marques doivent pouvoir se distinguer.

Indispensable bien sûr, et chacun ici le souhaite!

 

Concernant ton avis sur le positionnement de la marque, je vais te surprendre, je commence à te rejoindre, et là je le déplore très fort. Moi aussi j'ai l'impression que pour redresser les ventes ( excellentes pour LR et moyennes pour Jag. même si en progression de 20% cette année pour cette dernière) la marque est prête à se lancer sur toutes sortes de créneaux au risque de se banaliser et devenir un prémium comme les autres!

 

Là, si c'est ainsi, je n'apprécierai vraiment pas!

 

Amicalement. GS

[Psychomniscient]

Franchement ces commentaires sur la clientèle...... bien sur je ne suis friand de ceux qui se la pètent avec leurs autos mais bon il faut être réaliste, les voitures faites pour connaisseurs et aboutis sur de nombreux point sont d'une trop spécifique pour les besoins lambda et de deux souvent trop cher, donc destinées à une faible diffusion. Je suis bien sur bien plus fan d'un XKR que d'un Evoque, mais je ne vois pas en quoi le fait de sortir des autos plus populaire casse le mythe des "grandes autos" de la marque. Je ne trouve personnellement pas qu'un Evoque ternisse la réputation d'un RR Sport, ou qu'une X-Type diesel le fasse pour une S-Type R.

 

Youp effectivement je trouve comme vous que le design aurait pu être plus poussé, et c'est certain qu'il aurait été possible de produire quelque chose de bien plus marqué, avec une silhouette unique et de réels gênes Jaguar. Le X6 en est un parfait exemple, ou la Panamera pour la catégorie berline, qui est je trouve un savant mélange de routière et des éléments caractérisant les Porsches.

Après pour ce qui est d'unifier la gamme, je trouve ça plutôt cohérent et plus ou moins obligatoire lorsqu'une gamme est étoffée, certes lorsqu'il y avait 3 modèles au catalogue ils pouvaient se différencier, maintenant qu'il va y en avoir 6, je pense qu'il faut un fil conducteur. Il est certain qu'il ne faut pas tomber dans du clonage comme le fait Audi, car pour les passionnés de l'automobile je pense qu'il n'y a pas grand chose de plus frustrant que de voir sans cesse la même auto juste ralongée ou réhaussée comme on le fait à Ingolstadt ! Mais la sublimissime face avant d'F-Type pourrait être par exemple apposée sur ce SUV sans que l'on puisse parler de clonage je pense

 

 

GS pensez vous que de sortir X modèles plus commun et destinés à un plus grand nombre, pourrait casser le charme d'F-Type ou ce que peut ressentir un passionné lorsqu'il se trouve derrière son volant ?

[goldskin]

Assez d'accord avec vos commentaires mais pas totalement Psychomniscient, mais pas totalement.

 

Tout d'abord, et brièvement car pas le temps, j'étais hier à Francfort et j'ai donc vu le SUV.

Le stand Jag et le stand LR étant côte à côte, limite ils ne faisaient qu'un!, je peux affirmer formellement que le Jag n'a rien, mais alors RIEN de commun avec Evoque et RRS.

Sur le plan esthétique s'entend...

Il est superbe, bien proportionné, nettement plus long qu'un Évoque ( 35 cm) et bas qu'un RRS ( 15cm).

Plus racé, moins carré, j'allais écrire dynamique, et assez classieux. Je n'ai pu voir l'intérieur, mais il ne me semble pas trés spacieux et le coffre me parait réduit.

Pas mal pour un SUV " Image", moyen pour le côté pratique.

Je doute que beaucoup de clients hésitent avec RR. Vraiment pas pareil et le public présent ne s'y est pas trompé!

Reste la sempiternelle question: Jag or no Jag. ?

Je (re)précise à nouveau: suis pas fan des SUV.

 

Jag. commune. Oui, je pense que des modèles plus communs vont casser le mythe . Un peu en tout cas...

S'ils veulent vendre beaucoup plus, ils vont devoir faire moins cher.

Y a pas de miracle...

[Invité §dra358Dl]

Hello,

 

Il se positionne ou ce SUV Jag, plutôt vers l'Evoque ou plus vers RR Sport, plus X3 ou X5 si vous preferez ?

 

Je pense, je suis même sur, que Jaguar bénéficie pour le plus grand nombre, quelque soit le niveau social et le continent d'une image lié au luxe, au raffinement, à une certaine sportivité mais aussi à des voitures à l'identité visuelle forte.

 

Je trouve qu'il serait dommage, dans un monde ou seuls les produits de qualité et de haut de gamme ont le vent en poupe, que les dirigeants de Jaguar tirent la marque vers le bas comme ça a été fait partiellement sous l'ère Ford sans aucun succés.

S'il faut se résoudre à avoir un SUV chez Jaguar, autant que ça soit un SUV qui se distingue des autres avec des valeurs, des finitions mais aussi des tarifs qui ont fait par le passé le succés de Jaguar...

 

@ plusse

[goldskin]

Hello Dragon.

Parfaitement en raccord avec ton commentaire.

 

Le Suv Jag, beaucoup plus long qu'Evoque ( 35 cm) mais plus court et surtout plus bas que RRS ( 15 cm ) se situera davantage près de ce dernier, ne fut-ce qu'en tarif.

C'est clairement un SUV h-d-g. qui ira chercher des noises à X5 ( X6 vu son côté dynamique?) et Cayenne.

Vraiment un beau vehicule, même si pas vu l'intérieur, qui ne semble pas très spacieux!

 

Difficile d'en dire plus, car son positionnement peut encore varier suivant les motorisations et l'équipement.

C'est pas pour demain: prévu en 2016...

[Invité §dra358Dl]

Merci Goldskin; il faudra que je trouve quelques cliché de ce bestiau pour me faire une idée ou regarder en replay certains magasines TV qui ont du le montrer ...

[Invité §yen740Vv]

Un article édifiant, on comprend mieux la position de Tata pour ce SUV

 

 

 

• Jaguar à la croisée des chemins

 

 

 

Jaguar est le plus petit des constructeurs premium. Il n’a qu’un seul mot à la bouche : grandir. Il doit faire face à un triple défi : gérer sa croissance, se détacher de Ford et ne pas vendre son âme au diable…Microcosmos

Jagaur va très bien, merci. En 2012, pour la première fois, il a dépassé les 50 000 ventes. Sur les 7 premiers mois de 2013, il est déjà à 31 611 unités (soit 21% de croissance par rapport à l’an dernier.) Un score dopé par les ventes en Chine (9 316 unités, toujours sur les 7 premiers mois de 2013.) L’avenir s’annonce rose. En Chine, par exemple, son nombre de points de vente va passer de 124 à 177. Il ne faut pas oublier l’Inde, où la XF est assemblée depuis l’an dernier. Sans oublier, bien sur, les futurs modèles (sur lesquels on reviendra.)

Tout cela, alors que du temps de Ford, le « Big cat » osait à peine rêver de 40 000 voitures par an…

Sauf que ses rivaux allemands oscillent entre 1,3 et 1,5 millions de voitures écoulées chaque année ! Certes, Jagaur fait parti du groupe Tata. Mais en additionnant les ventes de Tata (hors poids-lourds), de Jaguar et de Land Rover, on dépasse péniblement les 650 000 unités en 2012. Jaguar est donc un nain dans le marché mondial du premium. Une position très fragile.

Une histoire faite de hauts et de bas

L’histoire de Jaguar est assez tortueuse. Il débute en fabricant des sidecars (sous le nom de Swallow.) L’arrivée de L'Austin Seven tue le marché des sidecars. Swallow se reconverti comme carrossier, essentiellement sur base Seven. Dans les années 30, il transforme les Standard en clone de Bentley (cette fois sous l’enseigne « SS », puis « SS-Jaguar ».) La SS 100 est une première tentative plus personnelle de roadster. En 1946, il redémarre sous le nom de Jaguar « tout court ». Il s’éloigne de plus en plus de Standard et construit des berlines. A l’approche du salon de Londres 1948, la Mark VII n’est pas prête. Pour avoir quelque chose à exposer, William Lyons, l’omniprésent PDG, utilise l’un des châssis et y fait carrosser un roadster. A la surprise de Lyons, l’accueil est favorable. Le roadster « improvisé » est produit, sous le nom de XK 120. Par rapport aux nombreux constructeurs premium, il propose des produits plus aboutis, plus modernes et moins chers. Les quatre victoires au Mans lui apportent notoriété et crédibilité. Au début des années 60, avec la Mark II et la Type E , Jaguar balaye définitivement ses rivaux.

L’époque est au « big is beautiful ». Lyons rachète son rival Daimler et les Camions Guy, pour se créer un groupe. British Leyland lui propose de s’intégrer à un ensemble plus grand et a priori cohérent. Mais l’état britannique pousse BL à fusionner avec BMC. Au milieu de cette jungle, Jaguar est bien le seul à ne pas avoir de doublons. Il reste un peu à l’écart des mauvaises idées de BL. Un projet d’intégration avec Rover et Triumph fait long feu. Par contre, Jaguar n’échappe pas au laisser-aller général. Malmenée par les nouvelles normes US de sécurité et de pollution, la Type E doit partir. La XJ-S est une remplaçante qui ne dit pas son nom. En plus, sa fiabilité et sa finition sont désastreuses.

Au milieu des années 80, à la faveur d’un énième plan de restructuration, Jaguar est vendu. Ford le rachète quelques années plus tard. Le constructeur revient en compétition, en tourisme, puis au Mans. La gamme évolue lentement : la XJ40, censée remplacer la XJ6, a un compartiment moteur trop petit pour le V12. Du coup, l’ancien modèle poursuit sa carrière ! Quant à la XJ-S, elle a enfin droit à une version cabriolet. A cause de ce manque de développement, l’ex-roi du premium se fait rattraper, puis dépasser par les Allemands.

A la fin des années 90, Ford se réveille d’un seul coup. Il rachète Land rover et Volvo, qu’il regroupe dans le Premier Automotive Group, avec Jaguar, Aston Martin et Lincoln. L’écurie Stewart Grand Prix est renommée Jaguar Racing. Dans les show-rooms, la XJ (type X308) et la XK8 (qui remplace la XJ-S) débarquent. L’objectif avoué est de faire de la marque une espèce de « BMW anglais ». Pour augmenter les ventes, la gamme est étendue vers le bas avec la S-Type, puis la petite X-Type.

Cette dernière cristallise le pire du Premier Automotive Group. Traction, diesel, break… C’est trop de nouveautés d’un seul coup pour la clientèle traditionnelle de Jaguar. Quant aux autres, ils ne sont pas dupes: c’est une Mondeo recarrossée. Comble de malchance, l’écurie de F1 est aussi un flop. Après une valse des pilotes et des directeurs techniques, plusieurs voitures loupées et des coupes drastiques dans le budget, Jaguar Racing ferme ses portes. Red Bull rachète l’équipe, embauche Adrian Newey (qui avait failli rejoindre Jaguar) et aujourd’hui, elle se bat pour un 4ème titre consécutif.

L’héritage encombrant de Ford

Vers 2006, Ford connait des difficultés financières. Il doit lâcher du lest. Jaguar est vendu avec Land Rover. Après des mois de suspens et de fausses pistes, Tata remporte le morceau. Les premiers produits de l’ère Tata sont la XF et le Range Rover Evoque. Les fans se réjouissent. Le nouveau propriétaire donne davantage de latitude aux marques. Terminées, les économies de bout de chandelle et les Ford replâtrées!

Sauf qu’en pratique, JLR reste très dépendant de Ford. La nouvelle entité continue de se fournir chez l’ovale bleu en plateformes, en moteurs, en comodos, etc. Voici par exemple, une vue de l’usine où sont fabriqués les diesels. L’ouvrier porte logiquement un tee-shirt « Ford »: et pour cause, on est chez Ford, à Dagenham.

D’une part, cela pose un problème de noblesse. Là où Audi, BMW et Mercedes investissent des millions de marks pour développer de nouvelles pièces, JLR se contente de carry-over des Ford des années 2000. Surtout, cela pose des questions sur le moyen terme. Car Ford ne voudra pas éternellement fournir des éléments à son ex-filiale. A fortiori si Tata commençait à capter des plans pour les expédier en Inde (cf. ce que fait SAIC avec GM et VW, au profit de Roewe-MG.) C’est une épée de Damoclès : si Ford ferme le robinet, JLR meurt.

Un futur incertain

Le premier problème de JLR, c’est donc l’ingénierie. Si l’entité multiplie les campagnes de recrutements massives (la prochaine est programmée pour septembre), c’est parce qu’il doit « défordiser » ses prochains véhicules. Plus d’épée de Damoclès! Pour les moteurs, par exemple, il va disposer de son propre site, à Wolverhampton.

Mais tout ces investissements ne seront rentable que si JLR grossit. Pour Jaguar, il ne s’agit pas d’atteindre 60 000 ou 80 000 unités, mais plutôt de viser les 200 000 (soit 4 fois son record de 2012!)

Pour commencer, il faut prospecter de nouveau marchés. Jaguar est jusqu’ici trop dépendant des Etats-Unis et de la Grande Bretagne. Depuis peu, il cherche à s’implanter en Asie (ci-dessous, l’ouverture de la filiale de Singapour.)

Mais il faudra surtout étendre la gamme. Le SUV et la "petite" berline permettront de toucher une clientèle plus large. Donc de faire du volume.

Jaguar est une belle marque. Malgré ses aléas, elle conserve une notoriété et une opinion globalement positive. Avec le SUV et la berline, on atteindrait 6 modèles (les 4 modèles actuels étant la XF, la XJ, la XK et la F-Type.) Cela laisse encore une belle marge par rapport aux gammes pléthoriques d’Audi, BMW et Mercedes…

Mais est-ce que le public serait prêt, le cas échéant, pour un monospace ou une compacte frappée du félin? Est-ce que sa notoriété ne repose pas justement sur l’élitisme et l’absence de compromissions ? Les plus cyniques répondront qu’après la X-Type, il sera difficile de faire plus illégitime ! Effectivement, lorsque la XF s’est déclinée en diesel 4 cylindres ou en break, personne n’a réagit.

Quoi qu’il en soit, la marque a beaucoup évolué et elle s’apprête à évoluer encore. C’est le seul moyen d’éviter la spirale infernale de la marginalisation (comme Saab ou le groupe De Tomaso.)

Jaguar essaye de se protéger d’un procès en sacrilège en n’oubliant pas le haut de gamme. Après le projet mort-né de supercar, il lance la F-Type (bientôt disponible en coupé) et on attend une nouvelle XJ.

Crédits photos: Jaguar, sauf photo 7 (Ford)

[Invité §sav362PU]

Ouh, ça c'est de l'article...

Je relis ça...

Il y a une chose tout de même qu'il faut mettre vraiment en avant : marge!

Plus important que le volume, et de très loin.

 

 

NB : merci de citer la source... j'ai l'impression que cet article date de l'année dernière.

 

Depuis trois ans, JLR recrute entre 500 et 800 ingénieurs/an.

[Invité §yen740Vv]

Le BLog Auto, article de Joest Jonathan Quaknine du 16 aout 2013

[goldskin]

Un article absolument remarquable de clarté et de précision.

Je me permet de relever 2 erreurs.

 

1) Depuis le rachat par Tata, la plupart de pièces provenant de Ford sont remplacées par des produits originaux.

( boutons, commodos,...).

La qualité de fabrication a fait un gros bond en avant et c'est flagrant lorsqu'on compare XJ 351 ( new) vs Xj350.

 

2) Jaguar a déja atteint des scores commerciaux bien supérieurs au 50000 cités.

De mémoire, dans les années 2000/2002, ils ont vendu jusqu'à 120000 voitures.

Et visaient les...300000!

Là, ça a été la douche froide avec une chute continue jusqu'à moins de 40000 et une XJ qui ne se vendait plus.

 

CDT

[Invité §yen740Vv]

Merci pour ces précisions

 

http://www.musanostra.fr/maitre-capello.jpg

[WildOne]

d'un sujet intéressant qui avait été supprimé par erreur