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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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Bataille de Sambre et Meuse

 

Bataille de Mons avec le BEF

 

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Généraux:

 

Le feld-maréchal Sir John French commandant la Force expéditionnaire britannique (BEF) avec le lieutenant-général Sir Douglas Haig commandait le Corps et le général Sir Horace Smith-Dorrien commandant IIè Corps contre le général von Kluck commandant de la 1è armée allemande.

 

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Taille des armées:

 

Le BEF comprend 2 corps d'infanterie, Ier et IIè Corps, et une division de cavalerie; 85 000 hommes et 290 canons.

 

deux corps de la BEF et la division de cavalerie étaient en action, bien que la majeure partie des combats a été réalisée par II Corps de Smith-Dorrien le long de la ligne du canal de Mons (Le Canal du Centre ou Le Canal de Condé). II Corps constitué environ 25.000 hommes.

 

Il est a noté que un élément important de la Royal Flying Corps a accompagné le BEF et a pu fournir des informations utiles à partir des vols de reconnaissance sur les mouvements allemands. Cette information a été souvent insuffisamment exploitée par le commandement supérieur dans la première période de la guerre.

 

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La partie avancée de la BEF a traversé la manche dès le 7 Août 1914 via les ports français du Havre, de Rouen et Boulogne puis entre le 12 et le 17 Août pour le gros de la BEF.placé ensuite dans sa zone de concentration entre Maubeuge et Le Cateau, près de la frontière de Belgique où il a été rassemblé avant le 20 Août.

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Le 1er groupe d’armée du général von Kluck se compose de 4 CA et 3 divisions de cavalerie (160 000 hommes) et 550 canons.

 

Le 16 Août 1914, les Allemands prennent Liège et ses forts après une défense héroïque de l'armée belge.

 

Le 19 Août 1914, le Kaiser allemand a ordonné la destruction de la BEF « petite armée Méprisable » (La traduction de l'allemand pourrait également permettre « méprisable petite armée ».

 

 

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Les Allemands repère le BEF dans la région de Calais avant de passer dans une direction sud-est

 

la Première armée de von Kluck a été déployé pour répondre à cette menace.

 

 

 

Le 17 Août 1914 Lieutenant-général Sir John Grierson, commandant de la II e Corps britannique, est décédé d'une crise cardiaque dans un train en France. Son commandement a été repris par le général Sir Hubert Smith-Dorien DSO du 22 Août.

 

Le 20 Août 1914 Sir John French, le commandant en chef britannique, a rencontré le général Joffre, commandant en chef français, que la concentration de la BEF était complet.

 

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Le BEF a avancé vers la frontière belge avec l'intention dès le 22 Août 1914 d'établir une ligne de défense le long de la grande route de Charleroi à Mons avec les Français sur la droit de la BEF.

 

Cela s'est avéré impossible vu que le mouvement allemand à la gauche du BEF , Lanzerac ordonne de plus la retraite le même jour, en soirée.

Le BEF a pris position avec le II Corps britannique le long de la ligne du canal Mons et 1er Corps sur la droite, incliné en arrière de la ligne du canal.

 

la division de cavalerie a fourni un écran devant les divisions d'infanterie avancent.

 

La cavalerie britannique couvre l'écart entre les deux corps d'infanterie britanniques à l'est de Mons. Un escadron du 4e Dragoon Guards commandés par le Major Tom Bridges a été la première unité britannique en action.

 

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Les hommes ont rencontrés cavalerie allemande du 4e régiment de cuirassiers sur la route au nord de Obourg. Les Allemands se retirent poursuivi par le lieutenant Hornby avec des cavaliers.

 

Hornby a rattrapé les cuirassiers près de Soignies, qui se trouve au nord-est de Obourg et ne figurent pas sur la carte, et après un combat rapide les a forcés à se rendre.

 

L'escadron du 4e Dragoon Guards est arrivé dans les lignes de la brigade avec des soldats allemands capturés, des chevaux et de l'équipement aux acclamations de la brigade. Lieutenant Hornby a reçu le DSO.

 

A l'extrémité gauche de la ligne britannique, un escadron du 19e régiment de hussards, la cavalerie divisionnaire de la 5ème Division, et une compagnie de cyclistes engagent la cavalerie allemande avançant à Hautrage, toute la journée.

 

 

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Autres régiments de la cavalerie britannique, l'Ecossais Gris et le 16e Lancers, engagent l'écran sur la cavalerie allemande.

 

Pendant la nuit du 22 Août 1914, la division de cavalerie, moins la 5e brigade de cavalerie, a traversé le flanc gauche du IIe Corps de la zone de Thulin- Elouges-Audregnies La 5e brigade de cavalerie est resté avec I Corps de Haig sur la droitre de la BEF.

 

Les positions à Mons: (passez le sujet si trop incompréhensible)

 

 

 

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Le Canal Mons (« Le Canal du Centre » ou « Le Canal de Condé ') fonctionne de Charleroi sur la Sambre à l'est de Condé sur l'Escaut ou de la rivière L'Escaut.

 

Pour la section de Mons à Condé le canal suit une ligne droite allant de l'est à l'ouest. Immédiatement à l'est de Mons les formes du canal un renflement semi-circulaire ou saillants vers le nord, avec le village de Nimy au nord-ouest de la bosse et Obourg sur le côté nord-est.

 

Le canal Mons court à travers ce qui était en 1914 un important domaine de l'extraction du charbon et son parcours était, dans la zone occupée par le BEF, celle-ci presque continuellement construit et couvert de petites enceintes et terrils des deux côté du canal. Il y avait quelques 12 ponts et des écluses de la longueur du canal entre Condé et Obourg, dont 3 ponts dans le saillant, un chemin de fer et un pont routier à Nimy et un pont routier à Obourg.

 

 

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Pendant 22 Août 1914, le Deuxième Corps d'armée britannique s’est déplacé jusqu'à la section du canal de Mons entre Obourg et Condé, 3e division en prenant le flanc droit avec la 5e division à sa gauche.

 

De la 3e division; la 8e Brigade occupé la région sur le côté est du canal saillant et à son sud, avec les bataillons de la droite: 2e Royal Scots, 1ère Gordon Highlanders, à la fois en position au sud-est du canal, les Gordon occupant une fonction de haute appel sol Bois La Haut avec les Royal Scots que le bataillon se connecter au I Corps; le 4e Middlesex double le canal dans le quartier de Obourg, avec 2 royale irlandaise en réserve.

 

La 9e Brigade double le canal saillant par Mons avec les bataillons en ligne à partir de la droite: 4ème royal des Fusiliers, Royal Scots Fusiliers 1er (1er RSF) et le 1er Northumberland Fusiliers de 1ère Lincoln en réserve.

 

 

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Les Brigades des 13ème et 14ème de la 5ème Division, s'alignent le long du canal Mons pour étendre la position de la BEF à l'ouest.

 

De l'aile gauche de la 3e Division: 13e brigade comprenant 1er Royal West Kent (1er RWK) et propres Frontaliers écossais (2e KOSB) 2e King avec Own Yorkshire Light Infantry 2ème King (2e KOYLI) et 2ème duc du régiment de Wellington (2e DWK) en réserve. 14e brigade: 1er Orient Surreys positionné au nord du canal, 2e de Manchester et 1er Duc de Cornwall Light Infantry (1er DCLI) le long du canal de 2e Suffolks en réserve.

 

Sur la gauche de la 5e Division 19ème Brigade indépendante est venu vers le canal de Mons lors de la 23e Août, dans la ligne de la droite; 2nd Royal Welch Fusiliers (2ème RWF), 2e Camerounais Middlesex et 1er avec 2 Argyll and Sutherland Highlanders (2 ASH) en réserve. Cette brigade a rejoint la 6ème Dragoon Guards, carabiniers, sur le canal.

 

 

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La 7e Brigade formé la réserve II Corps dans le domaine de Cipley

 

Du I Corps britannique, la 1re Division a occupé des postes le long de la 2e division Mons-Beaumont Road et a occupé des postes à Harveng (4e Brigade), Bougnies (5e brigade) et Harmignies (6e Brigade).

 

 

 

Préparation du terrain

 

Les bataillons britanniques qui se sont déplacés jusqu'au canal des degrés variables de succès. Il est évident que c'était l'intention du haut commandement d'utiliser le canal comme un obstacle à l'avancée allemande. Les Royal Engineers ont reçu l'ordre de couler tous les barges dans le canal et de préparer les ponts pour la démolition.

 

Il y avait environ 12 ponts et des écluses dans la section du canal couvert par la ligne britannique et c'était un ordre difficile à respecter dans les quelques heures disponibles. Dans la confusion de la progression, des magasins de démolition importants manquaient. Les sapeurs ont fait ce qu'ils pouvaient dans les circonstances.

 

Alors que les Royal Engineers ont travaillé sur le canal, l'infanterie et les artilleurs ont fait de leur mieux pour transformer un paysage industriel de banlieue en une ligne de défense réalisable avec des positions à la fois au nord et au sud du canal.

 

 

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Les batteries d'artillerie en particulier ont du mal à trouver des postes pour leurs armes, avec un champ raisonnable de feu et d'établir des postes d'observation possibles. On a supposé que les nombreux terrils doivent être de bons points de vue, mais ils ont été jugés trop chaud pour se tenir debout.

 

Une caractéristique curieuse et triste, c'est que la population belge a généralement pas conscience que leur maison était sur le point d'être transformé en un champ de bataille.

 

 

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23rd Août 1914 ,un dimanche, a commencé avec des cloches, une grande partie de la population se presse à l'église, avec des trains qui porte dans les réfugiés dans les villes. Beaucoup de ces civils ont été pris dans les combats de la journée.

 

 

23rd Août 1914:

 

 

Dès le début de la bataille, il y eu un manque de connaissances de chaque côté du déploiement de l'autre.

 

La Première armée de von Kluck marchait à travers la Belgique dans une direction sud sud-ouest à une vitesse qui lui a donné peu de temps pour évaluer la situation dans son chemin.

 

Il semble que le haut commandement allemand ne savait pas que les Britanniques étaient dans la ligne en face d'eux, en supposant que le BEF n'était pas encore en France, bien que les ordres de Von Kluck à la Première Armée pour 23 état ​​Août, qu'un escadron de cavalerie britannique ont été rencontrées et un avion britannique abattu et capturé.

 

 

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Comme le BEF avance au nord de sa zone de rassemblement autour de Maubeuge, les patrouilles de cavalerie et des vols de reconnaissance par le Royal Flying Corps averti de grandes concentrations de troupes allemandes.

 

Les forces allemandes avancent sur la ligne Canal Mons

 

Le 23e Août la 17ème Division de 9e Corps de von Kluck a traversé le canal à l'est du saillant au-delà de la portée de la ligne défensive britannique et attaque les Gordon tenant le haut du pavé sur Bois La Haut, de sorte qu'il était tout simplement une question de temps avant se soit devenue intenable pour les Britanniques.

 

Dans l'un des premiers incidents de l'attaque allemande sur la ligne Canal Mons dans les premières heures de la matinée du 23 Août 1914, un officier de cavalerie allemande avec 4 cavaliers roulé jusqu'à un avant-poste de 1er DCLI, ½ mile au nord du canal sur la route de Ville Pommeroeul, apparaissant hors de la brume. Une sentinelle britannique tire sur l’officier policier et 2 des soldats avant qu'ils ne puissent s'échapper.

 

 

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L'assaut initial allemand sur la ligne de canal, par la 18e Division du 9e Corps, est tombé sur le canal saillant nord-est de la ville de Mons; le point défendu par la 4e Middlesex, le 4ème fusiliers royaux et le 1er RSF. Le feu de l'artillerie allemande des hauteurs au nord du canal soutient l'attaque, sous la direction de feu donné de ces avions qui survolent le champ de bataille, une nouvelle technique non encore adoptée par les Britanniques et les Français.

 

L'infanterie allemande avançait sur le canal en formations massives dirigées par des tirailleurs.

 

Pour la première fois, les Allemands ont rencontré la facilité avec laquelle les troupes britanniques ont utilisé leurs fusils; la « Minute Mad » dans laquelle les soldats individuels peuvent tirer jusqu'à 30 coups en une minute de leurs fusils Lee Enfield .303.

 

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Ce feu couplé à l'appui de mitrailleuses déciment les formations allemandes qui avancent.

 

impressionnant!:

 

http://www.youtube.com/watch?v=klU0J-uORFY

 

 

La guerre des Boers en 1899-1901 a enseigné l'armée britannique l'importance de la dissimulation quand sous le feu et l'art du mouvement caché dans le champ de bataille.

 

Alors qu'il y avait des inconvénients évidents pour tenter de défendre la zone urbaine autour de Mons, le canal a fourni aux régiments britanniques, un obstacle défendable. Les péniches de canal et les bateaux avaient été coulés.

 

Le canal était suffisamment profond pour empêcher les Allemands de patauger vers l'accès aux lignes britanniques, elles ne peuvent être acquise que par les ponts et écluses permanentes ou mettre des unités de pontage et mis en place par les troupes d'attaque, mais c’est pas une proposition possible en vertu de ce feu nourri. Plusieurs ponts routiers et ferroviaires sont devenu le centre des attaques allemandes.

 

 

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Le début de la journée les premières attaques allemandes par des formations massives d'infanterie qui ont été misent en morceaux, suivis par des attaques plus prudents, mais de plus en plus lourds, à l'aide de formations ouvertes d’infanterie appuyée par des tirs d'artillerie, qui ont augmenté de poids et de précision pendant la journée, et, de mitrailleuses.

 

le soutien de l'artillerie a été fourni pour l'infanterie britannique par des batteries d'artillerie royale Champ de tir de 18 pounder canons à tir rapide positionnées dans les sections et les armes à feu individuelles derrière le canal.

 

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De chaque côté de ses premiers jours de la guerre, fut la première expérience de tir rapide feu des armes à feu et les soldats ont été surpris par l’effet omniprésent de tirs d'obus.

 

Alors que les canons allemands ont mis un peu de temps pour tiré sur la ligne britannique, une fois qu'ils avaient les positions, les britanniques semblaient être constamment étouffé par l'éclatement des obus.

 

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. Il doit être reconnu que la sophistication de l’observation par terre et l'air a été de diriger les armes à feu.

 

L'objectif initial de l'attaque allemande était les ponts dans le saillant de canal; le pont Obourg tenu par la 4e Middlesex et le pont de Nimy et le pont de chemin de fer Ghlin détenu par la compagnie du capitaine Ashburner de la 4e fusiliers royaux, soutenu par deux mitrailleuses du bataillon commandé par le lieutenant Maurice Dease.

 

 

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Sur la droite du canal saillants les Allemands misent dans une série d'attaques sur le 4e Middlesex au pont Obourg. Les positions autour du pont ont été organisées par la compagnie du major Davey, fut la perte d'un tiers de son effectif dans le processus.

 

 

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L'avance allemande initiale du canal était en formations serrées de la 18e division allemande présentant une bonne cible pour les tireurs de Middlesex et des mitrailleuses. Dans les attaques d'ouverture des allemands, ils ont été fauchés alors qu'ils tentaient de rejoindre le pont du canal. Les Allemands se replient dans le couvert et après une demi-heure, ont repris l'assaut dans une formation plus ouverte.

 

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Tout aussi lourdes les attaques de l'infanterie allemande qui sont tombés sur la 4ème Fusiliers Royaux tenant le pont de Nimy; La compagnie du capitaine Ashburner soutenu par les mitrailleuses du lieutenant Dease. Ces colonnes ont été décimés et les Allemands se replient dans les plantations le long du côté nord du canal.

 

D'autres sections du Royal Fusiliers, venus pour soutenir, tous souffrant de lourdes pertes, des officiers et des hommes tombent. Dease a continué à travailler sa mitrailleuse bien que blessé trois fois.

 

 

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Sur la gauche du pont de Nimy, les Allemands attaquent le Royal Fusiliers sur le pont ferroviaire de Ghlin où Godley que tient la deuxième mitrailleuse du bataillon. Là encore, les Allemands ont subi de lourdes pertes alors qu'ils tentaient de forcer le pont. Le bataillon a été fournie à l'appui feu par la 107e batterie, Royal Field Artillery.

 

A l'ouest de Mons l'attaque allemande sur la partie droite du canal a eu plus de temps pour développer et était moins intense.

 

La 6e division allemande a lancé une attaque contre le 1er RSF et les positions de la 1ère Northumberland Fusiliers sur la rive nord du canal, tandis qu'à l'ouest de Jemappes

 

 

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les Allemands avancent sur le pont à Mariette, marchant sur le pont par colonne de quatre. Les Allemands massés ont été abattus par des Fusiliers en attente dans leurs positions au nord du canal. L'attaque a été renouvelé dans un ordre plus ouvert mais a été de nouveau repoussée.

 

L'attaque allemande a ensuite été renouvelé. Délibérément ou par accident, une foule d'écoliers belges dirigé devant l'avance allemande, empêchant l'infanterie britannique de tirer.

 

au travers des enfants, les Allemands forcèrent les Fusiliers par devers le canal de la rive sud où l'attaque allemande a été de nouveau repoussée.

 

Le prochain bataillon à l'ouest de la ligne britannique, la 1ère RWKs, ont été engagés au nord du canal de Mons, d'où ils ont été apporté un soutien à l'escadron divisionnaire de cavalerie des hussards du 19e.

 

 

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Le 1er RWKs retombe finalement à des positions derrière le canal. Les troupes d'assaut allemandes, le Grenadiers Brandebourg, ont ensuite porté sur le St Ghislain Bridge, leur attaque mais ont été repoussés par les RWKs soutenus par 4 canons de 120 RFA Batterie positionnés sur le chemin de halage du canal.

 

 

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le feu nourri qui s'abat sur les Brandebourgeois ont effectivement ruiné les 3 bataillons du régiment.

 

A l'ouest des RWKs, la 2ème KOSB sur la berge du canal nord, deux mitrailleuses du bataillon positionnées sur l'étage supérieur d'une maison sur le côté sud du canal. Le bataillon a été en mesure de verser un feu nourri dans l'infanterie allemande formant sur le bord d'une zone boisée sur la rive nord, jusqu'à ce qu'il a été contraint de se replier sur le canal.

 

L'un des régiments qui attaquent la 2e KOSB était le 52e régiment d'infanterie allemande. Pourtant ces deux bataillons ont subi le même sort que toutes les attaques allemandes contre la ligne Canal Mons, abattus par fusils et de mitrailleuses de l'infanterie britannique cachée.

 

À la fin de la matinée, les huit bataillons britanniques engagés le long du canal de Mons étaient toujours en place malgré les efforts de quatre divisions allemandes.

 

Vers midi, l'infanterie Allemands ont commencé à attaquer sur toute la ligne de la section droite du canal à l'ouest de Mons

 

 

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.

Aux environs de 15 heures le 19 Brigade britannique est arrivé en train de Valenciennes et est venu à occuper des postes à l'extrémité ouest de la ligne de canal, prenant le relais du régiment de cavalerie le 6e Dragoon Guards (Carabiniers). Peu de temps après l'attaque allemande a augmenté en intensité.

 

La principale zone de crise pour le BEF dans les combats de la journée était le saillant Mons, où les bataillons britanniques étaient soumis à des attaques et le feu, de front et de flanc, bien que l'influence principale sur le déploiement futur de la BEF est été le retrait de plus en plus sur de la 5è armée française du général Lanrezac sur son flanc oriental.

 

 

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Aux environs de midi, le IX Corps allemand redouble ses attaques sur le canal de Mons , son artillerie de bombarder les Britanniques à partir de positions situées au nord et à l'est de la ligne.

 

La 17e division allemande après avoir traversé le canal au-delà de la portée des défenses britanniques sur la ligne de canal, a attaqué le 1er et le 2ème Gordon Royal Scots positionnés au sud du canal et face à l'est. L'attaque a été repoussée, mais la menace croissante était clair.

 

 

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Les Allemands, maintenant sur le canal, menaçaient le flanc et l'arrière de la 4e Middlesex. La 2ème RIR ont été condamnés à soutenir le Middlesex. Ils l'ont fait, mais tout mouvement dans le saillant de canal a été difficile en raison de l'artillerie lourde allemande et il leur a fallu un certain temps pour se frayer un chemin vers l'avant. La section de mitrailleuse du RIR disperse une attaque de cavalerie allemande, mais a ensuite été éliminé par des tirs.

 

Il était clair que le II Corps BEF ne pouvait plus maintenir une position le long du canal avec les Allemands traversant le canal à l'est de la ligne britannique, la V armée française retombe sur la droite Britanniques et les Allemands avancent sur la gauche de la BEF.

 

 

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Les demandes ont été émises au IIè Corps à se retirer sur les positions préparées au sud de Mons et derrière la rivière Haines.

 

Aux environs de 15 heures le Middlesex et le RIR ont commencé à se retirer du canal. Les Fusiliers royaux et le RSF faisant de même. Le retrait de la Royal Fusiliers a été couvert par Godley bien que blessé, tirait encore à sa mitraillette sur le pont de chemin de fer.

 

Quand il était temps pour Godley à suivre le retrait, il a cassé la mitrailleuse et jeta les morceaux dans le canal. Godley a rampé jusqu'à la route et resta là jusqu'à ce qu'il a été emmené à l'hôpital par des civils à Mons, où il a été capturé par les Allemands qui avançaient.

 

 

 

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Aux environs de 16 heures le 1er DCLI, toujours positionné au nord du canal, se replièrent sur ​​le canal après avoir tiré sur un grand détachement de cavalerie allemande qui avançait sur ​​la route de Ville Pommerœul.

 

D’autres bataillons britanniques ont maintenu des positions au nord du canal jusqu'à ce que le retrait général est commencé.

 

Dans la soirée, l'ordre a été donné à la 5e division britannique de retraiter à partir de la ligne de canal. Le long du canal, les bataillons britanniques ont commencé à se retirer par les compagnies et les pelotons. Lorsqu'il y avait des ponts, des tentatives désespérées ont été faites pour les détruire.

 

 

 

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Les Royal Engineers ont réussi à détruire les ponts routiers et ferroviaires à St Ghislain et 3 autres ponts à l'ouest.

 

A Jemappes, le caporal Jarvis, des Royal Engineers a travaillé pendant une heure et demie sous le feu allemand de démolir le pont avec l'aide du soldat Heron de la RSF, qui lui a valu la Croix de Victoria et Heron DCM.

 

À Mariette, le capitaine Wright RE a persisté à tenter de détruire le pont bien que sérieusement blessé, ce, gagna la Croix de Victoria. Les soldats de la Northumberland Fusiliers accrochés à couvrir les tentatives de Wright.

 

 

 

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Aux environs de 17 heures le IV Corps allemand est venu et a attaqué le 19e brigade à l'extrémité ouest de la ligne de canal.

 

Le long de la ligne les régiments britanniques se retirèrent

 

Enfin, le commandement de l'armée allemande a décidé de laisser les Britanniques à se retirer sans intervention et le clairon sonne le « cessez le feu » le long de la ligne allemande, à la grande surprise des Britanniques.

 

 

 

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Pendant la nuit, 2 corps de la BEF est ramené à leurs nouveaux postes . La 8e Brigade se dégagea du canal saillant et se retira sans autre intervention de la part des Allemands.

 

Initialement II Corps est retombé à la ligne Montreuil-Wasmes-Pâturages-Frameries au cours de la soirée. Dans les premières heures du 24 Août de l'ordre a été émis à II Corps de poursuivre le retrait de la route de Valenciennes à Maubeuge, allant de l'ouest à l'est 7 miles au sud du canal de Mons.

 

 

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La nécessité de ce retrait n'a pas été facile à comprendre par les troupes britanniques qui considéraient qu'ils avaient vu les attaques allemandes, mais était nécessaire pour le BEF de se conformer à la 5e armée française sur la droite et pour éviter l'encerclement par le sud corps en mouvement allemand sur leur gauche.

 

 

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à suivre

 

veuillez me pardonner encore si vous trouvez des coquilles de traductions, j'ai pu en laisser passer quelques une

merci d'avance

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TEMOIGNAGES:

 

[h2]Boucliers humains, dont le Bourgmestre Jean Lescarts[/h2]

 

Une partie des citoyens de Nimy était déjà partie vers Mons afin de se protéger des balles. Aussi, les Allemands font sortir quelques habitants de chez eux et commencent à les utiliser comme boucliers humains. Ils décident de suivre les Britanniques dans leur retraite et arrivent à Mons. L’état-major britannique était déjà parti de la ville et les bombardements commençaient à se faire virulents :

 

En maints endroits de la ville, les balles de shrapnels viennent tomber sur les toits, dans les cours, contre les façades, hacher des branches d’arbres aux boulevards. Les rues deviennent désertes, mais soudain une nouvelle angoissante avait volé de maison en maison : les Allemands arrivaient, ils étaient aux abords même de Mons (notaire Hambye).

 

Lors de leur entrée par la rue de Nimy, les Allemands sachant qu’ils allaient recevoir un accueil particulier de la part de quelques Britanniques embusqués dans la rue, décident de continuer leur technique d’utilisation des civils comme boucliers humains.

 

Ce système fonctionne particulièrement bien car les Britanniques se retranchent vers la Grand-Place et descendent sur la Grand’rue. Une fois arrivés sur la Grand-Place, les Allemands rajoutent à leur groupe de civils le bourgmestre Jean Lescarts. Celui-ci est alors obligé de marcher devant le peloton. Vers 16h10, le groupe se retrouve auprès du Trou Houdart dans le haut de la rue de Bertaimont. C’est à cet endroit que les Britanniques décident d’y recevoir les Allemands.

 

Lors de la fusillade, les civils affolés se jettent à terre, s’évadent en courant, rampent le long des façades vers tous les abris possible mais les Allemands, postés derrière les civils, tirent et tuent 5 personnes dont un mourra à l’hospice. Ils font également plusieurs blessés.

 

[h2]Témoignage du Notaire Hambye[/h2]

Une vision globale d’un citoyen de Mons nous présente cette journée du 23 août :

 

Le jour se lève triste et plein d’inquiétudes. Le canon se fait entendre vers 10h00 du matin et prolonge ses échos terribles jusque la nuit. De violents combats se sont engagés sur une étendue de plus de 10 lieues. Les Allemands qui ont subi de grandes pertes de tous cotés parviennent en ville dans l’après-midi et se dirigent vers Jemappes et le Borinage où l’action reprend une nouvelle vigueur.

Furieux d’avoir eu leurs rangs décimés et abandonnant tout sentiment d’humanité, les envahisseurs arrêtent sur leur passage à Nimy de paisibles habitants, des femmes, des enfants qu’ils mettent en tête de leurs troupes ; ils incendient 76 maisons et sèment partout la terreur. 8 hommes, 3 femmes et une jeune fille sont massacrés sur la route. Les nombreux otages poussés devant les troupes font arrêt au bas de la rue de Nimy le long du mur de la caserne…

De notre chambre nous voyons arriver par la rue du Parc un groupe de 200 soldats habillés de gris, coiffés du casque à pointe et armés de fusils. Ils sont en attitude de chasse, observent les fenêtres et sont prêts à faire feu. Ils passent devant notre habitation, la cruauté au visage, et remontent la rue du Mont de Piété[actuellement rue du 11 Novembre]

En ville, rue de Bertaimont, quelques maisons ont été incendiées par la fureur des Allemands. Ils rendent les Belges innocents responsables des pertes considérables que les Anglais leur ont fait subir… La population est dans l’anxiété et craint d’être placée sous le régime de la terreur (Notaire Hambye).

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Ouf!!

 

J'avais des récits à rattraper..... a3quattros-line.gif.4c82f1356da00a6725d78ead111502bb.gif

Chose faite.

Toujours du bon taff Zygo... :jap:

 

 

mon pôvre, tu ne pourras pas souffler avant la fin septembre :p

 

quelques batailles encore en vu dont la plus importante, celle de la Marne ;)

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Invité guest527

Et voilà, retard comblé !

J'avoue avoir une nette préférence pour les témoignages, le plus intéressant à mes yeux étant celui de la page précédente fait par un caporal clairon ... qui aimait bien courir :lol:

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Bataille des Frontières

 

la grande retraite

Le 22 août 1914 est le jour le plus meurtrier de l'histoire de France: 27 000 soldats français sont tués pendant cette seule journée dans les Ardennes belges et françaises, la lorraine comme l'Alsace quatre fois plus qu'à Waterloo! , dont près de la moitié à la Bataille de Rossignol.

 

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état du front

les allemands auraient perdu dans les 19 000 hommes, les civils sont aussi les premières victimes de cette guerre, on a pas les chiffres précis mais 50 000 personnes est souvent nommés

j'ai pas encore les chiffres pour les belges comme pour les britanniques

2 millions de soldats se sont retrouvés les uns face aux autres

 

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les belges, par leur détermination, ont freiné de plus de 4 jours le planning de l'invasion allemande, ça aura des conséquences futures nuisibles pour eux

mais dès le 23 août 1914, il faut faire retraite, la direction sera la citadelle d'Anvers

 

 

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Le BEF commence leur retraite le 23 au soir, ils ont combattu toute la journée à Mons, ce ne fut pas une défaite à mon avis mais plutôt

une victoire tactique, les allemands l'ont durement ressentit

 

 

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ils entament leur retraite car en premier lieu, la 5è armée française dans leur flanc droit, retraite aussi

mais dès le 24, ils devront encore se battre comme des diables, d'abord à Elouge

 

 

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puis le lendemain à Landrecies où là encore, ils batailleront jusqu'au bout, c'est sur maintenant, les allemands les craignent

 

 

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comme dit, la 5è armée française a entamé sa retraite dès le 22 août , c'est le général Lanzerac qui a émis l'ordre contre l'avis du GQG de Joffre

 

avait il le choix? je crois pas, tout ses flancs s'écroulaient et puis, il sauvera des milliers de ses soldats de la mort comme de la captivité, il serviront

encore utilement, on le verra

 

 

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ils n'y eu pas que la 5è armée à retraiter, c'est l'ensemble des armées françaises qui y sont dans l'obligation

 

incroyable mais cela se fera en bon ordre et quelques fois, il y aura batailles et pas des moindres, le moral de nos piou piou n'est nullement

entamé, bien au contraire, ne pas oublié non plus le temps caniculaire de ses journées

 

et nous sommes à deux semaines, calendrier du topic, de la bataille de la marne, nous causerons donc de se qui s'est passé de très important

pendant cette retraite, notamment, deux batailles très importantes

 

pendant cette période, Joffre, le chef de guerre de nos armées inventera un nouveau mot: limogeage

 

 

nous ferons aussi un état des lieux humain comme économique des jours passés et des conséquences

 

à bientôt

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Reportage: La grande retraite

 

bataille du Cateau

 

 

cateau.png

 

je vais laisser de coté la Belgique, pour le moment, pour reprendre la retraite de nos armées du haut de l'état belge jusque l'Alsace, il y aura peu de batailles mais

elles auront toutes beaucoup de poids dans la réussite de celle de la Marne. il est essentiel de les faire connaitre.

 

Bataille du Cateau

 

 

Après la bataille de Mons où von Kluck n’a pas réussi à encercler l’armée anglaise, celle-ci retraite à marches forcées devant l’écrasante supériorité de la Ie armée allemande. Un obstacle d’importance se dresse sur ses routes de retraite : la forêt de Mormal située au sud de Bavai, au nord de Landrecies et au sud ouest de Maubeuge. Les deux corps d’armée sont obligés de se séparer, le IIe C.A. passant à l’ouest, le Ie passant à l’est.

 

Les ordres de French, de poursuivre la retraite vers Péronne, sont transmis à ses différentes formations, dont au IIe C.A. (Smith Dorrien), le 25 à 22h15. Smith Dorrien a la Ie armée allemande sur les talons et il sent que ses troupes sont épuisées par plusieurs jours de marche et de combats.

 

Il accepte dans un premier temps de poursuivre la retraite, puis il se ravise, préférant donner un « coup d’arrêt » à la poursuite, tout en se rendant compte qu’il désobéit à un ordre. Il demande à Allenby (cavalerie) s’il est prêt à coopérer et celui-ci marque son accord.

 

 

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La bataille va avoir lieu dans une plaine légèrement ondulée, offrant peu d’abris pour l’artillerie et l’infanterie. Le terrain est parcouru du nord-ouest au sud-est par la route de Cambrai au Cateau sur une distance de 27 km.

 

La terre, sous le soleil d’août a durci et il est impossible de creuser des tranchées, seul un parapet peut être établi pour protéger les fantassins.

La ligne que va choisir Smith Dorrien est un peu plus au sud de la route du Cateau à Cambrai, entre le Cateau et Caudry.

 

 

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Le dispositif s’étend sur une longueur de 18 km d’est en ouest et forme une sorte de fer à cheval aplati.

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif L’aile droite est tenue par la 5e division, la 14e brigade en arc au sud du Cateau, la 13e brigade à l’ouest de la route romaine partant de Bavay.

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le centre est tenu par la 3e division, avec la 9e brigade à Inchy, la 8e brigade à Audencourt et la 7e brigade à Caudry.

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif L’aile gauche est tenue par le 4e division, la 11e brigade à Fontaine-au-Pire, la 12e brigade près de Longsart et la 10e brigade à Haucourt, le long de la vallée de la Warnelle.

 

La 19e brigade d’infanterie est en réserve à Reumont, derrière l’aile droite, de même que les 2e et 3e brigades de cavalerie. La 4e brigade de cavalerie est derrière le centre à Ligny.

 

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De gauche à droite, von Kluck dispose

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le 3e C.A. (5e et 6e divisions).

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le 4e C.A. (7e et 8e divisions)

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le 2e C.C. (2e, 4e et 9e divisions)

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Une division du 4e C.A.R.

 

A la gauche des Anglais, Cambrai est occupé par la 84e division de d’Amade. Entre les Anglais et les territoriaux de d’Amade, il y a un vide de +- 2km, tenu par le C.C. Sordet.

La supériorité en moyens aurait permis à l’armée allemande d’infliger aux Anglais une défaite cuisante.

 

Von Kluck désire réaliser un double enveloppement de l’armée anglaise.

 

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La bataille prend la forme d’un duel inégal d’artillerie. Les Allemands ont compris depuis Mons qu’ils n’avaient aucune chance s’ils opéraient une attaque d’infanterie en groupements serrés sans avoir neutralisé l’adversaire. Ils entreprennent de bombarder les positions anglaises : 230 canons anglais ripostent aux 550 pièces d’artillerie allemande sur toute la ligne de front.

 

ruckkehr_flieger.jpg

 

 

Une attaque sur l’extrême gauche du dispositif anglais est repoussée puis les Allemands se concentrent pendant la matinée sur la 5e division (aile droite) : l’attaque a lieu contre le King’s Own Yorkshire Light Infantry et les Suffolks.

 

Au centre du dispositif anglais, la matinée se passe sans incident. La 8e division du 4e C.A. et la 4e division de cavalerie ne lancent pas d’attaque dans ce secteur, à part un pilonnage inefficace. Les pertes britanniques sont de 200 hommes. Von Kluck désire en effet éviter une attaque frontale et prendre l’armée Anglaise en tenaille.

 

 

british-infantry-marching.jpg

 

 

 

6h :

Deux compagnies des East Surreys à la droite du dispositif essaient d’obtenir la liaison avec le Ie C.A. (Haig), qui est en retraite. Ils sont surpris par le 4e C.A. allemand qui a traversé Le Cateau par temps de brouillard. Les Anglais perdent 200 hommes et rejoignent la 14e brigade vers midi dans la région de Honnechy et Maurois. L’infanterie allemande ne poursuit pas.

 

Les Allemands se rendent maîtres des collines à l’est. Ils disposent d’excellentes positions pour prendre les Anglais d’enfilade et la 5e division peut craindre d’être enveloppée.

 

 

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Pourtant, les Allemands ne réussissent pas à percer. Les 42 canons de campagne anglais et une seule batterie de howitzers font obstacle à toutes les tentatives du 4e C.A. L’infanterie anglaise subit plus de pertes du fait des mitrailleuses qu’à cause de l’artillerie.

 

Les Allemands commencent à pilonner la ligne britannique. Les anglais répondent en avançant leurs canons pour protéger leur infanterie. Les canons des 28e, 15e brigades sont amenés à l’aile droite.

 

10h :

Les Suffolks (aile droite) sont écrasés par un important pilonnage d’artillerie. Les Anglais répliquent mais sont exposés au feu provenant de l’est du Cateau.

 

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11h :

La position des Anglais est délicate et les Suffolks ont subi de nombreuses pertes.

Les Manchesters et deux compagnies des Argylls sont envoyés pour renforcer les Suffolks, mais, pris à revers, ils subissent de fortes pertes.

 

12h :

La ligne anglaise tient. Les Allemands concentrent leurs attaques contre le flanc droit. La 5e division est prise en enfilade de deux côtés et sa position devient précaire.

 

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Après-midi :

La grande menace réside dans le flanc droit non protégé et, au début de l’après-midi, la situation devient extrêmement critique quand la 5e division du 3e C.A. allemand entre dans la bataille et avance dans la vallée de la Selle. Les Suffolks, Manchesters et Argylls subissent le feu intense d’artillerie de trois divisions allemandes et les attaques frontales et de flanc de douze bataillons d’infanterie.

 

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13h :

Sordet (général du C.C. français) a appris par téléphone la situation critique de l’armée anglaise. Il prépare une intervention sur le flanc droit des Allemands. Ses divisions se portent sur l’Escaut en trois colonnes

 

Les deux premières divisions rencontrent les Allemands qui ont franchi la route du Cateau à Cambrai. L’artillerie des deux divisions et plusieurs escadrons à pied entrent en ligne pour ralentir la marche des Allemands.

 

dragons_avant_garde.jpg75-millimetre-guns.jpg

 

 

13h30 :

Smith Dorrien estime le moment venu de se désengager : il donne l’ordre de retraite. Elle doit s’effectuer par divisions de droite à gauche : la 5e division sera la première à se retirer. Comme les téléphones de campagne sont détruits, l’ordre doit être transmis par porteur et il n’atteint la 5e division qu’à 14h. Le 2e régiment King’s Own Yorkshire Light Infantry et le 2e Suffolk ne recevront même pas cet ordre et seront cernés.

 

1st-east-lancs-regiment.jpg13-pounder-gun.jpg

 

Les batteries sont retirées canon après canon. Ceux qui ne peuvent être amenés sont sabotés.

 

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14h :

Von Kluck engage cinq divisions d’infanterie et trois de cavalerie, sans succès.

 

15h30 :

Hamilton (3e division) donne l’ordre de retraite, de droite à gauche, couvert par la 8e brigade d’infanterie à Audencourt. Les 9e et 7e brigades se retirent via Bertry et Montigny, suivies une heure plus tard par la 8e brigade.

 

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16h :

Les restes de la 5e division opèrent leur retraite. Certaines unités n’ont pas reçu l’ordre de retraite et sont isolées.

 

 

16h30 :

Le C.C. Sordet fait échouer plusieurs tentatives du 4e C.A.R. allemand de tourner le flanc gauche britannique.

 

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17h :

La 12e brigade commence sa retraite vers le sud, couverte par les Seaforths de la 10e brigade. La 11e brigade suit une heure plus tard depuis Ligny, couverte par la 29e brigade et le 4e brigade de cavalerie. Ces unités se dirigent vers Vendhuille et Le Catelet.

 

18h :

La 5e division anglaise a rompu le contact avec l’armée allemande.

 

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19h :

Les soldats de Smith Dorrien constatent avec surprise que l’artillerie de von Kluck continue à pilonner les positions qu’ils ont abandonnées.

La 7e division atteint Reumont et la 5e Honnechy.

 

21h :

Les unités anglaises atteignent Destrées, 18 km au sud du champ de bataille.

 

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Les Allemands ne poursuivent pas immédiatement les Anglais.

 

Une controverse éclatera après la guerre entre French et Smith Dorrien sur le point de savoir si la bataille du Cateau aurait dû avoir lieu. French avait en effet donné l’ordre à ses deux C.A. de poursuivre la retraite.

 

Il semble que Smith Dorrien, en résistant pendant douze heures ait donné un coup d’arrêt à l’armée de von Kluck, permettant au corps expéditionnaire de se dégager. Par la suite, von Kluck oriente mal son armée dans la direction de Péronne et Bapaume, relâchant la pression sur l’armée anglaise. Il pense que les Anglais vont se retirer vers les ports pour réembarquer.

 

C’est un second échec après Mons pour von Kluck dans sa tentative d’encercler l’armée anglaise.

 

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Sur les 40 000 Alliés ayant combattu au Cateau , 7 812 furent tués, capturés ou blessés. De nombreuses unités britanniques disparurent complètement ce jour-là. Environ 2 600 hommes sont faits prisonniers, bien qu'un rapport officiel allemand parle de 12 000 prisonniers ce jour-là. Les Alliés perdent également 38 pièces d'artillerie

 

à la prochaine bataille...

 

à bientôt

 

 

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la guerre de mouvement débuta dès le 4 août 1914 et sera en permanence continu, se terminera à la fin de la course à la mer où toutes les armées se terreront pour 4 ans

 

je donnerai les raisons le moment venu

 

si tu veux, j'ai déjà mis les batailles principales mais il y en a eu d'autres, j'y reviendrai avec les belges qui ont fait des exploits

 

je tenais à mettre en avant les anglais car ils étaient si peu, il ont donné du fil à retordre aux allemands qui les ont sous estimés

 

les allemands craignent aussi les coloniaux français, on les verra bientôt à l'oeuvre

 

c'est haletant même pour moi

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La Grande Retraite

 

bataille de Guise

 

 

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Après la bataille du Cateau, von Kluck perd le contact avec les Anglais. Comme il pense qu’ils vont opérer une retraite vers les ports de la Manche et qu’il espère les encercler, il oriente son armée vers le sud-ouest, en direction d’Amiens. En fait, les Britanniques continuent leur retraite vers le sud, vers Saint-Quentin. Comme l’armée de von Bülow continue, elle, à marcher vers le sud, il se crée une brèche entre les Ie et IIe armées allemandes.

C’est l’occasion que recherche Joffre pour disloquer l’aile marchante de l’adversaire tandis qu’il constitue la VIe armée.

 

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Joffre est préoccupé par la situation de l’armée anglaise. Il décide de diminuer la pression que la Ie armée allemande exerce sur elle en opérant une contre-offensive au moyen de la Ve armée.

donne l’ordre à Lanrezac d’attaquer vers l’ouest, mais à ce moment, la Ve armée est engagée dans une retraite très délicate et la contre-offensive est ajournée. Le 27 au soir, l’armée est déployée face au nord-est, derrière l’Oise supérieure et le Thon, sa gauche à Guise. Lanrezac doit faire face à une offensive débouchant entre Landrecies et Rocroi.

Avant de se lancer dans l’offensive vers Saint-Quentin, il faut effectuer une longue marche de flanc face à l’adversaire avec un changement de direction à angle droit. En outre, le resserrement de la Ve armée sur sa gauche accroîtra l’intervalle entre la Ve et la IVe armée.

 

 

Le mouvement absorbe toute la journée du 28 et l’offensive ne peut débuter que le 29.

 

 

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le 28, Douglas Haig s’aperçoit que des formations allemandes considérables traversent devant son front, offrant à l’armée anglaise et à la Ve armée une occasion très favorable pour attaquer et il fait cette suggestion à Lanrezac.

L’idée de Joffre est de frapper en direction de Saint-Quentin, sur le flanc de la Ie armée allemande, pour retarder son avance. Cela s’avère d’autant plus utile que l’armée de von Kluck a déjà pris contact avec les unités avancées de la VIe armée

La nuit n’est pas encore tombée que le canon tonne sur l’Oise. Le 10e C.A., chargé de garder la rivière est bousculé et les Allemands rentrent dans Guise. La division Exelmans du 18e C.A. se trouve à proximité, faisant mouvement vers l’ouest. Elle s’arrête et rejette les Allemands sur la rive nord, puis continue sa route vers l’ouest.

 

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La nuit n’est pas encore tombée que le canon tonne sur l’Oise. Le 10e C.A., chargé de garder la rivière est bousculé et les Allemands rentrent dans Guise. La division Exelmans du 18e C.A. se trouve à proximité, faisant mouvement vers l’ouest. Elle s’arrête et rejette les Allemands sur la rive nord, puis continue sa route vers l’ouest.

Voici le dispositif adopté par Lanrezac :

 

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le flanc nord est gardé par le 10e C.A., prolongé à l’est par la 51e D.R. et la 4e D.C. Il devra interdire le passage de l’Oise à l’armée allemande.

 

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Tout le reste de la Ve armée, 3e et 18e C.A. ainsi que les 53e et 68e divisions de réserve doivent se porter à l’attaque à l’ouest de l’Oise entre Origny et Moy.

 

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le 18e C.A. doit attaquer vers Ribémont, la 35e division à Villers-le-Sec, la 36e à Pleine-Selve et la 38e à La Ferté-Chévresis, direction générale de Saint Quentin.

 

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Le 3e C.A. doit préparer une offensive vers Saint-Quentin. La 5e division est à Puisieux, la 6e vers Courjumelles, Landifay. Par décision de Joffre, Sauret est remplacé par Hache à la tête du C.A.

 

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif Au centre du dispositif, à Sains-Richaumont, le 1e C.A. constitue la réserve, et sera prêt à se porter soit vers Guise, soit vers Saint-Quentin selon les nécessités.

 

 

http://www.sambre-marne-yser.be/puce.gif La D.C. Abonneau doit occuper la région de Vervins et surveiller les directions d’Avesnes, Fourmies, Hirson et Rocroi. Elle doit couvrir l’armée contre une manœuvre débordante probable de von Hausen contre le flanc droite du 10e C.A.

 

 

 

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le 29

Lanrezac doit faire pivoter son armée pour la placer face au nord-ouest au lieu du nord-est. Il amène le gros de son armée face à Saint-Quentin et pousse la gauche et le centre au-delà de l’Oise dans les premières heures de la matinée. Le flanc de son armée est protégé vers le nord par le 10e C.A., établi sur les hauteurs au sud de l’Oise.

ce qu'il ne sait pas, Von Bülow est déjà au courant de la contre-attaque, grâce aux ordres retrouvés sur un officier capturé, et il a le temps de préparer ses défenses.

10h :

Le général Hache, qui vient de prendre le commandement du 3e C.A., franchira l’Oise et au lieu de marcher sur Saint-Quentin, obliquera à droite pour attaquer Guise par l’ouest.

 

 

Le 10e C.A. attaquera la ville par le sud ; le 1e C.A. appuiera le 10e. Mais devant l’écrasante supériorité numérique des Allemands, le 10e C.A. ne peut pas maintenir ses positions ; il recule et dès 10h du matin, la IIe armée allemande est maître des ponts.

 

 

Très en confiance, les bataillons allemands franchissent les ponts de l’Oise mais l’artillerie française prend à partie les troupes d’assaut, les ponts et les renforts. Le 10e C.A. allemand, qui mène l’attaque, s’arrête puis ne progresse plus qu’avec prudence. La cavalerie Abonneau neutralise toute manœuvre enveloppante.

 

 

 

Mise_place_canon.jpg

 

11h30 :

Les Français progressent par le nord-ouest vers les flancs-gardes de la Ie armée, mais peu avant midi, les 3e et 10e C.A. sont attaqués par la Garde et le 10e C.A. allemand, qui se sont emparés la veille des passages de l’Oise entre Guise et Etréaupont et sont bien placées pour prendre de flanc la Ve armée française.

 

 

Le 10e C.A. résiste mais perd du terrain et son recul expose le flanc du gros de l’armée, en marche vers l’ouest. La 51e division de réserve, qui fait face au nord, recule aussi et perd Voulpaix. La situation est grave.

 

 

 

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Joffre est déjà revenu au Quartier Général de Lanrezac, transporté à Laon. Séance tenante, sous les yeux du Général en chef, le commandant de la 5e Armée modifie les ordres donnés la veille.

Il faut à tout prix rétablir la situation à Guise. Lanrezac rappelle le 3e C.A., dont les avant-gardes ont déjà dépassé l’Oise et le lance avec sa réserve, le 1e C.A., au secours du 10e C.A. Ces forces rejettent les Allemands dans la vallée. L’attaque vers Guise est le premier succès offensif de l’armée française depuis le début de la campagne.

 

 

Le 18e C.A., renforcé par une division d’Afrique, demeure seul chargé de l’offensive sur Saint-Quentin. Le groupe Valabrègue (59 et 69e divisions) étaiera sa gauche.

 

 

 

Mise_place_canon.jpg

 

 

 

Le 18e C.A. et les deux divisions de réserve, privés de la coopération du 3e C.A., ont assailli de flanc les colonnes allemandes en marche vers le sud. Celles-ci, un moment décontenancées, font face vers l’est et contre-attaquent avec succès. Von Bülow est très impressionné de la réaction de la Ve armée, à laquelle il ne s’attendait pas.

 

 

Il demande à la IIIe armée de marcher vers Vervins et à la Ie de se rabattre vers Essigny-le-Grand, mais ces deux armées tournent le dos aux objectifs qu’on leur propose. A la Ie armée, le 9e C.A. n’est pas loin de Saint-Quentin. Von Bülow s’adresse directement à von Moltke et finit par obtenir qu’une de ses divisions déboîte vers l’est, sur Origny. Le 18e C.A. parvient jusqu’aux faubourgs de Saint-Quentin mais il doit se replier pour ne pas être pris de flanc.

 

 

 

 

 

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15h30 :

Le général Franchet d'Esperey, dont le 1e Corps accourt de la région de Sains, devançant ses divisions, est arrivé, au galop de son cheval, à la côte 172, d'où il découvre toute la vallée, depuis Guise jusqu' à Romery, ainsi que les plateaux surplombant la, rive nord. Justement l'épais brouillard qui, jusque 1à, avait traîné paresseusement sur la rivière, se levait...

Très en confiance, les bataillons allemands franchissent les ponts et les gués, couverts par des lignes de tirailleurs qui gravissent déjà les pentes sud. Les renforts s'étagent en espalier sur les plateaux d'en face, descendant vers les ponts.

 

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Le 10e régiment d’artillerie de la 20e division, se retirait.

Franchet d'Espérey l'arrête. D'un geste, il lui montre les magnifiques objectifs qui d offrent maintenant a ses coups; et, tout de suite, nos canons prennent à partie à la fois les troupes d'assaut, les ponts et les renforts.

Franchet d’Esperey jette ses régiments en avant, après une forte préparation d’artillerie. De Jonqueuse à Vervins, sur un front de 20 km, l’attaque se développe. Les Allemands, décontenancés, reculent.

 

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Ce fut magique. Le 10e Corps allemand qui menait ici l'attaque, s'arrête un instant, puis n'avance plus qu'avec prudence ; son élan est brisé; il perd un temps précieux. D'autre part, notre 19e division, qui a déjà reculé de six kilomètres, s'accroche à Leiné où elle tient la Garde en respect.

Le 1e C.A. enlève Jonqueuse, Bertaignemont, Chanlieu, Puisieux et refoule le 10e C.A. allemand sur Guise.

Defforges, à la tête du 10e C.A., reprend à la Garde Sains-Richaumont, Colonfay et le Sourd. Les réservistes s’emparent de Voulpaix et les cavaliers d’Abonneau se jettent hardiment sur les flancs de la IIe armée et neutralisent toute manœuvre enveloppante.

 

 

 

 

 

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Ne laissant qu'un rideau sur la rive sud de l'Oise, les deux Corps allemands, sérieusement éprouvés, se hâtent de repasser la rivière sous nos shrapnells, et battent en retraite vers le nord.

 

Pendant ces rudes combats, comme on devait s'y attendre, l'offensive sur Saint Quentin a revêtu la forme d'une démonstration.

 

Le 18e Corps était cependant parvenu jusqu'aux faubourgs de la ville, mais les divisions de réserve ayant été violemment attaquées à sa gauche, et refoulées d'Urvillers, où elles étaient arrivées, Jusqu'à l'Oise, il dut se replier, lui aussi, marré son succès, pour ne pas être pris en flanc.

 

Les C.A. allemands se hâtent de repasser la rivière et battent en retraite vers le nord. Il en résulte que von Kluck, alors lancé sur Amiens, fait accomplir à son armée une conversion de 90 degrés vers le sud-est pour répondre à l’appel au secours de von Bülow. Ce mouvement marque l’abandon du plan Schlieffen.

 

 

Cette manœuvre donne à la VIe armée le temps de se constituer et rend impossible une éventuelle retraite des Anglais vers l’ouest. Joffre pourra tendre une nasse dans laquelle les armées allemandes vont s’engouffrer. Sans la bataille de Guise, la victoire de la Marne n’aurait pas été possible.

 

 

 

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le 30

 

Au matin, Lanrezac est autorisé à reprendre son mouvement de retraite et se replie sur Laon.

[h3]Conséquences de la bataille[/h3]Von Kluck interrompt son mouvement vers l’ouest et il renonce à marcher sur Paris dès le 31 août. C’est l’abandon définitif du plan Schlieffen. La masse des armées allemandes s’avance dans l’espace compris entre les places de Paris et de Verdun.

 

 

Cette modification du plan allemand permettra quelques jours plus tard à Joffre d’entamer la bataille de la Marne en prenant à son tour l’armée allemande de flanc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

du 27 au 30 aout.gif

 

La bataille de Guise demeurait cependant pour l'Armée française une belle victoire locale, susceptible tout au moins de gêner gravement les plans du Haut Commandement allemand. En attendant mieux, dés le 30 août, Bülow, fort mal en point, rappelait au nord de l'Oise les avant postes qu'il avait laissés, le 29 au soir, sur la rive sud de la rivière

Les Français continuent à se retirer vers le Marne, les Allemands les suivant maintenant à distance. Cette bataille va grandement favoriser la réussite de la suivante

et rassurer aussi nos alliés anglais

j'ai les pertes allemandes mais pas celle des alliès, désolé

 

-Bataille de Guise des 28 au 30 août 1914 (que les allemands appellent bataille de Saint-Quentin) face à la contre-attaque de la 5ème Armée française du général Lanrezac:

-la 1ère Division de la Garde a perdu 2725 hommes, le seul 1er Régiment de la Garde à pied a perdu 1197 hommes.

-la 2ème Division de la Garde a perdu 400 hommes "seulement".

-la 19ème Division d'Infanterie a perdu 1963 hommes.

-la 20ème Division d'Infanterie a perdu 1363 hommes.

guise r.pngà suivre...

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TEMOIGNAGES

 

 

Georges Lascroux encadrait une section à la 6e compagnie.

Fin septembre 1914, Il sera nommé capitaine au 3e Bataillon. Il quittera le régiment en octobre 1915.

 

"Le régiment quitta ses cantonnements au petit jour. Il devait aller prendre position au S. de Landifay en cas d’attaque de l’ennemi dans cette direction ; en raison de son état de fatigue, un cantonnement lui était, dès ce moment, assigné pour la nuit à Parpeville.

Par La Hérie-la-Viéville et Landifay, il gagnait son emplacement, quand un contre-ordre arriva lui prescrivant de se porter vers l’Ouest, au-delà de l’Oise pour une mission spéciale.

A ce moment, (sortie O. de Landifay), une vive canonnade commença à se faire entendre dans la direction du N.

Au carrefour de Courjumelles, l’ordre parvient de faire les préparatifs de combat. La nouvelle était arrivée que le 228e était violemment attaqué aux ponts de Guise et la brigade devait se porter au plus tôt dans cette direction pour le dégager et dégager de même, les éléments qui tenaient les passages de l’Oise à l’E. de la ville.

Le régiment se porte en avant à travers terrains, formations :

1er Bataillon en tête ;

2e Bataillon en arrière et à gauche ;

3e Bataillon en arrière et à droite.

Le 2e Bataillon était lui-même en colonne double ; la 6e Compagnie, compagnie de tête de la colonne de gauche ; elle devait donc se trouver constamment à l’extrême gauche du régiment.

Après la crête de Bertaignemont, le régiment continua de se porter en avant dans l’angle des deux routes nationales Saint-Quentin-Guise et Marle-Guise ayant pour axe le chemin de Landifay à Guise.

L’artillerie allemande battait violemment tout cet espace et, faisant la marche d’approche dans sous les rafales, l’on commençait à percevoir une fusillade très intense qui partait des abords de Guise.

L’artillerie française ne donnait pas.

La 6e compagnie qui avait reçu comme objectif un clocher de la ville, avança, tout à la gauche de la ligne française, jusqu’à la route nationale de Guise à Mont-d'Origny ; elle avait à sa droite la 5e compagnie qui avait déjà dépassé la route et elle prit comme objectif un petit boqueteau situé à 200 mètres au N. de la route, tout près du faubourg de Chantraine. Une fusillade d’une extrême violence partait de la lisière S. de ce boqueteau.

 

Recueillant une section désemparée de la 5e Compagnie, la 6e Compagnie ouvrit le feu sur la lisière occupée, abritée par le talus de la route. La progression par petits groupes commençait quand la patrouille qui couvrait la Compagnie sur sa gauche vient annoncer qu’un détachement ennemi et des mitrailleuses venaient d’atteindre la grande route en utilisant un valonnement qui contournait le bois à l’ouest et commençait un feu d’enfilade sur la Compagnie.

Je communiquais le renseignement au commandant du Bataillon et l’ordre me parvint de prendre une position en arrière de la Route pour couvrir la gauche.

La Compagnie s’établit alors sur une crête située à 200 mètres au S. de la route, face au S.-O. de là, elle ouvrit le feu sur les éléments ennemis qui gagnaient la Route Nationale s’efforçant de prendre de flanc les compagnies qui tenaient encore vers le carrefour.

Vers 16h (1), le mouvement de repli général commençait. La direction indiquée était le bois de Bertaignemont sous un feu intense de l’artillerie ennemie, le mouvement s’exécute par échelons ; l’infanterie adverse d’ailleurs ne poursuivant pas.

A la nuit tombée, le Colonel rassemblait à la ferme de Bertaignemont les éléments du régiment qui demeuraient groupés. La confusion était extrême ; le régiment, qui avait beaucoup souffert, se replie sur Landifay. Après 3 heures de repos ; l’ordre arriva de se reformer à Paperville où nous restâmes de 3 heures à 5 heures. »

 

En 1915, Henri Cotinaud est l'un des rares officiers survivants du début de la Guerre. A l'instar du capitaine Lascroux, il relate les combats du 2e bataillon. Officiers tués ou sans troupe, méprises, unités mélangées, replis. Vive la 7e...

"Le Régiment se remet en marche en descendant la vallée de l’Oise. Dans l’après-midi, il attaque Guise. Le 2e Bataillon fait sa marche d’approche en losange, la 7e Compagnie à gauche, à 200 pas d’intervalle et de distance de la 5e Compagnie de base.

Le 1er Bataillon est à droite du 2e. La direction change souvent pendant la marche. Retardée par un terrain défavorable, la 7e Compagnie, d’abord extrême gauche du Régiment, se trouve au sortir d’un bois mélangée aux compagnies du 1er Bataillon. Puis en regagnant sa place sur le champ de bataille, elle rencontre des éléments du 228e en retraite, et une batterie d’artillerie démontée.

La 7e se déploie, franchit les crêtes sous le feu de l’infanterie et de l’artillerie ennemie. Le capitaine Videau du 28e et le capitaine Baudoin du 228e sans troupes, se joignent à la 7e dans sa marche en avant. La nuit tombe et la Compagnie se replie à son tour. Elle se retire en ordre parfait, en petites colonnes d’escouades par un, les officiers en arrière. Elle repasse les crêtes balayées par le feu ennemi, au cri de « Vive la France » répondant au cri de « Vive la 7e ».

La Compagnie se rassemble en formation plus serrée hors de la portée de l’artillerie. Le lieutenant Cotinaud retourne sur le champ de bataille à la rencontre d’un groupe emmenant des blessés de sa compagnie. Il est suivi à son insu par des gradés et des soldats qui croyaient que leur officier retournait au combat. Quand la petite troupe et le lieutenant reviennent, ils ne trouvent plus la Compagnie qui est partie avec le lieutenant de réserve et le capitaine Baudoin.

Il ne reste donc plus qu’une cinquantaine d’hommes ayant une forte proportion de gradés qui escortent le colonel et le drapeau en se joignant à la 6e compagnie. Cette dernière, très éprouvée, ayant perdu son chef, le capitaine Roc, est commandée alors par le lieutenant Lascroux. La petite colonne rejoint dans un village d’autres éléments du Régiment et y passe une partie de la nuit. »

 

En août 1914, Achille Hislaire commande la 9e compagnie du 3e Bataillon. Figure incontournable du régiment, il sera tué le 25 septembre 1915 lors de l’offensive meurtrière du Bois de la Folie. Il est enterré dans le cimetière d’Écoivre en compagnie de sa femme Jeanne.

 

A 10h30, les 2 bataillons du régiment qui sont à l’A.G. reçoivent l’ordre de changer d’itinéraire pour se porter au secours d’un bataillon du 228eme qui est attaqué à Guise par des forces supérieures.

Le 3eme Bataillon débouchant à ce moment de La Hérie-La Viéville reçoit la mission de soutenir notre artillerie AD 35 qui doit se mettre en batterie aux abords de la route de Marles à Guise.

Le bataillon se porte en avant dans une formation largement ouverte : 2 Compagnies à l’Est de la route, 2 Compagnies à l’Ouest.

Pendant son mouvement, il se trouve sous le feu de l’artillerie lourde allemande, mais gagne néanmoins du terrain assez rapidement.

Le commandant du bataillon, apprenant à 13 heures que le 228eme I est fortement pressé, laisse les deux compagnies de queue en soutien de l’artillerie et se porte sur Guise [après] les deux autres.

Ces deux compagnies (9e et 11e) gagnent les premiers […] du faubourg Chantraine où elles rejoignent quelques éléments du 228e., mais prises de front et de flanc par le feu de l’infanterie et des mitrailleuses, elles ne peuvent progresser ; elles restent alors accrochées aux lisières, pendant que les deux autres bataillons du 28e et le 24e I marchent sur Guise.

L’attaque de la brigade échoue par suite de la supériorité de l’artillerie allemande, et vers 19 heures, le régiment se replie, les unités complètement mélangées sur Landifay, Parpeville et ferme de Torcy.

Pertes : 3 officiers dont le capitaine Chemin, commandant le bataillon (2) et environ 200 hommes. Le capitaine Hislaire prend le commandement du 3e bataillon."

 

un extrait d'une lettre édifiante, écrite par André Allier, le colonel du régiment qui fut accusé d'incompétences lors de cette journée du 28 août :

"... Si le matin, à 7h30, je sortais de la maison où j'avais passé la nuit (Sains-Richaumont), c'est que debout depuis l'aurore, j'attendais des ordres [souligne par Allier]; je ne les reçus qu'à 6h30 ; j'en reçus de nouveaux à 7h15, modifiant les premiers. La rue étant obstruée, mon capitaine adjoint et moi dûmes rentrer dans la maison pour faire de nouvelles expéditions destinées à chacun de mes 3 Bataillons dont deux étaient détachés.

Trois ordres et contre-ordres se succédèrent de 7h30 à 8h30 ; ils émanaient directement de M. le Général commandant le 18e Corps d'armée, - de M. le Général commandant la 35e Division, - de M. le Général commandant la 11e Brigade. - Je ne les ai plus malheureusement ; ils sont restés dans les mains de mon capitaine adjoint, M. le capitaine Roc (1), que je n'ai plus revu après le combat du 28.

Mes ordres donnés, je double la colonne, arrive à Le Héry-la-Vieville, et à la sortie N, M. le Général Hollender m'arrête et me dit : "Tout est changé : on ne marche plus sur Mt d'Origny, mais sur Guise ; votre Bataillon avant gauche a été prévenu - reliez-vous avec le 24e."

Je croisais 100 mètres plus loin M. le Général Excelmans auquel je rendis compte de ma nouvelle mission et me répondit : C'est bien.

Mon unique préoccupation était de rallier mes 2 bataillons lancés en avant vers Origny, afin d'être sûr qu'ils étaient bien orientés sur Guise, et je battais la zone du terrain parallèle à la route La Hérie-Landifay-Courjumelles ferme sans les trouver ; je me rabattais sur la ferme Courjumelles où je vis M. le Général Perruchon et son chef d'état major qui me dirent avoir vu un de mes bataillons se rabattre sur Guise.

Je m'orientais dans cette direction, rencontrais la compagnie Laurens qui, en tête d'Av. G sur Origny, se rabattait sur Guise. Je piquais dans cette direction et ralliais mes 2 Bataillons (Bataillon Berhomieux et Bataillon Florentin) à 4 Kil S.O. de Guise en formation de marche d'approche. Je les conduisis alors à l'attaque de Guise, et je n'entre pas dans les détails (Capitaines tués, supercheries allemandes, le 228e tirant sur le 28e, etc.) ; j'arrête la retraite, rallie des fractions éparses, etc...

J'ai tout vu, le Bataillon Berthomieux en flèche, découvert sur son flanc gauche, cédant sous le feu des mitrailleuses, etc. ; Je suis resté indemne ! Je ne sais pourquoi, et je le regrette ! mais j'étais en plus avec mes 2 Bataillons engagés (le 3e Bataillon avait été gardé à l'aile droite comme soutien d'artillerie), je n'étais pas auprès de mes chefs divers qui ne m'ont pas vu, c'est vrai ; mais d'autres vivants ou morts aujourd'hui, m'ont vu près d'eux."

Lettre écrite en septembre 1914 au général de la Ve armée. Extrait du dossier individuel d'André Allier (SHD, Vincennes).

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La Grande Retraite

 

la 4è et 3è armée

 

 

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« La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes Aristide Quillet, 1922 »

 

 

 

 

La 4è et 3è armée réalisèrent par ordre, une retraite stratégique qui n'eut rien d'une déroute, et leur action retarda chaque jour la marche de l'ennemi.

 

Elles étaient poursuivies par l'armée saxonne du général Von Hausen, par l'armée du duc de Wurtemberg et celle du Kronprinz impérial (IIIe, IVe, et Ve armées allemandes)

 

Ces forces adverses, étroitement liées, se proposaient d'enlever Verdun, et de crever notre centre sur la Meuse.

 

Les 3e et 4e armées françaises devenaient, en quelque sorte, le pivot de notre résistance, tandis qu'à gauche les colonnes ennemies descendant de la Belgique et du Luxembourg gagnaient la vallée de la Marne et se dirigeaient : vers la Seine, et qu'à l'est d'autres forces victorieuses se ruaient en direction de Nancy pour prendre la ville.

 

 

 

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Retraite de 4è armée

 

la 4e armée s'établit, les 25 et 26 août, sur la rive gauche de la Meuse. Elle bordait, à gauche, le 3e corps qui appartenait à la 5e armée. Ce repli fut si habilement; exécuté qu'il échappa en partie aux observations de l'adversaire.

 

Le général de Langle de Cary prescrivit à ses troupes de s'opposer énergiquement à toutes les tentatives ennemies en vue du passage de la rivière. Nos soldats firent des prodiges.

 

Le 27 août, des colonnes allemandes, sans cesse renforcées, s'aventuraient sur des passerelles de fortune; décimées par nos feux, elles refluaient en désordre.

 

C’est alors que l'artillerie lourde adverse entra en action : des bataillons « gris-vert » prirent pied sur la rive gauche et tentèrent de progresser dans le secteur de Stenay

 

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Mais les marsouins de l'infanterie coloniale, brillamment lancés à la charge par le général Leblois, bousculèrent les formations allemandes sur Luzy et Cesse. et en délogèrent l'ennemi qui se replia sur la Meuse.

 

Le général Eydoux, au 11e corps, soutint un choc encore plus rude. Les Allemands avaient réussi à franchir la rivière sur des ponts jetés à Villers-devant-Mouzon et à Martincourt.

 

Ils passèrent à l'attaque, mais tous leurs assauts furent brisés par les fantassins de la 21e division. Le 65e le 64e, le 137e et le 93e régiment d'infanterie ne reculèrent devant aucune attaque, si puissante fût-elle.

 

 

 

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Au sud-ouest de Selon, à. la lisière du Bois de Bulson, les soldats Broussard et Turquan, du 37e régiment d'infanterie, se jetèrent sur un groupe ennemi et enlevèrent le drapeau du 68e régiment de landwehr.

 

Il fut décidé, le 28 août, qu'on tenterait de rejeter les Allemands sur la Meuse. Toutes nos troupes se portèrent résolument à l'attaque. Le bois de la Marfée fut complètement dégagé, Noyers fut enlevé sans coup férir.

 

l'entrain de nos troupes était magnifique. Et quand, au soir du 28 août, l'ordre de retraite arriva, ce fut une déception générale au 11e corps.

 

Dans cette même journée, le 9e corps engageait un des plus rudes combats de la retraite française; cette bataille de Signy-l'Abbaye-Rethel, qui se prolongea jusqu'au 30, fut livrée, du côté adverse, en présence du Kaiser.

 

 

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En raison de l'apparition de forces allemandes dans la région Rocroi-Givet, notre 9e corps avait été poussé au sud-ouest de Méziéres pour couvrir de toute attaque débouchant du nord-ouest la retraite de la 4e armée.

Le général Dubois, commandant du 9e C.A., avait sous ses ordres la division marocaine et la 17e division.

 

Il reçut mission de porter une division dans la région de Boulzicourt, afin d'être prêt une offensive contre tout adversaire venant du nord-ouest.

 

 

 

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Le général Dubois avait chargé le général Humbert de barrer le couloir avec une partie des forces de la division marocaine : la brigade Blondlat.

 

L'autre brigade devait tenir l'intervalle de 25 kilomètres qui séparait les deux fractions du corps d'armée.

Rien ne nous laissait prévoir l'entrée en action de l'armée von Hausen, qui devait, avec des forces écrasantes, tenter la rupture de notre front, entre nos 5e et 4e armées. Heureusement l'héroïsme du 9e corps et le génie manœuvrier de notre commandement évitèrent le désastre.

 

 

 

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Dans la nuit du 27 au 28, la brigade Blondlat était établie sur un front qui passait par le signal de Thin et la ferme de Courcelles ; ses éléments légers s'étaient avancés en direction de Thin-le Moutier et de Signy-l'Abbaye.

 

Dés 3 heures du matin, les avant-gardes de l'armée von Hausen attaquèrent furieusement à Bel-Air et à Falluel les deux compagnies de zouaves qui formaient la tête de la division marocaine

L'infanterie allemande, s'infiltrant dans la forêt d'Hailly, menaçait de tourner les zouaves du lieutenant-colonel Lévêque. Les deux compagnies attaquées se repliaient alors lentement sur le gros de la brigade, entre Dommery et Signy-l'Abbaye.

 

 

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Le commandant du 9e corps, craignant de voir l'ennemi s'emparer de la route de Signy-l'Abbaye à Rethel, décida de prononcer dans cette direction une énergique offensive.

Le général Humbert reçut en renfort une brigade de tirailleurs et l'artillerie de corps, qui formaient la réserve.

 

Il reçut l'ordre de s'engager à fond. La 9e division de cavalerie étant mise à la disposition du corps d'armée, le général Dubois lui prescrivit de se porter immédiatement de la région de Mézières sur Signy-l'Abbaye, afin d'interdire à d'ennemi la route de Rethel.

 

 

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Sur tout le front, la bataille fit rage. La division marocaine lutta toute la journée avec une magnifique énergie. Dommery fut pris et repris.

 

Les Allemands criblaient d'obus de gros calibre les alentours et le village de Dommery. Les assauts succédaient aux assauts. A la tombée du jour, les coloniaux et les zouaves avaient refoulé l'adversaire dans la forêt de Signy-l'Abbaye. Mais les pertes de la brigade Blondlat étaient sévères.

 

 

 

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Vers l'est, l'autre brigade marocaine après une lutte acharnée et maintes contre-attaques, elle restait en possession du terrain. Le commandant Clerc, du 6e chef de la 2e brigade marocaine, fut grièvement blessé.

 

Des sections entières étaient tombées sous les mitrailleuses.

La division marocaine perdait ce jour-là 50 officiers et 3000 hommes.

 

Mais elle avait tenu tête à l'armée de von Hausen, qui s'était glissée derrière l'armée du duc de Wurtemberg pour se rabattre sur la gauche de notre 4e armée.

 

A ce moment parvint l'ordre de retraite. La résistance opiniâtre de Langle de Cary sur la Meuse devait faciliter notre repli général. Ce repli était également facilité par la brillante bataille que livrait à Guise le général Lanrezac.

 

 

 

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Mais tout péril ne fut réellement écarté qu'après les journées des 29 et 30 août, qui sauvèrent de l'enveloppement l'aile gauche de la 4e armée. Notre succès tactique des derniers jours de ce tragique mois d'août accrochait définitivement les trois armées allemandes qui menaçaient notre centre, et notre opiniâtreté finit par créer, à la droite de l'armée du duc de Wurtemberg, une fissure donc profita la nouvelle armée française, constituée à gauche de la 4e, sous le commandement du général Foch.

 

Ce fut le 9e corps d'armée qui eut l'initiative et le poids de la manœuvré des 29 et 30 août, et à son succès se trouva lié le succès de la manœuvré générale de toutes nos forces.

 

« L'armée se reporte sur la ligne de l'Aisne pour se préparer à l'offensive dans une nouvelle direction... Le mouvement commencera dans la nuit du 28 au 29; les corps se couvriront par des arrière-gardes renforcées en artillerie. Le mouvement sera protégé en direction du nord et du nord-ouest par le 9e corps d'armée, qui se maintiendra le 29 dans la région La Launois-Poix-Terron. La 9e division de cavalerie est placée sous les ordres du commandant du 9e corps d'armée, et est destinée à couvrir le flanc gauche de l'armée. »

 

 

 

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Nos soldats qui, depuis le 21 août, n'avaient pris aucun repos, étaient exténués. Une seule fraction du 202e régiment d'infanterie resta sur ses emplacements du 8 août. Peut-être n'avait-elle pas reçu l'ordre de repli ?

 

Elle reprit spontanément, au petit jour, l'attaque de la veille, en direction de Thélonne. Accueillie par une vive fusillade, ses rangs s'éclaircirent. Se rendant compte de son isolement, cette fraction réussit à se replier en direction du sud-ouest, et à rallier vers Chagny le gros du régiment.

 

Pendant ce temps, le 9e corps n'était plus capable d'exécuter l'ordre qu'il recevait de l'armée. La division marocaine, décimée, réclamait du secours. La 17e division, la seule qui fût disponible, se trouvait du côté de Boulzicourt, à 35 kilomètres de l’Aisne.

 

 

 

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La 9e division de cavalerie était toujours attendue dans la région de Signy-l'Abbaye, et n'apparaissait pas. La route de Rethel était à la merci de l'ennemi. Et les Allemands, entrés à Mézières à la suite du repli de notre 52e division, progressaient partout sur la rive gauche de la Meuse.

 

général Dubois était menace d'une attaque à revers, débouchant de Donchery Méziéres. Il ne pouvait donc plus se maintenir dans la région Laupois-Poix-Terron; l'enveloppement de ses forces y devenait fatal.

 

Le commandant du 9e corps résolut, au lieu de rester sur place, de devancer constamment les têtes de colonnes ennemies, de les attaquer soudainement pour retarder leur marche et pour les contraindre à un déploiement, car une série d'offensives habilement combinées pouvaient seules éviter l'imminente catastrophe.

 

 

 

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Le général Dubois prescrivit immédiatement à la 9e division de cavalerie de rallier la région Mesmont-Wassigny, à la 17e division de gagner Novion-Porcien, a la division marocaine de rompre le combat et de se porter, après écoulement de la 17e division, sur Saulce-Monclin.

 

Mais, au point du jour, la division marocaine était violemment attaquée par des forces considérables, qui cherchaient à enlever Launois. Les soldats du général Humbert allaient succomber quand un bataillon du 32e régiment d'infanterie, deux bataillons du 77e et un groupe d'artillerie de la 17e division accoururent à leur secours. Les Allemands, surpris, s'arrêtèrent.

 

 

 

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La division marocaine put se replier, après avoir subi de nouvelles pertes, derrière le front Les Normands Sevricourt-Monclin.

 

Mais l'ennemi pouvait devancer la 17e division dans son repli. Le général Dubois ordonna à la 9e division de cavalerie de tenir à tout prix en direction de Rethel. La cavalerie avait eu un engagement de nuit à Novion-Porcien.

 

Elle se reporta alors vers le sud, sur le front Ecly-Arnicourt-Bertoncourt, et reçut en renfort le 4e bataillon du 7e tirailleurs. Elle trouva dans Rethel un bataillon du 60e régiment d'infanterie.

 

Tous les mouvements s'exécutèrent méthodiquement, sous un soleil de plomb. Nous ne laissâmes pas un fourgon aux mains de l'ennemi.

 

 

 

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Rethel et les ponts sur l'Aisne étaient ainsi fortement tenus par nos troupes.

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Les Allemands, soutenus par une formidable artillerie, réussirent dés le matin à prendre pied dans Auboncourt, où une brillante contre-attaque du 77e régiment d'infanterie arrêta leur progression.

 

Malheureusement l'ennemi s'était installé dans Bertoncourt que les cavaliers de la 9e division avaient évacué pour la nuit. La division marocaine fut accueillie par une violente fusillade. Un assaut héroïque des coloniaux du lieutenant-colonel Pernot et des fantassins du 68e reprenait le village : à 14 heures, nous tenions les hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux et les ponts de Rethel.

 

L'infanterie allemande ne réagissait plus. Le général Dubois attendait le renfort du 11e corps d'armée et de la 52e division de réserve pour contraindre l'adversaire à la retraite.

 

Au lieu d'un renfort, ce fut l'ordre d'un nouveau repli qui arriva. Toutes les troupes étaient consternées. On apprit que, sur la droite, le 11e corps et la 52e division reculaient devant les attaques ennemies. Le général Dubois ordonna aux cavaliers de la 9e division de couvrir le flanc droit du repli et de se sacrifier au besoin pour le salut de l'armée.

 

La retraite s'opéra dans un ordre remarquable. L'ennemi, harassé et désorganisé par ses pertes, ne tenta pas d'intervenir, sauf contre le 68e régiment d'infanterie qui abandonnait la crête 118, au nord de Rethel. La charge héroïque et désespérée de deux escadrons de réserve du 7e hussards, commandés par le capitaine Niontgaillard, sauva le 68e d'une catastrophe.

 

 

 

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A 20 heures, le 9e corps avait réussi à repasser l'Aisne, sous un bombardement intense.

Durant ces rudes journées, les troupes de Von Hausen avaient été réduites à se déployer et à transformer en combats de front la manœuvre enveloppante qu'elles rêvaient de mener à bien. Leur mordant fut tellement atteint par notre résistance que ces troupes ne purent entamer nos arrière-gardes dans la journée du 31 août.

 

Les Allemands, battus par nous à Signy-l'Abbaye, masquèrent leur échec en célébrant, le 2 septembre, sur les ruines fumantes de Rethel , l'anniversaire de Sedan.

 

Mais notre 4e armée, libre dans ses mouvements, se repliait sur la ligne prévue par le généralissime, et attendait le redressement, face à l'armée du duc de Wurtemberg.

 

 

 

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Retraite de la 3è armée

 

Tandis que notre 4e armée se repliait à contrecœur, en portant- de rudes coups à l'adversaire, la 3e armée, à droite, reculait plus lentement, et d'une seule aile, car elle ne voulait pas abandonner Verdun aux envahisseurs.

 

Le général Ruffey, premier commandant de la 3e armée, ne s'était pas considéré battu les 21 et 22 août. Il engageait, les 24 et 25 août, une vigoureuse offensive par sa droite. C'est là que le 6e corps du général Sarrail fit preuve d'un mordant incomparable.

Malheureusement le repli de la gauche arrêta cette offensive. En effet, le 4e corps du général Boëlle avait dû, par ordre, abandonner les Hauts-de-Meuse et revenir sur la rivière.

 

Le centre de la 3e armée étant violemment attaqué, des éléments du 9e corps, appartenant aux 102e, 315e et 124e régiments d'infanterie, au 26e régiment d'artillerie et au 14e hussards, avaient vainement contre-attaqué à Petit-Xivry, sur la route de Marville à Longuyon.

 

 

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Le 5' corps, maintenant commandé par le général Micheler, devait abandonner la rive septentrionale de l'Othain. Le 6e corps était contraint de le suivre, pour maintenir la liaison.

 

Le 25 août, au soir, la 3e armée se trouvait concentrée en arrière d'un front assez étroit, entre Azannes et Dun-sur-Meuse.

La ligne de la Meuse était abandonnée de Namur à Mézières. L'instruction générale du 25 août, réglant le repli de nos armées, prévoyait que la 3e armée appuierait Verdun par sa droite et porterait sa gauche, soit au défilé de Grandpré, soit à Varenne- Sainte-Menehould, suivant la position de la 4e armée.

En conséquence, l'arrêt sur la Meuse n'était pas interdit par le Haut Commandement.

 

 

 

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La 3e armée franchit la rivière le 26 août, par une pluie diluvienne. Trois lignes de défense furent en hâte organisées sur la rive gauche, avec l'aide de la main-d’œuvre civile.

 

Le 9e corps passa la rivière au pont de Dun sur Meuse , qu'ensuite nous fîmes sauter.

Le 5e corps, ayant franchi la Meuse à droite, s'établissait de Brieulles à Malancourt. Une partie du 6e corps suivait le 5e et s'établissait de Brieulles à Cumiéres ; les autres éléments du 6e corps continuaient de tenir la rive droite de la Meuse, afin de couvrir la retraite et de protéger Verdun.

Le 28 août, la 3e armée fut engagée dans la bataille qui faisait déjà rage sur le front de la 4e armée.

 

Nous venions de perdre Beaufort et Beauclair. La 7e division du général de Trentinian se maintenait derrière ces deux points et surveillait la lisière du bois de Nouart.

 

A 17 heures, l'ennemi prononça une sérieuse attaque. Notre artillerie n'ouvrit le feu que lorsque les colonnes allemandes arrivaient à 1200 mètres des positions. Ces colonnes furent décimées. Le général Ruffey songeait à contre-attaquer pour rejeter l'envahisseur sur la rive droite de la Meuse.

 

 

 

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Le 29 août il recevait l'ordre de repli. L'avant-garde de la 3e armée rétrograda à contrecœur vers l’Argonne, pour rester en liaison avec la 4e armée. C'est alors que le général Ruffey fut remplacé dans son commandement par le chef de son 6e corps : Le général Sarrail.

Le 30 août, tandis que la 4e armée sortait victorieuse de la bataille de Signy-l'Abbaye, la 3e armée faisait tête à l'ennemi en direction de Beauclair-Nouart et de Fosse.

 

D'un coup, les hommes oublièrent l'extrême fatigue. Leur charge à la baïonnette déblaya, en profondeur, trois kilomètres de terrain. Le 46e régiment d'infanterie se distingua en pourchassant jusqu'à la nuit une brigade qui constituait la flanc-garde d'un corps d'armée du Kronprinz impérial.

 

Le 31 août, les colonnes d'infanterie de la 3e armée partirent à l'assaut de Montigny et de Mont devant Sassey. Les 117e et 124e régiments d'infanterie se distinguèrent dans un farouche corps à corps. Les pertes allemandes furent énormes. Un escadron de uhlans, surpris, tomba sous nos feux de salve.

 

 

 

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Nos deux régiments ne furent arrêtés que par le tir infernal des batteries ennemies. A Doulcon, le 115e d'infanterie soutenait héroïquement la contre-attaque des colonnes feldgrau qui débouchaient de Dun.

 

Malheureusement, la 4e armée rétrogradait vers la Champagne. La pression ennemie s'accentua sur le front de la 3e armée qui dut, pour maintenir sa liaison, reculer à son tour.

Mais le général Sarrail limita habilement ce recul.

 

A gauche, la 10e division prit position dans la région de Nouart

 

 

 

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Le 6e corps, dans la nuit du 31 août au 1 septembre, ne put s'opposer au passage de la rivière par les troupes du Kronprinz, à Vilosnes, malgré la résistance acharnée de notre 106e régiment d'infanterie.

 

Le général Sarrail comptait bien rejeter l'ennemi sur la rive droite, quand il reçut, du Grand Quartier Général, l'ordre de rompre le combat.

 

Le repli de la 4e armée se fit, non pas dans la région de Vouziers, mais jusqu'au sud de l'Ornain, à l'est de Vitry.

 

La 3e armée, qui comptait établir un barrage entre Argonne et Meuse, dut rétrograder jusqu'au sud de Bar-le-Duc.

 

Le général Sarrail suspendit donc l'offensive déjà victorieuse des 65e, 67e, et 75e divisions de réserve sur la Meuse, et dirigea ces unités au sud de Verdun. Mais il arrêta les arrière-gardes du 5e corps à Gesnes et Cierges, au nord de Montfaucon, le 6e corps gardant le contact à Malancourt et Esnes avec la garnison de Verdun.

Le général Joffre voulait que le repli se poursuivît jusqu'à Joinville, dans la Haute-Marne ; et le généralissime prévoyait quelles seraient les troupes du général Sarrail qui renforceraient la garnison de Verdun, abandonnée à sa propre défense.

 

 

 

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Mais le commandant de la 3e armée s'accrocha résolument à Verdun, allongeant sa gauche pour rester en liaison avec la 4e armée, faisant face au nord pour défendre la Place, et face à l'est pour menacer le flanc du Kronprinz.

 

Le Haut Commandement approuva ces dispositions. Elles se conformaient aux directives qui furent données le 4 septembre par le Général en chef la 3e armée, après un recul aussi lent que possible, devant se maintenir sur le flanc de l'ennemi et dans une formation qui lui permît à tout instant de passer facilement à l'offensive, face au nord-ouest.

 

Début septembre ; dans les Vosges, l’ennemi était contenu grâce à l’héroïsme de certains régiments qui défendaient les cols stratégiques comme les 5e et 6e Régiment d’infanterie coloniale au col de la Chipotte des chasseurs aux cols du Bonhomme, du Hans et du Donon

 

 

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En conséquence, le 4 septembre, les 65e, 67e et 75e divisions de réserve se rapprochèrent de la Meuse, qu'elles franchirent dés le lendemain, s'interposant ainsi entre Verdun et l'ennemi.

Le 5 septembre, au soir, les 3e et 4e armées recevaient l'ordre de s'arrêter et de faire enfin demi-tour.

La retraite, la pénible et lamentable retraite, était arrêtée.

 

 

a suivre pour la 2è et 1è armée.....

 

 

 

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Front de l'est

 

 

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l'Allemagne se bat maintenant sur deux fronts!

 

le 17 août 1914

Bataille de Stallupönen

 

Rouleau compresseur russe.png

 

 

À la mi-août 1914, l'armée impériale russe commence à envahir la Prusse-Orientale dès les hostilités déclarées.

 

À l'extrémité est de l'Allemagne, le général russe Paul von Rennenkampf (lui-même d'origine allemande de la Baltique) mène la Première Armée à l'offensive avec comme but la prise de la ville de Königsberg.

 

Comme l'indiquait le plan Schlieffen, les Allemands ont commencé la guerre avec un front défensif à l'est, puisque le gros des troupes était affecté au front occidental en vue de vaincre rapidement la France.

 

Cependant, von François, commandant du Premier corps de la Huitième armée allemande, était convaincu que ses troupes, mieux entraînées et mieux équipées étaient en parfaite position pour ralentir, sinon stopper, les forces de Rennenkampf.

 

Le 17 août, von François engage les Russes malgré les instructions du commandant de la Huitième armée, Maximilian von Prittwitz qui avait donné l'ordre de se retirer si les Russes pressaient le front.

 

Quand Prittwitz apprit que von François avait engagé les Russes, il dépêcha un émissaire afin de lui ordonner de rompre l’engagement et de se retirer vers d’autres positions. À ce moment, les troupes de von François étaient beaucoup trop engagées pour se retirer sans risque et de toute façon, il n’avait aucune intention de respecter cet ordre.

 

Sa réponse à l’émissaire passera à l’histoire : « Le général von François se retirera lorsqu’il aura défait les Russes ! »

 

Avec le résultat de la bataille toujours incertain, von François lança une offensive d’envergure sur toute la ligne et infligea de lourdes pertes aux Russes : cinq mille morts et trois mille prisonniers.

 

Alors que les Russes se retirent sur la frontière pour panser leur blessures, von François obéit finalement à Prittwitz et retraite de vingt kilomètres vers l’ouest, prenant position autour de Gumbinnen.

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Front de l'est

 

20 août 1914

 

 

 

 

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Encouragé par le succès de l’impatient commandant du Premier Corps, le général Hermann von François à Stalluponen où il a capturé 3 000 prisonniers russes avant de sonner la retraite vers Gumbinnen, à 15 km à l’ouest de Stalluponen, Prittwitz, sous les pressions dudit François, décide de mener un assaut contre la Première Armée commandée par le général Paul von Rennenkampf, à Gumbinnen.

 

 

Conscient que la Seconde Armée russe, sous le commandement du général Alexandre Samsonov, avançait vers le nord à partir de la Pologne, Prittwitz décide d’engager les forces de Rennenkampf, avançant vers l’est sur un front de 55 km, à la première occasion.

 

 

Gumbinnen_Fr_Wilh_Platz.jpg

 

 

À la veille de la bataille la Huitième Armée allemande de Prittwitz von Gaffron est forte de 8 1/2 divisions d'infanterie (102 bataillons, 58 escadrons et 95 batteries). Elle va attaquer la Première Armée russe de Rennenkampf qui compte 6 1/2 divisions d'infanterie (94 bataillons, 124 escadrons, 55 batteries), soit approximativement 130 000 Allemands contre 60 000 Russes (de manière erronée les Allemands attribuent à la Première Armée russe 24 divisions).

 

En nombre, les Allemands sont inférieurs en cavalerie, supérieurs en infanterie et très largement supérieurs en artillerie. D'autres circonstances influent défavorablement sur la Première Armée russe. Les Allemands ont achevé leur mobilisation le 10 août et attendent les Russes de pied ferme.

 

 

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La Première Armée doit terminer sa mobilisation le 36e jour, or elle passe à l'offensive le 15e jour sur la demande de la France. Les conséquences de la précipitation sont multiples. L'armée russe est privée de ses divisions de réserve, même ses unités d'active ne sont pas au complet.

 

Il n'y a pas d'unités de transport (l'écartement des voies ferrées est différent entre les réseaux russes et allemands). Le 20 août, les Russes ont derrière eux six jours de marches forcées, les Allemands ont été acheminés en train.

 

 

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Après avoir assigné un corps pour garder les arrières de la Huitième Armée contre l’avancée de Samsonov, Prittwitz forme trois corps fortifiés d’une division supplémentaire sur une ligne au sud de Gumbinnen, environ 40 km à l’intérieur de la frontière de la Prusse-Orientale.

 

 

 

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L’offensive allemande est toutefois lancée en toute hâte par l’impatient général François vers 4 heures du matin avant que les deux autres corps n’aient fini leurs préparatifs. Le général Mackensen, au centre et le général von Below, au sud n’atteignirent leur plein état de combat que de quatre à huit heures après que François eut lancé son offensive avec le Premier corps.

 

 

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Pour ce qui est de la division additionnelle dépêchée par Prittwitz, elle arriva trop tard pour avoir quelque part au combat. Bien que la Première Armée de Rennenkampf défende ses positions avec acharnement (combats de Brakuponen en particulier) et inflige aux régiments prussiens de très lourdes pertes, son flanc droit s’écroule au milieu de l’après-midi après avoir épuisé ses munitions, François les poursuit alors sur 8 km.

 

Cette percée encouragea Mackensen à lancer son attaque lorsque son corps fut prêt vers 8 heures. Below suivi à midi.

 

 

 

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Cependant, la Première armée russe, alertée par l’attaque hâtive de François, déploya efficacement sur le front de l’artillerie lourde, qui fit un massacre parmi les troupes de Mackensen et de Below, les forçant à se replier en désordre sur près de 24 km. François, conscient que le front allemand s’écroulait au centre et au sud fut dans l’obligation d’autoriser la retraite à son tour. Dans la débâcle, les Russes capturèrent 6 000 Allemands.

 

 

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Paniqué par l’efficacité de la contre-attaque russe et craignant que la Seconde Armée de Samsonov ne se joigne à la Première Armée de Rennenkampf afin d’encercler la Huitième Armée, Prittwitz ordonna une retraite générale sur la Vistule malgré l’apparent manque de volonté de Rennenkampf pour poursuivre les fuyards, concédant ainsi la totalité de la Prusse-Orientale aux Russes.

 

 

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Helmuth von Moltke, chef d’état-major général à Berlin, furieux de la décision de retraite générale de la Huitième Armée, qui ouvre toute la Prusse-Orientale à la conquête russe, rappelle Prittwitz et son second, von Waldersee à Berlin pour les démettre de leurs fonctions.

 

 

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Ramenant l’imperturbable Paul von Hindenburg de la retraite, Moltke lui donne le commandement de la Huitième Armée et assigne l’agressif Erich Ludendorff, qui s'est distingué durant la capture de Liège, comme chef d’état-major de la Huitième Armée.

 

 

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Heureusement pour Hindenburg, la retraite sur la Vistule n’était pas pleinement exécutée lorsqu’il arriva le 23 août pour prendre le commandement du front. Consultant Ludendorff et le colonel Hoffman, chef des opérations en second, Hindenburg parvient à endiguer la retraite et choisi de rassembler ses forces et de lancer une offensive contre la Seconde Armée russe de Samsonov montant par le sud.

 

 

 

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Cette attaque mènera à la plus grande victoire allemande de la Grande Guerre : la bataille de Tannenberg où les Allemands sauront exploiter les faiblesses de départ des armées russes (impréparation, sous-effectif, problèmes logistiques, artillerie insuffisante) et bénéficier à plein de leur supériorité numérique.

 

 

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Sur la pénible impression de la défaite de Gumbinnen, Moltke commet alors l'erreur de prélever deux corps d'armées au complet du front de France où les masses allemandes ont commencé de déferler et les transfère précipitamment en Prusse-Orientale. C'est l'origine de l'arrêt des troupes allemandes à la bataille de la Marne.

 

 

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à suivre

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et le général Von François devait être certainement d'origine huguenote français vu le nom

 

que c'est même eux qui ont quasi créés Berlin après la révocation de l'édit de Nante.

 

 

PS, j'ai commencé à mettre mes postes avec le jour le jour, je mettrai la date maintenant au début de mes sujets

 

ce soir ou demain, je commence un témoignage d'une petite fille de 10 ans en 1914....

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Invité §pie367dg

et le général Von François devait être certainement d'origine huguenote français vu le nom

 

que c'est même eux qui ont quasi créés Berlin après la révocation de l'édit de Nante.

 

 

PS, j'ai commencé à mettre mes postes avec le jour le jour, je mettrai la date maintenant au début de mes sujets

 

ce soir ou demain, je commence un témoignage d'une petite fille de 10 ans en 1914....

 

 

Excellents ces commentaires sur les batailles à l'Est, encore plus méconnues que les batailles en France et en Belgique avant " La Marne "

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et le général Von François devait être certainement d'origine huguenote français vu le nom

 

que c'est même eux qui ont quasi créés Berlin après la révocation de l'édit de Nante.

 

 

PS, j'ai commencé à mettre mes postes avec le jour le jour, je mettrai la date maintenant au début de mes sujets

 

ce soir ou demain, je commence un témoignage d'une petite fille de 10 ans en 1914....

 

 

Excellents ces commentaires sur les batailles à l'Est, encore plus méconnues que les batailles en France et en Belgique avant " La Marne "

 

 

il était important de mettre en avant cette bataille et la suivante car elles auront une énorme incidence dans la bataille de la Marne :jap:

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Invité §exp832Oz

Salut Maitre zigomard.

 

J'ai lu un livre d'Alexandre Soljenitsyne "août 14" sur ces épisodes de la guerre, réellement extraordinaire.

 

A+

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TEMOIGNAGE

 

aujourd'hui, je mets en avant une commune: Germaine en Champagne-Ardenne

 

en cherchant des photos de sujets de reportages, je suis tombé sur une commune vraiment dynamique sur la guerre 14/18 et surtout, sur un témoignage

vraiment vivant, plein de chaleur et nouveau d'une petite fille de 10 ans à l'époque

 

 

maintenant, la première partie:

 

germaine.png

 

 

 

Témoignage de Mme VICENTINI

Pascal RICHEZ conseiller municipal commission communication ( – )

 

Ce récit a été publié en 1979 et 1980 dans le journal de Germaine. Il est le

reflet d’une interview de Mme Marcelle VICENTINI par M. BUTTNER, alors Maire

de Germaine. Le texte suivant reprend intégralement ce qui a été publié à l’époque.

Cette interview a été réalisée plus de soixante ans après la fin de la guerre.

Mme VICENTINI nous fait partager, avec ses mots à elle, ses souvenirs

d’enfance et d’adolescence pendant la période 1914 à 1918.

 

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Sans haine ni condescendance, elle nous invite à découvrir, comme un vieux film en noir et blanc, les images qui ont marqué sa jeunesse.

 

La finesse du récit montre que les souvenirs sont indélébiles quand on traverse une période de sa vie pendant laquelle l’inquiétude, le tumulte et le malheur sont conjugués au présent. Il est à noter que les événements qui ont marqué le plus fortement la mémoire de Mme VICENTINI sont concentrés sur deux périodes bien précises :

 

- le début de la guerre : l’année 1914 pendant le passage des troupes allemandes

puis l’installation des troupes françaises.

 

- la fin de la guerre : à partir de l’été 1918 pendant lequel s’intensifient les

bombardements sur Germaine.

1 \ L’arrivée des allemands

 

Quand le tocsin a sonné le 4 août 1914, Madame Humbert est venue nous alerter. Elle s'est

mise à pleurer. La voyant pleurer, je me demandais ce que cela voulait dire. Son mari était pour partir. Quand les mobilisés ont quitté le village, c'était calme. Bien entendu ils pleuraient. Puis ça y est, c'était fini. Ils sont partis par la gare.

Nous avons vu passer beaucoup de trains. C’était rempli de soldats. On leur servait des

pommes de terre de la ferme des Bœufs. Mon cousin pour les faire rigoler leur montrait des

betteraves avec la tête du Kaiser, Guillaume II à ce moment là. Il y avait des tas de choses écrites sur les wagons, à la craie, en grosses lettres. « A BERLIN ». Les Lettres étaient si grosses que nous pouvions les lire en passant.

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Et puis, les trains ne montaient pas tellement vite. Les trains s'arrêtaient à Germaine, mais les soldats ne descendaient pas. En tous cas, pas à ce moment là. Ils ne restaient pas. Des fois il fallait leur apporter à boire, parce qu'on avait signalé leur passage à l'instituteur. C'était Monsieur Jacquot. Il servait de greffier, de secrétaire de mairie.

Il recevait les demandes, les avis de passage, car c'était la plupart du temps à lui qu'on s'adressait. Le maire de l'époque était Monsieur Lormet, qui habitait là, où reste à présent Madame Beauvier.

Dans l'ensemble le début de la guerre s'est bien passé. Sauf, qu'il y avait à Vaurémont un suisse, qu'on appelait Schorderet. Ce gars là conduisait les bœufs, travaillait dans la ferme,

s'occupait des animaux, labourait les aires. Ce sont les français qui l'ont fait partir, parce qu'il était étranger.

Ils l'ont "déblayé" en auto. Il est retourné dans son pays. Tous les étrangers étaient suspects. On prétendait qu'il avait fait quelques paroles par rapport au tunnel, que le tunnel serait facile à faire sauter. Il a dit quelque chose comme ça, et ceci avant qu'il y ait la guerre.

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Du moment qu'il avait eu l'idée de ça, on s'est dit que ça pourrait des fois réussir. Alors ils l'ont emmené. Sa femme et sa fille sont restées. Il n'avait pas fait de mal, mais ils l'ont emmené quand même.

Les allemands ne sont donc pas arrivés de suite, mais quand ils sont venus, j'ai eu une de ces trouilles ! Parce qu'à l'école on nous racontait des histoires de la guerre. Je me rappelle, j'étais épouvantée. Epouvantée, que j'étais !

Quand j'étais avant que les allemands n'arrivent, l'institutrice, maman disait même qu'elle était bête de raconter des choses pareilles, l'institutrice nous a raconté que les allemands faisaient des choses atroces en Belgique, qu'ils prenaient les enfants avec une baïonnette enfoncée dans leur corps et qu'ils les faisaient tournoyer comme ça ! Je me suis vue devant un tas de choses comme ça !

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Nous avions donc un champ, là, où se trouve de nos jours Monsieur Mercier. C'était un champ de pommes de terre. Nous devions être en train de les arracher. Je ne sais plus trop quel mois c'était. Puisque nous récoltions les pommes de terre, ça devait être au mois de septembre. Ca fait l'automne quoi !

Ils sont donc arrivés au mois de septembre. Ils sont venus par Avenay.

Et puis, il en est arrivé aussi par Ville en Selve. Ce sont des uhlans qui sont arrivés par Ville en Selve. Ils avaient le casque plat, avec le panache.

Et puis ils tenaient leur lance fièrement. Et puis ils cavalaient quand même. Ils étaient bien habillés. Ils sont montés au village. Nous étions donc dans le champ lorsqu'ils sont arrivés. Nous étions des gosses J'avais, je ne sais plus trop quel âge, mettons dans les dix ans.

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Les uhlans sont arrivés avant ceux qui montaient d'Avenay. Ces derniers avaient des

caissons, c'était de l'artillerie.

Les uhlans sont alors venus près de nous, ont pris possession du champ à côté du cimetière. Dans ce temps là le cimetière était déjà à cet emplacement. Ils ont sauté et dansé là dedans ! Moi, j'avais une frousse du diable !

Je pleurais tout ce que je savais. Ma sœur m'a « emballée ». Elle me disait qu'il ne fallait pas crier. J'avais peur, je voyais tout ce que l'institutrice nous avait dit dans ma tête. J'ai crié parce que j'avais idée qu'on allait nous prendre, nous embrocher !

Finalement maman a tout de même eu l'idée de venir nous chercher par les champs d'à côté, parce que maman avait appris que l'artillerie montait d'Avenay. Quand ils sont arrivés avec leurs caissons, ça faisait un potin d'enfer.

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Nous avions peur, nous les gosses. Maman n'avait pas peur. Elle tenait tout simplement à nous mettre à l'abri, puis c'est tout. Surtout qu'il y avait ma sœur, qui était déjà un peu plus âgée que moi, elle commençait à être jeune fille. Alors elle ne voulait pas la mettre trop en évidence.

En remontant des champs, il y avait une cinquantaine de soldats allemands devant la mairie.

Ils causaient avec l'instituteur, qui avait dû sortir. Il y avait aussi l'institutrice qui était là. Il y avait deux écoles. C'était pas le même ménage qui les tenait. Il y avait alors un soldat qui avait pris la petite fille de l'institutrice, qui la tenait dans ses bras. Elle nous a dit après, l'institutrice : « Vous savez, je ne brillais pas. J'avais bien peur qu'ils l'emmènent. ».

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C'était une belle petite fille. Mais non, il lui a rendu. Elle avait à peine deux ans. Il la tenait dans ses bras. Je me rappelle toujours avoir vu. On l'appelait Jacqueline. Jacqueline tenue par un allemand ! Il était sur son cheval et il la tenait dans ses bras. En général ils aimaient bien les enfants.

Nous sommes donc rentrés chez nous, nous habitions alors là où reste Arthur. Entre temps l'artillerie était montée à la mairie et puis on a demandé que tous les habitants amènent du foin pour les chevaux, parce que c'était des chevaux qui traînaient les caissons. Il n'y avait pas encore d'automobiles. Ils ont demandé aussi à boire pour les chevaux.

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Aussitôt après, maman est allée porter son seau d'eau. Elle n'a pas laissé ma sœur porter le seau et la botte de foin. Elle y a été elle-même. Chaque ménage y allait de sa botte de foin. Il fallait l'apporter sur la place de l'église.

Les allemands sont allés habiter chez les gens. Ils ne sont pas venus chez nous, parce que

c'était du grand bois à côté. Il n'y avait plus que notre maison, les deux maisons voisines étaient à moitié écroulées. Ils sont pourtant venus voir les écuries pour y rentrer leurs chevaux. Il y avait bien une place où nous aurions pu en loger un. Mais maman ne leur a pas montré. Elle leur a montré l'autre côté, là où nous avions nos chèvres.

Ca faisait un angle, il n'y avait alors pas moyen de caser un cheval dans tout ça. Alors nous n'avons pas eu d'allemands. Probablement que ça a dû leur faire peur près du bois. Ils ont placé une sentinelle prés de la Soyère, sans doute pour surveiller.

Ils sont restés encore assez longtemps, le temps d'aller aux marais de Saint-Gond et de revenir.

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Je ne pourrais pas vous dire combien de temps c'était.

Lorsqu'ils sont repassés, ils ont ramené des blessés et des prisonniers français. Les prisonniers, ils les ont enfermés dans l'église et les blessés, ils les ont mis dans les écoles. Ils ont alors demandé que les habitants leur apportent du lait, du moins ceux qui possédaient des vaches.

A l'époque il y avait tout de même quelques-uns qui avaient des bêtes. Il y avait Brunet, qui restait dans la maison derrière Madame De Andrade. Il avait quatre à cinq vaches. Il y avait son beau-frère, qui habitait là où est l'ancienne maison Rousselet. C'était le père Faye. C'est comme ça qu'on l'appelait.

Et puis, il y avait chez Parant. Il y avait encore la ferme des Bœufs et aussi une ferme à Vaurémont. Il y avait finalement, en bas d’ici, le père Courtois, là où demeure maintenant Monsieur Husson.

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Donc, tous ces fermiers devaient apporter le lait pour les blessés. Alors le père Faye, lui, n'a pas voulu en donner, sous prétexte que c'était pour les allemands, mais il devait y avoir aussi des français dans le tas. Enfin ils demandaient simplement du lait pour les blessés. Rien n'avait été spécifié d'autre. Et lui, le père Faye, il a dit : « Je ne veux pas porter de lait aux allemands !

J'veux pas qu'ils aient le lait ! ». Mais il avait rentré les vaches pour les traire et lorsque les allemands ont fait le tour pour revoir les maisons, où il y avait du lait, il est resté derrière la porte. Vous pensez ils se sont fait renseigner. Il est venu un allemand à la porte et ils ont vu les pieds du bonhomme en dessous de la porte.

 

Alors, la nuit, il devait d'abord venir une trentaine d'allemands loger, chez lui et dans la maison d'à côté, chez Gérard. Il n'en est venu en définitive qu'un seul. Il a attaché son cheval au dehors de la porte et c'est cette nuit là que la maison a grillé. Vous pensez bien qu'on s'est dit, c'est les allemands !

Après tout il y avait tout de même la sentinelle à la Soyère qui surveillait les parages. Maman a essayé d'aller voir, mais on ne l'a pas laissée passer. Elle n'a même pas pu aller jusqu'auprès de la sentinelle. Peut-être bien au bout d'une demi-heure les allemands se sont mis à crier : « Au feu ! Au feu ! ». Alors à ce moment là ça flambait !

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Ca flambait si fort que maman nous a réveillés. On ne pouvait pas approcher du feu. Les allemands étaient tout autour de l'incendie. Ils ont fait comme s'ils combattaient le feu et puis ils n'ont rien combattu du tout, parce que ça a grillé complètement.

Les prisonniers français ne sont pas restés tellement longtemps ici. Le temps de réaliser et de passer. Ils ont fait, comme qui dirait, une pause à Germaine. Ils étaient enfermés dans l'église.

Maman, dès qu'elle avait su qu'il y avait des prisonniers français est partie pour leur porter un panier de pêches et de poires fondantes. Je me souviendrai toujours que lorsqu'elle est descendue, en quittant chez nous, elle est partie par la rue du Moulin et les allemands ont commencé à pêcher dans le panier. Alors, en haut de la rue, il y a un chef qui a commandé : « Ouah ! Ouah ! ».

Il a lancé des ordres rauques, vous savez comme ils causent. Alors ils se sont arrêtés. Elle en finissait plus de retirer des mains et des mains. Elle repoussait les mains pour qu'ils lui prennent pas ce qu'elle avait dans le panier. En fin de compte elle est arrivée devant l'église ; il y avait une sentinelle devant la porte qui ne l'a pas laissée rentrer. Il lui a pris le panier et l'a tendu aux soldats français.

Ils sont tout de même arrivés à avoir les fruits.

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En général, on disait qu'ils étaient pas méchants pour les gens. Moi, je ne peux pas dire. Tout le monde s'en méfiait quand même. Ils ne sont pas restés assez longtemps pour faire quelque chose d'extraordinaire. Les cafés n'étaient pas ouverts à l'époque et puis, tout le monde aurait été contre ça.

Enfin, moi, je ne peux rien dire, du fait que nous n'en avions pas chez nous. Je me souviens que la veille de leur départ ils ont tué des cochons là, où est actuellement la maison de Madame Verdonk. Ce n'était pas la Bergerie, c'était la maison d'à côté. Je ne me rappelle plus comment on appelait l'endroit. Nous les gosses nous appelions cet endroit « le casse gueule » parce que nous allions y glisser l'hiver là dessus. On a fini par appeler ça comme ça.

Les allemands ont donc tué des tas de cochons. Ils les ont dépouillés pour avoir la viande tout de suite. Ils voulaient tout simplement se nourrir. Ils ne les ont pas grillés. Le soir même ils sont partis. Une espèce de retraite a sonné et maman nous a dit : « Ca y est ! Ils s'en vont, c'est la retraite ça ! ».

Alors, nous n'avons pas bougé de chez nous. C'était pas le moment ! Nous sommes restés là-bas. On a dit, ma sœur a dit ça, que lorsque les allemands ont battu en retraite il pleuvait fort. A un tel point que les allemands rentraient dans les maisons au détriment des habitants. Jusqu'à une heure avancée, presque toute la nuit, dans la Grand'Rue de Germaine il était impossible de passer, tant le remue ménage était grand.

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Tous les soldats descendaient à toute vitesse, serrés comme des sardines en boîte.

Les chevaux traînaient les fourgons en courant pour descendre la route.

Ils sont donc repartis la nuit ; le lendemain matin nous sommes allés voir s'il y avait quelque

chose qui traînait dans le champ où ils avaient tué les cochons.

On a ramassé des pieds de cochon et même des pieds de veau. On a fait la soupe avec. On s'est régalé. On était bien content Après le départ des allemands, nous sommes restés quelques jours sans personne et puis ça a été réoccupé par les français.

Quand les français sont revenus, il y en a eu dans tous les greniers. Partout où ils ont pu se

loger, il y en avait même dans notre grenier à nous ! Les français n'ont pas regardé à venir chez nous Les allemands, eux, regardaient et ne sont pas venus. On les a logés dans les greniers à foin. Tout était plein de militaires !

Tous ceux qui pouvaient loger des soldats le faisaient. On leur donnait un

peu d'argent pour ça. C'était payé par la commune. Chaque ménage qui logeait un ou deux soldats avait quelques sous. Ca n'était pas des tas, mais il y en avait.

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La plupart étaient logés dans les camps. Il y en avait un peu partout. Dans le haut de la

Tuilerie, vers la route du Cadran. Il y avait là deux grandes baraques. Il y en a eu un aux Trois Hêtres, vers la ligne de l'Abesse.

C'était le camp H. Pour vous situer. A la ligne de l'Abesse on prend un petit chemin, il y a trois hêtres. Là dedans il y a eu des baraquements. Ils ont même été à un certain moment repérés par les allemands. Je n'ai pas vu de baraques dans les bois qui descendent vers la gare. Il y avait encore un camp à un endroit qui se trouve au dessus de la ferme des Bœufs.

En face de la Ruine il y avait le camp des Touroises, de l'autre côté de la route. Ils avaient fait une petite chapelle entre le chemin et la route. Ils avaient un aumônier qui disait la messe. C'était juste au bord de la route qui mène à Avenay. Il y avait là une pierre dressée comme un pupitre. Elle n'était pas tellement grande. Je ne les ai jamais vus y dire la messe.

Ils ont peut-être entrepris ça pour mettre une statue, comme support. Je ne sais pas. Le camp et un baraquement étaient un peu plus loin que la Ruine.

Il y avait encore des soldats installés tout le long de la route de Saint-Imoges, là-haut au tournant de la route, dans le bois de sapins.

Même que des soldats avaient mis pour rire un nom sur une casemate « VILLA DE MAMAN IDA ». C'était un rond qu'ils avaient mis devant la porte, probablement pour cacher la porte. Pour qu'il n'y ait pas d'éclats d'obus. Aux alentours du village les soldats avaient creusé des cagnas.

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Il y en avait partout. Dans le jardin de Françoise Cramer jusqu'au terrain, où était autrefois Emile Lambert, c'était truffé de cagnas, des machins dans la terre, abrités avec des pierres dessus.

Entre les deux passages à niveau, il y avait le quai de débarquement. Cela se trouvait au bas du chemin qui prend chez Dupont. Il s'y trouvait des tas de munitions, surtout dans les champs qui montaient vers la ferme de Vaurémont. C'était rempli d'obus de gros calibre. Parce qu'à un moment donné il y a eu deux canons de marine postés sur la Haute-Champagne.

12.jpg13.jpg14.jpg

C'était des pièces à longue portée qu'on transportait du tunnel, où elles étaient à l'abri pour les mettre dans les épis de Vaurémont. Avec le treuil qui avait été aménagé on les montait tout en haut de la côte.

A l'époque il n'y avait pas encore beaucoup de camions. C'était des fourgons trainés par des

chevaux. Les caissons remplis de munitions étaient eux aussi trainés par des chevaux. Il fallait voir le remue-ménage à Germaine !

Des cuisines roulantes étaient installées dans les rues. Il y en avait une dans la Grand'Rue,

vers la maison de Monsieur Louis. En ce temps là il y avait une grange à cet emplacement. Il y avait aussi une roulante sur le quai de débarquement, elle était grande parce qu'elle servait à tout le quai et c'est là-bas qu'il y avait le plus de soldats.

 

16.png

Il y avait aussi une roulante au dessus de chez Parant, dans le bois de sapins. C'est là que nous allions manger, nous les gosses. Tous les gosses allaient retrouver les soldats.

Ils étaient bien accueillis. Les soldats les aimaient bien. C'était tout à fait

naturel. Beaucoup d'entre eux en avaient laissés. Alors souvent ils nous donnaient à manger.

C'était bon, c'était bien cuisiné. C'était leur manger à eux.

En somme Germaine était l'arrière-front. Les militaires quand ils nous arrivaient n'avaient

pas le moral, et puis ils avaient des poux ! Je me souviens que maman lavait pour eux. Il fallait mettre tout ça dans de l'eau bouillante. Beaucoup de femmes faisaient le linge des soldats.

Fin de première partie

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Salut Maitre zigomard.

 

J'ai lu un livre d' sur ces épisodes de la guerre, réellement extraordinaire.

 

A+

 

 

houlà, je suis pas Maitre :p

 

tu peux m'en dire plus sur se livre, c'est la première fois que j'entends en causer et je suis intrigué surtout que j'aime bien l'auteur

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Invité §Jes257LV

Ce soir...

 

 

[h1]Paris brûle-t-il ?[/h1]Film

 

 

http://static.programme.tv/media/cache/relative_max_355x272/upload/epgs/2013/01/paris-brule-t-il_49205_1.jpg

 

 

 

 

Prochaine diffusion TV :Jeudi 21 Août à 20h45 http://static.programme.tv/media/cache/resize_40x40/upload/logos/1408633209_7.pngFilm de guerre - France - Etats-Unis - 1966 Durée : 2h40

Audio description

 

 

Réalisé par : René Clément

Acteurs : Gert Fröbe (le général Dietrich Von Choltitz) Kirk Douglas (le général George S Patton) Alain Delon (Jacques Chaban-Delmas) Bruno Crémer (le colonel Rol-Tanguy) Pierre Vaneck (Roger Gallois)[h3]Résumé du programme[/h3]

En août 1944. Les forces alliées se rapprochent de Paris. Hitler ordonne au général von Choltitz, gouverneur militaire, de faire sauter tous les ponts et les monuments de la capitale. Jacques Chaban-Delmas, le représentant du général de Gaulle, et le colonel Rol-Tanguy, le chef des Forces françaises de l'intérieur, organisent l'insurrection. Chaban-Delmas suggère d'attendre l'arrivée des forces américaines et françaises.

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Invité §exp832Oz

Salut Maitre zigomard.

 

J'ai lu un livre d' sur ces épisodes de la guerre, réellement extraordinaire.

 

A+

 

 

houlà, je suis pas Maitre :p

 

tu peux m'en dire plus sur se livre, c'est la première fois que j'entends en causer et je suis intrigué surtout que j'aime bien l'auteur

 

 

 

Je ne l'ai plus, donné pour cause de place, mais en gros le livre raconte la campagne du coté russe, avec un héros etc......

c'est parfaitement écrit, bien-sûr et montre la vie des soldats russes à cette époque.

 

Ce livre existe, j'ai fait de petites recherches sur google, il vaut la peine.

 

A+

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deuxième partie:

 

 

Elles gagnaient leur vie comme ça. Vous savez, il n'y avait pas tellement d'ouvrage. Et il y avait pas mal de femmes qui étaient restées seules. Alors on ne pouvait pas gagner tellement. On achetait du pain de soldat. Je ne sais pas au juste d'où il venait ce pain là. Sans doute d'Aÿ. C'était l'instituteur qui nous le vendait à la Mairie.

Du point de vue du ravitaillement on avait ce qu'on pouvait acheter. Maman vivait plutôt sur les produits de son jardin. Il y avait aussi nos bêtes. Nous avions une basse-cour, quelques poules, quelques lapins, des chèvres. En conséquence, nous ne pouvions pas nous plaindre, nous avions tout de même du lait, des œufs.

 

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Tous les mois, maman descendait à Epernay faire des achats. Elle y allait à pied. Elles s'en allaient a une dizaine de femmes en passant par en haut, par Bellevue. Je me rappelle que maman disait toujours qu'elles passaient devant la boucherie de Dizy. Sur la route tous les soldats l'appelaient, ils rigolaient, ils blaguaient, quoi !

Sinon, dans le pays il y avait une épicerie à la place où est maintenant le Goulet. Elle était

tenue par Madame Carion. Pendant la guerre le magasin est resté ouvert. C'est là que nous prenions nos galoches, nous, les enfants pauvres, les enfants des indigents !

La Mairie nous en donnait une paire par an. On tâchait de les faire durer le plus longtemps possible. L'été on garnissait ça. J'avais un oncle qui nous garnissait ça bien.

Du reste les gosses ne marchaient pas pieds nus. Il y en avait deux ou trois, mais c'était par fantaisie !

Alors que maman avait marché pieds nus, elle ! Mais à quinze ans il a fallu qu'elle arrête. Elle avait mal au cœur tous les jours. C'est son père qui a trouvé ça, que c’était parce qu'elle grandissait et puis qu'il fallait qu'elle mette maintenant des souliers. II n'était pas bête son père. Il savait ce qu'il disait. Maman disait toujours : « C'est dur de mettre des souliers quand on a marché pieds nus. C'est dur de rester en souliers ! ».

 

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En plus de l'épicerie, il y avait avant la guerre un vieux qui passait. Il avait commencé comme

colporteur. Après, il est venu avec un âne. Il avait une petite charrette. Il venait de Fontaine. Il nous vendait des choses utiles-aux-gens-pour-nous-raccommoder. Des étoffes pas trop chères. Des étoffes ordinaires quoi !

Je me rappelle que ma grand-mère m'avait fait une robe avec de petites fleurs bleues et noires. C'était un coupon du père Goguillon. On l'appelait le père Goguillon.

Mais au moment de la guerre il ne revenait plus. L'école fonctionnait quand même pendant la guerre. On avait mis deux écoles dans une, dans l'école des filles, là bas vers chez Madame Berzosa.

J'étais pour passer mon certificat d'études en 1917 : deux, trois mois auparavant l'institutrice nous faisait suivre des cours spéciaux. On y allait de juste comme ça ! Mais elle nous a bien dit : « Vous savez, je vous avertis, si vous voulez passer votre certificat d'études, je ne suis pas sûre que vous pourrez le passer parce que l'école fermera au premier obus qui tombera sur Germaine. S'il n'y a pas d'obus, s'il n'y a pas d'allemands, ça ira !

Mais s'il y avait des obus, que ça soit bombardé avec des obus, alors il faudra qu'on ferme l'école. Alors votre certificat d'études il faudra que vous le repassiez l'année d'après ». Alors, moi qui était pour passer mon certificat d'études, je ne l'ai pas passé parce que ça a bombardé quinze jours avant le certificat.

 

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C'est le 14 avril 1917 qu'est tombé le premier obus. Il est tombé dans la cour de la ferme de

Vaurémont et a tué la femme du Suisse, Madame Schorderet. Il y a eu aussi un garçon de Filaine qui a été tué en même temps. Il avait quatorze ans. Il s'appelait Fernand Martin.

Comme sa femme a été tuée, Monsieur Schorderet, le Suisse a eu l'autorisation de venir chercher sa fille qui avait treize ans.

Elle était un an plus âgée que moi, on l'appelait Marie-Louise. C'était ma copine, qui a travaillé avec moi à l'école. Tous les deux nous étions pour passer le certificat d'études. Je ne sais pas si elle l'a passé par la suite. Beaucoup ont remis ça l’année d'après. Moi, maman n'a pas voulu. Je n'étais pas solide, moi ! Maman a dit qu'il valait mieux que je traîne dans les bois, plutôt que d'aller à l'école !

J'en savais assez comme ça, qu'elle disait. Et pourtant je vous dirai que je n'étais pas bête. J’étais toujours la première à l'école !

Maman a travaillé tout le temps dans le bois. Elle a travaillé dans le bois tant qu’elle a pu,

même pour les soldats. Elle faisait des fascines pour les tranchées, de grands fagots. Pour faire ça, elle avait une sorte de chevalet, puis elle serrait le tout à l’aide de fils de fer.

 

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Il n’y avait pas beaucoup de gens qui en faisait à Germaine. Maman en a fait. Elle est restée avec ce métier parce qu’il fallait qu’elle nous élève. Auparavant, elle travaillait pour les marchands de bois du coin. Quand la guerre est venue, dès qu’on lui demandait de faire quelque chose pour les soldats, elle le faisait.

Elle faisait ça principalement dans les Grauves, derrière le passage à niveau qui était en bas.

Elle a débrouillé toute la coupe. Ma sœur l’aidait à l’ouvrage. Moi, je ne travaillais pas encore à ce moment-là.

Un jour qu’on travaillait dans la coupe derrière la gare, il a débarqué des Sénégalais. Ils ne sont pas restés longtemps. J'en ai vu s'amener tout un train. Ils se sont installés dans toute la coupe. C'était une sacrée armée qui arrivait ! Ils ont mangé. On leur charriait de l'eau. J'étais jeune, j’étais gosse. Il y avait un noir qui m'a attrapé le bras, puis qui m'a demandé si je voulais qu'il m'embrasse.

 

Je vous assure que je n’en menais pas large et que j'en étais tellement suffoquée, que je ne lui ai pas répondu. Il m'a embrassé quand même sur la joue. Je me suis dit : « Ca y est, il va me mordre ! ».

 

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Parce qu'on ne connaissait pas bien ces gars-là ! Et il y en avait plein la coupe. Je suis descendue alors à la fontaine et je ne voulais plus remonter. Je ne me suis plus occupée de leur porter de l'eau.

Je ne voulais plus retourner là-bas. Alors, maman, lorsqu'elle a vu que nous ne retournions pas, a pensé qu'il y avait quelque chose de pas ordinaire. Elle a laissé ma sœur en garde à un Marocain. Elle ne tenait pas à nous laisser avec tous ces soldats. Le Marocain avait vu que maman hésitait.

Il lui a dit : « Madame ! Moi, reste là ! ». Et il est resté à côté de ma sœur. Comme ça sans rien lui dire. C'était probablement quelqu'un de bien !

Les Sénégalais avaient laissé du pain qu'ils avaient en trop. Alors maman a ramassé tout ça.

Ca lui a fait une bonne journée. Il y avait du pain qu'on a choisi parce qu'il était propre, parce qu'il était bien.

 

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On l'a mangé. On l'a gardé pour nous. On était comme ça à cette époque là. Nous n'étions pas riches!

Une fois qu'on travaillait près de la Germaine, près du ruisseau nous avons ramassé des cuillères à grenades. Les soldats faisaient des expériences avec des grenades dans le ruisseau.

Alors on avait ramassé ça. Puis maman ne s'en est pas beaucoup occupée ! Elle avait vu que c'étaient des débris. Alors qu'il y avait des détonateurs!

C'était pas grand, ils étaient à peu près comme le manche de ce couteau !

Et c'était probablement bourré de poudre. Et puis il y avait une mèche. On a ramené ça chez nous. Nous étions alors dans le fournil, à côté de la maison. On attendait nos soldats. On allumait le feu dans l'âtre en les attendant. Parce que les soldats venaient loger là-dedans.

Quand ils se reposaient, ils nous gardaient avec eux. Ils s'amusaient avec nous. On jouait aux cartes. On allumait la lampe et on leur faisait un bon feu.

Alors, ce jour-là, les soldats n'étaient pas encore arrivés. Mon cousin avait attrapé une pincette assez ferme, que nous avions du mal à serrer, nous les gosses. Puis, le cousin avait attrapé le machin là comme ça.

 

Allumeur_Leblanc_1917.jpg

Puis, il l'avait mis à la flamme. Alors ça a fait : « Psch… sch-scht ! ». Ca faisait des

étincelles qui s'en allaient en éventail. Maman passe alors devant la fenêtre, elle voit mon cousin.

Elle lui dit : « Robert ! Qu'est ce que tu fais là ? ». Robert, c'était mon cousin, mais c'était un démon !

Elle lui a dit encore : « Laisse ça tranquille, prends ton livre, étudie tes leçons !! Je ne veux plus te voir là ! » : Seulement, moi, j’ai repris ça moi ! Je suis arrivée à côté du machin et j'ai repris la pincette, puis j'ai attrapé le tout et me voilà avec le bazar là. Je me revois toujours.

Ca faisait des étincelles. C'était bien. Et puis voilà que d'un coup, alors que c'était fermé, j'ai lâché. Ca s'est desserré.

Et le détonateur a glissé dans l'âtre. Il est tombé dans l'âtre, dans le feu. Absolument dans

le feu. J'étais en train de dire à mon cousin : « Robert ! Il n'y a pas de danger ? Il est tombé dans le feu il n'y a pas de danger ? Hein ? ».

Juste à ce moment là : « Ploum ! ». Vous auriez dit un coup de canon. Plus une braise, plus une cendre dans l'âtre. Il est tombé dans l'âtre, alors c'était balayé net.

Il n'y avait plus rien du tout. Les braises se baladaient partout sur les lits des soldats. Maman ne s'en est aperçue qu'après qu'elle se soit occupée de moi.

Parce qu'entre temps elle était partie au lait chez Parant. Mon cousin a été la retrouver. Elle lui a demandé tout de suite : « Les yeux ? C'est y attaqué les yeux ? ».

Mon cousin à dit : « J'sais pas ! Elle a du sang plein la figure ! ».

Alors, elle est revenue en courant. Et puis une fois qu'elle s'est occupée de moi, elle a envoyé mon cousin chercher le major qui était de l'autre côté du village, là où reste maintenant le maire. Il y avait là-bas un major et trois ou quatre infirmiers dans cette

maison. Ils se sont amenés de suite, parce qu'ils étaient tellement émotionnés.

 

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Mon cousin n'avait pas pu dire que c'était un détonateur à grenade, il a dit une grenade. Comme il y avait un gosse qui s'était fait déchiqueter dans le pays où ils étaient auparavant, de crainte ils se sont tous amenés.

A trois, plus le major ! Quand celui-ci m'a vue, il s'est rendu compte que ça n'était pas si grave qu'il l'avait pensé. Mais j'en avais quand même à la poitrine. D'ailleurs j'en ai encore au bout du talon.

Comme j'étais nue, je n'ai pas dit où j'en avais. Alors j'ai rien dit. J'en avais au doigt, au sein. J'avais douze ans. Et puis tout près de l'œil. On n'a pas retiré ça. J'ai dit qu'il n'y avait pas de fer !

Au mois de juin 1918 ma mère commença à s'inquiéter. Il tombait de plus en plus d'obus sur

le village. Il en tombait surtout sur les bois, probablement à cause des militaires. Ils devaient

chercher ça. Et puis ils étaient renseignés.

Juste à côté de chez nous il y avait un dépôt d'essence. Maman a été faire une vie au major

du cantonnement pour qu'on enlève ça de l'endroit. Elle disait que les allemands devaient voir, puisque toutes les nuits ils lançaient des fusées éclairantes. C'étaient de drôles d'engins ces fusées.

 

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Elles étaient longues et ressemblaient à un tuyau de poêle, avec un petit chapeau en haut. Il y avait après des brins de fer, mais solides. Ca descendait doucement, tout doucement. Et ça éclairait bien, vous savez ! Il y en avait de temps en temps. C'était phosphorescent. Et c'étaient ces machins-là qu'ils jetaient sur le coin de l'essence qui était à côté de chez nous.

Maman a tant rouspété pour qu'on enlève ça ! Parce qu'elle voyait bien que ça éclairait très bien et que d'en haut ils voyaient ce que c'était ! Elle avait peur pour la maison. D'ailleurs ça a été moins une. Par la suite, tous les carreaux ont été cassés à la grande devanture à Arthur. Tout ça a été cassé : quand on est venu revoir, il y avait une charrette qui était grimpée sur un camion. Parce qu'une bombe avait dégringolé dans le bas du jardin, vers la Soyère.

Maman ne s'est donc pas arrêtée de faire la vie dure au major. Tant que duraient les bombardements l'essence n'a pas été ôtée. Alors maman dit : « Faut pas rester là. On va avoir un obus sur le dos ! ».

C'était au mois de juin 1918. De toute façon, il n'y avait plus de travail pour les gens. Le pays était complètement paralysé. Nous émigrons dans la forêt.

Maman avait donc eu l'idée d'aller dans les bois. Là, il y aurait moins de danger. Avec ma

sœur ainée, elles ont commencé à réunir tout le matériel utile pour camper. Auparavant, maman avait examiné toute la forêt aux alentours de Germaine et calculé que vers la carrière du Gouffre ça pourrait aller.

Pas de bombes dans ce coin. On pouvait s'y rendre directement par le chemin qui prend derrière l'école.

Notre voisin, qui demeurait à côté de la mare, était cordonnier de son état. Il se nommait Marandon (je n'ai jamais connu son prénom).

C'était un handicapé. Il avait les jambes atrophiées.

Il se tenait toujours accroupi et les mains solidement accrochées à ses pieds. II faisait avancer à petits pas ses sabots à semelle de bois et dessus de cuir. Son corps trainait là-dessus qu’on aurait dit un « magot chinois ! ».

Je me suis toujours demandée comment il avait réussi à avoir sept enfants, tous beaux et bien constitués. Ils s'appelaient Judith, Julien, Marcel, Marceline, Victorine, Albert et Octavie.

Albert était mort plusieurs années auparavant. Il avait eu une maladie, attrapée après un chaud et froid, une phtisie.

Le père Marandon avait peur, lui aussi, des avions la nuit. Sa femme n'était pas rassurée et sa dernière fille, Octavie était venue se joindre à nous, lorsqu'elle a eu connaissance du projet de maman. Ils étaient tous bien décidés à se joindre à elle.

Donc, un beau jour, Monsieur Marandon est monté dans la charrette d'un soldat qui logeait chez nous, dans notre grenier.

 

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On a chargé aussi grand-mère avec un matelas, pour pouvoir la coucher etnous nous sommes mis en route pour le Gouffre. Nous, les enfants, nous suivions à pieds, pas inquiets du tout d'aller faire un séjour dans les bois. D'abord, nous n'étions pas peureux de notre nature !

Et puis, c'était amusant de partir tous ensemble avec les bêtes. Parce que notre problème étaient les bêtes, les lapins, les poules et notre chèvre "Mousseline", qui donnait le lait indispensable à grand-mère et aux plus petits enfants.

Nous avions donc échafaudé tout ça dans la voiture, les lapins et les poules enfermés dans une énorme caisse grillagée. La chèvre et "Catherine", l'ânesse du père Marandon marchaient avec nous.

Cette ânesse du père Marandon comprenait bien son maître.

D'abord, c'était lui qui la soignait, malgré son handicap. Il portait son picotin à "Catherine", c'était de l'avoine dans une marmite en aluminium, logée dans la bavette de son tablier de cordonnier.

Il se haussait tant qu'il pouvait pour verser l'avoine dans l'auge ; ensuite, il mettait du foin dans le râtelier avec une fourche.

Quand il attelait son ânesse, il lui disait : « Baisse la tête Catherine ! ». Et elle la

baissait pour qu'il lui mette la bride. Nous regardions ça avec beaucoup d'intérêt. Et de ce fait, nous étions bien contents que le père Marandon vienne avec nous.

Au Gouffre, maman avait repéré une cabane fermée sur trois côtés par des claies de genêts, une toiture en tôle ondulée. En arrivant dans la soirée, maman s'est dépêchée de couper des feuillages qu'on a étendus dessus. Nous les avons couverts et mis des couvertures par dessus. On s'est couché tous et on est resté là pendant un mois.

 

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Pour faire la cuisine maman savait faire du feu entre deux grosses pierres.

Elle n'était pas femme de bûcheron pour rien !

Mais à la longue il faisait tellement froid le matin que maman a dit : « On ne va pas rester là

plus d'un mois : c'est pas possible ». Il y avait des vapeurs d'eau. Le ruisseau du Gouffre s'amenait là-dedans, et puis alors, ça faisait de la buée le matin. C'était pas sain. Quand on se levait, il y avait une de ces brumes dans ce coin là !

Le ruisseau mettait de l'humidité partout. On avait peur que grand-mère ne tombe malade. Autrement, on était tranquille là-bas. Il n'y tombait pas de bombe. Il faisait beau, nous allions, nous les enfants, à la pêche à la grenouille. Mais un jour, j'ai trouvé une sangsue accrochée à ma ligne. Je n'ai plus voulu y aller. Nous nous promenions aussi. Nous allions autour de la carrière. Pas trop loin.

Maman nous l'avait défendu. Nous coupions l'herbe pour les lapins et pour « Mousseline ». Nous étions bien de vrais « bohémiens ». Mais tous les deux jours venaient des soldats montés sur leurs chevaux pour les faire boire au ruisseau. C'était la Légion Etrangère.

 

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« Les Joyeux » qu'on les surnommait à ce moment là. On les craignait un peu. On racontait de mauvaises choses sur eux. Il parait qu'il y en avait plein Avenay. Tout ça cavalcadait autour de notre cabane. Ca déplaisait beaucoup à maman.

Mais comme cette fraîcheur n'était vraiment pas bonne, maman a décidé de partir dans la maison de chasse du Rocher. Elle l'avait repérée dans les Carpières, disant qu'on serait bien mieux là-bas !

Nous avons donc eu recours au même soldat qui était encore chez nous et nous sommes tous repartis pour le Rocher dans les Carpières. Nous tous, le père Marandon, grand-mère, Octavie, sa mère, l'ânesse « Catherine », « Mousseline », la chèvre. Arrivés là-bas, on a remisé l'ânesse et la chèvre à l'écurie. Nous tous, pêle-mêle dans la maison et nous avons passé une bonne nuit.

Nous, les enfants, nous étions charmés du changement. Contents de retrouver des murs autour de nous, avec des peintures, s'il vous plait ! Un grand tableau de chasse au dessus de la cheminée. Des têtes de femmes peintes en chapeau de broderie anglaise, des blondes, des brunes.

On se plaisait bien au Rocher. C'était le mois de juillet et il faisait toujours aussi beau. Mais dans la nuit du 14 au 15 juillet nous avons été réveillés par des explosions : le train de

munitions sautait sur le quai militaire. Les munitions avaient été atteintes par des bombes et tout a sauté dans les champs et dans le petit bois qu'on appelle « La Garenne ». Le souffle arrivait jusqu'à nous. A vol d'oiseau, je ne sais pas ce que ça pouvait représenter jusqu'au quai, mais on avait l'.impression que le ciel s'ouvrait pour déverser des tas de pierres, des morceaux de je ne sais quoi.

 

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C'était illuminé par des bouts de ferraille rougis qui se déversaient sur la forêt, très haut sur le bois. On était assourdi par le bruit des explosions. C'était autre chose que la retraite aux flambeaux !

A ce moment là les canons de 75 français étaient sur la route qui mène à Saint-Imoges, près de la maison de chasse.

 

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On est resté jusqu'à la fin du mois de juillet. Nous les enfants, nous n'avons pas trouvé le temps ennuyeux. Au contraire. Nous avons trouvé la vie douce. On se disait, on est bien libre !

On allait se débarbouiller le matin à la source, puis on voyait arriver les soldats. Ceux qui étaient cantonnés dans le camp de la route d'Avenay venaient faire boire leurs chevaux devant notre maison. C'était des zouaves, le « 3ème zouave bis ».

Mes deux frères et sœurs, les plus jeunes, se baladaient du temps que nous étions au Rocher. Ils se baladaient l'après-midi, parce que c'était calme dans la journée. Un jour, ils étaient descendus directement par le bois vers ce camp. Ils y sont rentrés. Il n'y avait personne, qu'ils nous ont dit.

Ils sont rentrés dans la chambre des officiers par la fenêtre. Voyez ! Deux gosses ce que ça peut faire ! Elle avait onze ans et mon frère neuf ans ! Ils ont été dans la salle à manger, la table était mise. Il y avait des radis dans des raviers. Ils nous ont ramené les radis avec les raviers ! Après ça, ils nous ont dit qu'ils avaient fait cul-marie sur les lits.

Ca veut dire faire des pirouettes. Ils n'ont vu personne. Ils ont juste entendu causer au bout de la baraque et alors ils sont repartis. Ils nous ont amené les raviers. Ils ont été grondés par maman, qui ne savait quoi faire. Il n'y a pas eu de suite et les raviers sont restés, on ne sait pas à qui les rendre.

 

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D'abord, il n'y a pas encore si longtemps j'en avais encore un chez moi.

Un peu plus loin, à la Ruine, il y avait des tirailleurs algériens avec leurs chevaux. Leschevaux logeaient autour de la Ruine. Ils avaient fabriqué comme des abris. Ils montaient à la source où nous étions pour faire boire les chevaux. Ils montaient aussi faire la toilette des chevaux.

Ils venaient par les lignes. Nous ne les rencontrions pas tous, seulement les chefs. Il y en avait un qui avait trouvé un chien au Cadran. Alors il l'appelait Cadran. Un grand chien noir et blanc avec de longs poils, qui venait nous voir avec son maître. Parce qu'on fait amis dans de telles circonstances.

On était amis avec les soldats. Et puis, il y avait ma sœur qui les attirait un peu. Elle avait dix sept ans, elle ! Alors, ils venaient nous voir. On était des fois illuminés le soir par des fusées éclairantes.

 

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De temps à autre il y avait un petit groupe de biches et de chevreuils qui venaient boire.

Mais c'était par temps de pluie. Ils passaient en bas dans la coupe, remontaient tout doucement vers la source. On ne faisait pas de bruit, pour les voir. On les regardait. C'était joli ! Ils venaient boire

pas tellement loin de nous. Ils ont toujours l'air agité, les biches sont toujours méfiantes. Ca regardait partout. Ils venaient tôt le matin et vers quatre heures du soir.

Sinon, toutes les nuits il y avait des avions allemands et les bombes dégringolaient .Maman avait peur. Nous l’entendions respirer, nous entendions grand-mère réciter ses prières.

 

Moi, je comptais les bombes. Je disais le compte quand c'était fini. Je n'avais pas peur. J'avais juste peur des allemands, peur qu'ils reviennent. Je crois que j'en aurais fait une maladie, s'ils étaient revenus.

 

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Et c'est comme ça que le temps passait. Mais, un jour, au matin, il y avait une brume dans

l'air. Une brume blanche. Et ça sentait un drôle de goût. Maman a dit ça. Et ça piquait les yeux. En revenant du village maman a su que les allemands avaient lancé des bombes lacrymogènes.

Au plus fort des batailles nous apprenions que les allemands avançaient. S'ils arrivaient vers

Châlons nous serions cernés. Nous ne pourrions plus bouger. Alors maman ne voulait pas que ses gosses soient avec les allemands, là, dans ce fourbi que c'était.

Alors, un matin, en venant à Germaine elle a vu un groupe de cavaliers. Par la suite elle a su que c'étaient des italiens. Puis elle en a arrêté un grand, un chef à cheval. Il portait une cape avec un col d'astrakan. Alors, elle lui a dit en français, parce qu'elle n'avait pas pensé que ça pourrait être un italien.

 

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Elle lui a dit : « J'ai quatre gosses-là et une infirme, je ne voudrais pas rester dans les allemands. Est-ce que c'est le temps de partir ? J'aime mieux aller ailleurs que de rester avec eux, ici ».

Alors, il a dit : « Mais non, Madame, restez ! Nous avançons, au contraire ! ». Il a répondu en français.

C'était en 18, au plus fort de l'histoire. Alors c'est là que ça a commencé de reculer les allemands.

A la fin, maman a dit : « Ca n'est plus bombardé, on va rentrer à la maison. Il vaut mieux Rentrer ».

On a recontacté le soldat et avec sa charrette il est venu chercher grand-mère et le père Marandon. Nous sommes retournés à la maison avec nos lapins, nos poules et "Mousseline" et lorsque nous sommes arrivés à Germaine, nous avons vu un tas de soldats de toutes les races.

Il y avait des russes, des anglais, des français, des hindous avec leur turban. Tout ça aggloméré autour des points d'eau. A croire que ceux-ci étaient des oasis dans le désert. Nous étions bien contents de rentrer.

Les soldats sont partis avant la fin de la guerre. Il y avait quelques groupes qui sont restés pour maintenir le pays. Il y avait quelques maisons qui avaient été touchées. Chez nous, ils avaient fini par déménager le dépôt d'essence. Quant au train blindé ; il n'avait rien fait sauter dans le village proprement dit.

Bien sûr, il y a eu des morts. Il n'y a qu'à voir sur la plaque du monument aux morts. Il faudra que j'aille vérifier. Je n'ai pas encore révisé. Je sais qu'il y en a eu un chez Parant. Il y en avait un aussi qui s'appelait Bourdaire. Il habitait derrière, là, où reste maintenant Madame Da Costa ... Un garçon ... Un jeune homme … Il était bien…

il y aura une troisième partie sur la commune

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Un récit simple et très émouvant................. :cry:

 

 

oui, je l'ai trouvé franchement captivant, le passage sur les "galoches" m'a fait beaucoup rire car enfant dans la ferme de mes grands parents, j'avais

ma paire à moi :fier:

 

continuons sur cette commune où l'on trouve beaucoup de choses, il y a encore des liens sur d'autres témoignages mais plus commun

 

l'exemple du financement du monument au mort est très bien stipulé dans les compte la mairie de l'époque

 

on comprend mieux la hantise de la petite fille quand on sait aussi la proximité du front:

 

 

 

26.png

 

 

 

on apprend aussi que Germaine était une plaque tournante du ravitaillement vers le front avec anecdotes et surtout des cartes, un exemple:

 

 

27.png

 

pareil et étonnant, c'est la première commune hors belge, qui appuis vraiment par le web le souvenir de la grande guerre

 

quelques sites:

 

http://surlalignedefront.fr/20 [...] la-guerre/

 

file:///C:/Users/francis/Downloads/J14-18-3%20(4).pdf

 

file:///C:/Users/francis/Downloads/J14-18-1%20(7).pdf

 

https://fr-fr.facebook.com/Germaine1914

 

http://germaine14.wordpress.com/

 

par exemple, ici, ils ont carrèment reconstitué une tranchée:

 

 

tranchée.jpg

 

et se rappeler n'est pas d'aujourd'hui on dirait:

 

http://www.lunion.presse.fr/re [...] b24n369794

 

voilà, c'est mon petit hommage à moi pour cette commune que je connais pas

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il y a 100 ans, le même jour fut la journée la terrible de cette guerre pour l'armée française, on estime à 27 000 morts se jour là

 

16 000 parmi les allemands sans en être sur, certainement plus

 

pourtant, rien chez les médias sauf de rares magazines internet

 

un lien pour raccourcis de ce topic

 

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Invité §pie367dg

il y a 100 ans, le même jour fut la journée la terrible de cette guerre pour l'armée française, on estime à 27 000 morts se jour là

 

16 000 parmi les allemands sans en être sur, certainement plus

 

pourtant, rien chez les médias sauf de rares magazines internet

 

un lien pour raccourcis de ce topic

 

 

 

Le JT de FR2 aujourd'hui à 13 h 00 et celui de TF 1 à 20 h 00 en ont parlé.

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et sur France 3 Champagne Ardenne aussi, on en parle beaucoup :oui:

 

faut dire qu'on est dans la zone concernée, avec la Lorraine :bah:

 

et il y a 100 ans, mon grand oncle Claude tombait devant Sarrebourg

 

les 7 frères ont fait la guerre, 1 est mort, au moins 2 ont été blessés

 

ma tante a conservé précieusement les affaires de mon grand-père paternel, dont le portefeuille contenant le petit carnet qui lui a sauvé la vie

 

c'est très difficile pour moi d'évoquer le sujet, quand je pense à tout ce qu'ils ont enduré ...

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j'ai pas regardé ses journaux hier et c'est bien si ils en causent :jap:

 

pour la Champagne Ardenne, je suis moins surpris, ils doivent baigner dedans à plein maintenant.

 

Sarrebourg, le début des erreurs de nos généraux de fauteuils....

 

on le sait peu, mais le passage à la laïcité de la république en 1905 fera qu'on écartera de nombreux généraux aux places qu'ils méritaient au vues de leurs connaissances militaires.

 

à cette époque, on écartaient les cléricaux, par exemple, le général Joffre avait été choisi contre le général Pau car se dernier était pratiquant :??:

 

après le 22, les limogeages iront bon train, un seul sera "réhabilité". Un autre, désobéira à Joffre par deux fois, il sera écarté par Joffre, pourtant, si il n'avait pas

fait, la bataille de la Marne n'aurait pas eu lieu, j'espère causer de lui plus tard ;)

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REPORTAGE: Les Popottes et le ravitaillement du soldat

 

nommées aussi "cuisines roulantes", elle furent l'indispensable du soldats de toutes les armées

 

 

 

La plus connue est certainement celle qui accompagnait en permanence Napoléon 1er .

 

Roulante_N1.jpg

 

 

La cuisine roulante suivait l’Empereur dans tous ses déplacements. Un grand coffre à l’arrière contenait la vaisselle et un traineau placé sous le chassis permettait de transportes du combustible.

 

A l’arrivée au bivouac, à proximité de la tente impériale, les valets de pied, en uniforme vert et gilet rouge, s’affairaient à la préparation du repas de Napoléon (poulet et Chambertin). Un peloton des Chasseurs à cheval de la Garde était posté aux alentours.

 

roulante.jpg

 

l'idée initiale de doter les Armées en campagne de cuisines roulantes trouve son origine en Allemagne où Von Moltke, chef d'état-major de l'Armée prussienne, envisage sérieusement cette possibilité en 1860 mais sans y donner suite.

 

Les premières expériences allemandes datent de 1902 seulement ; elles se sont continuées en 1905 et 1908 en donnant – apparemment du moins – satisfaction au haut commandement puisque les cuisines roulantes sont adoptées.

 

 

C roulante allemande.jpg

 

 

c'est l'Armée russe qui s'est dotée la première de cet ustensile bien utile pour le confort du soldat et ce, bien avant toutes les autres armées du monde, puisque toutes les troupes russes d'Extrême-Orient en sont dotées lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905.

 

 

russe.jpg

 

 

Il est d'usage en occident de sous-estimer l'Armée russe de 1914, pourtant cette Armée avait introduit des matériels très en avance sur leur temps à l'issue des désastres de la guerre russo-japonaise, notons entre autres:

-l'introduction, dès 1907, de 36 "komandy" (groupes) armés du fusil-mitrailleur Madsen, dont 24 affectés aux divisions de cavalerie.

-la mise en service du "canon d'assaut" de 76,2 mm L/16,5 modèle 1909, ce canon léger sera mis en dotation dans les troupes de choc allemandes ("Sturmbataillon" ) en 1917-1918.

-les tourelles de côte doubles de 305 mm construites sur tous les points importants du littoral russe.

-les obusiers et canons modernes étudiés par Schneider et construits en Russie à partir de 1910.

 

En tout cas, il est compréhensible de savoir que la tenue de campagne et les cuisines roulantes de l'Armée russe témoignaient favorablement des réformes en cours dans l'Armée russe de 1914

 

Extrait d’un rapport russe de 1902:

 

Le rapport officiel remis après les grandes manœuvres russes contenait le passage suivant :

 

" Si les troupes ont fait preuve d’une endurance remarquable, on le doit en grande partie aux cuisines roulantes qui augmentent de 20 à 30% la vigueur du soldat. On s’en aperçoit notamment pendant les marches forcées ; les hommes prennent un repas pendant le repos de midi, et éventuellement, un autre, celui du soir, pendant un long repos. On peut affirmer, sans exagération, que trois régiments dotés de cuisines roulantes valent une division entière n’en ayant pas à sa disposition. »

 

Un autre témoignage:

 

" Certains généraux russes estiment que, dans les manœuvres précédant une grande bataille, on peut ( grâce à l’emploi des cuisines roulantes ) faire par jour 10 à 15 Km. de plus et en perdant trois fois moins de monde par suite de fatigue excessive. On a aussi beaucoup moins de traînards, les hommes sachant qu’à l’arrivée à la grand’halte ou au gîte, il y aura distribution d’aliments chauds … "

 

" Au début de la guerre russo-japonaise, dit le correspondant militaire français Georges de la Salle, les premières troupes de Sibérie entrées en campagne étaient dépourvues du fourneau de campagne russe. Elles devaient, le soir, faire cuire la soupe dans leur gamelle comme chez nous. La dysenterie balaya les rangs ; la mortalité fut, je crois, de 15 à 20%. Les fourneaux arrivèrent : dans les mêmes corps, la mortalité baissa à 3 ou 4 %. Allez donc demander à des hommes qui se sont battus la journée entière ou ont fait une marche de 30 Km avec 25 Kg de bagage, de bien cuire leur dîner ! Ils mangeront des légumes à moitié crus, peu leur importe : ils veulent dormir. "

 

 

En 1907, les Armées autrichienne et allemande étudient encore le modèle à adopter, l'Allemagne trouvant le modèle russe "Brun" tout à fait valable et le modèle réglementaire allemand finalement adopté en sera fortement inspiré.

 

 

Soldats_allemands_et_cuisine_roulante-1914.jpg

 

L’armée autrichienne est une des mieux dotées sous ce rapport. Après les expériences décisives de 1906, on résolut de donner des cuisines portatives aux troupes de montagne et aux trains d’armée, et des cuisines roulantes – il en fut commandé 2000 en 1909 – à toutes les autres troupes.

 

 

10.jpg

 

De son côté, le colonel autrichien Krauss, qui a suivi avec beaucoup d’attention les expériences faites pendant les grandes manoeuvre de son pays en 1906, écrit :

 

" Les bataillons dotés de cuisines roulantes purent prendre leur repas une demi-heure après l’arrivée du train de combat avec lequel marchaient les cuisines … les autres bataillons attendirent quatre et même cinq heures après le même repas … Au surplus, la viande et les autres aliments étaient bien cuits …"

 

Le Japon a utilisé, pendant la guerre de Mandchourie, des fourneaux de campagne et des voitures chaudières qui ont servi principalement à la cuisson du riz et à la préparation des liquides chauds. Les unes et les autres ont rendu aux troupes et aux formations sanitaires d’inappréciables services.

 

 

Annam.gif

 

Et les français?

 

Quels sont les arguments avancés par les militaires Français contre la cuisine roulante :

" A la suite des manoeuvres de Picardie, en 1910, les officiers et les soldats ont été unanimes à demander la suppression des cuisines roulantes … "

 

-Elles alourdissent les colonnes, et comme elles sont placées au train régimentaire, elles arrivent au cantonnement une heure ou deux après les troupes auxquelles elles apportent une bouillie épaisse, peu appétissante, toujours la même

 

-Parfois elles ne savent pas rejoindre, et alors le troupier n’a rien à manger

 

-elles enlèvent deux hommes à l’effectif de combat de chaque compagnie

 

-elles font double emploi avec certains ustensiles culinaires de campement dont il n’est pas possible de priver les unités en campagne

" … Bref, les avantages sont nombreux. Quant aux inconvénients, ils doivent disparaître par un choix judicieux du type et par un emploi raisonné de la cuisine.

 

Il y a là une réglementation à établir, et surtout une pratique à prendre. Les nouveautés, dans un milieu aussi compliqué qu’une armée, ne vont pas sans se heurter à d’autres institutions, à des usages, à un ensemble de faits qui se sont créés indépendamment d’elles, et où elles ne trouvent pas tout de suite leur place. Il leur faut un certain temps pour se caser … Les cuisines roulantes n’échappent pas à cette loi commune …" ( Marty-Lavauzelle ) "

 

 

11.jpg

 

Le général Silvestre était revenu de Mandchourie persuadé de la nécessité d'en doter toutes les formations mobilisées. Il fit, à ce sujet, une campagne obstinée et obtint que la question fût enfin étudiée sérieusement.

 

Les objections furent nombreuses : la plupart des officiers d'infanterie leur étaient opposés. Ils estimaient que la cohésion indispensable à cette arme ne pouvait s'acquérir que par la vie journalière en commun et naissait, dans l'escouade, autour de la marmite et de la gamelle de campement, en épluchant les pommes de terre et en regardant bouillir la soupe.

 

 

corveedepluche.jpg

 

L'Armée française adoptera tardivement la cuisine roulante, seul moyen pratique de procurer un repas chaud aux troupes en campagne dans des délais raisonnables car il fallait environ deux heures pour "préparer la soupe" en arrivant sur un emplacement avant l'introduction de la "roulante"!

 

 

14.jpg

 

 

En fin de compte, l'Administration de la Guerre était décidée à passer outre et fit admettre qu'il pourrait y avoir plusieurs types de cuisines roulantes, ce qui permettait d'aboutir, au moins partiellement. Mais, quand la guerre éclata, un grand nombre de corps de troupe n'en étaient pas encore pourvus:

 

 

 

15.jpgcuisine-dans-les-bois.jpg

 

 

Les premiers mois de la guerre mettent en évidence des manques dans le domaine de l’alimentation. Côté français, les carences concernent tout particulièrement la cuisson des aliments. Le soldat doit le plus souvent improviser pour pouvoir manger chaud : combustible prélevé par abattage ou acheté sur place (bois) ; confection d’instruments de cuisson à partir de matériel de récupération : braseros (poêles de tranchée) ; réchauds de fortune fabriqués avec des boîtes de conserve.

 

 

cuisine_roulante.jpgroulante maquin.jpg

 

 

À la différence de l’Allemagne qui dispose de cuisines roulantes dès le début du conflit, l’armée française n’en dispose qu’à partir de février 1915. Ces cuisines, de plusieurs modèles, sont toutes à foyer et à quatre roues. D’un poids de 900 kilogrammes, elles sont tractées par deux chevaux et généralement à la charge des territoriaux installés à proximité du front. Chauffées au bois et au charbon, elles contiennent une ou plusieurs marmites à soupe d’une contenance totale de 350 litres et une marmite à café de 70 litres.

 

 

prise de guerre.jpg

 

 

Il était heureusement plus facile de fabriquer des cuisines que des canons et, après quelques mois, chaque unité en posséda une, à la grande satisfaction de tous. Je ne crois pas que la disparition du « Cercle des pommes de terre » ait eu une influence réelle sur la valeur combative de l'infanterie

 

Tout au long du conflit, le tracas principal du soldat est la nourriture.

Après les déboires de l'année 1914, l'administration met en place une logistique adaptée aux besoins du conflit. Tout est mis en place pour satisfaire aux besoins du soldat.

 

 

16.png

Ainsi, des popotes sont mises à disposition des unités courant 1915. Ce fait révolutionne l'alimentation des combattants.

Pour preuve de l'importance de cet élément qu'est la roulante dans la vie du fantassin, je prendrais trois exemples:

 

Le colonel Eggenspieler relate ce fait dans son ouvrage par le biais d'une photo prise pour l'occasion. Les soldats du 290e RI posent fièrement pour l'occasion.

 

 

18.jpg19.jpg

 

 

 

A la base, les poilus doivent recevoir 200 grammes de corned beef en boite par jour, et jusqu'à 500 grammes de viande fraîche. Mais ce sont souvent les morceaux de qualité inférieure qui arrivent aux mobilisés du front. "Tout le monde s'est servi avant et c'est toujours le PCDF - "pauvre couillon du front" - qui mange le plus mal", raconte l'auteur. Notons que sur cette carte, la guerre s'appelle encore "guerre de 1914-1915".

 

Il fut construit d'impressionnants fours de campagne où s'activent les boulangers, qui produisent le pain pour les soldats. Quotidiennement, chacun a droit à 700 grammes

de cette denrée.

 

 

à suivre car sujet trop lourd...

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