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1/43ème

Raids automobiles Sahariens, Africains et autres


oliverboul
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Mon cher Olivier , c'est bientôt Noel , alors allons y pour les fleurs , les cadeaux et les compliments ...

En souhaitant que tes chevilles résistent , il faut reconnaître que tu peux être fiers de tes " enfants ".

Ton bus des transports Saharien a été reproduit par Ixo !!!!! :ouimaitre: :ouimaitre:

Et maintenant , Le Maître vient de porter au sommet , grâce a la maîtrise de son art , ton White du désert .

 

Je ne dirai qu'une chose :

 

BRAVO !! hamstervert.gif.80e0241e6e02a6443f5657a550075bbe.gifhamstervert.gif.80e0241e6e02a6443f5657a550075bbe.gifhamstervert.gif.80e0241e6e02a6443f5657a550075bbe.gif

 

 

Les enfants sont faits pour grandir et nous quitter !

 

Cela étant, même si Mr Ixo m'a sollicité à propos du bus saharien sur base Gazelle, la réalisation que j'en ai fait moi est particulièrement loupée !

Et je ne suis pas 'propriétaire' de ce modèle. je suis juste content qu'ils aient décidé de le reproduire.

Mon 'action' avait été plus significative pour l'AGP puis que cela avait amené Ixo à revoir tout son proto ....

 

Ensuite, voir ce qu'Arreilladou à pu faire de mon kit White, c'est un vrai régal.

Quelque part, je dirais que c'est un des kits les plus aboutis, donc sans doute un des plus facile à utiliser pour quelqu'un d'autre.

Et en plus, ça me permet de faire plaisir ! Cool !

Mais là encore, je ne suis pas un pro, juste un amateur et, comme la plus belle fille du monde ( :ange: ! ) je ne peux donner que ce que j'ai !

 

Donc, ne t'inquiète pas pour mes chevilles. Il faut relativiser et savoir où est sa place.

En général, la pratique de la miniature en général et du scratch en particulier apprennent patience et humilité.

Il suffit en plus d'aller faire un tour sur 'l'atelier de Michel' et ça calme vite les velléités de melon surdimensionné !

 

A+ pour de nouvelles aventures !

 

:sol: livier

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Donc modif du chantier.

En biais c'est bien pour lui donner de la dynamique mais trop c'est difficile à gérer suivant le type de fond.

Donc ....

 

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A plouche !

 

 

Le comble du camion citerne ,c est de tomber en panne d'essence carlioush059.gif.b7beaf1da3a1c3e796e19c084ec66bfb.gifxsarajeanmi.gif.ecff2d3349713a424eeec512e8cfb5fe.gifamdbs9.gif.65ae68088f8f75c3eff2a6d38c1a20d3.gifsenna1.gif.fc4aad659ed8a67e75df932927222a99.gif

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Le Sahara algérien qui, administrativement, porte le nom de « Territoires du Sud » couvre une superficie d’environ deux millions de km², soit quatre fois celle de la France. Il ne constitue pourtant qu’une partie de l’immense désert qui va de l’Atlantique à la Mer Rouge et de la Méditerranée au Tchad.

Le voyageur qui se propose de parcourir le Sahara s’attend, s’il fait appel à ses seuls souvenirs scolaires, à ne rencontrer que du sable, des palmiers et des chameaux. C’est là l’image classique illustrant les manuels de géographie de notre enfance. Ce même voyageur, au bout de quelques étapes, sera fort étonné de constater que la monotonie et l’uniformité auxquelles il s’attendait ne sont qu’apparentes.

Certes, il verra du sable ; le grand Erg Oriental et le grand Erg Occidental qui, au gré du vent, lancent leurs vagues dorées à l’assaut des oasis, sont là pour le prouver. Mais il y a autre chose. Il y a les « regs », immenses plaines alluviales, sur lesquels on roule confortablement à 90 ou 100 à l’heure. Il y a la tôle ondulée, qui se présente sous la forme d’ondulations régulières et perpendiculaires à l’axe de la piste et sur laquelle personnel et matériel sont soumis à rude épreuve. Il y a les massifs tourmentés et souvent hostiles, mais toujours d’une rare beauté, du Tassili, des Ajjers et du Hoggar dont certains pics culminent à plus de 3 000 mètres. Le sommet du massif de l’Asekrem sur lequel le Père de Foucauld avait installé un de ses ermitages se trouve à 2 700 mètres d’altitude. Il y a les « hammadas », sortes de plateaux couverts de pierres noires calcinées par le soleil, où le regard se perd à l’infini. Il y a les oueds, ces rivières mortes qui, subitement, se transforment pour quelques heures en torrents impétueux ravageant tout sur leur passage pour se perdre dans les sables. L’oued Guir, en période de crue, peut atteindre dans la région d’Abadla, près de Colomb-Béchar, une largeur variant de trois à sept kilomètres.

Il y a les nuits glaciales en hiver, la neige parfois, les journées torrides du cœur de l’été, les vents de sable. Il y a le Touareg vêtu de bleu qui, solitaire, allant on ne sait où, vous salue fièrement de la main. Il y a enfin le miracle de l’eau faisant surgir au détour de la piste une « guelta » blottie dans un creux de rochers; ou l’oasis que le voyageur, harassé ct assoiffé, appelle de tous ses vœux. Là, l’étonnement est encore plus grand de découvrir pêchers et amandiers, champs de blé, jardins potagers, fleurs de toutes natures.

Tout ceci fait que le Sahara, pays de contrastes par excellence, se présente au voyageur sous des aspects très divers qui ne manquent pas de le séduire.

*

**

LES PISTES

Ces contrées sauvages mais combien attachantes ont pourtant été occupées, pacifiées et mises en valeur par les pionniers qui, depuis la première traversée du Sahara par la mission Fourreau-Lamy, en 1898, ont peiné pour construire le réseau initial des pistes sahariennes que, sous l’égide du gouvernement général de l’Algérie, le Service du Génie des Territoires du Sud est aujourd’hui chargé d’entretenir et d’améliorer.

À l’heure actuelle. le réseau de pistes du Sahara algérien, d’environ 15 000 km, est essentiellement constitué par des axes de pénétration et par quelques transversales :

— la piste de Gao par Colomb-Béchar, Adrar et Bidon V (2 000 km) dont l’entretien est confié au « Méditerranée-Niger » ;

— la piste impériale du Hoggar par Ghardaïa, In-Salah. Tamanrasset et In Guezzam (2 500 km) dont l’entretien incombe à la 1ère Compagnie saharienne du Génie ;

— la piste des Ajjers par Ghardaïa ou Touggourt, Ouargla, Fort Flatters, Fort Polignac ou Amguid. Djanet et In Ezzan (2 000 km) avec embranchement sur le Fezzan, dont est chargée la 2ème Compagnie du Génie.

Outre ces grands axes, il existe de nombreuses transversales dont les plus importantes sont : El G0léa—Timim0un—Adrar ; In Salah – Aoulef – Adrar ; Colomb Béchar — Tindouf ; Tamanrasset – Fort Gardel—Djanet et d’autres encore.

Cette sèche énumération permet aisément d’imaginer à quelles difficultés peuvent se heurter les Compagnies sahariennes du Génie pour assurer, dans de bonnes conditions, l’entretien d’un pareil réseau. À ces difficultés sont venues s’ajouter, depuis quelques années, celles provoquées par la nature elle-même. Le Sahara subit en effet un cycle pluviométrique croissant qui se traduit par des dégâts importants affectant non plus quelques points bien localisés, mais souvent des tronçons entiers de pistes. Quand on saura qu’il est tombé sur certaines régions plus de 45 mm d’eau en quelques heures, on pourra se faire une idée exacte des dégâts occasionnés par de pareilles averses.

En effet, aussi paradoxal que cela puisse paraître, lorsqu’on parle du Sahara, on est obligé de constater que l’eau est le pire ennemi du constructeur de pistes. Ennemi en raison de sa rareté, car il faut souvent aller la chercher fort loin pour assurer l’alimentation des travailleurs et, quand la chose est possible, assurer le ravitaillement des chantiers. Ennemi aussi quand elle est trop abondante et non domestiquée, car alors les oueds coulent avec violence, anéantissant le travail de plusieurs mois. C’est contre cet ennemi, auquel viennent s’allier le vent de sable et la tôle ondulée, que, sans répit, pendant neuf mois sur douze, lutte le sapeur saharien.

*

**

C’est en 1944 que fut créée la 1ère Compagnie saharienne du Génie. Cette compagnie tint, si l’0n peut dire, garnison d’ab0rd à Laghouat puis à El-Goléa. Deux ans après une 2ème Compagnie saharienne, avec résidence à Ouargla, prenait à son compte tous les travaux de l’axe des Ajjers, laissant le Hoggar à son aînée.

Ces unités sont des compagnies-cadres, qui travaillent presque exclusivement au profit du secteur civil. Les moyens dont elles disposent proviennent soit de l’autorité militaire en ce qui concerne le personnel et une partie du matériel, soit du gouvernement général de l’Algérie pour ce qui est des crédits nécessaires à la réalisation des travaux et à l’acquisition des matériels complémentaires. Les officiers, sous-officiers et sapeurs qui les composent – une centaine par compagnie – se repartissent en chantiers tout le long des axes qui leur sont confiés. Ils recrutent sur place la main-d’œuvre et disposent d’un important matériel de travaux publics : camions-bennes, tracteurs, bulldozers, loaders, scrapers, motorgraders, etc.

Jusqu’à ces dernières années, en raison du nombre peu élevé des véhicules circulant sur les pistes et de l’insuffisance des crédits, les travaux effectués se limitaient au balisage, à la construction de radiers ou de banquettes empierrées destinés à faciliter le franchissement des oueds et des passages trop mous (bancs de sable ou de fech-fech), à l’amélioration de la circulation dans les « akbas », à l’entretien (désensablement, comblement des flaches et des ravineaux) et surtout à la lutte contre la formation de la tôle ondulée. Exception faite toutefois du tronçon Laghouat – Ghardaïa (203 km) qui fut bitumé en quelques années par la 1ère Compagnie, tous ces travaux ne présentent qu’un caractère provisoire. Il faut sans cesse les reprendre pour n’obtenir à grands frais et avec beaucoup de peine que des résultats décevants.

Le développement des prospections pétrolières, des recherches minières, des transports commerciaux et aussi du grand tourisme, a eu pour conséquence de faire du Sahara un lieu de plus en plus fréquenté. Il n’est pas rare, à l’heure actuelle, au cours d’une étape de 3 à 400 km, de rencontrer sur son chemin une bonne douzaine de véhicules de toutes natures. Le tonnage transporté s’est, lui aussi, accru dans des proportions considérables. Pour fixer les idées dans ce domaine, il suffit de citer en exemple le tronçon Ghardaïa-El-Goléa (320 km) de la piste du Hoggar. Fin 1952, le trafic mensuel sur ce parcours s’élevait à un millier de tonnes environ, les véhicules utilisés pesaient de 4 à 7 tonnes en charge et roulaient à une vitesse de 40 à 50 km/h. À l’heure actuelle, ces chiffres sont portés à 6 000 tonnes transportées par des camions pesant jusqu’à 40 tonnes et circulant à 60 et parfois même 70 km/h.

Tout cela n’allait pas sans provoquer de graves dégâts aux pistes qui, à l’origine, n’avaient pas été prévues pour résister à un tel trafic ni sans mettre le Génie saharien dans une situation difficile car, eu égard aux moyens dont il dispose, il ne sera bientôt plus en mesure de faire face aux tâches sans cesse accrues qui lui incombent.

L’idéal serait de pouvoir doter les tronçons de pistes les plus fréquentées d’un tapis de roulement constitué par un revêtement bitumineux. Mais il s’agit là d’une solution onéreuse qui, faute de moyens financiers suffisants, n’a pu être mise en pratique sur une grande échelle. Le prix de revient du kilomètre de piste ainsi traité s’établit entre 4 et 5 millions, et cela s’explique si l’on songe que le prix du transport d’une tonne de fret varie de 16 000 à 60 000 francs, suivant qu’elle est acheminée d’Alger sur El-Goléa ou sur Tamanrasset.

Les produits hydrocarburés, et même l’eau, sont donc payés fort cher lorsqu’ils sont rendus à pied d’œuvre. C’est pourquoi l’exécution de travaux présentant un réel caractère définitif constitue à l’heure actuelle encore une exception. Le constructeur de piste est mis dans l’obligation de trouver sur place les matériaux dont il a besoin, sacrifiant ainsi la qualité de l’exécution du travail à l’abaissement du prix de revient.

Malgré ces difficultés, les efforts du Génie saharien tendent vers la mise en application de techniques éprouvées et vers la réalisation de travaux durables. Déjà, les 1ère et 2ème Compagnies sahariennes ont récemment mis en place des revêtements hydrocarbonés dans les secteurs d’El-Goléa et de Ouargla. Ces réalisations peuvent paraître bien timides car leur développement n’est que d’une quinzaine de kilomètres. Elles n’en marquent pas moins la volonté des sapeurs de faire un travail durable. Cet effort, qui se traduit en définitive par des parcours sur lesquels conducteurs et passagers retrouvent le confort des routes françaises, vient s’ajouter à ceux déjà fournis par les Sahariens qui, les premiers, ont jalonné, aménagé et, dans certains cas, bitumé les premières pistes sahariennes...

*

**

Source :

http://www.3emegroupedetransport.com/Genie00.JPG

LE BLED

N° 1 – 25 décembre 1955

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Par l’auto et par l’avion

GEORGES ESTIENNE

a vaincu le Sahara

par Louis CASTEX

 

 

Source :

http://www.3emegroupedetransport.com/Saharien5200.JPG

LE SAHARIEN

n° 52 – 1er et 2ème Trimestre 1969

Revue trimestrielle éditée par La Rahla – Amicale des Sahariens

Tous droits de reproduction (articles et illustrations) réservés pour tous pays

 

 

NOTE DE LA RÉDACTION

Georges ESTIENNE, bien connu des Sahariens par ses reconnaissances multiples des voies de pénétration du désert, par l’organisation gigantesque des grandes lignes terrestres et aériennes transsahariennes, Georges ESTIENNE n’est plus et c’est avec une profonde tristesse que nous exprimons à Madame Georges ESTIENNE et à sa famille les respectueuses condoléances des Sahariens.

Nous publions ci-après les lignes écrites, il y a quelques années, sur Georges ESTIENNE par son ami Louis CASTEX et parues dans le journal « Les Ailes ».

 

Si on vous dit que les Français n’ont point l’esprit d’entreprise, vous trouverez certainement dix arguments et autant d’exemples valables pour réfuter cette allégation.

Mais faites-vous valoir, par exemple – et je pense l’apprendre à beaucoup de mes compatriotes – que la plus longue ligne du monde desservie par des autocars a été créée par un Français, un Français aviateur, qui en dirige encore les services ?

Il s’agit d’Alger – Fort-Lamy, soit 4 700 kilomètres, exploitée par Georges ESTIENNE, qui est non seulement Président-Directeur Général de la Compagnie Aéro-Africaine, mais aussi Président-Directeur Général de la Société Africaine des Transports Tropicaux. Et ce n’est pas de temps à autre que fonctionne cette ligne, mais régulièrement, ainsi qu’en témoigne l’indicateur imprimé, tel un Chaix, à la disposition des voyageurs.

Un rapide coup d’œil permet de se rendre compte que, parti d’Alger le jeudi à 7 heures du matin, vous êtes le jeudi suivant à Maidugari pour en repartir le vendredi matin et arriver enfin à Fort-Lamy le même jour pour déjeuner.

Tous les soirs, vous couchez à l’étape après avoir parcouru, selon les difficultés de la route, de 250 à 500 kilomètres par jour en pullman, dans de parfaites conditions de confort.

LE PIONNIER

Voilà où en est arrivé, non pas un businessman qui a profité de l’expérience et du travail des autres, mais un pionnier qui, au cours des années, a défriché cette route, l’a rendue praticable au prix de lourdes fatigues et de dangereuses audaces, toujours les yeux fixés vers le sud, vers l’équateur faudrait-il dire, et suivant comme un roi mage une étoile, la sienne, celle qu’il s’était fixée lui-même, comme un but dans le ciel.

Georges ESTIENNE avait incontestablement la vocation du Sahara, non point certes à la manière du Père de Foucauld, mais avec le caractère sportif d’un aviateur qui voulait vaincre la distance.

Georges ESTIENNE a de qui tenir. C’est le fils du général ESTIENNE, le père des chars d’assaut, une grande figure dans la motorisation de l’armée. Lui regarda plus haut, dans le ciel, et servit en qualité de lieutenant aviateur. Est-ce en pilotant qu’il a acquis le goût d’abolir les distances ? En tout cas, il a tout de suite trouvé ce projet de vaincre les sables du désert.

Il est de la première traversée du Sahara en automobile après avoir dirigé en 1922 la mise en place dans le Hoggar des ravitaillements destinés aux autochenilles « Citroën ».

L’année suivante, il étudie la traversée du Sahara à la fois par une ligne aérienne et par la voie ferrée et il en dresse un projet. Il dirige une mission en autochenilles, remorquant un avion éclaireur qui a pour but de reconnaître l’itinéraire Colomb-Béchar – Reggan – Gao.

Un jour de 1928, il part tout seul. J’étais à Billancourt, aux Usines Renault, lorsqu’il nous quitta à bord d’une « Torpédo 6 CV Renault » toute blanche. Seul, sans mécanicien, la voiture à peine rodée... « Je la roderai en traversant le Sahara », dit-il. Quelques semaines plus tard, la même voiture, conduite par le même homme, faisait son entrée dans la cour d’honneur de l’usine. Elle avait bel et bien été rodée dans les sables du Sahara. Performance inimaginable, le désert venait, pour la première f0is, d’être traversé par un homme seul au volant de sa voiture.

Georges ESTIENNE recommença maintes fois cette randonnée et c’est au cours de l’une d’elles que, semant sa route, pour la baliser, de ses grands bidons vides, tels les cailloux blancs du Petit Poucet, il donna naissance aux relais dont l’un garde le nom de « Bidon-V ».

Que d’embuches dans ce désert, que d’obstacles à surmonter, que de risques à courir !

Le 8 mai 1927, son frère, René ESTIENNE, effectuait une liaison de reconnaissance dans la région de Colomb-Béchar, en tête d’un convoi de trois camions. Assailli tout à coup par une bande de « djicheurs », René ESTIENNE était tué net à son volant.

Un soir de 1929, à la piscine de l’Automobile-Club, André MAGINOT, alors Ministre des Colonies, me posa cette question : « Traverseriez-vous le Sahara et arriveriez-vous à Dakar dans une voiture conduite par Georges ESTIENNE ? » – « Les yeux fermés, monsieur le Ministre » , lui répondis-je. Trois mois après, André MAGINOT me dit à son tour : « Avec Georges ESTIENNE, j’irais les yeux fermés au bout du monde. C’est un homme étonnant, son adresse et sa résistance physique sont ahurissantes. »

LE PILOTE

Son passé, du reste, pour qui l’a connu, le prédisposait aux grandes actions. J’interroge mes souvenirs et je me reporte à 1916. J’étais sur le terrain de Bessoncourt, tout près de Belfort. La ville était protégée pur une escadrille de chasse qui stationnait à Chaux. Georges ESTIENNE en faisait partie. Il souffrait de son inaction. Alors il fit, de sa propre initiative, adapter à son avion un réservoir spécial. Et le voilà entreprenant de longues reconnaissances à travers les lignes ennemies. Il s’était muni d’un appareil photographique qu’il avant disposé sur le plancher de sa petite carlingue. C’est ainsi que le grand état-major put avoir des photos de toute la vallée du Rhin. Partant de Belfort, il atterrissait à Lunéville, ayant photographié tout le front et l’arrière-front, ouvrant ainsi l’ère des grandes reconnaissances aériennes à l’intérieur des lignes ennemies.

Que n’a-t-on suivi Georges ESTIENNE ! Que ne s’est-on inspiré de ses conceptions au cours de la guerre de 1939 !

Précurseur toujours, nous l’avons vu dans des réalisations difficiles. Il a traversé le Sahara, d’abord en voiture, puis en avion. L’ère des raids passée, il créa la ligne régulière en auto, puis en avion. D’ab0rd avec des chenilles, ensuite avec des cars, bientôt avec des cinquante tonnes et, plus tard, qui sait... Mais n’anticipons pas. Il était tout indiqué qu’il devint Président-Directeur Général de la société qu’il créa.

Georges ESTIENNE a derrière lui, en effet, ce qu’on peut appeler une brillante carrière ou, si vous aimez mieux, une carrière tout court, ce qui est suffisamment clair.

L’HOMME

Il débute comme engagé volontaire en septembre 1914 au 13ème bataillon de chasseurs alpins. Suivez-le, si vous le pouvez, dans la grande épopée : Belgique, Somme, Vosges, avec une unité qui est toujours dans les coups durs. Mais voici la grande attirance : l’aviation, en juin 1915. Il lui reste à faire assez de guerre pour courir la mort d’escadri1le en escadrille. Il ne la trouve nulle part et termine avec sept citations, la Médaille Militaire, la Légion d’Honneur.

Divers services l’amènent dans le cadre de réserve en 1928.

Et le voila de nouveau sur la brèche : capitaine-pilote en août 1939, il ne tarde pas à être nommé directeur de la Société Africaine des Transports Tropicaux. Il y fera du bon travail.

Le général DELAY le citera, le 30 janvier 1943, comme l’auxi1iaire le plus précieux des troupes de l’est saharien, après la prise de Ghat et l’occupation de Ghadamès.

« Dans les circonstances difficiles où nos troupes se sont trouvées, le personnel de la S.A.T.T. n’a pas hésité à sortir des programmes en marchant de jour et de nuit, en s’aventurant dans des zones où la sécurité n’existait pas, soit pour porter des troupes, soit pour leur faire parvenir à temps les approvisionnements et les munitions. »

Mais voila Georges ESTIENNE à la tête de la Société Africaine des Transports Tropicaux, avec sa vaste écurie de cars automobiles, et de la Compagnie Aéro-Africaine avec ses neuf « Lockheed-Lodestar », opérant aujourd’hui sur ce vaste espace, sillonnant par la route, par les airs, ce continent africain qu’il a contribué, pour une grande part, à rendre libre.

Et il trouve cela tout naturel et il a l’air d’avoir oublié le rôle qu’il a joué. Il ne vit pas d’un passé pourtant si méritoire et si glorieux, il pense sans cesse au lendemain, à construire du nouveau, à faire mieux encore.

Ce pionnier taillé en hercule, au visage volontaire et sympathique, modeste, tenace, a passé sa vie en grande partie dans ce désert qu’il a parcouru en tous sens. Il fuit les humains, il a horreur des démarches et ne hante jamais les couloirs des ministères... Solitaire, il vit, tantôt recherché et apprécié, quelquefois ignoré des grands de ce monde.

J’ai eu l’occasion de voir côte à côte Marcel NAEGELEN, le Gouverneur Général de l’Algérie, et Georges ESTIENNE. À l’issue de la rencontre, Georges ESTIENNE m’a dit : « C’est la première fois que je suis en contact aussi direct et dans l’intimité avec un gouverneur qui s’affirme chaque jour comme un de nos plus grands gouverneurs. »

Et notre grand Saharien — pionnier du grand tourisme saharien dont la Compagnie Générale Transatlantique va s’assurer la collaboration, l’avion auxiliaire du bateau... — quand il a assez parcouru ses lignes aériennes, ses circuits en automobile, va se reposer près de Nice, à Peira-Cava. C’est sa récompense. Il est arrivé là, sac au dos, comme un alpiniste. Il y est seul dans une maison tapie au creux de la montagne et, les jours de neige, il y vit en ermite.

Caius Marius rêvait, nous dit l’Histoire romaine, assis sur les ruines de Carthage. Georges ESTIENNE, lui, doit, au-delà de la mer bleue, avoir la vision de cet empire autour duquel il a semé ses lignes de pénétration et de vie, en étoile, comme un rayonnement de la France.

Louis CASTEX.

 

Merci à « La Rahla – Amicale des Sahariens »

de nous autoriser à diffuser les articles parus dans la revue « Le Saharien ».

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Excellent!!! a3_isa.gif.0c04cc0f70272ae387b435aaad49efc7.gif

 

 

 

"Flottille saharienne". Extrait d'un film de 1957 sur l'utilisation des camions Berliet au Sahara: TBO, GBO et GBC8 Gazelle. Commentaires de René Quinet, lus par René Lebrun.

 

ça aussi ça devrait te plaire ..... mais peut être connais tu déjà.

Un vrai bonheur cette vidéo

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"Flottille saharienne". Extrait d'un film de 1957 sur l'utilisation des camions Berliet au Sahara: TBO, GBO et GBC8 Gazelle. Commentaires de René Quinet, lus par René Lebrun.

 

ça aussi ça devrait te plaire ..... mais peut être connais tu déjà.

Un vrai bonheur cette vidéo

 

 

 

Superbes suites!!!

 

Oui, oui, j'ai déja enregistré sur l'ordi :love: :love:

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Je viens de trouver ca ...??

Et comme tu dis si bien , il vaut mieux poster des photos plusieurs fois que pas du tout .

 

algerie colomb-bechar-1957-place-luteaud-et.jpg

 

La place de Colomb Béchar et en haut a droite ce camion blanc avec une cabine simple ( courte ) stationné devant la cie gé. Transsaharienne . ( inscription tout a fait a droite de la photo en haut du porche )

 

 

algerie colomb bechar transsaharienne.jpg

Toujours a Colomb Bechar . Un bel alignement de camions .

Et la compagnie est affichée en grand ...

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Merci !

Noël ailleurs, pas de travaux sur le dio.

Par contre, en lumière naturelle.

 

P1200323.jpg

 

Il manque les personnages, toujours en attente de peinture, la peinture des ombres, l'empoussièrage, etc ....

 

P1200322.jpg

 

P1200324.jpg

 

P1200325.jpg

 

Comme le reste, les pompes demandent à être un peu vieillies et mises en situation.

 

P1200326.jpg

 

A+

 

:sol: livier

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Merci !

Noël ailleurs, pas de travaux sur le dio.

Par contre, en lumière naturelle.

 

P1200323.jpg

 

Il manque les personnages, toujours en attente de peinture, la peinture des ombres, l'empoussièrage, etc ....

 

P1200322.jpg

 

P1200324.jpg

 

P1200325.jpg

 

Comme le reste, les pompes demandent à être un peu vieillies et mises en situation.

 

P1200326.jpg

 

A+

 

:sol: livier

 

 

 

Bonjour

 

que c'est beau

 

joyeux noel a tous

 

 

Nouvelle prière des Séniors.........

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les éléments imbriqués ont été omis

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