Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

[jensen]

 

La pompe à feu…  

 

La prochaine étude concernera aussi une Britannique, mais un peu plus sage (quoi que…  ) 

 

Rendez-vous ce week-end !  

 

 

 

[jerry-lee]

Le 05/04/2023 à 16:35, jensen a dit :

 

La pompe à feu…  

 

La prochaine étude concernera aussi une Britannique, mais un peu plus sage (quoi que…  ) 

 

Rendez-vous ce week-end !  

 

 

 

Peel P-50 ?

 

[daniel762]

Le 05/04/2023 à 16:35, jensen a dit :

 

La pompe à feu…  

 

La prochaine étude concernera aussi une Britannique, mais un peu plus sage (quoi que…  ) 

 

Rendez-vous ce week-end !  

 

 

 

 

En matière automobile, une pompe à feu c'est plutôt ça :

 

:

 

(A l'époque de la construction du fardier de Cugnot, on appelait couramment les machines à vapeur des "pompes à feu")

[daniel762]

Le 05/04/2023 à 17:43, jerry-lee a dit :

Peel P-50 ?

 

 

La voiture d'Emma ?

[jerry-lee]

Le 05/04/2023 à 18:07, daniel762 a dit :

 

La voiture d'Emma ?

Et ma Duracell ?

 

[Mouss-35]

Le 05/04/2023 à 16:35, jensen a dit :

 

La pompe à feu…  

 

La prochaine étude concernera aussi une Britannique, mais un peu plus sage (quoi que…  ) 

 

Rendez-vous ce week-end !  

 

 

 

Ah non, pas ce weekend.

 

C'est le salon Rétro Passion à Rennes.

 

Donc tu décales ta programmation :3

[ATALANTE RACING]

Le 05/04/2023 à 22:32, Mouss-35 a dit :

C'est le salon Rétro Passion à Rennes.

[biker521]

Le 05/04/2023 à 18:07, daniel762 a dit :

 

En matière automobile, une pompe à feu c'est plutôt ça :

 

:

 

(A l'époque de la construction du fardier de Cugnot, on appelait couramment les machines à vapeur des "pompes à feu")

 

à la base, un tracteur d'artillerie pour les canons de plus en plus lourds

[breizhman44]

Le 05/04/2023 à 22:32, Mouss-35 a dit :

Ah non, pas ce weekend.

 

C'est le salon Rétro Passion à Rennes.

 

 

Édit : ah non, pas dispo du week-end

Modifié 6 avril 2023 par breizhman44

[Mouss-35]

Le 06/04/2023 à 07:01, breizhman44 a dit :

Édit : ah non, pas dispo du week-end

Moi qui allait t'envoyer un message pour savoir si tu étais dispo

[Invité §oul767Da]

Le 05/04/2023 à 22:50, biker521 a dit :

 

à la base, un tracteur d'artillerie pour les canons de plus en plus lourds

Exact! J'ai d'ailleurs vu une reproduction fidèle en fonctionnement lors d'une expo!

[breizhman44]

Le 06/04/2023 à 08:28, Mouss-35 a dit :

Moi qui allait t'envoyer un message pour savoir si tu étais dispo

Je bosse samedi et baptême dimanche

[Mouss-35]

Le 06/04/2023 à 08:37, breizhman44 a dit :

Je bosse samedi et baptême dimanche

Samedi toute la journée ?

 

Car samedi le salon c'est 14h-19h

[breizhman44]

Le 06/04/2023 à 08:39, Mouss-35 a dit :

Samedi toute la journée ?

 

Car samedi le salon c'est 14h-19h

Pas sur, vendredi soir on peut très bien le dire que y'a pas beaucoup de taf et que je reste chez moi

 

Donc on se tient au jus 

[Invité §oul767Da]

j'a

[Invité §oul767Da]

J'ai fais aussi une vidéo, mais je n'arrive pas à la joindre., Dommage! On entendait le poum poum de la chaudière. C'était au rasso de Mézidon (14) en 2018.

[Mouss-35]

Le 06/04/2023 à 08:41, breizhman44 a dit :

Pas sur, vendredi soir on peut très bien le dire que y'a pas beaucoup de taf et que je reste chez moi

 

Donc on se tient au jus 

 

Après il risque d'y avoir du monde donc faut décoller de bonne heure rien que pour trouver une place déjà 😅

[breizhman44]

Le 06/04/2023 à 08:47, oulianov a dit :

J'ai fais aussi une vidéo, mais je n'arrive pas à la joindre., Dommage! On entendait le poum poum de la chaudière. C'était au rasso de Mézidon (14) en 2018.

Héberge sur YouTube

[jensen]

Le 05/04/2023 à 17:43, jerry-lee a dit :

Peel P-50 ?

 

 

Nan, plus "grand public" komme même.

 

 

[jensen]

Le 06/04/2023 à 08:37, breizhman44 a dit :

Je bosse samedi et baptême dimanche

 

Tu en as mis du temps pour passer te faire laver le front.  

 

[jensen]

Le 05/04/2023 à 22:32, Mouss-35 a dit :

 

Donc tu décales ta programmation :3

 

100€ et une barre chocolatée aussi non ?  

 

[Mouss-35]

Le 06/04/2023 à 11:20, jensen a dit :

 

100€ et une barre chocolatée aussi non ?  

 

tu fais un effort, ou alors tu viens à Rennes pour le salon, comme ça tu sera occupé :S

[breizhman44]

Le 06/04/2023 à 11:19, jensen a dit :

 

Tu en as mis du temps pour passer te faire laver le front.  

 

Le mien date pas d'hier

[jensen]

'Peux pas Mouss, j'ai Aquaponey tout le week-end.  

 

 

Modifié 6 avril 2023 par jensen

[Mouss-35]

Ouais ouais

[jensen]

 

En plus c'est la fête des cloches, si on est tous ensemble ça fera trop de bruit !  

 

 

[biker521]

Le 06/04/2023 à 08:32, oulianov a dit :

Exact! J'ai d'ailleurs vu une reproduction fidèle en fonctionnement lors d'une expo!

 

il me semble que le vrai est conservé au CNAM à Paris mais ce sont de (très) vieilles infos non revérifiées  

 

je crois que j'ai vu la réplique à côté du Puy en Velay, à St Vincent  

Modifié 6 avril 2023 par biker521

[jensen]

 

Oui le fardier est aux arts et métiers.  

 

Une réplique fit aussi des démonstrations lors de Rétromobile 2011.

 

 

[Invité §oul767Da]

Le 06/04/2023 à 15:47, jensen a dit :

 

Oui le fardier est aux arts et métiers.  

 

Une réplique fit aussi des démonstrations lors de Rétromobile 2011.

 

 

c'est peut être le même? Le plus marrant est qu'il roulait. Pas vite certes, mais il roulait!

[snoopy1974]

Briggs and Stratton Hybrid Concept : il n'y a pas que les tondeuses dans la vie !

 

 

 

La firme Briggs and Stratton est fondée en 1908 à Milwaukke dans le Wisconsin, un ingénieur en mécanique nommé Stephen Foster Briggs s’associe avec un investisseur, Harold M Stratton, dans le but de produire de petits moteurs à essence qui équiperont divers matériels professionnels. 115 ans plus tard la marque est le numéro un mondial dans son domaine, elle produit chaque année environ 9 millions de moteurs, sans parler de ses groupes électrogènes, souffleuses à neige, ou autres nettoyeurs haute pression…

 

Briggs et Stratton sort du milieu utilitaire et tente une première fois l’aventure dans le domaine automobile en 1919, lorsqu’elle rachète les droits de fabrication de la Smith Flyer, et la rebaptise Briggs and Stratton Flyer :

 

 

Cette automobile minimaliste a été crée initialement par la "Smith Company" en 1915, elle est faite d'un châssis en bois sur lequel sont fixées 4 roues de vélo, la suspension est obtenue grâce au fléchissement du plancher bois quand les passagers sont assis   Elle utilise le concept de la “Motor wheel” inventé par Arthur William Wall in 1910, qui consiste en un minuscule monocylindre placé dans une cinquième roue, et entrainant celle-ci directement, sans embrayage ni boite de vitesses, un levier entre les sièges permettant de relever la roue à la demande, dans une descente par exemple.

 

Briggs and Stratton nanti de son expérience dans les moteurs de petite cylindrée améliore alors le rendement du moteur initial, ce qui permet de doubler la puissance, qui passe ainsi de 1 à 2 ch réels.

 

 

La voiture sera vendue jusqu’en 1925, année ou Briggs and Stratton se recentre sur son activité initiale liée aux petits engins d’entretien. Les droits de fabrication sont revendus à "Automotive Electric Services Corporation" qui continue de fabriquer la Flyer sans changement, ceci jusqu'à la disparition du moteur Briggs and Stratton qui l'équipe, il sera alors remplacé par un moteur électrique.

 

La Flyer peut être être considérée comme la première voiture low cost, puisqu’en 1920 elle coûtait 125 $, ce qui faisait d'elle à l'époque la voiture la moins chère au monde. En 2019 ce n'était plus le vraiment cas : cet exemplaire fut en effet adjugé 27500 $ lors d'une vente aux enchères :

 

 

 

Iran, 8 septembre 1978, ce "vendredi noir" marque le début de la révolution Iranienne à Téhéran, de violentes émeutes contre le pouvoir en place ensanglantent le pays qui est un des principaux producteur mondial de pétrole. Suite à ces évènements la production chute, le prix du baril affiché à 13 $ en septembre 1978 ne va alors cesser d’augmenter, il atteindra son pic à l’automne 1979 avec 40 $ le baril.

 

 

Au fil des mois, le prix des carburants augmente, et les automobilistes partout dans le monde craignent une pénurie, ils se ruent alors vers les stations-service :

 

 

Tous les pays industrialisés sont touchés, et tous essaient de compenser la hausse du baril en cherchant tout d’abord à faire des économies d’énergie. C’est d'ailleurs à partir de cette époque que les véhicules européens ou japonais vont prendre une place prépondérante aux USA, leur consommation sans comparaison avec les V8 américains leur donne alors la faveur des conducteurs.

 

L’industrie automobile américaine est donc prise au dépourvu, le pays décide de contingenter la consommation, mais favorise également les initiatives ayant recours à d’autres sources d’énergie. Briggs and Stratton pense alors que l'avenir n'est plus au 100% thermique, mais plutôt que se diriger vers un changement d'énergie global, la marque pense que la solution est peut-être dans un mix de plusieurs modes de propulsion.

 

Dès 1978 la marque décide d'imaginer un véhicule pouvant répondre aux nouvelles attentes, mais le budget alloué pour ce projet n’est que de 250000 $, la voiture sera donc une sorte de mécano géant et devra utiliser un maximum de pièces déjà existantes. La carrosserie est dessinée par le célèbre designer Brooke Stevens, déjà évoqué ici car auteur de la première néoclassique, l’Excalibur. Dans son studio de design, assisté de son fils Kip, il crée plusieurs esquisses :

 

 

 

 

La ligne définitive est arrêtée, Briggs and Stratton présente donc au “San Fransisco import car show” la Hybrid Concept en novembre 1979,:

 

 

La voiture finale utilise de nombreux éléments de VW Scirocco: pare-brise, portières ou planche de bord, c’est une 2+2 dont les éléments de carrosserie spécifiques sont fabriqués en fibre de verre. La ligne est celle d’un coupé, la troisième vitre évoque l’AMC Pacer ou la Porsche 928, mais à l’époque de sa présentation elle est comparée à la Ford Mustang contemporaine, ou à sa cousine la Mercury Capri :

 

 

Briggs and Stratton utilise un slogan officiel qui affirme “qu’un véhicule hybride bien conçu peut pratiquement éliminer tous les obstacles liés à la performance qui empêchent les clients d’accepter une voiture électrique comme voiture personnelle principale”

 

Le véhicule est basé sur un châssis existant, celui d'un petit utilitaire électrique contemporain, le Marathon C-360 Electric Utility Van :

 

 

Le moteur thermique est le dernier-né de la gamme Briggs and Stratton, initialement prévu pour une tondeuse : un bicylindre à plat de 694 cm3 développant 18 ch, le moteur électrique Baldor développe lui... 8 ch La marque précise cependant qu’il peut atteindre un pic de 20 ch. Grâce à un système Borg Warner nommé “Duo Cam" automatic clutch”, inséré entre les deux moteurs,, ceux-ci peuvent fonctionner simultanément ou de façon indépendante.

 

 

 

 

Le train avant, la direction et la transmission proviennent eux de la Ford Pinto, seul le premier essieu arrière est moteur, la boite de vitesses est manuelle et comprend 4 rapports. Les trois essieux ne sont pas un effet de style gratuit, le troisième n’est ni moteur, ni même équipé de freins, il ne sert qu’à supporter le cadre ou prennent place les 12 batteries de 6 volts de type acide-plomb. Notez la présence d'extincteurs, on n'est jamais assez prudent

 

 

La voiture ne pèse “que” 1451 kilos, mais 453 kilos proviennent exclusivement des batteries. A noter que dans le cadre de la maintenance ou du changement des batteries, il suffit de déconnecter le pont arrière et le branchement électrique, et ce châssis auxiliaire à deux essieux peut être retiré d’un bloc.

 

 

La voiture a une longueur de 4,42 m, ce qui reste raisonnable malgré les deux essieux arrière; elle est large de 1,62 m et haute de 1,27 m. L'intérieur est assez soigné, la planche de bord Volkswagen est agrémentée de témoins ou compteurs spécifiques au mode de propulsion, les commandes manuelles permettant de switcher entre thermique et électrique sont situées côté gauche de la colonne de direction, à noter également la présence de beaux sièges de marque Recaro :

 

 

 

La voiture est présentée dans divers salons ou manifestations liées à l'automobile au début des années 80, de l'aveu même de Briggs and Stratton, elle n'est pas à proprement parler destinée à être produite en série, mais se veut à la fois un laboratoire grandeur nature pour de nouvelles formes de mobilité, mais également une formidable publicité pour son petit bicylindre, qui n'aurait jamais connu une telle renommée s'il avait monté dans une tondeuse !

 

Plusieurs magazines, tel "Car and Driver", l'équivalent américain de L'Auto Journal ou L'Automobile Magazine, vont essayer la voiture, et plusieurs tests seront effectués pour découvrir comment peut se comporter un véhicule si innovant. L'avis est unanime: si la voiture est présentée comme douce et silencieuse, les performances (on s'en doutait) sont loin de déclencher l'enthousiasme.

 

 

La vitesse maxi aux USA à cette époque est de 55 mph, soit 88 km/h sur autoroute, ça tombe bien, c’est exactement la vitesse maximale en mode thermique, c’est d’ailleurs un des arguments avancés par Briggs et Stratton : pour rouler à 55 mph maximum autorisé, pas besoin de plus de puissance ! Pour le démarrage au feu rouge en revanche, ne soyez pas pressé, le 0 à 80 km/h (j’ai bien dit 80 ) est “expédié” en 35 secondes.

 

L’électrique permet une vitesse maxi de 65 km/h, et une autonomie de 96 km. Les deux modes de propulsion combinés amènent une vitesse maxi de 110 km/h et une autonomie globale d’environ 450 km, pour une consommation moyenne de 7,8 L/100, ce qui aux USA à cette époque est exceptionnel

 

Briggs and Stratton distribue tout de même ce qui s'apparente à une brochure commerciale, en misant sur un argumentaire volontairement éloigné des critères habituels de puissance, de tenue de route, de sportivité... Leur véhicule intelligemment pensé permet une économie substantielle de carburant par rapport à tout ce qui existe sur le marché à l’époque, pour "transporter 2 adultes et 2 enfants, ainsi que leur plein de courses, le tout sur de petits trajets jusqu'au marché voisin, dans une douceur et une quiétude sans égal", c'est la marque qui le dit :

 

 

 

La voiture est même testée dans les rues en pente de San Francisco, en particulier Hyde Street, une artère présentant une pente de 31%. Si les ingénieurs de Briggs and Stratton ont calculé "qu''elle pourrait continuer l'exercice pendant une heure", ils ne précisant pas à quelle vitesse se déroule l'ascension !...

 

 

Bien que présentée lors de nombreux salons américains et diverses manifestations auto, à l'instar de quelques autres, la voiture est peut-être trop en avance sur son temps pour faire son trou à l'époque, et déboucher sur une commercialisation. Les vendeurs de la marque ne sont pas formés, le réseau devrait être entièrement revu, mais surtout l'absence de toute gestion électronique entre thermique et électrique impose un savant coup de main. Tout est manuel, et c’est à l’aide de commutateurs au tableau de bord que le conducteur choisit quel moteur utiliser, les américains habitués à leurs "paquebots" à boite auto la majeure partie du temps, sont pour le moins déstabilisés par ces "contraintes".

 

A cette difficulté de promouvoir un concept aussi novateur pour une entreprise "non" automobile, Briggs and Stratton est confronté en 1983 à une grève massive de ses employés sur son site historique de Milwaukee. Devant la concurrence d'autres marques, en particulier japonaises, l'entreprise veut diminuer les salaires et permettre une plus grande flexibilité du travail. Les syndicats sont vent debout contre ces demandes, et la grève dure 13 semaines, dans ce contexte il n'est plus bien entendu question de parler de marché automobile, la priorité étant de conserver sa part de marché dans son domaine d'activité principal.

 

 

La voiture rejoint alors le musée de la marque au sein même de l'entreprise à Milwaukee dans le Wisconsin. Elle fonctionne encore une fois en 1988 pour un reportage, et jusqu'en 2020 elle coule des jours heureux en compagnie de ses lointains cousins tels que motoculteurs, tondeuses, groupes électrogènes :

 

 

 

L'Hybrid Concept reste donc le plus beau fait d'armes de Briggs and Stratton dans le monde automobile, si elle n'est pas à proprement parler la première hybride au monde (Fiat ou Porsche avaient en leur temps construit des prototypes eux-aussi), elle est à coup sûr la plus originale et la plus aboutie, même si ses performances, déjà en 1980, pouvaient dans le meilleur des cas prêter à sourire. Elle a su en tout cas initier un concept existant encore de nos jours, qui fait les affaires de Toyota avec sa Prius depuis 1997, concept qui selon certains serait une solution plus réaliste que le "tout électrique".

 

Aujourd'hui dans le domaine automobile, vous ne verrez plus Briggs and Stratton que sur des boites de petits composants tels des serrures ou antivols, la marque a fabriqué aussi de nombreux équipements pour l'aviation et l'automobile, toutes les Chrysler de la décennie 80/90 étaient équipées de serrures B and T:

 

 

Une belle histoire n'est jamais vraiment terminée, en 2019 le présentateur Jay Leno, grand amateur et collectionneur d'autos en tous genres, contacte la marque afin de réaliser un reportage sur ce concept dans le cadre de sa chaine "Jay Leno's garage". Briggs and Stratton répond favorablement, et c'est en compagnie de Craig Claerbout, un des ingénieurs ayant travaillé à l'époque sur le projet, que Jay Leno présente et conduit la voiture en mars 2020 :

 

 

 

La seule vidéo d'époque de la voiture lors d'un show :

 

 

La vidéo de Jay Leno en intégralité :

 

 

 

 

 

 

 

 

Modifié 7 avril 2023 par snoopy1974

[ATALANTE RACING]

Le 06/04/2023 à 22:37, snoopy1974 a dit :

qui fait les affaires de Honda avec sa Prius depuis 1997,

Toyota non ?

[ATALANTE RACING]

Le 06/04/2023 à 22:37, snoopy1974 a dit :

Briggs and Stratton Hybrid Concept : il n'y a pas que les tondeuses dans la vie !

 

 

 

La firme Briggs and Stratton est fondée en 1908 à Milwaukke dans le Wisconsin, un ingénieur en mécanique nommé Stephen Foster Briggs s’associe avec un investisseur, Harold M Stratton, dans le but de produire de petits moteurs à essence qui équiperont divers matériels professionnels. 115 ans plus tard la marque est le numéro un mondial dans son domaine, elle produit chaque année environ 9 millions de moteurs, sans parler de ses groupes électrogènes, souffleuses à neige, ou autres nettoyeurs haute pression…

 

Briggs et Stratton sort du milieu utilitaire et tente une première fois l’aventure dans le domaine automobile en 1919, lorsqu’elle rachète les droits de fabrication de la Smith Flyer, et la rebaptise Briggs and Stratton Flyer :

 

 

Cette automobile minimaliste a été crée initialement par la "Smith Company" en 1915, elle est faite d'un châssis en bois sur lequel sont fixées 4 roues de vélo, la suspension est obtenue grâce au fléchissement du plancher bois quand les passagers sont assis   Elle utilise le concept de la “Motor wheel” inventé par Arthur William Wall in 1910, qui consiste en un minuscule monocylindre placé dans une cinquième roue, et entrainant celle-ci directement, sans embrayage ni boite de vitesses, un levier entre les sièges permettant de relever la roue à la demande, dans une descente par exemple.

 

Briggs and Stratton nanti de son expérience dans les moteurs de petite cylindrée améliore alors le rendement du moteur initial, ce qui permet de doubler la puissance, qui passe ainsi de 1 à 2 ch réels.

 

 

La voiture sera vendue jusqu’en 1925, année ou Briggs and Stratton se recentre sur son activité initiale liée aux petits engins d’entretien. Les droits de fabrication sont revendus à "Automotive Electric Services Corporation" qui continue de fabriquer la Flyer sans changement, ceci jusqu'à la disparition du moteur Briggs and Stratton qui l'équipe, il sera alors remplacé par un moteur électrique.

 

La Flyer peut être être considérée comme la première voiture low cost, puisqu’en 1920 elle coûtait 125 $, ce qui faisait d'elle à l'époque la voiture la moins chère au monde. En 2019 ce n'était plus le vraiment cas : cet exemplaire fut en effet adjugée 27500 $ lors d'une vente aux enchères :

 

 

 

Iran, 8 septembre 1978, ce "vendredi noir" marque le début de la révolution Iranienne à Téhéran, de violentes émeutes contre le pouvoir en place ensanglantent le pays qui est un des principaux producteur mondial de pétrole. Suite à ces évènements la production chute, le prix du baril affiché à 13 $ en septembre 1978 ne va alors cesser d’augmenter, il atteindra son pic à l’automne 1979 avec 40 $ le baril.

 

 

Au fil des mois, le prix des carburants augmente, et les automobilistes partout dans le monde craignent une pénurie, ils se ruent alors vers les stations-service :

 

 

Tous les pays industrialisés sont touchés, et tous essaient de compenser la hausse du baril en cherchant tout d’abord à faire des économies d’énergie. C’est d'ailleurs à partir de cette époque que les véhicules européens ou japonais vont prendre une place prépondérante aux USA, leur consommation sans comparaison avec les V8 américains leur donne alors la faveur des conducteurs.

 

L’industrie automobile américaine est donc prise au dépourvu, le pays décide de contingenter la consommation, mais favorise également les initiatives ayant recours à d’autres sources d’énergie. Briggs and Stratton pense alors que l'avenir n'est plus au 100% thermique, mais plutôt que se diriger vers un changement d'énergie global, la marque pense que la solution est peut-être dans un mix de plusieurs modes de propulsion.

 

Dès 1978 la marque décide d'imaginer un véhicule pouvant répondre aux nouvelles attentes, mais le budget alloué pour ce projet n’est que de 250000 $, la voiture sera donc une sorte de mécano géant et devra utiliser un maximum de pièces déjà existantes. La carrosserie est dessinée par le célèbre designer Brooke Stevens, déjà évoqué ici car auteur de la première néoclassique, l’Excalibur. Dans son studio de design, assisté de son fils Kip, il crée plusieurs esquisses :

 

 

 

 

La ligne définitive est arrêtée, Briggs and Stratton présente donc au “San Fransisco import car show” la Hybrid Concept en novembre 1979,:

 

 

La voiture finale utilise de nombreux éléments de VW Scirocco: pare-brise, portières ou planche de bord, c’est une 2+2 dont les éléments de carrosserie spécifiques sont fabriqués en fibre de verre. La ligne est celle d’un coupé, la troisième vitre évoque l’AMC Pacer ou la Porsche 928, mais à l’époque de sa présentation elle est comparée à la Ford Mustang contemporaine, ou à sa cousine la Mercury Capri :

 

 

Briggs and Stratton utilise un slogan officiel qui affirme “qu’un véhicule hybride bien conçu peut pratiquement éliminer tous les obstacles liés à la performance qui empêchent les clients d’accepter une voiture électrique comme voiture personnelle principale”

 

Le véhicule est basé sur un châssis existant, celui d'un petit utilitaire électrique contemporain, le Marathon C-360 Electric Utility Van :

 

 

Le moteur thermique est le dernier-né de la gamme Briggs and Stratton, initialement prévu pour une tondeuse : un bicylindre à plat de 694 cm3 développant 18 ch, le moteur électrique Baldor développe lui... 8 ch La marque précise cependant qu’il peut atteindre un pic de 20 ch. Grâce à un système Borg Warner nommé “Duo Cam" automatic clutch”, inséré entre les deux moteurs,, ceux-ci peuvent fonctionner simultanément ou de façon indépendante.

 

 

 

 

Le train avant, la direction et la transmission proviennent eux de la Ford Pinto, seul le premier essieu arrière est moteur, la boite de vitesses est manuelle et comprend 4 rapports. Les trois essieux ne sont pas un effet de style gratuit, le troisième n’est ni moteur, ni même équipé de freins, il ne sert qu’à supporter le cadre ou prennent place les 12 batteries de 6 volts de type acide-plomb. Notez la présence d'extincteurs, on n'est jamais assez prudent

 

 

La voiture ne pèse “que” 1451 kilos, mais 453 kilos proviennent exclusivement des batteries. A noter que dans le cadre de la maintenance ou du changement des batteries, il suffit de déconnecter le pont arrière et le branchement électrique, et ce châssis auxiliaire à deux essieux peut être retiré d’un bloc.

 

 

La voiture a une longueur de 4,42 m, ce qui reste raisonnable malgré les deux essieux arrière; elle est large de 1,62 m et haute de 1,27 m. L'intérieur est assez soigné, la planche de bord Volkswagen est agrémentée de témoins ou compteurs spécifiques au mode de propulsion, les commandes manuelles permettant de switcher entre thermique et électrique sont situées côté gauche de la colonne de direction, à noter également la présence de beaux sièges de marque Recaro :

 

 

 

La voiture est présentée dans divers salons ou manifestations liées à l'automobile au début des années 80, de l'aveu même de Briggs and Stratton, elle n'est pas à proprement parler destinée à être produite en série, mais se veut à la fois un laboratoire grandeur nature pour de nouvelles formes de mobilité, mais également une formidable publicité pour son petit bicylindre, qui n'aurait jamais connu une telle renommée s'il avait monté dans une tondeuse !

 

Plusieurs magazines, tel "Car and Driver", l'équivalent américain de L'Auto Journal ou L'Automobile Magazine, vont essayer la voiture, et plusieurs tests seront effectués pour découvrir comment peut se comporter un véhicule si innovant. L'avis est unanime: si la voiture est présentée comme douce et silencieuse, les performances (on s'en doutait) sont loin de déclencher l'enthousiasme.

 

 

La vitesse maxi aux USA à cette époque est de 55 mph, soit 88 km/h sur autoroute, ça tombe bien, c’est exactement la vitesse maximale en mode thermique, c’est d’ailleurs un des arguments avancés par Briggs et Stratton : pour rouler à 55 mph maximum autorisé, pas besoin de plus de puissance ! Pour le démarrage au feu rouge en revanche, ne soyez pas pressé, le 0 à 80 km/h (j’ai bien dit 80 ) est “expédié” en 35 secondes.

 

L’électrique permet une vitesse maxi de 65 km/h, et une autonomie de 96 km. Les deux modes de propulsion combinés amènent une vitesse maxi de 110 km/h et une autonomie globale d’environ 450 km, pour une consommation moyenne de 7,8 L/100, ce qui aux USA à cette époque est exceptionnel

 

Briggs and Stratton distribue tout de même ce qui s'apparente à une brochure commerciale, en misant sur un argumentaire volontairement éloigné des critères habituels de puissance, de tenue de route, de sportivité... Leur véhicule intelligemment pensé permet une économie substantielle de carburant par rapport à tout ce qui existe sur le marché à l’époque, pour "transporter 2 adultes et 2 enfants, ainsi que leur plein de courses, le tout sur de petits trajets jusqu'au marché voisin, dans une douceur et une quiétude sans égal", c'est la marque qui le dit :

 

 

 

La voiture est même testée dans les rues en pente de San Francisco, en particulier Hyde Street, une artère présentant une pente de 31%. Si les ingénieurs de Briggs and Stratton ont calculé "qu''elle pourrait continuer l'exercice pendant une heure", ils ne précisant pas à quelle vitesse se déroule l'ascension !...

 

 

Bien que présentée lors de nombreux salons américains et diverses manifestations auto, à l'instar de quelques autres, la voiture est peut-être trop en avance sur son temps pour faire son trou à l'époque, et déboucher sur une commercialisation. Les vendeurs de la marque ne sont pas formés, le réseau devrait être entièrement revu, mais surtout l'absence de toute gestion électronique entre thermique et électrique impose un savant coup de main. Tout est manuel, et c’est à l’aide de commutateurs au tableau de bord que le conducteur choisit quel moteur utiliser, les américains habitués à leurs "paquebots" à boite auto la majeure du temps, sont pour le moins déstabilisés par ces "contraintes".

 

A cette difficulté de promouvoir un concept aussi novateur pour une entreprise "non" automobile, Briggs and Stratton est confronté en 1983 à une grève massive de ses employés sur son site historique de Milwaukee. Devant la concurrence d'autres marques, en particulier japonaises, l'entreprise veut diminuer les salaires et permettre une plus grande flexibilité du travail. Les syndicats sont vent debout contre ces demandes, et la grève dure 13 semaines, dans ce contexte il n'est plus bien entendu question de parler de marché automobile, la priorité étant de conserver sa part de marché dans son domaine d'activité principal.

 

 

La voiture rejoint alors le musée de la marque au sein même de l'entreprise à Milwaukee dans le Wisconsin. Elle fonctionne encore une fois en 1988 pour un reportage, et jusqu'en 2020 elle coule des jours heureux en compagnie de ses lointains cousins tels que motoculteurs, tondeuses, groupes électrogènes :

 

 

 

L'Hybrid Concept reste donc le plus beau fait d'armes de Briggs and Stratton dans le monde automobile, si elle n'est pas à proprement parler la première hybride au monde (Fiat ou Porsche avaient en leur temps construit des prototypes eux-aussi), elle est à coup sûr la plus originale et la plus aboutie, même si ses performances, déjà en 1980, pouvaient dans le meilleur des cas prêter à sourire. Elle a su en tout cas initier un concept existant encore de nos jours, qui fait les affaires de Honda avec sa Prius depuis 1997, concept qui selon certains serait une solution plus réaliste que le "tout électrique".

 

Aujourd'hui dans le domaine automobile, vous ne verrez plus Briggs and Stratton que sur des boites de petits composants tels des serrures ou antivols, la marque a fabriqué aussi de nombreux équipements pour l'aviation et l'automobile, toutes les Chrysler de la décennie 80/90 étaient équipées de serrures B and T:

 

 

Une belle histoire n'est jamais vraiment terminée, en 2019 le présentateur Jay Leno, grand amateur et collectionneur d'autos en tous genres, contacte la marque afin de réaliser un reportage sur ce concept dans le cadre de sa chaine "Jay Leno's garage". Briggs and Stratton répond favorablement, et c'est en compagnie de Craig Claerbout, un des ingénieurs ayant travaillé à l'époque sur le projet, que Jay Leno présente et conduit la voiture en mars 2020 :

 

 

 

La seule vidéo d'époque de la voiture lors d'un show :

 

 

La vidéo de Jay Leno en intégralité :

 

 

 

 

 

 

 

 

je ne connaissais pas 

[Mouss-35]

Joli reportage. Et joli coup de plume. Félicitations

[snoopy1974]

Le 06/04/2023 à 22:49, ATALANTE RACING a dit :

Toyota non ?

Ouh la, corrigé... merci

 

[rusty03]

Je ne connaissais pas du tout, merci pour la découverte.