Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

[Invité §pas471gx]

Super intéressant ce topic, merci à Jensen et autres contributeurs.

[jensen]

 

 

 

 

ROTINOFF : Les camions les plus rares au monde. 

 

 

 

 

 

 

Rotinoff ?

 

Encore un "Machintruc" que Jensen est allé nous chercher de l'autre côté de l'ex-Rideau de fer ça !

 

Et bien non !

Pour faire la connaissance de cette marque de légende il nous suffira de traverser la Manche !

 

George Rotinoff était un ingénieur sans grande sympathie pour le Paradis Socialiste qui décide de "passer de l'autre côté" à la fin des années 20, époque probable où il quitte sa Biélorussie natale pour s'installer dans la Perfide Albion.

 

A l'issue du dernier conflit mondial il est impressionné par les capacités des camions Américains Diamond T que nos libérateurs avaient amené en Europe avec eux.

 

 

Le légendaire Diamond T de l'armée US.

 

 

Les transporteurs se battant littéralement pour obtenir les exemplaires laissés au titre des surplus George Rotinoff se dit qu'il devrait être possible non seulement de mettre au point un engin plus moderne, mais surtout qu'il avait lui-même les capacités techniques pour en concevoir un encore meilleur.

 

C'est en 1952 qu'il présente son "Atlantic GR7".

 

Il est motorisé par un 6 cylindres en ligne Diesel Rolls-Royce C6 CFL, suralimenté à l'aide d'un compresseur Roots.

Sa puissance est estimée, suivant les sources, entre 253 et 275 ch à 2 100Trs.

 

Un énorme travail est fourni par Rotinoff sur la transmission, les boites de vitesses de l'époque n'étant pas du tout satisfaisantes il décide d'en concevoir une lui-même.

 

Il s'agit d'une boite mécanique entièrement synchronisée à 6 rapports avant et une marche arrière, cette dernière étant épaulée par une boite-transfert à 3 gammes "maison".

Cela donnait donc 18 rapports avant et 3 arrière décomposés en "long", "normaux" et "courts".

 

Par contre les ponts arrières (seuls à transmettre la puissance sur la route, l'essieu avant est uniquement directeur ce qui fait des Rotinoff des 6x4) sont des Kirkstall à réduction secondaire dans les moyeux.

 

Officiellement le Rotinoff est donné pour un poids total roulant de 142 tonnes mais ainsi équipé un Atlantic est parfaitement capable "d'arracher" 200 tonnes en palier, il en fera la preuve plusieurs fois et ce malgré une puissance que nous considérons, nous les enfants gâtés du 21éme siècle, comme franchement modeste…

 

Pour faire la promotion de son engin George Rotinoff décide de prêter les premiers exemplaires sortis de son usine de Colnbrook (pas loin de Londres) aux professionnels du secteur.

En concurrence directe face aux Scammel, Thornycroft, Atkinson et Foden locaux déjà bien implantés dans le paysage Britannique l'Atlantic fait mieux que bonne figure !

 

Le premier client de la jeune marque est Sunter's, un spécialiste anglais du transport exceptionnel.

 

 

Première vente.

 

 

 

Vite jeté dans l’arène…

 

 

 

 

 

L'armée Britannique est intéressée par un achat massif de porte-chars et met en concurrence durant huit mois un Atlantic et un Thornycroft Antar.

Très loin de démériter le Rotinoff est pourtant écarté au seul motif que le gouvernement a des doutes sur la pérennité de la jeune entreprise, tout simplement…

 

Pourtant le fondateur de la marque ne se démoralise pas.

Mieux, il propose dès 1955 son camion à l'armée Suisse qui lance elle-aussi un appel d'offres pour une dizaine de porte-chars capables de tracter le tout nouveau MBT Britannique Centurion qu'elle vient d'acquérir.

 

Est-ce grâce à la motorisation Rolls-Royce présente aussi sur le char ou tout simplement grâce aux qualités intrinsèques du véhicule ?

Tant et si bien qu'un premier contrat pour quelques Atlantic GR7 est signé !

 

 

Un Rotinoff et son Centurion dans les Alpes.

 

 

 

George Rotinoff ne se repose pas sur ses lauriers et décide de mettre au point une version plus puissante, dotée d'un 8 cylindres en ligne toujours à compresseur du même constructeur et développant, la aussi suivant les sources, entre 333 et 366 ch à 2 100Trs : Le Super Atlantic.

 

La Suisse signe dès la présentation de l'engin le 02 août 1957 pour la fourniture d'au moins cinq véhicules ainsi gréés, ils seront livrés en 1958.

 

 

 

 

 

La photo n'est pas d'une grande qualité mais elle permet de donner une idée de la taille du camion…

 

 

 

 

 

Quelques temps auparavant deux exemplaires très différents ont été construits et exportés vers… L'Australie !

 

Il s'agit de porteurs-remorqueurs 6x4 baptisés Viscount.

 

Ils avaient été mis au point afin de satisfaire la demande d'un grand éleveur bovin du pays : La société Vestey.

 

 

 

 

Les deux véhicules, livrés fin 1957 et baptisés localement Jackie et Julie, étaient équipés du 6 cylindres Rolls-Royce C6 CFL réglé à 250 ch et secondé par une boite de vitesses aux rapports "tirant plus long" autorisant une vitesse de 75 km/h.

Ils avaient été étudiés pour tracter deux voire trois remorques à travers l'Outback, de quoi faire voyager plus de 70 bovins d'un seul coup.

La cabine était d'un dessin complètement différent.

Durant plusieurs années ils traverseront le pays, supportant une charge de 60 voire 65 tonnes avec des étapes quotidiennes de 800 km sur des pistes plus ou moins sommaires.

 

 

L'intérieur d'un Viscount, moderne pour l'époque…

 

 

 

La seule chose qui leur fut reproché était une certaine faiblesse de la transmission, qui nécessitera plusieurs interventions.

 

Mais cela n'empêchera pas l'un des deux engins d'être encore en service (occasionnel) en… 1982 avec plus de 2,4 millions de kilomètres au compteur !

 

Il n'y a pas d'ailleurs que les Australiens à se plaindre de la transmission Rotinoff puisque le premier Atlantic vendu à Sunter's sera débarrassé de sa boite mécanique d'origine au profit d'une semi-automatique Self Changing Gear assez rapidement après sa mise en service.

 

Le Super-Atlantic est quand à lui impressionnant :

 

-9,33 m de long

-3,00 m de large

-3,40 m de haut

 

 

 

 

Son poids à vide est de 21,75 tonnes !

 

Afin de ne pas "en rajouter" concernant la largeur les portières sont coulissantes.

La direction est très bien assistée et les freins franchement puissants, tant et si bien que tous ceux qui ont eu la chance de se succéder au volant font état d'un engin certes énorme mais surtout très facile à conduire comparativement à sa taille et la concurrence.

La vitesse de pointe théorique sur le rapport le plus long est de 64 km/h, mais on demande surtout à un tel engin de transporter "du lourd" sur grande distance, la vitesse étant un critère plus que secondaire dans ce cas.

 

Ses deux réservoirs de 290 litres lui autorisent une autonomie d'environ 365 km en charge.

 

 

 

 

C'est à priori une bien belle histoire qui commence, George Rotinoff ayant en plus de ses compétences mécaniques un bon sens du commerce il est clair que sa marque devrait pouvoir compter auprès des spécialistes du transport lourd des années 60.

 

Hélas ce Monsieur quitte notre monde brutalement en 1959...

 

Pris au dépourvu et ne parvenant pas à rassembler les projets en cours (Mr Rotinoff avait "tout dans la tête" et ne s'embarrassait pas avec de la paperasse) les enfants ne se sentent pas de reprendre les rênes de l'entreprise, et ce d'autant qu'ils ont parfaitement conscience de ne pas avoir les compétences techniques de leur père.

 

L'affaire est vendue début 1960 aux établissements Lomount Construction Ltd. une grosse entreprise Britannique de BTP qui envisageait de produire ses propres véhicules mais l'histoire fait long feu et en décembre de la même année Rotinoff est revendu à son concurrent Atkinson.

Ce dernier met à son catalogue l'Atkinson Atlantic, qui n'est rien d'autre qu'un Rotinoff rebadgé…

 

 

Le catalogue Atkinson de 1961, le camion n'y fera qu'une très courte apparition.

 

 

 

Le nombre d'exemplaires que la firme va vendre ? Suivant les sources entre "très peu" et "zéro" (chiffre désormais certain).

 

En fait Atkinson était à cette époque totalement obnubilé par la mise au point de son Oméga, un concurrent direct des Rotinoff en six roues motrices.

Mal foutu, peu fiable et hors de prix l'Oméga sera un échec total pour son constructeur, qui n'en vendra que cinq avant de jeter l'éponge.

 

 

Dans la série "il aurait mieux valu se casser une jambe que commercialiser ce truc" voici l'Oméga : Un ratage absolu !

 

 

On pense que le rachat de Rotinoff avait surtout pour but de "supprimer" un concurrent gênant.

 

Personne de nos jours ne discute le fait qu'Atkinson aurait été bien plus inspiré de jeter son Oméga aux orties et de poursuivre avec la série des Atlantic, mais on ne refait hélas pas l'histoire.

 

Les années passent…

 

Les Rotinoff quittent la scène les uns après les autres, c'est du moins ce que l'on pense.

Après tout la marque n'existe plus depuis longtemps et les engins fabriqués, certes de très grande qualité, n'étaient à priori que fort peu nombreux alors…

 

Il faut attendre 1981 pour que l'espoir renaisse.

 

Cette année-la un amateur Britannique de camions anciens, Mr Walker, apprend par un de ses contacts qu'un Rotinoff Super-Atlantic serait à vendre en Suisse.

Pensant y trouver une épave rongée par le temps il fait le déplacement et découvre que le camion provient des stocks de l'armée Fédérale.

 

En vérité :

 

-Il fait partie du lot fabriqué et expédié là-bas en 1958

 

-Il a 17 000 km "certifiés d'origine"

 

-Le moteur a été totalement reconditionné lors du vingtième anniversaire de l'engin

 

-Il n'a de toute évidence JAMAIS SERVI sérieusement, étant resté toute son existence dans les réserves de l'armée

 

-Il dispose encore de l'intégralité de son lot de bord : Chaînes à neige, cales, outillage… Tout est flambant neuf !

 

L'achat est promptement réalisé et le camion rapatrié en Grande-Bretagne.

 

C'est d'ailleurs à cette époque qu'on apprend que les Suisses auraient conservé tous les véhicules achetés, soit une dizaine.

 

Pourquoi n'est-on pas plus précis ?

 

Tout simplement parce que, comme je l'ai déjà écrit, les archives de la société Rotinoff sont pour ainsi dire inexistantes et à cette époque encore dénuée d'Internet les amateurs n'arrivent que difficilement à entrer en contact les uns avec les autres, tout juste voit-on apparaître dans la presse spécialisée quelques annonces du genre "Cherche camion de marque Rotinoff, état indifférent, contacter le journal qui transmettra".

 

Les premiers enthousiastes vont d'ailleurs joyeusement s'étriper concernant le nombre exact d'engins produits.

C'est bien simple personne n'est d'accord !

 

Les uns disent 50 Atlantic et 12 Super Atlantic, les autres parlent de 35 engins fabriqués au total (tous oublient les deux Viscount Australiens d'ailleurs).

Il faudra que l'un d'entre-eux parvienne à trouver dans les archives (bien tenues celles-ci !) de la maison Kirkstall disparue en 1974 le nombre exact de ponts arrières livrés pour que tous s'accordent sur un chiffre : 40.

 

La vérité serait donc ici (sous réserves) :

 

-26 Atlantic

-12 Super Atlantic

-2 Viscount

 

A priori un châssis non achevé serait tombé dans l'escarcelle d'Atkinson mais nul ne sait si le camion fut terminé ou ferraillé, de plus un prototype de Dumper aurait été mis au point par George Rotinoff quelques semaines avant son décès mais il était mécaniquement très différent du reste de la production (et personne ne sait ce qu'il est devenu).

 

Le succès de Mr Walker auprès des amateurs de camions est tel que les Suisses sont littéralement harcelés soir et matin par des collectionneurs qui sont près à mettre une fortune sur la table pour récupérer les autres engins achetés en 1958.

Ce a quoi l'armée répond que les Super Atlantic sont toujours dans les effectifs de la réserve fédérale et ne seront disponibles qu'à partir de 1991, date de leur retrait définitif du service.

 

Ce sera chose faite en temps et en heure !

 

C'est donc durant les 90's que la marque refait surface et comble de bonheur de nombreux collectionneurs, et ce d'autant plus que l'arrivée du Net va révéler une nouvelle incroyable : Les Australiens ont toujours leurs deux Viscount !

 

 

Bon d'accord…

"Un peu fatigués" !

 

 

 

Mais le climat sec du pays a évité le pire.

 

 

Certes ils sont désormais à l'état d'épaves mais ils intéressent tellement de monde que l'on décide de les mettre à l'abri dans l'espoir d'en restaurer au moins un dans un proche avenir.

Ce sera chose faite, les deux engins seront récupérés par le musée des transports d'Alice Springs au centre du pays et "Julie" va alors passer de longues années en restauration pour être de nouveau comme neuf en 2010, "Jackie" restant en l'état dans les réserves.

 

 

 

 

 

Il y aurait donc 12 "survivants" en 2016 :

 

-L'armée Helvétique en a conservée deux : Exposés dans les musées de Reuenthal et Burgdorf

 

 

 

Reuenthal

 

 

 

 

-L'Atlantic de Sunter's est dorénavant dans le Musée des Sciences de Londres

 

 

Entièrement restauré et à l'abri au Musée des Sciences de Londres cet exemplaire, premier de la lignée.

 

 

-Un Super Atlantic est parti chez un collectionneur Maltais

 

 

Cet exemplaire, lui-aussi "ex-Suisse", est dorénavant du côté de La Valette.

 

 

 

-Mr Dave Weedon en possède deux dont celui qui a repris la décoration du "Sunter's" (Immatriculé UAS 347)

 

 

 

La réplique du premier camion vendu.

 

 

Et le "Q43 GFR" totalement restauré.

 

 

-Mr Jeremy Walker en possède lui aussi deux exemplaires

 

 

Dont celui-ci qui fut sans doute le premier Rotinoff récupéré auprès des Suisses en 1981.

 

 

-Mr Tony Jorden en a récupéré un (UAS 407) également auprès de la Suisse

 

 

Qui a d'ailleurs gardé sa plaque d'origine…

 

 

 

-Un exemplaire expédié à la Jamaïque "à l'époque" s'y trouverait toujours

 

-Les deux Viscount Australiens

 

 

Pour une marque qui aurait du disparaître dans l'anonymat général cela aurait pu être pire…

 

Je parie que vous ne connaissiez pas les fabuleux Rotinoff, bande d'ignares !

 

 

 

L'exemplaire du Musée de Burgdorf en mouvement :

 

 

 

 

Même un Bulldozer ne résiste pas à deux Rotinoff ! :

 

 

 

 

"Julie", le Viscount Australien alors au fait de sa carrière :

 

 

 

 

 

 

 

 

Jensen.

 

 

Modifié 17 novembre 2022 par jensen

[gontran d_hulst]

Effectivement, inconnus au bataillon les Rotinoff, jolies bestioles!

Surtout les deux en train de tracter un bulldozer, impressionnant

[daniel762]

Merci Tonton pour nous avoir fait découvrir ces sacrés dahuts à cinq pattes !!!

[breizhman44]

Jensen, je ne sais comment te remercier pour ce magnifique reportage

[Invité §pie367dg]

Pour ma part j'ai vu " en chair et en os " celui de Reuenthal

Mais je dois avouer qu'auparavant je ne connaissais pas du tout

[marzal]

Je ne suis pas très "camions" et je ne connaissais pas cette marque, mais j'ai lu encore une fois avec grand intérêt, merci Jensen

[cbn]

On en apprend tous les jours.

 

Un véritable régal lors de la lecture, quelle prose :-)

[RossoCorsa300]

Merci pour cette découverte

[fande626]

Ce topic me fascine, on croit en connaître un rayon sur l'automobile et à chaque fois, tonton Jensen nous sort une belle histoire inédite pour la plupart d'entre nous

 

Alors tous mes bravos et merci encore

[daniel762]

Par contre une question Jensen : tu parles de 40 ponts arrières livrés pour équiper 40 camions. Alors OK pour des 4X2, mais il n'en manque pas quelques-uns pour équiper des 6X4 ?

[Zacotel_s]

Par contre une question Jensen : tu parles de 40 ponts arrières livrés pour équiper 40 camions. Alors OK pour des 4X2, mais il n'en manque pas quelques-uns pour équiper des 6X4 ?

 

Il n'a jamais dit qu'il y avait eu 40 ponts livrés, seulement que le nombre de ponts livrés permettait de dire qu'il y avait eu 40 camions construits. Ceux-ci étant tous des 6x4, on peut donc en déduire que 80 ponts ont été livrés.

[jensen]

J'aurai du dire "40 paires de ponts" effectivement.

 

Mais je ne sais pas, ça fait "un peu bizarre" comme expression...

 

 

En fait le terme exact est "tandem moteur", mais je ne perd jamais de vue que :

 

-Nous ne sommes pas sur un forum de professionnels du volant

-Beaucoup d'entre-vous (et vous le reconnaissez souvent d'ailleurs) n'ont pas une connaissance poussée du monde des camions.

 

Alors venir ici pour "étaler ma science" et prendre les autres de haut comme le font certains sur le Salon de discussion (sur le Topic du cinéma ou des montres par exemple) perso' ça me gonfle.

 

On est ici pour apprendre, approfondir ses connaissances, échanger...

 

Pas pour savoir "qui a la plus longue" dans tel ou tel domaine...

[daniel762]

Il n'a jamais dit qu'il y avait eu 40 ponts livrés, seulement que le nombre de ponts livrés permettait de dire qu'il y avait eu 40 camions construits. Ceux-ci étant tous des 6x4, on peut donc en déduire que 80 ponts ont été livrés.

 

 

Relis..

[RossoCorsa300]

Ils ont fabriqué 40 ponts double essieu alors ?

[jensen]

Voila !

[daniel762]

J'aurai du dire "40 paires de ponts" effectivement.

 

Mais je ne sais pas, ça fait "un peu bizarre" comme expression...

 

 

En fait le terme exact est "tandem moteur", mais je ne perd jamais de vue que :

 

-Nous ne sommes pas sur un forum de professionnels du volant

-Beaucoup d'entre-vous (et vous le reconnaissez souvent d'ailleurs) n'ont pas une connaissance poussée du monde des camions.

 

Alors venir ici pour "étaler ma science" et prendre les autres de haut comme le font certains sur le Salon de discussion (sur le Topic du cinéma ou des montres par exemple) perso' ça me gonfle.

 

On est ici pour apprendre, approfondir ses connaissances, échanger...

 

Pas pour savoir "qui a la plus longue" dans tel ou tel domaine...

 

"Tandem moteur", cela ne signifie pas juste qu'il y a deux essieux moteurs, sans préjuger du fait qu'il y ait un pont par essieu ou un pont unique qui transmet le mouvement aux deux essieux ?

 

Parce quand tu as parlé de "40 ponts", du coup je me suis demandé si le tandem arrière n'avait pas ce genre de transmission, soit à arbres comme ici...

 

http://images.hemmings.com/wp-content/uploads//2010/04/dafsuspensions_05_1000-450x595.jpg

 

... soit à chaînes...

[jensen]

Nonon.

 

Sur le Rotinoff le système est classique avec un différentiel par essieu moteur.

[daniel762]

Merci d'avoir éclairé ma lanterne !

[Invité §Glm886zo]

Bonjour, j'apporte ma petite pierre à l'édifice de ce passionnant topic.

 

Peterbilt 351 : un Deus ex-machina chez les cannibales

 

http://i.imgur.com/0JuSzQx.jpg

Tout le monde connaît le Peterbilt 351 de Duel, le fameux film de Spielberg, où un camion fou prend en chasse un brave automobiliste dans sa Plymouth Vaillant, aux confins du désert des Mojaves. Pourtant le modèle vedette de la marque californienne a connu les feux de la rampe à d’autres occasions et notamment dans ce qui restera sans doute comme l’archétype du film d’horreur : Texas Chainsaw Massacre, ou Massacre à la tronçonneuse, en langage civilisé.

 

Pour ne pas confondre !

http://img.over-blog-kiwi.com/0/38/98/98/20160903/ob_a64d3d_camion-cinema-15.png

 

Il est nécessaire ici de dire quelques mots du film, dont la réputation est très éloignée de la réalité. Précisons que je parle ici de la première mouture, véritable chef d’œuvre de l’angoisse et pas les étrons pour ados qui l’ont suivi. Évoquez Massacre à la Tronçonneuse au cours d’un repas entre amis et bien que peu de gens l’aient vu, tout le monde ira de son commentaire, affirmant que « c’est un film gore », qu’on y voit « des litres d’hémoglobine », j’en passe et des meilleurs. Il n’est pas inutile de rappeler que le film joue surtout sur la suggestion et qu’au final, on y voit moins de sang que dans un épisode de Derrick, un dimanche après midi sur France TV.

 

Une image du tournage, avec le camion en arrière plan :

http://www.texasmonthly.com/wp-content/uploads/sites/23/2004/11/chainsaw_massacre.png

Commentaire du type à la tronçonneuse : "pourvu que je ne sois par coupé au montage !"

 

Venons-en à notre Peterbilt. Il faut attendre les quatre dernières minutes du film pour le voir apparaître. Et contrairement à Duel, où le camion avait le rôle d’un tueur psychopathe, le Pete de Massacre à la Tronçonneuse vient en aide à l’héroïne du film, il est donc du côté du bien. Comme quoi, il n’était pas irrécupérable ce camion ! En éliminant l’un des cannibales, et en protégeant la jeune femme de « face de cuir » (qui ne manquera pas de donner un coup de tronçonneuse sur la porte) il donne à la fin du film, une issue optimiste, puisque la survie de Sally est assurée (je n’en dirais pas autant de son état mental !).

Le camion joue donc les Deus Ex Machina, autrement dit, un personnage que l’on n’attendait pas et qui dénoue une situation complexe, comme ces Dieux du théâtre grec antique.

 

La scène finale pour mémoire :

 

 

Bien que l’on dispose de peu d’informations sur l’origine du camion, les raisons de son choix, il semblerait s’agir d’un modèle de 1961, le véhicule ayant été produit de 1960 à 66. Il porte l’inscription « Black Maria » sur sa cabine et a reçu une couchette en aluminium.

 

Une gueule de jeune premier :

http://pics.imcdb.org/12851/snap1859.10.jpg

 

http://pics.imcdb.org/12851/snap1860.10.jpg

 

 

La semi remorque est une Wilson (de Sioux City) mais le fait qu’il s’agit d’une bétaillère n’est sans doute pas anodin. Effectivement, la viande est le fil conducteur du film : la famille d’assassins travaillait dans un abattoir, « face de cuir » porte un tablier de boucher, le pompiste invite les innocentes victimes à un barbecue, l’auto-stoppeur qui parle de « fromage de tête ». Bref, c’est une façon de dire que le problème (cannibalisme) qui a débuté par la fermeture des abattoirs, s’achève par l’arrivée d’une bétaillère. La boucle est bouclée.

 

Notons également que le conducteur du camion se nomme Ed Guinn, qu’il est surtout connu comme guitariste et chanteur de blues. Par une curieuse analogie, son nom ressemble à celui de Ed Gein, le fou cannibale qui a inspiré le film.

 

Cours Forrest, cours !

http://horror-writers.net/blog/wp-content/uploads/2014/05/image59.jpg

 

 

Le même dans la vraie vie :

http://www.austinchronicle.com/binary/d09f/screens_feature1-2.jpg

 

Si on ignore ce qu’il est advenu de la semi, le tracteur existe toujours, dans une ville anonyme du Texas, près de San Marco.

 

http://www.texaschainsawmassacre.net/FilmLocations/18Wheeler/Truck_Medium.jpg

 

Les "goodies du DVD :

http://www.joblo.com/images_arrownews/TCM-blackmaria-header.jpg

 

 

 

Clin d'oeil de la version 3D de 2014, avec une (pâle) copie du Pete original

http://www.imcdb.org/i593215.jpg

 

 

 

[kiseph]

D'ailleurs, Duel repasse demain soir sur France 5.

[Invité §Glm886zo]

Excellent film ! J'adore l'ambiance dans le désert, la panique du représentant de commerce.

[kiseph]

J'aime beaucoup aussi, sauf la fin, qui laisse un peu sur la faim...

[Invité §Glm886zo]

Thompson Sears-Allstate Special : en route pour l’enfer

 

Voici une histoire tragique, comme le sport automobile en produit parfois. Et l'actrice principale de ce drame se nomme « Thompson Sears-Allstate Special ». Une voiture complètement aberrante et qui malgré les efforts d’un homme avisé, produira la catastrophe qu’on lui promettait.

 

Une voiture mal née :

http://www.classiccourses.fr/files/1778084834.jpg

 

Nous voici donc quelques mois avant les 500 Milles d’Indianapolis 1964. Mickey Thompson est propriétaire d’une écurie qui porte son nom et il pense avoir réalisé un bon coup, en recrutant un jeune coureur que l’on dit plein d’avenir : Dave McDonald. Âgé de 27 ans, il avait déjà fait des prodiges au volant des AC Cobra de Caroll Shelby.

 

Dave McDonald :

 

McDonald et Thompson :

http://indymotorspeedway.com/images/1964-dave_macdonald_mickey_thompson.jpg

 

Thompson fondait de gros espoirs de victoire dans sa voiture, motorisée par Ford. Je rappelle à toutes fins utiles qu’Henry Ford, n’était pas qu’un sympathisant nazi, il a aussi fabriqué des voitures. Pour augmenter ses chances de réussite, Mickey Thompson recruta un mécanicien anglais expérimenté, Peter Bryant.

 

Quand celui-ci, habitué aux F1, découvrit la « Thompson Sears-Allstate Special », il tomba littéralement des nues. Voici ce qu’il en dît : « C’est la voiture la plus merdique sur laquelle il m’a jamais été donné de travailler. Le manque de rigidité du châssis était catastrophique, et le dessin des suspensions était complètement raté. » Deux choses frappent alors l’anglais : d’abord la voiture disposait d’une roue arrière directionnelle ( !) qui servait, selon Thompson, inventeur du procédé, à favoriser l’inscription en courbe. Ensuite, le réservoir de carburant était constitué d’une vessie latérale d’environ 167 litres, sans la moindre protection structurelle, prête à exploser au moindre choc, aussi sûrement que le réservoir d’une Ford Pinto. Il ajouta « le châssis était tellement flexible que si vous teniez de façon ferme l’extrémité arrière, vous pouviez tordre l’extrémité avant avec un manche à balai en bois. » D'un bout à l'autre, la voiture n'était qu'une suite d'approximations, de bricolages plus ou moins heureux, d'expérimentations hasardeuses tout autant que dangereuses.

 

Le réservoir, promesse de bien des vicissitudes :

http://www.classiccourses.fr/files/2886436579.jpg

 

Il apparut alors clairement à Bryant que Thomson était un inventeur à l’esprit fécond, mais qu’hélas, entre l’inventeur et l’ingénieur, il y a loin. Créer une innovation est une chose, en faire un objet efficace et utilisable en est une autre. Thompson manquait cruellement d’expérience et Bryant, bien qu’étant mécanicien, dût jouer les ingénieurs tout au long de la mise au point de l’auto. Ainsi, il conseilla à Thompson d’ajourer les ailes de la voiture pour éviter le phénomène de Bump Steering, qui soulève la voiture à haute vitesse et rend la direction très incertaine. Il convainquit également son employeur d’éliminer la roue directrice arrière. La voiture était à l’époque si dangereuse, bien qu’étant lente, que le second pilote Masten Gregory, refusa un temps de la conduire, alors qu’il n’était pas soupçonnable de délicatesse concernant la prise de risque. Peu à peu, la voiture s’améliora mais en raison du manque de temps et des graves carences de la conception initiale, on ne parvint pas à en faire une bonne coursière. Et si l’impétueux Dave McDonald semblait presser d’en découdre quand Thompson nourrissait de grands espoirs, Bryant demeurait sceptique et inquiet quant à l'issue de la course. La suite allait confirmer ses craintes.

 

McDonald est au volant, Bryant et Thompson sont les deux hommes en partant de la gauche. (Notez le carénage des roues avant, différent du premier modèle, en haut de page, pour éviter l'effet Bump Steering.)

http://www.classiccourses.fr/files/3603682691.jpg

 

Le 30 mai 1964 : le départ. Toutes les voitures s’élancent avec fracas derrière Jim Clark, le champion de Formule 1. McDonald était réputé pour sa conduite nerveuse et agressive. Voici le témoignage d’un participant Johnny Rutherford : « MacDonald était à ma gauche sur la grille, et il est parti comme un chien fou. Il roulait vraiment en zig-zag dans le trafic. Pour dépasser les autres concurrents, il n’hésitait pas à franchir la ligne blanche ; il a touché des roues avec quelqu’un lors du premier tour, mais je ne me souviens pas de qui il s’agissait. Quand il m’a dépassé, et que je l’ai vu s’éloigner mordant par moments sur le bas côté, soulevant la poussière et rejetant des morceaux de terre et de gazon, je me suis dit : “Waooo ! Toi, mon gars, tu es parti pour gagner ou pour te crasher”. Nous avons fait le premier tour, et MacDonald continuait de dépasser des concurrents devant lui. En fait, il avait remonté le peloton de voitures à un point tel que je l’avais déjà perdu de vue. »

 

Deuxième tour, quatrième virage, c’est l’horreur. McDonald ne parvient pas à tenir sa voiture sur la route, il perd le contrôle et frappe latéralement la bordure intérieure du circuit.

 

Le moment fatidique, la voiture est déjà hors de contrôle, derrière celle marquée par la flèche.

http://indianaracing.net/wp-content/uploads/2006/05/wz-20060524-hansgen5we-lg.jpg

 

Ce qui devait arriver advient : la vessie explose et tandis que la voiture après avoir rebondit, traverse la piste, l’essence se répand et s’enflamme, créant un rideau de fumée opaque. Quelques voitures traversent les flammes, sans la moindre visibilité. Jack Brabham témoigne : « en dépit d’un freinage désespéré, j’ai eu l’impression que j’accélérais dans un entonnoir entre le brasier et le mur extérieur. J’ai réussi néanmoins à ralentir suffisamment pour, à travers le feu, faire un brusque angle droit à gauche pour éviter les épaves en flammes. J’ai roulé sur des débris, et suis sorti du brasier littéralement en un éclair, sans dommages pour moi. » La plupart des autos s’en sortiront sans souci majeur, mais dans l'une d'elles, Eddie Sachs, un vétéran drôle et très apprécié, qui manqua la victoire de pue quelques années avant, percute la voiture de McDonald masquée par la fumée et décède sur le coup. Pour la première fois, il fallu arrêter la course. Dave McDonald, horriblement brûlé, décédera quelques temps plus tard, à l’hôpital.

 

Sans commentaire :

http://8w.forix.com/indy/lifemagazine-indy64.jpg

 

La vidéo de l'accident :

https://youtu.be/_ofbizEMack

 

 

L'affaire eut un grand retentissement principalement pour deux raisons : parce que Sachs était très aimé du public et parce que Thompson ne l'était pas par ses pairs.

 

Eddie Sachs dans sa voiture avant le drame...

http://indymotorspeedway.com/sitebuilder/images/1964_Eddie_Sachs_car2-540x330.jpg

 

Et après...

http://images.performgroup.com/di/library/sporting_news/28/29/crash_1rsxw5wz65dpe1ezgd1tvkdbsy.jpg?t=377638702&h=600

 

De nombreuses polémiques ont eu lieu par la suite, pointant la conduite trop dangereuse de McDonald, stigmatisant Thompson qui n’était pas du sérail d’Indianapolis, s'interrogeant sur la réelle contenance de la vessie. Des rumeurs parlaient de près de 400 litres. On changea par la suite le règlement pour que le carburant utilisé soit moins inflammable. L’essence fut proscrite au profit du méthanol, qui a l'insigne avantage de brûler sans faire de fumée et on limita l'emport de carburant dans les voitures.

Mickey Thomson tenta par la suite à deux reprises de participer à la course, mais ne parvint jamais plus à qualifier une de ses autos. Il mourut assassiné par un rival quelques vingt quatre ans plus tard et l'affaire ne fut élucidée qu'en 2007.

 

 

Pour terminer, un excellent article sur le sujet :

http://www.classiccourses.fr/2 [...] ianapolis/

[breizhman44]

[meiji851]

Excellents récits @Glm , un régal à découvrir

[Invité §gui418GD]

Bravo pour cette histoire et bravo à tous les contributeurs 'narrateurs'

[Invité §Glm886zo]

[marzal]

J'ai enfin pu voir hier soir ce fameux "DUEL".

 

Une bonne tranche de rigolade avec sa pauvre Plymouth incapable de déposer un PL

Les montages des cascades plus qu'approximatifs, les cameramen que l'on voit dans le reflet des vitres... j'en garderai pas un souvenir impérissable

[daniel762]

J'ai enfin pu voir hier soir ce fameux "DUEL".

 

Une bonne tranche de rigolade avec sa pauvre Plymouth incapable de déposer un PL

Les montages des cascades plus qu'approximatifs, les cameramen que l'on voit dans le reflet des vitres... j'en garderai pas un souvenir impérissable

 

 

Que la Plymouth soit incapable de déposer le semi, ça peut de prime abord laisser dubitatif. Mais quand tu vois dans les vieux "Spécial Salon" de l'Auto Journal des années 70 les performances très limitées de ces américaines bas de gamme (certaines dépassaient à peine le 130) et que tu y rajoutes leur tenue de route approximative, leur direction floue et leurs freins évanescents, ça devient déjà plus plausible...

 

Après, les défauts dont tu parles, je ne les avait jamais remarqués...

[pedro51biso]

C'est vrai que le film n'est pas connu pour ses effets spéciaux mais surtout pour l'ambiance et la tension de la situation ainsi que la personnification du camion.

On pourrait faire un thème de philo à lui tout seul.

 

Après ça reste un film de son époque avec les moyens du bord. Un des premiers films de Spielberg si je me souviens

[marzal]

Ce qui doit donc expliquer les défauts que je lui reproche

 

J'ai également vu après coup que l'histoire accouche d'un téléfilm rallongé ensuite pour sa sortie au cinéma.

[daniel762]

C'est vrai que le film n'est pas connu pour ses effets spéciaux mais surtout pour l'ambiance et la tension de la situation ainsi que la personnification du camion.

On pourrait faire un thème de philo à lui tout seul.

 

Après ça reste un film de son époque avec les moyens du bord. Un des premiers films de Spielberg si je me souviens

 

 

Je crois même que c'est le premier, tourné en 14 ou 16 jours et prévu au départ pour la télévision et pas pour une sortie en salle.

[jensen]

 

 

 

Quand Jensen se balade… 

 

 

PARIS 2016 : Les absents ont-ils vraiment tort ?   

 

 

 

 

 

 

Déjà en mars dernier à Genève Mini avait décidé de ne pas participer à l'événement, invoquant un je ne sais plus quoi "De meilleure communication en concessions avec ses clients" ou autre Baratin diplomatique du même acabit...

 

Non seulement l'absence de ce constructeur ne me dérange pas beaucoup (nous sommes loin des Minis de Sir Alec Issigonis désormais) mais BMW, propriétaire de la marque Britannique, avait pu agrandir son stand Genevois dans des proportions plus qu'appréciables pour le visiteur que je suis.

 

Par contre à Paris l'addition commence à être lourde...

 

On verra ça plus tard, place tout d'abord à la visite et aux photos :

 

 

-"T'as vu ça Mireille, Rono a fait un Kon-Sepp-Karr cette année !"

-"Mékélébelle Hubeeeert !"

 

 

 

-"En plusse yatoukissouvre ! Les Duchemin en seront vert de rage quand on ira le dimanche chez eux..."

 

 

Un seul problème ma p'tite dame : Les concept cars sont rarement en vente libre, alors pas la peine de baver de partout.

 

Et une petite annonce pour le Monsieur de chez Renault : La prochaine fois il faudrait voir à changer de décor, parce que les petits nuages multicolores qui montent et qui descendent on commence à les connaitre... Depuis le temps !

 

 

CXpérience, pas vilaine.

 

 

 

Près de l'auto un cravaté BCBG bien Citroën d'aspect apostrophe quelques contemplateurs : "Elle est belle hein ?"

 

"Ah mais elle est superbe, il faut la mettre en production de suite" répond un quidam, "Je l'achèterais bien" répond un autre...

 

M'ouais, vous allez la commercialiser cette merveille "que tout le monde veut acheter", et quand elle sera en concession ce sera comme avec la C6 : Trop chère, pas assez classe, trop truc, pas assez machin, Française quoi !

Et ceux qui se pignolaient devant le Concept-Car seront les premiers à la brocarder alors...

 

 

 

Accessoirement c'est aussi la Première mondiale de la C3 troisième génération.

Il y en aura vite plein les rues, pas la peine de s'extasier.

 

 

 

 

Bon, ça c'est pour vous faire plaisir.

 

 

 

 

 

 

A mes yeux encore plus intéressante cette Alfa-Roméo Giulia de... 510 ch !

Bordel que ça fait du bien de voir une vraie voiture !

86 000€ "komme même"...

 

 

 

 

Tiens, tu es encore la toi ?

 

 

 

Moins bruyant que le stand Renault, celui de la filiale Nissan expose sa nouvelle Micra, dont la fabrication est désormais délocalisée en... France !

 

 

Le précédent opus venait d'Inde, l'hexagone serait-il en train de régresser socialement ?

 

 

 

J'ai cherché partout une bonne âme pour s'apitoyer sur le sort des ouvriers Hindous ou Japonais qui ne participeront plus à la fabrication de ce modèle (que vont-ils devenir ?), mais visiblement tout le monde à l'air content, même BFMTV s'en est félicité lors d'un reportage.

L'indignation est elle sélective ?

 

 

Bon, chez Mitsubishi on nous fait le coup du 4x4 "écolo GT PHEV hybrido-machin".

Des amis de la terre qui évoquent quand même bien l'Evoque de Land-Rover...

 

 

 

Il y a un peu "d'électricité dans l'air" cette année à Paris, et des trucs qui tournent au fossile ça existe encore ?

 

 

Bah ouais !

Chez Honda on nous expose le nouvel Opus (le dixième je crois) de la Civic en survêtement : La célébrissime Type R.

Disponible vers juin 2017 chez nous.

 

 

 

 

Hyundai s'encanaille avec ce dérivé ultra-sportif de la nouvelle i30 taillé pour les circuits...

Chiche ?

 

 

 

Tout en restant raisonnable avec les modèles de série, bien que cette Ioniq doit générer pas mal de cauchemars du côté de chez Toyota : Disponible en 100% électrique, hybride normal ou "Plug-in" rechargeable à un tarif très convenable.

 

 

 

Chez Toyota justement.

Ils ne savent pas faire autre chose qu'écolo et laid, ce n'est pas possible !

Au fait ce truc sous mon texte : Ça roule, ça vole, ça flotte ?

On ne sait pas trop au juste...

 

 

 

 

On fait la queue pour monter à bord de la GT86 restylée.

Il y a encore des amateurs pour la belle auto, ça rassure.

 

 

 

Une Lexus : Dessin à la règle et à l'équerre.

C'est comme le Bio-Design des années 90, mais à l'envers...

 

 

 

Parfois au détour d'un stand ou dans un pavillon plus ou moins déserté par les Bidochons venus uniquement pour voir le CRAPF (Citroën-Renault-Audi-Peugeot-Ferrari) on fait de jolies découvertes :

 

 

Comme cette sublime A110, d'ailleurs à vendre.

Au fait ne cherchez pas la nouvelle A210, elle sera présentée un peu plus tard.

Vous comprenez, en faire l'avant-première ici aurait été complètement déplacé, et cela n'aurait plu ni à Anne (Hidalgo) ni à Chantal (Perrichon).

 

 

 

La Police Nationale tient toujours son stand, mais d'autres en particulier dans le monde de l'édition ou de l'assurance ont disparus : Trop cher à ce qu'il parait.

 

 

Ça c'est un truc que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître :

Imaginez qu'à la fin des années 50 on avait décidé de protéger les malheureux agents postés aux carrefours fréquentés avec ce machin !

L'aspect métallique et les petits feux de signalisation lui on vite fait gagner le surnom de "Spoutnik", un terme alors dans le vent.

Mais de vilaines langues lui donnèrent plutôt le sobriquet de cocotte-minute, car "lorsque le poulet qui est à l'intérieur se met à siffler c'est qu'il est cuit" !

De nos jours la "cocotte-minute" a été supplantée par le "Barbecue sauce Molotov", c'est bien moins drôle et beaucoup plus expéditif.

 

 

 

 

La Palme d'or du plus beau stand cette année pour Audi, et de loin !

Superbe, cet éclairage à base d'écrans multicolores enchâssés dans un treillis métallique façon "Centre Pompidou" a fait plaisir à l'amateur d'art contemporain qui écrit ces lignes.

 

 

 

 

Première mondiale pour le Q5...

 

 

 

...Ainsi que la RS3, le changement dans la continuité quoi !

 

 

 

Nooon ! Une "GTI" ? A Paris ? un truc pas électrique, politiquement incorrect et chargé de bons souvenirs ?

En prison Volkswagen, en prison !

 

 

 

Ah mais non !

Voila pour se faire pardonner...

 

 

 

Je ne serais pas aussi méchant que vous l'imaginez.

En fait ce n'est ni beau ni laid : c'est juste insipide...

 

 

 

Bon, c'est bien de tresser des lauriers à Audi pour sa présentation, mais j'ai envie de délivrer une autre Palme d'Or : celle du FAYOT DE L’ANNÉE. 

 

 

Qui va direct à Skoda !

Une belle évocation d'un engin non polluant sans dépenser des millions avec un concept-car au dessin trop souvent douteux.

 

 

 

Et on passe même de l'évocation au réel, histoire de faire plaisir à Anne H. Cécile D. Ségolène R. et Chantal P.

Si avec tout ça les automobilistes Français n'ont pas encore compris qu'à force de tout encaisser sans broncher ils sont en passe de devenir de vrais "Rois de la pédale" il n'y a plus d'espoir.

 

 

 

Passage rapide chez les "institutionnels".

Bien sur "powered by Plug-in", "électrotecnic drive", "stroumglurf version 3.0 intégré au cyclotron" et j'en passe...

 

 

 

... Mercedes dont j'ai déjà dit récemment que la gamme pléthorique devenait purement et simplement incompréhensible, même pour un mordu.

 

 

 

"E320d 4Matic All terrain"... Ben dis-donc !

 

 

 

Et BMW, qui cède par ailleurs comme tout le monde à la tendance pétroléo-électrique un peu partout.

Heureusement pas ici.

 

 

 

Perso' je reste accro au nombre des cylindres : La c'est parfait, n'en rajoutez plus !

 

 

 

 

Avant de partir un petit tour pavillon 8 avec pour thème "L'automobile fait son Cinéma" (ce qui, nous en conviendrons, va nous changer du "Cinéma des Technicons" des pavillons précédents...)

 

 

Voir César et Rosalie tailler une bavette à Louis la Brocante...

 

 

 

...Sous la surveillance débonnaire de trois dézingueurs de fantômes...

 

 

 

...Pas très à l'aise aux côtés de la Reine Christine...

 

 

 

...Que Frank Bulitt se chargera de rattraper si elle s'enfuit...

 

 

 

...Avec l'aide de son adjointe la belle Choupette...

 

 

 

 

...Qui ne pourra compter sur la Renault 11 de 007, définitivement bonne pour la casse... Ce fut en fin de compte un excellent moment de passé !

 

 

 

 

C'est l'heure ?

 

Ah mais non cette année je ne suis pas la pour la journée mais plutôt la semaine, alors le TGV de 18h28 partira sans moi ce soir !

 

Un p'tit tour supplémentaire alors ?

 

Mais pour voir quoi ?

 

 

Le "Standabobos" de Tesla ?

Ahhhh... Les voir s'agglutiner et s'extasier autour d'une caisse électrique qui vaut largement le prix d'une belle Jaguar est un moment de pur bonheur.

J'attends de les voir débarquer leurs passagers dans un parking souterrain limité à 1,90 m : On n'a pas fini de se marrer.

Il y avait quand même quelques têtes froides pour exprimer leurs doutes sur ce que l'un d'entre eux à considéré à côté de moi comme "une escroquerie de masse".

Vous me permettrez, jeune homme inconnu, d'abonder tout entier à vos propos.

 

 

 

Comme Ford et Mazda ont laissé des mètres-carrés libres on se serait cru à "Rétromobile en avance" avec cette exposition d'anciennes destinées à être vendues aux enchères.

 

 

 

 

 

 

Et nous en arrivons donc à la question qui fâche, à savoir si l'absence de certains gros acteurs du marché peut poser à terme un problème à la survie du Mondial de l'automobile de Paris ?

 

Je serais plus inquiet que beaucoup sur biens des points :

 

Je laisse volontairement de côté Volvo, dont le Stand 2014 n'avait pas convaincu grand monde avec ses excès de verdure et son unique modèle exposé et qui ne fait d'ailleurs plus mystère de se recentrer sur le salon Suisse, mais pour le reste...

 

Passe encore pour Mini (plutôt axée sur le Snobinard/Bobo/Blonde du huitième/Rive gauche/Café de Flore) mais que des calibres comme Mazda ou Ford laissent tomber l'affaire devient franchement préoccupant.

 

Et je sais bien qu'Aston-Martin, Lamborghini ou McLaren font de meilleurs chiffres de vente au Salon de Dubaï mais est-ce une raison pour bouder Paris ?

Le prix au mètre-carré de la surface d'exposition les feraient-ils reculer ?

 

C'est une hypothèse mais il y en a d'autres.

 

En fait l'Europe n'est plus un marché à forte progression, il en devient donc moins intéressant, sachant de surcroît qu'il y a encore deux événements d'importance sur le vieux continent :

 

-Genève, toujours annuel et en terrain neutre. C'est un endroit où les constructeurs aiment à se retrouver dans un lieu à taille humaine (il devrait encore être agrandi mais bon...) dans un pays sans histoires et à forts revenus.

 

-Francfort ou Paris, en alternance une année sur deux.

 

Francfort ?

La Kolossale artillerie, un salon gigantesque à la limite parfois de la mégalomanie (ceux qui y sont allés n'oublient jamais le "Festival" Mercedes... Franchement c'est à faire une fois dans sa vie ! )

 

Un pays qui, certes, a la fibre écolo (le 30 km/h en ville est quasiment la règle désormais) mais consent encore à foutre une Paix Royale à ses conducteurs sur les Autobahn, du moins sur l'essentiel du réseau.

 

Paris ?

Une édile ouvertement autophobe, qui n'a d'ailleurs même pas fait l'effort de se déplacer et dont le jeu actuel est de créer des embouteillages dans la capitale afin de mieux dénoncer la pollution aux particules "en hausse dramatique" (ça c'est un bon vieux truc qui marche de moins en moins auprès de la population, même la moins "éduquée").

 

Un lieu, la Porte de Versailles, qui entre dans une période de grands travaux avec une pyramide qui devrait couper le parc expo en deux au niveau du Pavillon 2, pas certain que le cheminement prévu à la fin soit des plus simple (il faut rappeler qu'il y a eu jusqu'à récemment un projet de détourner le Mondial sur Villepinte, sans commentaires...)

 

Une absence de discipline qui commence à faire tâche à l'étranger, les Américains sont encore écœurés du sort réservé au stand Ford en 2014, lors de l'arrivée massive de syndicalistes avec à leur tête un leader national de l'extrême-gauche employé à l'usine de Blanquefort pour planter sur le site calicots, drapeaux et autres autocollants, le tout "bien entendu" sous l'œil des caméras des médias qui passaient la "bien entendu" par le plus grand des hasards. 

 

L'action a été CATASTROPHIQUE pour l'image du salon et l'absence du constructeur de Dearborn cette année n'est certainement pas à rechercher ailleurs.

 

Ajoutez à cela l'effet médiatique planétaire des attentats récents et l'on obtient un résultat calamiteux pour l'image du pays (-15% de fréquentation touristique cette année il ne faudrait pas l'oublier).

 

Alors le "Mondial de Paris" (bonjour la modestie d'ailleurs... ) bientôt la fin ?

 

Peut-être bien.

 

Après tout l'Italie, temple de la belle automobile, a bien perdue le Salon de Turin il y a une quinzaine d'années sans que personne ne s'en offusque outre-mesure.

 

Il ne faudrait plus que les Allemands dénonce "l'accord" plus ou moins tacite de l'alternance et ne se décident à remettre Francfort en mode annuel "On" pour que le coup de grâce ne vienne, vu la cordialité qui règne en ce moment au niveau politique entre nos deux pays ce ne serait même pas étonnant.

 

Je serai le maire de Lyon et connaissant le potentiel immense d'Eurexpo j'essaierai de lancer le projet d'un "vrai gros salon" dans la capitale des Gaules qui pourrait drainer les Européens du sud, juste histoire de voir, comme ça...

 

Après tout puisque la Bagnole dérange à Paris...

 

Modifié 5 décembre 2022 par jensen

[Clampinus]

Excellent compte-rendu, avec la pointe d'humour qui va bien, comme toujours.

 

Je te trouve quand même bien pessimiste. Mais c'est vrai qu'aimer les voitures en 2016, ça devient compliqué...