Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

[marzal]

Auto superbement construite dont les évolutions mécaniques en ont laissé beaucoup pantois.

Je suis fan absolu des GSI en 2.0 même si le train avant est à la ramasse, aujourd'hui on lui pardonne face à son orgue magique   (c'est un peu pareil pour le tdb digital, avoir ça devant mes yeux aujourd'hui suffirait à me rendre le sourire)

 

Par contre je pensais que la Nexia avait été importée plus longtemps chez nous, elle n'était pas si rare à une époque !

[jensen]

Le 21/07/2023 à 10:10, marzal a dit :

 

Par contre je pensais que la Nexia avait été importée plus longtemps chez nous, elle n'était pas si rare à une époque !

 

Au prix où elle était proposée c'est sur qu'ils en ont vendu par brassées…

 

Mais la Nexia est arrivée chez nous en 1995 alors qu'elle était déjà commercialisée depuis un bail dans d'autres parties du monde (1986), tout comme l'Espero déjà traitée ici dont les premiers exemplaires ont été vendus dès 1990.  

 

 

Modifié 21 juillet 2023 par jensen

[jensen]

Le 21/07/2023 à 10:10, marzal a dit :

 

Je suis fan absolu des GSI en 2.0 même si le train avant est à la ramasse, aujourd'hui on lui pardonne face à son orgue magique 

 

Surtout un problème de motricité plus que de tenue de route.  

 

 

[marzal]

Effectivement, la Kadett 130 avait sorti un temps honorable lors des 24h des GTI d'Auto-Plus  

Quelle époque formidable  

[Pierre99]

Le 21/07/2023 à 10:38, jensen a dit :

 

Au prix où elle était proposée c'est sur qu'ils en ont vendu par brassées…

 

Mais la Nexia est arrivée chez nous en 1995 alors qu'elle était déjà commercialisée depuis un bail dans d'autres parties du monde (1986), tout comme l'Espero déjà traitée ici dont les premiers exemplaires ont été vendus dès 1990.  

 

 

 

Le 21/07/2023 à 10:10, marzal a dit :

Auto superbement construite dont les évolutions mécaniques en ont laissé beaucoup pantois.

Je suis fan absolu des GSI en 2.0 même si le train avant est à la ramasse, aujourd'hui on lui pardonne face à son orgue magique   (c'est un peu pareil pour le tdb digital, avoir ça devant mes yeux aujourd'hui suffirait à me rendre le sourire)

 

Par contre je pensais que la Nexia avait été importée plus longtemps chez nous, elle n'était pas si rare à une époque !

Idem les NEXIA j'ai l'impression d'en avoir croisé des pelles.

[daniel762]

Le 20/07/2023 à 20:06, jensen a dit :

Je pourrais alors vous dire "Rideau et à bientôt !  " mais c'est mal me connaitre car, en fait, notre "Kadett" va avoir une énorme descendance !  

 

Dès 1987 on voit apparaitre aux USA une Pontiac Le Mans dans la gamme GM Américaine, ne cherchez pas c'est une Kadett en trois, quatre et cinq portes.  

 

Enfin… Ce serait plutôt une Daewoo puisque fabriquée en Corée du Sud !  

 

Pour 5 995 $ on ne va pas s'attendre à des miracles… 

 

 

Personnellement j'aurais été le dirigeant de l'ACO gestionnaire du légendaire circuit Français j'aurai porté plainte pour "insulte au prestige de l'évènement" car franchement…  

 

 

Je vous rassure l'auto n'a pas laissé de souvenirs impérissables chez les conducteurs US.  

 

 

Au point que trente ans plus tard plus personne ne s'en souvient.  

C'est, au demeurant, une auto devenue très rare et assez recherchée par les amateurs de "bizarreries", il y a des "Jensen" dans le monde entier !  

 

 

J'ai pratiqué la bête aux USA en 1988, en version 3 volumes, et 2 portes si ma mémoire est fidèle. Une savonnette molle sans pour autant être confortable, avec une BVA3 basique qui étouffait encore davantage un engin déjà plutôt anémique...

 

Donc je confirme, le dépôt de plainte aurait été tout à fait justifié !

 

Le 20/07/2023 à 20:06, jensen a dit :

Un petit tour en Afrique du Sud maintenant ?  

 

Un peu "en dehors" des autres pays du monde à cette époque pour des raisons d'Apartheid cette nation possédait une unité d'assemblage "Chevrolet" qui a construite la Kadett sur son territoire, y compris en GSi 16V.

 

Vers 1990 les ingénieurs locaux décident d'extrapoler une version plus méchante du deux litres optimisé avec calculateur, arbres à cames et échappement modifiés pour donner 170 ch Din et dotée d'un différentiel à glissement limité.

 

Il en résultera la décision de produire 500 exemplaires de cet engin baptisé là-bas "Superboss" afin de l'aligner dans les Rallyes locaux.

 

La Superboss, l'Opel Kadett GSi ultime !  

 

 

Devant le succès rencontré par l'auto sa production sera prolongée quelques temps et dépassera largement le chiffre initial.

 

Se plonger dans l'histoire de l'automobile Sud-Africaine réserve souvent des surprises. 

 

 

 

Celle-là par contre me tenterait assez...

 

Et une fois de plus  pour le choix du sujet, le récit et l'illustration.

[jensen]

Le 21/07/2023 à 11:29, Pierre99 a dit :

 

Idem les NEXIA j'ai l'impression d'en avoir croisé des pelles.

 

Peu s'en sont aperçus à l'époque mais l'arrivée des Coréens a coïncidé avec la chute de Lada, qui vendait jusqu'à 16 000 véhicules par an chez nous.  

 

 

[biker521]

Le 21/07/2023 à 15:17, jensen a dit :

 

Peu s'en sont aperçus à l'époque mais l'arrivée des Coréens a coïncidé avec la chute de Lada, qui vendait jusqu'à 16 000 véhicules par an chez nous.  

 

 

 

les coréennes étaient plus fiables et mieux finies que les Lada, ceci explique peut-être cela ...

 

sans parler de la chute du bloc soviétique qui n'a pas arrangé les choses  

Modifié 21 juillet 2023 par biker521

[marco823]

J'ai vu une GSI récemment, en répartition chez un garagiste, propre mais poussiéreuse. Apparemment, elle était là pour une remise en route en sortie de grange.

[Pierre99]

Le 21/07/2023 à 15:17, jensen a dit :

 

Peu s'en sont aperçus à l'époque mais l'arrivée des Coréens a coïncidé avec la chute de Lada, qui vendait jusqu'à 16 000 véhicules par an chez nous.  

 

 

Avec les mêmes discours "visionnaires" des connaisseurs et des politiques comme avant avec l'arrivée des Japonaises et aujourd'hui avec les Chinoises. 

Le 21/07/2023 à 15:50, biker521 a dit :

 

les coréennes étaient plus fiables et mieux finies que les Lada, ceci explique peut-être cela ...

 

sans parler de la chute du bloc soviétique qui n'a pas arrangé les choses  

Pourtant le réseau Poch se décarcassait pour améliorer le produit.

[ze_cat]

la phase 1  avec sa frêle calandre "coupe frite" en plastique bas de gamme : NON

la phase 2  oui .... 

 

préféré LARGEMENT une golf 2 / 3  voir un R19 ou une ZX  que cette insipide kadette , même si son moteur GSI est une tuerie 

[jensen]

Le 21/07/2023 à 09:52, biker521 a dit :

 

tout aussi ridicule comme nom sur ce paquebot ...  

 

Disons que celle-ci avait "au moins" le prestige du V8.  

 

 

[Straton]

Le 22/07/2023 à 15:38, jensen a dit :

 

Disons que celle-ci avait "au moins" le prestige du V8.  

Ce grand coupé Pontiac Le Mans est une des premières muscles cars et, malgré ses dimensions à l’aune de l’Amérique, elle n’avait pas à rougir de ses performances, boostée par son V8 de près de 6 litres notamment coté accélération. Ajoutons-y la souplesse du V8, le confort de la boîte auto, de l’air conditionnée, etc. On est très loin de la petite Daewoo rebadgée indument du même patronyme  

[jensen]

 

Chui pas hyper performant concernant les ricaines.  

 

 

[biker521]

Le 24/07/2023 à 11:47, jensen a dit :

 

Chui pas hyper performant concernant les ricaines.  

 

 

 

comme les ricaines, en fait ...  

[jensen]

 

'Tafé !  

[Terisonen]

Pas tout à fait vrai, la nouvelle Corvette C8 est diablement balaise

[biker521]

Le 24/07/2023 à 16:35, Terisonen a dit :

Pas tout à fait vrai, la nouvelle Corvette C8 est diablement balaise

 

'reuz'ment qu'elle tient mieux la route que les précédentes ...  

 

spa dur, jusqu'en 2022, les Corvettes, ça tenait pas trop par terre mais depuis, ils ont fait des progrès ...  

[horacio03]

Le 24/07/2023 à 12:08, biker521 a dit :

 

comme les ricaines, en fait ...  

La vision automobile  des américains, étant radicalement différente de celle des européens, il est logique que les véhicules qui en découlent ne soit pas les même..

Elle est adaptée d'une part à leur espace ainsi qu' a leur façon de vivre...

Donc quand on utilise un véhicule hors de l'enivrement pour lequel il a été conçu, il est normal qu'il y ait des inadaptations  

[ched]

Le 24/07/2023 à 12:08, biker521 a dit :

 

comme les ricaines, en fait ...  

Bon, il y a quand même un ou deux contrexemples...

 

[snoopy1974]

Salut tout le monde,

 

je n'ai jamais été un fan de la Kadett, et je vais vous faire une confidence débile: quand j'étais gamin il y a un truc que je détestais sur cette voiture, c'était la console centrale. Depuis toujours j'avais remarqué "qu'on pouvait passer derrière", ça n'était qu'un bout de plastique vertical posé là, mais la caisse, le plancher, l'habillage à l'intérieur, n'étaient pas jointifs, et je trouvais ça con, mais con...

 

 

[Le Cheetah]

Le 24/07/2023 à 17:59, horacio03 a dit :

La vision automobile  des américains, étant radicalement différente de celle des européens, il est logique que les véhicules qui en découlent ne soit pas les même..

Elle est adaptée d'une part à leur espace ainsi qu' a leur façon de vivre...

Donc quand on utilise un véhicule hors de l'enivrement pour lequel il a été conçu, il est normal qu'il y ait des inadaptations  

 

  Le sage a bien parlé.

[snoopy1974]

Le 25/07/2023 à 08:29, Le Cheetah a dit :

 

  Le sage a bien parlé.

 

Je suis assidument la chaine Youtube de Doug DeMuro, apparemment pour les américains, l'accessoire ultime et incontournable dans un habitacle est... le porte-gobelet, "Cup holder" dans la langue de Shakespeare, et plus il y en a, mieux c'est !

[jensen]

Le 25/07/2023 à 08:28, snoopy1974 a dit :

Salut tout le monde,

je n'ai jamais été un fan de la Kadett, et je vais vous faire une confidence débile: quand j'étais gamin il y a un truc que je détestais sur cette voiture, c'était la console centrale. Depuis toujours j'avais remarqué "qu'on pouvait passer derrière", ça n'était qu'un bout de plastique vertical posé là, mais la caisse, le plancher, l'habillage à l'intérieur, n'étaient pas jointifs, et je trouvais ça con, mais con...

 

 

Et pourtant les Opel étaient réputées pour la qualité de leur finition à l'époque…  

 

 

[tirage rapide 59]

Le 25/07/2023 à 10:23, jensen a dit :

 

Et pourtant les Opel étaient réputées pour la qualité de leur finition à l'époque…  

 

 

bof la concurrence ne faisait pas tellement mieux

[SolarWinds]

Le 24/07/2023 à 16:45, biker521 a dit :

 

'reuz'ment qu'elle tient mieux la route que les précédentes ...  

 

spa dur, jusqu'en 2022, les Corvettes, ça tenait pas trop par terre mais depuis, ils ont fait des progrès ...  

Ça fait longtemps que les Corvette tiennent bien la route. Elle disposait d'une suspension indépendante dès la c2 qui a débuté en... 1963. Et ce n'est pas comme si certaines super sportives des années 70 ou 80 étaient particulièrement bien dotées de ce point de vue. On parle de la Countach? 😇

[jensen]

 

La Porsche 911 ferait un bon sujet d'étude niveau tenue de pavé…  

 

L'effet sakado quoi.  

 

 

 

 

[Le Cheetah]

Le 25/07/2023 à 12:33, SolarWinds a dit :

Ça fait longtemps que les Corvette tiennent bien la route. Elle disposait d'une suspension indépendante dès la c2 qui a débuté en... 1963. Et ce n'est pas comme si certaines super sportives des années 70 ou 80 étaient particulièrement bien dotées de ce point de vue. On parle de la Countach? 😇

Demandez à celui qui en a une : par exemple au président des Etats-Unis (car il l'a conservée précieusement).

 

 

 

_____________________________

Modifié 26 juillet 2023 par Le Cheetah

[jensen]

 

A son âge les avis tu sais…  

 

Ce n'est pas l'immense Jeanne Moreau qui chantait un truc là-dessus il y a "quelques années" ?  

 

 

 

 

[yannick du 15]

c'etait pas une mauvaise voiture cette kadett,loin de la et pas moche non plus,mais a titre perso je trouve que la première astra qui l'a suivit lui a mit une tel claque niveau design...

 

 

[snoopy1974]

 Puma : Les sportives venues du Brésil !

 

 

Durant les années 50, et la prise progressive du pouvoir par une dictature militaire, la politique économique du Brésil privilégie les productions locales, le but de est de développer les industries du pays, les produits importés peuvent ainsi subir des taxes allant jusqu'à 60% de leur valeur. Le secteur automobile n'échappe pas à la règle, le Brésil ne possédant aucun constructeur national, de nombreux constructeurs européens implantent donc des usines sur le territoire brésilien afin de pouvoir vendre leurs gammes à des tarifs accessibles à la population.

 

En 1956 la marque allemande DKW rachète ainsi 52% de la VEMAG (Veiculos e Maquinas Agricolas), et grâce à son outil de production et cette implantation désormais locale, elle commence à produire ses modèles sur place.

 

La marque allemande ne s'arrête cependant pas à un copié-collé de sa gamme existante, elle produit également quelques modèles spécifiques qui n'ont jamais été commercialisé en Europe. On trouve par exemple ce coupé carrossé par l'italien Fissore, basé sur le modèle DKW Belcar et présenté en 1964, il est muni d'un petit 3 cylindres 2 temps de 986 cm3, une spécialité DKW :

 

 

Si le coupé Fissore reste élégant grâce à sa carrosserie italienne, pour ce qui est du sport on repassera... Sa production quasi artisanale rend de surcroît son prix de vente inaccessible à la majorité des brésiliens. Trop cher pour les uns, pas assez sportif pour les autres, il ne trouve pas sa clientèle et seuls 2638 exemplaires seront fabriqués; le modèle qui lui a servi de base sera lui construit jusqu'à la disparation de DKW :

 

 

 

Genaro Malzoni dit "Rino" est lui un milliardaire italien né en 1917, il habite au Brésil et a fait fortune dans le café et la canne à sucre,. Il est tellement passionné que chaque fois qu'il achète une voiture, il la modifie, il finit d'ailleurs par se construire un atelier juste pour y superviser ses créations Mais quand on aime les belles carrosseries comme tout bon italien qui se respecte, vivre au Brésil dans les années 60 est frustrant ! En effet pas de sportives locales à se mettre sous la dent, des taxes démentielles si on veut importer un modèle étranger, n'existe quasiment sur le marché que la Willys Interlagos : une Alpine A 108 fabriquée sous licence:

 

 

En 1963 Il a créé avec quelques associés la société Lumimari (un acronyme du nom des 4 créateurs), destinée à produire une sportive sur une base DKW, un petit coupé sportif est présenté au salon de l'auto de Sao Paulo en 1965.

 

L'homme pose fièrement avec son épouse et son fils devant sa création, on note sur le capot la présence des anneaux du groupe Auto-Union qui regroupe les marques Audi, Horch, Wanderer et donc DKW :

 

 

Ce coupé fait des étincelles en compétition avec de futurs champions comme Emerson Fittipaldi, Vemag noue alors un accord avec Malzoni pour le produire dans ses usines, la voiture devient la DKW GT Malzoni. Elle est dotée d’une carrosserie polyester, mesure 3,75 m de longueur pour 750 kilos. Motorisée par le même 3 cylindres que la DKW Fissore, les 65 ch qu'il développe à 4500 tours lui permettent d'atteindre 160 km/h.

 

 

Mais la compétition ne fait pas tout, et seulement 35 exemplaires sont produits jusqu'en 1966, année ou Volkswagen rachète Vemag. La marque allemande était en concurrence avec Fiat pour ce rachat, elle peut désormais produire sur place et inonder le marché, avec en particulier la Cox rebaptisée ici Fusca, qui sera produite jusqu'en... 1996

 

Malgré la restructuration de Vemag/DKW, Rino Malzoni et son équipe décident ne pas abandonner l'idée d'un coupé sportif, ils créent alors Puma DKW, et présentent en 1966 une évolution du modèle : la Puma GT DKW.

 

 

Ce nouveau modèle à 2 places a pris 10 cm en longueur avec 3,85 m, la largeur est de 1,60 m et il culmine à 1,20 m. L''évolution de la ligne est subtile, mais la voiture est globalement plus trapue, moins "mièvre" que la précédente, elle possède la même mécanique que la GT Malzoni, son poids en hausse à 800 kilos lui permet tout de même d'atteindre 145 km/h, le 0 à 100 étant lui "expédié" en 19 secondes.

 

 

 

Mais l'histoire de ce petit coupé n'est décidément pas un long fleuve tranquille, en 1967 Volkswagen décide d'arrêter la production des DKW pour ne plus produire que ses propres modèles, signant ainsi la fin de DKW. Après environ 125 exemplaires construits, le coupé Puma GT DKW se retrouve donc sans mécanique pour l'animer.

 

Malzoni et son équipe travaillent alors pendant 9 mois pour créer un nouveau modèle sur base VW. Rudolf Leiding un des dirigeants de VW Brésil à l'époque n'est pas d"accord pour fournir des châssis, il craint que cette nouvelle voiture ne concurrence la Karmann Ghia... Finalement, après de nombreuses tractations un accord est trouvé: la future Puma utilisera bien le châssis de la Karmann

 

Le dessin de la carrosserie est confié à un styliste nommé Anisio Campos, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais au début des années 80 il dessinera une citadine clairement inspirée... de la Porsche 928 la Dacon 828 :

 

 

La marque est rebaptisée Puma "tout court", et fin 1967 est présentée la nouvelle Puma GT :

 

 

 

Selon le discours communément admis, la ligne s'inspire de la Lamborghini Miura, on peut y voir également quelques traits de la Datsun 240 Z, de la Ferrari 275 ou de la Lotus Europa, les renflements des ailes arrière surmontés d'ouïes d'aération peuvent même évoquer un modèle américain nommé Mustang.

 

 

Ce sur quoi tout le monde s'accorde en revanche est que la voiture est jolie, très compacte grâce à l'empattement réduit à 2,15 m, elle ne fait que 3,85 m de longueur, elle est nettement plus sportive que le modèle précédent :

 

 

Le moteur est le 1500 cm3 de la Karmann Ghia qui développe 60 ch, la voiture faisant toujours environ 800 kilos les performances restent sages, mais la position de conduite à ras du sol qui permet d'avoir des sensations de conduites amplifiées, la commande de boite est raccourcie, et le bruit ambiant concourt à l'ambiance

 

 

L'intérieur est dans le ton de ce qui se fait à l'époque, pas de fioritures, une sobriété qui frise l'austérité :

 

 

En 1969 une série limitée baptisée GT4 R est construite à 3 exemplaires en collaboration avec le magazine "Quatro rodas" (Quatre roues) qui organise une tombola dont ces trois modèles sont les lots. Dotée d'un carrosserie spéciale et basée sur un châssis VW non raccourci, celle-ci possède un intérieur nettement plus soigné :

 

 

 

La production des Puma s'effectue dans des ateliers situés à Sao Paulo, les châssis VW sont raccourcis et préparés :

 

 

 

Les carrosseries en fibre de verre sont réalisées entièrement à la main, l'usine ne disposant que d'un nombre de moules limité, une fois la caisse réalisée, le séchage final de la résine s'effectue en plein soleil sur des supports adaptés

 

 

 

 

Elles sont ensuite peintes, vous noterez que chez Puma à l'époque, quelle que soit l'étape de fabrication, pas de masques, de gants ou de lunettes   L'assemblage final est lui aussi naturellement 100% artisanal.

 

 

 

 

La Puma GT est construite à 423 exemplaires entre 1968 et 1969. En 1970 apparaît la Puma GTE, le "E" signifiant "Export", en effet Malzoni et son équipe ont de grandes ambitions pour leur petit coupé, et souhaitent le vendre ni plus ni moins que partout dans le monde.

 

Ce modèle esthétiquement identique au précédent reçoit un nouveau moteur 1600 VW développant 70 ch, on peut même obtenir un 2,1L de 150 ch. Au niveau de l'intérieur la planche de bord a été légèrement modifiée, la casquette est plus large et accueille d'avantage d'instruments:

 

 

En 1971 apparaît la Puma GTS, "S" pour "Spider", en bon fan des hors-série "Salon" de L'auto-Journal- je me souviens que quand je l'ai découvert je  lui trouvais de faux airs de Triumph Spitfire ou de Spider Alfa Roméo...

 

 

Les GTE et GTS sont vendues dans plus de 50 pays, allant du Canada, aux Etats-Unis (sous forme de kits), en passant par le Japon. Les voitures sont même construites sous licence et vendues avec un certain succès en Afrique du sud, à l'époque les produits brésiliens n'y étaient quasiment pas taxés comme tous les autres, le Brésil étant en effet un des rares pays à ne pas condamner l'apartheid... Elles sont vendues également dans plusieurs pays d''Europe (mais pas la France ) grâce à l'importateur Suisse Automobil Handels à Zurich :

 

 

La production des coupés et cabriolets s'établit à 202 exemplaires en 1970, 323 en 1971, puis 484 en 1972, à l'échelle d'une marque artisanale, le succès est donc bien réel. Pour ceux qui ne se contenteraient pas des 70 ch du modèle de base ou des 150 du 2,1L, il existe un modèle spécial nommé "Espartano" (Spartiate), il est allégé et surtout équipé d'un moteur de 2200 cm3 développant 180 ch, idéal pour la balade la semaine et la course le week-end :

 

 

 

L'année 1973 voit la présentation d'un modèle plus statutaire, plus imposant, en un mot plus... "américain" en quelque sorte, les Mustang, Camaro, ou Challenger étant soumises aux fameuses taxes, Puma décide de lancer un véhicule du même gabarit. Basé sur une Chevrolet Opala, un modèle spécifique au Brésil, Puma sort la GTB, sorte de Mustang Fastback à la sauce Brésilienne, dotée d’un 6 cylindres 4,1 litres et 171 ch. Elle est commercialisée à partir de 1974 :

 

 

 

La carrosserie dessinée par Rino Malzoni lui-même est entièrement en fibre de verre, elle repose sur un châssis maison composé de tubes de section rectangulaire, si le train avant possède des suspensions indépendantes, le train arrière est rigide et se contente de ressorts à lames. On joue ici dans un registre différent des petits coupés GTE/GTS la voiture fait 4,30 m de long pour 1,74 m de large, pèse 1215 kilos, et file à 193 km/h, le 0 à 100 est lui réalisé en 12,5 secondes.

 

 

L'intérieur est comme beaucoup de voitures de l'époque, et comme toutes les Puma en particulier: à connotation sportive grâce à une ribambelle d'instruments, la présentation apparaît flatteuse au premier abord, mais la finition est approximative: les matériaux sont corrects, mais la qualité d'assemblage est la plupart du temps désastreuse 

 

 

Puma se porte comme un charme pendant les années 70, ce qui n'est pas le cas de Rino Malzoni, en 1973, il tombe malade, victime de problèmes cardiaques, il doit subir une lourde opération, et se voit contraint de se mettre en retrait de ses affaires et de la marque qu'il a créée. En 1974 alors qu'il est hospitalisé, ses "associés" décident de dissoudre Puma Motor, et créent dans la foulée Puma Industrial, une société dans laquelle Rino Malzoni se retrouve minoritaire... Ulcéré il quitte alors l'entreprise la même année, il décèdera en 1979 à l'âge de 62 ans.

 

La marque poursuit sa route sans son créateur, en 1976 les petits coupés GTE et GTS sont désormais construits sur un châssis de VW Brasilia, un break 2 portes à moteur arrière, spécifique au marché brésilien.

 

Les modèles évoluent visuellement, légèrement redessinés : la ligne est plus anguleuse, une vitre de custode est rajoutée, faisant disparaître les ouïes d'aération, même l'arrière est revu avec vitre et capot en retrait, ils accueillent également de nouveaux feux plus gros. Vous noterez également que pour des raisons de législation les verrières des phares ont disparu, comme avaient disparus en en leur temps celles de la Jaguar Type E...

 

 

 

Puma se porte tellement bien que la marque commercialisera même des camions de petits tonnages pendant quelques années. En 1979 la marque bat son record de ventes annuelles avec 3595 véhicules tous modèles confondus.

 

Mais à l'aube des années 80 le Brésil commence peu à peu à s'ouvrir aux productions automobiles extérieures, les fameux droits de douanes, s'ils ne disparaissent pas, sont néanmoins fortement diminués. Les constructeurs de voitures sportives vont pouvoir vendre au Brésil, et ne n'est pas une bonne nouvelle pour Puma. En 1980 l'entreprise est victime d'un incendie dans son atelier de Sao Paulo, ceci accentuant d'autant ses difficultés.

 

Fin 1979, les deux modèles évoluent à nouveau esthétiquement, à l'époque pour faire moderne, exit les chromes et bonjour le plastique, c'est ce que fait Puma. Les GTE et GTS deviennent au passage GTI et GTC, mécaniquement identiques en tous points aux modèles précédents, seuls les feux arrière proviennent maintenant de la VW Brasilia :

 

 

 

 

Le coupé GTB lui, change de visage, si les GTI et GTC semblent être un replâtrage de modèles déjà datés, le GTB "new look" possède une personnalité propre qui lui permet d'être plus cohérent, même si la face avant évoque cette fois la Dodge Challenger... A l'arrière les feux VW Brasilia ont remplacé ceux d'Alfa 2300 montés jusqu'alors :

 

 

 

L'intérieur de la voiture évolue lui-aussi, à noter que contrairement à ses petites soeurs on a ici une véritable 2+2 :

 

 

 

 

De 1980 à 1985 les Puma sont encore produites à 4741 exemplaires tous modèles confondus, mais désormais sévèrement concurrencées par des modèles européens moins "artisanaux", les chiffres de vente sont en chute libre pendant cette période, pour finir à... 10 exemplaires en 1985, année ou Puma fait finalement faillite.

 

A partir de 1986 rien ne sera plus comme avant, le nom Puma est ressuscité une première fois par Araucanas Veiculos, mais dès le départ la société est en difficulté financière. Incapable de payer ses fournisseurs, en particulier Chevrolet ou VW pour la mécanique ou le châssis, elle ne produit finalement que 15 véhicules en 2 ans.

 

En 1987 c'est Alfa Metals qui reprend la production avec un énième restylage des 3 modèles, mais cette fois ceux-ci ne peuvent plus cacher leurs rides, et ne sont que des caricatures des modèles originaux.

 

Les GTI et GTC deviennent les AM1 et AM2, la ligne est plus tendue, le plastique plus présent, et il n'y a plus une seule pièce chromée, nous sommes bien dans les années 80, le slogan ?... "Plaisir, liberté, audace". On peut toutefois être dubitatif face au terme "plaisir", le moteur est toujours le Flat 4 de 1600 cm3, mais il ne délivre plus que 44 ch

 

 

L'intérieur change également, la planche de bord présente une casquette plus large, débordant d'instruments permettant de surveiller la mécanique démoniaque qui loge à l'arrière Le volant est plus moderne, et on trouve de nombreux éléments VW typiques, tel le pommeau de levier de vitesse façon balle de golf :

 

 

La GTB devient elle l'AMV, la face avant est légèrement penchée "dans le bon sens", sans doute pour un gain aérodynamique... qui reste néanmoins à prouver

 

 

La planche de bord présente des lignes plus douces, la finition demeure très "brésilienne" mais on a en revanche une batterie complète d'instruments permettant de surveiller la bonne santé de la mécanique, inchangée depuis 1973 :

 

 

La marque vivote encore quelques années, si le coupé AMV n'évolue plus, les nouvelles AM3 et AM4 reçoivent en 1989 des mécaniques plus modernes issues de la VW Gol, une sorte de Golf brésilienne : un 4 cylindres en ligne de 1,6L, ou un 1781 cm3 de 90 ch. Malgré un poids en hausse avec 950 kilos, avec le plus gros moteur les performances redeviennent décentes, avec un 0 à 100 en 10,3 secondes, et une vitesse de pointe de 172 km/h.

 

 

Ultimes avatars de la lignée des Puma à moteur arrière, la ligne est malheureusement entachée de nouveaux accessoires destinés à moderniser l'ensemble, tels des stries latérales ou encore un aileron :

Environ 200 véhicules sont produits entre 1987 et 1994, année ou Alfa Metals stoppe la production des Puma pour se recentrer sur d'autres activités plus lucratives, c'est la fin de la marque Puma...

 

... mais comme toutes les histoires compliquées, tout n'est jamais vraiment fini, le 25 août 2013, soit la date anniversaire des 50 ans de la création de Luminari, quelques passionnés créent une nouvelle société qui a pour but de ressusciter la marque. Ainsi après quelques prototypes, fin 2016 est présentée la GT Luminari, moteur central 2L Chevrolet de 176 ch, moins d'une tonne, tous les ingrédients de la sportive pure et dure sont présents, un seul souci... elle n'est que virtuelle :

 

 

La marque possède cependant un site officiel, une page facebook plutôt active, mais depuis la présentation, rien de nouveau, de l'aveu même de ses concepteurs, la voiture ne serait de toute façon commercialisée qu'au Brésil, il n'y a donc aucune chance de la voir un jour sur nos routes, voire même peut-être sur n'importe quelle route...

 

 

De nos jours Puma fait la fierté des Brésiliens, elle reste quasiment la seule, et de toute façon la plus grande marque nationale, encore aujourd'hui, avec un peu plus de 22000 voitures fabriquées au total. Grâce à des mécaniques simples et bon marché, des carrosseries joliment dessinées, Puma a permis à tous de pouvoir rouler « beau » sans se ruiner, les Puma sont aujourd'hui collectionnées et restaurées comme n'importe quelle autre voiture ancienne

 

Il n'est pas difficile de trouver une Puma à vendre, les prix varient entre 15000 et 40000 euros, non, le plus difficile c'est de la ramener en France, car elles sont -hélas- plus nombreuses de l'autre côté de l'Atlantique qu'en Europe.

 

 

Un américain qui préfère les petites brésiliennes aux grosses ricaines :

 

 

La GTB, plus brute de décoffrage :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Modifié 29 juillet 2023 par snoopy1974

[ATALANTE RACING]

Le 29/07/2023 à 18:09, snoopy1974 a dit :

 Puma : Les sportives venues du Brésil !

 

 

Durant les années 50, et la prise progressive du pouvoir par une dictature militaire, la politique économique du Brésil privilégie les productions locales, le but de est de développer les industries du pays, les produits importés peuvent ainsi subir des taxes allant jusqu'à 60% de leur valeur. Le secteur automobile n'échappe pas à la règle, le Brésil ne possédant aucun constructeur national, de nombreux constructeurs européens implantent donc des usines sur le territoire brésilien afin de pouvoir vendre leurs gammes à des tarifs accessibles à la population.

 

En 1956 la marque allemande DKW rachète ainsi 52% de la VEMAG (Veiculos e Maquinas Agricolas), et grâce à son outil de production et cette implantation désormais locale, elle commence à produire ses modèles sur place.

 

La marque allemande ne s'arrête cependant pas à un copié-collé de sa gamme existante, elle produit également quelques modèles spécifiques qui n'ont jamais été commercialisé en Europe. On trouve par exemple ce coupé carrossé par l'italien Fissore, basé sur le modèle DKW Belcar et présenté en 1964, il est muni d'un petit 3 cylindres 2 temps de 986 cm3, une spécialité DKW :

 

 

Si le coupé Fissore reste élégant grâce à sa carrosserie italienne, pour ce qui est du sport on repassera... Sa production quasi artisanale rend de surcroît son prix de vente inaccessible à la majorité des brésiliens. Trop cher pour les uns, pas assez sportif pour les autres, il ne trouve pas sa clientèle et seuls 2638 exemplaires seront fabriqués; le modèle qui lui a servi de base sera lui construit jusqu'à la disparation de DKW :

 

 

 

Genaro Malzoni dit "Rino" est lui un milliardaire italien né en 1917, il habite au Brésil et a fait fortune dans le café et la canne à sucre,. Il est tellement passionné que chaque fois qu'il achète une voiture, il la modifie, il finit d'ailleurs par se construire un atelier juste pour y superviser ses créations Mais quand on aime les belles carrosseries comme tout bon italien qui se respecte, vivre au Brésil dans les années 60 est frustrant ! En effet pas de sportives locales à se mettre sous la dent, des taxes démentielles si on veut importer un modèle étranger, n'existe quasiment sur le marché que la Willys Interlagos : une Alpine A 108 fabriquée sous licence:

 

 

En 1963 Il a créé avec quelques associés la société Lumimari (un acronyme du nom des 4 créateurs), destinée à produire une sportive sur une base DKW, un petit coupé sportif est présenté au salon de l'auto de Sao Paulo en 1965.

 

L'homme pose fièrement avec son épouse et son fils devant sa création, on note sur le capot la présence des anneaux du groupe Auto-Union qui regroupe les marques Audi, Horch, Wanderer et donc DKW :

 

 

Ce coupé fait des étincelles en compétition avec de futurs champions comme Emerson Fittipaldi, Vemag noue alors un accord avec Malzoni pour le produire dans ses usines, la voiture devient la DKW GT Malzoni. Elle est dotée d’une carrosserie polyester, mesure 3,75 m de longueur pour 750 kilos. Motorisée par le même 3 cylindres que la DKW Fissore, les 65 ch qu'il développe à 4500 tours lui permettent d'atteindre 160 km/h.

 

 

Mais la compétition ne fait pas tout, et seulement 35 exemplaires sont produits jusqu'en 1966, année ou Volkswagen rachète Vemag. La marque allemande était en concurrence avec Fiat pour ce rachat, elle peut désormais produire sur place et inonder le marché, avec en particulier la Cox rebaptisée ici Fusca, qui sera produite jusqu'en... 1996

 

Malgré la restructuration de Vemag/DKW, Rino Malzoni et son équipe décident ne pas abandonner l'idée d'un coupé sportif, ils créent alors Puma DKW, et présentent en 1966 une évolution du modèle : la Puma GT DKW.

 

 

Ce nouveau modèle à 2 places a pris 10 cm en longueur avec 3,85 m, la largeur est de 1,60 m et il culmine à 1,20 m. L''évolution de la ligne est subtile, mais la voiture est globalement plus trapue, moins "mièvre" que la précédente, elle possède la même mécanique que la GT Malzoni, son poids en hausse à 800 kilos lui permet tout de même d'atteindre 145 km/h, le 0 à 100 étant lui "expédié" en 19 secondes.

 

 

 

Mais l'histoire de ce petit coupé n'est décidément pas un long fleuve tranquille, en 1967 Volkswagen décide d'arrêter la production des DKW pour ne plus produire que ses propres modèles, signant ainsi la fin de DKW. Après environ 125 exemplaires construits, le coupé Puma GT DKW se retrouve donc sans mécanique pour l'animer.

 

Malzoni et son équipe travaillent alors pendant 9 mois pour créer un nouveau modèle sur base VW. Rudolf Leiding un des dirigeants de VW Brésil à l'époque n'est pas d"accord pour fournir des châssis, il craint que cette nouvelle voiture ne concurrence la Karmann Ghia... Finalement, après de nombreuses tractations un accord est trouvé: la future Puma utilisera bien le châssis de la Karmann

 

Le dessin de la carrosserie est confié à un styliste nommé Anisio Campos, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais au début des années 80 il dessinera une citadine clairement inspirée... de la Porsche 928 la Dacon 828 :

 

 

La marque est rebaptisée Puma "tout court", et fin 1967 est présentée la nouvelle Puma GT :

 

 

 

Selon le discours communément admis, la ligne s'inspire de la Lamborghini Miura, on peut y voir également quelques traits de la Datsun 240 Z, de la Ferrari 275 ou de la Lotus Europa, les renflements des ailes arrière surmontés d'ouïes d'aération peuvent même évoquer un modèle américain nommé Mustang.

 

 

Ce sur quoi tout le monde s'accorde en revanche est que la voiture est jolie, très compacte grâce à l'empattement réduit à 2,15 m, elle ne fait que 3,85 m de longueur, elle est nettement plus sportive que le modèle précédent :

 

 

Le moteur est le 1500 cm3 de la Karmann Ghia qui développe 60 ch, la voiture faisant toujours environ 800 kilos les performances restent sages, mais la position de conduite à ras du sol qui permet d'avoir des sensations de conduites amplifiées, la commande de boite est raccourcie, et le bruit ambiant concourt à l'ambiance

 

 

L'intérieur est dans le ton de ce qui se fait à l'époque, pas de fioritures, une sobriété qui frise l'austérité :

 

 

En 1969 une série limitée baptisée GT4 R est construite à 3 exemplaires en collaboration avec le magazine "Quatro rodas" (Quatre roues) qui organise une tombola dont ces trois modèles sont les lots. Dotée d'un carrosserie spéciale et basée sur un châssis VW non raccourci, celle-ci possède un intérieur nettement plus soigné :

 

 

 

La production des Puma s'effectue dans des ateliers situés à Sao Paulo, les châssis VW sont raccourcis et préparés :

 

 

 

Les carrosseries en fibre de verre sont réalisées entièrement à la main, l'usine ne disposant que d'un nombre de moules limité, une fois la caisse réalisée, le séchage final de la résine s'effectue en plein soleil sur des supports adaptés

 

 

 

 

Elles sont ensuite peintes, vous noterez que chez Puma à l'époque, quelle que soit l'étape de fabrication, pas de masques, de gants ou de lunettes   L'assemblage final est lui aussi naturellement 100% artisanal.

 

 

 

 

La Puma GT est construite à 423 exemplaires entre 1968 et 1969. En 1970 apparaît la Puma GTE, le "E" signifiant "Export", en effet Malzoni et son équipe ont de grandes ambitions pour leur petit coupé, et souhaitent le vendre ni plus ni moins que partout dans le monde.

 

Ce modèle esthétiquement identique au précédent reçoit un nouveau moteur 1600 VW développant 70 ch, on peut même obtenir un 2,1L de 150 ch. Au niveau de l'intérieur la planche de bord a été légèrement modifiée, la casquette est plus large et accueille d'avantage d'instruments:

 

 

En 1971 apparaît la Puma GTS, "S" pour "Spider", en bon fan des hors-série "Salon" de L'auto-Journal- je me souviens que quand je l'ai découvert je  lui trouvais de faux airs de Triumph Spitfire ou de Spider Alfa Roméo...

 

 

Les GTE et GTS sont vendues dans plus de 50 pays, allant du Canada, aux Etats-Unis (sous forme de kits), en passant par le Japon. Les voitures sont même construites sous licence et vendues avec un certain succès en Afrique du sud, à l'époque les produits brésiliens n'y étaient quasiment pas taxés comme tous les autres, le Brésil étant en effet un des rares pays à ne pas condamner l'apartheid... Elles sont vendues également dans plusieurs pays d''Europe (mais pas la France ) grâce à l'importateur Suisse Automobil Handels à Zurich :

 

 

La production des coupés et cabriolets s'établit à 202 exemplaires en 1970, 323 en 1971, puis 484 en 1972, à l'échelle d'une marque artisanale, le succès est donc bien réel. Pour ceux qui ne se contenteraient pas des 70 ch du modèle de base ou des 150 du 2,1L, il existe un modèle spécial nommé "Espartano" (Spartiate), il est allégé et surtout équipé d'un moteur de 2200 cm3 développant 180 ch, idéal pour la balade la semaine et la course le week-end :

 

 

 

L'année 1973 voit la présentation d'un modèle plus statutaire, plus imposant, en un mot plus... "américain" en quelque sorte, les Mustang, Camaro, ou Challenger étant soumises aux fameuses taxes, Puma décide de lancer un véhicule du même gabarit. Basé sur une Chevrolet Opala, un modèle spécifique au Brésil, Puma sort la GTB, sorte de Mustang Fastback à la sauce Brésilienne, dotée d’un 6 cylindres 4,1 litres et 171 ch. Elle est commercialisée à partir de 1974 :

 

 

 

La carrosserie dessinée par Rino Malzoni lui-même est entièrement en fibre de verre, elle repose sur un châssis maison composé de tubes de section rectangulaire, si le train avant possède des suspensions indépendantes, le train arrière est rigide et se contente de ressorts à lames. On joue ici dans un registre différent des petits coupés GTE/GTS la voiture fait 4,30 m de long pour 1,74 m de large, pèse 1215 kilos, et file à 193 km/h, le 0 à 100 est lui réalisé en 12,5 secondes.

 

 

L'intérieur est comme beaucoup de voitures de l'époque, et comme toutes les Puma en particulier: à connotation sportive grâce à une ribambelle d'instruments, la présentation apparaît flatteuse au premier abord, mais la finition est approximative: les matériaux sont corrects, mais la qualité d'assemblage est la plupart du temps désastreuse 

 

 

Puma se porte comme un charme pendant les années 70, ce qui n'est pas le cas de Rino Malzoni, en 1973, il tombe malade, victime de problèmes cardiaques, il doit subir une lourde opération, et se voit contraint de se mettre en retrait de ses affaires et de la marque qu'il a créée. En 1974 alors qu'il est hospitalisé, ses "associés" décident de dissoudre Puma Motor, et créent dans la foulée Puma Industrial, une société dans laquelle Rino Malzoni se retrouve minoritaire... Ulcéré il quitte alors l'entreprise la même année, il décèdera en 1979 à l'âge de 62 ans.

 

La marque poursuit sa route sans son créateur, en 1976 les petits coupés GTE et GTS sont désormais construits sur un châssis de VW Brasilia, un break 2 portes à moteur arrière, spécifique au marché brésilien.

 

Les modèles évoluent visuellement, légèrement redessinés : la ligne est plus anguleuse, une vitre de custode est rajoutée, faisant disparaître les ouïes d'aération, même l'arrière est revu avec vitre et capot en retrait, ils accueillent également de nouveaux feux plus gros. Vous noterez également que pour des raisons de législation les verrières des phares ont disparu, comme avaient disparus en en leur temps celles de la Jaguar Type E...

 

 

 

Puma se porte tellement bien que la marque commercialisera même des camions de petits tonnages pendant quelques années. En 1979 la marque bat son record de ventes annuelles avec 3595 véhicules tous modèles confondus.

 

Mais à l'aube des années 80 le Brésil commence peu à peu à s'ouvrir aux productions automobiles extérieures, les fameux droits de douanes, s'ils ne disparaissent pas, sont néanmoins fortement diminués. Les constructeurs de voitures sportives vont pouvoir vendre au Brésil, et ne n'est pas une bonne nouvelle pour Puma. En 1980 l'entreprise est victime d'un incendie dans son atelier de Sao Paulo, ceci accentuant d'autant ses difficultés.

 

Fin 1979, les deux modèles évoluent à nouveau esthétiquement, à l'époque pour faire moderne, exit les chromes et bonjour le plastique, c'est ce que fait Puma. Les GTE et GTS deviennent au passage GTI et GTC, mécaniquement identiques en tous points aux modèles précédents, seuls les feux arrière proviennent maintenant de la VW Brasilia :

 

 

 

 

Le coupé GTB lui, change de visage, si les GTI et GTC semblent être un replâtrage de modèles déjà datés, le GTB "new look" possède une personnalité propre qui lui permet d'être plus cohérent, même si la face avant évoque cette fois la Dodge Challenger... A l'arrière les feux VW Brasilia ont remplacé ceux d'Alfa 2300 montés jusqu'alors :

 

 

 

L'intérieur de la voiture évolue lui-aussi, à noter que contrairement à ses petites soeurs on a ici une véritable 2+2 :

 

 

 

 

De 1980 à 1985 les Puma sont encore produites à 4741 exemplaires tous modèles confondus, mais désormais sévèrement concurrencés par des modèles européens moins "artisanaux", les chiffres de vente sont en chute libre pendant cette période, pour finir à... 10 exemplaires en 1985, année ou Puma fait finalement faillite.

 

A partir de 1986 rien ne sera plus comme avant, le nom Puma est ressuscité une première fois par Araucanas Veiculos, mais dès le départ la société est en difficulté financière. Incapable de payer ses fournisseurs, en particulier Chevrolet ou VW pour la mécanique ou le châssis, elle ne produit finalement que 15 véhicules en 2 ans.

 

En 1987 c'est Alfa Metals qui reprend la production avec un énième restylage des 3 modèles, mais cette fois ceux-ci ne peuvent plus cacher leurs rides, et ne sont que des caricatures des modèles originaux.

 

Les GTI et GTC deviennent les AM1 et AM2, la ligne est plus tendue, le plastique plus présent, et il n'y a plus une seule pièce chromée, nous sommes bien dans les années 80, le slogan ?... "Plaisir, liberté, audace". On peut toutefois être dubitatif face au terme "plaisir", le moteur est toujours le Flat 4 de 1600 cm3, mais il ne délivre plus que 44 ch

 

 

L'intérieur change également, la planche de bord présente une casquette plus large, débordant d'instruments permettant de surveiller la mécanique démoniaque qui loge à l'arrière Le volant est plus moderne, et on trouve de nombreux éléments VW typiques, tel le pommeau de levier de vitesse façon balle de golf :

 

 

La GTB devient elle l'AMV, la face avant est légèrement penchée "dans le bon sens", sans doute pour un gain aérodynamique... qui reste néanmoins à prouver

 

 

La planche de bord présente des lignes plus douces, la finition demeure très "brésilienne" mais on a en revanche une batterie complète d'instruments permettant de surveiller la bonne santé de la mécanique, inchangée depuis 1973 :

 

 

La marque vivote encore quelques années, si le coupé AMV n'évolue plus, les nouvelles AM3 et AM4 reçoivent en 1989 des mécaniques plus modernes issues de la VW Gol, une sorte de Golf brésilienne : un 4 cylindres en ligne de 1,6L, ou un 1781 cm3 de 90 ch. Malgré un poids en hausse avec 950 kilos, avec le plus gros moteur les performances redeviennent décentes, avec un 0 à 100 en 10,3 secondes, et une vitesse de pointe de 172 km/h.

 

 

Ultimes avatars de la lignée des Puma à moteur arrière, la ligne est malheureusement entachée de nouveaux accessoires destinés à moderniser l'ensemble, tels des stries latérales ou encore un aileron :

Environ 200 véhicules sont produits entre 1987 et 1994, année ou Alfa Metals stoppe la production des Puma pour se recentrer sur d'autres activités plus lucratives, c'est la fin de la marque Puma...

 

... mais comme toutes les histoires compliquées, tout n'est jamais vraiment fini, le 25 août 2013, soit la date anniversaire de la création de Luminari, quelques passionnés créent une nouvelle société qui a pour but de ressusciter la marque. Ainsi après quelques prototypes, fin 2016 est présentée la GT Luminari, moteur central 2L Chevrolet de 176 ch, moins d'une tonne, tous les ingrédients de la sportive pure et dure sont présents, un seul souci... elle n'est que virtuelle :

 

 

La marque possède cependant un site officiel, une page facebook plutôt active, mais depuis la présentation, rien de nouveau, de l'aveu même de ses concepteurs, la voiture ne serait de toute façon commercialisée qu'au Brésil, il n'y a donc aucune chance de la voir un jour sur nos routes, voire même peut-être sur n'importe quelle route...

 

 

De nos jours Puma fait la fierté des Brésiliens, elle reste quasiment la seule, et de toute façon la plus grande marque nationale, encore aujourd'hui, avec un peu plus de 22000 voitures fabriquées au total. Grâce à des mécaniques simples et bon marché, des carrosseries joliment dessinées, Puma a permis à tous de pouvoir rouler « beau » sans se ruiner, les Puma sont aujourd'hui collectionnées et restaurées comme n'importe quelle autre voiture ancienne

 

Il n'est pas difficile de trouver une Puma à vendre, les prix varient entre 15000 et 40000 euros, non, le plus difficile c'est de la ramener en France, car elles sont -hélas- plus nombreuses de l'autre côté de l'Atlantique qu'en Europe.

 

 

Un américain qui préfère les petites brésiliennes aux grosses ricaines :

 

 

La GTB, plus brute de décoffrage :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Très bel article 

[daniel762]

 

Et certains des modèles produits me font réellement envie...

[tirage rapide 59]

cool reportage snoopy

[Le Cheetah]

    Bel article de fond sur cette intéressante marque exotique animée par la passion automobile.