50.000 km dans l'Ouest américain

[Invité §cri366pt]

- au début ('99), je posais l'appareil sur un rocher

- depuis ('01, donc ce voyage), j'ai apporté un pied alu tripode

Tu as fait tout ce voyage seul.

Purée c'est risquer aux moindre bleme tes seul aussi .

[Overseas]

faut rien exagérer... c'est un Slik U6000, il pèse 1025 grammes.

[Overseas]

Route rapide (l'inusable I-10) pour me retrouver à Benson, de plus en plus étendu au fil des années, en direction logique de Tombstone. Grosse pluie soudaine et de faible durée, mais qui a le temps de laver un peu la voiture, tout au moins l'extérieur.

Sans poussière de piste, elle perd un peu de son cachet "vacances aventureuses", dommage.

 

Avec une moue complice et amusée, je note que la compagnie de dératisation Truly Nolen continue de communiquer dans la même veine, ses sympathiques guimbardes hors d'âge toujours discrètement estampillées à son nom et nonchalamment stationnées le long des routes secondaires.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/nolen_1.jpg

 

A Tombstone même, puisque je suis venu pour ça (l'étoile d'origine ayant été perdue au retour de Long Island l'année dernière), acquisition d'un nouvel insigne de sheriff (ou marshal) pour rehausser l'étui photographique.

Je rentre dans mes marques, et ce sentiment me procure une grande satisfaction.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/marshall.jpg

 

J'ai l'impression que l'activité touristique se développe ici, mais cela est peut-être dû au fait que nous sommes samedi.

 

Une fois n'est pas coutume, je shoote une Harley, et pourtant ce n'est pas mon style !

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/harley_1.jpg

 

Quelques belles rafales de vent contiennent deux gros orages violacés qui n'ont de cesse de s'amalgamer, venant du Mexique et du sud-est.

Comme à chaque passage, je fais l'acquisition de t-shirts et de souvenirs.

Au moment de partir, ayant fiché la clé de contact entre le bouclier arrière et la carrosserie pour ne pas l'oublier une fois le coffre garni, je rabats violemment la malle en plein dessus.

Tout d'abord, je m'étonne de n'avoir pas réussi à fermer le coffre du premier coup.

Interrompant d'extrême justesse une deuxième tentative, je m'aperçois que, soudainement prise de sciatique, cette malheureuse clé tordue n'est plus d'aucun secours pour déverrouiller les portières ou mettre le contact.

Très moyen, pour repartir !

 

J'arriverai, millimètre par millimètre, à lui redonner un profil acceptable en l'engageant à moitié dans sa propre serrure, avec l'angoisse de soudain la voir se plier en "S" ou, pire encore, casser net…

Dès qu'elle se fait reconnaître par l'électronique de bord, je promets de la couver comme si elle était en cristal !

Et je tiendrai parole !

Vital.

 

Rambler 1959

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/rambler_59.jpg

 

Je pars entre les collines pelées par Gleeson, paire de cabanes fantômes "en tristes délabres" (expression de famille), envahies de hautes herbes. La bordure de l'orage, rendant le ciel complètement noirâtre, me suit jusqu'à Douglas, à l'extrême sud-est de l'Arizona.

Je me suis juste arrêté pour rater la photo d'une belle vache brun pâle, porteuse d'une paire de respectables cornes, effilées et pointues comme des poinçons horizontaux.

 

[Invité §Cfo533AV]

Ah la la c'est vraiment trippant ton récit! Ouh je veux aller aus States!!

 

As tu vu des Burger King la bas? Par ce que ce que qu'est ce que c'est bon ces burger king! Le top of the top

 

Cfournival

[friendly45]

Ah la la c'est vraiment trippant ton récit! Ouh je veux aller aus States!!

 

As tu vu des Burger King la bas? Par ce que ce que qu'est ce que c'est bon ces burger king! Le top of the top

 

Cfournival

C'est une blaque ???

Aux States on peut manger de très bons burgers, mais rien à voir avec McDo, B.King ou autres...

 

Enfin c'est mon avis...

 

 

[Overseas]

Il y a des Burger King... de là à dire que c'est bon...

Pas d'hésitation en revanche à souligner la qualité des frites McDo.

Et plus d'une fois j'ai petit-déjeuné au KFC local (poulet frit pané).

Autre enseigne que j'apprécie, Subway, dont la caractéristique est de composer des sandwiches à façon (donc on peut le faire bourrer de choux rouge et d'olives noires si on veut).

Au final, ils ont une forme de wagon de métro (américain), d'où la marque.

 

De toute façon, faut vraiment être le roi des abrutis pour crever de faim au Etats-Unis, du moment qu'on a 2 dollars en poche.

Comme je l'ai dit plus haut, l'essentiel, c'est la gasoline (et ce n'est pas négociable).

Les fringues, la bouffe, de quoi boire, tout ça... on peut toujours se débrouiller.

Le plus cher, et de loin, c'est se loger.

Au choix :

- motel grande enseigne : insipide et cher, mais rassurant (bof !)

- petit motel : plus marrant

- à l'aventure, motel de fortune : certainement ce qu'il y a de plus marrant

- dans un fossé, ayant garé la voiture au moins 800m plus loin pour éviter tout amalgame : cool, en phase avec l'environnement, mais manque la douche.

[friendly45]

Il y a des Burger King... de là à dire que c'est bon...

Pas d'hésitation en revanche à souligner la qualité des frites McDo.

Et plus d'une fois j'ai petit-déjeuné au KFC local (poulet frit pané).

Autre enseigne que j'apprécie, Subway, dont la caractéristique est de composer des sandwiches à façon (donc on peut le faire bourrer de choux rouge et d'olives noires si on veut).

Au final, ils ont une forme de wagon de métro (américain), d'où la marque.

Petit-déjeuner chez le colonel Sanders ?

Faut oser...

 

 

 

[Overseas]

04:50, il pleut dans la nuit noire, suffisamment tristement pour évoquer une fin d'automne en Europe du nord.

Je conduis mollement, chauffage enclenché, passant au Nouveau-Mexique sans m'en rendre compte, attendant patiemment le retour d'une température et d'une luminosité plus à mon goût.

En dépit de l'heure extrêmement matinale et de la bruine charbonneuse, j'ai croisé une voiture de patrouille.

Horaires très flexibles dans la police !

D'une certaine façon, j'hiberne en conduisant.

 

L'essence baisse significativement, mais il va m'être facile de faire le plein à la jonction de ma route et de l'Interstate-10.

"Gagné", il y a bien une grosse station-service, au parking rempli de dinosaures long-courriers multicolores, hautes calandres cubiques, chromes, antennes de CB frémissantes.

"Perdu", car on n'y délivre que du diesel.

Nez dans la carte, je constate, un peu nerveux, que :

• devant, au nord, rien, même pas l'espérance d'une piste quelconque,

• derrière, j'en viens, s'il y avait de la gasoline, je le saurais,

• à gauche, ça paraît bien loin, très probablement une centaine de kilomètres bien tassés,

• à droite, il me reste Lordsburg, à près de 30 kilomètres.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/truck_1.jpg

 

Le choix est vite fait, la réserve s'allume juste quand je redémarre, au cas très improbable où je n'y songerais plus.

En fait, à allure constante et raisonnable, les soupirs d'espoir de vendredi dernier (avant-hier !) me seront épargnés.

D'autres, moins chanceux, arriveront à la pompe en poussant philosophiquement leur Chevrolet Corvette noire.

 

Après cela, c'est l'autoroute tout du long en direction du Texas par Las Cruces, le beau temps étant de nouveau de mon côté.

Pour ne pas manquer une fort rare Kaiser Henry-J de 1951 (cette petite caisse introuvable et totalement méconnue a tout juste 50 ans !), je m'autorise une petite escapade dans une zone disons populaire, composée d'un assemblage de caravanes et de trailers passablement fatigués.

C'est la première étape avant d'y bâtir de petites maisons en dur, et pourtant il y a des gens qui y vivent.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/henry_j1.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/henry_j2.jpg

 

El Paso, enfin, l'un des buts de mon voyage (j'ai en tête la cassette du film "Guet-Apens" avec Steve McQueen et Ali McGraw, dont la fin se passe en ville). Ville donc, tout en longueur, avec une interminable banlieue le long du Rio Grande, plus de 20 km, heureusement traversée par six voies dans chaque sens et de multiples vallonnements.

 

Je n'ai qu'à suivre les petits panneaux bleus "visitors center" pour arriver en centre-ville, surprenant d'exiguïté.

Quelques buildings plutôt banals.

Plus loin, à cinq minutes, pas mal d'entrepôts plus ou moins en activité, mais surtout une quantité incroyable de boutiques de fringues bon marché et de godasses (il n'y a pas d'autre mot).

On dirait que toute la population du nord du Mexique s'est donnée rendez-vous pour faire ses courses d'habillement dans ces quelques rues coincées entre le downtown et la frontière.

Finalement, je n'ai pas trouvé une seule photo à faire !

 

Ca me fait pas mal réfléchir sur ma poursuite vers le sud du Texas… vu comme je le vois, je suis à près de 400 kilomètres de Big Bend, un paraît-il splendide parc national. Puis à 500 de San Antonio ou 550 de Laredo, donc encore 250 avant de voir la mer dans le golfe, à Corpus Christi.

Avec le retour vers le Nouveau-Mexique pour ce que j'ai décidé d'aller visiter, ou plus directement plein Nord vers Austin, Dallas et l'Oklahoma (une fois qu'on est parti, n'est-ce-pas…), il me faut donc investir un minimum de 2.000 kilomètres rien qu'au Texas, avec probablement pas grand-chose à voir entre les étapes.

 

La décision s'impose d'elle-même : je repars plein nord vers White Sands, qui lui n'est qu'à 150 km !

J'ai même eu "l'astuce" de choisir une petite route peu fréquentée, car elle passe par le "White Sands Missile Range", ça me fera toujours une petite excursion supplémentaire d'autant plus que, juste après, je récupère la 70 et le parc de sable blanc.

Au bout de 50 km d'une immuable étroite chaussée longeant des terrains d'entraînement pour les chars sans aucune clôture (juste un petit panneau rouge vif qui prévient que… eh bien… il s'agit d'une zone militaire et qu'ils tirent à munition réelle à partir de là), je parviens au poste de garde où m'attend un moustachu courtois.

 

Il me délivre un large bulletin rouge à placer contre le pare-brise, relève la plaque d'immatriculation, et me précise que je devrai repasser par chez lui pour le check de sortie.

Evidemment, je lui réponds qu'il est bien aimable, mais que moi je continue de l'autre côté.

"Non-non" qu'il insiste, obligatoire de repasser par le même poste de garde, l'autre route là-bas est interdite à la circulation si on arrive du sud, comme… moi.

 

Et comme on est mentionné dans la main-courante, pas très dur de s'apercevoir, au "mauvais" poste de garde, qu'on n'est pas entré par là… et de vérifier par téléphone auprès de l'autre si, par hasard, il n'aurait pas relevé une Chevrolet immatriculée 877ETF (non, ça ne signifie pas "Et Tes Fesses", mais j'y pense très sérieusement) dans la journée…

 

C'est donc un peu ruminant que j'entre dans la base, constatant de visu que ce centre de recherche est manifestement toujours en pleine activité (y'a du monde dans les parkings).

Ce genre de mesure, indispensable aux yeux de certains, paranoïaques, démontre d'abord qu'ils n'ont jamais entendu parler des réseaux locaux avec consultation des flux en temps réel, ce qui en dit long sur leur très faible technicité (centre de recherche, n'oublions pas !)…

et surtout l'immense étendue de leur connerie !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/missile_1.jpg

 

Une collection de missiles hors d'usage (c'est peut-être préférable à la réflexion), dont un V1 allemand apporté par Herbert von Braun en personne, quelques indications sur la suprématie sans conteste des USA en matière d'avance technologique (depuis le bip-bip du Spoutnik en 1958, c'est une question d'orgueil national, mais j'en doute très fortement depuis 10 minutes), et je suis bon pour me retaper le chemin jusqu'à Chaparral.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/missile_2.jpg

 

Je passe charitablement sur le fait que le garde de l'entrée m'a impudemment soutenu, lorsque je lui ai mis la carte routière sous le nez, qu'il n'y avait que 25 ou 30 kilomètres pour tourner à gauche vers Chaparral et repartir vers le nord ensuite : c'est uniquement la distance qu'il faut parcourir pour sortir de la zone militaire interdite aux civils.

Menteur !

Autant dire que je suis fumasse.

 

Pour me calmer les nerfs (car en plus il a fallu que je navigue à l'estime sur des chemins de terre autour de Chaparral, aucune indication n'étant fournie hormis la direction d'El Paso), je m'arrête pour déjeuner, dès la bonne route rejointe, dans un immense Steak House luxueux et quasiment désert.

La chaleur m'explose au visage en sortant de la voiture, et ça me promet bien du plaisir quand je la reprendrai… en plein soleil.

Un bon repas au bar (immense lui aussi), sombre comme les polos des jolies serveuses, me remet enfin les idées en place.

 

C'est donc un peu rasséréné, mais n'ayant point pardonné, que, en fin d'après-midi, j'entre dans le parc de White Sands. En toute objectivité, et très sûr de mon calcul puisque le Missile Range est indiqué de ce côté-ci aussi, (mais sans jamais mentionner le "round loop" obligatoire), je peux affirmer que ce sinistre crétin m'a infligé un détour d'exactement 145 kilomètres.

Pour rien !

 

[Overseas]

White Sands Dunes, ça tient de la plage couleur sundae au milieu de nulle part, surtout pas en bordure de mer, et de l'aire de jeu pour enfants. Tout de suite, je repense à mon désert brûlant de Yuma, au sable vanillé mais beaucoup plus étendu.

Ici, une sorte de chemin damé, aussi blanc que les molles dunes qui l'entourent, permet à tout un chacun de déposer ses bambins jusqu'à deux ou trois kilomètres dans le fond du site.

A l'américaine, ces derniers ne s'en privent pas, et ce sont partout des glissades, des traces de pas et des jeux qui, à mon goût, dénaturent quelque peu la sérénité du lieu.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/whitesands.jpg

 

Enfin, on peut toujours se dire qu'avec des européens, ce serait sale, en plus, un quelconque petit objet ou papier ressortant immanquablement sur toute cette blancheur comme une tache de fraise sur une nappe de grand dîner.

Mais des voitures pie de patrouille veillent, même si elles s'intéressent principalement au respect de la limite de vitesse (25 mph dans le parc).

De retour en ville (Alamogordo), saut vite fait au Space Center orienté plein ouest à flanc de montagne, car je n'aurai sûrement pas le même éclairage demain pour prendre en photo le cube doré dont ils semblent si fiers dans la région.

 

Bon, personnellement, j'estime qu'on trouve des prouesses architecturales aussi poussées à San Diego ou Philadelphie !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/alamogordo.jpg

 

Alamo Inn Motel. Pas cher, mais la piscine est inutilisable : la pompe étant en panne, l'eau verte ressemble plutôt à un égout vaseux, probablement bien chargé en particules microbiennes.

En contrepartie, la glace est à volonté, on va pas se priver…

 

Dîner de hot-dogs moutarde. Décidément bien acclimaté, j'ai pris la voiture pour sortir du motel et parcourir… 25 mètres, n'ayant en fait pas remarqué le resto en arrivant.

 

Mercury 1955, chopée en plein vol...

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/mercury_551.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/mercury_552.jpg

[Invité §bil501Pu]

N'empeche les ricains ils roulent avec leurs mamies !

 

 

[Overseas]

Attention, là les yeux vont faire mal...

 

A la sortie de la ville, par l'East-70, grosse émotion : des centaines d'épaves, (j'ai bien dit... des centaines) dont un grand nombre de vieilles.

Il s'agit tout bêtement d'un self-service de pièces détachées

(j'y croiserai par exemple un propriétaire de Ford '57 à la recherche d'une pièce… introuvable).

Autorisation accordée, je me paye une balade géniale pendant près d'une heure, me focalisant volontairement sur les plus beaux sujets.

 

Cadillac 1949

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/cadillac_49.jpg

 

Packard 1954

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/packard_54.jpg

 

Pour rendre la visite encore plus sympathique et accompagner la recherche documentaire, les marques sont regroupées entre elles.

Bravo !

Le relatif abandon des poses, les angles inédits, les bosses et chocs divers, tout concourt à rendre ces carcasses vivantes et témoigne de leurs aventures.

 

DeSoto 1960

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/desoto_60.jpg

 

DeSoto 1955

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/desoto_55.jpg

 

Ca vaut cent fois n'importe quel musée cartésien où, bien souvent, de jolies cordelières tuent toute velléité de photographie.

Ici, au grand air, en pleine nature (les mauvaises herbes et les mottes de terre, ça en fait partie non ?), l'intellect se trouve même sollicité pour dater correctement tel ou tel modèle aux insignes disparus.

 

Oldsmobile 1953

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/oldsmobile_53.jpg

 

Pontiac 1949

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/pontiac_49.jpg

 

D'où l'intérêt de toujours s'assurer d'un minimum de quatre à six pellicules vierges quelles que soient les circonstances.

 

Prochain post : la suite dans cette casse d'Ali-Baba !

[Invité §cli528NE]

Merci pour ce topic , j'en ai pris plein les yeux , quelle ballade , enfin un vrai reportage sur l'amerique profonde qui me fait rever loin des grandes villes si stressantes ! Merci encore et felicitation pour tout ce travail , je suis partant pour un 2 eme tour !

[Invité §dif877nI]

Hello,

 

Etant moi-même photographe amateur à mes heures, je suis pluôt épaté par la compo des photos proposées.

 

Topic trèèèèès sympa !!!

 

@++

[Invité §dje624hK]

Ca me fait bisare que tu parle de Laredo, corpus christi et austin car je suis Joueur de tennis et egalement etudiant a la fac de UT austin. Toute les villes du texas dont tu parles dans ton recit me sont familiere ... En sentiment plutot bizarre je l'admet

 

 

 

[Overseas]

Quelques autres voitures dorénavant sauvées de l'oubli et en tout cas rendues à la consultation de yeux européens.

Où que je me tourne, tout est intéressant.

 

Mercury 1953

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/mercury_53.jpg

 

Plymouth 1949

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/plymouth_49.jpg

 

Je me prends à rêver d'un demi-bidon d'huile et d'une clé de contact pour satisfaire de ces moulins l'envie de s'exprimer.

J'imagine les "boudouglou" feutrés de ces 6 cylindre d'antant, percevoir les élasticités alanguies de leurs suspensions attentives. Quelque pneu vraiment trop usé et l'absence de pièces essentielles entravent la bonne volonté évidente de ces bonnes mécaniques.

 

Hudson 1951

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/hudson_51.jpg

 

Hudson 1953

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/hudson_53.jpg

 

Prochain post : toujours d'autres voitures...

[Invité §Aze403su]

Toujours aussi intéressant ! J'adore les photos des carcasses de ces vieilles guimbardes toutes rouillées désséchant au soleil (pour ceux qui veulent en voir d'autres -> allez dans la section Anciennes).

 

Je m'y connais pas du tout en vieilles américaines, et je suis vraiment étonné de la différence de style entre une De Soto de 1955 et une autre de 1960 (avant-dernier post).

[Overseas]

Toujours au même endroit, la suite... et ce n'est pas fini...

 

Ford 1949

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_491.jpg

 

Ford 1949

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_492.jpg

 

Dodge 1951

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/dodge_51.jpg

 

Plymouth 1939

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/plymouth_39.jpg

[Invité §bez827hi]

Super topic, je viens de le découvrir, j'apprécie vraiment! continu comme cela!

[Invité §hri857Zu]

Ca me fait bisare que tu parle de Laredo, corpus christi et austin car je suis Joueur de tennis et egalement etudiant a la fac de UT austin. Toute les villes du texas dont tu parles dans ton recit me sont familiere ... En sentiment plutot bizarre je l'admet

 

Salut, tu es à l'Université du Texas, les Longhorns ???

Moi j'ai fait thanksgivings à San Antonio en novembre, pour moi aussi ce recit me rappel de bons souvenirs... San Antonio et les Spurs, mais aussi le Fort Alamo, Bandera, Fredericksburg, Gruene, Corpus Christi, tout ça je connais aussi, puis sympa l'aeroport de Houston !

 

@+

[Invité §A3t344Hd]

 

C'est quand même dingue toutes ces bagnolles à l'abandon qui rouilles depuis des décénnies.

Bonjour l'environnement quand même.

 

Par contre peux tu nous dire si on voit beaucoup de voiture restaurée car franchement il y a de la matière.

[Invité §The712pe]

Le détail qui m'éclate toujours autant c'est le contraste saisissant entre d'une part la rouille envahissante et perforante, et d'autre part les chromes rutilants des pare-chocs et calandres.

 

Il n'y a pas tromperie sur la marchandise, ce n'est pas de la ferraille avec une petite couche de brillant.

[Overseas]

Par contre peux tu nous dire si on voit beaucoup de voiture restaurée car franchement il y a de la matière.

 

Eh bien non... on a le choix, rarement, entre :

- une horreur de daube avec queue de raton-laveur fluo et flammes bleutées sur fond gris dégressif d'un leadsled

- une voiture tellement restaurée stock qu'elle en sort d'usine (trop beau !)

- un voiture pur-stock de chez stock, roulante dans son jus... trop authentique, le must absolu

 

Mais je le répète, c'est rare à croiser...

 

Je continue, courage, on est presque au bout de cette série...

 

Buick 1947

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/buick_47.jpg

 

Plymouth 1940

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/plymouth_392.jpg

 

Hudson 1947

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/hudson_47.jpg

 

Hudson 1948, intéressant à comparer avec l'année précédente, car c'est la grande mutation chez Hudson, avec la ligne "step-down" qu'on ne présente plus...

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/hudson_48.jpg

 

[Invité §cli528NE]

Une vraie machine à remonter le temps , un peu rouillée , certes , mais géniale !

[Overseas]

C'est fabuleux : moi qui aime bien les Chevrolet et les Buick, très représentatives de l'Amérique, je suis tombé sur plusieurs peu courantes Hudson, une Dodge d'avant-guerre et même sur une Edsel décapotable… en très bon état !

Inespéré !

Avec un appareil comme le Nikon, ça vaut le coup de soigner ses compositions et de piéger l'atmosphère !

 

Edsel 1958

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/edsel_58.jpg

 

Oldsmobile 1955

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/oldsmobile_55.jpg

 

Cadillac 1953

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/cadillac_53.jpg

 

En quittant Alamogordo, les yeux encore bourdonnants, j'ai conscience d'avoir vécu l'un des meilleurs moments du voyage, un épisode qui, repère émotionnel émergent, les lie entre eux par delà les années et légitime ces dizaines de milliers de kilomètres.

 

Traversée du territoire Apache, en basse montagne aux nombreux sapins. Petite sieste sur la route, le long d'un tout petit pont de ferraille datant de 1902, abandonné depuis qu'un autre a été construit… contre lui.

 

Roswell, juste au sortir d'une bonne ondée : toute l'eau de pluie finit par ruisseler au milieu des carrefours, et ça provoque d'assez jolies éclaboussures, d'autant plus que les autochtones n'ont aucune idée de ce que "flaque d'eau" veut dire, à voir comment ils se font copieusement arroser.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/roswell.jpg

 

Temps lourd, et la seule attraction, le musée local traitant des UFO, vient de fermer.

Je fais donc étape au Crane Motel pour $25 taxes comprises, tenu sans surprise par des Hindous

(avec des Blancs, c'est plus cher).

 

[Invité §cli528NE]

Les américains ont l'air d'utiliser maintenant des voitures beaucoup plus petites que celles des photos précédentes !

[Invité §Enr256fZ]

Quel voyage tu nous a fait faire

[Invité §dri407IT]

Le détail qui m'éclate toujours autant c'est le contraste saisissant entre d'une part la rouille envahissante et perforante, et d'autre part les chromes rutilants des pare-chocs et calandres.

 

Il n'y a pas tromperie sur la marchandise, ce n'est pas de la ferraille avec une petite couche de brillant.

 

 

Pareillement... Ce topic est vraiment genial!

(Et ce n'est pas la premiere fois que je passe)

Ca nous permet de nous evader rapidement...

 

Avec les bagnoles, la photographie est l'une de mes passions aussi,

alors quel plaisirs que de regarder tes photos!

 

MERCI MERCI.

Surtout pour tes recits.

Impressionant de pourvoir ressentir la fraicheur de tes souvenirs!!

On dirait meme que tu es revenu hier!

 

Mais c'est vrai qu'avec un tel voyage, on s'y impregne largement plus de son environment, que suivre des guides qui vous disent quoi regarder, et quand le regarder...

 

Trop de conditionnement tue le naturel et la spontaneite, et de se fait l'originalite et la creativite...

 

Mais apparement tu connais deja bien la culture americaines avant meme d'y mettre le pied, c'est pour cela que tu pouvais voir la valeur reelle de tel ou telle cliche/vue/perspective/chose, des details qui tuent! Tout est dans le contexte des choses, et tu as su les rendre.

 

Parce qu'a vrai dire un francais Beta, pourrait tres bien faire le meme voyage que toi et dire que tout ca a ete tres ennuyant et lassant.... Pauvre de elle!

Ta connaissance de cette culture ta permit de voir la richesse derriere le decor. Mais meme sans savoir autant, la moindre des choses, c'est de voyager humblement. C'est la seule facon de correctement apprendre ce qui nous est etrange sans pour autant l'offencer...

 

Je trouve dommage, avec la democratisation des voyages lointains, que beaucoups de personnes ne savent plus decouvrir les nouvelles endroits de la meme facon que toi. C'est tout un etat d'esprit que notre societe de consommation ne permet pas: de prendre le temps, de savourer....

(je peux aussi me tromper, et dans ce cas tant mieux)

 

De toute facon, il y a toujours quelques chose a voir ou a s'y attarder ou que l'on soit... Surtout les endroits qui nous est familier, que l'on prends pour donnes ou acquise. Les personnes qui disent qu'un pays est moins interessant qu'un autre (ou la leur), je les plains car leur prejuges les font plus de mal a eux que quiconque. Ca n'apporte aucun bien a denigrer un autre groupe.

 

Moi je dis: Quoi que l'on fasse pour masquer notre charactere perso, la facon dont on voit les choses, c'est tres souvent l'image reelle que les autres persoivent de nous. Cette facon de regarder les choses nous trahis tous.

Bref....

 

Merci d'avoir pris le temps de partager avec nous, je t'ordonne avec toute ma sympathie de continuer ainsi

 

 

EDIT:

"Voyager, c'est comme lire un livre.

Plus on y vas, plus on aura tourner de pages.

L'inverse n'est pas faux non plus."

 

Il faut juste avoir un minimum d'ouverture d'esprit a la base, et savoir regarder les choses sous un autre angle. Perspective et relativite.

[Invité §dri407IT]

Tu as fait tout ce voyage seul.

Purée c'est risquer aux moindre bleme tes seul aussi .

 

Un tel voyage se fait plus facilement seul.

Imagine la femme d'a cote ou les bambins qui trainent!!! Ce serait l'enfer!

Il pourrait pas faire 100Km aussi vite qu'il le voulais.

 

Il ne pourrait pas s'arreter n'importe ou juste pour prendre 5 seconde une photo sans que la troupe lui dit: "Encore??!!! T'a pas bientot fini? On va jamais arrive a X endroit si tu n'oublie pas ces details"

 

Perso, je prefere affronter les risques moi meme que de creer moi meme les problemes avant meme d'avoir vu quoi que ce soit.

 

A moins d'avoir trouve une ame soeur qui partage les meme passions...

 

--------------------------------

signature:

N'oubliez pas dans la vie:

Ce n'est pas la destination, c'est ce que l'on croise sur notre parcours qui compte!

[Invité §JOJ268VL]

Je te redis encore une fois Bravo . Merci beaucoup pour ce tres joli topic qui nous fait rever .

[Invité §seb712SH]

Déjà 9 pages de bonheur.

Merci à toi Overseas, çà faisait longtemps que

je n'avais pas pris autant de plaisir sur ce forum.

C'est vraiment le voyage de mes rèves...

On attend la suite !

[Invité §ste660LV]

Ce reportage est absolument grandiose !!!

Quel beauté et quel dépaysement ...

 

Tes photos sont tout simplement sublimes, tes commentaires précis et enrichissants.

 

Je chausse de suite mes bottes de 7 lieues et vais admirer sur le champs ces incroyables paysages et ces extraordinaires autos du mythe américain...

 

Merci pour le voyage Overseas...

 

A bientôt!

 

 

[Invité §cri366pt]

Le succes est imminent les pages ont ete vues plus de 14600 fois .

[Overseas]

Merci !

Vos commentaires élogieux sont un vrai réconfort !

 

Je continue donc :

------------------------------------------------------------

La ville ayant complètement séché depuis la veille, un petit tour me donne une vue plus exacte de son apparence en temps normal.

 

DeSoto 1959

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/desoto_59.jpg

 

Heureusement que l'entrée à l'UFO Museum & Research Center est gratuite, car il est réduit à une seule grande pièce, divisée en petits boxes.

On y trouve des documents d'époque sur ce fameux été 1947 durant lequel, sur problème mécanique si l'on peut dire, une soucoupe volante est entrée en collision avec la Terre.

L'Armée préfère parler d'un essai de ballon-sonde météorologique qui aurait mal tourné.

Même si ce mystère pseudo top secret peut faire sourire, il a quand même été à l'origine de l'extraordinaire engouement des américains, durant plus de dix ans, pour toutes les formes d'envahisseurs, d'aliens et autres martiens.

Le bip-bip du Spoutnik russe, déjà cité (1958), a un peu terni ce bel enthousiasme juvénile.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/roswell_1.jpg

 

Quelques enregistrements sonores, des œuvres dites d'artistes… seul truc vraiment amusant : le panneau avec les blagues et dessins humoristiques de l'époque, faisant parler les petits hommes verts, genre "Everyone needs to move some time" (tout le monde a, un jour ou l'autre, envie d'aller voir ailleurs).

 

J'imaginais des maquettes, des reconstitutions, des exposés scientifiques sur le vaste thème des soucoupes volantes, leur utilisation dans les "comics" (bande dessinées), que sais-je.

On reste sur sa faim.

 

Plein sud pour Carlsbad, ce qui n'a évidemment rien à voir.

Au lieu de suivre "bêtement" la 285, j'emprunte ce que l'on pourrait considérer comme une Départementale, choix guidé par deux motivations : dans la mesure où l'on n'est pas aux pièces, autant s'imprégner aussi véridiquement que possible de la région que l'on traverse.

Deuxième incitation : en-dehors de tout itinéraire touristique, dénicher des occasions méconnues de réaliser d'excitantes photos originales.

Je suis vite récompensé par une paire de Chevrolet en plein champ.

 

Chevrolet 1950

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/chevrolet_50.jpg

 

Chevrolet 1951

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/chevrolet_51.jpg

 

Carlsbad, disais-je donc.

En fait, les grottes se trouvent à 35 km au sud-sud-ouest de la ville, et ce n'est pas plus mal, car c'est désespérément plat par ici… alors, y trouver des grottes !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/carlsbad.jpg

 

Beaucoup de touristes, le coin est connu.

Je pense au pull (il fait 13-15° là-dedans), mais pas à la Mag-Lite.

 

Descente par le trail naturel, qui démarre en fait par la grande cavité d'où s'échappent des milliers de chauve-souris le soir.

Elles sont toute petites et pas du tout gênantes, aucune hystérie à avoir.

 

[Overseas]

Ca plonge pas mal (bonnes chaussures sans talon recommandées), pour déboucher dans une grande et haute salle sphérique, au sol bombé comme un cul de bouteille ou le dessus d'un ballon de basket.

C'est Iceberg Rock, un morceau de 220.000 tonnes qui s'est détaché du plafond, ce dernier plafonnant (c'est le mot !) 50 mètres plus haut à présent. Après avoir jeté un œil précautionneux avant de s'engager, si jamais tout n'était pas encore tombé, je retourne carrément en enfance : le chemin, à la façon d'une caverne au trésor, se réduit à un étroit corridor pour, l'instant d'après, arriver à la "Big Room", qui serait la plus vaste caverne naturelle des Etats-Unis.

 

On veut bien le croire, il faut 45 minutes pour en faire le tour, par un trail très bien aménagé.

Autrement dit, elle fait plus d'un kilomètre de long !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/carlsbad1.jpg

 

Remarquables draperies soudées au plafond, milliers de stalactites très fines, il paraîtrait qu'on n'a pas encore fini d'en explorer tous les recoins, car il y a plusieurs niveaux (d'anciennes poches d'eau).

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/carlsbad2.jpg

 

Ainsi, au niveau de Bottomless Pit, le sol disparaît à plus de 50 mètres dans le noir, alors que la voûte est à 75 mètres au-dessus de nos têtes.

Remontée obligatoire par les ascenseurs, ça vaut mieux car on est peu à peu arrivé à 250 mètres sous terre !

 

Je passe la fin de l'après-midi à rouler au nord-est pour quitter le Nouveau-Mexique au profit du Texas, par Hobbs, puis Lubbock.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/truck_2.jpg

 

Bourgade de moyenne importance, je ne trouve aucun motel le long de la 27.

Et me voilà donc poussant jusqu'à Plainview, soit 250 km plus loin que prévu.

Ce soir, pas de piscine ! Mais je ne suis plus qu'à 120 km d'Amarillo.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/caisse.jpg

 

Vu dans ce coin, le Texas, c'est :

• rien,

• des poteaux télégraphiques,

• du matériel agricole, de loin en loin (très loin…).

 

Je suppose que je dois m'attendre à pire en Oklahoma ou au Nebraska !

 

[Overseas]

Beaucoup de route à prévoir pour aujourd'hui, plein Nord bien entendu.

Amarillo (Texas) est une plateforme de triage pour camions et trains.

Je l'appellerai "the Freight City".

Minuscule downtown, cerclé d'entrepôts et de sifflets ferroviaires.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/amarillo.jpg

 

La campagne paraît toujours aussi sèche, en direction de Perryton et de l'Oklahoma.

Pour les pointilleux, je signale que je suis au courant des minimes différences entre une Pontiac 1951 et 1952... différences qui... n'apparaissent pas sur le cliché, puisque l'insigne en question n'est plus de ce monde.

 

Pontiac 1951

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/pontiac_511.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/pontiac_512.jpg

 

A la sortie de Stinnett, petit incident : ayant garé la voiture pour aller étudier de plus près une pathétique Plymouth '47 grise, je me fais attaquer par trois chiens.

Bien entendu, je commence par parlementer en mêlant fermeté et gestes rassurants.

Tout ceux qui me connaissent savent que j'adore le dialogue avec les bons chiens bien dressés.

 

Mais comme ils ont l'air de s'exciter mutuellement et se rapprochent dangereusement, je prends le parti de reculer pas à pas, tout en les gardant à l'œil et en leur parlant.

Ayant l'instinct du gardien de mouton, les voilà qui cherchent tout naturellement à me contourner, mais une petite dame d'une soixantaine d'années sort soudain de la maison et m'invite à venir.

Ben tiens ! Et j'en fais quoi de ses molosses miniatures ?

Je les suspends à la corde à linge ?

 

Elle finit par venir jusqu'à moi et, informée de mon souhait, m'accompagne à l'auto, chassant ses chiens par des gestes nerveux, à croire qu'elle les prend pour des moustiques.

Mais le plus teigneux finit en douce par me contourner par la gauche et m'attrape la cheville en traître, y causant une bonne balafre, l'os l'empêchant probablement de s'attaquer à la viande proprement dite.

 

Commentaire de la maîtresse, sous les yeux tranquilles de son mari et de son fils : "oui, on a parfois des problèmes avec celui-là, il n'est pas très sympa".

Dont acte.

 

Evidemment, à New-York, il m'aurait été facile de les traîner devant les tribunaux.

Pas du tout, comme on aurait pu candidement le penser, parce que leur chien mal dressé m'a mordu, mais parce que je risque de souffrir dorénavant d'un traumatisme moral vis-à-vis des bêtes.

Enfin, ici on est dans l'Ouest, et c'est plutôt le territoire des rodéos et autres chasses sauvages en pleine nature.

Pas le genre à se lamenter pour une pauvre boursouflure saignante de moins de huit centimètres de long !

 

Quand même, j'espère qu'il n'a pas la rage ou n'importe quel autre truc.

On me rassure.

Je prends le temps de bien prendre ma photo et c'est à mon tour de promettre que si je reviens, ce ne sera pas pour trouver un nouveau cadrage.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/plymouth_492.jpg

 

Détail savoureux, on croirait volontiers que le pare-brise a reçu une bouteille de whisky ou un gant de boxe lesté de fonte.

Pas du tout, la culpabilité en revient à un… grêlon, dont j'admire d'autant plus la pugnacité que le verre est d'une épaisseur considérable en regard des normes d'aujourd'hui.

Plus fort encore, la carrosserie passée ne présente aucun coup, aucun martelage ! c'est une caisse d'une solidité redoutable, un vrai bélier moyenâgeux !

 

Deux heures plus tard, je ne me traîne pas à quatre pattes et je n'ai toujours pas la bave aux lèvres.

Tous les espoirs de guérison sont donc permis.

Ouf !