50.000 km dans l'Ouest américain

[Invité §p40267Jt]

Je sais bien, mais en une journée... et je n'ai pas pris le temps non plus de m'approcher de la Coït Tower.

Ce sera pour la prochaine fois !

Ah ok, il est vrai que j'ai tellement adoré SF que j'y suis rester 3 jours.

[Invité §Rag282ac]

Merci beaucoup pour ce magnifique topic!

 

On voit l'amérique sous un autre angle, ça donne vraiment envie.

[Invité §vie076iQ]

[citation]Le 12/03/2006 à 22:41, Overseas a écrit :

Bravo pour cette courageuse tentative.

Malheureusement ce n'est pas une Plymouth 1947 (y'a en plus la photo juste au-dessus, avec l'histoire des clébards !).

 

Pour ma part, je pense que la voiture mystère est une Peugeot 203. Superbe récit. Félicitations.

 

[Overseas]

Pour ma part, je pense que la voiture mystère est une Peugeot 203.

 

Jolie tentative... mais :

- tu n'as pas donné d'année comme stipulé

- j'ajoute un joker : il s'agit bien d'une voiture américaine

 

La voiture-mystère à deviner (Marque + Année du modèle) :

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/mystere_.jpg

[Eric et Yahoo]

Serait-ce une Nash?

Mais j'y crois pas trop au vu du logo...

 

Sinon, félécitations pour ce superbe topic que je suis avec intérêt depuis sa première page.

[n-bx]

Merci beaucoup pour ce magnifique topic!

 

On voit l'amérique sous un autre angle, ça donne vraiment envie.

L'amérique quand on y est (surtout la cote ouest et NY) n'a pas grand chose a voir avec l'image que l'on en a en Europe !

[Invité §cou800mt]

San Francisco

 

J'y retourne dès que possible.

 

Je confirme, si besoin est, la difficulté d'en sortir en voiture le vendredi en fin de journée

 

Le lac Tahoe, après tout ce que tu as vu, vaut-il le coup ?

 

Pour la prochaine virée dans le coin, il serait éventuellement à ajouter dans la liste des choses à voir (il y en a tellement !!!).

[Invité §Mar842mo]

Jolie tentative... mais :

- tu n'as pas donné d'année comme stipulé

- j'ajoute un joker : il s'agit bien d'une voiture américaine

 

La voiture-mystère à deviner (Marque + Année du modèle) :

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/mystere_.jpg

 

OK assez duré

 

Il s'agit certainement d'une Chevrolet Fleetline 1947...

[Invité §pha488cM]

Je sais bien, mais en une journée... et je n'ai pas pris le temps non plus de m'approcher de la Coït Tower.

Ce sera pour la prochaine fois !

C'est dommage d'avoir passé qu'une journée à S.F.

Il manque Fisher'sman wharf, Presidio, l'observatoire, TwinPeaks et sa vue panoramique, L'interieur d'Alcatraz etc..

En fait en voiture tu aurais pu faire le "44 miles scenic drive" qui te permet de visiter la ville.

Au moins ça te donne de bonne raison d y retourner

[Invité §ROU284Gl]

Pour en revenir à Bonneville Salt Flats !

Une question me turlupine: y' a t'il moyen de rouler avec sa propre voiture sur cette immense étendue (hors piste s'entend...) de sel ?

L'accès est-il totalement libre ?

Si oui j'imagine qu'il y en a qui ne doivent pas se gêner à rouler comme des barjots là dessus !!... :D

J' ai souvenir d' une pub (qui date de 10 ans au moins) pour la Peugeot 306 avec Ray Charles au volant et je crois bien que ça se passait sur cett étendue salée... Le rêve !

[Overseas]

Il s'agit certainement d'une Chevrolet Fleetline 1947...

 

Il s'agit bien en effet.

Welldone.

Modèle assez peu courant en regard des nombreuses variations mythiques des années cinquante que...

tout le monde connaît.

D'où mon souhait de mettre un peu l'accent sur une voiture moins connue et pourtant d'une très grande marque.

[Overseas]

y' a t'il moyen de rouler avec sa propre voiture sur cette immense étendue (hors piste s'entend...) de sel ?

L'accès est-il totalement libre ?

 

J'en parle un peu plus loin... stay tuned.

 

[Overseas]

Le lac Tahoe, après tout ce que tu as vu, vaut-il le coup ?

 

C'est un lieu très chouette, bourré d'activités nautiques, avec des points de vue superbes.

En plus il y fait bon (24 à 30°), donc on peut très bien s'imaginer les lacs canadiens sans en avoir les inconvénients.

Idéal.

 

Bref...

Tout ça me permet d'arriver à Reno en fin d'après-midi, largement de quoi avoir le temps de profiter d'un bon petit motel et surtout de sa piscine.

Eh bien, pas du tout !

Au bout de trois quarts d'heure, il me faut bien réaliser qu'il n'y a apparemment pas UN motel avec piscine à Reno !

Renversant !

 

En revanche, j'ai noté trois taxis Chevrolet à vendre, dont un millésimé 1953 et un autre 1957.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/taxis.jpg

 

Je finis par revenir au Motel-8 de la 4th Rue Est, me fiant à son enseigne très classiquement répandue (j'en ai pris un à Salt Lake City une année, et un autre à Billings, dans le Montana) pour, à défaut de piscine, être assuré d'un logement décent et confortable.

Je vais être servi bien au-delà du raisonnable…

 

Chevrolet 1957

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/chevrolet_57.jpg

 

Pour commencer, je me retrouve face à une jeune asiatique aux longs cheveux noirs qui avoue ne pas disposer de télévision dans ma future chambre, et pas de glace non plus… pour un bon $60 (€53 ou près de 350F) au tarif du week-end !

 

Je déglutis un peu de travers… mais pour une fois, si la chambre est super…

malheureusement, la clim' brasse l'air impur d'un volume cubique sans âme, aux fauteuils tachés et pire encore, au rez-de-chaussée donnant sur la rue, tout au bout de l'aile la plus bruyante.

J'ai à peine le temps de ressortir, déjà dégoûté, que je me fais aborder par deux clochards, jeunes, sales et avinés, très amicaux à mon endroit.

Ils tiennent à me détailler le décor, en se proposant de me fournir aussi bien filles que drogue et alcool, d'ailleurs ils ont sur eux quelques pilules qu'ils me pressent d'accepter.

Rien que la vue de leurs paumes crasseuses où ces cachets jaune pâle viennent d'apparaître suffit à m'orienter vers un refus courtois.

 

Chevrolet 1953

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/chevrolet_531.jpg

 

Un Noir louche, résidant juste au-dessus de ma tête, s'immisce dans la discussion et je comprends qu'il manage plusieurs personnes de sexe féminin, aux avantages usés, accoudées à la balustrade supérieure.

Dans leurs dos, nombre de chambres gardent leurs portes ouvertes, à tout hasard.

Elles seraient huit à habiter ici à la semaine, mais pour blaguer, l'un des ivrognes affirme qu'on peut y attraper à peu près n'importe quoi.

Tête du Noir !

 

Pas bourré lui, il explique aux autres que je ne suis qu'un innocent étranger de passage et que, manifestement (mais de plus en plus), j'ai l'air de ne pas bien comprendre leur langue.

De fait, j'hésite, écorche et bafouille en me répétant, sans quand même oser aller trop vite dans la régression.

 

Il va de soi que je reste face à eux (vital !), que je ne vois rien quand l'un des deux Blancs s'assied cavalièrement sur le coffre de la voiture et que je ponctue de "Ok" convaincus leurs quasi-monologues.

Je ne cesse pourtant de ne penser qu'à une seule chose : comment se tirer des pattes sans avoir l'air d'y toucher ?

La conclusion arrive peu à peu d'elle-même.

Ils doivent s'y reprendre à trois fois pour que je sois sûr d'avoir bien compris que, si vraiment je souhaite leur donner $2, ils sont tout prêts à m'accorder leur amitié.

 

Agréablement surpris par la modicité de la requête, je fais encore une fois répéter, acquiesce, m'isole deux secondes dans la chambre pour répartir le liquide entre différentes poches, ressort, paye…

et vais derechef annuler la réservation.

Il n'est que sept heures, mais j'ai un peu d'effroi à imaginer ce que cela va être quand il fera nuit !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/reno.jpg

 

L'asiatique semble assez ennuyée, avançant le fait que j'ai réglé par carte de crédit.

J'explique posément que la chambre est bruyante, en laissant à mon intonation largement de quoi laisser supposer ce à quoi je pense en terme de bruit venant de l'étage supérieur (à l'anglo-saxonne, pas besoin de dire les mots, paraître embarrassé en les évoquant suffit à bien faire passer certains messages).

Pour mieux lui expliquer mon point de vue, car elle ne peut assurément rien faire en ma faveur, je coupe court à ses moues fuyantes en évoquant l'éventualité de la pratique de la prostitution dans son établissement (c'est très mal vu par les autorités).

Convaincue cette fois, elle se rend facilement à mon argumentation.

 

Sous l'œil des résidents (je me force à ne pas croiser leur regard, je ne saurai jamais ce qu'il exprime), dont j'ai à présent la conviction qu'il s'agit de souteneurs drogués (et pas au Seven-Up), je charge posément la Chevrolet.

Il me faut faire deux ou trois voyages et ce n'est pas le meilleur moment de la journée.

J'avoue avoir pratiquement retenu ma respiration jusqu'à la reprise de l'Interstate-80 East en direction de Fernley.

 

Où, pour nettement moins cher, je dispose du calme, de la sécurité, de la glace et d'une piscine !

Il fait nuit noire, mais tant pis, je me baignerai quand même !

 

[Overseas]

Plein sud par la 95 qui, en me faisant faire une sorte de U de grande dimension, me ramènera sur la 50 à hauteur de Middlegate après avoir franchi quelques cols peu fréquentés et longé Walker Lake (pierraille encaissée et eau bleue très limpide, dont on se demande ce qu'elle fait là).

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/walker_lake.jpg

 

Ca, c'est le topo de la journée.

Mais plus cette dernière s'avance, plus je me fait recouvrir de rafales de vent génératrices de nuages lourds et pluvieux.

 

J'ai eu le grand plaisir (et la stupeur !) de retomber par hasard sur le bar isolé où des centaines de billets de $1, punaisés au plafond fort bas, constituent l'essentiel de la décoration (9 Sept.1999).

C'est Middlegate !

Rien que d'y entrer, je me remémore l'inénarrable (et excellent) sandwich aux câpres, crudités et autres pickles (mini-maïs, cornichon, poivron, concombre...) que j'y avais alors commandé pour le petit-déjeuner.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/middlegate.jpg

 

Du côté de Gabbs, j'avais aussi eu l'attention attirée, de très loin, par une sorte de gros objet noir posé sur la route, bien trop volumineux pour qu'il puisse s'agir d'une bête écrasée.

On en voit parfois, dans ces coins écartés.

Eh bien si, c'en est une !

…mais surmontée d'un charognard qui n'a pas bougé ne serait-ce qu'un cil quand je l'ai frôlé à près de 110 à l'heure !

Je fais vite demi-tour et change d'objectif.

Mais cette volte face lui semble suspecte et il s'envole pesamment, entraînant dans son sillage un compagnon qui piétait derrière les épineux.

Posté, je patienterais plus de 20 minutes (tout en finissant de savoureuses crudités fraîches achetées la veille, c'est pas une raison pour perdre son temps), mais ils se lasseront avant moi et finiront par disparaître.

 

Un peu plus loin (mais par ici, "un peu" peut aussi bien signifier 15 miles que 125 km), je profite d'une pause-respiration-au-grand-air pour placer tranquillement mon matériel photographique au beau milieu de la chaussée.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/road_8.jpg

 

Cela m'amène à formuler quelques pensées choisies :

• le trafic reste moindre qu'à Denfert-Rochereau en fin de journée, à jour de la semaine équivalent,

• Quoiqu'on en dise, le ciel n'est pas toujours uniformément bleu profond dans les déserts du Grand Ouest américain,

• A quoi peut bien servir ce panneau mettant en garde contre du bétail en liberté ? il n'y a certes aucune entrave à leur transhumance inopinée sur la route, mais la vue semble bien dégagée, et ces pauvres bêtes doivent disposer d'une toundra de 30 ou 40 km de chaque côté pour se dégourdir les pattes,

• C'est une drôle d'idée de s'être décidé à faire passer une route carrossable et très proprement goudronnée par ici,

• … et à propos de goudron, je me brûle le genou en prenant la pose, mâchonnant des mots imprononçables contre ce foutu retardateur qui m'oblige à rester immobile pendant encore dix secondes.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/road_9.jpg

 

Plaisir aussi à remonter la rue principale d'Austin, bien que beaucoup d'épaves aient purement et simplement disparues.

Heureusement que j'avais bénéficié de conditions d'éclairage très favorables, en '99 !

Pas de regret.

Les gouttes de pluie éclatent sur le pare-brise avec un bruit de pattes de criquet broyées.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/truck_3.jpg

 

Récupération sans histoire de la I-80 à Battle Mountain, à mi-distance entre Winnemucca et Elko.

En fin d'après-midi, au niveau de Deeth et au sud de la route, une grosse fumée qui semble s'étendre sur plus de 800 mètres traduit un important feu de broussailles.

Je sors et emprunte une petite route providentielle qui passe à environ 2 km du foyer… foyer qui finalement chapeaute toute une colline où, heureusement très disséminées, j'aperçois quelques petites maisons agricoles dans le zoom de mon 300 millimètres.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/fire.jpg

 

Un minuscule hélicoptère assidu apporte des poches d'eau et me fait penser à une abeille de la Croix-Rouge soutenant une petite cuillérée de sirop contre une toux inextinguible.

Incontestablement, le front dépasse largement les moyens mis en oeuvre, mais une fois le sommet bien noirci, le feu se réduit rapidement de lui-même.

 

Arc en ciel et accueil chaleureux au Sharon Motel de Wells.

Cette journée, bien que plutôt calme, restera quand même assez particulière : j'ai franchi les 10.000 km de ce trip.

[Invité §p40267Jt]

Toujours aussi interessant à lire ce topic.

 

Et toujours dans mes favoris.

[Overseas]

Journée faste en perspective !

Parti tôt, couvert les 90 km qui me séparaient de Wendover, à peine gêné par le soleil levant.

Il repousse peu à peu les dernières traînées nuageuses se dissolvant à regret comme une moustiquaire qui partirait en lambeaux.

Pourvu que Bonneville ait du soleil en grand !

 

A Wendover même, un ou deux rods qui refuelent, c'est tout.

Ca commence très "petit joueur"… d'autant plus que sur la route, me basant sur les concentrations de Harley-Davidson que j'ai pu croiser en South Dakota, je parlerais volontiers de "nada-que-quick".

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/rod_01.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/rod_02.jpg

 

Un peu fébrile, à 8:00 heure locale, je paye $5 de droit d'accès, valable toute la journée, et m'engage en direction de l'immense étendue d'un blanc à la pureté incalculable.

Je m'apercevrai vite que quelques petits cônes de plastique orange matérialisent vaguement les grandes limites, mais qu'en fait, on est totalement libre de se diriger tout au long des cinq kilomètres et demi de l'ensemble (et 5,5 km, même en voiture, c'est déjà une sacrée zone à parcourir, surtout au beau milieu de strictement rien !).

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/salt_2.jpg

 

Dans l'ordre, quand on arrive : quelques pistes parallèles, à l'extrémité desquelles, en file indienne, viennent se présenter les concurrents.

C'est la zone des départs, matérialisée par une demi-douzaine de commissaires, deux ou trois pliants de toile et des parasols.

Voilà… aucune barrière, aucun contrôle, on laisse son véhicule à côté d'un autre et on va voir à pied sur place, parmi les badauds disséminés et les amateurs motoristes concentrés.

Pas un "touriste" à l'horizon.

Les tenues vestimentaires ont été généralement ramenées au minimum, short, baskets, t-shirt d'une écurie, chapeau de paille et lunettes noires.

Les torses nus (masculins) sont courants.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/bonnev_map.jpg

 

Comme on est dans un pays anglo-saxon et entre amateurs, chacun trouve naturel de faire de la place aux autres et il devient extrêmement facile de prendre des photos, d'autant plus que la plupart des propriétaires sont soit blasés, soit ravis qu'on shoote leur rod.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/rod_03.jpg

 

A aucun moment, je n'ai éprouvé la moindre gêne ou appréhension pour m'approcher des bolides, directement sur la ligne, à moins d'une minute du signal !

Très sérieusement, je trouve ce respect mutuel et ces règles ultra-libérales particulièrement rafraîchissants, et c'est bien la seule chose qui le soit, ici : arrivé en chemisette, assez tranquille, je me retrouve assez vite à péter de chaud.

Il doit donc faire un bon 38°, avec parfois un embryon de souffle d'air.

Très franchement, je trouve cela parfaitement vivifiant et très suffisamment aéré, même si c'est l'un des rares, pour ne pas dire le seul, coin où je serais obligé de mettre un chapeau et des lunettes noires en permanence tant la réverbération est insoutenable !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/buick_51.jpg

 

Les scooters, bicyclettes individuelles et mini-bikes motorisés pullulent pour rallier aisément les stands, placés à deux ou trois kilomètres de là, sur le bord gauche des pistes.

 

[Overseas]

Nous sommes toujours sur la zone des départs. Quelques photos bien illustratives :

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/zone_d1.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/zone_d2.jpg

 

Nash Rambler 1950

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/nash_50.jpg

 

Amusé, je suis tout particulièrement cet espèce d'escargot qui se la joue pimenté.

En fait, il va se rendre tout à fait ridicule, en démarrant dans un bruit de crécelle façon Trabant.

 

A quinze mètres du départ, personne ne peut ignorer le passage du second rapport, au triste ferraillement de sa pignonnerie, salué par un pathétique soubresaut.

A quarante à l'heure, toute honte bue, le gastéropode non herbivore s'éloigne dignement à la lente poursuite d'un chrono impossible.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/zone_d3.jpg

 

Comme quoi il y en a qui ne doutent de rien et qui repoussent les limites du concevable, même en compétition sur des pistes de record de vitesse comme celles du lac salé de Bonneville !

 

Prochain post : des photos des concurrents

[Invité §fab446eV]

Overseas,

 

Les 5 premières pages de ce topic ont accompagné mon voyage en Thalys dimanche après-midi...

 

Je te remercie de nous faire rêver avec ce topic merveilleux.

 

Continue...

 

[Overseas]

Les stands, parlons-en : toujours très prisés (avec raison), les modèles des années 50, décorés comme s'ils allaient disputer le stock-car d'Indianapolis de leur époque.

 

Autrement, on trouve essentiellement des hot-rods (ça pousse, et avec une fausse gueule de caisse carrée des années trente !), mais aussi des street-rods (le même principe, mais un peu plus civilisé, la décoration est plus sophistiquée, il faut "en jeter" ), des hi-boys (roadster dépouillés, surtout des ailes et du capot), des business-coupe (petits coupés américains très répandus dans les années 30, strictement limités à deux places) et quelques top-fuels bien isolés (appelés dragsters en Europe) pour être complet.

 

Bon, ne nous mélangeons pas les pinceaux, et commençons par quelques "classics" comme ils disent...

 

DeSoto 1933

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/desoto_331.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/desoto_332.jpg

 

Ford 1936 (encore ! mais on apprécie évidemment...)

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_rod_361.jpg

 

Une de mes préférées, je me vois très bien à Paris le coude à la portière, au feu l'air de rien.

Le genre négligent.

La classe... et puis discret avec ça. Juste une touche de fantaisie acidulée.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_rod_362.jpg

 

Ford 1937

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_371.jpg

 

Notez le sel qui, en dépit de la chaleur pas loin d'intense et de l'humidité ambiante qui frôle le nullissime, parvient à enrober les pneus et... les baskets.

Casse-pied (c'est le mot), mais en fait, cela représente une sorte d'asphalte naturelle à la fois terriblement ferme et à l'enrobé moelleux.

Là-dessus, le freinage c'est bon, la tenue de route c'est Ok, et l'accélération... ben... y'a qu'à appuyer et attendre.

Ca correspond au niveau de compétence des américains sur la route.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_372.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_373.jpg

 

[Overseas]

Chevrolet 1954

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/chevrolet_541.jpg

 

A partir d'ici, allumez vos yeux et passez en cruise-control, ca va benoîtement dézinguer...

 

En gratouillant un peu de-ci de-là, on peut même dénicher une ou deux motos lourdement équipées de mécaniques automobiles (j'apercevrai un 8-cylindre Chevrolet !), mais surtout pas de Harley… On n'est pas dans la même cour !

Mais sur ces tracks, il doit turbiner en souplesse pas le genre simplet ahuri...

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/moto.jpg

 

Dans la plupart des cas, chaque rod est personnalisé, "striped" ou "flamed" (bandes de peinture à flanc de carrosserie, rectilignes ou imitant des flammes plus ou moins stylisées), surtout peint de la couleur la plus vive possible.

 

Gentil rod basé sur un Ford 1932

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_32.jpg

 

Tous ces rouge, orange et surtout jaune pétants où que l'on pose le regard finissent par donner une sorte de tournis enivrant et gai, sur fond de claquements de soupapes et de rauques grondements.

A quelques mètres, un blower monte dans les tours, produisant son chuintement caoutchouté caractéristique.

Un moment de pur bonheur…

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/racer.jpg

 

Les stands, disais-je… eh bien, c'est une vaste zone rectangulaire de quelques mille mètres de long, définie par deux travées de 25 mètres de large.

Chaque emplacement offre environ 100 mètres carrés pour y garer le mobil-home, une tente et l'incontournable voiture de sport.

Point.

Sobre, net, dépouillé.

Point commun à tous : l'indispensable bâche de plastique pour isoler le soubassement de la voiture.

 

DeSoto 1934, dans la lignée de la célébrissime Chrysler Airflow...

mais sans les phares additionnels et avec une calandre moins "rainfall" (heureusement)

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/desoto_341.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/desoto_342.jpg

 

Ca évoque un peu des stands de fête foraine, sauf qu'il n'y a pratiquement pas de public (donc on profite de tout à tout instant), et qu'il faut marcher entre chaque "attraction" (un minimum de 25 mètres à chaque fois, ça s'additionne vite !).

Un rapide calcul me révèle la présence de près de 200 concurrents, mais tellement bien garés et sur une étendue si vaste qu'on jugerait qu'il sont deux à trois fois moins nombreux.

 

Studebaker 1953

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/studebaker_53.jpg

 

[Overseas]

tiens, c'est un peu mou depuis la nouvelle version du forum... enfin bon, je poste quand même...

 

Les mots s'effacent naturellement devant les photos... voyons plutôt :

 

ce que l'on nomme élégamment "Topfuel" par ici.

Remarquez le parachute de freinage, soigneusement plié et emballé à l'extrêmité caudale de ce lézard bizarre.

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/topfuel.jpg

 

dans la zone des stands, un pick-up V8 tout à fait de circonstance pour transbahuter quelques pièces détachées

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/pick_up.jpg

 

Sympa, ce rod monté sur base de Ford 1933, année plutôt méconnue, coincée entre 1932 et 1934

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_33.jpg

 

Les enfants ne sont pas oubliés, loin de là, et même encouragés à participer à la fête !

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/baby_rod.jpg

 

Chevrolet 1941, pas si mal dans ce bleu turquoise !

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/chevrolet_41.jpg

 

[Invité §tra357XT]

Génial ce passage sur le lac salé!

[Invité §lov587eP]

Merci pour très beau topic. Ca fait plusieurs jours que je le lis et j'arrive hélas déja à la fin.

Personnellement grand rouleur, je suis malgré tout impressionné du kilométrage parcouru !!! Il y a quelques années j'ai fait un voyage hivernal de 15 jours en Suède et Norvège ... je n'ai fait "que" 4500 kilomètres et j'ai trouvé que c'était déja trop pour 14 jours!

En tous cas il me presse de te relire a nouveau ! Merci encore. Et bon voyage!

[Invité §ROU284Gl]

"tiens, c'est un peu mou depuis la nouvelle version du forum... enfin bon, je poste quand même...[/i]"

 

Hou là, comme tu dis les mots s'effacent devant les photos !!

Je me régale de regarder cette partie sur Bonneville Salt Flats, décidément les Américains n'ont pas la même regard sur l'automobile que nous !!

J'attends la suite toujours avec impatience !!

 

A+

 

[Invité §p40267Jt]

Oui n'hésite pas à poster à Nouveau, justement ton topic nous permets d'oublier les bugs du new FA.

[Overseas]

Merci pour vos encouragements, je serais bien peiné de discourir tout seul dans le... désert !

 

Intéressons-nous d'un peu plus près aux visiteurs et amis, ou plutôt à leurs voitures.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/hi_boy_1.jpg

 

Les copains des sportifs viennent rendre de petites visites, en voisin (mais d'où ?), au volant de guimbardes insensées des années vingt, amoureusement entretenues, bichonnées et rutilantes comme au sortir de l'usine.

 

Ford Model-A

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_a_3.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_a_5.jpg

 

La grise qui détone, derrière le camion à gauche, c'est... la mienne.

 

Sans aller jusqu'à être blasé, je pensais naïvement avoir vu défiler un certain nombre de "bagnoles" marrantes, mais assister à l'arrivée de cette Ford Model-A surmontée d'un parasol multicolore, comme s'il ne s'agissait que de la chose la plus naturelle du monde…

j'avoue avoir été proprement cueilli !

 

Ford Model-A

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_a_4.jpg

 

Celle-là, j'en ai vite fait développer un poster à mettre au mur de chez moi !

 

Quand on se rencontre et qu'une petite bavette se doit d'être taillée, voila ce que cela donne :

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/friends.jpg

 

Glanées de droite à gauche, stoppées là où leur propriétaire les a abandonnées (impossible d'évoquer le terme de "garées" !), les montures des derniers arrivés.

Même doué de l'espoir le plus inouï, je ne pourrais jamais oser espérer réaliser de telles prises de vue en France.

Alors je cavale (à pied ou en voiture) derrière chaque cible potentielle, à la façon d'un U-Boot virtuel.

 

pick-up Ford 1931

http://www.paris.web66.com/toureiff/usa/ford_31.jpg

 

Ford 1936 (encore, oui, je sais...)

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[Overseas]

Elle aussi comme abandonnée à 100 mètres de n'importe quoi d'autre, une splendide Ford convertible '38.

En seulement 2 ans, la voiture que j'ai conduite à Ogden (Utah) a considérablement pris de l'embompoint !

 

Ford 1938

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Je m'éloigne toujours un peu plus des parkings improvisés, cherchant la rareté et fouinant jusqu'au bout des immensités simplement dédiées à... ce que l'on veut bien en faire en y venant.

En gros une zone de 10km carrés, absolument pas délimitée par quoi que ce soit.

 

Et là, je relève la présence de deux monoplans à ailes hautes.

 

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Mais je baigne dans une telle euphorie (sécheresse, lumière, voitures, espace… et j'en passe), que même des avions n'arrivent plus à m'étonner en ce lieu extraordinaire, vertigineusement vide et insalubre (une plaque de sel à l'état pur… ) où l'homme s'amuse à recréer une civilisation à son goût.

 

Bonneville a comme ça un côté magique et irréel : l'ayant découvert en août 1995, complètement désert (le mot prête à sourire, mais la Lune en comparaison, c'est Broadway), ce néant m'avait déjà vivement impressionné.

 

Aujourd'hui, peuplé de gens a priori de notre époque et d'automobiles d'il y a 45 ou 70 ans sans distinction, surtout bricolées comme des jouets, ça déphase un peu.

 

les deux soeurs ennemies : Ford 1947...

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...et Chevrolet 1947

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Mais même les jouets peuvent tomber en panne, à l'image d'une Ford '38 grise qui, tristement, est allée s'échouer à l'écart comme un gros morse distrait qui aurait raté l'entrée de la mer de Barents.

 

Ford 1938

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Avec par là-dessus la Sonate pour piano n°2 de Chopin (c'est une marche funèbre), je suis persuadé qu'une telle évocation de l'abandon et du désespoir tirerait des larmes à n'importe qui.

 

une autre Ford, mais pas en panne celle-là : on la tracte simplement vers la zone des départs.

Elle clame joyeusement son appartenance à 1939 mais je doute qu'elle puisse égaler certains monstres en terme d'accélération...

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[Invité §yak824mG]

Franchement super topic, j'ai bien passé 2h à lire toute ton histoire. J'adore car c'est très vivant, tu racontes comme tu l'as vécu, avec tes impressions en direct. Continue comme ça

[Invité §p40267Jt]

T'inquiètes on va pas te laisser dans le dessert.

[Invité §Qua204Yg]

Je vais venir te chercher d'ici ............ 10 ans à peu près

 

Non sans dec' bonne continuation et toute tes photos font de beau fonds d'écrans, et encore continue les photos, j'enverrai des appareil photos jetables .

[Overseas]

On change doucement de genre, avec une cuillerée de Hi-Boys, ces petits "tourers" juste revampés pour le fun, mais...

sans coffre décent ni souvent capot et surtout pas de toit ni d'ailes.

 

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Ce petit cylindre juste là, devant, eh bien... c'est le réservoir d'essence. Rigolo et pas du tout casse-gueule !

 

Celui-là est carrossé en mini-pick_up... quelle fantaisie !

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Comme on peut le constater, certains sont directement issus des Ford Model-A :

 

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Ford 1933, en noir laqué, c'est au moins aussi beau qu'une Golf TDi, non ?

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Celui que ne sait pas toujours pas reconnaître ce modèle se verra condamné à bouffer ses pneus...

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On dirait vraiment que, depuis que je suis monté dedans, le destin s'échine à en mettre sur mon chemin !

[Invité §Kza272kk]

Merci Overseas pour ce fabuleux road movie

[Overseas]

A force d'aller et venir en furetant de tout côté, ma consommation de peloches soutient un rythme impressionnant.

Encore quelques modèles inédits, pris sur le vif, bien dignes de participer à ce florilège :

 

Ford 1933 Delivery

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Chevrolet 1947 Delivery

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Chevrolet Corvette 1959, un peu usée certes, mais dons son jus et donc si attachante !

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Dans le même spectre de clientèle, mais plus récente, et très légèrement boostée :

 

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J'allais oublier : le public.

Carrément clairsemé, il est composé de ceux qui veulent absolument entendre passer de très loin un monstre aux sonorités rugueuses.

 

Les gens sont sagement alignés en rang d'oignon, chacun à côté de sa voiture et bien au-delà des stands, donc à au moins quatre kilomètres du départ.

Aucune nécessité de se bousculer sur deux rangs, il suffit de se décaler de 10 mètres.

 

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Les déjà connus cônes orangés les maintiennent à un minimum de 500 mètres des tracks, autant dire qu'ils ne voient strictement rien du bolide qui mugit parfois à près de 300 à l'heure, vissé au ras du sol.

Sur l'illustration ci-dessous, le minuscule point noir à l'extrême gauche de l'horizon…

eh bien, pas de pot si vous ne reconnaissez pas le numéro du concurrent, c'est le bolide à suivre.

A mon humble avis, sans aucun intérêt sous cet angle !

 

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C'est encore totalement ébloui que, ayant vraiment visité tout ce qu'il était possible d'admirer, je quitte Bonneville en début d'après-midi, laissant derrière moi un panorama inoubliable et une qualité d'ambiance inouïe.

De la dynamite émotionnelle !

 

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[Invité §wto500fj]

ce passage sur le lac salé

 

SU-PER-BE

 

Tes photos sont vraiment top ! (comme tu l'as dit la conso de pellicules devait être hallucinante) et ton récit retranscrit trop bien l'ambiance, on s'y croirait !

 

Vraiment, félicitations pour ce topic, il restera gravé dans les annales du forum

 

Sinon, tu n'as pas tenté un 'run' toi aussi avec ta voiture de loc ?

[Overseas]

Sinon, tu n'as pas tenté un 'run' toi aussi avec ta voiture de loc ?

 

 

Franchement non, pour plusieurs raisons :

- je n'étais pas inscrit comme concurrent et... la file d'attente au départ était toujours d'au moins 20 voitures, donc attente de 30 à 45 minutes... trop long pour moi

- accélérer en ligne droite tout seul comme un c**, je sais encore faire, pas besoin de sel

- à propos de sel, j'ai déjà conduit dessus, et dans tous les sens, une bonne partie de la journée durant

- les lignes droites qui n'en finissent pas j'en ai soupé, je n'allais pas recommencer là, encore !

- la Chevrolet Cavalier m'aurait aussi sûrement ridiculisé que la Nash

- en boîte automatique, quel intérêt ?

- pas une seule voiture moderne n'était admise sur les stands et au départ, c'est pas dans le jeu

 

Ca fait quand même beaucoup, non ?