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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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Invité guest527

merci les gars pour le UP :jap:

 

pollux, donnes moi ton avis sur le suivi des reportages svp ;)

 

 

Mon avis ?

Tous meilleurs les uns que les autres...

Après, s'ils satisfont le plus grand nombre c'est l'essentiel, chacun trouve son compte dans telle ou telle partie, et me concernant ce sont les témoignages qui me permettent de "vivre au plus proche" ce qui s'est passé ;)

 

D'autre part, je ne lis pas tout, parce que je suis un peu perdu, si je m'intéresse beaucoup aux guerres, pour autant il y'a pas mal de notions (noms, villes, régions, divisions, armes) spécifiques que je ne retiendrais de toute manière pas et qui, éludées, ne m'empêchent pas de comprendre les grandes lignes ;)

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oui, la situation est complexe et encore, j'en retire un peu lorsque qu'on cause beaucoup des régiments, je m'y perds sinon, c'est impossible à suivre

 

pour le moment je travaille sur la base d'un site formidable belge, quand c'est pour de la BEF, j'ai des sites anglais mais eux, c'est des

bavards, pour mettre 4 lignes, faut en éliminer 2 voir 3

 

les sites français vont me servir dans 3 jours car ils sont très précis et manque pas non plus de témoignages, anglais, allemands et français des CHEFS!

 

la carte de base en haut permet de savoir et de voir la retraite se faire, le type a fait un travail formidable et elle me sert aussi de base de travail

 

j'ai mis parole de poilu à chaque intervention de reportage car ce topic est d'abord pour eux et c'est un petit plus

 

les témoignages étaient rares jusque maintenant mais dès que l'on va rentrer dans les tranchées courant octobre, cela sera plus facile à vous en fournir et ainsi

que d'autres reportages que la ligne de front qui va s'immobilisée

 

j'espère faire parler charles péguy dans des témoignages

 

à aujourd'hui, on a vu que la retraite se fait en bon ordre, les quelques combats d'arrière garde ont fait mal aux soldats allemands mais leurs états majors pensent

qu'ils sont quasi HS jusque Dijon minimum, pourtant, ses même soldats se plaignent en permanence des 75, les pauvres, ils ont encore rien ainsi qu'un nouveau canon

français qui va faire parler de lui...

 

Joffre est d'un naturel très calme et tout est déjà bien calculé mais il reste aussi pragmatique, Maunoury et galliènni veulent frapper dès maintenant avec la

VIè armée mais joffre sait qu'ils sont pas encore prêt, il envoît chaque jour des forces qui ont déjà combattu en alsace tout en voulant atteindre les 100 000 hommes

 

les allemands vont l'apprendre trop tard cause de fuites de journalistes suisses :??:

 

mais je vous avertis d'une chose, il faut pas croire que la victoire fut facile, elle a tenue à un cheveux...

 

un jour, un journaliste posera cette question à joffre: "pensez vous avoir gagner la bataille de la Marne mon général"

 

et lui de répondre: "je ne l'ai pas perdu"

 

tout est dit!

 

 

PS, pollux, ce que tu écris va beaucoup m'aider dans maligne de travail :jap:

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille 3 09 1914 ( - 3 jours)

 

 

3 09 1914.png

 

 

 

Vivre au front, c’est côtoyer la mort au plus près ...Partout présente, devenue banale, presque familière. Le soldat a conscience de l’imminence de sa propre fin mais il la repousse sans cesse, arguant d’une invulnérabilité fantasmatique.

Pendant cette marche en avant l’adjudant Pesnel veut obliger des soldats couchés à se lever pour avancer. D’un coup de pied, il pense être obéi, mais aucun sursaut ne répond… Il se baisse et s’aperçoit que ce ne sont plus que des cadavres. Ces soldats ont été tués pendant qu’ils tiraient à plat ventre et sont restés tels. Cela nous impressionne tout de même un peu.

 

Lettre d’un poilu en 1914.

 

 

mort.jpgmort (1).jpg

 

témoignage:

 

 

LE RÔLE DE L’AVIATION DANS LA PRÉPARATION DE LA CONTRE-OFFENSIVE DE SEPTEMBRE 1914

 

 

Si les performances techniques des aéroplanes de 1914 sont modestes, au regard des progrès accomplis depuis par l’aéronautique, leur rusticité leur confère en revanche une supériorité tactique. Elle les autorise à atterrir sur tout type de surface.

Un simple pré à vaches leur suffit, ce qui permet un changement journalier du positionnement des escadrilles, afin de les placer au plus près des combats. Le 2 septembre, l’aviation de la 6ème armée arrive à Écouen où la direction s’installe à la Légion d’Honneur.

 

Farman.jpg

Le lendemain, la direction quitte la Légion d’Honneur à 9 heures pour s’installer à la mairie du Raincy. L’escadrille R-15 s’envole à 8 heures, pour se baser à Vincennes, tandis que l’escadrille M-F 16 se transporte à Tremblay-lès-Gonesse.

Le 6 septembre la direction s’installe à Compans la Ville où la rejoignent les escadrilles MF-16 et R 15, tandis que M-S 26 est encore à Vincennes.

Le 8 septembre, la direction se déplace à Claye, les escadrilles R-15 et M-S 26 sont à Compans la Ville, l’escadrille M-F 16 se partage entre Compans et Saint-Soupplet.

Le 11 septembre la direction est à Antilly, les escadrilles R 15 et M-F 16 sont à Saint-Soupplet.

Le 12, les escadrilles et la direction s’installent à Villers-Cotterêts.

 

41.jpg

Un bon exemple de la souplesse tactique de l’aviation est donné par le compte rendu de mission de l’équipage Rugère, pilote, capitaine Faure, observateur. Ils décollent d’Issy-les-Moulineaux le 8 septembre, sur un appareil Voisin chargé de 8 bombes.

La première est jetée sur un gros rassemblement aux environs de Lizy-sur-Ourcq. L’appareil remonte ensuite la vallée de l’Ourcq et largue 4 bombes vers Fublaines, sur un convoi ennemi. Une sixième est ensuite lancée sur un rassemblement de voitures et d’artillerie à Rouvre. Sous une pluie torrentielle, l’appareil atterrit ensuite à Claye-Souilly, où il se met à la disposition du général Maunoury.

 

avion_farman.jpg

À 18 heures, celui-ci demande à l’équipage de préciser la position des batteries allemandes au nord de Meaux, vers Étrepilly. Comme il fait très noir, lors du survol de l’objectif, l’équipage les repère aux lueurs qui trahissent leur position, lorsqu’elles tirent. Il larguent alors les bombes embarquées au centre d’approvisionnement organisé à Claye-Souilly.

Mission accomplie, le Voisin atterrit à Issy-les-Moulineaux à 19 h 20. Sa mobilité a permis de doubler sa capacité de feu et son rayon d’action, grâce à l’escale de Claye-Souilly, où avait été organisé un dépôt de munitions et de carburant.

Si la fiabilité des appareils n’est pas exemplaire, leur souplesse d’utilisation limite les pertes. Le 7 septembre l’équipage Chemet, pilote, Sismanaglou, observateur, part pour effectuer une longue reconnaissance au cours de laquelle il doit remonter la vallée de la Marne jusqu’à Meaux, la vallée de l’Ourcq jusqu’à La Ferté-Milon.

Il doit ensuite aller sur Château-Thierry, reprendre la vallée de la Marne en direction de Paris jusqu’à Meaux où il doit atterrir, entre Charny et Messy. Il doit y attendre le commandant Bourdeau du 2ème bureau de l’État-Major du Gouverneur militaire de Paris.

 

eclaireurs.jpg

L’appareil décolle à 8 h 50 mais connaît une légère panne qui le contraint à un atterrissage forcé à Aulnay-sous-Bois. Il reprendra son vol à 9 h 42 et accomplira la mission prévue.

Beaucoup de communes ont accueilli les escadrilles de la 6ème armée au cours de la bataille de la Marne.

Citons Écouen, Vincennes, Tremblay-lès-Gonesse, Compans, Villepinte, Saint-Soupplet, Villers-Cotterêts. Le fait d’arme le plus remarquable de l’aviation de la 6ème armée est sans conteste le rôle qu’elle a joué dans le domaine du renseignement.

Le 3 septembre, en raison de l'approche allemande, l’escadrille M-F 16 se replie sur Tremblay-lès-Gonesse. Elle est équipée d’appareils Maurice-Farman. Ce sont des biplans, de 16 mètres 15 d'envergure, mus par un moteur Renault de 80 chevaux. Leur vitesse à basse altitude est de 116 km/h, leur autonomie de 3 h 45 de vol.

Ils peuvent atteindre l'altitude de 2000 mètres en 22 minutes. Leur charge utile est de 275 kg. Ces biplaces sont livrés aux armées sans équipement de guerre. Le train d’atterrissage est muni de patins recourbés à l'avant pour que l'appareil ne risque pas de capoter, si les roues heurtent un obstacle, au moment où elles prennent contact avec le sol.

 

_MF11_Depart.jpg

Les appareils qui décollent de Tremblay, le 3 septembre, effectuent une série d'observations qui vont renseigner l'État-Major de la 6ème armée sur les mouvements de l'ennemi. L'activité aérienne intense de l'escadrille ne manque pas de frapper les observateurs présents dans le village.

Le peintre André Mare, dans ses carnets de guerre représente la place de l'église dominée par le clocher de Saint-Médard que survole un aéroplane. L'aquarelle est datée du 3 septembre.

Ce jour-là, le lieutenant Prot, pilote, et le lieutenant Hugel, observateur, effectuent une mission de 2 heures 10 qui couvre Écouen, Nanteuil, Crépy, Betz.

Le Sergent Jacquenaud opère une observation de 2 heures sur Senlis et Chantilly. Il effectue ensuite une deuxième mission de tir sur les 155 allemands de Senlis.

Le lieutenant Césari effectue également une re-connaissance offensive sur les 155, le sergent Prudommeau couvre le secteur Villers-Cotterets, Senlis, le sergent Mouillères, celui de Betz.

 

farman_mf11.jpg

Le sergent Prudhommeau effectue une deuxième mission de 2 heures sur Chantilly, Senlis, Creil. Le lieutenant Prot effectue enfin une dernière sortie sur Saint-Cyr, Buc et Vincennes.

Vers midi, le capitaine Bellenger attend le retour des appareils. Le Maurice-Farman du lieutenant Prot atterrit. Le pilote et son observateur Hugel se précipitent vers leur supérieur pour lui rendre compte d'une observation de la plus haute importance :

ils ont vu trois colonnes ennemies, de six à huit kilomètres de longueur, marchant en direction du sud-est. Elles partent respecti-vement de Douyla-Ramée, Nanteuil-Ie-Haudouin et Betz. En reportant leur axe de mar-che sur la carte, on aboutit à la Marne vers La Ferté-sous-Jouarre et Château-Thierry.

Cette observation s’avèrera capitale pour la suite de la bataille. Elle permettra de mener une contre-offensive victorieuse contre l’ennemi qui se présente de flanc devant la 6ème armée du général Maunoury. Avec beaucoup de difficultés cette observation parviendra jusqu’à Galliéni, qui ordonnera des reconnaissances aériennes complémentaires.

 

journal-marche-du 3 9 1914.jpg

Dès le 4 septembre, l’équipage Cheuret, pilote, capitaine Allouch, observateur confirmera la position aventurée de l’armée allemande. Partis de Buc sur un Blériot 196, en direction du nord-est, ils contournent Meaux pour remonter la vallée de l’Ourcq. Leur compte rendu de mission précise « Au N-E de Villers-Cotterets, sur la route qui passe au sud de Villers nous avons rencontré une force ennemie, une demi-brigade et demie de 3 armes (artillerie, cavalerie, infanterie) se dirigeant en ordre du NE vers le SE. »

Confirmées par des reconnaissances de cavalerie, ces informations seront exploitées pour organiser la contre-offensive de la Bataille de la Marne.

Lors de leurs missions, les équipages essuient de nombreux tirs. Malgré la faiblesse des moyens anti-aériens de l’époque, ils ont des pertes. Ainsi le 5 septembre, l’équipage sergent Cohen, pilote, lieutenant Ragot observateur est porté disparu, alors qu’il effectue une mission sur Duperdussin 72.

 

crash.jpg

Le 16 septembre, leur appareil sera retrouvé aux environs de Varreddes par le capitaine Faucompré de la direction de l’aéronautique du Camp Retranché de Paris. Les deux aviateurs ont été tués.

 

 

 

lieutenant-prot.jpg

 

 

Le Lieutenant PROT,

pilote de l’appareil qui a découvert le changement d’orientation de l’attaque allemande, le 3 septembre 1914.

Cliché Musée de l'Air et de l'Espace/Le Bourget - archives de la SEHT.

 

 

retour à la bataille:

 

 

Joffre prélève à l’est deux C.A. pour renforcer son aile gauche. Galliéni s’engage à défendre Paris jusqu’au bout. L’armée allemande passe à l’est de Paris afin de couper les armées françaises de la capitale et von Kluck continue inlassablement sa poursuite malgré les ordres de l’O.H.L. Son armée a franchi la Marne, laissant le flanc droit des armées allemandes à découvert.

 

G.Q.G. français

 

Joffre transfère les 15e et 21e C.A. pour renforcer son aile gauche.

 

Le 15e C.A. fait mouvement par terre et voie ferrée et débarque ses premiers éléments dans la nuit du 6 au 7, de Ligny-en-Barrois à Bar-le-Duc.

 

Les indications recueillies par la cavalerie et l’aviation deviennent innombrables. La Ie armée passe par la vallée de l’Ourcq et sa tête commence à franchir la Marne à Trilport, à l’est de Meaux.

 

 

Galliéni publie sa célèbre proclamation où il s’engage à défendre Paris jusqu’au bout.

 

Dans l’après-midi, un avion Robert-Esnault-Pelterie va reconnaître la région au nord de la Marne de Meaux. A l’atterrissage, l’observateur fait son rapport : "A 18h, à Etrepilly, troupes arrêtées sur une longueur de 16 km avec le sud-est comme direction".

 

Or, Etrepilly est à trois kilomètres seulement au nord de la Marne. De Paris, le renseignement est immédiatement transmis au G.Q.G.

 

Un message est capté par la tour Eiffel "Très bien compris, gagnez rive sud de la Marne. Oberste Heeresleitung".

 

Galliéni décide de faire tous les efforts possibles pour obtenir du général Joffre l’autorisation d’attaquer le flanc droit de von Kluck.

 

 

 

artillerie_campagne_francaise.jpg

 

IIIe armée française

 

Le 4e C.A. est prélevé sur l’armée et Sarrail n’a plus que deux C.A. (5e et 6e) et un groupe de divisions de réserve pour enrayer les progrès de la Ve armée allemande. Sarrail estime devoir faire tous ses efforts pour assurer jusqu’au bout la défense de Verdun. Il est obligé d’étendre indéfiniment son front vers le sud pour rester en liaison à la fois avec la IVe armée et avec la place de Verdun.

 

IVe armée française

 

Le corps colonial tient tête à Auve et Saint-Remy-sur-Bussy aux avant-gardes de la IVe arme du duc de Wurtemberg.

 

Ve armée française

 

Un corps de cavalerie sous le commandement du général Conneau est placé à la gauche de l’armée, dégarnie par la retraite des Anglais. L’armée passe la Marne entre Epernay et Château-Thierry.

 

Lanrezac est limogé et remplacé par Franchet d’Esperey.

 

Pendant la nuit du 3 au 4, l’armée poursuit sa retraite sans relâche.

 

VIe armée française

 

L’armée prend position sur le front nord-est de Paris entre la route de Senlis et la Marne : le 7e C.A. à hauteur de Louvres et le groupe de divisions de réserve dans la région de Dammartin.

 

Des observations aériennes lui rapportent que trois colonnes de 6 à 8 km de long marchent vers le sud-est dans la direction de La Ferté-sous-Jouarre et Château-Thierry. Von Kluck oblique donc au sud-est, évitant le camp retranché. Les renseignements sont transmis à G.Q.G. Il n’y a aucune force allemande significative au nord de Paris.

 

IXe armée française

 

Foch a réussi à grouper les éléments de son armée derrière la Marne, d’Epernay à Châlons sans être trop vivement pressé par le IIIe armée allemande.

 

Armée anglaise

 

L’armée borde la Marne de Lagny à Signy-Signets. Le vide de +- 25 km entre les Anglais et la Ve armée est comblé par le C.C. du général Conneau.

 

 

 

progression_allemands (1).jpg

 

coté allemand

 

La certitude d’avoir remporté la victoire décisive sur les frontières de France commence à s’émousser. La poursuite ne prend pas l’allure d’une simple promenade militaire. Le 27 août, Moltke a voulu reprendre la manœuvre de Schlieffen en encerclant les Français par un mouvement autour de Paris, mais a dû y renoncer, car les Français montrent leur force de résistance. Il faudra livrer une nouvelle bataille.

 

Après réflexion, Moltke finit par en prendre son parti. Puisqu’il ne peut déborder la ligne ennemie par l’ouest de Paris, il le fera par l’est, en masquant la capitale avec une partie de la Ie armée.

 

Ie armée allemande : aborde la Marne et ignore les ordres de von Moltke

 

Au reçu de l’instruction de l’O.H.L. (2 septembre à 9h30) , von Kluck ne modifie en rien ses dispositions. Il prescrit au contraire à ses trois C.A. de gauche de franchir la Marne de Château-Thierry à La Ferté-sous-Jouarre. Les 2e et 4e C.A.R. resteront au nord de cette rivière face au camp retranché de Paris.

 

C’est un acte flagrant d’indiscipline!

 

A 10h, von Kluck apprend que le 9e C.A. a passé la Marne à Château-Thierry et Chézy. Il se trouve aux prises avec d’importantes forces françaises au sud de la rivière (18e C.A. et C.C. Conneau).

 

A 13h, von Kluck ordonne à ses trois C.A. de gauche de franchir la Marne, de Château-Thierry à La Ferté-sous-Jouarre, tandis que ses deux C.A. de droite (2e et 4e de réserve) resteront au nord de la Marne, face au camp retranché de Paris.

 

A 13h10, il en rend compte à Luxembourg par le message radio suivant, émis seulement à 16h50 : "Ie armée refoule les Français avec aile gauche et franchit la Marne à Château-Thierry et à l’ouest, pousse centre sur La Ferté-sous-Jouarre et couvre flanc droit avec 2e C.A. et 4e C.A.R. dans la région de Nanteuil".

 

En fin de journée, le centre et la gauche de l’armée s’alignent au sud de la Marne. Ce mouvement est dû à l’initiative de von Quast (2e C.A.). Au lieu de lui faire faire demi-tour, von Kluck décide de lui faire poursuivre sa route au sud de la Marne. C’est ainsi qu’il ordonne à ses C.A. de gauche et du centre (9e, 3e et 4e) d’atteindre les plateaux au sud du Petit Morin entre Montmirail et Rebais. Le 2e C.A. doit gagner la région de Meaux. Seul le 4e C.A.R. assurera la couverture face à Paris.

 

En fait, von Kluck poursuit inlassablement un but : écraser l’aile gauche ennemie. Chaque matin, il croit l’avoir atteinte et il constate que ce but a été manqué. On lui apprend enfin qu’on a fixé l’aile gauche adverse, et il estime pouvoir réussir la manœuvre.

 

 

chasseurs_cheval_allemand.jpg

 

 

A 21h15, von Kluck expédie l’ordre d’opérations pour le 4 septembre.

 

- La Ie armée continuera à franchir la Marne pour refouler les Français vers l’est.

 

- La 9e C.A. se portera dans la direction de Montmirail.

 

- Le 3e C.A. se portera sur Saint-Barthélémy et Montolivet.

 

- Le 4e C.A. franchira la Marne à La Ferté-sous-Jouarre et Saacy, puis se portera dans la direction générale de Rebais.

 

- Le 2e C.A., se couvrant vers Paris, atteindra la Marne à l’ouest de La Ferté-sous-Jouarre et poussera des éléments avancés jusqu’à la grand route de Meaux à La Ferté-sous-Jouarre.

 

- Le 4e C.A.R. se portera dans la région de Nanteuil-le-Haudouin. Il sera chargé de la protection du flanc et des communications du côté de Paris.

 

- Le C.C. se mettra en marche avec deux divisions sur La Ferté-sous-Jouarre et laissera une division face au front nord-est de Paris.

 

A 21h30, von Kluck rend compte de cet ordre à Luxembourg par télégramme : "Ie armée a franchi la Marne le 3 avec des éléments avancés, de La Ferté-sous-Jouarre à Château-Thierry. Elle continuera le 4 par Rebais et Montmirail".

 

Ce télégramme ne parviendra à Moltke que le lendemain.

Par ces dispositions, von Kluck compromet davantage la situation et aggrave son cas : le 3 septembre, la couverture face à Paris comprenait encore deux C.A. (2e et 4e C.A.R.) ainsi que le 2e C.C. tout entier. Suite aux ordres pour le 4 septembre, la couverture se réduit à un C.A. et une D.C. Le 4e C.A.R. est dépourvu d’artillerie lourde.

 

 

truppen_vormarsch_frankreich.jpg

 

 

IIe armée allemande

 

L’aile droite a passé l’Aisne à Soissons. Elle est une journée en arrière par rapport à la Ie armée. Dans le courant de la soirée, elle atteint la Marne à Château-Thierry, d’où chevauchement des Ie et IIe armées. Le 1e C.C. doit se porter de Château-Thierry vers Montmirail.

 

Von Bülow est arrivé trop tard pour inquiéter la Ve armée au passage de la Marne et télégraphie à l’O.H.L. « L’armée a poursuivi aujourd’hui l’ennemi l’épée dans les reins jusqu’au-delà de la Marne. L’ennemi reflue en complète désorganisation, même au sud de la Marne ».

 

von Bülow s’inquiète toutefois de la trop grande avance de von Kluck. De plus, la Ie armée a donné à son C.A. de gauche non la direction du sud mais celle du sud-est, si bien qu’il viendra se placer devant le C.A. de droite de la IIe armée et l’obligera à obliquer vers l’est, ce qui contribuera à élargir la brèche entre les deux armées.

 

 

artilleurr_allem.jpg

 

IIIe armée allemande

 

Elle se trouve à 10 km au nord de la Marne au niveau de Châlons.

 

IVe armée allemande

 

Le gros se trouve à 30 km au nord de Vitry-le-François.

 

Ve armée allemande

 

L’aile gauche de l’armée, après avoir conquis de haute lutte les pentes de la rive ouest de la Meuse les 1e et 2 septembre, constate dans la matinée que les Français se sont retirés pendant la nuit en pivotant autour de Verdun. Elle les poursuit sans hâte. Le Kronprinz voudrait laisser souffler ses troupes mais Moltke lui demande de presser sa marche.

 

VIe armée allemande

 

Rupprecht lance une nouvelle offensive en Lorraine.

 

à demain

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Invité guest527

oui, la situation est complexe et encore, j'en retire un peu lorsque qu'on cause beaucoup des régiments, je m'y perds sinon, c'est impossible à suivre

 

pour le moment je travaille sur la base d'un site formidable belge, quand c'est pour de la BEF, j'ai des sites anglais mais eux, c'est des

bavards, pour mettre 4 lignes, faut en éliminer 2 voir 3

 

les sites français vont me servir dans 3 jours car ils sont très précis et manque pas non plus de témoignages, anglais, allemands et français des CHEFS!

 

la carte de base en haut permet de savoir et de voir la retraite se faire, le type a fait un travail formidable et elle me sert aussi de base de travail

 

j'ai mis parole de poilu à chaque intervention de reportage car ce topic est d'abord pour eux et c'est un petit plus

 

les témoignages étaient rares jusque maintenant mais dès que l'on va rentrer dans les tranchées courant octobre, cela sera plus facile à vous en fournir et ainsi

que d'autres reportages que la ligne de front qui va s'immobilisée

 

PS, pollux, ce que tu écris va beaucoup m'aider dans maligne de travail :jap:

 

ne te fie pas non plus UNIQUEMENT à mes propos ;)

Si je me perds dans les appellations d'époque (j'ai déjà du mal avec les GSBdD pollux973.gif.3dc67da7975f006e6cd709f6c2b09763.gif ) d'autres lecteurs du forum s'y intéresseront davantage :jap:

 

 

Quant à la fameuse carte, en effet, elle est très bien, c'est personnel après, j'ai un peu de mal à situer clairement qui fait quoi, et qui fait quoi où, mais c'était aussi le cas sur les cartes de Paul Carrel hein ... La topo, hormis pour faire un azimut brutal, sinon ce n'est pas mon truc :cyp:

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Invité guest527

arkiel.gif.9a0b995f298b5324278bb58c3326dda0.gif heureusement qu'ils ont démocratisé le Gps, alors :o

 

 

 

Si t'es un vrai, tu utilises Galileo :jap:

 

"Les signaux du service commercial peuvent également être complétés par des signaux provenant de stations terrestres pour atteindre une précision inférieure à 10 cm'

http://fr.wikipedia.org/wiki/Galileo_(syst%C3%A8me_de_positionnement)

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Invité §Jes257LV

 

 

Si t'es un vrai, tu utilises Galileo :jap:

 

"Les signaux du service commercial peuvent également être complétés par des signaux provenant de stations terrestres pour atteindre une précision inférieure à 10 cm'

http://fr.wikipedia.org/wiki/Galileo_(syst%C3%A8me_de_positionnement)

Ils ont loupé le lancement, c'est pas pour demain anthony921.gif.1eb680e9ad53cef1b1a9e1562052bbdd.gif

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tiens, j'ai sous la main un reportage qui est prêt sur l'observation et le repérage des lignes ennemis

 

je vais rechercher cela

 

pour galiléo, me semble que quatre sont déjà placés et deux perdus et ensuite, ils serviront de concert avec les GPS

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tiens, j'ai sous la main un reportage qui est prêt sur l'observation et le repérage des lignes ennemis

 

je vais rechercher cela

 

pour galiléo, me semble que quatre sont déjà placés et deux perdus et ensuite, ils serviront de concert avec les GPS

 

De mémoire aussi, il en faut 12 ...

 

 

Corrigé ... 30 arkiel.gif.9a0b995f298b5324278bb58c3326dda0.gif

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille, 4 09 1914 ( - 2 jours)

 

 

4 09 1914.png

 

 

Je n’imaginais point l’obus tombant en plein sur notre coin de tranchée...le choc, le coup de fouet du métal brûlant qui déchire la chair, le cri de la bête égorgée et la brusque syncope de la lente agonie… Alors que la mort me frôlait, à chaque minute, je sentais en moi la volonté, la certitude de survivre

Nous avons passé trois jours couchés dans les trous d’obus à voir la mort de près, à l’attendre à chaque instant. Et cela, sans la moindre goutte d’eau à boire et dans une horrible puanteur de cadavres. Un obus recouvre les cadavres de terre, un autre les exhume à nouveau.

Quand on veut se creuser un abri, on tombe tout de suite sur des morts. Je faisais partie d’un groupe de camarades, et pourtant chacun ne priait que pour soi.

 

Lettre d’un soldat allemand le 16 août 1916.

 

 

 

mort2.jpgmort1.jpg

 

 

Sur incitation de Galliéni, Joffre accepte de lancer une offensive générale le 6 septembre mais doit pour cela obtenir la coopération des Anglais. Galliéni expédie à la VIe armée des ordres d’attaque sur l’Ourcq. Les premiers accrochages ont lieu entre la brigade marocaine et le 4e C.A.R. laissé par von Kluck face à Paris.

 

G.Q.G. français

 

Les aviateurs communiquent leurs observations : plusieurs longues colonnes allemandes sont observées marchant sur les ponts de La Ferté-sous-Jouarre et Lizy-sur-Ourcq.

 

 

 

farman_mf11.jpg

 

Les 9e et 21e C.A. sont enlevés de Lorraine pour être transportés vers l’ouest. Le 21e est transporté sur Wassy pour renforcer l’armée de Langle (IIIe).

 

Galliéni téléphone à Joffre et insiste sur l’urgence de l’attaque et demande l’autorisation de porter en avant la VIe armée dès le 5 au matin. Joffre, d’abord hésitant, donne l’autorisation.

 

Joffre se dispose à lancer l’offensive le 6 septembre. Il signe l’ordre général n° 6, mais French hésite à participer à une contre-attaque.

 

- La VIe armée doit franchir l’Ourcq entre Lizy-sur-Ourcq et May-en-Multien, en direction de Château-Thierry.

 

- L’armée anglaise doit occuper le front Changis, Coulommiers, en direction de Montmirail.

 

- La Ve armée doit attaquer sur le front Courtacon - Esternay - Sézanne.

 

- La IXe armée couvrira la droite de la Ve armée dans la région des marais de Saint-Gond.

 

Dans la nuit du 4 au 5 part du G.Q.G. l’ordre assignant leur tâche aux armées de gauche et du centre :

 

« 1° Il convient de profiter de la situation aventurée de la Ie armée allemande pour concentrer sur elle l’effort des armées alliées d’extrême gauche.

 

Toutes les dispositions seront prises dans la journée du 5 septembre en vue de partir à l’attaque le 6.

 

Dispositif à réaliser pour le 5 septembre au soir :

 

a) Toutes les forces disponibles de la VIe armée au nord-est de Meaux, prêtes à franchir l’Ourcq entre Lizy-sur-Ourcq et May-en Multien dans la direction générale de Château-Thierry...

 

b) L’armée anglaise, établie sur le front Changis - Coulommiers face à l’est, prête à attaquer dans la direction générale de Montmirail.

 

c) La 5e armée, se resserrant légèrement sur sa gauche, s’établira sur le front général Courtacon - Esternay - Sézanne, prête à attaquer dans la direction générale sud-nord, le C.C. Conneau assurant la liaison entre l’armée anglaise et la Ve armée.

 

2° La IXe armée (général Foch) couvrira la droite de la Ve armée en tenant les débouchés des marais de Saint-Gond et portant une partie de ses forces sur le plateau au nord de Sézanne.

 

3° L’offensive sera déclenchée par les différentes armées le 6 septembre, dès le matin".

 

En résumé, à l’ouest, l’armée britannique et la VIe armée sont poussées concentriquement sur la droite allemande. A l’est, la Ve armée reçoit comme objectif les forces allemandes qui avancent en Champagne. Le centre reçoit d’abord une mission de résistance. Les IVe et IXe armées sont distendues sur un front de plus de 100 km (du sud-ouest de Revigny au nord de Sézanne).

 

 

 

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IIe armée française

 

Castelnau résiste aux attaques et bombardements sur le de Nancy opérés par la VIe armée allemande.

 

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Ve armée française

 

Elle fait halte au sud de la route de la Ferté-Gaucher à Etoges. Sa gauche est en contact entre le Grand et le Petit Morin avec les C.A. de gauche de l’armée de von Kluck (9e et 3e C.A.)

 

 

 

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A 16h, le général Franchet d’Esperey envoie une note au G.Q.G. :

 

"La bataille ne pourra avoir lieu qu’après-demain 6 septembre.

 

Demain, la Ve armée continuera son mouvement rétrograde sur la ligne Provins-Sézanne. L’armée anglaise fera un changement de direction face à l’est, sur la ligne Changis - Coulommiers, à condition que son flanc gauche soit appuyé par le VIe armée sur l’Ourcq au nord de Lizy-sur-Ourcq, demain 5 septembre.

 

Le 6, la direction générale de l’offensive anglaise serait Montmirail, celle de la VIe armée serait Château-Thierry, celle de la Ve armée serait Montmirail."

 

C’est le schéma de la bataille de la Marne.

 

VIe armée française

 

Des reconnaissances de cavalerie confirment le changement de direction de la Ie armée allemande, déjà constaté par l’aviation. La route Senlis - Paris et la région de l’ouest sont vides d’ennemis.

 

Galliéni expédie dès 20h30 au général Maunoury un ordre d’opérations pour la journée du lendemain.

 

 

 

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I) Tous nos renseignements concordent à démontrer que les gros de la Ie armée allemande, qui faisaient face jusqu’ici à la VIe armée, se sont orientés vers le sud-est. Des colonnes importantes ont été signalées hier soir se dirigeant vers la Marne pour la franchir entre La Ferté-sous-Jouarre et Château-Thierry. Ce mouvement paraît nettement dirigé contre la droite anglaise et la gauche de la Ve armée française. Une colonne allemande, qui paraît constituer la droite allemande, était aujourd’hui en marche de Nanteuil-le-Haudouin sur Meaux et Lizy-sur-Ourcq.

 

Dans ces conditions, Paris cessant d’être menacé, toutes les forces mobiles de l’armée de Paris doivent manœuvrer de manière à conserver le contact avec l’armée allemande et à la suivre pour se tenir prêtes à participer à la bataille à prévoir. L’armée anglaise a fait connaître qu’elle se prépare à agir dans le même sens.

 

II) ...

 

III) Le lendemain, la VIe armée se mettra en mouvement dans la direction de l’est en se maintenant sur la rive droite (nord) de la Marne de manière à amener son front à hauteur de Meaux et à être prête à attaquer le 6 au matin en liaison avec l’armée anglaise qui attaquera sur le font Coulommiers - Changis... »

 

 

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L’ordre de bataille est le suivant :

 

- 55 et 56e divisions de réserve et une brigade marocaine au nord de Dammartin.

- 7e C.A. entre Dammartin et Othis.

- 14e division et 63e division de réserve à Rouvres.

- Brigade de cavalerie Gillet au nord-est de Claye.

- 61 et 62e divisions de réserve à Pontoise, devant rejoindre la ligne de front.

- 45e division algérienne (Drude) à Dammartin comme réserve d’armée.

- 4e C.A. à Gagny.

- La garnison de Paris (83, 85, 89 et 92e divisions territoriales)

- La brigade de fusiliers marins de l’amiral Ronarc’h.

 

 

 

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L’armée doit gagner le front Lizy-sur-Ourcq - May-en-Multien. Elle a son centre de gravité entre Dammartin et Luzarches.

 

En début d’après-midi a lieu un combat de rencontre entre la VIe armée et le IVe C.A.R., dans la région de Marcilly - Chambry. Le C.A. allemand doit repasser la Thérouanne. Ce sont les premiers combats de la bataille de la Marne.

 

Diverses unités sont transférées vers le champ de bataille principal :

 

- Une partie du 9e C.A. de Nancy à Troyes.

- Le 21e C.A. d’Epinal à Gondrecourt.

 

Armée anglaise

 

L’armée est au repos et reçoit un renfort de 20.000 combattants. Elle opère sa conversion pour appuyer la gauche de la VIe armée française qui se porte sur la ligne de l’Ourcq, au nord de Meaux.

 

 

 

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La direction de l’offensive de la VIe armée sera Château-Thierry, celle de la Ve armée et de l’armée anglaise sera Montmirail.

 

Voici la position des C.A. :

 

- 1e C.A. : Courpeloy - Pézarches.

- 2e C.A. : La Haussaye - Tigeaux.

- 3e C.A : Bailly.

- C.C. : Haute-Maison - Coulommiers, en liaison avec le C.A. français.

 

 

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coté allemand : Moltke ne peut pas renforcer l’aile droite

 

 

De source sûre, Moltke apprend que les Français déplacent depuis plusieurs jours des unités de leur droite vers leur gauche par chemin de fer. Il pense que les français projettent une contre-offensive dès que leurs forces seront regroupées. Le camp retranché de Paris leur en donne le moyen. Cette région permet la concentration rapide d’une armée en toute sécurité.

 

L’aile droite allemande, d’après la directive du 2 septembre, doit couper la ligne alliée de Paris et la rejeter vers le sud-est. Il faudrait, pour protéger ce mouvement, détacher plusieurs C.A. face à la capitale. Comme l’O.H.L. n’a pas de réserve à sa disposition, c’est aux armées de l’aile droite qu’il appartient de fournir ces détachements, mais elles n’ont pas assez d’effectifs pour s’en démunir et poursuivre en même temps l’offensive.

 

 

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Moltke se rend enfin compte que l’aile droite a été affaiblie : trois C.A. sont occupés à assiéger des places fortes, une brigade tient garnison à Bruxelles et deux C.A. ont été envoyés sur le front oriental.

 

Il se rend compte que son flanc droit peut être débordé à son tour. Comment sortir de cette impasse ? Il faudrait prélever des troupes sur les armées de gauche pour les transférer vers l’aile droite. Rupprecht de Bavière refuse de voir réduire son armée et le Kaiser prend son parti.

 

A 17h30, l’O.H.L. reçoit un télégramme de von Kluck (daté de la veille à 21h30), annonçant qu’il compte pousser sur Rebais et Montmirail (à 20 km au sud de la Marne)

 

Moltke prend peur et à 18h, il signe l’ordre télégraphique suivant : "Ie et IIe armées resteront face au front de Paris : Ie armée entre Oise et Marne, IIe armée entre Marne et Seine. La IIIe armée marchera sur Troyes.

 

 

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"Les IVe et Ve armées, se portant rapidement vers le sud-est, ouvriront le passage de la Moselle aux VIe et VIIe armées. Aile droite de la Ve armée sur Revigny. Avec aile gauche, prise des forts de Troyon, Les Paroches, Camp des Romains".

 

C’est le troisième plan adopté en neuf jours.

 

- 27 août : les armées sont orientées vers Paris et la Basse Seine.

- 2 septembre, les armées sont orientées vers le sud-est, pour couper les armées françaises de Paris.

- 4 septembre : Moltke oriente les deux armées de droite face à l’ouest, en direction de Paris et de la Basse Seine.

 

Ie armée allemande

 

Von Kluck, qui a cherché depuis le début de la guerre à enfoncer le flanc gauche des alliés, n’admet pas d’abandonner la poursuite, surtout qu’il est en contact des Anglais et de l’aile gauche française.

 

Le soir, la Ie armée a tous ses C.A. sauf un au sud de la Marne, sur le Petit Morin (entre Montmirail et La Ferté-sous-Jouarre). Seuls le 4e C.A.R. et le 4e D.C. sont dans la région de Nanteuil-le-Haudouin.

 

Les ordres pour le jour suivant sont de continuer la marche vers la Seine en se couvrant du côté de Paris.

 

Le front à atteindre suit la ligne Esternay - Sancy - Choisy - Coulommiers. Le 4e C.A.R. et la 4e D.C. couvrent le flanc de l’armée dans la région de Nanteuil-le-Haudouin - Marcilly - Chambry.

 

Après une marche de 420 km, les troupes sont épuisées. Von Kluck n’est plus qu’à 18 km de Paris et continue à avancer vers le sud.

 

 

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Le 4e C.A.R., flanc-garde du dispositif, doit se porter dans la région de Marcilly - Chambry contre le front nord-est de Paris. L’infanterie atteint ses positions entre 9 et 10h. On signale qu’une colonne française se dirige vers l’est. Von Gronau (commandant du détachement) donne l’ordre d’attaquer. Une rencontre se produit avec l’aile droite de la VIe armée française. Le champ de bataille est coupé en diagonale (sud-est vers nord-ouest) par une suite de hauteurs (Penchard, Monthyon, bois de Tillières).

 

La 22e division de réserve se saisit du mamelon de Penchard et se trouve nez à nez avec la brigade marocaine. L’attaque de la division marocaine échoue, l’infanterie allemande prend l’offensive et rejette les bataillons français vers Villeroy, où elle est arrêtée par la 55e division de réserve française. En fin de journée, la 55e division de réserve se replie un peu en arrière d’Iverny et de Plessis-l’Evêque.

 

Témoignage de Von Kulh

 

Dans la nuit dit 2 au 3 septembre l'ordre suivant de la Direction suprême, lourd de conséquences, arriva à Compiègne : " Intention de la Direction suprême est de refouler les Français en direction du sud-est en les coupant de Paris. La 1re armée suivra la 2e en échelon et assurera en outre la protection du flanc droit des armées ". Un autre radio de là Direction suprême disait : " Il est désirable que la cavalerie d'armée se montre devant Paris et détruise toutes les voies ferrées conduisant à la capitale ".

A la 1re armée le IXe C. A. continua au cours de la journée du 4 septembre à rejeter l'ennemi en direction de Montmirail. Cette localité était encore en fin de journée aux mains de l'ennemi. Celui-ci opposait une résistance opiniâtre. Le commandement du corps d'armée n'avait pas l'impression d'avoir devant lui un ennemi en fuite. On n'avait aucun indice d'une retraite désordonnée, tels que fusils jetés, canons et voitures abandonnés.

 

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Le IIIe C. A. se heurta à la résistance d'arrière-gardes qu'il brisa. Il atteignit son objectif de marche à savoir la région de Saint-Barthélémy-Montolivet. Le IVe C. A. parvint sans combat jusqu'à la région de Rebais. Le IIe C. A. se mit au repos dans la soirée dans le coude de la Marne au nord-est de Meaux. Les ponts de Meaux et de La Ferté-sous-Jouarre étaient sautés. Le IVe C. R. atteignit la région de Nanteuil-le-Haudouin, le 2e C. C. La Ferté-sous-Jouarre.

Des renseignements reçus au cours de la journée il résultait que l'ennemi continuait sa retraite de Montmirail sur Esternay et de Coulommiers- Rebais vers le sud. Dammartin était occupé par de l'infanterie ennemie.

Le commandement de l'armée éprouva alors des doutes sur la suite des opérations. Plus l'armée poussait vers le sud, plus la couverture du flanc face à Paris devenait difficile. Les forces de l'armée n'étaient pas assez importantes. Le commandement de l'armée avait compté que des forces suffisantes seraient amenées en deuxième ligne derrière l'aile droite de l'armée.

 

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Je savais que c'était là un point important du plan de Schlieffen et qu'entre autres les divisions d'ersatz étaient destinées à cette mission. Mais l'échelon attendu n'arrivait pas et l'ensemble de la situation de l'armée allemande n'était pas claire pour nous. Nous éprouvâmes des doutes sur les victoires décisives des autres armées.

Ces considérations donnèrent naissance au radio suivant qui fut envoyé le 4 septembre au matin à la Direction suprême : " 1re armée demande des renseignements sur la situation des autres armées dont les annonces de victoire décisives ont été suivies à plusieurs reprises de demandes de soutien. La 1re armée est arrivée au prix de durs combats et de marches incessantes à la limite de ses forces.

Ce n'est que de cette façon qu'elle a pu ouvrir le passage de la Marne aux autres armées et obliger l'ennemi à continuer sa retraite. En cette occurrence le IXe C. A. s'est acquis les plus grands mérites par la hardiesse de ses opérations.

Nous espérons maintenant pouvoir exploiter le succès. La directive 2220 de la Direction suprême prescrivant à la 1re armée de suivre la 2e armée en échelon ne pouvait être suivie dans ces conditions. Le projet de refouler l'ennemi vers le sud-est en le coupant de Paris ne peut être exécuté que si la 1re armée se porte en avant. La nécessité de couvrir le flanc droit affaiblit la force offensive de l'armée, Il est instamment désirable que l'aile droite soit bientôt renforcée par d'autres éléments (IIIe C. R. ou VIIe C. R.).

 

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Étant donnés les changements incessants de situation la 1re armée ne sera en état de prendre des décisions importantes que si elle est renseigné d'une façon permanente sur la situation des autres armées qui semblent plus en arrière. La liaison avec la 2e armée est assurée d'une façon constante ".

Les objections et demandes de la 1re armée étaient justifiées. Il aurait été, il est vrai, préférable que le commandement de la 1re armée exposât ses scrupules dès le 3. Si la Direction suprême n'avait pas encore mis de renforts en marche, ils ne pouvaient plus arriver à temps. Notre radio parvint en outre avec du retard à la Direction suprême alors que celle-ci avait déjà pris une autre décision et envoyé un officier pour nous apporter des directives détaillées.

Le radio précédent montre la grande incertitude dans laquelle se trouvait le commandement de la 1re armée et le peu de renseignements qu'il possédait sur la situation générale.

Malgré les scrupules qu'il avait exprimés le commandement de la 1re armée estima qu'il pouvait encore continuer son mouvement pendant une journée dans le sens de ses intentions antérieures. Le IXe C. A. devait se porter le 5 jusque dans la région d'Esternay. La 2e armée s'en trouva resserrée et refoulée avec son aile droite sur la route Montmirail-Sézanne. Le IIIe C. A. devait atteindre la région de Sancy, le IVe C. A. Choisy.

La couverture face au front nord-est de Paris échut, au nord de la Marne, au IVe C. R. et à la 4e D. C. dans la région de Marcilly-Chambry (nord de Meaux), au sud de la Marne, face au front nord-est de Paris, au IIe C. A. qui fut alors poussé, lui aussi, au sud de la Marne vers la région de Coulommiers. Le corps de cavalerie reçut l'ordre de se porter dans la région de Provins pour attaquer si possible ultérieurement l'aile droite française au passage de la Seine.

 

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Le compte rendu suivant fut adressé dans la soirée à la Direction suprême : " Aile gauche de la 1re armée a rejeté les Français sur Montmirail. Anglais dans la région de Coulommiers semblent en retraite vers le sud et le sud-ouest. L'armée se portera en avant le 6. L'ennemi sera attaqué partout où on le rencontrera. IXe C. A. Esternay, IIIe Sancy, IVe Choisy, IIe Coulommiers, IVe C. R. nord de Meaux, IIe C. A. et IVe C. R. assurent la couverture du flanc droit avec la 4e D. C. ; 2e C. C. avec 2e et 9e D. C. Provins. Q. G. de l'armée : Rebais. "

La 2e, armée franchit la Marne le 4 septembre et atteignit la ligne Pargny la Dhuis-Mareuil en Brie-Épernay sans rencontrer l'ennemi.

La 3e armée parvint elle aussi le 4 à franchir la ligne de la Marne entre Athis (est d'Epernay) et Châlons-sur-Marne. Ses troupes étaient à bout de forces. Un jour de repos fut prescrit en conséquence pour le 5.

La 4e armée atteignit la région comprise entre la Moivre et Valmy.

La 5e armée parvint jusqu'à la ligne Clermont-Récicourt et se couvrit face à Verdun, dans la région de Forges sur la rive gauche, avec le Ve C. A. sur la rive droite.

 

 

IIe armée allemande

 

Vers 14h, l’armée est entièrement au sud de la Marne, de Dormans à Epernay (Epernay - Mareuil-en-Brie - Condé-en-Brie).

 

IIIe armée allemande

 

Après avoir dû combattre des arrière-gardes, l’armée atteint la Marne au soir et elle tient la zone de Tours-sur-Marne à Châlons. Von Hausen donne un jour de repos à ses troupes, tant pour les laisser se remettre de leurs fatigues que pour faire serrer les deux divisions de réserve retardées devant Givet et Reims.

 

Il forme une cavalerie d’armée, chargée de reconnaître, le 5 septembre, le terrain entre la Marne et l’Aube afin de conserver le contact avec l’adversaire.

 

Von Hausen signale que le gros de l’armée française se replie au sud du Petit Morin (les marais de Saint-Gond) vers la ligne Sézanne - Fère-Champenoise.

 

 

 

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IVe armée allemande

 

Le duc de Wurtemberg compte atteindre en soirée la ligne générale Châlons - Sainte-Ménehould. Moltke oriente vers le sud-est l’aile droite de l’armée.

 

Ve armée allemande

 

La Ve armée converge dans le même sens que la IIIe armée française et aligne son gros entre l’Aisne et la Meuse, des environs de Sainte-Ménehould jusqu’à Forges.

 

L’armée reçoit pour mission d’enlever les forts de Troyon, des Paroches et du Camp des Romains (forts du système Séré de Rivières).

 

 

à demain

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De mémoire aussi, il en faut 12 ...

 

 

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bien ton lien :jap:

 

c'est incroyable l'avancée technologique en 100 ans, Arthur C.Clarke fut l'inventeur de l'orbite géostationnaire, dans ses livres de SF que je lisais quand j'étais jeune,

il en causait déjà ;)

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Communiqué de l'O.H.L basé au Luxembourg (équivalent de notre GQG)

 

 

Cette directive du 5 septembre pour les armée 1 à 7 ainsi conçue :

 

" L'ennemi s'est soustrait à l'attaque enveloppante des 1re et 2e armées et a réussi avec une partie de ses forces à prendre contact avec Paris. Des comptes-rendus du front et des renseignements d'agents sûrs permettent en outre de conclure qu'il transporte vers l'ouest des forces provenant de la ligne Toul-Belfort et qu'il procède également à des retraits de forces devant nos armées 3 à 5.

Il n'est donc plus possible de refouler toute l'armée française vers la frontière suisse en direction du sud-est. Il faut plutôt s'attendre à voir l'ennemi rameuter de nombreuses forces dans la région de Paris et y amener des forces nouvelles afin de protéger sa capitale et de menacer le flanc droit des armées allemandes.

" Les 1re et 2e armées doivent en conséquence rester devant le front est de Paris. Elles auront pour mission de s'opposer offensivement à toute entreprise ennemie venant de la région de Paris et de s'appuyer réciproquement dans ces opérations.

" Les 4e et 5e armées sont encore au contact de forces ennemies importantes. Elles devront s'efforcer de les refouler sans arrêt en direction du sud-est, ce qui aura également pour effet d'ouvrir à la 6e armée le passage de la Moselle entre Toul et Épinal. On ne peut encore dire si cette opération réussira, de concert avec les 6e et 7e armées, à rejeter des forces ennemies importantes sur la frontière suisse.

" Les 6e et 7e armées conserveront tout d'abord pour mission d'accrocher les forces ennemies qui se trouvent devant leur front. Elles devront se porter aussitôt que possible à l'attaque de la ligne de la Moselle entre Toul et Épinal en se couvrant face à ces places.

" La 3e armée marchera sur Troyes-Vendoeuvre. Suivant la situation elle sera employée soit à soutenir les 1re et 2e armées au delà de la Seine en direction ouest soit à participer en direction du sud et du sud-est aux combats livrés par notre aile gauche.

" En conséquence Sa Majesté ordonne :

" 1° Les 1re et 2e armées demeureront face au front est de Paris pour s'opposer offensivement à toute tentative ennemie venant de Paris : 1re armée entre Oise et Marne ; les passages de la Marne en aval de Château-Thierry seront tenus pour permettre le passage d'une rive à l'autre. 2e armée entre Marne et Seine ; la prise de possession des passages de la Seine entre Nogent et Méry est très importante. Il est recommandé aux deux armées de tenir le gros de leurs forces suffisamment loin de Paris pour pouvoir conserver une liberté d'action suffisante pour leurs opérations. Le 2e C. C. restera sous les ordres de la 1re armée et passera une division au 1er C. C. Le 1er C. C. restera sous les ordres de la 2e armée et passera une division à la 3e armée.

" Le 2e C. C. aura pour mission d'observer le front nord de Paris entre la Marne et la Basse-Seine et d'éclairer entre Somme et Basse-Seine jusqu'à la côte. L'exploration lointaine au delà de la ligne Lille-Amiens en direction de la côte sera assurée par l'aviation de la 1re armée.

" Le 1er C. C. observera le front sud de Paris entre la Marne et la Seine en aval de Paris ; il explorera dans les directions de Caen, Alençon, le Mans, Tours et Bourges et devra recevoir l'aviation nécessaire à cet effet.

" Les deux corps de cavalerie détruiront les voies ferrées conduisant à Paris aussi près que possible de la capitale.

" 2° La 3e armée marchera sur Troyes-Vendoeuvre. Une division de cavalerie lui sera passée par le 2e C. C. Exploration vers la ligne Nevers-Le Creusot; les forces d'aviation répondant à cette mission devront lui être affectées.

" 3° Les 4e et 5e armées se portant résolument en direction du sud-est ouvriront le passage de la Moselle aux 6e et 7e armées. Aile droite de la 4e armée par Vitry-le-François et Montierender ; aile droite de la 5e armée par Revigny-Stainville-Morlaix. La 5e armée assurera avec son aile gauche la couverture face aux ouvrages de la Meuse et enlèvera les forts de Troyon, des Paroches et du camp des Romains. Le 4e C. C. restera sous les ordres de la 5e armée. Il éclairera devant le front des 4e et 5e armées en direction de la ligne Dijon-Besançon-Belfort. Il transmettra également ses renseignements à la 4e armée.

" 4° La mission des 6e ci 7e armées reste inchangée ".

 

Signé : VON MOLTKE

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BATAILLE DE LA MARNE

 

Préparation de la bataille 5 09 1914 ( - 1 jour)

 

 

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Les canons et les fusils ne marchaient plus, il régnait un silence de mort. Il n’y avait que les blessés qui appelaient : brancardiers ! Brancardiers ! A moi, au secours, d’autres suppliaient qu’on les achève. C’était affreux à voir. Le bombardement commençait et il fallait rester là, à attendre les obus, sans pouvoir bouger jusqu’au soir 8 heures où il venait nous relever. Chaque soir il y avait 100 ou 200 blessés sans compter les morts.

 

Lettre d’un poilu en 1914.

 

Dans la tranchée, le pis, ce sont les torpilles...

Le déchirement produit par ces 50 kg de mélinite en éclatant est effroyable. Quand une d’elles tombe en pleine tranchée, et ces accidents-là arrivent, elle tue carrément 15 à 20 types. L’une des nôtres, étant tombée chez les Boches, des pieds de Boches ont été rejetés jusque sur nos deuxièmes lignes.

 

Lettre d’un poilu le 24 juin 1915.

 

 

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Joffre lance son fameux appel : il ne s’agit plus de céder le moindre pouce de terrain mais de contre-attaquer. La VIe armée attaque le 4e C.A.R. laissé en flanc-garde dans la région de Saint-Soupplets. Joffre fait appel à l’honneur de l’Angleterre, ce qui décide French de passer à l’attaque. Moltke s’est rendu compte du danger pour son flanc droit et ordonne aux Ie et IIe armées de faire face à Paris mais von Kluck ignore l’ordre et continue sa marche vers le sud. Il a déjà largement dépassé la Marne.

 

 

A 7h30, Joffre lance un ordre du jour pathétique:

 

 

« Au moment où s'engage une bataille d'où dépend le salut du Pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis, et se faire tuer sur place, plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée. »

 

JOFFRE.

 

 

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G.Q.G. français

 

Le Q.G. doit déménager à Châtillon-sur-Seine.

 

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Joffre se rend au Q.G. de French qui est réticent de participer à l’offensive. Or, sa participation est indispensable.Il plaide pour l’intervention anglaise, dit que l’heure est décisive.

 

Joffre, si flegmatique d’habitude, frappe sur la table d’un coupe de poing et dit "L’honneur de l’Angleterre est en jeu, Monsieur le Maréchal !". French, qui jusqu’à présent avait écouté impassible, rougit fortement. Il y a un court silence impressionnant, puis il murmure avec émotion : "I will do all my possible".

 

Joffre rappelle les 15e et 21e C.A. de Lorraine et des Vosges. Le 15e C.A. embarque à destination de Bar-le-Duc et le 21e embarque à Epinal vers le plateau de Mailly.

 

 

 

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Voici à cette date la position des armées françaises : le front entre la VIe armée à l’ouest et la IIIe armée à l’est s’étend sur 280 km.

 

- VIe armée : entre Dammartin-en-Goëlle et Claye-Souilly, couverte au nord par le C.C. Sordet. (cavalerie)

 

- Armée anglaise : de Rosoy-Lagny à la lisière sud de la forêt de Crécy.

 

- Ve armée : du nord-est de Provins à Sézanne, couverte à gauche par le C.C. Conneau (4e, 8e,10e D.C.).

 

- IXe armée : de Sézanne à Sommesous (camp de Mailly).

 

- IVe armée : de Sompuis à Sermaize.

 

- IIIe armée : entre Revigny-sur-Ornain et les abords de Verdun.

 

En matinée, Joffre donne aux armées de droite l’ordre suivant : "Demain 6 septembre, la IVe armée, arrêtant son mouvement vers le sud, fera tête à l’ennemi et s’efforcera de se tenir prête à reprendre l’offensive, en liant son mouvement à celui de la IIIe armée.

"La IIIe armée, se couvrant vers le nord, débouchera vers l’ouest pour attaquer dans le flanc gauche les forces ennemies qui marchent à l’ouest de l’Argonne".

 

IIe armée française : bataille du Grand Couronné de Nancy

 

 

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IIIe armée française

 

- Le 5e C.A. est établi au nord de Revigny, de Sommeilles à Vaubécourt.

 

- Le 6e C.A. tient le front Sommaisne - Beauzée - Deuxnouds. Après le départ de la 42e division vers l’armée de Foch, le 6e C.A. ne comprend plus que les 12e et 40e divisions.

 

- Le 3e groupe de divisions de réserve, provenant de l’armée de Lorraine, prend position de Courouvre à Saint-Mihiel.

 

En soirée, Joffre met à la disposition de la IVe armée le 21e C.A., retiré de la Ie armée (Dubail).

 

 

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IVe armée française

 

Malgré les succès remportés sur la Meuse, la IVe armée a, selon l’ordre de Joffre, suivi le mouvement général de repli vers le sud. Les forces ont été diminuées des 9e et 11e C.A., qui vont former le noyau de l’armée Foch. Le 5, malgré le mouvement offensif de la VIe armée sur l’Ourcq, le IVe armée est encore en retraite devant l’aile gauche de von Hausen et la IVe armée allemande.

 

- Le 17e C.A. a traversé la Marne entre Châlons et Vésigneul et tient le soir les abords sud de la voie ferrée de Sommesous à Vitry.

 

- Le 12e C.A. occupe Huiron et Frignicourt, mais la plus grande partie du C.A. s’est embarquée à Loisy et Vitry pour aller se recontituer à l’arrière, sur l’Aube.

 

- Le corps colonial parvient à passer vers 17h sur la rive gauche de la Saulx et occupe Vauclerc et Favresse.

 

 

 

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VIe armée française

 

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Joffre envoie à Galliéni le message suivant :

 

« En raison du mouvement des armées allemandes qui paraissent glisser en avant de notre front dans la direction du sud-est, j’ai l’intention de porter votre armée en avant dans leur flanc, c’est-à-dire dans la direction de l’est, en liaison avec les troupes anglaises.

Prenez dès maintenant vos dispositions pour que vos troupes soient prêtes à marcher cet après-midi et entamer demain un mouvement général dans l’est du camp retranché.

Je mets la 45e division maintenant sous vos ordres. Venez de votre personne me parler le plus tôt possible ».

 

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Voici les positions d’attaque le long de l’Ourcq :

 

Au nord de Dammartin, les 55 et 56e divisions de réserve et une brigade marocaine.

 

Entre Dammartin et Saint-Denis, la 14e division du 7e C.A. et la 63e division de réserve.

 

 

 

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- Au nord-est de Clayes, la brigade de cavalerie Gillet.

- A Pontoise, les 61 et 62e divisions.

- A Gagny, le 7e C.A., venu d’Alsace.

 

Cela représente dix divisions d’infanterie appuyées par les C.C. Sordet et Gillet, y compris 8 à 9 bataillons de zouaves.

 

 

Infanterie marocaine.jpg

 

L’avant-garde de la 56e division de réserve a occupé Saint-Soupplets. Elle est canonnée par les batteries de la 4e D.C. allemande en position sur les hauteurs d’Oissery.

Les Français doivent reculer et les Allemands s’emparent de Saint-Soupplets.

 

Un accrochage avec l’aile droite de la Ie armée allemande a lieu dans cette dernière localité.

 

 

 

11h :

 

Le général von Gronau, commandant le 4e C.A.R. (flanc garde de la Ie armée allemande face à Paris) est informé que des colonnes d’infanterie française font route vers l’est, sur sa droite.

 

12h :

 

L’artillerie allemande tire des hauteurs de Monthyon sur l’artillerie française en train de se déployer. Von Gronau donne l’ordre à ses divisions d’infanterie d’attaquer les Français et à sa D.C. de les déborder par le nord.

 

Les deux adversaires vont se disputer les lignes de crêtes qui suivent le cours de l’Ourcq.

 

- Au sud, la brigade Marocaine refoule les Allemands mais ne parvient pas à s’emparer de la colline de Penchard. Elle subit de grosses pertes en attaquant dans une plaine découverte, sous le feu de troupes allemandes qui occupent une position dominante.

 

- Au centre, la 55e division de réserve se lance à l’assaut des hauteurs de Monthyon en partant de la ligne Plessis-l’Evêque - Iverny - Villeroy. Au nord, des combats se déroulent à Saint-Soupplets et les français ne parviennent pas à s’emparer de la localité.

 

Dans l’après-midi :

 

Le lieutenant Charles Péguy, écrivain connu et servant dans le 276e régiment d’infanterie, est tué, à Villeroy, d’une balle dans la tête alors qu’il refusait de se coucher sur le sol.

 

 

 

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A la nuit :

 

Craignant une menace sur leur flanc, les allemands se replient sur des positions plus favorables : Saint-Soupplets, Neufmontiers et Chauconin sont abandonnés et tombent dans les mains françaises.

 

Le groupe de Lamaze passe la nuit sur la ligne Montgé - Iverny - Charny, le 7e C.A. à sa gauche.

 

24h :

 

Von Kluck est seulement averti de l’offensive française. Il confirme son ordre au 2e C.A. de remonter vers le nord.

 

 

 

 

position 6è armée et BEF.gif

 

 

témoignage: Touring Club de france et Michelin, 1917

 

le 5, la VIè armée s'efforce de gagner la position assignée; il s'ensuit une prise de contact très vive avec le IVème corps de réserve. Après de violents combats pour la possession de Monthyon et Penchard, le groupe Lamaze passe la nuit sur la ligne Montgé-Iverny-Charny. Le 7mee corps prend position sur la gauche et n'a que quelques engagements d'avant-garde vers Saint-Soupplets; mais sa menace de flanc contraint le IVème corps à évacuer dans la nuit la ligne Monthyon-Penchard. L'armée anglaise, d'après les instructions du généralissime, doit occuper le 5 au soir une ligne nord-sud allant de Changis (est de Meaux) à Coulommiers, prête à attaquer dans la direction de l'est, afin de prendre de flanc les forces allemandes. Mais les troupes du maréchal French très éprouvées par la dure retraite qui leur a fait parcourir, depuis le 24 août, tout en combattant, 40 à 50 kilomètres par jour, opèrent assez lentement leur volte-face et n'arrivent le soir qu'à la ligne Vaudoy-Pézarches-Hautefeuille-Grand Morin.

Ainsi, ni la 6ème armée, ni l'armée anglaise ne réussissent à occuper les positions prévues pour le début de l'attaque générale, ce qui rendra beaucoup plus difficile la réussite du mouvement enveloppant.

Le but particulier de cette journée est, du côté français, l'attaque de front et le débordement par sa droite du IVème corps de réserve allemand.

La droite française (groupe de Lamaze) s'empare, dès le point du jour, de Saint-Soupplets et de Monthyon ; à 9 heures, elle atteint le front de Chambry-Barcy-Oissery ; mais, à l'aile gauche qui doit effectuer le mouvement débordant, le 7ème corps rencontre près dÉtavigny une partie du IIème corps actif allemand qui s'est décroché de l'armée anglaise et qui est arrivé, à marches forcées, au secours du IVème corps de réserve.

C'est le début de l'habile manœuvre de von Klück ; il s'est aperçu du danger que fait courir à son armée l'attaque de flanc de Maunoury et va profiter de l'état de fatigue de l'armée anglaise pour jeter toutes ses forces sur la 6ème armée, l'arrêter et éviter ainsi un désastre.

En fin de journée, les Français occupent la ligne Chambry-Marcilly-Puisieux-Acy-en-Multien. L'armée anglaise a continué à se redresser et atteint la ligne Crécy-enBrie-Coulommiers-Choisy-en- Brie.

 

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IX armée française

 

Elle prend officiellement sa dénomination.

 

Armée anglaise

 

Le B.E.F. arrête sa retraite.

 

 

coté allemand : aveu d’échec

 

 

von Molke envoie un communiqué qui démontre que le haut commandement ne sait pas où sont les anglais, la Vè armée et la composition de la VIè armée française

pire, ils sont dans l'inconnu sur les positions de leurs 1ère et 2è armée allemande

 

Ie armée allemande

 

A 7h, von Kluck reçoit l’ordre préparatoire de Moltke. Après en avoir pris connaissance, il ne cherche qu’à l’éluder. Le commandement suprême prescrit à la Ie armée de rester en l’Oise et la Marne, alors que la grande majorité des forces a franchi depuis longtemps la Marne. Von Kluck prend prétexte de cette contradiction entre la lettre de l’ordre et la réalité des faits. Non seulement, il ne ramène pas son armée au nord de la Marne, mais il ne l’arrête pas et la laisse avancer vers le sud.

 

 

 

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Il transfère d’ailleurs son Q.G. à Rebais, 12 km au sud de la Marne et envoie à l’O.H.L. un compte rendu frisant la désinvolture où il marque son intention de poursuivre jusqu’à la Seine (« Si on exécute l’ordre reçu d’investir Paris, les éléments ennemis reprendront leur liberté de manœuvre sur Troyes. A Paris il n’y a probablement de forces importantes qu’en voie de concentration... je tiens pour une opération peu heureuse en ce moment celle qui consisterait à abandonner le contact avec un ennemi parfaitement capable de combattre vigoureusement et à déplacer les Ie et IIe armées. Je propose de mener la poursuite jusqu’à la Seine et d’investir ensuite Paris »).

 

A 11h, von Kluck donne ses ordres de poursuivre vers le sud : il ignore toujours ceux de l’O.H.L., qui sont de protéger l’armée allemande d’une attaque éventuelle provenant de Paris. Il préfère ne pas perdre le contact avec les armées anglaises et françaises en retraite. Les différents C.A. doivent atteindre la ligne Germigny - Nogent.

 

Une avant-garde atteint Villiers-Saint-Georges près de Provins. C’est l’avance extrême de l’armée allemande. Le Q.G. de l’armée s’établit à Charly-sur-Marne. Les ponts sur la Marne de Lizy, Germigny, La Ferté-sous-Jouarre, Lamy et Nanteuil doivent être occupés.

 

 

 

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Sur le flanc droit de l’armée, les seuls éléments de couverture sont le 4e C.A. et la 4e D.C. et encore, le 4e C.A.R. a été affaibli suite à des prélèvements : notamment la brigade von Lepel est à Bruxelles et deux bataillons sont affectés à la garde des étapes. De 25 bataillons, le C.A. est réduit à 16 et ne dispose que de 6 batteries de 77.

 

Le commandant de C.A., von Gronau, dispose son C.A. face à l’ouest, sur la ligne Marcilly - Barcy - Chambry. La 22e division de réserve marchera sur Penchard et la 7e D.R. sur Saint-Mard.

 

Cette dernière division se heurte à la 55e division de réserve française. Von Gronau ordonne une attaque des 55e et 22e divisions de réserve, qui oblige les Français à reculer sur une ligne de Saint-Soupplets à Penchard.

 

Le 7e C.A. français, qui se trouve vers la forêt d’Ermenonville, n’essaie pas d’envelopper le 4e C.A.R.

 

Von Gronau décide de se replier derrière la coupure de la Thérouanne (5km vers l’est), craignant d’être enveloppé le lendemain.

 

L’armée française occupe Saint-Soupplets.

 

Hentsch arrive au Q.G. de von Kluck le soir. A sa demande, l’état-major de la Ie armée établit les ordres pour ramener le lendemain le gros des armées au nord de la Marne. Seul le 9e C.A. restera sur place le long du Grand Morin. Les autres feront demi-tour pour regagner les régions de la Ferté-Gaucher (3e), la Ferté-sous-Jouarre (4e) et le nord de Meaux (2e).

 

En fin de nuit, un radiogramme parvient du 4e C.A.R., qui appelle au secours, car un adversaire supérieur a surgi devant lui au début de l’après-midi. Il envoie le 2e C.A. vers la boucle de la Marne.

 

 

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IIe armée allemande

 

Les forces allemandes réussissent à s’emparer de 4 forts de la ceinture fortifiée de Maubeuge.

 

Von Bülow est persuadé que les Français vont se réfugier derrière la Seine. La nouvelle instruction générale de l’O.H.L. prescrivant de s’établir entre Seine et Marne face à Paris lui est remise à 8h30. Il arrête aussitôt la marche de son aile droite dont la 7e C.A. est masqué par la gauche de l’armée de von Kluck, qui bloque la grand’ route au sud de Montmirail. Von Bülow prescrit seulement à sa gauche (C.A. de la Garde) de pousser jusqu’à Morains-le-Petit, défendu victorieusement par une arrière-garde française.

 

Le gros de l’armée ne dépasse pas la ligne Montmirail - Vertus. Von Bülow a l’intention de redresser le front de son armée vers le sud-ouest. Le 7e C.A. doit se placer entre Marne et Petit Morin, le reste de la ligne pivotera autour de Montmirail pour s’aligner sur Sézanne et Marigny-le-Grand.

 

 

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IIIe armée allemande

 

Von Hausen a octroyé un jour de repos à son armée et elle n’a pas bougé. Dans la soirée, il reçoit un radio contenant l’instruction générale aux termes de laquelle la IIIe armée doit poursuivre sa marche vers le sud, dans la direction générale de Troyes - Vendeuvre. Il donne par conséquent l’ordre de se porter pour le lendemain sur la ligne Vertus - Vitry-le-François et transfère son Q.G. à Châlons-sur-Marne.

 

IV armée allemande

 

Le duc de Wurtemberg a atteint la ligne Vitry - Sainte-Ménehould. Il compte porter ses avant-gardes le 6 août au-delà du canal de la Marne au Rhin.

 

VIe armée allemande

 

S’empare de Pont-à-Mousson.

 

 

à demain, et si j'ai du temps après le taff, un florilège de témoignages

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Invité §pie367dg

Prends ton temps rien ne presse.

J'ai relevé " le duc de Würtemberg compte porter ses avant-gardes le 6 Aout etc... je suppose qu'il faut lire le 6

septembre

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tu as raison, il y a parfois des coquilles, je lis maintenant deux fois le sujet posté mais ça passe à travers parfois :jap:

 

BATAILLE DE LA MARNE

 

Bataille de l'Oursq le 5 09 1914

 

témoignage (livre de henri Hesselin)

 

 

Depuis Saint-Soupplets jusqu'à Penchard la bataille est engagée.

 

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Vers midi, le 5° bataillon du 276° R. I., arrêté aux abords de Villeroy, avait entendu éclater les premiers obus allemands

alors qu'il s'apprêtait à. faire la soupe. « Ils nous servent l'apéritif! ›› s'étaient écrié les hommes de Péguy.

 

La soupe sera pour plus tard; le bataillon doit se porter tout de suite vers Villeroy pour faire la liaison entre le 246° R. I. qui tient Iverny

et la brigade marocaine qui cherche à s'emparer de Penchard.

 

 

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photo rare, le 276 à villeroy

 

 

On traverse un champ d'avoine qui vient d'être coupée. La section du lieutenant Péguy marche à. la droite du bataillon qui avance

sous le feu de 1'artillerie allemande. « Couchez-vous en carapace ! ›› crie Péguy de sa « voix vibrante ››. Sous les rafales, les hommes

se couchent et font le gros dos, protégés par leur sac.

 

Puis l'on repart.

 

 

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La section arrive ainsi à l'entrée de Villeroy, dans un chemin creux où elle se trouve a l'abri, près d'un puits. Court instant de répit pendant

qu'alentour retentit le vacarme de l'artillerie et des tirs de mitrailleuses. Les hommes puisent de d'eau et se rafraîchissent.

 

A I7 heures, la bataille paraît atteindre son paroxysme; elle tourne mal pour les Français. Des bois de Cuisy au nord

jusqu'à la croupe de Penchard au sud, nos troupes sont refoulées. Des obus incendiaires ont mis le feu au village de Penchard

où Hessois et Marocains sont aux prises.

 

Les efforts des seconds « mal appuyés par une artillerie insuffisante se révèlent meurtriers et vains ››. Les Marocains fléchissent;

bientôt, ils se replient.

 

Le bataillon Bonnet du 276° R. I. reçoit alors l'ordre de les soutenir car déja les Saxons et les Hessois descendent

les pentes des bois du Télégraphe et s'avancent vers Villeroy. Le 5° bataillon du 276° R. I. se porte « magnifiquement

à l'attaque ››

 

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.

La compagnie de Péguy a quitté son chemin creux; elle se déploie et progresse d'abord sur une légère contre-pente qui la

dérobe à la vue des Allemands. Ceux-ci se sont arrêtés et se tiennent tapis dans le vallon du Rutel qui prolonge le ru de la

Sorcière. Les fantassins français atteignent maintenant la route départementale D 21 battue par le feu de l'ennemi.

 

Ils s'aplatissent pendant quelques minutes dans le fossé qui borde le chemin.

 

A ce moment, surgit sur le champ de bataille une étonnante apparition. Monté sur « une superbe jument arabe ›› et enveloppé

dans un burnous de couleur claire, le lieutenant Marché vient de i'Etat-Major de la brigade marocaine pour « exhorter ›› le

276è à poursuivre son avance.

 

 

281.jpg

Impassible sous les balles, l'officier va de compagnie en compagnie et prodigue ses encouragements.

A peine le capitaine Guérin a-t-il enregistré la requête du lieutenant Marché qu'il enlève ses hommes. Tous partent au

coude à coude.

 

A droite, Péguy et Guérin côte à côte, revolver au poing; à gauche, le lieutenant de la Cornillère, ganté de blanc et

Hamelin. On progresse par bonds au milieu d'une avoine non coupée qui gêne la course et dans laquelle, sans

cesse, des hommes s'effondrent mortellement touchés.

 

 

278.jpg

 

Sur le fond doré des avoines, les pantalons rouges offrent offrent des cibles magnifiques aux Saxons

et aux Hessois qui, invisibles dans leur vallon, tirent comme à. L'exercice.

 

Pendant que ses hommes, un instant couchés, tirent eux aussi, Péguy, imperturbable, debout, la « barbe au vent... dirige

le feu, indique les hausses et les points de mire ››.

 

Là.-bas, sur la pente, les silhouettes grises semblent se replier. La compagnie repart, traversant cette fois un champ de betteraves;

les hommes courent, trébuchent, ruisselants de sueur, courbés en deux dans le bourdonnement incessant des balles. Le capitaine Guérin qui,

malgré sa blessure, marchait toujours en avant, s'abat, tué net.

 

 

 

284.jpg

 

Les hommes hésitent mais les officiers, restés debout, les rallient.« Couchez-vous et feu à volonté ››, crie Péguy qui, jumelles à la

main, s'efforce de diriger le tir de sa section.

 

Le lieutenant la Cornillère va de l'un à l'autre, jusqu'au moment où il s'effondre à son tour. Un adjudant qui se lève

Pour le secourir « fait deux pas et tombe... foudroyé ››! Les hommes crient : « Le lieutenant est tué ! Le lieutenant est tué ! ››

On assiste alors à une scène telle que l'Antiquité n'en a pas léguée de plus émouvante. La Cornillère se redresse à demi et, dans

un dernier souffle de vie, on l'entend dire : « Oui, le lieutenant est tué, mais 'tirez toujours! ›› Et il retombe, mort.

 

charles-peguy-.jpg

 

« Noirs de poudre, le fusil leur brûlant les doigts, les survivants tirent comme des enragés ››, s'interrompant seulement pour tenter de creuser

avec leurs mains un abri qui les dérobe à ces nappes de balles bourdonnantes.

 

« A tout instant, ce sont des cris, des plaintes, des râles... ›› Péguy, toujours debout malgré ses hommes qui lui crient : « Couchez-vous! ›› répète

avec une sorte de rage : « Tirez, tirez, nom de Dieu! ›› jusqu'au moment ou il s'écroule à son tour, tué net d'une balle en plein front.

Péguy est mort et Hamelin aussi.

 

 

290.jpg

 

La 196è compagnie n'a plus d'officiers et bien peu de soldats sont indemnes.

A sa droite, la 20° compagnie a perdu, elle aussi, tous ses officiers. Le lieutenant Marché, dont la belle jument arabe s'est abattue, a repris la

tête des survivants. Il est tué quelques minutes avant que les Allemands, surgissant d'un pli de terrain, ne capturent les hommes qui ont survécu.

 

L'attaque du 5° bataillon est terminée; elle a échoué mais son sacrifice n'a pas été inutile, elle a enrayé l'assaut allemand

car elle a permis aux Marocains de se dégager.

 

A la nuit tombante, le commandant Bonnet rassemble les débris de son unité et les ramène au village de Villeroy.

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:jap:

 

La charge héroïque, grande spécialité de l'Epoque ...

 

C'est ainsi que mon grand-père, Saint-Cyrien a été blessé au Chemin de Dames ... sabre au clair, en grand uniforme, gants blancs ... un obus lui a arraché le pied, 3 jours dans le noman's land ... récupéré, gangrène, 17 opérations, au final, une jambe de bois, et une tête brûlée connu de tous pour descendre les rues du Havre sur 2 roues avec son tricycle ... 60 ans après, quelques camps de concentration plus loin pour fait de résistance en 44, il s'enlevait encore des éclats d'obus de sa gorge ou des ses bras, de temps en temps arkiel.gif.9a0b995f298b5324278bb58c3326dda0.gif

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merci sierra pour ce témoignage "rare" car la majorité disait rien

 

trop bonne émission sur le havre hier sur FR3 normandie. (bombardement de 44 par les alliés)

 

pas pu faire le 6 09 1914 hier, trop fatigué, je ferai tout à l'heure, là, direction les foires à tout ;)

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BATAILLE DE LA MARNE

 

 

 

280 km De front, 2 Millions de combattants, jour J, le 6 09 1914

 

 

6 09 1914.png

 

 

Le soldat craque et n’a plus qu’une obsession ... quitter le front, coûte que coûte. Moins radicale que la désertion (promise à la peine de mort) la « fine blessure », celle qui nécessite l’évacuation pour l’hosteau, apparaît comme la solution la plus souhaitable.

Lors des bombardements, il n’est pas rare de voir des soldats lever les mains volontairement au-dessus de la tranchée dans l’espoir d’un éclat d’obus providentiel. L’hôpital offre le répit… et un vrai lit. Aussi, il fait des envieux.

Les Boches nous ont encore blessé huit hommes, tous pas grièvement ; si seulement j’avais été à la place de l’un deux. Quel rêve ! L’hôpital !

 

paroles de poilus

 

 

 

« Au moment où s'engage une bataille d'où dépend le salut du Pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis, et se faire tuer sur place, plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée. »

 

JOFFRE.

 

journal du jour:

 

 

-Au nord de la Marne, la VIe armée FR progresse mais sans parvenir à l’Ourcq.

-L’armée anglaise atteint le cours inférieur du Grand-Morin, à l’ouest de Coulommiers. A sa droite, la Ve armée FR, progresse de plusieurs km.

-Von Kluck reporte en toute hâte ses forces sur la rive droite de la Marne pour enrayer l’attaque de la VIe armée.

-Les IIe et IIIe armées allemandes attaquent vigoureusement et sous leur pression, la IXe armée FR ne peut se maintenir aux débouchés des marais de Saint-Gond.

-La IVe armée FR est sérieusement accrochée dans la région de Vitry-le-François et une brèche de 20 km s’ouvre entre elle et la IXe armée.

-La IIIe armée ne peut déclencher l’attaque en direction de l’ouest car elle fait face aux forces allemandes qui débouchent de l’Argonne, vers Revigny.

 

Joffre poursuit la mise en œuvre de son plan d’attaque. Il doit toutefois surveiller deux points faibles dans son dispositif : l’intervalle entre la IX armée (Foch) et la IIIe (Sarrail) et celui entre la IVe armée (de Langle) et la IIIe armée. Il prend des dispositions pour colmater les brèches de Mailly et de Revigny

 

- Brèche de Mailly : il envoie le 21e C.A. (sa réserve) dans la région de Vassy à disposition de la IVe armée et incite de Langle à contre-attaquer les forces qui déborderaient l’aile droite de la IXe armée dans la région de Sommesous.

 

- Brèche de Revigny : il prescrit à la IVe armée d’étendre son aile droite vers Sermaize-les-Bains et il met le 15e C.A. (sa réserve) à la disposition de la IIIe armée dans la région de Gondrecourt.

 

IIe armée française

 

2è et 1ère armée.png

 

Deux batailles se livrent aux extrémités du front de la IIe armée. A droite, les 16e et 8e C.A. rétablissent complètement leurs lignes.

 

- Le 16e C.A. réoccupe Gerbéviller.

- Le 20e réalise une importante avance. La 39e div. reprend Crévic. La 70e div. rés. progresse mais ne peut réoccuper Réméréville et Courbesseaux.

 

L’effort principal des Allemands se porte à la gauche de la IIe armée, sur les deux rives de la Moselle. La position de Sainte-Geneviève est bombardée toute la journée.

L’infanterie allemande monte à l’assaut de la position de Sainte-Geneviève vers 18h, en masses profondes, au son des fifres et des tambours mais les bataillons sont fauchés par le tir des 75 et des mitrailleuses.

Les assaillants reprendront l’attaque pendant la nuit sans plus de succès. Le commandement allemand essaie ensuite de tourner la position.

 

La ligne de défense française est intégralement maintenue mais la retraite de la 73e D.R. sur une profondeur de 6 km découvre le flanc gauche du Grand Couronné.

 

IIIe armée française

 

3è armée.png

 

Les instructions de Joffre sont de ne pas se laisser couper de la IVe armée alors que Sarrail ne veut pas s’éloigner de Verdun.

 

Les effectifs se situent entre la voie ferrée de Sainte-Menehould, Revigny et le secteur sud-ouest de Verdun (Souilly). La gauche est séparée de la IVe armée par une dizaine de km. Le point faible se situe à la jointure avec la IX armée (Foch). Sarrail reçoit du renfort (21e C.A. débarquant de Vassy).

 

Quand lui parvient l’ordre d’attaquer le flanc gauche allemand, l’armée, face à l’ouest, est déjà pressée sur toute la ligne par un ennemi très supérieur en nombre mais parvient à résister sur place.

 

- 5e C.A. : Les Allemands prennent l’offensive avant 6 heures du matin. Sommeilles et Nettancourt sont perdus. Le feu d’artillerie est si intense sur Noyers que la localité doit être abandonnée. Les allemands manoeuvrent pour accentuer la poussée qui doit briser la liaison entre les armées de Sarrail et Langle de Cary ; ils descendent sur Villers-aux-Vents. toute la journée, le C.A. se défend pied à pied mais, tour à tour, Villers-aux-Vents, Brabant-le-Roi, Revigny, Laimont sont abandonnés.

 

- 6e C.A. : Les Allemands devancent son offensive et le C.A. doit résister sur la ligne Sommaisne - Beauzée - Deuxnouds. Le centre se voit obligé d’abandonner Sommaisne, pour s’établir entre ce village et l’Aire. Il doit abandonner Beauzée et Deuxnouds et se retire au nord et à l’ouest de Seraucourt.

 

- 3e groupe de divisions de réserve : Les 75e et 67e divisions de réserve attaquent d’Issoncourt et de Souilly dans la direction de Saint-André-Ippécourt. En fin de journée, elles sont rejetées sur la ligne Signal d’Heippes - Souilly.

 

En soirée, les Allemands sont arrêtés sur la ligne Vassincourt - Villotte et la liaison avec le 2e C.A. de la IVe armée est maintenu. La charnière entre la IIIe et la IVe armée est menacée.

 

 

IVe armée française

 

4è armée.png

 

Elle s’étend sur une quarantaine de km, du sud-ouest de Sompuis à l’ouest de Revigny, le confluent de la Saulx et de l’Ornain.

 

L’aile gauche s’épaule sur la position fortifiée de Verdun et l’autre est solidement constituée des 17e et 12e C.A. La liaison entre la IVe et Ve armée se situe à Sermaize - Revigny.

 

La IVe armée est attaquée sur tout son front (coupure de l’Ornain, canal de la Marne au Rhin).

 

- 17e C.A. : Le C.A. se porte vers le nord. Malgré le feu de l’artillerie allemande établie au nord de la ligne de Sommesous à Vitry, une vive lutte d’infanterie se déroule à l’est du château de Beaucamp. Le soir, le 17e C.A. refoule le 19e saxon et porte ses avant-postes auprès de la ligne de chemin de fer, à l’ouest de Huiron.

 

- 12e C.A. : L’attaque allemande se produit dès le matin. Le C.A., fortement diminué, perd, après une résistance acharnée, Frignicourt, Courdemanges et Huiron, mais les Allemands ne tirent pas parti de leur avance et les français reprennent, dans la soirée, ces deux derniers villages.

 

- Corps colonial : A la gauche de ce C.A., après une lutte violente sur le canal de Saint-Dizier, les Allemands passent sur la rive sud et attaquent en force, mais ne peuvent pas entamer la ligne Blaise - Norrois - Matignicourt. Sur la droite, Vauclerc et Ecriennes tombent après de durs combats.

 

- 2e C.A. : Au cours de la matinée, le canal est forcé à l’ouest de Le Buisson. Le C.A. est menacé de perdre le contact avec le corps colonial. Le général Gérard envoie une brigade autour de Favresse pour remplacer les coloniaux.

 

Une brèche dangereuse sépare la IVe armée de la IXe entre Sommesous et Sompuis et entre la IVe et la IIIe à Revigny.

 

La IVe armée allemande est arrêtée dans sa poursuite entre les brèches de Mailly et Revigny et se trouve au sud-ouest de Vitry-le-François jusqu’à l’Ornain. Le duc de Württemberg doit réclamer dès 11h le secours du C.A. de von Hausen (19e) pour permettre à sa droite (8e C.A.) de résister aux attaques de l’aile gauche de l’armée de Langle.

En soirée, la IIIe armée tient le front Villers-sur-Couzances - Asches - Saint-André - Sermaize - Villotte - Laimont, Neuville-sur-Orne - Vassincourt.

 

Vè armée française

 

5è et 9è armée.png

 

La Ve armée, quant à elle, s’étend sur le front depuis le nord de Provins (18e C.A.) jusqu’à Sézanne (10e C.A.). Son objectif est d’attaquer le front Courtacon - Esternay - Sézanne, soit vers le nord. Les deux C.A. de gauche (18e et 3e) font face à l’aile gauche de von Kluck (3e et 9e C.A.). Les deux C.A. de droite (1e et 10e) sont opposés à l’aile droite de von Bülow (7e C.A. et 10e C.A.R.)

 

La Ve armée doit attaquer dès 6h vers Montmirail les 3e et 9e C.A. de von Kluck. Le C.C. Conneau agira en liaison avec le 18e C.A. tout en se reliant à l’armée anglaise.

 

- Le 18e C.A. (Maud’huy) refoule les avant-postes du 3e C.A. allemand de Sancy.

- Le 3e C.A. enlève Escardes et Courgivaux.

- Le 1e C.A. (Deligny) chasse l’armée allemande de Châtillon formidablement organisé et parvient jusqu’aux abords d’Esternay.

- Le 10e C.A. (Defforges) combat en liaison étroite avec la 42e division (Grossetti) de l’armée Foch contre le 10e C.A.R et le 7e C.A. de l’armée von Bülow vers Villeneuve-lès-Charleville qui sera prise et reprise plusieurs fois.

 

En soirée, la Ve armée française n’a progressé que de 5 km, permettant à la Ie armée allemande de se dégager d’une situation critique.

 

Début d'une légende, témoignage:

 

 

VI armée française

 

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Selon l’ordre célèbre de Joffre, la VIe armée tombe sur le flanc droit de la Ie armée allemande en débouchant de Brézy, Saint-Soupplets et Penchard (route de Senlis-Meaux). Maunoury ordonne l’attaque par la VIe armée.

 

- De Plessis-l’Evêque à Villeroy, le groupe de Lamaze (55e et 56e divisions), la brigade marocaine et la 45e division refoulent le 4e C.A. allemand de réserve des hauteurs de Penchard et de Monthyon.

 

- Parti du front Oissery - Saint-Soupplets, le 7e C.A. entame un enveloppement par le nord. La 14e division de ce C.A. (de Villaret) arrive jusqu’à Bouillancy.

 

Les aviateurs signalent devant les 3e et 9e C.A. des colonnes allemandes remontant du sud au nord. Il s’agit d’une offensive générale déclenchée par von Kluck pour contrer l’attaque de la VIe armée.

 

La VIe armée dépasse les hauteurs de Penchard et atteint à 9h la ligne Chambry - Barcy - Marcilly.

 

A gauche, se débarrassant assez vite des batteries de la 4e D.C. en positions près de Bouillancy, la division d’aile du 7e C.A. gagne du terrain vers l’est et menace de déborder la ligne allemande vers le nord. La 3e D.I. allemande débouche de Vareddes et s’aligne sur les hauteurs qui couronnent la rive droite de la Marne, puis passe à l’attaque. Cette attaque refoule quelque peu la droite française mais est prise sous le feu des batteries établies au nord de Penchard.

 

En soirée, la VIe armée a quelque peu progressé au centre sur le front de l’Ourcq, entre Chambry - Puisieux et Acy-en-Multien, à quelques km de l’Ourcq.

 

Les C.A. allemands de gauche sont menacés d’enveloppement et à 10h du soir, von Kluck donne l’ordre aux 3e et 9e C.A. de revenir sur la rive nord du Petit Morin en aval de Montmirail. Ce sont ses dernières forces qui se trouvent au sud de la Marne.

 

 

ourcq_6_septembre.jpg

 

 

 

 

IXe armée française

 

5è et 9è armée.png

 

L’armée a pris position au sud des marais de Saint-Gond, le 9e C.A. derrière les marais avec des avant-gardes au nord. A droite, la coupure de la Somme est défendue par le 11e C.A. à Ecury-le-Repos, Normée et Lenharrée. A l’est de cette localité, il y a un vide de 25 km séparant la IXe armée de la IVe, dont la gauche ne dépasse pas Sompuis. La 9e D.C. du général de l’Espée doit combler cette brèche. Dans le secteur du 9e C.A.

 

La 42e division prend l’offensive avant le jour dans la direction générale nord-ouest contre Soisy et Villeneuve mais le 10e C.A. allemand, débouchant de Corfélix et des hauteurs de Saint-Prix, contre-attaque en force et l’oblige à reculer. Le combat est extrêmement violent. La Villeneuve est perdue à 8h du matin, est reprise à 9h et reperdue vers midi. L’intervention du 10e C.A. de l’armée de Franchet d’Espérey permet à la 51e division qui a perdu Saint-Prix, de conserver Soisy.

 

Après s’être organisé défensivement à la lisière sud des marais de Saint-gond, le 9e C.A. doit déboucher vers Champaubert. La gauche de la division du Maroc reçoit l’ordre de se porter sur Saint-Prix et Baye. Ce mouvement offensif est bientôt arrêté.

 

- La 17e et la 52e divisions de réserve s’établissent à la lisière sud-est des marais, en s’appuyant sur le Mont-Août. Le 135e (17e division) livre des combats violents à Toulon-la-Montagne et à Morains-le-Petit, mais est obligé de battre en retraite, et, repassant les marais, va se reformer au Mont-Août.

 

Le 11e C.A., pressé par deux C.A. allemands (12e C.A. et 12e C.A.R.), plie et son recul oblige la 17e division à se retirer devant la Garde au sud des marais de Saint-Gond. Foch est obligé d’engager ses réserves dans ce secteur. La division du Maroc reste sur la défensive. A la gauche, le combat se déroule sur une crête appelée « Signal du Poirier ». Cette crête est perdue par les Français. Sur la droite, Oyes, Reuves et Broussy-le-Petit résistent à toutes les attaques.

 

Le 11e C.A., malgré des pertes élevées, tient jusqu’à 15h sous une avalanche de projectiles de gros calibre. Il doit par la suite évacuer Normée et Lenharrée et s’établit dans les bois avoisinants. Ce jour, la 18e division arrivant de Lorraine vient renforcer ce C.A.

 

Le soir, le 11e C.A. doit évacuer Ecury-le-repos et Normée devant une attaque par le 12e C.A. saxon. Le 9e C.A. ne peut progresser et doit renoncer à se maintenir au nord des marais, mais il parvient à garder sa ligne de résistance au sud de ceux-ci.

 

Armée anglaise : sur le Grand Morin

 

6é armée et BEF.png

 

En matinée, les Anglais tiennent le front entre la Ferté-sous-Jouarre et Montmirail. French ne s’est pas aperçu de la disparition du 2e C.A. allemand face à son armée. Celle-ci prend contact avec le réseau de cavalerie de von der Marwitz, chargé de protéger le flanc sud de la Ie armée.

 

Le soir, l’armée anglaise est sur le Grand Morin, de Villeneuve-sur-Morin à Marolles-en-Brie. Elle comprend trois C.A. : à droite, le 1e C.A. (Haig) ; au centre, le 2e (Smith Dorrien) ; à gauche le 3e (Pulteney).

 

Toutefois, French, échaudé par ses expériences depuis le début de la campagne, redoute de dépasser les armées voisines et ne marche qu’avec hésitation. Il demande l’appui d’une division française. Les forces du C.C. von der Marwitz qui lui font face se replient lentement et s’arrêtent le soir aux abords de Coulommiers. Entre la droite de l’armée anglaise et la gauche de la Ve armée française, il y a un vide de +- 20 km, qui sera comblé par le C.C. Conneau.

 

Voici la position des Anglais en soirée :

- 1e C.A. : Choisy.

- 2e C.A. : Coulommiers.

- 3e C.A. : Villers-sur-Morin - Crécy.

 

Le gros de la Ie armée allemande s’est retiré vers le nord sans se laisser accrocher. French donne l’ordre de forcer le passage du Grand Morin pour le 7.

 

Joffre demande à French d’opérer une conversion vers le nord, alors que l’armée anglaise avait jusqu’à présent marché vers l’est-nord-est. French se rend à présent compte que la Ie armée allemande recule et abandonne toute hésitation.

 

coté allemand

 

Les directions prescrites aux trois premières armées pour faire face à Paris sont :

 

- Ie : ramener ses C.A. en arrière, en commençant par la droite.

- IIe : maintenir la droite immobile, le centre et la gauche continuant d’avancer.

- IIIe : poursuivre vers l’est.

 

Ie armée allemande

 

En matinée, les aviateurs signalent devant les 3e et 9e C.A. des colonnes françaises remontant du sud au nord. Il s’agit d’une offensive générale. Les 2e et 4e C.A., partis dans la nuit, repassent le Grand Morin en direction du nord.

 

Von Kluck voit son aile gauche vivement pressée et son aile droite risque à tout moment d’être assaillie. Restant fidèle aux principes de Schlieffen, il veut envelopper l’aile gauche des Français. Il aiguille la 3e division (2e C.A.) par Vareddes sur le plateau qui sépare la Marne de la Thérouanne. Se fiant à la solidité des 3e et 9e C.A. et escomptant la lenteur des Anglais, il décide de jeter dans la bataille le 4e C.A. et lui prescrit de se porter vers La Ferté-sous-Jouarre pour écraser l’armée de Maunoury.

 

Pendant toute la journée, le 3e C.A. se maintient sur le front Sancy - Montceaux. Au 9e C.A., le général von Quast veut tromper l’adversaire en passant à l’offensive. Une première attaque se brise sous le feu des canons français mais une seconde offensive réussit à dégager le 9e C.A. avant la nuit.

 

En soirée, les C.A. de gauche sont menacés d’enveloppement et à 10h du soir, von Kluck donne l’ordre aux 3e et 9e C.A. de revenir sur la rive nord du Petit Morin en aval de Montmirail.

 

L’armée de von Kluck est ainsi coupée en deux :

- 2 C.A. (3e et 9e) se battent face au sud sur la ligne Sancy - Esternay (30 - 40 km au sud de la Marne)

- Les trois autres C.A. sont face à l’ouest.

 

Le vide s’élargit à mesure que von Kluck retire des unités pour les porter sur l’Ourcq. Il demande dès lors à von Bülow de lui envoyer en renfort le 7e C.A. et le 10e C.A.R. pour remplacer les 2e et 4e C.A., mais Bülow refuse car le 10e C.A.R. est déjà engagé sur le Petit Morin.

 

 

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Témoignage de Von Kuhl, chef d'état major de la 1ère armée allemande

 

Dans la nuit du 5 au 6 septembre arrivèrent au Q. C. de la 1re armée à Rebais les premiers comptes rendus sur le combat du IVe C.R.. Pour juger la situation il faut se libérer entièrement de la connaissance a posteriori des contingences. Le 6 au matin, ni la 1re armée, ni la Direction suprême ne soupçonnaient quoi que ce soit d'une offensive générale française entre Paris et Verdun.

On admettait que l'ennemi était en pleine retraite au delà de la Seine et de l'Aube. Le 6 à midi la 2e armée, supposant que l'ennemi avait déjà franchi en grande partie la Seine, donna encore un ordre de poursuite. D'après les déclarations que nous avait faites le lieutenant-colonel Hentsch sur la situation et d'après l'ordre de la Direction suprême il fallait s'attendre à une puissante attaque française contre le flanc droit pour arrêter notre poursuite. Elle vint plus tôt que ne l'avait admis la Direction suprême.

Le général von Kluck fut placé dans la nuit du 5 au 6 devant une décision difficile à prendre. Il était indiqué d'agir au plus vite. Les différentes possibilités furent examinées brièvement. Fallait-il protéger le flanc des armées défensivement ou bien fallait-il se donner de l'air sur le flanc et les derrières en attaquant et en refoulant l'ennemie ?

La Direction suprême avait ordonné de s'opposer offensivement au nord de la Marne, à l'avance des forces ennemies qui déboucheraient de Paris. Il n'y avait aucune raison impérieuse d se limiter à une défensive qui ne pouvait en aucun cas protéger suffisamment le flanc de l'armée. Seule l'offensive pouvait dégager ce flanc. Étant donnée la façon dont la situation était envisagée le 6 au matin à la 1re et à la 2e armée, il fallait admettre que la 2e armée pourrait converser entre Seine et Marne pour s'établir sur la ligne qui lui était prescrite. Le général von Kluck se prononça pour l'offensive.

L'ordre d'armée avait prescrit que le mouvement de repli, basé sur l'ordre de la Direction suprême, aurait lieu le 6, par échelon en commençant par l'aile droite, dans l'hypothèse, également indiquée par le lieutenant-colonel Hentsch, que l'on avait suffisamment de temps devant soi. Mais maintenant les mesures déjà prises étaient contrecarrées, le mouvement compliqué de l'armée était rendu plus difficile par la nécessité d'apporter une aide rapide au IVe C. R.. Le commandement de l'armée fut obligé de maintenir l'ordre dans la zone arrière, d'éviter l'embouteillage des routes et de garantir le ravitaillement de l'armée en vivres et munitions en donnant des ordres précis aux colonnes de marche et en particulier aux parcs et convois ,de tous les corps d'armée. En fait les mouvements des jours suivants s'effectuèrent sans grands à coups ni frottements.

A minuit le IIe C. A. reçut l'ordre de se porter, aussitôt que possible après la réception de l'ordre, sur Lizy-Germiny pour soutenir le IVe C. R.

 

IIe armée allemande

 

L’armée doit s’aligner en cours de journée sur le front Artonges - Montmirail - Marigny-le-Grand. Von Bülow croit que l’adversaire s’est retiré au-delà de la Seine et il prescrit à ses unités de poursuivre l’armée française, d’anéantir les arrière-gardes et de lancer des unités jusqu’à la vallée de la Seine pour y détruire la voie ferrée.

 

Le premier obstacle à franchir est constitué par le cours du Petit Morin et des marais de Saint-Gond dont il est le déversoir. La droite de von Bülow se heurte à l’armée de Foch et à l’aile droite de Franchet d’Espérey (Ve armée).

 

Le 10e C.A. et la Garde refoulent les avant-gardes du 9e C.A. français au sud du marais. La 1e D.I. réussit à occuper Bannes mais, se trouvant sous des feux croisés, elle doit se replier en toute hâte. Plus à l’est, la 2e D.I. de la Garde fait face à Morains-le-Petit mais doit attendre l’appui de la IIIe armée pour prendre l’offensive.

 

Pour masquer la brèche entre les Ie et IIe armées face aux Anglais, il n’y a que le C.C. von der Marwitz sur le Petit Morin entre La Ferté-sous-Jouarre et Montmirail.

 

IIIe armée allemande

 

Sur ordre de von Hausen, l’armée a pris un jour de repos sur la Marne le 5 septembre et se trouve fort en arrière des IIe et IVe armées. Elle doit atteindre la ligne Troyes - Vendeuvre et pour cela doit marcher droit au sud.

 

Le matin, le C.A. de la Garde demande de l’aide, prétendant que sa gauche est en danger. Von Hausen doit venir en aide à von Bülow, mais en se divisant. Son 12e C.A. occupe un front de 25 km. Il doit également venir au secours de la IVe armée, si bien que son armée doit opérer en fourche.

 

IVe armée allemande

 

L’armée est arrêtée dans sa poursuite entre les brèches de Mailly et de Revigny et se trouve au sud-ouest de Vitry-le-François jusqu’à l’Ornain. Le duc de Württemberg doit réclamer dès 11h le secours du C.A. de von Hausen (19e) pour permettre à sa droite (8e C.A.) de résister aux attaques de l’aile gauche de l’armée de Langle.

 

Ve armée allemande

 

Elle doit céder le 5e C.A., qui est dirigé vers Thionville pour être embarqué vers la Prusse orientale. Moltke donne un contre-ordre, mais l’unité est trop loin pour pouvoir rejoindre le champ de bataille. Les IVe et Ve armées sont privées d’ un cinquième de leurs forces. Les deux armées vont affronter celles des généraux de Langle et Sarrail.

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BATAILLE DE LA MARNE

 

LE 6 09 1914 Témoignages

 

front de la VI armée FR

 

 

témoignage

 

Au petit matin, persuadé qu'aucune attaque sérieuse des Français ne sera déclenchée avant deux ou trois heures, von Gronau, épuisé

par une nuit sans sommeil, se roule dans son manteau, s'étend dans le fossé voisin de la route et s'endort immédiatement.

Au même instant, le commandant Dufestre, chargé d'organiser la relève du 276° R. I., s'engage à l'est de Villeroy dans les

champs où, la veille, la I9° compagnie avait chargé.

Parmi les betteraves, il aperçoit alors, régulièrement disposées, des taches bleues et rouges : toute une ligne de fantassins tombés en ordre de combat.

Mais la mort ici n'a pas encore son visage effrayant. « L'aspect des cadavres n'offrait rien de macabre; même en les regardant de près, ce que nous fîmes très

attentivement..., foudroyés par d'épaisses rafales de balles, la mort avait respecté leur attitude et simplement blêmi leur teint, figé leurs traits et leurs membres dans une

Marmoréenne.

« Aucune trace de blessures. Les balles ont dû porté en plein corps et le sang, depuis longtemps coagulé, n'apparaît pas sur le bleu foncé des capotes, sur la garance

des pantalons"

« Premier de la ligne, le chef de section, un lieutenant, tombé à sa place réglementaire, alors qu'il menait ses à l'attaque. ›› Le commandant Dufestre examine ce

lieutenant avec un soin particulier, minutieusement, pieusement... C'est un petit homme d'apparence chétive à côté de son voisin, type de colosse.

Il est couché sur le ventre, le bras gauche replié sur la tête. Ses traits que je vois de profil, sont fins et réguliers encadrés d'une barbe broussailleuse teintée de blond

mais paraissant grisàtre du fait de la poussière car il est jeune de trente-cinq à quarante ans tout au plus.

L'expression du mort est d'un calme infini. Lui aussi paraît plongé dans un profond sommeil.

A son annulaire gauche, une alliance; Je me penche sur sa plaque d'identité: "Peguy"

 

Témoignage de la Vè armée, peut être une légende montante....

 

 

 

Dès le matin, un avion a décollé, piloté par le maréchal des logis d'artillerie Damberville

L'appareil survole les positions ennemies, fait demi-tour et atterrit un peu avant 8 heures.

Quelques minutes plus tard, Damberville se présente au poste de commandement du général Pétain et remet « un croquis indiquant l’emplacement par rapport aux routes et aux clochers des six ou sept batteries allemandes et d'une nombreuse infanterie.

Le commandement de l'artillerie divisionnaire fait aussitôt établir par ses officiers, aidés des officiers d'état-major de la division, des copies du précieux carton et les adresse non seulement à ses groupes de 75 mais à un groupe de 120 en batterie à sa gauche.

Sur chaque copie, la tranche de terrain affectée au destinataire avait été indiquée en prenant pour repère général le clocher de Montceaux-lès-Provins. ››

Une action d'artillerie puissante et bien orientée va donc précéder l'avance de l'infanterie qui ne progressera pas en ordre serré mais, au largement déployée.

Les Allemands qui occupent Montceaux-lès-Provins vont être soumis à une dure épreuve. « Le feu de l’artillerie, écrira un officier allemand devenant de plus en plus violent, non seulement imposa silence à notre artillerie mais encore força à nous abriter...

Le feu augmentait de plus en plus; s'élevait jusqu'à une sauvage grandeur et nous y étions

exposés sans défense... Bientôt l’infanterie française protégée par son artillerie en force considérable, s'avança sur Monceaux lès-Provins que nous occupions. »

Constatant de tenir ses positions, le commandement doit se résigner à donner un ordre de repli. « Ce furent alors les plus cruels moments de cette terrible journée…

Ce fut une débandade jusqu'au village en arrière ››, avoue l’officier qui reconnaît que « les pertes furent considérables ››.

Au cours de l’engagement, le général Pétain avait par son exemple personnel que l'habileté et le courage ne sont nullement incompatibles. Les fantassins hésitant à la crête de Saint-Bon battue par l'artillerie adverse, avait prié ses généraux de brigade de se porter en avant,

ceux-ci n’avaient pas cru devoir déférer à cette « invitation »

C’est alors que le général Pétain s'était avancé à pied, accompagné de son escorte, en direction de Saint-Bon. « Toute la ligne d'artillerie, déclare un témoin oculaire, toutes les troupes en réserve dans les fonds, avaient vu cet homme cheveux blancs..., calme, résolu, atteindre la crête marmitée où les tirailleurs hésitent encore à passer... ››

A la tombée de la nuit, les troupes de la 6° division entrent dans les Chàtaigniers, faubourg sud de Monceaux les Provins.Des unités du 18ècorps, arrivant par le`sud-ouest, entrent dans la localité même.

Pétain vient de dégager ce jour-là les règles impérative du combat offensif tel qu'il doit être mené : repérage préalable des objectifs par l’observation aérienne, action destructrice de

l’artillerie et engagement habile de l'infanterie.

Le soir même, le général résumera, en une formule lapidaire, la moralité de cette journée : « L'artillerie conquiert, l’infanterie occupe. ››

 

Phrase prophétique qui, bientôt, aura force de loi; prononcée quelques mois plus tôt, elle aurait été condamnée pour hérésie et manque de « cran ».

Le lendemain matin, Pétain, entrant dans Montceaux lès-Provins, pourra constater lui-même les résultats foudroyants des tirs d'artillerie, les cadavres allemands et les batteries détruites en portent témoignage.

Le général fera appeler le maréchal des logis Damberville qui a été un des artisans du succès et, sur-le-champ, le nommera sous-lieutenant.

Péguy serait il mort si la même méthode avait été employé?

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merci sierra pour ce témoignage "rare" car la majorité disait rien

 

trop bonne émission sur le havre hier sur FR3 normandie. (bombardement de 44 par les alliés)

 

pas pu faire le 6 09 1914 hier, trop fatigué, je ferai tout à l'heure, là, direction les foires à tout ;)

:jap:

 

Mon grand-père parlait très peu de son vécu .. quasiment rien en fait .... le regard perdu parfois, on savait alors qu'il fallait le laisser tranquille :(

 

 

Ca n'est pas une obligation ;)

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BATAILLE DE LA MARNE

 

 

La journée du 7 09 1914

 

 

6 09 1914.png

 

 

 

Ce sacré pinard... écrit un chasseur du 30e BCA, c’est encore lui qui nous fait oublier notre cafard, c’est notre meilleur copain, c’est pas une chose avouable, mais c’est comme ça. Gare à ceux qui ne pourront pas s’en déshabituer après la guerre.

Si les estomacs ne crient pas famine... la pénurie d’eau assèche les gorges. L’eau potable se fait rare. Les hommes se rasent avec le café ! Ils en viennent à implorer le dieu Pinard qu’ils savent plus généreux. Le gros rouge coule à flots et l’alcoolisme se développe insidieusement dans les tranchées.

 

paroles de poilus

 

 

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Journal du jour:

 

Les Allemands continuent d’attaquer les IIIe, IVe et Ve armées françaises tandis que se poursuit à l’aile gauche l’offensive des alliés.

 

La IVe armée FR contient victorieusement la IVe armée allemande.

 

En Argonne et Meuse, la IIIe armée FR est toujours engagée contre la Ve armée. En fin de journée, Sarrail estime la situation excellente mais les détachements allemands qui apparaissent en Woëvre peuvent devenir un danger pour les arrières de son armée.

 

La IXe armée FR est fortement attaquée par la IIe armée allemande et une partie de la IIIe dans la région des marais de Saint-Gond.

 

Soutenue par la Ve armée FR, elle réussit à conserver ses positions. Les armées françaises d’aile gauche poursuivent leur attaque. La Ve armée poursuit sa progression en direction de Montmirail et dans la vallée moyenne du Grand Morin.

 

L’armée anglaise franchit le Grand Morin en aval de Coulommiers et progresse entre Grand et Petit Morin. La Ie armée allemande, qui risque d’être prise en tenaille entre l’armée anglaise et la VIe armée française, se dérobe, couverte par un rideau de cavalerie.

 

Joffre prend la VIe armée sous son contrôle direct. Il adresse désormais ses ordres à Maunoury. Le G.Q.G. est à Châtillon-sur-Seine.

 

 

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Joffre lance l’ordre général d’opérations n° 7 à 15h45.

 

« 1. La 1e armée allemande semble se replier vers le nord-est, devant les efforts combinés des armés alliées de gauche. « Celles-ci doivent suivre l’ennemi avec l’ensemble de leurs forces, de manière à conserver toujours la possibilité d’enveloppement de l’aile droite allemande.

 

« 2. La marche s’exécutera donc d’une manière générale dans la direction du nord-est, dans un dispositif qui permette d’engager la bataille si l’ennemi marque un temps d’arrêt et sans lui laisser le temps de s’organiser solidement.

 

« 3. A cet effet, la VIe armée gagnera successivement du terrain vers le nord, sur la rive droite de l’Ourcq. « Les forces britanniques chercheront à prendre pied successivement au-delà du Petit Morin, du Grand Morin et de la Marne.

 

« 4. La Ve armée accentuera le mouvement de son aile gauche et emploiera ses forces de droite à soutenir la IXe armée.

 

« 5. La IXe armée s’efforcera de tenir sur le front qu’elle occupe, jusqu’au moment où l’arrivée des forces réservées de la IVe armée, sur sa droite, lui permettra de participer au mouvement en avant.

 

 

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IIe armée française

 

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L’armée perd les villages de Cercueil, de Velaine et de Buissoncourt. Le Grand Couronné est débordé par le nord et par le sud Champenoux est perdu. Les batteries françaises d’Amance et de La Rochette sont écrasées par l’artillerie lourde et réduites à l’impuissance. Le défilé de l’Amézule (entre le plateau de Faulx et de Malzeville) est aux mains des Allemands ainsi que la forêt de Champenoux. La route directe de Nancy est ouverte.

 

 

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Les forces allemandes qui opèrent sur la rive gauche de la Moselle refoulent les faibles éléments qui défendent le fleuve et s’avancent vers Dieulouard. Les défenseurs de Loisy et de la crête de Sainte Geneviève sont pris à revers. Le commandant qui défend Sainte-Geneviève refuse d’évacuer malgré les prescriptions du commandement et le fera finalement sur ordre écrit impératif. Le nouveau commandant de la 73e div. rés. reprend l’offensive et réoccupe Dieulouard. Les Allemands ne se rendent pas compte que la crête de Sainte-Geneviève a été abandonnée, ce qui permet aux Français de la réoccuper.

 

Castelnau, pour échapper au désastre, envisage une retraite vers la place forte de Toul, mais ce recul mettrait la Ie armée dans une situation critique. Dubail insiste pour que l’on tienne devant Nancy. Pour faire face à la menace directe sur Nancy, Castelnau constitue une masse de manoeuvre sous les ordres du général Ferry, dans la région de Lénoncourt : 8 bataillons et demi y sont amenés.

 

 

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IIIe armée française

 

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En même temps qu’ils refoulent la IVe armée dans la partie ouest de la Trouée de Revigny, les Allemands s’efforcent de rejeter la IIIe à l’est, vers Bar-le-Duc, mais Sarrail riposte par la mise en ligne, au point dangereux, du 15e C.A., enlevé par Joffre à la IIe armée.

 

Le matin, l’armée est échelonnée entre Mussey-sur-Ornain et Souilly, face au nord-ouest. Elle est attaquée par des forces de beaucoup supérieures. Le G.Q.G., mal renseigné, ne cesse de réclamer l’intervention de l’armée de Sarrail pour dégager sa voisine de gauche. Il demande le glissement de la IIIe armée vers l’ouest, quitte à abandonner Verdun à ses seules ressources. Au contraire, Sarrail prescrit de mieux se relier à la défense mobile de Verdun. Il compte sur l’arrivée prochaine du 15e C.A. pour mieux assurer la liaison entre la IIIe et IVe armée.

 

 

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Le 5e C.A. français, sous un violent bombardement et devant une attaque furieuse de deux C.A. allemands, perd une partie du plateau de Vassincourt, d’où les Allemands menacent la route de Bar-le-Duc. La situation est grave. Si les Allemands s’engagent dans cette brèche, Sarrail sera séparé de Langle de Cary et rejeté dans Verdun.

 

- Au 6e C.A. le général Estève reçoit l’ordre d’occuper une position au nord du tortillard (chemin de fer de Bar-le-Duc à Verdun). Il y creuse des tranchées afin d’arrêter une attaque allemande. Dès 5h commence un bombardement régulier d’artillerie lourde. Les Allemands déclenchent à 14h une attaque d’infanterie contre le 304e (6e C.A.). L’artillerie française réussit à arrêter cette attaque mais les pertes de la 107e brigade sont lourdes.

 

 

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- Le 15e C.A. arrive en renfort dans la zone de la IIIe armée. Elle s’établit, face à l’ouest, de Combles à Fains. Sa mission consiste à couvrir la gauche de la IIIe armée tout en cherchant à établir la liaison avec la IVe armée. (point faible du dispositif)

 

- Groupement des divisions de réserve : La 65e division a l’ordre d’attaquer vers l’ouest dans la direction Beauzée - Bulainville. Sa gauche arrive jusqu’aux environs immédiats de Beauzée. Sa droite se porte sur les crêtes de la colline de Deuxnouds. Le soir, la division doit reculer vers Rignaucourt, Mondrecourt. La 75e division recommence l’attaque de Saint-André et d’Ippécourt, finalement abandonné par les Allemands.

 

IVe armée française

 

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La IVe armée occupe par sa droite la vallée où coulent l’Ornain, la Saulx et le canal de la Marne au Rhin, c’est - à dire la partie ouest de la Trouée de Revigny. Les attaques allemandes redoublent de violence sur cet objectif important. Leurs efforts se portent surtout sur Sermaize et Pargny. Ils veulent percer dans la direction de Saint-Dizier et de la Marne, afin de tourner la droite de l’armée.

 

De nouvelles forces allemandes entrent en ligne : le 18e C.A.R. s’engage à gauche du 18e C.A.allemand et attaque de Sermaize à Contrisson la droite du 2e C.A. français. Le 12e C.A. allemand entre en action vers Sompuis. Au centre, les 8e C.A. et 8e C.A.R. allemands sont contre-attaqués par les coloniaux, qui gagnent du terrain vers Vauclerc et Reims-la-Brûlée, à l’est de Vitry-le-François.

 

 

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- 17e C.A. : Les Allemands ont accumulé autour de Sompuis de grandes forces d’infanterie. Pour parer aux attaques, le C.A. est resserré vers le nord et le nord-est. Toute la journée, les lignes françaises sont soumises à un violent bombardement. La bataille est acharnée sur les crêtes d’Humbauville et à l’est de Sompuis. Vers 17h, les efforts allemands décroissent et le 17e C.A. gagne un peu de terrain.

 

- 12e C.A. : Dès 6h du matin, Huiron est attaqué par l’infanterie allemande qui descend en force de Balcy mais le village résiste toute la journée et ne sera abandonné que le soir. Les positions de Courdemanges et du mont Moret sont soumises à un bombardement incessant.

 

 

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- Corps colonial : le front du corps colonial est sous le feu des batteries allemandes de Vitry-le-François mais l’artillerie française arrose le village de Frignicourt. La brigade Lejaille prend l’offensive à 10h vers Vauclerc et Reims-la-Brûlée. Les coloniaux reprennent Ecriennes.

 

- 2e C.A. : la gauche de la 3e division parvient à garder Domprémy et à empêcher les forces allemandes d’atteindre la ligne de chemin de fer. LA droite perd le pont d’Etrepy et les Allemands s’emparent de ce village, mais ne parviennent pas à en déboucher. A l’aile droite, la 4e division doit abandonner Sermaize en flammes.

 

La charnière entre la IIIe et la IVe armée semble craquer. Langle fait appel à Sarrail qui lui prête l’appui du 15e C.A., débarqué dans la région de Revigny.

 

De Langle de Cary assigne pour mission au 21e C.A. de prolonger et renforcer sa gauche.

 

Ve armée française : sur le Grand-Morin

 

 

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Le gros de l’armée marche sur les traces des C.A. de gauche de von Kluck. (3e et 9e). Elle franchit le Grand Morin en amont de La Ferté-Gaucher et s’arrête à 6-8 km au sud du Petit Morin. Le 18e C.A. franchit le Petit Morin à l’ouest de Montmirail. La largeur de la brèche entre la Ie et IIe armée allemande passe de 28 à 38 km.

 

En fait, ce jour là, l’armée fait preuve de peu d’esprit offensif. Par exemple, le 18e C.A. emploie toute la journée pour parcourir les 10 km qui séparent Sancy du Grand Morin. Le 3e C.A. n’en fait pas davantage et bivouaque entre Villeneuve-la-Lionne et Joiselle. Quant au 1e C.A., il poursuit sa marche jusqu’au plateau qui couronne, au sud, Montmirail et la vallée du Petit Morin.

 

 

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La Ie armée allemande essaie de freiner la Ve armée en contre-attaquant : le 18e C.A. est violemment attaqué vers Montceaux mais ce dernier résiste victorieusement. Vers midi, les Allemands entament leur mouvement de repli. Les Allemands attaquent le 3e C.A. vers Courgivaux, mais ce dernier se maintient.

 

Le 1e C.A. (Deligny) a pour mission de s’emparer de la cote 200. Dès le point du jour (6h) commence une canonnade intense. L’artillerie s’installe à cheval sur la route des Essarts-le-Vicomte à Esternay, mais des reconnaissances révèlent que les Allemands se sont dérobés pendant la nuit. Ordre est donc donné de reprendre la marche vers le nord en traversant Esternay et de poursuivre. Dans Esternay, les Français trouvent un grand nombre de blessés abandonnés. Les Allemands ont reculé jusqu’au Petit Morin. A midi, le C.A. passe le Grand Morin.

 

 

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Le 10e C.A. français (Ve armée) se met prudemment en mouvement. Il ne trouve que des traces de la retraite précipitée des Allemands. La division Pétain marche sur le Grand-Morin, la division Mangin par Aulnay - Neuvy - Joiselle.

 

Franchet d’Espérey apprend que la IXe armée (42e division et 9e C.A.) est violemment attaquée vers la Villeneuve-lez-Charleville et Soisy-aux-Bois par des troupes allemandes venant de Saint-Prix. Il prescrit au 10e C.A. de s’engager dans cette direction. La 20e division, après avoir combattu toute la journée, est arrêtée au nord de Charleville. Le 18e C.A. continue à tenir la gauche de la Ve armée et livre un combat assez vif à Sancy.

 

 

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La Ve armée entame une offensive qui se terminera sur le Grand Morin (Moutils - Saint-Martin-du-Boschet - Pierrelez - Maisoncelles - Sancy). Le gros de l’armée marche sur les traces des C.A. de gauche de von Kluck. (3e et 9e). Elle franchit le Grand Morin en amont de La Ferté-Gaucher et s’arrête à 6-8 km au sud du Petit Morin.

 

VIe armée française : les taxis de la Marne (voir page 9)

 

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Les ordres de Maunoury pour le 7 sont de poursuivre l’offensive car les unités allemandes opposées à la VIe armée battent en retraite au nord et au nord-est. L’offensive de la VIe armée française va se poursuivre avec une extrême énergie sur tout son front.

 

- 45e division attaque vers Lizy-sur-Ourcq, Cocherel.

- 7e C.A. se dirige vers May-en-Multien, Coulombes.

- 61e division prolonge le front vers le nord, ainsi que le C.C. Sordet.

 

 

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Le C.C. Sordet se porte en partie (1e et 3e divisions) vers Nanteuil-le-Haudouin et Betz. L’objectif est de couvrir la gauche de la VIe armée et de déborder la droite allemande. Toutefois, entre Betz et Cuvergnon, la 1e D.C. se heurte à des organisations défensives et il faut faire intervenir l’artillerie.

 

A la droite du 7e C.A., la 63e division subit une offensive menaçante quand le colonel Nivelle (futur généralissime) se porte en avant de Puisieux avec deux groupes d’artillerie. Il dépasse l’infanterie et fait ouvrir le feu sur les masses allemandes en mouvement.

 

La 45e D.I. est arrêtée après quelques progrès au-delà de Barcy. La 56e D.I. se lance à l’assaut d’Etrepilly. Un de ses régiments y pénètre mais ne peut pas s’y maintenir et finit par devoir abandonner la localité.

 

 

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A sa gauche, la 63e division de réserve commence à plier mais, sous les rafales des batteries, la contre-attaque allemande perd de son élan.

 

Au nord, entre la Gergogne et la Grivelle, on voit se développer un mouvement tournant de la 7e D.I. allemande, mais la manœuvre débordante échoue suite à l’entrée en ligne de nouvelles forces françaises : la 61e division de réserve (groupe Ebener) transportée en partie en chemin de fer jusqu’à Nanteuil-le-Haudouin. Les deux manœuvres enveloppantes se neutralisent. Le combat de front tourne à l’avantage des Allemands et la 61e D.I. doit reculer au-delà de Villers-Saint-Genest. A ce moment apparaissent au nord du ruisseau de Betz, sur le flanc droit de la 7e D.I. allemande, des masses de cavalerie française. C’est le C.C. Bridoux, transporté de Versailles.

 

 

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En fin de journée, la VIe armée peut encore espérer déborder la droite allemande si celle-ci ne reçoit pas de nouveaux renforts, mais le 4e C.A allemand repasse la Marne et renforce les deux C.A. déjà engagés. Von Kluck espère à son tour déborder la gauche de la VIe armée.

 

Les 56e et 45e D.I. lancent une seconde offensive sur Etrepilly et la brigade marocaine attaque à l’extrême droite par la route de Meaux à Vareddes. Cette dernière attaque échoue suite à une contre-attaque. Les deux armées sont tellement épuisées qu’Etrepilly reste vide pendant toute la nuit.

 

 

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La 7e division débarque à Paris : il faut qu’elle soit transportée dans la nuit à la gauche de Maunoury. Tous les taxis-autos sortent des garages et prennent la direction de la banlieue est. Les agents arrêtent au vol ceux qui sont en course et débarquent les clients. Ceux-ci applaudissent dès qu’il connaissent la raison de la réquisition. 600 voitures font ainsi deux fois dans la nuit « au compteur » le voyage de Nanteuil avec cinq hommes dans chaque taxi. Le reste de la division utilise le chemin de fer et l’artillerie se transporte par la route. La 7e division prend place entre la 61e division et le 7e C.A. mais l’arrivée du 6e C.A. allemand neutralise l’effet de ce renfort.

 

 

 

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IXe armée française

 

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Sur le front de la IXe armée, l’armée allemande, gravement menacée sur son aile droite, veut riposter en essayant de percer le centre français. Mais l’acharnement de l’attaque ne démonte pas le général Foch.

 

Au 9e C.A., la 19e division maintient une brigade sur le front Broussy-le-Grand - Champ-de-bataille. Son artillerie bat les débouchés de Bannes et d’Aulnay-aux-Planches.

 

La 52e division maintient son artillerie au Mont-Août, battant les débouchés des marais au nord de Broussy-le-Grand et de Bannes. La division du Maroc tient le front Mesnil - Broussy - Oyes, tout en appuyant la 42e division vers Saint-Prix.

 

 

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L’artillerie bat les débouchés des marais sur Joches et Villevenard. A sa gauche, la brigade Cros-Fellert tient Reuves, Oyes et le bois de Saint-Gond. Pendant toute la journée, la division du Maroc oppose une résistance farouche aux attaques allemandes. Elle conserve au bord des marais les positions de Oyes, Reuves, Broussy-le-Petit.

 

Le 11e C.A. a l’ordre de passer à l’offensive pour reprendre les positions perdues la veille, mais les Allemands attaquent avec une telle force qu’il lui est impossible d’aller de l’avant. Des combats acharnés se déroulent entre la Somme et la ligne de chemin de fer. Le 11e C.A. résiste à l’artillerie lourde allemande et ne cède pas de terrain.

 

La 42e division fait savoir qu’elle est attaquée vers La Villeneuve et Soisy par des forces considérables venant de Saint-Prix. Humbert se rend compte que les Allemands vont tenter un grand effort sur les hauteurs de Montgivroux pour prendre pied sur la falaise de champagne. La division est obligée de reculer sur tout le front, abandonnant à nouveau La Villeneuve à sa gauche et Soisy-aux-Bois à sa droite.

 

 

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Foch fait parvenir le renseignement : « La IIe armée allemande est en pleine retraite. Elle ne laisse au contact que des arrière-gardes que nous poursuivons. Les têtes de colonnes de l’armée d’Espérey sont déjà au nord du Grand-Morin ».

 

Après une préparation d’artillerie, la 42e division (Grossetti) prononce une vigoureuse offensive ; La Villeneuve est emportée encore une fois, mais les Allemands reprennent l’avantage : ils enlèvent le village et les bois au sud de Soisy tombent en leur pouvoir. Un terrible combat se déroule au château de Montgivroux jusqu’à la nuit.

 

 

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Un bataillon du 90e (17e division) tente une diversion au nord des marais. Il part de Bannes, traverse les marais, enlève Aulnizeux à la baïonnette, mais ne peut s’y maintenir et rétrograde pendant la nuit.

 

Armée anglaise

 

L’armée anglaise est à Villers-sur-Morin. Elle continue son offensive tout en opérant un changement de front autour de sa gauche, sa droite marchant par échelons vers Rebais. Dès le matin, l’aviation signale de nombreuses colonnes allemandes en marche vers le nord-ouest et le nord. Il s’agit des 3e et 4e C.A., rappelés pour lutter contre la VIe armée française. La droite de von Bülow est également en retraite.

 

 

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La cavalerie de von der Marwitz tient le Grand Morin, de Pommeuse à Chauffry. Elle ne peut résister à l’offensive britannique, doit abandonner la Grand Morin et refluer au nord du Petit Morin pour se rassembler au sud-est de la Ferté-sous-Jouarre.

 

En soirée, le 4e C.A. allemand commence à repasser la Marne à Charly pour marcher en direction du nord-est vers Montreuil-aux-Lions. La D.C. britannique n’est encore qu’à l’est de Choisy, au sud du Grand-Morin.

 

Marche vu par les anglais

 

7th September 1914:

 

le général Joffre, le commandant en chef français a émis une directive que l'avance doit être orienté vers le Nord, plutôt que vers le Nord-Est. Cette demande n'a pas atteint le QG BEF à Melun jusqu'à tard dans la matinée du 7 Septembre.

 

Les unités BEF étaient sur la route tôt dans la journée, les 5 brigades de cavalerie qui s'approchent de la rivière Grand Morin dans la zone située au sud d'une ligne de Coulommiers à la Ferté Gaucher.

 

Le commandant de la 9e Lancers, le lieutenant-colonel Campbell, avec sa troupe de siège, a été attaqué par un escadron de la Garde allemande 1er régiment de dragons. La mitrailleuse couvrant immédiatement coincé, laissant le colonel Campbell d'autre choix que de répondre à la charge de l'escadre allemande. Les lanciers attaquent au grand galop sur les cavaliers allemands qui eux rendent la charge au trot, ont été submergés.

 

 

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Plus à droite, un escadron du 18e régiment de hussards rencontre une charge de cavalerie allemande mais avec un barrage de tirs de fusil, anéantissent les Allemands.

 

Aux environs de 6h du matin, les 1er Wiltshires ont été attaqués dans leurs positions au nord de la rivière du Grand Morin, dans la région de Le Charnois, par deux escadrons de la division de cavalerie de la Garde.

 

 

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Le 2e Lancashires Sud, venant à l'appui, ont été engagés par les troupes allemandes dans les bois et a subi une perte.

 

7 heures du matin, les cyclistes et les patrouilles avaient constaté qu'il n'y avait plus aucune unités allemandes dans les 3 miles de la rivière Grand Morin dans la région de Crécy. Il y avait encore une étendues d'infanterie et de cavalerie allemande au nord de la rivière à la Ferté Gaucher.

 

À 8h du matin, Sir John French a ordonné à l'infanterie BEF ( corps I, II et III) pour faire avancer le nord-est en direction de Rebais, traversant en partie la rivière Grand Morin, et s'arrête sur la ligne Dagny-Coulommiers-Maisoncelles, de nouveaux ordres.

 

La division de cavalerie a fixé le cours de la rivière Grand Morin à l'est jusqu'à la Ferté Gaucher, puis poussé à Rebais. La 3e brigade de cavalerie s'avança sur Coulommiers, rencontre une résistance au passage de la rivière, et qui portera ses armes en action. Faire progresser le long de la route de Doue, la 3e brigade de cavalerie a été interrompue par l'infanterie allemande et ses mitrailleuses.

 

L'infanterie britannique avancent derrière l'écran de cavalerie, et a rencontré des signes clairs d'une retraite désordonnée par les troupes allemandes. Un grand nombre de bouteilles vides pondent dans les villages, et quatre soldats allemands ivres ont été trouvés dans une botte de foin près de Chailly, par un conducteur de 48e Batterie RFA faisant une collecte alimentaire pour ses chevaux, qui les a fait prisonnier.

 

 

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Sur le flanc oriental, le général Haig à la droite du Corps d'armée jusqu'à la rivière du Grand Morin, prend contact avec la 5e armée française.

 

La 7e Septembre a vu la progression BEF autour de 7 à 8 miles, terminant la journée avec ses formations le long de la rivière du Grand Morin, dont certains sur la rive sud et d'autres sur le nord, de la Ferté Gaucher ouest à Maisoncelles.

 

La 5e armée française à l'est de la BEF, se trouvait le long de la rivière du Grand Morin, à nouveau sur les rives nord et sud. La 6e armée française, au nord-ouest de la BEF, était dans les 5 ou 6 miles de l'Ourcq, avec les formations allemandes qui lui sont opposés de retomber à l'est de l'Ourcq.

 

 

coté allemand

 

Moltke ne donne aucune instruction à ses armées pendant la première période de la bataille. Il signale simplement que les alliés s’engagent dans une offensive d’ensemble. Cette communication dut paraître ironique à des troupes qui se voyaient attaquées à plein depuis plus de vingt-quatre heures.

 

Ie armée allemande

 

Von Kluck apprend au matin que le groupement français de l’Ourcq (VIe armée) reçoit des renforts et prolonge sa gauche vers le nord. Les aviateurs ont en effet aperçu un grand nombre de trains débarquant des troupes à Nanteuil-le-Haudouin et toute la région au-delà de Betz fourmille de cavalerie française. Il faut envoyer des réserves or, von Kluck a cédé à von Bülow les 3e et 9e C.A. Il doit les lui redemander. Il télégraphie à von Bülow pour demander où sont ces C.A.

 

Toutefois, si ces deux C.A. quittent la droite de la IIe armée, ils mettent l’armée de von Bülow en position difficile : qu’opposer à l’ouest de Montmirail à la Ve armée française ? La 14e D.I. est en réserve et von Bülow l’intercale en première ligne aux marais de Saint-Gond pour combler le vide entre le 10e C.A. et la Garde. Les 3e et 9e C.A. sont à deux jours de marche de l’armée de Maunoury. Sera-t-il possible d’arrêter les Anglais pendant trois jours ? Le retrait de ces deux C.A. obligera von Bülow à faire reculer son armée, ce qui entraînera une à une les autres armées allemandes.

 

 

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Von Kluck prend le parti de soutenir la bataille avec la totalité de ses forces. Il donne l’ordre aux deux C.A. de gauche (3e et 9e, opposés à Franchet d’Espérey), de se porter vers le nord. Le matin, ils marchent dans la direction de la Ferté-Milon - Crouy.

 

L’aviation signale que les colonnes anglaises se portent vers le nord entre le Grand et le Petit Morin et von Kluck doit se résoudre à prescrire au 9e C.A. de laisser une division sur la Marne entre Nogent-l’Artaud et La Ferté-sous-Jouarre.

 

Le Q.G. de l’armée est transféré de Charly-sur-Marne à Vendrest près des 2e, 4e C.A. et du 4e C.A.R. qui combattent à l’ouest de l’Ourcq inférieur.

 

 

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Les 4e C.A.R. et 2e C.A. soutiennent une lutte opiniâtre sur la ligne Betz - Vareddes au nord de Meaux.

 

A 12h15, von Linsingen, chef du 2e C.A. ordonne l’attaque de la ligne Antilly - Acy - Trocy et rejette les Français au-delà de Villers-St-Genest. La 22e division prend Etrepilly.

 

A 21h15, les 2e, 4e C.A. et le 4e C.A.R. se sont maintenus sur la ligne Antilly - Puisieux - Varedde. Les 3e et 9e C.A., qui avaient dépassé la Marne les jours précédents, atteignent à nouveau cette vallée, mais en sens inverse, à Charly-sur-Marne (3e) et à Chézy (9e). Cette retraite est masquée par le 1e C.C. (von Richthofen) qui a pris position sur la coupure du Petit Morin. Le C.C. de von der Marwitz s’est replié sur la Marne.

 

Von Kluck prescrit que le 3e C.A. devra faire mouvement à 2h du matin par Mareuil et la Ferté-sous-Jouarre pour attaquer au nord d’Antilly.

 

IIe armée allemande

 

L’armée est découverte à l’ouest par le départ des 3e et 9e C.A. vers l’Ourcq et dispose sa droite en crochet défensif. Von Bülow demande à von Hausen de lui fournir toutes les forces disponibles de la IIIe armée. Le C.C. von Richthofen s’est reporté derrière le Petit Morin où il prolonge la droite de la IIe armée.

 

L’armée poursuit son offensive en vue d’atteindre la Seine. Au centre, le 10e C.A. gagne du terrain au sud du Petit Morin, à gauche, la 2e D.I. de la Garde chasse l’infanterie française (IXe armée) de Morains-le-Petit et d’Ecury-le-Repos. Dans l’après-midi, une attaque française reprend Bannes.

 

 

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IIIe armée allemande

 

La IIIe armée se renforce de la 23e division de réserve que von Hausen pousse aussitôt en ligne à l’ouest de Sommesous. Son groupement de droite enlève Sommesous mais ne parvient pas à tourner la droite de l’armée Foch. Dans la soirée, Sommesous retombe dans les mains françaises.

 

Pour répondre aux sollicitations d’aide, von Hausen partage son armée en deux fractions égales : trois divisions à droite, trois divisions à gauche. Il décide que son groupement de droite avec deux divisions de la Garde partira à l’attaque par surprise le 8 septembre avant l’aurore.

 

 

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IVe armée allemande

 

Le groupement de gauche de la IIIe armée et la IVe armée forment une longue ligne de Sompuis à Sermaize mais s’épuisent en vain contre la IVe armée française (de Langle de Cary).

 

Ve armée allemande

 

Entre Revigny et Verdun, la Ve armée continue la lutte sans accentuer sensiblement ses succès.

 

VIe armée allemande

 

L’armée allemande lance une attaque directe sur Nancy. L’effort principal se porte sur la région du mont d’Amance, Velaine. L’axe est la route de Château-Salins à Nancy.

 

Les Allemands attaquent dans la région de Champenoux mais ne peuvent déboucher de la forêt. Au fur et à mesure qu’ils débouchent, ils sont massacrés par le tir des 75 en position sur le mont Amance. Galvanisés par la présence de l’empereur, les Allemands s’emparent des villages de Cercueil, de Velaine et de Buissoncourt. Le Grand Couronné est débordé par le nord et par le sud.

 

 

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à demain

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:jap: Superbe exposé, merci zygomard

 

Un petit film d'époque

WWI. La bataille d'Arras

 

http://www.liveleak.com/ll_embed?f=22fd951ee83d

Google traduc : La bataille d'Arras (également connu sous le nom de la deuxième bataille d'Arras) était une offensive britannique pendant la Première Guerre mondiale. Du 9 Avril au 16 mai 1917, les troupes suivantes, britanniques, canadiennes, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve, et australiennes ont attaqué les défenses allemandes près de la ville française d'Arras, sur le front occidental. Il y avait des avancées importantes les premiers jours, suivis par une « impasse ». La bataille a coûté près de 160 000 victimes britanniques et environ 125 000 pertes allemandes.

Résumé rapide du film :

 

- Le Leicester et Northumberland Fusiliers de passer à des lignes de bataille;

- Calvaire aller en position;

- Rendement des réservoirs de bataille;

- Les Coldstream et gardes gallois prenant des positions;

- Les forces australiennes;

- Sud-Africains raids lignes ennemies sous le feu;

- Liverpool Light Infantry roi avancer;

- Avance lente au rythme de la marche, en réservant l'énergie pour des affrontements avec l'ennemi.

 

 

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Invité guest527

 

Le lieutenant Charles Péguy, écrivain connu et servant dans le 276e régiment d’infanterie, est tué, à Villeroy, d’une balle dans la tête alors qu’il refusait de se coucher sur le sol.

 

Charles_Peguy_1907.jpg

 

« Premier de la ligne, le chef de section, un lieutenant, tombé à sa place réglementaire, alors qu'il menait ses à l'attaque. ›› Le commandant Dufestre examine ce

lieutenant avec un soin particulier, minutieusement, pieusement... C'est un petit homme d'apparence chétive à côté de son voisin, type de colosse.

 

A son annulaire gauche, une alliance; Je me penche sur sa plaque d'identité: "Peguy"

 

Anecdotique de lire cette partie en gras après avoir vu cette photo de Charles Péguy postée précédemment dans la même page où il paraissait pourtant bien nourri :)

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wiki:

 

 

 

Son fils aîné devant rentrer à Sainte-Barbe en octobre 1913, Péguy loue une maison à Bourg-la-Reine, 7 rue André Theuriet45. Il y demeure avec son épouse et ses enfants, Marcel, né en 1898, Germaine, née en 1901 et Pierre, né en 1903. À Bourg-la-Reine, il termine Ève, rédige la Note sur Bergson et la Philosophie bergsonienne, la Note conjointe sur Descartes et la philosophie cartésienne et continue la rédaction des Cahiers de la Quinzaine45.

Lieutenant de réserve, il part en campagne dès la mobilisation en août 1914, dans la 19e compagnie du 276e régiment d'infanterie. Il meurt pendant les combats de la bataille de l'Ourcq à la veille de la première bataille de la Marne, tué d'une balle au front, le samedi 5 septembre 1914 entre Penchard et Villeroy46 (près de Le Plessis-l'Évêque, lieu cité pour sa mort sur la fiche du Ministère de la Défense47), près de Meaux, alors qu'il exhortait sa compagnie à ne pas céder un pouce de terre française à l'ennemi. Il serait mort, selon Victor Boudon, l'un des ses camarade de combat présent à ses côtés, en disant : « Oh mon Dieu, mes enfants... »48.

Selon le maréchal Juin49, le 5e bataillon du 276e RI, dans lequel se trouvait Charles Péguy, est venu en soutien sur le flanc gauche de l'attaque de Penchard, menée par la brigade marocaine50, pour une mission de sacrifice sur un terrain à découvert. L'attaque échoua faute d'une préparation d'artillerie.

Un de ses proches, Joseph Le Taconnoux, que ses camarades mobilisés surnommaient Taco, a rapporté qu'avant son départ pour le front, Péguy lui avait affirmé : « Tu les vois, mes gars ? Avec ça, on va refaire 93 »51.

Sa famille quitte alors la maison de Bourg-la-Reine et laisse la place au romancier et essayiste Léon Bloy45 ; son fils posthume Charles-Pierre Péguy (1915-2005), naît au mois de février 1915.

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BATAILLE DE LA MARNE

 

JOURNEE DU 8 09 1914

 

 

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Autre exutoire, le « quart de gnôle »... Il ne s’agit plus cette fois-ci du vin sacré, mais d’alcool fort. On s’enivre pour partir à l’assaut de l’ennemi, pour se réchauffer les veines.

Les vapeurs éthyliques plongent le peuple des tranchées dans une insouciance primaire.

Je vis au milieu d’hommes ivres et soûls. Je me sens mal à l’aise dans cette atmosphère où rien n’est sentiment et où règne l’animal.

 

paroles de poilus

 

 

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Journal du jour:

 

La bataille arrive au point mort :

 

-A gauche, la manœuvre de von Kluck a enrayé le mouvement enveloppant de Maunoury

-au centre, Foch et de Langle de Cary contiennent avec peine les efforts des masses qui leur sont opposées

-à droite, Sarrail se maintient à grand peine et est menacé dans le dos par le 5e C.A. prussien.

 

Il reste du côté allié deux éléments de victoire : l’armée anglaise et l’armée de Franchet d’Esperey (V armée).

 

 

 

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Le G.Q.G. émet l’instruction générale n° 17 entre 19 et 20h : I « Devant les efforts combinés des armées alliées d’aile gauche, les forces allemandes se sont repliées en constituant deux groupements distincts.

- L’un qui paraît comprendre le 4e C.A.R., 2e C.A. et 4e C.A. combat sur l’Ourcq à l’ouest contre notre VIe armée qu’il cherche lui-même à déborder vers le nord.

- L’autre comprenant le reste de la Ie armée allemande (3e, 9e C.A. et les IIe et IIIe armées allemandes) reste opposé, face au sud, aux Ve et IXe armées françaises.

La réunion de ces deux groupements paraît assurée seulement par plusieurs D.C., soutenues par des détachements de troupes de toutes armes en face des troupes britanniques ».

 

II « Il paraît essentiel de mettre hors de cause l’extrême droite allemande avant qu’elle puisse être renforcée par d’autres éléments que la chute de Maubeuge a pu rendre disponibles.

La VIe armée et les forces britanniques s’attacheront à cette mission. A cet effet, la VIe armée maintiendrait devant elle les troupes qui lui sont opposées sur la rive droite de l’Ourcq ; les forces anglaises franchissant la Marne entre Nogent-l’Artaud et La Ferté-sous-Jouarre se porteront sur la gauche et sur les derrières de l’ennemi qui se trouve sur l’Ourcq.

La Ve armée couvrirait le flanc droit de l’armée anglaise en dirigeant un fort détachement sur Azy et Château-Thierry. Le C.C. franchissant la Marne, au besoin derrière ce détachement et derrière les colonnes anglaises, assurerait d’une façon effective la liaison entre l’armée anglaise et la Ve armée. A sa droite, la Ve armée continuerait à appuyer l’action de la IXe armée en vue de permettre à celle-ci de passer à l’offensive. Le gros de la Ve armée, marchant droit au nord, refoulera au-delà de la Marne les éléments qui lui sont opposés. »

 

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IIe armée française

 

Malgré la fatigue extrême des troupes, les débouchés sud de la forêt de Champenoux sont maîtrisés.

 

 

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- Le 20e C.A. attaque avec les 70e et 39e D.I.

- Le 16e C.A. se porte en avant et progresse sur la rive droite de la Mortagne mais suite à une contre-attaque, doit regagner sa position de départ.

 

En conclusion : La reprise de la Bozule et d’une partie de la forêt de Champenoux referme la route vers Nancy. Guillaume II est frustré d’une entrée triomphale dans Nancy. L’activité allemande se reporte en Woëvre et sur les Hauts de Meuse.

 

 

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IIIe armée française

 

La liaison du centre français est en grand péril, mais de rapides déplacements de troupes sur le front de la IIIe armée et l’intervention d’un nouveau C.A. (21e), prélevé sur la Ie armée, rétablit sur ce point l’équilibre. A la droite, la situation reste critique, malgré la résistance du 2e C.A.

 

 

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- 17e C.A. : Il est attaqué par le 19e C.A. saxon, sur les rives du ruisseau du Puits. Les Français perdent un peu de terrain puis le regagnent.

 

- 12e C.A. : Un bombardement violent est dirigé par l’artillerie allemande sur Courdemanges, le Mont Moret, Châtel-Raould, tandis que l’infanterie allemande attaque sur Courdemanges. Vers 8h, Courdemanges et le Mont Moret tombent aux mains des Allemands. Toute la journée, une lutte âpre se déroule au nord de Châtel-Raould. Le soir, le Mont Moret est repris.

 

- Corps colonial : Il participe aux combats qui se déroulent entre Châtel-Raould et Courdemanges. A l’est de la voie ferrée et près du canal de Saint-Dizier, la 2e division parvient à se maintenir.

 

 

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- 2e C.A. : Le 8e C.A. allemand, descendant de Reims-la-Brûlée, attaque le front Ecriennes - Favresse et Blesmes. Le front français reste inébranlable. A la droite du 2e C.A., les Allemands attaquent furieusement durant toute la journée. A 17h, les Allemands entrent dans les ruines de Pargny. Maurupt est pris et repris.

 

Pendant que Sarrail résiste face à l’ouest, il est informé que le fort de Troyon, en plein sur ses arrières, est bombardé avec des obus de gros calibre et menacé par le 5e C.A. allemand. Cependant, malgré une dépêche du G.Q.G. l’autorisant à replier sa droite pour éviter qu’elle ne soit enfermée dans Verdun, Sarrail fait sauter derrière lui les ponts de la Meuse et décide de maintenir son armée sur place.

 

 

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Il recherche la liaison avec la droite de la IVe armée sur la rive gauche de l’Ornain tout en couvrant Bar-le-Duc. Une offensive allemande se dessine contre la jonction des 5e et 6e C.A. Sarrail y fait jeter la 7e D.C. (d’Urbal).

 

Les Allemands attaquent en direction de Bar-le-Duc. Une brigade du 15e C.A. attaque Vassincourt, à la gauche du 5e C.A. Cette localité avait été mise en état de défense par les Wurtembergeois. Le 112e ne peut dépasser l’entrée du village, fauché par les mitrailleuses.

 

 

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En même temps, toute une brigade allemande dirige une contre-attaque contre la gauche de l’armée. Deux compagnies opèrent une attaque dans leur flanc. Il se produit une mêlée épique. Les Allemands finissent par être rejetés.

 

IVe armée française

 

Au point du jour, une poussée violente se produit contre la droite de la IVe armée. Le 18e C.A.R. allemand presse fortement le 2e C.A. français, de Pargny-sur-Saulx à l’est de la forêt des Trois-Fontaines. L’aide de la IIIe armée est réclamée et le 15e C.A. dirige une brigade vers l’ouest tandis que le gros opère en direction de Contrisson et de Vassincourt. Les aviateurs rendent des services précieux à l’armée française en repérant les rassemblements de batteries allemandes.

 

En matinée, l’aile opposée à la IVe armée allemande, le 17e C.A., est violemment attaquée par une division du 12e C.A. allemand, qui marche à l’ouest du ruisseau de Sompuis, alors que le 19e agit à l’est, vers Humbauville. L’attaque est repoussée avec de fortes pertes.

 

 

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L’action est très vive sur tout le front de la IVe armée. Une brigade du 1e C.A. allemand opère au sud de Sompuis

- Le 19e entre Humbauville et Courdemanges.

 

- Le 8e C.A. vers Frignicourt et Vauclerc, le 8e C.A.R. sur Favresse et Blesmes.

 

- Le 18e sur la voie ferrée jusqu’à Sermaize, par Pargny-sur-Saulx.

 

- Le 18e C.A.R jusqu’au sud d’Andernay et de Mognéville. Le front français est orienté vers le nord-ouest. Les Français maintiennent leurs positions.

 

 

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En soirée, le 17e C.A. français a perdu du terrain, malgré l’approche du 21e (général Legrand). La 23e division conserve toutefois Humbauville. L’intervention du 21e C.A. se borne à limiter le recul de l’extrême gauche de la IVe armée.

 

de Langle accumule à gauche toutes ses réserves pour dégager l’armée Foch, et notamment le 21e C.A. qui vient de débarquer de Lorraine.

 

Ve armée française

 

L’aile gauche de l’armée d’Espérey continue sa poursuite et gagne un terrain appréciable. A son aile droite, le 10e C.A. appuie solidement la 42e division de l’armée Foch. Cette collaboration a été un des facteurs du succès final.

 

 

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- Le corps Conneau a pour mission d’opérer entre le 18e C.A. et l’armée britannique. Son axe de marche est Meilleray, Montolivet, Vendières.

- La 4e division a ordre de continuer la poursuite par La Ferté-Gaucher, Bellot, la Chapelle-sur-Chézy.

- La 8e division doit faire mouvement par Saint-Barthélémy, Villeneuve-sur-Bellot, Viels-Maisons.

- La 10e doit progresser par Saint-Barthélémy, Verdelot, L’Epine-aux-Bois, Viffort.

 

Voici les mouvements des unités en matinée :

- a 4e division de cavalerie, en liaison avec les Anglais, a un très violent engagement à Bellot, d’où elle rejette les chasseurs à cheval de la Garde.

 

 

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- Le 18e C.A. marche en deux colonnes vers le Petit Morin. La colonne de gauche trouve le cours du Petit Morin libre, le traverse à La Celle, gravit les pentes au nord de la rivière, déloge de l’Epine-aux-Bois le détachement allemand qui l’occupe et facilite le passage de la division de droite.

 

- Le 3e C.A. marche à droite du 18e et a comme mission de continuer l’offensive en direction générale de Tréfols, Montmirail, Corrobert. On prévoit une forte résistance sur le Petit-Morin.

 

- Le 1e C.A. avait reçu dans la nuit du 7 au 8 un ordre lui donnant comme objectif le plateau de la Rionnerie et la Haute-Vaucelle. Dès le matin, le 1e C.A. se porte immédiatement au sud du Petit-Morin mais les Allemands avaient fortifié la rive nord pendant la nuit. Les progrès de ce C.A. sont bientôt arrêtés.

 

 

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- Le 10e C.A. a ordre de marcher par Boissy-le-Repos, Fromentières sur Chapelle-sous-Orbais.

 

A 11h, le général Conneau annonce que les Allemands se retirent sur Château-Thierry.

 

Le 18e C.A. prend un dispositif d’attaque aux abords du Petit-Morin. Sous un feu violent d’artillerie, la 35e division n’avance qu’avec lenteur. Dès 11h, le régiment de tête de la 36e division occupe Vandières mais ensuite, le terrain est âprement disputé et les progrès laborieux.

 

 

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La gauche du 10e C.A. arrive à Soigny et essaie de prendre de flanc les défenses allemandes que le 1e C.A. doit attaquer de front. Comme le 1e C.A. n’a pas pu progresser, la liaison ne peut s’établir. La division de droite doit soulager la 42e division de l’armée Foch en attaquant le 10e C.A allemand. Malgré un feu violent de l’artillerie allemande, elle débouche au nord de Charleville et progresse sur le plateau.

 

Montmirail est attaqué de front par le 3e C.A. que l’artillerie lourde allemande, établie sur un plateau derrière la ville, arrête toute la journée. Le 1e C.A., obliquant vers le nord-est, refoule les éléments du 10e C.A.R. allemand, alignés le long du Petit Morin à l’est de Montmirail et commence à gagner du terrain vers le nord dans la direction de Vauchamps. A sa droite, le 10e C.A. parvient à se saisir des villages de la vallée, Boissy-le-repos et Le Thoult.

 

La 73e brigade (3e C.A.) tient Hochecourt, les Chanots, la 74e tient Rieux avec des fractions vers Montrobert. Ordre est donné de franchir le Petit-Morin vers Mécringes en combinant ce mouvement avec la division Mangin qui enlèverait Montmirail. On opèrerait vers minuit. Le C.A. est en contact le soir avec le crochet défensif à droite de l’armée von Bülow (entre Montmirail et Fontenelle). Marchais en Brie est enlevé d’assaut et la 13e D.I. allemande se réfugie derrière la voie ferrée Montmirail - Artonges.

 

 

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Les avant-postes du 10e C.A. parviennent jusqu’à Le Thoult.

 

L’attaque de Montmirail par la 73e brigade échoue mais la situation de la IIe armée allemande est assez précaire.

 

VIe armée française

 

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L’offensive doit être entamée par les 55e et 56e divisions. Le 1e C.C. doit reprendre l’opération de la veille sur le plateau de Bargny, Lévignen.

 

A la droite de l’armée Maunoury, la 45e division (Drude) dessine dès le matin son offensive sur la ligne Barcy - Chambry avec Etrepilly et Vareddes comme objectifs. Le cimetière de Chambry est pris et repris plusieurs fois. Le 3e zouaves subit de fortes pertes.

 

 

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L’offensive du 7e C.A. est dirigée sur Rosoy-en-Multien et Crouy-sur-Ourcq. Dès 3h, le 7e C.A. attaque Acy et Vincy-Manœuvre mais les Allemands tiennent ferme.

 

Au groupe Lamaze, la 112e brigade attaque en direction d’Ocquerre, la 11e sur Plessis-Pacy, Saint-Faron. Toute l’artillerie tire sur le front Etrepilly - Trocy. L’artillerie allemande brise cette attaque.

 

Le C.C. doit se porter dans la région de Levignen, Bargny, Ormoy-le-Davien. A ce moment, le général Sordet est avisé de son remplacement par le général Bridoux, qui commandait jusqu’alors la 5e D.C. Les chevaux sont épuisés par les nombreuses tâches incohérentes qu’a dû remplir le C.C. depuis le début de la campagne.

(je ferai un reportage sur eux tellement c'est méritoire, le mot "incohérentes" est sur tout les rapports des sites causant de cette guerre)

Sur ordre du général Bridoux, Cornulier-Lucinière lance sa division par Crépy sur Troësnes, en passant au sud de Villers-Cotterêts. Le but est de produire un effet de surprise. Arrivées sur un plateau, les pièces d’artillerie prennent pour objectif de fortes réserves marchant du nord au sud en ordre assez dense, à 4.500 m environ.

 

Galliéni se rend au quartier général de la VIe armée, à Saint-Soupplets. Maunoury craint que les Allemands, renforcés, prennent l’offensive contre sa gauche. Galliéni lui répond que dans la position actuelle, il fixe l’ennemi à l’ouest tandis qu’au sud l’arrivée de l’armée anglaise sur la Marne constitue un danger nouveau pour von Kluck. Il est essentiel de maintenir ses positions. En soirée, toutes les attaques de la VIe armée sont enrayées. Les troupes stationnent sur place, en se fortifiant.

 

L’Etat-Major de la VIe armée craignant une offensive allemande, prend des dispositions pour organiser une ligne éventuelle de repli par Le Plessis-Belleville, Saint-Soupplets, Monthyon. En cas de retraite, Maunoury s’engage à manœuvrer de manière à maintenir les Allemands face à l’ouest, afin de faciliter l’action éventuelle de l’armée anglaise.

 

 

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IXe armée française

 

Pendant la journée du 8, les armées de von Bülow et von Hausen vont essayer de percer le centre des armées françaises, la partie du front tenue par la IXe armée. Les Allemands espèrent, en défonçant le front français, pourvoir tourner par l’ouest la Ve armée et par l’est la IVe, et rétablir une situation qui devient critique. Si leurs attaques échouent, la retraite s’imposera.

 

- La 42e division, grâce à l’attaque de flanc contre le 10e C.A. allemand qu’effectue la Ve armée, passe à l’offensive, réoccupe La Villeneuve, Soisy. Sa gauche s’avance jusqu’à Corfélix. Sa gauche se cramponne au signal du Poirier, en liaison avec la division du Maroc.

 

 

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- Au 9e C.A. : dès le matin, la division du Maroc entame une vigoureuse offensive vers Saint-Prix et réalise rapidement des progrès importants. Elle s’empare du signal du Poirier mais l’artillerie allemande rend la position intenable. La brigade Blondlat doit évacuer vers 18h Oye et Reuves et se replier sur Allemant. Les Allemands suivent de près et s’avancent vers Mondement.

 

- Au 11e C.A. : pendant la nuit, les Allemands attaquent les avant-postes de Normée et Lenharrée. Le C.A. recule de 10 km dans la direction de Fère-Champenoise et Connantray et va s’établir sur la Maurienne à Corroy, Gourgançon et Semoine. Sa gauche se relie au 9e C.A. du côté de Connantre.

 

La gauche et la droite de la IX armée sont refoulées mais Foch ne considère pas la partie comme perdue. Il proclame même la situation « excellente » et ordonne de reprendre l’offensive.

 

Armée anglaise : sur le Petit Morin

 

8th Septembre 1914:

 

Le 8 Septembre, von Kluck a ordonné à ses commandants à prendre position sur la rivière du Petit Morin, dans l'attente que son IIè Corps pourrait repousser 6e armée française du général Maunoury sur l'Ourcq au nord-ouest, et le général Bülow pourrait rejeter la 5e armée française.

 

La division de cavalerie britannique a déménagé à 4h du matin le 8 Septembre, couvrant la I et II Corps, en direction de la rivière du Petit Morin, directement au nord de la Ferté Gaucher à Sablonnières.

 

 

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Les 4e et 5e Dragoon Guards a conduit le 1er et 2e Brigades de cavalerie dans la vallée du Petit Morin, et ont attaqué les ponts sur la rivière. Les deux ont eu lieu par les troupes de cavalerie fabriquant des barricades sur les ponts et dans les maisons environnantes.

 

Le 3ème et 5ème Brigades de cavalerie, commandé par le brigadier Gough, fonctionnant de manière indépendante, sont venus jusqu'à la rivière du Petit Morin, à l'ouest de la division de cavalerie.

 

Le Royal Scots Greys est venu sur une brigade de cavalerie allemande qui prenait son petit déjeuner dans le village nom étrange de Gibraltar. Une section de J Batterie RHA est entré en action et a envoyé la brigade allemande à prendre retour dans la vallée.

 

Contre-attaques allemandes et le soutien des tirs d'artillerie ont reporté l'avance de la cavalerie britannique à d'environ 8h30, laissant les Allemands en position le long de la rivière du Petit Morin.

 

Plus à l'ouest, à la Ferté sous Jouarre, la 5ème Division d'Infanterie allemande se replie sur la Marne, à l'endroit où la rivière rejoint la rivière du Petit Morin, la rive sud étant détenu par la division allemande 2e de cavalerie et quatre bataillons Jӓger. Positions importantes allemandes ont formé un demi-cercle dans les collines au nord de la Ferté sous Jouarre.

 

A l'ouest de la Ferté sous Jouarre, à partir de 6h du matin, les Britanniques 12e brigade de la 4e division et la 19e brigade indépendante, IIIè corps , avancent dans la vallée de la Marne, découvrant la campagne boisée de corps de troupes allemandes .

 

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La 19e Brigade se déplace sur la crête au-dessus de la Marne, et est venu sous les tirs d'artillerie de l'autre côté de la rivière. Deux batteries britanniques retournent ce feu, mais il était clair que cela prendrait une tension importante pour traverser la Marne en face des troupes allemandes qui défendent la rive nord, et ceux qui occupent la Ferté sous Jouarre.

 

Une fois sur la rivière du Petit Morin, le Black Watch vers le nord ouest le long de la rive nord de la rivière attaque les Allemands dans Sablonnières. les allemands ont fortement résisté par la cavalerie allemande et la Garde Jӓger, et, c'est seulement lorsque rejoint dans l'attaque par l'Own Cameron Highlanders du 1er Reine et cavaliers montés, a fait l'attaque progresser, en assurant la capture de Sablonnières vers 13 heures.

 

Plus à l'ouest le long de la rivière du Petit Morin, Foot Guards bataillons de 4e Brigade de la Garde (2e division), 1er Irish Guards, 2e Grenadier Guards et 2e Coldstream Guards, avec 2e Worcesters de la 5e brigade, ont monté une attaque sur un certain nombre de ponts du domaine de la Trétoire, soutenu par trois brigades de RFA et une batterie lourde, contre l'infanterie et de mitrailleuses allemandes, soutenu par des batteries d'artillerie positionnées sur la ligne de colline surplombant la rivière du Petit Morin. Les combats était confus et la dépendance des combats est placé à l'initiative des officiers subalternes et des soldats. L'infanterie britannique a traversée la rivière, permettant les unités de cavalerie britanniques à traverser et obliger les Allemands à se replier.

 

 

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Une partie des Irish Guards capture 6 mitrailleuses.

 

Aux environs de 16 heures, 47e (Howitzer) RFA Batterie venu en action au nord de la rivière du Petit Morin. La batterie a été congédié par l'infanterie allemande dans les bois. Les artilleurs ont quitté leurs armes et ont attaqué l'infanterie allemande avec des fusils, les refoulant, et la capture de 9 soldats allemands.

 

A l'ouest de I Corps, les divisions de II Corps confrontés lourde opposition allemande en tentant de traverser la rivière du Petit Morin.

 

Plus à l'ouest, sur la rivière du Petit Morin, à 9h, les Britanniques 13e Brigade d'infanterie, 121e Batterie RFA et la 3e brigade de cavalerie attaque à St Cyr, mais ont été retenus par le feu de l'artillerie allemande dissimulée sur le côté nord de la rivière.

 

Sur son flanc droit, avec la 14e Brigade d'infanterie a fait son avance à la rivière du Petit Morin de Doue, à l'opposé de St Ouen. Ici, les bataillons d'attaque, 1er duc d'infanterie légère de Cornwall et le 1er Orient Surreys, ont été confrontés à une forte pente fortement boisée à la rivière, qui a divisé en deux flux, les deux cours d'eau traversés par un pont unique, couverts par deux machines allemandes, des canons positionnés sur la crête au nord de la rivière du Petit Morin.

 

Les deux bataillons britanniques ont réussi à franchir, par une nouvelle passerelle au-dessus d'un cours d'eau, et un gué et en bateau sur l'autre. Une fois terminé, le Surreys a débordé les positions allemandes et les repousse. Le DCLI déplacé le long de la rivière et capture St Cyr, permettant l'avance britannique pour continuer.

 

 

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Les unités allemandes, 11e brigade de cavalerie et Garde Schützen, sont restés sur la rivière du Petit Morin, à Orly, à l'est de Saint-Cyr, n'ayant pas reçu l'ordre de se retirer.

 

2ème Oxford et Bucks infanterie légère et 2e Rangers Connaught approchaient Orly, après avoir traversé le Petit Morin et 4e Brigade de la Garde étaient sur la route principale de Montmirail à la Ferté sous Jouarre, à l'arrière des Allemands à Orly.

 

La 60e batterie d'obusiers britannique a ouvert le feu sur les Allemands derrière Orly, les conduisant vers la route principale, où ils ont subi de lourdes pertes. Orly a été prise peu de temps après, par les 8e et 9e brigades, tombant aux alentours de 16 heures.

 

La Ferté sous Jouarre était la ville clé sur la gauche de l'avance britannique, avec un certain nombre de ponts sur le Petit Morin et la Marne, les deux fleuves réunis dans la ville.

 

Les armes de la 4e Division britannique ont commencé les bombardements des positions allemandes et de l'artillerie à la Ferté sous Jouarre vers midi, assistée par batterie lourde 108e de la 5ème Division, le tir de la carte de Doue.

 

 

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À 13 heures le 11 britannique, 12e et 19e brigades ont attaqué la Ferté sous Jouarre, et, en dépit de la démolition par les Allemands des deux ponts sur le Petit Morin, la partie de la ville au sud de la Marne a été prise par 20:00.

 

Un violent orage à environ 18:00 gravement handicapés de nouvelles opérations pour le BEF, laissant les unités britanniques à travers le Petit Morin, et, dans certains cas, sur la bonne voie de la rivière Marne, le prochain obstacle à l'avance vers le nord.

 

Les principales formations allemandes face à la BEF, le corps de cavalerie et des parties de IV et IX Corps se retiraient de la Marne, et formant positions derrière ce large fleuve.

 

Sur la droite de la BEF, la 5e armée française a bien progressé au cours de la journée, et se tint au nord du Petit Morin. Sur la gauche britannique, 6e armée française du général Maunoury avait rencontré la difficulté à composer avec les formations allemandes fortement renforcés sur l'Ourcq, et était dans certains endroits repoussèrent.

 

 

 

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L’armée anglaise a mis deux jours pour franchir les vingt kilomètres qui séparent le Grand Morin de la Marne.

 

coté allemand

 

Moltke prend peur. Il reçoit coup sur coup deux mauvaises nouvelles. C’est d’abord un message de von Bülow, envoyé vers 4h15:

 

« Positions maintenues jusqu’à présent contre forces supérieures. Le 8, aile gauche renouvellera attaque, soutenue par deux divisions saxonnes. Par suite pertes très élevées capacité combat IIe armée ne représente plus que celle de trois C.A. ».

 

Ensuite, l’O.H.L. intercepte un message radio émis par la D.C. de la Garde faisant savoir que les alliés ont forcé la ligne du Petit Morin et que le C.C. von Richthofen se retire derrière le Dolloir. Cette retraite signifie que le front est rompu entre les Ie et IIe armées.

 

Il est nécessaire de faire appel à la VIIe armée en voie de réunion en Belgique, mais il faut un délai de cinq jours pour l’acheminer vers le champ de bataille.

 

Moltke décide d’envoyer le lieutenant-colonel Hentsch, un officier de son état-major, à l’aile droite sur l’Ourcq et la Marne. Moltke lui donne des instructions en présence du chef de la section des opérations, le lieutenant-colonel Tappen. Ces instructions, chose incroyable, ne sont pas consignées par écrit, d’où plusieurs interprétations.

 

- Hentsch a déclaré avoir reçu les pleins pouvoirs pour prescrite « en cas de nécessité aux armées de se retirer sur la ligne Sainte-Ménehould - Reims - Fismes - Soissons.

 

- Tappen prétend que les instructions données à Hentsch le chargeaient seulement « au cas où les mouvements rétrogrades seraient déjà entamés, d’essayer de les diriger de manière à combler le vide existant entre les Ie et IIe armées. », ce qui est tout autre.

 

Hentsch se met en route aussitôt, vers 11 heures. Il se rend d’abord aux quartiers des Ve, IVe et IIIe armées. Il y trouve le monde plein de confiance, surtout à la IIIe armée. De là, il se rend au Q.G. de la IIe armée vers 20h (Montmort). Von Bülow fait son rapport : la gauche de l’armée a progressé, mais l’aile droite, qui s’étend de Montmirail vers Chézy, a dû rester sur la défensive et ne contient l’adversaire qu’avec peine. L’intention de l’armée est de maintenir ses positions le lendemain si elle n’est pas enveloppée.

 

Ce qui gâte tout, c’est que la Ie armée se trouve loin, et qu’une brèche est ouverte entre les deux armées, bouchée difficilement par la cavalerie et les chasseurs. Pendant cette conférence, arrive un compte-rendu annonçant que l’aile droite a été tournée ou refoulée et qu’il faut la replier derrière la Verdonnelle. Il s’ensuit que la brèche entre les Ie et IIe armées augmente encore de 15 km. Hentsch rend compte à l’O.H.L. « situation IIe armée sérieuse mais pas désespérée ».

 

 

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Dans la soirée du 8, on ne prend pas encore la décision de battre en retraite.

 

Ie armée allemande

 

La 43e brigade de réserve (von Lepel) a été rappelée de Bruxelles et atteint Verberie par Compiègne.

 

La 3e D.I., accrochée à la croupe étroite à l’est de Chambry, a été prise d’enfilade par les batteries de la 8e D.I. française et sa gauche a subi l’attaque des Marocains dans la soirée. Von Kluck lui donne l’autorisation de se replier de la crête à l’est de Vareddes sur le mouvement de terrain qui se dresse dans le triangle Etrepilly - Vareddes - Congis.

 

Le Q.G. de l’armée se rend à la Ferté-Milon.

 

Von Kluck tente une manœuvre enveloppante contre la VIe armée française vers Nanteuil-le-Haudouin. Le 9e C.A. s’avancera jusqu’à Crépy-en-Valois.

 

Afin d’enfoncer la VIe armée française, von Kluck donne ordre au 4e C.A. de se porter de Rebais vers Betz. Les Allemands réussissent à s’emparer de cette localité. La séparation stratégique avec l’armée de von Bülow est consommée. Quarante kilomètres séparent le front de la Ie armée de celui de la IIe armée.

 

Un renseignement d’aviation signale à von Kluck que l’armée britannique marche beaucoup plus rapidement que les jours précédents et s’approche du cours inférieur du Petit Morin. La défense du front sud de la Ie armée se présente sous d’assez fâcheuses conditions : elle ne dispose à Vareddes et à La Ferté-sous-Jouarre que de la 2e D.C. soutenue par cinq bataillons de chasseurs.

 

 

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La ligne de front longe le Petit Morin depuis son embouchure jusqu’aux abords de Montmirail et se prolonge par celle du 1e C.C. Si les Anglais passent à leur tour la Marne dans la journée, ils tomberont le lendemain sur les arrières de la Ie armée, qui se trouvera prise en étau entre les troupes de French et celles de Maunoury.

 

A 11h20, un ordre de von Kluck prescrit au 9e C.A. d’assurer la protection contre un mouvement de flanc des Anglais en occupant la ligne de la Marne, de la Ferté-sous-Jouarre à Nogent-l’Artaud. Le 1e C.C. doit couvrir le Petit Morin entre la Ferté et Villeneuve.

 

Le 9e C.A. ne laisse sur la Marne qu’une brigade entre La Ferté-sous-Jouarre et Nogent-l’Artaud (brigade von Kraewel). Comme elle ne longe pas la Marne, les passages ne sont pas tenus en amont de La Ferté-sous-Jouarre.

 

IIe armée allemande

 

Pour le centre de la IIe armée, la journée commence mal. La gauche de l’armée Foch (42e D.I. et D.I. du Maroc), par une vigoureuse attaque, reprend dans la matinée le terrain perdu au sud du Petit Morin et de la partie occidentale des marais de Saint-Gond. Un régiment franchit même la rivière à Talus-Saint-Prix mais le mouvement est enrayé par l’ artillerie lourde allemande. Von Bülow passe à son tour à l’offensive et après un violent bombardement, l’infanterie prussienne retraverse les marais de Saint-Gond, reprend Soisy, Oyes, Reuves et approche de Mondement.

 

 

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L’aile droite de von Bülow se trouve dans la soirée en mauvaise posture. Son crochet défensif (de Montmirail à Chézy-sur-Marne) est enfoncé par la Ve armée et son front fléchit aux environs de Montmirail. Les Français peuvent prendre d’enfilade les tranchées orientées face au sud. Seule une prompte retraite permettrait d’éviter la catastrophe. Von Bülow télégraphie à von Kluck « Mon aile droite est au nord de Montmirail. Nécessité pressante que vous protégiez mon flanc droit contre les Anglais ».

 

IIIe armée allemande

 

Von Hausen a projeté de lancer son infanterie sur les lignes françaises le 8 à l’aube, de les percer par des charges à la baïonnette et de pénétrer jusqu’aux batteries. Cette attaque doit être effectuée par le groupement Kirchbach (23e division de réserve et 32e D.I.) auquel est rattachée la 2e D.I. de la Garde, du côté des marais.

 

L’opération réussit au-delà de toute espérance. La 11e C.A. français, en position derrière la Somme, est complètement surpris et se débande. La ligne de la Somme tombe rapidement aux mains des Allemands. Fère-Champenoise est perdue.

 

 

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Suite au recul du 11e C.A., la 9e D.C. doit rétrograder dans la région de Sommesous. La droite du 9e C.A., complètement découvert, doit pivoter autour du Mont-d’Août, le front vers l’est. Une contre-attaque de la droite du 9e C.A. dans la direction de Fère-Champenoise, réussit à reprendre un peu de terrain, mais la situation reste critique pour la droite de la IXe armée, menacée d’être coupée de la IVe.

 

En refoulant le 11e C.A., s’emparant d’une partie de son artillerie, et faisant perdre à la 18e D.I. près de la moitié de son effectif, von Hausen remporte le succès tactique le plus marqué de la bataille de la Marne.

 

IVe armée allemande

 

Le 8e C.A. entame une progression méthodique avec la coopération de l’artillerie. Sur le front entre Sompuis et Vitry-le-François, l’offensive avance quelque peu mais bientôt le 19e C.A., décimé par les obus, reflue sur la ligne de départ.

 

Dans la trouée de Revigny, l’aile droite de la IVe armée française (2e C.A.) est obligée de reculer sensiblement au sud de Sermaize. A la faveur de ce mouvement rétrograde, les Allemands commencent à s’infiltrer entre les IVe et IIIe armées par la vallée de la Saulx, affluent de l’Ornain.

 

Ve armée allemande

 

Au nord de la trouée de Revigny, la IIIe armée française repousse toutes les attaques des troupes du kronprinz, mais le 5e C.A. allemand après avoir traversé la Woëvre, atteint la ligne des forts qui, le long des Hauts de Meuse, relient les camps retranchés de Verdun et de Toul. Il concentre ses efforts contre le fort de Troyon, qui tient ferme pendant toute la journée sous le bombardement.

 

 

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