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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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REPORTAGE: le bébé nieuport

 

 

 

 

Nieuport_11_Raty_GT.jpg

 

 

 

Depuis l'été 1914, lorsque la Grande Guerre éclate en Europe, l'aviation a sa place rapidement. Comme la guerre progressait en 1915, le nouveau Fokker Eindecker a donné aux Allemands la haute main dans les cieux. Les pilotes allemands ont été des dizaines à descendre les avions de reconnaissance français et britanniques et aussi les bombardiers.

 

Equipé d'un avion qui était légitimement le premier véritable avion de chasse du monde et il a été à l’époque largement connu comme le « Fléau Fokker ". La réponse à ce « fléau » cependant, sera venue sous une forme peu probable, un bi-plan si petit qu'il a été appelé le Bébé.

 

 

Fokker_EIII.jpg

 

Mettre fin au Fléau Fokker était l'un des objectifs primordiaux de l'Angleterre et de la France dans la guerre de l'air de la fin de 1915 et début 1916. Le problème n'était la qualité des pilotes ou de leur formation, il était que de nouveaux, et de meilleurs avions, étaient nécessaires.

 

La société française Nieuport, un fabricant d'avant-guerre, avait juste la bonne réponse. Ils ont pris leur avion d'entraînement éprouvée, le disgracieux Nieuport 10 - un biplan qui avait déjà été rédigé dans un rôle de combat et amélioré en le rendant plus petit, plus léger et plus aérodynamique pur.

 

 

nieuport 10.jpg

 

Le Nieuport XI BB (B pour biplan et B pour chasseur selon la désignation de l’époque) se présentait comme un avion d’assez petite taille muni d’un moteur Le Rhône 9C de faible puissance (80ch) comparé aux autres appareils en service à l’époque. L’avion pouvait aussi recevoir 8 roquettes sur l’entre-mat pour l’attaque des ballons.

 

 

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En outre, la société a monté une mitrailleuse Lewis sur le haut de son aile, permettant ainsi une arme de tir de l'avant, et au pilote de pointer l'avion de l'ennemi, le descendre.

Le résultat a été le Nieuport 11, connue chez les pilotes par le Bébé, un coup de chapeau à sa petite taille.

 

Pourtant, ce petit paquet aura un effet énorme. Le Nieuport Bébé, introduit le 5 Janvier, 1916 se révélera être la clé pour mettre fin au Fléau Fokker.

 

 

bb nieuport.jpg

 

La bataille de Verdun

 

La Grande Guerre de 1914-1918 était une entreprise colossale, opposant infanterie et cavalerie l’un contre l'autre, soutenue par l'artillerie lourde et massée. En comparaison, la guerre de l'air était un « spectacle » mineur. Les généraux commandaient les hommes - pas des milliers, mais des centaines de milliers de troupes d'infanterie.

 

Du matériel et de la logistique nourris la ligne de front, qui est devenu un, hachoir à viande boueuse pour la mort. Les hommes ont été envoyés dans des batailles où ils ont été assassinés à des taux qui pourraient bien étonner citoyens modernes.

 

 

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Lorsque la bataille de Verdun a été lancé, les Allemands avaient qu'une stratégie clé - à utiliser leur artillerie lourde à tuer autant de soldats français que possible , à saigner la troupe armée jusqu’à l'effondrement, ouvrant ainsi la porte à la victoire pour Berlin. Il était question de la gestion des taux de mortalité sur les deux côtés ,de sorte, que l'armée française allait tomber avant celui de l'Allemagne. Carrément du sadisme.

 

Cela signifiait que l'Allemagne assiégeait les fortifications françaises à Verdun. Leur idée était que les Français continue de renforcer les forts de Verdun à tous les coûts, alors même que l'artillerie allemande tuait leurs hommes en nombre toujours croissant. Les Français, à leur tour, ont concentré leur artillerie sur le même champ de bataille, visant des soldats allemands et les pièces d'artillerie.

 

 

bataille-verdun-.jpg

 

Alors que les canons allemands étaient plus grands et avaient une plus longue portée, les canons de 75 Français pouvaient tirer avec une précision énorme et à une cadence de tir élevée.

 

Il en a résulté un engagement horribles où des centaines de milliers de soldats sont morts de chaque côté - presque dans des rapports égaux des deux côtés. Quatre cinquièmes des victimes des deux côtés ont été causées par le bombardement.

 

 

bataille verdun.jpg

 

Au-dessus de tout cela, aider les barrages d'artillerie, c’étaient la reconnaissance et des avions de repérage qui ont volé pour chaque côtés.

Le Fléau Fokker, à grande mesure, était important parce que beaucoup de plans d'artillerie et de reconnaissance britanniques comme français sont tombés sous les Eindeckers. Au début de la bataille de Verdun, ce fut essentiel car il a aveuglé l'artillerie et réduit son efficacité. Avec l'arrivée du Nieuport 11 Bébé, la situation devait changer.

 

 

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The Gardien de Verdun

 

Comme tous les as de la Première Guerre mondiale, Jean Navarre et d'autres pilotes dans leurs Nieuport 11- y compris les Américains dans leur nouvelle Escadrille Lafayette (qui a été équipé avec le Nieuport 11 Bébé au départ) - vécurent souvent de courtes vies. Navarre fut bientôt déclaré le « Gardien de Verdun", un titre dont il jouissait lors de ses fréquentes visites à Paris avec un autre pilote de Bébé Nieuport, l’as français, Charles Nungesser, qui a été appelé "Le Chevalier de la Mort" (son avion peint en noir avec un coeur décoré avec le crâne et les os).

 

 

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À la fin de 1916, Charles Nungesser avait marqué 21 tués sur son Bébé Nieuport contre les Allemands. Avec de nombreuses blessures causées par les combats et les accidents passés, il a dû être soulevé dans le cockpit depuis que ses jambes étaient trop faibles.

 

Ensemble, Nungesser et Navarre allaient souvent se rendre à Paris dans les soirées et les week-ends, la fréquentation des cafés et des restaurants, de boire et à flirter avec les filles. Parfois, Nungesser allait revenir à l'aérodrome pour une mission encore vêtu de sa tenue de soirée, une belle femme accrochant sur son bras. Il était l'incarnation de fringant et jeune as français.

 

 

nieu-nungesser.jpg

 

Un autre as français qui a coupé ses dents dans le Nieuport 11 en 1916 était Georges Madon, qui, quand il fit la transition vers le SPAD VIIs à la fin de 1916, avait déjà marqué 25 tués contre les Allemands (son score final était de 40) sur le Nieuport.

 

 

nieuport madon.jpg

 

De même, Maurice Boyau, l'athlète de rugby qui a volé avec l'escadre française connue sous le nom "Les Sportifs", a volé le Nieuport 11 et son successeur à niveau, le Nieuport 17, pour une grande partie de sa carrière. Il a terminé la guerre avec 35 victoires. René Dorme, un autre pilote Nieuport, a revendiqué 43 avions allemands abattus, mais a été crédité de 23 officiellement. De même, Gabriel Guérin, un autre pilote Nieuport, a inscrit 23 attaques marquantes.

 

 

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Autres as Nieuport d’haute notation inclus Alfred Heurtaux, Albert Deullin, Henri Hay De Slade, Bernard Barny de Romanet, Armand de Turenne et Gilbert Sardier. Beaucoup de ces noms sont pratiquement inconnu aujourd'hui, même dans les milieux d'histoire de l'aviation, mais à l'époque, ils étaient le grand aviateur qui a repris le contrôle de l'air sur les Allemands en 1916.

 

 

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Remarques finales

 

Avec le Nieuport 11 Bébé, le Fléau Fokker a officiellement pris fin. D’autres avions alliés ont sans aucun doute joué un rôle aussi bien, comme le nouveau DH 2 biplans de la Grande-Bretagne, qui a résolu le problème de tir canon avant en utilisant une hélice propulsive de sorte que le champ devant le feu était illimitée.

 

 

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Pourtant, il s’est le Bébé qui a forcé les Allemands à réévaluer leurs tactiques de l'air et de se lancer dans le développement de nouveaux avions, avec plus de puissance. Le résultat, prévisible, a été le début d'une longue série de coups et de contre qui se déplace comme si chaque côté apprend de l'autre; l'amélioration, réarmée et rééquipée avec toujours de nouveaux avions, plus puissants.

 

 

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Pourtant, pour tout cela, la guerre au sol était le thème dominant de la Première Guerre mondiale Plus d'hommes sont morts en une semaine sur le terrain que dans les quatre années entières que dans la guerre dans l'air.

 

UN BIT D'HISTOIRE DE L'AVIATION

 

Beaucoup de pilotes dans l'histoire portent des souvenirs ou des faveurs au combat. Parfois, ce sont des photos de leur femme ou petite amie, d'autres fois ils sont des dispositifs « chanceux » destinées à les protéger contre les dommages (pied d'un lapin, une bande de caoutchouc chance autour du poignet, etc.). Pourtant, Jean Navarre a piloté son Nieuport 11 Bébé avec un morceau de souvenir très spécial.

Comme indiqué, le pilote charismatique, qui était la coqueluche de Paris et un régulier dans les boîtes de nuit, avait beaucoup de dames qui le suivent à propos. Ainsi, dans le combat tout en volant son Nieuport (et plus tard dans son SPAD), il portait un bas de soie d'une femme attachée sur sa tête - encore un autre rappel de ses nombreuses conquêtes à Paris, sans aucun doute. Si le bas de soie lui a été donné par une femme, achat ou tout simplement considéré comme un « trophée » a été perdu à l'histoire.

 

bonne lecture :jap:

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Invité §pie367dg

Il est bien vrai que à part Navarre, Nungesser, ou même Guynemer et Fonck, la plupart des autres ont sombrés dans les oubliettes de l'Histoire et c'est

bien dommage.

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pierléo a parlé des plus connus et c'est nécessaire, j'ai prévu de causé de ceux là car ils ont créé un engouement pour cet arme et beaucoup y ont laissé la vie, mais aussi, j'ai déjà quelques témoignages de parfait inconnus et qui sont tout aussi méritant.

 

je vous ferai connaitre aussi un site qui est une véritable bible quand on cause aviation de la grande guerre.

 

le prochain témoignage sera justement l'éloge d'un homme qui fit que tout cela fut possible... contre tous!

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Invité §bob305cH

:cry:Tout ça à fait des morts et des blessés en pagaille :pfff:

 

:ange: J'ai ce qu'il faut pour les blessés...

 

 

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J'ai trouvé ça dans la collection de "bricoles" de mon père.

J'ai cherché à en savoir plus évidement et j'ai trouvé 2 annonces (ibée et le bon coincoin) l'année dernière.

Le vendeur précisait que c'est un instrument médical de la Grande Guerre.

Mais runflat.gif.e5026cdbe33f31acf39bb1e875a787d2.gifvins37.gif.e13548e7a9bd42f1c2c5335f3645a5b8.gif et dans le "Manufrance" "1911" j'ai trouvé la solution nor10ste.gif.27ac8312b16d599e51754caf14523e49.gif

 

 

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A vous d'en tirer les conclusions sur les annonces fanauto83.gif.b44e786401d20111e92cd7cce5ad10f6.gif

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pierléo a parlé des plus connus et c'est nécessaire, j'ai prévu de causé de ceux là car ils ont créé un engouement pour cet arme et beaucoup y ont laissé la vie, mais aussi, j'ai déjà quelques témoignages de parfait inconnus et qui sont tout aussi méritant.

 

je vous ferai connaitre aussi un site qui est une véritable bible quand on cause aviation de la grande guerre.

 

le prochain témoignage sera justement l'éloge d'un homme qui fit que tout cela fut possible... contre tous!

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TEMOIGNAGE: Charles Jean Baptiste Marie Tricornot Marquis de Rose

 

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Charles de Rose est né le 14 octobre 1876 à Paris.

Il est le fils d'Emmanuel de Tricornot, marquis de Rose, lieutenant-colonel de cavalerie, et de Jeanne Marie Jacobée de Nauroy.

Yeux clairs, longues moustaches, Jean Baptiste Marie Charles, Baron de Tricornot et Marquis de Rose était chef d'escadrons de cavalerie et commandant d'aviation de la Ve armée. Il était également officier de le Légion d'Honneur et décoré de la croix de guerre.

 

 

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Le 11 mai 1916, la chasse française perd son concepteur.

Deux enfants se retrouvent orphelins de père...

Le commandant Charles Tricornot de Rose, de retour de Verdun, se tue le 11 mai 1916 à Villemontoire (ici), en exécutant un vol de démonstration, devant le général Paul-François Grossetti, commandant le 16e CA.

 

 

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Le 14 août 1916, le capitaine Louis Morisson, moins fin pilote que de Rose, est promu commandant et nommé à la tête de la Ve armée.

° Bref historique:

 

Jean Baptiste Marie Charles de Tricornot de Rose poursuit ses études à Tours, ensuite au Caousou, à Toulouse, à Verseilles et enfin à Felkirch (Tyrol) et est enfin admis à Saint-Cyr, en octobre 1895.

En 1897, c'est élevé au grade de sous-lieutenant qu'il est affecté au 9e Dragons, en garnison à Lunéville.

En mars 1906, catholique fervent, de Rose fait valoir ses convictions pour ne pas participer aux inventaires et à l'obligation de devoir fracturer les portes d'une église (application de la loi de séparation de l’Église et de l’État).

 

 

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Ce refus d’obéissance le conduit en prison ; de là, il est traduit en conseil de guerre et acquitté. Il sera toutefois condamné à trois ans de suspension, par le ministre en charge des affaires militaires.

 

Il découvre alors la mécanique automobile, ensuite, l'aviation, qu'il étudie en technicien.

Il s'y passionne à un tel point, qu'il est détaché ensuite, hors cadre, au service de l'aviation.

Peu après son retour dans l'Armée, de Rose intègre, en 1910, la première formation de pilotes, de la toute nouvelle Aéronautique militaire, sous les ordres du général Pierre Auguste Roques.

 

 

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Il exécute ses premiers vols à l’école Blériot de Pau, au mois de novembre 1910. C'est là que le 23 de ce même mois, il y obtient le brevet civil n° 330.

 

Il devient titulaire du premier brevet (n° 1) de pilote militaire le 7 février 1911.

 

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il acquiert très vite de l’expérience, bat des records d'altitude (3.899 mètres en 1911) et s’implique, comme pilote d'essai, dans la modernisation des appareils, comme dans la théorisation de leur emploi.

 

Charles de Rose confirme l’intérêt de l'avion en matière d’observation et de reconnaissance, notamment au profit de l'artillerie, mais surtout, recommande rapidement de l'armer pour le combat.

Il est élevé au grade de capitaine en 1912, l'année où l’aéronautique reçoit le statut d’arme : la 5e en nombre.

 

 

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En 1913, il met au point les règlements de manœuvre à l'Inspection de l'aéronautique ; par après, il est nommé adjoint du directeur de l'aviation militaire.

Organisateur de la chasse, lors de la bataille de Verdun, il sera le premier à concevoir et à mettre en oeuvre un concept innovateur de supériorité aérienne locale, autonome et structurée.

 

 

° 1914...

Lors de l'entrée en guerre de la France, en 1914, il est l'un des premiers à considérer le potentiel de l'avion pour la chasse ; pour lui, l'avion n'est pas seulement un appareil moderne au service de l'observation, avec pour seul objectif, l'aspect défensif.

Chef d’escadron, de Rose commande alors à Jonchery-sur-Vesle, non loin de Reims.

Le général Franchet d'Esperey, qui dirige la 5e armée, est l'un des rares à croire en l'avenir de l’aviation.

 

 

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Charles de Rose imagine alors, afin d'obtenir la suprématie aérienne au-dessus du champ de bataille, d'aveugler l'ennemi en l'empêchant d'observer.

Le 1er mars 1915, de Rose met sur pied la première escadrille de chasse spécialisée : la prestigieuse escadrille M.S. 12 équipée de Morane-Saulnier biplaces, les plus rapides du moment, et qui sont capables d'atteindre en pointe les 125 km/h.

Il peaufine les techniques de la chasse et crée ainsi l’armée de l’air française.

 

MS12.jpg

 

 

Ces pilotes iront désormais à l'affrontement, afin d'abattre l'ennemi à la carabine.

Au moyen de cette technique, un premier appareil allemand est abattu un mois plus tard, le 1er avril 1915.

La mitrailleuse remplace bien vite la carabine.

Les escadrilles de chasse se multiplient sous son impulsion.

En quelques mois, l'aviation de chasse acquiert ses lettres de noblesse et nul ne conteste plus de son inutilité.

 

 

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Charles de Rose est étroitement associé à la bataille de Verdun, pour y avoir servit en qualité de chef de corps, avec sous ses ordres, les meilleurs pilotes de l'époque, tels : Jean Navarre ; Nungesser ; Guynemer ...

 

Début 1916, les Allemands lancent leur offensive sur Verdun, où leurs escadrilles ont la maîtrise des airs au-dessus du champ de bataille.

Les Français n'arrivent plus à observer l'adversaire allemand.

Le général Pétain, commandant de la place, décide alors de faire appel à Charles de Rose.

Ainsi, il ordonne que soient rassemblés les meilleurs chasseurs, afin de balayer le ciel de ses ennemis.

 

 

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Quinze jours plus tard, la situation est enfin rétablie, grâce au courage des pilotes français et aux nouvelles méthodes de combat insufflées par de Rose.

Il est décrété qu'il ne serait plus toléré de voler en solo, à la recherche de l'exploit individuel.

Grâce à son esprit d'équipe et de corps, de Rose parvient à éliminer l'aviation allemande du ciel de Verdun. Par là-même, il instaure définitivement ce qui caractérise l'avion, un "esprit de la chasse".

 

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Quelques semaines plus tard, l'effort allemand est brisé, et les chasseurs quittent le secteur.

Charles de Rose regagne le quartier général de la 5e armée.

° Le drames...

 

Le 11 mai 1916, en tournée d'inspection sur le terrain de Villemontoire près de Soissons, il décolle avec son Nieuport 13, afin de faire une démonstration de vol à l'attention du général Grosetti venu le visiter.

Aviateur de la vieille école, de Rose, ayant atteint 50 mètres, s'apprête à virer sur l'aile, il coupe le moteur pour tourner sur le côté, les spectateurs présents s'attendent à entendre le moteur reprendre, mais celui-ci refuse de repartir.

L'avion, livré à lui-même, s'écrase aussitôt.

 

Le commandant est tué sur le coup.

 

Ainsi disparait, dans le crash de son avion, l'inspirateur de la chasse française dont les efforts des mois antérieurs commençaient à porter leurs fruits...

Le commandant Charles de Rose est mort au moment où ses idées étaient enfin comprises et reconnues du plus grand nombre.

 

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A Verdun, il avait su rétablir un équilibre entre les deux camps rivaux en faisant la preuve que l'aviation se dressait comme un élément incontournable dans le jeu des armées.

Sa mort prématurée enlève à l'armée française un homme de terrain aux idées de génie.

Quiconque aujourd'hui porte le regard sur un avion militaire ne peut comprendre à quel point, il a dû être difficile pour ces pionniers d'innover pour en arriver là, à ces avions de chasse : concentré de développement, de technologie et de conviction théorique et tactique...

 

 

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Un de ses deux fils, François, deviendra Ambassadeur de France auprès de l'OTAN, en Belgique

Le commandant de Rose, un pionnier de l’aviation de chasse, les anglais le nomme: "Father of the fighter plane"

 

bonne lecture :jap:

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:jap: jamais lu ni entendu son nom :non:

 

 

tu as complètement raison :jap:

 

il y a même plus de réponses sur le web en langue anglaise que sur le web français

 

encore un qui était en avance sur son temps, si il avait vécu, quel tandem avec un certain De Gaulle? l'un visionnaire sur l'arme blindée et l'autre sur l'aviation

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REPORTAGE: canon de 75

 

 

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Au printemps de 1809, Napoléon poursuit les armées autrichiennes le long du Danube. Il masse ses troupes à l’est de Vienne sur l’île de Lobau qu’il fortifie pour être en sûreté. Le 5 juillet, il fait face aux troupes adverses placées en arc de cercle de l’autre côté du fleuve, tout près d’un petit village appelé Wagram. Cette bataille est incertaine et l’Empereur préfère rompre ces combats préliminaires, en fin d’après midi, afin de préserver sa liberté d’action.

 

Le 6 juillet, Napoléon veut une bataille décisive. Possédant de très bons renseignements sur le dispositif autrichien, il engage une partie de ses divisions sur les ailes afin d’obliger les Autrichiens à dégarnir leur centre. Il choisit ensuite de dénouer l’action par la mise en oeuvre, sur ce centre, d’une formidable masse d’artillerie commandée par le général Lauriston.

 

 

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Les deux régiments d’artillerie de la Garde aux ordres des colonels Drouot et d’Aboville sont d’abord engagés. L’arrivée des vingt-quatre pièces du 7ème corps et de seize pièces de l’armée d’Italie complète le dispositif qui est réaligné par Drouot.

 

 

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Il y a alors 100 pièces sur un front de 1 400 mètres.

 

Très vite la supériorité des canons Gribeauval, la précision des tirs et la concentration des efforts affaiblissent considérablement les troupes autrichiennes et autorise la contre-offensive projetée par Napoléon.

 

Avec l’appui de cette « grande batterie » et la concentration de ses feux, les divisions d’infanterie commandées par Mac Donald enfoncent les lignes autrichiennes. Sous la menace de se voir coupée en deux et débordée sur ses ailes, l’armée autrichienne recule. L’artillerie manoeuvre encore et participe à la poursuite. Au soir du 6 juillet, les armées autrichiennes sont en pleine retraite ; elles ont perdu 22 000 hommes et autant de prisonniers.

 

 

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A Wagram, l’artillerie française a tiré près de 100 000 boulets. Sans artillerie pas de victoire de Wagram. Les artilleurs, par leur savoir faire et leur fougue, ont décidé du sort de la bataille et de l’issue de la campagne. L’Autriche est contrainte à demander la paix. Wagram est une victoire tactique, stratégique et politique.

 

Lieutenant-colonel Gilles AUBAGNAC Conservateur du musée de l’artillerie

 

 

L'invention du canon de 75 modèle 1897

La genèse de l'invention:

 

 

Le Commandant Deport, polytechnicien et officier d'artillerie, est en 1892 le Directeur des Ateliers de Puteaux.

 

 

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Il reçoit du le Général Mathieu, Directeur de l'Artillerie, des instructions relatives à l'étude d'un nouveau canon à tir rapide.

 

Des éléments très précis communiqués par le bureau de renseignements de l'Etat Major général ont fait naître ce projet dans l'esprit du Général Mathieu.

 

En effet, de source sûre, les allemands ont expérimenté, au champ de tir de l'usine Gruson, un canon de campagne à frein pneumatique, à longue course, imaginé et construit par un ingénieur allemand, M. Haussner. Mais les résultats décevants ont amené l'arrêt de l'étude. Les renseignements obtenus étaient suffisamment détaillés pour permettre au Général Mathieu de penser que le problème n'était pas insoluble et que, là où les allemands ont échoué, d'autres plus habiles pourraient réussir.

 

 

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Le 17 décembre 1892, le Commandant Deport écrit qu'il envisage la possibilité d'obtenir, en employant un frein à longue course, "un matériel aussi stable et

plus puissant que le matériel de 52 mm du Capitaine Sainte-Claire Deville". Ce canon de 52 fut en fait le précurseur du matériel de 75.

 

 

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Deport est promu Lieutenant-colonel à la même époque.

 

Le Général Mathieu, passe dans la réserve en novembre 1892, et il est remplacé par son ancien adjoint, le Général Deloye. Le projet du 75 est donc certain d'avoir une continuité assurée.

 

Les premiers essais:

 

Le canon de Deport reçoit le nom de 75 C.

 

Dès lors, on essaie début 1893 un récupérateur à air, mais des problèmes de surpression et d'étanchéité se posent d'emblée. Parallèlement des études sur la mise au point de deux nouveaux affûts se poursuivent. Ces deux projets sont nommés 75 A et 75 B. Ils ont pour but secret de tromper les espions allemands (notamment l'attaché militaire allemand à Paris) sur les études en cours, et de garder dans le plus grand secret l'élaboration du futur frein à long recul.

 

 

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Le 25 novembre 1893, un tir a lieu à Bourges en présence du Général Loizillon, Ministre de la Guerre.

D'autres mises au point se poursuivent début 1894. Le 19 mai 1894, un autre tir a lieu à Calais devant le Général Mercier, Ministre de la Guerre qui prescrit par la suite de passer des marchés pour 340 éléments de canon.

 

Lors de ces essais, le 75 démontre une réelle supériorité dans la cadence de tir, mais le frein de tir continue à présenter des pertes d'huile inacceptables pour un matériel militaire apte à faire campagne.

 

 

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Une description complète du canon est rédigée. Mais pour le moment le problème des munitions et de l'exécution du tir fusant ne sont toujours pas abordés.

 

C'est à ce stade de l'étude du nouveau canon que le Lieutenant-colonel Deport, ne voyant pas ses efforts aboutir et apprenant qu'il ne sera pas au tableau d'avancement pour le grade de Colonel, demande à partir à la retraite le 16 novembre 1894 et entre à la société des forges de Châtillon-Commentry.

 

 

Sainte_Claire_Deville.jpg

 

Le Capitaine Sainte-Claire Deville est désigné par le Général Deloye pour continuer l'étude du canon type C, avec le Capitaine Rimailho comme adjoint.

 

Mais si brillants furent les résultats obtenus par Deport (tir rapide à 25 coups par mn, projectile de 7kg envoyé à plus de 500 m/sec), de gros problèmes d'étanchéité du frein à longue course modèle 1 persistèrent (les joints étaient détériorés, l'huile et le gaz, mal séparés par le piston libre, se mélangeaient) et le canon si performant lors d'une démonstration aurait bien été incapable de faire campagne même si 63 de ces freins furent produits en 1895.

 

 

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Malgré des essais infructueux de modifications pour améliorer l'étanchéité, toutes ces difficultés conduisirent le Capitaine Sainte-Claire Deville à trois années d'études longues et laborieuses sur la mise au point d'un frein hydraulique fiable, finalement de conception assez différente de celui laissé par le Lieutenant-colonel Deport à son départ. Mais celui-ci dût élaborer le profil de ce nouveau frein dans des blocs d'acier commandés pour le modèle 1, ce qui augmenta la difficulté du problème.

 

C'est le frein modèle 2, mis à l'étude dès 1896 en grande hâte, qui deviendra le frein réglementaire du canon de 75.

 

Les différentes innovations du 75:

 

Par ailleurs, Sainte-Claire Deville voulait réaliser un matériel d'artillerie au sens tactique du terme, c'est-à-dire en prenant en compte et en étudiant tous les éléments de l'unité tactique qui serait dotée du canon de 75 mm :

 

l'organisation du service de la pièce, la préparation du tir et surtout le ravitaillement en munitions, élément primordial pour une arme à tir rapide très forte consommatrice en munitions.

Les années 1890 voient les prémices du tir fusant dans l'artillerie et le Général Langlois réclame, en 1895, que l'appareil de débouchage des évents réalisé par le Capitaine Sainte-Claire Deville pour le canon de 52 mm, soit utilisé pour le canon de 75.

 

Dès 1895, la suite de l'étude du canon de 75 consiste donc à la réalisation d'un ensemble complet :

 

 

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canon,

 

culasse, À la fin d'ouverture de la culasse, la rampe d'éjection située en avant sur la culasse vient heurter la rampe du talon de l'extracteur, et les deux branches de l'extracteur éjectent l'étui. De même, lors de l'introduction de la cartouche suivante, le bourrelet de la douille appuie sur l'extracteur et provoque un début de fermeture de culasse.

 

 

canon-75-5.jpgcanon-75-6.jpg

 

frein, Un piston, lié au canon, coulisse dans un réservoir cylindrique rempli d'huile oléonaphte. Ce réservoir communique avec un autre réservoir cylindrique dans lequel de l'huile et de l'air sous pression sont séparés par un piston libre. Au départ du coup le canon recule entraînant le piston, l'huile est refoulée au travers d'un petit orifice, ce qui freine l'ensemble. Dans le cylindre inférieur l'huile comprime aussi l'air, dont la détente à la fin du coup va repousser le canon à sa position initiale, et qui participe aussi au freinage.

 

 

2016-02-07_17h48_14.png

 

 

affût,

 

freins de roues assurant une parfaite immobilité lors des tirs,

 

appareil de pointage, Le tube ainsi que le frein de tir reposent sur le berceau de pointage par l'intermédiaire des tourillons de freins de tir. Une vis sans fin transmet le mouvement de commande du volant de pointage en hauteur

 

 

canon-75-11.jpg

 

appareil de préparation du tir, Il prend place sur plaquettes en maillechort de la bouche à feu, permet de mesurer trés précisément l'angle de pointage vertical du canon. Amovible, le pointeur porte le niveau de pointage au ceinturon lors des tirs, afin de le protéger des chocs.

 

 

canon-75-14.jpg

 

bouclier,

 

caisson à renversement,

 

 

canon-75-8.jpg

 

débouchoir,

 

cartouche,

 

 

2016-02-07_19h06_47.png

 

amorçage, etc…

 

 

Lunette de batterie modèle 1898: Elle permettait de mesurer:

les écarts angulaires en millièmes et de traduire immédiatement cette mesure en graduation du tambour et du plateau

les angles de site

les hauteurs d'éclatement, notamment la hauteur type

 

 

 

canon-75-20.jpg

 

 

Les deux points importants étaient les questions capitales du ravitaillement de la pièce en batterie, et celle du tir fusant rapide.

 

Pour le ravitaillement de la pièce, on doit imaginer qu'a cette époque, dans une batterie de canons De Bange de 90 mm, les caissons étaient arrêtés 16 mètres en arrière des pièces, et que des navettes se faisaient au moyen de servants emportant les projectiles dans leurs bras et faisant des allers et retours entre la pièce et le caisson.

 

 

batteriede90.jpg

 

Lors des premiers essais du canon de 75, on avait gardé cette méthode pour approvisionner le canon en munitions lors du tir.

Mais, du fait de la fatigue rapide des servants devant soutenir la cadence élevée du tir, on décida de placer les munitions à côté de la pièce.

 

 

batteriede75.jpg1.jpg

 

L'arrière train de l'attelage du canon, laissé à côté de la pièce, était tout destiné pour faire office de coffre à munitions. Les cartouches du canon de 75, étaient transportées verticalement dans ce caisson. Par renversement de celui-ci lorsque qu'il était placé à côté de la pièce, les munitions se retrouvaient donc en position horizontale, et pouvaient être sorties facilement par les servants. Cet ingénieux système de renversement fut nécessaire du fait que les munitions subissaient trop de contraintes et de déformations si elles étaient transportées horizontalement. Des problèmes d'introduction des cartouches dans l'âme du canon arrivaient trop fréquemment lors des essais.

Le fond de l'arrière-train était constitué d'un bouclier, et les servants dissimulés derrière le caisson et ses portes ouvertes se trouvaient abrités de l'ennemi.

 

 

Canon_de_75_mm.jpg

 

Enfin, le débouchoir d'évent trouvait naturellement sa place entre les deux coffres, au pied du caisson. Cet appareil destiné à régler le retard de fonctionnement des fusées pour le tir fusant était organisé de telle sorte que les débouchages soient plus rapides que le tir lui-même. Le tir fusant rapide était réalisé.

 

Notons au passage quelques éléments constitutifs du canon de 75 qui ont aussi contribué à en faire " le " canon le plus performant et novateur de l'époque :

- Le système de hausse indépendante du canon qui permet des repointages en angle beaucoup plus rapides.

 

 

-recadre.jpgpiece75.jpg

 

- L'immobilité de l'affût pendant le tir est elle, obtenue par la bêche ancrée dans le sol à l'arrière, et par un frein de roues à " abattage " planté dans le sol sous chaque roue.

 

- Le bloc de culasse à vis excentrée "Nordenfelt" permet d'ouvrir et de fermer très rapidement la culasse (d'un seul mouvement) et ainsi de gagner le pari du tir rapide.

 

 

canon-75-tir.jpg2.jpg

 

Voici son principe de fonctionnement :

 

on ouvrait le mécanisme en saisissant la poignée et en tournant le bloc de culasse de 120 degrés vers la gauche. Ce déplacement circulaire découvrait l'âme du canon. On insérait une cartouche dans la chambre, puis un mouvement inverse de la poignée refermait la culasse.

 

https://youtu.be/y7DQ-7XmuYw

 

 

Ces mouvements très simples pouvaient être effectués en quelques secondes par des servants exercés.

L'obturation, c'est-à-dire l'étanchéité de la culasse était assurée par la douille en laiton sertie à l'arrière de l'obus.

 

 

5.jpg

 

L’action de ce frein hydraulique absorbe le recul du canon au moment du tir ; le tube coulisse d’un mètre vingt vers l’arrière, le long d’une glissière, puis revient exactement à sa position initiale. D’un poids de seulement un peu plus d’une tonne, le 75 est un canon de campagne qui tire à une portée pratique de 6 km.

 

Il s’agit d’un véritable système qui réunit deux ensembles : le canon et son avant-train et le caisson, lui aussi attelé à un avant-train, tirés chacun par deux attelages à six chevaux. Le chef de pièce commande le tir, et dirige une équipe de six servants, le pointeur assis à gauche du tube vise grâce au collimateur, le tireur assis à sa droite actionne la culasse et déclenche le tir, le chargeur, debout et à gauche du canon, introduit l’obus.

 

 

Batterie 1.jpg

 

Devant la voiture-caisson, deux pourvoyeurs assurent la manutention et entourent le déboucheur qui prépare l’obus. La munition encartouchée de 75 et un nouvel ensemble de pointage qui ne demande pas au pointeur de voir la cible sont aussi mis au point. Le tir masqué à grande cadence est alors possible.

 

 

parc-artillerie-1.jpg

 

La fabrication et la mise en service des premiers 75:

 

En décembre 1896, alors que des essais plus que convaincants du frein modèle 2 se sont déroulés en septembre (10 000 coups tirés sans incident à une cadence de vingt coups par minute), le canon semble être enfin au point. Une première commande de 600 freins de tir modèle 2 est lancée, livrable en 1897.

 

Deport, Rimailho et Sainte-Claire Deville ainsi que tous les autres acteurs de ce pari technologique ont réussi : le canon est officiellement adopté en 1897 sous le nom de "75 modèle 1897". 300 millions furent débloqués par le Président du conseil, M. Méline, ceci dans la plus grande discrétion pour ne pas éveiller l'attention de l'Allemagne.

 

 

6.jpg7.jpg

 

La fabrication du 75 peut donc réellement commencer. Sainte-Claire Deville veut que les éléments du canon soient parfaitement interchangeables les uns avec les autres afin de faciliter la maintenance et le remplacement de pièces.

Les manufactures désignées sont donc associées deux par deux pour construire les mêmes éléments:

Les bouches à feu seront fabriquées à Bourges et à Tarbes, les affûts à Tarbes et à Tulle, les caissons à Saint-Etienne et à Châtellerault, et les glissières à Puteaux et à Saint-Etienne.

 

Une inspection des fabrications, dirigée par le Général Gras, est créée en décembre 1897. Son rôle est de contrôler la qualité des pièces fabriquées et à coordonner les différentes manufactures afin de réduire le coût de fabrication.

 

 

8.jpg

 

Mais le financement de la fabrication dût rester secret vis à vis du parlement afin de ne pas dévoiler le projet du 75. Car si la fabrication du 75 C était déjà lancée, on continuait les essais sur les matériels de 75 A et B. On décida même de construire une batterie de 75 type B, en essayant de cacher le projet aux allemands, toujours pour continuer à tromper leurs espions. Le matériel type B était un modèle rigide élaboré par le Capitaine Ducros. Pour garder le secret jusqu'au bout, on fit même croire à celui-ci que son 75 B serait très certainement choisi. Le résultat fût que les allemands, pour combler leur retard face au projet du 75 B, adoptèrent en grande hâte le canon de 77 mm à affût rigide en 1896, canon bien inférieur à notre valeureux 75. La supercherie avait donc bien fonctionné jusqu'au bout!

 

 

9.jpg

 

Le 75 sera présenté pour la première fois au yeux du public lors du défilé du 14 juillet 1899.

 

il est utilisé pour la première fois en Chine en 1900.

 

Du point de vue tactique, la mobilité du canon en fait une arme parfaite pour accompagner l’infanterie. Au cours des opérations en Chine, le canon de 75 s’est avéré compatible avec un emploi en région difficile d’accès, quitte à démonter certaines parties pour les faire porter par des mulets ou à monter des pièces sur des embarcations.

Dès lors qu’ils sont utilisés, les canons de 75 font basculer le rapport de forces de manière favorable pour les Occidentaux. De plus, les artilleurs n’hésitent pas à faire des expérimentations au cours des opérations : emploi du canon, écoles à feu pour l’expérimentation des différentes munitions, emploi en régions montagneuses, tirs à partir de jonques etc. Ils ont ainsi su optimiser au mieux l’emploi de leurs canons.

Le lieutenant-colonel Tariel, alors chef d’escadron commandant le groupe de 75 du corps expéditionnaire, publie en 1902 un témoignage concernant la campagne de Chine. Il expose les résultats des évaluations menées, tant en termes techniques que tactiques, et présente la description chronologique des combats. Tariel conclut que le canon de 75 est : "susceptible de résister à toutes les fatigues d’une très longue guerre en Europe et que son effet foudroyant est supérieur à celui de toutes les artilleries du monde ". La guerre contre l’Allemagne sera-t-elle comparable à une expédition contre une armée sous-équipée ?

 

10.jpgCaisson 75 Verdun.jpg

 

Les artilleurs, toutes spécialités confondues, se reconnaissent dans une victoire qui a mis en avant leurs qualités : Wagram. Aujourd’hui comme en 1809, l’artillerie, au coeur de la mêlée coordonne, délivre des feux et met en oeuvre des moyens toujours à la pointe du progrès au profit d’une action d’ensemble, dans un cadre interarmes. Wagram, c’est l’âme de l’artillerie, c’est la force de l’imagination canalisée, c’est la puissance de la volonté affirmée, c’est l’efficacité de la compétence partagée. L’artillerie est l’arme de la décision. L’artilleur est un soldat : homme d’équipe, disponible aux autres, ouvert à celui qu’il appuie, rigoureux et toujours à l’affût d’initiatives. Il est animé par une prédisposition à comprendre, travailler, proposer et côtoyer des personnes issues de milieux et de cultures différents, en respectant leur spécificité. L’artilleur est l’homme des solutions.

bonne lecture :jap:

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Un régal cet article, bien documenté!! arvreton.gif.53c64181062786f7b21a44c26b89b07d.gif

 

 

merci Juluch, j'ai pris plaisir à le faire et je fournirai les liens après le reportage suivant qui répond à une question que nous nous sommes tous posés...

 

un très gros événement va débuter bientôt, je vais avoir mis tout les éléments en place avant la mi-février pour la compréhension du topic

 

ensuite, tout mes reportages seront d'abord accompagné d'un témoignage de poilu, ceux-ci pour démontrer qu'on arrive à la terrible boucherie

qui à marquer des générations d'Européens et même plus :jap:

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Invité §pie367dg

Trés bien l'article sur le canon de 75, je n'en avais jamais trouvé autant.

Pour la suite j'imagine que nous aurons droit à la bataille de Verdun qui a débuté le 21-02-1916.

A ce sujet j'aurai des photos tirées du livre de G Blond sur cette bataille et d'autres de Paris-Match de 1968 à condition qu'elles passent parce-que en

numérisation elles sont en type " tif " que FA refuse.

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Invité §bob305cH

:jap: Comme d'hab' alf36.gif.facfea57723b479ea36ee0038a2ec5bf.gif

 

Et j'apporte mon "petit caillou" à l'édifice:

 

Un NIVEAU DE POINTAGE Mdle 1888 qui m'a été prêté pour l'expo à laquelle j'ai participé

en novembre dernier. L'autre, en laiton, serait un Mdle 1918 pour mitrailleuse Hotchkiss Mle 1914

calibre 8 mm Lebel (j'ai bien dit "serait" , je n'ai pas eu de confirmation).

Le niveau Mdle 1888 était encore utilisé dans les années 70-80!!! Deux visiteurs de l'expo m'ont fait

la réflexion séparément. Utilisé en 1986, si mes souvenirs sont bons.

mdelaney.gif.528e3e97470bfd37bc577c4857bdc930.gif ça c'est un investissement rentable pour le budget de l'Armée zawoi.gif.4e9159f7d93a2e64d697f60989457e67.gifdaniel94r.gif.3af6ea1323cec4321805fbefec9a9f52.gif

 

 

 

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expo fousss 002.jpg

 

tiptop311.gif.ae36b282548a2a23cb00bb5333fdeb18.gif C'est une invention française vanthian.gif.60e1acab0f27b429db51ab28c6e813bb.gif copiée par les lightfr.gif.45efbc8f7e56f5137f5e63e668b2804b.gif et les English.

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Trés bien l'article sur le canon de 75, je n'en avais jamais trouvé autant.

Pour la suite j'imagine que nous aurons droit à la bataille de Verdun qui a débuté le 21-02-1916.

A ce sujet j'aurai des photos tirées du livre de G Blond sur cette bataille et d'autres de Paris-Match de 1968 à condition qu'elles passent parce-que en

numérisation elles sont en type " tif " que FA refuse.

 

 

oui, la bataille de Verdun est prête, elle sera postée le 21/02 et le reportage va certainement vous frappez par sa dureté mais il faut

 

pour cela que les témoignages débuteront ensuite sur les sujets posés

 

j'espère vraiment voir ses photos :jap:

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:jap: Comme d'hab' alf36.gif.facfea57723b479ea36ee0038a2ec5bf.gif

 

Et j'apporte mon "petit caillou" à l'édifice:

 

Un NIVEAU DE POINTAGE Mdle 1888 qui m'a été prêté pour l'expo à laquelle j'ai participé

en novembre dernier. L'autre, en laiton, serait un Mdle 1918 pour mitrailleuse Hotchkiss Mle 1914

calibre 8 mm Lebel (j'ai bien dit "serait" , je n'ai pas eu de confirmation).

Le niveau Mdle 1888 était encore utilisé dans les années 70-80!!! Deux visiteurs de l'expo m'ont fait

la réflexion séparément. Utilisé en 1986, si mes souvenirs sont bons.

mdelaney.gif.528e3e97470bfd37bc577c4857bdc930.gif ça c'est un investissement rentable pour le budget de l'Armée zawoi.gif.4e9159f7d93a2e64d697f60989457e67.gifdaniel94r.gif.3af6ea1323cec4321805fbefec9a9f52.gif

 

 

 

expo 030.jpg

 

 

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expo fousss 002.jpg

 

tiptop311.gif.ae36b282548a2a23cb00bb5333fdeb18.gif C'est une invention française vanthian.gif.60e1acab0f27b429db51ab28c6e813bb.gif copiée par les lightfr.gif.45efbc8f7e56f5137f5e63e668b2804b.gif et les English.

 

 

 

merci Bob pour le petit engin

 

en clair, l'artilleur le posait sur le canon, juste au-dessus de la culasse, entre chaque coup au début puis plus espacés ensuite pour définir la parabole

du tir, celui-ci est vraiment en bon état

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Invité §bob305cH

 

 

 

 

l'artilleur le posait sur le canon, juste au-dessus de la culasse, entre chaque coup au début puis plus espacés ensuite pour définir la parabole

du tir

 

 

On le voit bien au début de la vidéo que tu as posté.

Celui-ci serait de la WWII, mais ceux sont exactement les mêmes :jap:

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Invité §pie367dg

C'est évidemment ce que j'ai regardé ce soir, pas trop mal mais vraiment trop succint.

 

Maintenant j'ai remis la main sur les Paris-Match de 1968 relatant la guerre de 14/18 et comme j'ai résolu mes problêmes de type de fichier, je commence

par vous passer le début de la guerre et la bataille de la Marne.

Ce sera en plusieurs fois c'est un peu long.

14 18 1.jpg

 

Bon il y a un autre problême, la première est passée mais pour les deux suivantes j'ai un message: erreur lors de l'envoi.

Je vais essayer de les envoyer une par une.

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Invité §pie367dg

14 18.jpg

 

 

Celle-ci est passée mais apparemment celles qui dépassent 3mb sont refusées malgré la compression automatique.

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Invité §pie367dg

14 18 7.jpg

 

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14 18 14.jpg

 

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14 18 18.jpg

 

14 18 115.jpg

 

 

Bien alors toutes les photos supérieures à 2.95 mb sont refusées, il ne me reste plus qu'à essayer de les passer autrement , désolé.

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C'est évidemment ce que j'ai regardé ce soir, pas trop mal mais vraiment trop succint.

 

Maintenant j'ai remis la main sur les Paris-Match de 1968 relatant la guerre de 14/18 et comme j'ai résolu mes problêmes de type de fichier, je commence

par vous passer le début de la guerre et la bataille de la Marne.

Ce sera en plusieurs fois c'est un peu long.

14 18 1.jpg

 

Bon il y a un autre problême, la première est passée mais pour les deux suivantes j'ai un message: erreur lors de l'envoi.

Je vais essayer de les envoyer une par une.

 

 

c'est exactement ce que je me suis dit aussi :jap:

 

j'ai vraiment aimé les plans aériens qui donnent un plus à cette oeuvre mais je dois dire que j'ai pas ressenti à plein, l'horreur

des combats et pis comme toujours, les généraux sont bien mis en avant...

 

PS: j'ai pas été jusqu'au bout, dodo au bout de 30mn, je finirai en replay ;)

 

pour tes photos, passe par PICASA3 pour réduire tes images ;)

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je soulignerai plutôt que c'est bien rare de voir ce genre de documentaire, sur ce topic, j'ai mis assez de sujets, hommes ou femmes qui en sont le moteur, pour faire des films et téléfilms.

 

cette année, il y a deux gros morceaux, Verdun et le Jutland, les deux terriblement déterminant.

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REPORTAGE: du boulet à l’obus

 

 

La première façon d'atteindre l'ennemi avec des projectiles, fut de les lancer grâce à l'énergie mécanique, d'un contrepoids (trébuchet, mangonneau) ou de la tension

(catapulte) ou encore la torsion (baliste) d'un cordage, accumulée et libérée d'un coup donnant alors la force capable d'envoyer à distance une charge vers l'adversaire.

Celle-ci dépendait du type d'engin utilisé.

 

 

Trebuchet.jpg

 

On trouvait ainsi des javelots ou des pierres, mais aussi des projectiles incendiaires à base de poix, ou « bactériologiques » comme des carcasses d'animaux malades. La plupart de ces engins étaient destinés aux opérations de siège, aussi bien dans l'attaque que dans la défense. Cependant, les légions romaines firent quelquefois usage de machines légères comme les Scorpions sur le champ de bataille.

 

 

catapulte-pierre.jpg

 

L’artillerie connaît un progrès important avec la découverte d'une énergie propulsive, rapidement et directement utilisable, la poudre noire. Après quelques essais décevants de fusées incendiaires, on imagina d'utiliser les gaz produits par la déflagration comme propulseur dans un tube pour lancer un boulet, la bombarde était née.

 

 

Veuglaire_du_Musée_d’armes_de_Bruxelles.png

 

La métallurgie médiévale ne permettait pas de réaliser des canons d'un bloc, ceux-ci était réalisés d'une manière analogue aux tonneaux, avec des pièces de fer forgé ou même de bois tenues ensemble par des cerclages en fer ou même en cuir (en Italie par exemple).

 

 

Serpentine_de_Charles-le-Téméraire.png

 

Dans ces conditions, les tubes étaient très souvent sujets à des éclatements inopinés dangereux voire fatals pour leurs utilisateurs. Pour cette raison, les charges de poudre propulsive étaient nécessairement limitées réduisant ainsi la portée et la puissance à l'impact.

 

On retrouve ainsi en 1273 trace de l'usage d'un canon à poudre par le Sultan arabe Abou-Youssouf, tirant du 'gravier de fer' sur les assiégés de Sidjilmesa !

 

 

Bas-relief_de_l’église_de_Genouillac.png

 

Les charges perdaient beaucoup d'efficacité du fait de l'important vent de boulet, rendu nécessaire par le manque de régularité dans la fabrication des projectiles.

À la fin du Moyen Âge, l'artillerie de siège est devenue si efficace que les techniques de fortification doivent être repensées de fond en comble. Il n'existe plus alors de fort

imprenable, car plus un mur est haut, plus il est vulnérable au tir des boulets métalliques.

 

 

Calibres_de_l’artillerie_de_Charles-Quint.png

 

Les bombardes de tous calibres se mirent à briser les murs des plus formidables forteresses avec des boulets pleins en pierre ou en fonte, entraînant une réforme profonde des principes des fortifications et annonçant l'avènement des systèmes de type 'Vauban' aux murs obliques.

 

 

boulets.jpg

 

après le boulet de pierre puis celui de fonte, c'est vers 1600 que l'on imagina le projectile explosif (à mèche), sous deux formes : la grenade à main et la bombe de mortier, tirée en trajectoire plongeante, c'est-à-dire parabolique à courte portée.

 

 

Canon_allemand_du_XVIe_siècle,_se_chargeant_par_la_culasse.png

 

Parallèlement, on travailla aussi à rendre l'artillerie plus mobile, en plaçant l'arme sur un affût à roue. C'est cette innovation qui marque le passage de la bombarde au canon, permet également un pointage plus aisé en portée. Il semble que les premiers affûts firent leur apparition à la bataille de Marignan en 1515.

 

 

Le_pointage_des_artilleurs_allemands.png

 

 

Vers 1640, on imagina de combiner la bombe explosive, de petit calibre, avec le canon : c'était l'obus, relativement peu utilisé pendant longtemps car de mise en œuvre plus difficile que le boulet. Le temps passant, on créa des bouches à feu spéciales pour l'obus ; comme pour le mortier, la chambre avait un calibre plus réduit que l'âme, et le tube était plus court que celui d'un canon : la trajectoire, peu tendue, permettait d'atteindre des réserves abritées des boulets par une colline. Frédéric II fut le premier grand utilisateur de l'obusier.

 

 

_Le_tir_de_la_bombe_à_deux_feux.png

 

Un autre problème est lié à la nature des projectiles. Ces derniers étant, dans un premier temps, en pierre avaient la fâcheuse tendance à s'écraser à l'impact d'un objectif solide comme une muraille d'enceinte. Ce dernier problème fut résolu, au milieu du XVe siècle, d’abord en cerclant de fer les projectiles, puis en les remplaçant par des boulets en fer battu, plus résistants, qui permirent à l'artillerie à poudre de surpasser réellement son aînée.

 

 

Chaîne_ramée.pngBoulets_conjugués.png

 

L'invention en 1885 de l'obus-torpille fut une révolution, car les dégâts causés aux ouvrages obligèrent à renforcer les fortifications existantes.

 

« Obus-torpille » telle est la curieuse dénomination adoptée vers 1886-1887 pour désigner les premiers obus appelés à éclater sous l’action d’un explosif brisant, car la puissance de ces nouveaux projectiles leur vaut d’être comparés à celle des premières torpilles dont la marine française entame la fabrication en 1876.

 

On expérimente, d’ailleurs depuis 1868, ce que l’on nomme des « torpilles terrestres » c’est-à-dire des engins préfigurant les mines anti-chars puisqu’il s’agit de fortes charges, destinées à exploser au passage d’une troupe ennemie. En 1878, on a même essayé une de ces torpilles conçue pour être enfouie sous les rails d’une voie ferrée et exploser au passage d’un train. Des recherches analogues sont poursuivies à l’étranger et notamment en Autriche, mais aucun engin n’est finalement retenu.

 

 

Obus_du_canon_rayé_français.pngObus_du_canon_Lancaster.pngobus a mitraille.jpg

 

Il en est autrement pour les « obus-torpilles » et leur apparition en 1885 marque le terme d’une longue évolution, puisque l’on cherche depuis le début du siècle à transformer la nature des projectiles d’artillerie. Au lieu des boulets pleins, que tirent les canons de Gribeauval et dont l’effet se limite au choc de l’impact, on souhaite lancer des projectiles éclatant à l’instant où ils atteignent l’objectif, en donnant naissance à une grêle d’éclats.

 

Certes on connaît déjà, depuis la fin du XIVe siècle, les boulets creux, contenant une charge de poudre noire, envoyés par des obusiers : leur explosion s’effectue lorsqu’une mèche, allumée par le départ du coup atteint la charge explosive. L’amorçage rudimentaire restreint l’efficacité de ces « obus ». Le problème est complexe et il trouve d’abord une ébauche de solution sous le signe des obus à balles.

 

 

2016-02-10_19h33_21.png

 

Vers la fin des guerres napoléoniennes les Anglais avaient utilisé des boulets creux dits shrapnels du nom de leur inventeur Henry Shrapnel, lieutenant d’artillerie. Ceux-ci renferment des balles de plomb. Les parois de cette sphère sont suffisamment minces pour qu’une charge de poudre noire provoque la fragmentation de l’enveloppe et l’expulsion brutale des billes. À cet effet, une fusée rudimentaire détermine l’explosion à une distance assez imprécise mais avant l’impact au sol ; les balles, pour lesquelles la vitesse restante du projectile augmente la vitesse d’expulsion viennent alors, avec une bonne efficacité, couvrir une zone assez étendue du champ de bataille.

 

 

2016-02-10_19h46_39.png

 

Quelques dates…

 

En 1880, la fusée, le dispositif contrôlant l’éclatement des obus, permet de les faire éclater avant l’impact, au-dessus des forts, et de neutraliser l’artillerie et leurs servants, encore à l’air libre, sous une pluie d’éclats et de balles.

 

En 1883, apparaissent les fusées à effet retardé provoquant l’explosion après impact, permettant au projectile de pénétrer le massif de la fortification et d’exploser à la manière d’une mine.

 

En 1884, est découvert, par l’ingénieur Vieille, le coton-poudre gélatinisé ou “poudre sans fumée”, dans le laboratoire central du Service des Poudres et Salpêtres à Paris. Initialement désignée Poudre V, elle fut rebaptisée Poudre B puis modifiée en poudre BF en 1887 et enfin Poudre BN3F avant la Première Guerre mondiale.

 

 

Système_d’obturation_du_canon_de_7_rayé_français_se_chargeant_par_la_culasse.png

 

Elle introduit, pour la première fois au monde, une poudre pour l’armement laissant très peu de résidus de combustion et ne produisant pas de fumée pendant le tir. De surcroît, elle est trois fois plus puissante, à poids égal, que la poudre noire. Cet explosif va constituer la charge propulsive des obus. L’artillerie est maintenant débarrassée de son nuage de fumée, rendant difficile les tirs de contre-batteries.

 

 

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En 1885, apparaît un nouvel explosif très puissant : la mélinite. Son nom vient du grec mélinos, couleur du coing. Ce nouvel explosif chimique est découvert (par hasard dit-on) par l’ingénieur français, Eugène Turpin. Il surpasse en puissance l’ancienne poudre noire. Mis dans des obus, il va en constituer la charge détonante.

 

Afin de faire reconnaître ses droits sur ce nouvel explosif, il tente de déposer un brevet. Mais l’État lui refuse tel qu’il le revendique, considérant que des travaux ont déjà mis en évidence les propriétés explosives de l’acide picrique, mais lui reconnait toutefois des droits sur la méthode de chargement utilisée. Turpin reçoit 251 000 francs pour son invention, « pour solde de tout compte » ; il doit renoncer à toute réclamation ultérieure concernant l’emploi fait de l’acide picrique par l’administration militaire.

 

 

2016-02-10_19h54_15.png

 

En 1886, est réalisé un obus cylindro-ogival à « explosif brisant », utilisant ce nouvel explosif. Il est fabriqué en acier au lieu de la fonte utilisée jusqu’alors. Par comparaison, un obus de 155 millimètres en fonte et pesant 40 kilogrammes renferme 1,3 kilogramme de poudre noire tandis qu’un obus de 155 millimètres en acier pesant 43 kilogrammes contient 10 kilogrammes de mélinite.

 

 

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Ces projectiles de 155 millimètres à 220 millimètres, armés d’une fusée à amorce retardée, explosent à cinq mètres sous terre. Ils ont des effets dévastateurs sur les revêtements de terre et de maçonnerie avec des résultats comparables à ceux d’une torpille sur un navire, d’où le nom “d’obus-torpille”. Cet obus va rendre obsolète les traverses abris qui ne protègent plus les servants des pièces d’artillerie, comme les casernes abritant les soldats. De même, il permet également d’allonger la portée des pièces, par exemple, une pièce de 155 millimètres augmente sa distance de frappe de neuf kilomètres à douze kilomètres selon le type d’obus employé.

 

En 1885, la direction du Génie décide de tester ces nouveaux obus sur un fort pour y étudier les dégâts causés aux fortifications. C’est le fort de la Malmaison (commune de Chavignon, place de Laon, Aisne), alors fort de deuxième ligne, qui est choisi, pour ce que l’on a dénommé : les Expériences de Chavignon. Le fort est mis en état de défense. (Voir article à venir : les fortifications du Chemin des Dames : le fort de la Malmaison).

 

 

obus explosif.jpg

 

On obstrue avec des rails et des madriers les portes et les fenêtres des locaux s’ouvrant sur les cours intérieures de l’ouvrage et on s’efforce de déterminer les effets d’un obus venant éclater dans l’une des cours. À cet effet, on dispose dans celles-ci divers projectiles, on fait sauter les uns puis les autres, et force est de constater que les éclats percent souvent le matelas de rails et de madriers.

 

On mesure ensuite la profondeur des entonnoirs créés dans les terrassements, puis on étudie le comportement des locaux souterrains sous l’effet d’un tir plongeant. Ces locaux sont protégés par des voûtes en maçonnerie de 0,80 mètre à 1 mètre d’épaisseur que surmonte une couche de terre d’au moins 1,50 mètre ; or l’obus de 155 millimètres va triompher de cette double protection et l’obus de 210 millimètres va engendrer obligatoirement des dégâts beaucoup plus considérables.

 

 

Munition75.jpg

 

Ces expériences s’y déroulent du 11 août à fin octobre 1886. En trois séries, 170 obus chargés d’acide picrique (la mélinite) sont tirés sur le fort par des pièces de 155 Long (obus de 40 kilogrammes) et des mortiers de 220 millimètres (obus de 90 kilogrammes).

 

Les résultats sont accablants ! Casernes et traverses-abris détruites (les obus creusant des entonnoirs de six mètres de diamètre), magasins à poudre et caponnières percés et les murs d’escarpe et de contrescarpe complètement bouleversés (comblant les fossés), les protections mises en place devant les ouvertures des locaux sont transpercées. Des essais complémentaires sont poursuivis sur le polygone de Bourges pour mesurer les effets sur les abris en béton et en simple maçonnerie.

 

 

LydditeShell.jpg

 

Le rapport final indique que toutes les fortifications construites depuis 1870 sont totalement obsolètes et qu’il faut prendre de nouvelles mesures pour pallier les effets dévastateurs de ces nouveaux obus.

 

là, est une autre histoire

 

bonne lecture :jap:

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:jap:

 

Bon, ancien artilleur, je connaissais tout cela, qui plus est encore comme passionné d'une certaine histoire (celle des armes et armement), mais merci du résumé .... :jap:

 

 

trop cool, le prochain reportage sera donc l'épreuve du feu pour moi, j'espère te faire connaitre quelque chose et j'y crois :p

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