Qu'est-ce que vous écoutez chez vous ?

[Roland de Gilead]

Il y a 8 heures, Timing Quattro a dit :

Déprime, nostalgie... Un peu des deux

 

Allez, détends toi et prends une banane, ça va aller mieux

 

 

 

Modifié 8 septembre 2021 par Roland de Gilead

[rockerboots]

bonsoir tout le monde,

 

J'espère que le spleen de Timing Quattro n'est même plus un mauvais souvenir. La déprime, la nostalgie sont des sentiments qui surviennent sans crier gare. Pour les contrecarrer, l'un des remèdes est de songer aux petits bonheurs quotidiens qui illuminent une journée sans que l'on s'en rende compte car ils font partie de la routine. Parmi ceux-ci, il y a ces disques que l'on pose sur la platine ou que l'on écoute au moyen d'un suppositoire extra plat aussi appelé clé USB. Perso, je préfère le premier moyen.

Ce soir je pose la galette d'un groupe américain formé à San Francisco en 1965. Ils se nomment les Flamin' Groovies et illustrent un vieux proverbe dont les origines seraient bibliques : "nul n'est prophète en son pays".

En effet, c'est chez nous, en France, que les Groovies deviendront les champions de l'underground, du power pop et de tout ce que vous voudrez. Après un mini LP auto-produit ("Sneakers"), le label Epic les recrute . 

Roy A. Loney guitares et lead vocal, Cyril Jordan idem, Tim Lynch re-idem, Arthur Alexander guitare basse, mouth harp, vocals et enfin Danny Mihm drums et percussions, tels sont les lascars à l'oeuvre au sein de ce groupe.

En 1969, ils font paraître leur premier vrai album, celui que j'écoute, un chef d'oeuvre titré "Supersnazz". Dans son livre "La discothèque Rock idéale" (paru chez Albin Michel en 2008), Philippe Manoeuvre le qualifie de "rien de moins que sublime" (SIC). Et je suis 100% d'accord.

Les membres du groupe sont nés dans les années 40. Ils ont par conséquent été biberonnés au jazz, éduqués au rock and roll, puis élevés à la dure avec la British Invasion (Merseybeat et Blues Boom cumulés).  Aussi, pour ce premier devoir, ils rendent une copie conforme à leurs bonnes manières musicales. N'ont pas encore défini de style, alors ils y vont gaiement :

Il y a de vieux trucs comme "Pistol Packing Mama" qui date du début des années 40 (Bing Crosby, les Andrew Sisters, etc ...) couplé à "Somethin' Else" de Eddie Cochran,

 

 

En leur qualité de fans des Beatles, ils créent leur "Lady Madonna" à eux :

 

 Ici, c'est Roy A. Loney tout seul qui est à la manoeuvre, signant paroles et musique de ce titre qui ouvre l'album. Et là, ça envoie !!!!!!

 

 

Il signe aussi cette (fausse) douceur avec des solos à tomber, que j'adore !

 

Hélas, en 1969, le monde de la pop est si foisonnant, si riche, que ce disque ne se vend pas. Epic les vire et les Flamin' n'ont d'autre solution que de tourner et de tourner encore. Un soir, à Détroit, ils assistent à un concert des MC5. C'est le choc. Ils décident de durcir leurs riffs, de devenir plus incisifs, plus "garage". En 1971 ils enregistrent l'album "Teenage Head" qui reste leur oeuvre majeure. D'aucuns diront que ce disque est la version teenage de "Sticky Fingers" des Rolling Stones. Mick et Keith auraient déclaré en off que "Teenage Head" était meilleur que "Sticky". De toute façon, les Flamin' Groovies admirent les Stones au-delà de tout .

Ainsi, Cyril Jordan achète la même guitare (Dan Armstrong - corps en plexiglass) que Keith Richards, le groupe reprend les mêmes standards du blues que la bande à Jagger,  etc ...

D'ailleurs, si vous regardez bien,  le verso de la pochette de "Supersnazz" les montre dans une posture similaire à celle de l'album "Get Yer Ya-Ya's out" (1970) des Stones.

Mais pour l'heure, nous en sommes à "Supersnazz" et je mets justement la face B, qui débute avec ce petit bijou que l'on doit encore à Roy A. Loney :

 

 

Modifié 16 septembre 2021 par rockerboots