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Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)


jensen
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(modifié)

 

 

 

PEUGEOT 205 GTI : Trois lettres pour un sacré numéro !

 

 

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"Sans la 205, Peugeot et le groupe PSA auraient peut-être disparus"... Ceci est la phrase d'introduction d'un excellent ouvrage paru en 1987 relatant la grande aventure de la petite Lionne et écrit par Gilles Guérithault, alors directeur de la rédaction de l'Auto-Journal.

 

Et personne à vrai dire ne contestera jamais un tel écrit, car lorsqu'en février 1983 la firme lance sa fameuse 205 c'est purement et simplement l'auto de la dernière chance pour le constructeur Sochalien.

 

En fait la marque est dans une situation très critique depuis déjà quelques années : Il y a eu bien entendu le premier choc pétrolier de 1973, mais aussi le rachat de Citroën avec la bénédiction du pouvoir en place en 1975 alors que le géant Fiat était en embuscade. Les finances de la vénérable marque ont eu d'autant plus à en souffrir que les comptes du constructeur du Quai de Javel étaient désastreux.

 

En 1978 c'est Chrysler en grosse difficulté qui décide de se retirer du marché Européen, la filiale Simca est à vendre et l'ombre d'un Japonais plane sur Poissy…

Nouvel appel au "civisme" du Lion qui met de nouveau la main à la poche et acquiert… Une coquille vide ! :o 

 

En fait Chrysler n'a pratiquement jamais investi dans l'outil de production depuis son arrivée chez Simca en 1958 et tout est à revoir, sans parler des gammes Simca et Peugeot qui se concurrencent sur plusieurs segments.

 

Le second choc pétrolier de 1979 achève de noircir le tableau… :pfff: 

 

Entre une 104 qui a toujours été considérée comme "peu affriolante" et une 604 qui devient au fil du temps un échec commercial évident il y a urgence. 

Le début des années 80 est bien sombre : Conflits sociaux chez Talbot (une "sacrée trouvaille" que ce nouveau nom d'ailleurs…), semi-échec de la gamme Visa chez Citroën et baisse des ventes chez Peugeot.

 

Il faut réagir, et vite !

 

Le projet M24 est apparu en 1977 avec pour mission de succéder à la 104, et ce avec quelques idées nouvelles :

 

-Roue de secours sous le plancher et non plus sur le moteur afin d'affiner l'avant de la voiture.

-Largeur supérieure de la carrosserie, la 104 ayant toujours été considérée comme "étriquée".

-Possibilité de construire des versions Diesel.

-Une version de base à prix très bas est souhaitable, de même qu'un dérivé sportif.

Le projet prend forme alors que le groupe PSA est en pleine tourmente, l'auto qui en découlera va arriver sur un segment très concurrentiel et une erreur se paiera Cash. :sic: 

 

 

Etude de style, mars 1979.

p26.png

 

 

 

Fort heureusement cette nouvelle 205 est née sous une bonne étoile, non seulement c'est une réussite technique mais c'est aussi une réussite esthétique et les concessionnaires en pleine déprime invités à la présentation de la voiture fin 1982 ne seront pas trahis : Ils repartent tous chez eux remontés comme des pendules ! :W 

 

 

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Une campagne de publicité très réussie ("205 : Un sacré numéro !") complétera le tableau et fera littéralement un carton dans toutes les couches de la société, bref l'horizon s'éclaircit pour la marque et ce d'autant que son projet de s'engager en championnat du monde des rallyes avec une 205 bodybuildée, la Turbo 16, est fort bien accueillie par le grand public et la presse spécialisée.

 

 

La Turbo 16, impératrice des Groupe B en championnat du monde.

Peugeot lui doit beaucoup concernant le "dépoussiérage" de l'image d'une marque jusqu'alors considérée comme trop rigide voire ringarde.

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Le succès de la gamme 205 se confirmant l'hiver 1983-84 est celui de l'ultime mise au point de la bombinette de la gamme, à savoir la GTI.

 

Il faut dire qu'elle tombe à pic, la Golf éponyme présentée en septembre 1975 commence à se faire vieille et le moment est vraiment bien choisi pour y présenter une concurrente.

 

C'est chose faite en mars 1984.

 

 

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Ce nouvel opus, équipé du 1 580 cm3 XU5J et d'une injection Bosch LE 2 Jetronic développe 105 ch Din à 6 250Trs et permet à cette trois portes (il n'y aura jamais de déclinaison à cinq portes) de franchir le cap des 190 km/h et de passer sous la barre des 10 secondes pour le 0 à 100 (9,5 secondes très exactement).

 

 

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Toute pimpante dans sa jolie robe soulignée de liserés rouge on note que l'intérieur est une révolution en comparaison de celui de son Altesse la Golf : Adieu le gris tristounet "Nuages bas sur la Ruhr" pour dire Bonjour au rouge pétant "Soleil couchant passion Latine" sur les tapis de sol… Une vraie symphonie anti-déprime cet habitacle ! :fresh: 

 

 

p11 1984.png

 

 

Je ne vous cacherais pas avoir été d'ailleurs très surpris à cette époque de voir un tel intérieur dans une Peugeot et je ne fut pas le seul, sur une Fiat ou une Alfa-Roméo d'accord mais dans une Franc-Comtoise ça choquait… :oops: 

 

Pourtant il va falloir s'y faire, car l'engagement de Peugeot en Rallyes et une Golf II GTI moins intéressante que le premier opus vont ouvrir un véritable boulevard à la nouvelle venue.

 

Une époque encore insouciante et fataliste face à "l'insécurité routière" fera le reste : La 205 GTI va devenir un mythe, c'est LA voiture qu'il faut alors posséder pour être à la page et toutes les couches sociales de l'époque vont y succomber. :oui: 

 

Bref la voiture va tourner au phénomène de société et il nous faut remonter à la DS pour retrouver un tel engouement pour une automobile Française.

 

La publicité surfera aussi sur le côté "James Bondesque" de tout possesseur d'une GTI, une image toujours gratifiante. :fier: 

p03.png

 

 

 

Face au succès de la GTI, devenue en quelques mois à la fois l'icône et la locomotive de la gamme 205, on décide compte-tenu de la demande des clients de fournir dès les premières semaines de 1985 un kit PTS (Peugeot Talbot Sport) homologué-route avec une culasse entièrement modifiée développant 125 ch.

Assez élevé, le prix de cette modification n'en fera pas un triomphe commercial…

 

Il faut attendre un an de plus pour voir apparaître la fameuse 205 GTI "115 ch" venue épauler la version de base et ses 105 ch.

Elle est équipé du moteur XU5JA de même cylindrée mais doté de soupapes plus grosses, la vitesse de pointe frise alors les 200 km/h et envoie définitivement au piquet une Golf II GTI devenue en comparaison anémique avec son surpoids et ses rapports de boite trop longs.

 

Malgré un encrassement rapide du moteur lors des parcours urbains (le bloc accepte bien plus facilement de chanter à 6 000 tours que de "piétiner" à 1 300 dans des embouteillages où il glorifie son propriétaire d'un ralenti instable et d'à-coups très nombreux à l'accélération) la voiture va aussi, et c'est nouveau pour une petite sportive, devenir la coqueluche des femmes que l'on verra très souvent derrière son volant

 

Durant un an les versions 105 et 115 ch vont coexister avant que Peugeot ne mette un terme à l'existence de la première citée dont les chiffres de ventes ont fondu comme neige au soleil.

 

Et d'ailleurs puisque nous en sommes à parler de l'Astre du jour on n'oubliera pas la présentation en mars 1986 de la CTI, version cabriolet avec arceau fabriquée dans les ateliers de Pininfarina (du moins en ce qui concerne la caisse et la capote, la voiture étant ensuite transférée à Mulhouse pour y recevoir ses organes mécaniques).

 

 

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Cette "GTI décapsulée" ne recevra que le 115 ch (du moins jusqu'en 1993) ainsi que plus de 60 kg de renforts structuraux divers afin de conserver un comportement routier le plus voisin possible de celui de la version dite "normale" mais, ayant eu à conduire les deux, le cabriolet restera toujours un ton en-dessous en terme de maniabilité, ce dernier manquant vraiment de rigidité sur mauvaises routes ou si l'on se décidait "à appuyer", strictement rien à voir avec la 206CC qui lui succèdera bien des années plus tard.

 

Passe encore pour l'arceau, mais la rigidité structurelle de la belle n'était pas la première de ses qualités… 

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D'ailleurs à ce chapitre la vivacité des trains roulants des 205 pouvait procurer quelques sueurs froides à leurs propriétaires, surtout lors de freinages en appui où la voiture se montrait vicieuse, voire même carrément violente dans ses réactions.

(Personnellement j'ai toujours gardé un peu de méfiance à son égard, surtout si l'on songe au faible empattement de l'auto, mais un de mes copains n'est plus avec nous pour en parler : On l'a retrouvé un petit matin de mai 1989 enroulé autour d'un platane Drômois à la sortie d'une courbe.

Les traces au sol furent sans équivoques : Ripage du train avant en plein virage, très probablement suite à une vitesse d'inscription trop élevée suivi d'un freinage en appui et d'une mise en travers devenue incontrôlable, c'était ça aussi la 205 GTI… :( )

 

Pourtant le mieux n'est jamais parfait et il y aura toujours un casse-pieds pour demander "encore plus", que ce soit en concession ou dans la presse spécialisée. :ddr: 

Peugeot monte alors le curseur en décembre 1986 et présente sa GTI "1.9 litre", histoire d'agrémenter le sapin d'une poignée de veinards.

 

 

 

p05 1-9.png

 

 

Le moteur passe à 1 905 cm3 pour 130 ch, les trains roulants sont entièrement revus, les cardans renforcés, les jantes sont dorénavant des 15" au dessin différent et l'arrière adopte (enfin !) des freins à disque ventilés au lieu des tambours des versions précédentes.

 

Cette fois-ci les 205 km/h sont facilement atteints (normal pour une 205... :roll: ) et le 0 à 100 ne demande que 8,4 secondes, la 205 GTI est arrivée enfin à maturité.

 

 

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IMG_0816.JPG.b33f5465eece7c189027376286973be4.JPG

 

 

Mais la 1.9 litre est aussi quelque part le chant du Cygne de l'auto car très vite les ventes vont accuser un net fléchissement et, malgré un restyling en 1988, la 205 GTI va perdre ses adeptes au fur et à mesure des années.

 

Il faut songer que sur les 333 942 exemplaires de GTI sorties des chaînes de montage entre 1984 et 1994 plus de 150 000 l'ont été uniquement sur les millésimes 1985, 86 et 87 !

 

 

L'intérieur, à la fois sportif et attrayant, ne sera jamais un modèle de qualité : Finition désinvolte, sellerie fragile et "rossignols" à tous les étages au fil des kilomètres, l'esprit Golf est très loin:bah: 

p10.jpg

 

 

Clairement à l'orée des années 90 l'ambiance n'y est plus, la faute en grande partie à des tarifs d'assurance qui se sont littéralement envolés suite à de trop nombreux sinistres qui ont empêché une foule de clients potentiels à sauter le pas, moi le premier… :o 

 

 

Le genre d'image qui remplissait souvent la rubrique des faits divers de nombreux journaux à la fin des années 80.

Il faut dire que beaucoup "y allaient un peu fort" et les assureurs n'ont pas, mais alors pas du tout, appréciés.

p24 crash.png

 

 

En 1992 Peugeot tente de remotiver les troupes avec une série spéciale "Griffe" produite à 3 000 exemplaires (1 000 réservés pour la France), avec une teinte vert fluorite, des jantes gris foncé et un équipement très complet.

La petite histoire veut qu'il s'agissait d'un "copié-collé" d'une 205 GTI fabriquée spécialement à la fin des années 80 pour Jean Todt, alors responsable du PTS.

 

 

IMG_2958.JPG.b0cd61e5004d74b9a4239be7ba9947a5.JPG

 

 

IMG_2960.JPG.12d73a2f59f23e4c58fa7bff11967077.JPG

 

 

En 1993 la généralisation des échappements catalytiques sera castratrice pour le 1.9 litre qui passe de 130 à 122 ch, la 1.6 litre 115 ch n'en bénéficiera pas puisque sa production est stoppée au même moment.

Quand au cabriolet CTI il recevra lui aussi le 1 905 cm3 mais dégonflé à 105 ch.

 

Fin de l'histoire l'année suivante ou la gamme 205 GTI/CTI disparaît alors dans une indifférence totale…

 

p23.png

 

 

Durant une dizaine d'année les exemplaires survivants vont alors connaître les affres du "Tuning sauvage au goût étrange venu d'ailleurs" et pâtir d'une image de voitures de Jacky qui vont leur coller aux basques avant que ma génération ne se souvienne du bon vieux temps et ne se mette en quête d'un exemplaire encore préservé au fond d'un parking contre l'échange d'une poignée d'Euros.

 

Cela ne durera pas et la vogue des Youngtimers fera vite grimper les tarifs en flèche.

 

Désormais une 205 GTI se restaure, se collectionne et se bichonne, Oui Môssieur ! :mad: 

 

A l'époque je n'y aurais pas songé une seconde… :buzz: 

 

 

IMG_0673.JPG.6d58760bbb541351138393c3f5faad74.JPG

 

 

 

Pub de lancement de 1984 :  

 

 

 

Lancement de la 1,9 début 1987 :

 

 

 

En "Bonus" (car vous êtes sages… ;)  ) le clip réalisé en 2013 pour la 208 GTI

 

 

 

 

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:coucou: 

 

Jensen.

Modifié par jensen
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Extremement heureux de ce nouveau sujet, car par rapport à d'habitude, je possède le modèle évoqué 🙂

 

 

Je me permets juste une petite remarque, elle n'ont jamais eu les ceintures rouges

 

a+

 

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Merci beaucoup Jensen pour ce sujet. J'en ai longtemps voulu une, mais j'y ai renoncé après qu'un de mes meilleurs ami ait lui aussi mal fini un soir au détour d'un virage bordé d'arbres... Je me suis consolé avec une 309 GTI16 bleu miami, et je n'ai pas regretté mon choix.

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Il y a 13 heures, jensen a dit :

 

 

 

 

PEUGEOT 205 GTI : Trois lettres pour un sacré numéro !

 

 

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Introduction : Présenté sur un site concurrent en 2017 ce sujet vous est proposé ici dans une version améliorée et enrichie.

Il me permet surtout de me "familiariser" avec le nouveau concept… :sic:  

 

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"Sans la 205, Peugeot et le groupe PSA auraient peut-être disparu"... Ceci est la phrase d'introduction d'un excellent ouvrage paru en 1987 relatant la grande aventure de la petite Lionne et écrit par Gilles Guérithault, alors directeur de la rédaction de l'Auto-Journal.

 

Et personne à vrai dire ne contestera jamais un tel écrit, car lorsqu'en février 1983 la firme lance sa fameuse 205 c'est purement et simplement l'auto de la dernière chance pour le constructeur Sochalien.

 

En fait la marque est dans une situation très critique depuis déjà quelques années : Il y a eu bien entendu le premier choc pétrolier de 1973, mais aussi le rachat de Citroën avec la bénédiction du pouvoir en place en 1975 alors que le géant Fiat était en embuscade. Les finances de la vénérable marque ont eu d'autant plus à en souffrir que les comptes du constructeur du Quai de Javel étaient désastreux.

 

En 1978 c'est Chrysler en grosse difficulté qui décide de se retirer du marché Européen, la filiale Simca est à vendre et l'ombre d'un Japonais plane sur Poissy…

Nouvel appel au "civisme" du Lion qui met de nouveau la main à la poche et acquiert… Une coquille vide ! :o 

 

En fait Chrysler n'a pratiquement jamais investi dans l'outil de production depuis son arrivée chez Simca en 1958 et tout est à revoir, sans parler des gammes Simca et Peugeot qui se concurrencent sur plusieurs segments.

 

Le second choc pétrolier de 1979 achève de noircir le tableau… :pfff: 

 

Entre une 104 qui a toujours été considérée comme "étriquée" et une 604 qui devient au fil du temps un échec commercial évident il y a urgence. 

Le début des années 80 est bien sombre : Conflits sociaux chez Talbot (une "sacrée trouvaille" que ce nouveau nom d'ailleurs…), semi-échec de la gamme Visa chez Citroën et baisse des ventes chez Peugeot.

 

Il faut réagir, et vite !

 

Le projet M24 est apparu en 1977 avec pour mission de succéder à la 104, et ce avec quelques idées nouvelles :

 

-Roue de secours sous le plancher et non plus sur le moteur afin d'affiner l'avant de la voiture.

-Largeur supérieure de la carrosserie, la 104 ayant toujours été considérée comme "étriquée".

-Possibilité de construire des versions Diesel.

-Une version de base à prix très bas est souhaitable, de même qu'un dérivé sportif.

Le projet prend forme alors que le groupe PSA est en pleine tourmente, l'auto qui en découlera va arriver sur un segment très concurrentiel et une erreur se paiera Cash. :sic: 

 

 

Etude de style, mars 1979.

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Fort heureusement cette nouvelle 205 est née sous une bonne étoile, non seulement c'est une réussite technique mais c'est aussi une réussite esthétique et les concessionnaires en pleine déprime invités à la présentation de la voiture fin 1982 ne seront pas trahis : Ils repartent tous chez eux remontés comme des pendules ! :W 

 

 

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Une campagne de publicité très réussie ("205 : Un sacré numéro !") complétera le tableau et fera littéralement un carton dans toutes les couches de la société, bref l'horizon s'éclaircit pour la marque et ce d'autant que son projet de s'engager en championnat du monde des rallyes avec une 205 bodybuildée, la Turbo 16, est fort bien accueillie par le grand public et la presse spécialisée.

 

 

La Turbo 16, impératrice des Groupe B en championnat du monde.

Peugeot lui doit beaucoup concernant le "dépoussiérage" de l'image d'une marque jusqu'alors considérée comme trop rigide voire ringarde.

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Le succès de la gamme 205 se confirmant l'hiver 1983-84 est celui de l'ultime mise au point de la bombinette de la gamme, à savoir la GTI.

 

Il faut dire qu'elle tombe à pic, la Golf éponyme présentée en septembre 1975 commence à se faire vieille et le moment est vraiment bien choisi pour y présenter une concurrente.

 

C'est chose faite en mars 1984.

 

 

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Ce nouvel opus, équipé du 1 580 cm3 XU5J et d'une injection Bosch LE 2 Jetronic développe 105 ch Din à 6 250Trs et permet à cette trois portes (il n'y aura jamais de déclinaison à cinq portes) de franchir le cap des 190 km/h et de passer sous la barre des 10 secondes pour le 0 à 100 (9,5 secondes très exactement).

 

 

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Toute pimpante dans sa jolie robe soulignée de liserés rouge on note que l'intérieur est une révolution en comparaison de celui de son Altesse la Golf : Adieu le gris tristounet "Nuages bas sur la Ruhr" pour dire Bonjour au rouge pétant "Soleil couchant passion Latine" sur les tapis de sol… Une vraie symphonie anti-déprime cet habitacle ! :fresh: 

 

 

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Je ne vous cacherais pas avoir été d'ailleurs très surpris à cette époque de voir un tel intérieur dans une Peugeot et je ne fut pas le seul, sur une Fiat ou une Alfa-Roméo d'accord mais dans une Franc-Comtoise ça choquait… :oops: 

 

Pourtant il va falloir s'y faire, car l'engagement de Peugeot en Rallyes et une Golf II GTI moins intéressante que le premier opus vont ouvrir un véritable boulevard à la nouvelle venue.

 

Une époque encore insouciante et fataliste face à "l'insécurité routière" fera le reste : La 205 GTI va devenir un mythe, c'est LA voiture qu'il faut alors posséder pour être à la page et toutes les couches sociales de l'époque vont y succomber. :oui: 

 

Bref la voiture va tourner au phénomène de société et il nous faut remonter à la DS pour retrouver un tel engouement pour une automobile Française.

 

La publicité surfera aussi sur le côté "James Bondesque" de tout possesseur d'une GTI, une image toujours gratifiante. :fier: 

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Face au succès de la GTI, devenue en quelques mois à la fois l'icône et la locomotive de la gamme 205, on décide compte-tenu de la demande des clients de fournir dès les premières semaines de 1985 un kit PTS (Peugeot Talbot Sport) homologué-route avec une culasse entièrement modifiée développant 125 ch.

Assez élevé, le prix de cette modification n'en fera pas un triomphe commercial…

 

Il faut attendre un an de plus pour voir apparaître la fameuse 205 GTI "115 ch" venue épauler la version de base et ses 105 ch.

Elle est équipé du moteur XU5JA de même cylindrée mais doté de soupapes plus grosses, la vitesse de pointe frise alors les 200 km/h et envoie définitivement au piquet une Golf II GTI devenue en comparaison anémique avec son surpoids et ses rapports de boite trop longs.

 

Malgré un encrassement rapide du moteur lors des parcours urbains (le bloc accepte bien plus facilement de chanter à 6 000 tours que de "piétiner" à 1 300 dans des embouteillages où il glorifie son propriétaire d'un ralenti instable et d'à-coups très nombreux à l'accélération) la voiture va aussi, et c'est nouveau pour une petite sportive, devenir la coqueluche des femmes que l'on verra très souvent derrière son volant

 

Durant un an les versions 105 et 115 ch vont coexister avant que Peugeot ne mette un terme à l'existence de la première citée dont les chiffres de ventes ont fondu comme neige au soleil.

 

Et d'ailleurs puisque nous en sommes à parler de l'Astre du jour on n'oubliera pas la présentation en mars 1986 de la CTI, version cabriolet avec arceau fabriquée dans les ateliers de Pininfarina (du moins en ce qui concerne la caisse et la capote, la voiture étant ensuite transférée à Mulhouse pour y recevoir ses organes mécaniques).

 

 

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Cette "GTI décapsulée" ne recevra que le 115 ch (du moins jusqu'en 1993) ainsi que plus de 60 kg de renforts structuraux divers afin de conserver un comportement routier le plus voisin possible de celui de la version dite "normale" mais, ayant eu à conduire les deux, le cabriolet restera toujours un ton en-dessous en terme de maniabilité, ce dernier manquant vraiment de rigidité sur mauvaises routes ou si l'on se décidait "à appuyer", strictement rien à voir avec la 206CC qui lui succèdera bien des années plus tard.

 

Passe encore pour l'arceau, mais la rigidité structurelle de la belle n'était pas la première de ses qualités… 

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D'ailleurs à ce chapitre la vivacité des trains roulants des 205 pouvait procurer quelques sueurs froides à leurs propriétaires, surtout lors de freinages en appui où la voiture se montrait vicieuse, voire même carrément violente dans ses réactions.

(Personnellement j'ai toujours gardé un peu de méfiance à son égard, surtout si l'on songe au faible empattement de l'auto, mais un de mes copains n'est plus avec nous pour en parler : On l'a retrouvé un petit matin de mai 1989 enroulé autour d'un platane Drômois à la sortie d'une courbe.

Les traces au sol furent sans équivoques : Ripage du train avant en plein virage, très probablement suite à une vitesse d'inscription trop élevée suivi d'un freinage en appui et d'une mise en travers devenue incontrôlable, c'était ça aussi la 205 GTI… :( )

 

Pourtant le mieux n'est jamais parfait et il y aura toujours un casse-pieds pour demander "encore plus", que ce soit en concession ou dans la presse spécialisée. :ddr: 

Peugeot monte alors le curseur en décembre 1986 et présente sa GTI "1.9 litre", histoire d'agrémenter le sapin d'une poignée de veinards.

 

 

 

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Le moteur passe à 1 905 cm3 pour 130 ch, les trains roulants sont entièrement revus, les cardans renforcés, les jantes sont dorénavant des 15" au dessin différent et l'arrière adopte (enfin !) des freins à disque ventilés au lieu des tambours des versions précédentes.

 

Cette fois-ci les 205 km/h sont facilement atteints (normal pour une 205... :roll: ) et le 0 à 100 ne demande que 8,4 secondes, la 205 GTI est arrivée enfin à maturité.

 

 

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Mais la 1.9 litre est aussi quelque part le chant du Cygne de l'auto car très vite les ventes vont accuser un net fléchissement et, malgré un restyling en 1988, la 205 GTI va perdre ses adeptes au fur et à mesure des années.

 

Il faut songer que sur les 333 942 exemplaires de GTI sorties des chaînes de montage entre 1984 et 1994 plus de 150 000 l'ont été uniquement sur les millésimes 1985, 86 et 87 !

 

 

L'intérieur, à la fois sportif et attrayant, ne sera jamais un modèle de qualité : Finition désinvolte, sellerie fragile et "rossignols" à tous les étages au fil des kilomètres, l'esprit Golf est très loin:bah: 

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Clairement à l'orée des années 90 l'ambiance n'y est plus, la faute en grande partie à des tarifs d'assurance qui se sont littéralement envolés suite à de trop nombreux sinistres qui ont empêché une foule de clients potentiels à sauter le pas, moi le premier… :o 

 

 

Le genre d'image qui remplissait souvent la rubrique des faits divers de nombreux journaux à la fin des années 80.

Il faut dire que beaucoup "y allaient un peu fort" et les assureurs n'ont pas, mais alors pas du tout, appréciés.

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En 1992 Peugeot tente de remotiver les troupes avec une série spéciale "Griffe" produite à 3 000 exemplaires (1 000 réservés pour la France), avec une teinte vert fluorite, des jantes gris foncé et un équipement très complet.

La petite histoire veut qu'il s'agissait d'un "copié-collé" d'une 205 GTI fabriquée spécialement à la fin des années 80 pour Jean Todt, alors responsable du PTS.

 

 

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En 1993 la généralisation des échappements catalytiques sera castratrice pour le 1.9 litre qui passe de 130 à 122 ch, la 1.6 litre 115 ch n'en bénéficiera pas puisque sa production est stoppée au même moment.

Quand au cabriolet CTI il recevra lui aussi le 1 905 cm3 mais dégonflé à 105 ch.

 

Fin de l'histoire l'année suivante ou la gamme 205 GTI/CTI disparaît alors dans une indifférence totale…

 

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Durant une dizaine d'année les exemplaires survivants vont alors connaître les affres du "Tuning sauvage au goût étrange venu d'ailleurs" et pâtir d'une image de voitures de Jacky qui vont leur coller aux basques avant que ma génération ne se souvienne du bon vieux temps et ne se mette en quête d'un exemplaire encore préservé au fond d'un parking contre l'échange d'une poignée d'Euros.

 

Cela ne durera pas et la vogue des Youngtimers fera vite grimper les tarifs en flèche.

 

Désormais une 205 GTI se restaure, se collectionne et se bichonne, Oui Môssieur ! :mad: 

 

A l'époque je n'y aurais pas songé une seconde… :buzz: 

 

 

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Pub de lancement de 1984 :  

 

 

 

Lancement de la 1,9 début 1987 :

 

 

 

En "Bonus" (car vous êtes sages… ;)  ) le clip réalisé en 2013 pour la 208 GTI

 

 

 

 

 

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:coucou: 

 

Jensen.

 

Encore un super article, merci pour le travail :bien:

 

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Très bon article, page 205 en plus ! :p 

 

Par contre, et au risque de me faire lyncher par la moitié de FA, je n'ai jamais été très emballé par cette voiture... :sic: 

 

Peut-être que, étant né en 1991, j'en garde surtout les souvenirs des années fin 90 / début 2000, où on les voyait surtout :

 

- enroulées autour d'un arbre :o 

- en Une de GTI Mag avec jantes 18 pouces, néons sous châssis et feux Lexus. :cyp: 

 

Et le pignolage terrifiant dont elle est l'objet aujourd'hui ne m'incite pas davantage à m'y intéresser ! :buzz: 

 

Mais je peux tout à fait comprendre qu'elle soit "culte" pour la génération juste avant la mienne. ;) 

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Le 22/11/2020 à 17:24, jensen a dit :

 

 

 

PEUGEOT 205 GTI : Trois lettres pour un sacré numéro !

 

 

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Introduction : Présenté sur un site concurrent en 2017 ce sujet vous est proposé ici dans une version améliorée et enrichie.

Il me permet surtout de me "familiariser" avec le nouveau concept… :sic:  

 

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"Sans la 205, Peugeot et le groupe PSA auraient peut-être disparus"... Ceci est la phrase d'introduction d'un excellent ouvrage paru en 1987 relatant la grande aventure de la petite Lionne et écrit par Gilles Guérithault, alors directeur de la rédaction de l'Auto-Journal.

 

Et personne à vrai dire ne contestera jamais un tel écrit, car lorsqu'en février 1983 la firme lance sa fameuse 205 c'est purement et simplement l'auto de la dernière chance pour le constructeur Sochalien.

 

En fait la marque est dans une situation très critique depuis déjà quelques années : Il y a eu bien entendu le premier choc pétrolier de 1973, mais aussi le rachat de Citroën avec la bénédiction du pouvoir en place en 1975 alors que le géant Fiat était en embuscade. Les finances de la vénérable marque ont eu d'autant plus à en souffrir que les comptes du constructeur du Quai de Javel étaient désastreux.

 

En 1978 c'est Chrysler en grosse difficulté qui décide de se retirer du marché Européen, la filiale Simca est à vendre et l'ombre d'un Japonais plane sur Poissy…

Nouvel appel au "civisme" du Lion qui met de nouveau la main à la poche et acquiert… Une coquille vide ! :o 

 

En fait Chrysler n'a pratiquement jamais investi dans l'outil de production depuis son arrivée chez Simca en 1958 et tout est à revoir, sans parler des gammes Simca et Peugeot qui se concurrencent sur plusieurs segments.

 

Le second choc pétrolier de 1979 achève de noircir le tableau… :pfff: 

 

Entre une 104 qui a toujours été considérée comme "peu affriolante" et une 604 qui devient au fil du temps un échec commercial évident il y a urgence. 

Le début des années 80 est bien sombre : Conflits sociaux chez Talbot (une "sacrée trouvaille" que ce nouveau nom d'ailleurs…), semi-échec de la gamme Visa chez Citroën et baisse des ventes chez Peugeot.

 

Il faut réagir, et vite !

 

Le projet M24 est apparu en 1977 avec pour mission de succéder à la 104, et ce avec quelques idées nouvelles :

 

-Roue de secours sous le plancher et non plus sur le moteur afin d'affiner l'avant de la voiture.

-Largeur supérieure de la carrosserie, la 104 ayant toujours été considérée comme "étriquée".

-Possibilité de construire des versions Diesel.

-Une version de base à prix très bas est souhaitable, de même qu'un dérivé sportif.

Le projet prend forme alors que le groupe PSA est en pleine tourmente, l'auto qui en découlera va arriver sur un segment très concurrentiel et une erreur se paiera Cash. :sic: 

 

 

Etude de style, mars 1979.

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Fort heureusement cette nouvelle 205 est née sous une bonne étoile, non seulement c'est une réussite technique mais c'est aussi une réussite esthétique et les concessionnaires en pleine déprime invités à la présentation de la voiture fin 1982 ne seront pas trahis : Ils repartent tous chez eux remontés comme des pendules ! :W 

 

 

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Une campagne de publicité très réussie ("205 : Un sacré numéro !") complétera le tableau et fera littéralement un carton dans toutes les couches de la société, bref l'horizon s'éclaircit pour la marque et ce d'autant que son projet de s'engager en championnat du monde des rallyes avec une 205 bodybuildée, la Turbo 16, est fort bien accueillie par le grand public et la presse spécialisée.

 

 

La Turbo 16, impératrice des Groupe B en championnat du monde.

Peugeot lui doit beaucoup concernant le "dépoussiérage" de l'image d'une marque jusqu'alors considérée comme trop rigide voire ringarde.

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Le succès de la gamme 205 se confirmant l'hiver 1983-84 est celui de l'ultime mise au point de la bombinette de la gamme, à savoir la GTI.

 

Il faut dire qu'elle tombe à pic, la Golf éponyme présentée en septembre 1975 commence à se faire vieille et le moment est vraiment bien choisi pour y présenter une concurrente.

 

C'est chose faite en mars 1984.

 

 

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Ce nouvel opus, équipé du 1 580 cm3 XU5J et d'une injection Bosch LE 2 Jetronic développe 105 ch Din à 6 250Trs et permet à cette trois portes (il n'y aura jamais de déclinaison à cinq portes) de franchir le cap des 190 km/h et de passer sous la barre des 10 secondes pour le 0 à 100 (9,5 secondes très exactement).

 

 

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Toute pimpante dans sa jolie robe soulignée de liserés rouge on note que l'intérieur est une révolution en comparaison de celui de son Altesse la Golf : Adieu le gris tristounet "Nuages bas sur la Ruhr" pour dire Bonjour au rouge pétant "Soleil couchant passion Latine" sur les tapis de sol… Une vraie symphonie anti-déprime cet habitacle ! :fresh: 

 

 

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Je ne vous cacherais pas avoir été d'ailleurs très surpris à cette époque de voir un tel intérieur dans une Peugeot et je ne fut pas le seul, sur une Fiat ou une Alfa-Roméo d'accord mais dans une Franc-Comtoise ça choquait… :oops: 

 

Pourtant il va falloir s'y faire, car l'engagement de Peugeot en Rallyes et une Golf II GTI moins intéressante que le premier opus vont ouvrir un véritable boulevard à la nouvelle venue.

 

Une époque encore insouciante et fataliste face à "l'insécurité routière" fera le reste : La 205 GTI va devenir un mythe, c'est LA voiture qu'il faut alors posséder pour être à la page et toutes les couches sociales de l'époque vont y succomber. :oui: 

 

Bref la voiture va tourner au phénomène de société et il nous faut remonter à la DS pour retrouver un tel engouement pour une automobile Française.

 

La publicité surfera aussi sur le côté "James Bondesque" de tout possesseur d'une GTI, une image toujours gratifiante. :fier: 

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Face au succès de la GTI, devenue en quelques mois à la fois l'icône et la locomotive de la gamme 205, on décide compte-tenu de la demande des clients de fournir dès les premières semaines de 1985 un kit PTS (Peugeot Talbot Sport) homologué-route avec une culasse entièrement modifiée développant 125 ch.

Assez élevé, le prix de cette modification n'en fera pas un triomphe commercial…

 

Il faut attendre un an de plus pour voir apparaître la fameuse 205 GTI "115 ch" venue épauler la version de base et ses 105 ch.

Elle est équipé du moteur XU5JA de même cylindrée mais doté de soupapes plus grosses, la vitesse de pointe frise alors les 200 km/h et envoie définitivement au piquet une Golf II GTI devenue en comparaison anémique avec son surpoids et ses rapports de boite trop longs.

 

Malgré un encrassement rapide du moteur lors des parcours urbains (le bloc accepte bien plus facilement de chanter à 6 000 tours que de "piétiner" à 1 300 dans des embouteillages où il glorifie son propriétaire d'un ralenti instable et d'à-coups très nombreux à l'accélération) la voiture va aussi, et c'est nouveau pour une petite sportive, devenir la coqueluche des femmes que l'on verra très souvent derrière son volant

 

Durant un an les versions 105 et 115 ch vont coexister avant que Peugeot ne mette un terme à l'existence de la première citée dont les chiffres de ventes ont fondu comme neige au soleil.

 

Et d'ailleurs puisque nous en sommes à parler de l'Astre du jour on n'oubliera pas la présentation en mars 1986 de la CTI, version cabriolet avec arceau fabriquée dans les ateliers de Pininfarina (du moins en ce qui concerne la caisse et la capote, la voiture étant ensuite transférée à Mulhouse pour y recevoir ses organes mécaniques).

 

 

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Cette "GTI décapsulée" ne recevra que le 115 ch (du moins jusqu'en 1993) ainsi que plus de 60 kg de renforts structuraux divers afin de conserver un comportement routier le plus voisin possible de celui de la version dite "normale" mais, ayant eu à conduire les deux, le cabriolet restera toujours un ton en-dessous en terme de maniabilité, ce dernier manquant vraiment de rigidité sur mauvaises routes ou si l'on se décidait "à appuyer", strictement rien à voir avec la 206CC qui lui succèdera bien des années plus tard.

 

Passe encore pour l'arceau, mais la rigidité structurelle de la belle n'était pas la première de ses qualités… 

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D'ailleurs à ce chapitre la vivacité des trains roulants des 205 pouvait procurer quelques sueurs froides à leurs propriétaires, surtout lors de freinages en appui où la voiture se montrait vicieuse, voire même carrément violente dans ses réactions.

(Personnellement j'ai toujours gardé un peu de méfiance à son égard, surtout si l'on songe au faible empattement de l'auto, mais un de mes copains n'est plus avec nous pour en parler : On l'a retrouvé un petit matin de mai 1989 enroulé autour d'un platane Drômois à la sortie d'une courbe.

Les traces au sol furent sans équivoques : Ripage du train avant en plein virage, très probablement suite à une vitesse d'inscription trop élevée suivi d'un freinage en appui et d'une mise en travers devenue incontrôlable, c'était ça aussi la 205 GTI… :( )

 

Pourtant le mieux n'est jamais parfait et il y aura toujours un casse-pieds pour demander "encore plus", que ce soit en concession ou dans la presse spécialisée. :ddr: 

Peugeot monte alors le curseur en décembre 1986 et présente sa GTI "1.9 litre", histoire d'agrémenter le sapin d'une poignée de veinards.

 

 

 

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Le moteur passe à 1 905 cm3 pour 130 ch, les trains roulants sont entièrement revus, les cardans renforcés, les jantes sont dorénavant des 15" au dessin différent et l'arrière adopte (enfin !) des freins à disque ventilés au lieu des tambours des versions précédentes.

 

Cette fois-ci les 205 km/h sont facilement atteints (normal pour une 205... :roll: ) et le 0 à 100 ne demande que 8,4 secondes, la 205 GTI est arrivée enfin à maturité.

 

 

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Mais la 1.9 litre est aussi quelque part le chant du Cygne de l'auto car très vite les ventes vont accuser un net fléchissement et, malgré un restyling en 1988, la 205 GTI va perdre ses adeptes au fur et à mesure des années.

 

Il faut songer que sur les 333 942 exemplaires de GTI sorties des chaînes de montage entre 1984 et 1994 plus de 150 000 l'ont été uniquement sur les millésimes 1985, 86 et 87 !

 

 

L'intérieur, à la fois sportif et attrayant, ne sera jamais un modèle de qualité : Finition désinvolte, sellerie fragile et "rossignols" à tous les étages au fil des kilomètres, l'esprit Golf est très loin:bah: 

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Clairement à l'orée des années 90 l'ambiance n'y est plus, la faute en grande partie à des tarifs d'assurance qui se sont littéralement envolés suite à de trop nombreux sinistres qui ont empêché une foule de clients potentiels à sauter le pas, moi le premier… :o 

 

 

Le genre d'image qui remplissait souvent la rubrique des faits divers de nombreux journaux à la fin des années 80.

Il faut dire que beaucoup "y allaient un peu fort" et les assureurs n'ont pas, mais alors pas du tout, appréciés.

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En 1992 Peugeot tente de remotiver les troupes avec une série spéciale "Griffe" produite à 3 000 exemplaires (1 000 réservés pour la France), avec une teinte vert fluorite, des jantes gris foncé et un équipement très complet.

La petite histoire veut qu'il s'agissait d'un "copié-collé" d'une 205 GTI fabriquée spécialement à la fin des années 80 pour Jean Todt, alors responsable du PTS.

 

 

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En 1993 la généralisation des échappements catalytiques sera castratrice pour le 1.9 litre qui passe de 130 à 122 ch, la 1.6 litre 115 ch n'en bénéficiera pas puisque sa production est stoppée au même moment.

Quand au cabriolet CTI il recevra lui aussi le 1 905 cm3 mais dégonflé à 105 ch.

 

Fin de l'histoire l'année suivante ou la gamme 205 GTI/CTI disparaît alors dans une indifférence totale…

 

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Durant une dizaine d'année les exemplaires survivants vont alors connaître les affres du "Tuning sauvage au goût étrange venu d'ailleurs" et pâtir d'une image de voitures de Jacky qui vont leur coller aux basques avant que ma génération ne se souvienne du bon vieux temps et ne se mette en quête d'un exemplaire encore préservé au fond d'un parking contre l'échange d'une poignée d'Euros.

 

Cela ne durera pas et la vogue des Youngtimers fera vite grimper les tarifs en flèche.

 

Désormais une 205 GTI se restaure, se collectionne et se bichonne, Oui Môssieur ! :mad: 

 

A l'époque je n'y aurais pas songé une seconde… :buzz: 

 

 

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Pub de lancement de 1984 :  

 

 

 

Lancement de la 1,9 début 1987 :

 

 

 

En "Bonus" (car vous êtes sages… ;)  ) le clip réalisé en 2013 pour la 208 GTI

 

 

 

 

 

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:coucou: 

 

Jensen.

Bravo et merci.

C'est parfait comme d'hab.

Je ne pas eu de 205 GTI,à mon grand regret,mais qui sait un jour peut être...

Mais j'ai eu une 309 GTI 16.C'est l'auto dont je regrette le plus la séparation (remplacée par une Clio RS ) ...   

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Il y a 6 heures, Clampinus a dit :

Très bon article, page 205 en plus ! :p 

 

Par contre, et au risque de me faire lyncher par la moitié de FA, je n'ai jamais été très emballé par cette voiture... :sic: 

 

Peut-être que, étant né en 1991, j'en garde surtout les souvenirs des années fin 90 / début 2000, où on les voyait surtout :

 

- enroulées autour d'un arbre :o 

- en Une de GTI Mag avec jantes 18 pouces, néons sous châssis et feux Lexus. :cyp: 

 

Et le pignolage terrifiant dont elle est l'objet aujourd'hui ne m'incite pas davantage à m'y intéresser ! :buzz: 

 

Mais je peux tout à fait comprendre qu'elle soit "culte" pour la génération juste avant la mienne. ;) 

Quand dans les années 80 tu n'as connu que des tractions bien survireuses au train avant paresseux (donc presque tout ce qui roulait à l'époque) et que tu découvrais la précision chirurgicale d'un train avant de 205 GTI, tu ne pouvais pas rester de marbre. Evidemment ils ont tous copié ensuite et cette avance technologique a disparu, mais c'était quelque chose. Il faut en avoir conduit pour comprendre.

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Il y a 6 heures, Clampinus a dit :

Très bon article, page 205 en plus ! :p 

 

Par contre, et au risque de me faire lyncher par la moitié de FA, je n'ai jamais été très emballé par cette voiture... :sic: 

 

Peut-être que, étant né en 1991, j'en garde surtout les souvenirs des années fin 90 / début 2000, où on les voyait surtout :

 

- enroulées autour d'un arbre :o 

- en Une de GTI Mag avec jantes 18 pouces, néons sous châssis et feux Lexus. :cyp: 

 

Et le pignolage terrifiant dont elle est l'objet aujourd'hui ne m'incite pas davantage à m'y intéresser ! :buzz: 

 

Mais je peux tout à fait comprendre qu'elle soit "culte" pour la génération juste avant la mienne. ;) 

 

Enroulé autour d’un arbre j’ai pas vu, mais encastré dans un muret en ville oui.... 7 personnes a bord, une copine de ma sœur, alors a bord, 13 ans est décédée dans l’accident..... j’ai encore le bruit du choc dans les oreilles, 20 ans après....

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Invité guest527
il y a 46 minutes, Terisonen a dit :

C était une 160cv?

 

Si gti16 alors oui, 160ch :o

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Il y a 8 heures, TOF 85 a dit :

C'était quelque chose. Il faut en avoir conduit pour comprendre.

D'accord avec toi... (et j'ai 2 Golf GTI ,une 1800 boîte 5 et une Golf 2 1800 16S, dans les pattes plus les 5 Alpine du garage et la 5 GT turbo,sans compter la 11 Turbo,mieux équilibrée,correspondant mieux à ma façon de conduire).

J'ai d'ailleurs toujours regretté de ne jamais avoir essayé de 1900 130cv,ne serait-ce que pour la motricité des 15 pouces (ce que j'avais d'ailleurs monté sur ma Golf 16S,Ronal en 15,en vente actuellement si ça

intéresse quelqu'un).

Modifié par rapido38
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Il y a 14 heures, TOF 85 a dit :

Quand dans les années 80 tu n'as connu que des tractions bien survireuses au train avant paresseux (donc presque tout ce qui roulait à l'époque) et que tu découvrais la précision chirurgicale d'un train avant de 205 GTI, tu ne pouvais pas rester de marbre. Evidemment ils ont tous copié ensuite et cette avance technologique a disparu, mais c'était quelque chose. Il faut en avoir conduit pour comprendre.

 

Loin de moi l'idée de remettre en cause les qualités de la voiture. Je voulais juste souligner que l'image du modèle peut être différente selon la génération à laquelle on appartient. :wink:

 

Il y a 14 heures, Floflo37 a dit :

 

Enroulé autour d’un arbre j’ai pas vu, mais encastré dans un muret en ville oui.... 7 personnes a bord, une copine de ma sœur, alors a bord, 13 ans est décédée dans l’accident..... j’ai encore le bruit du choc dans les oreilles, 20 ans après....

 

:sic:

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Il y a 18 heures, TOF 85 a dit :

Quand dans les années 80 tu n'as connu que des tractions bien survireuses au train avant paresseux (donc presque tout ce qui roulait à l'époque) et que tu découvrais la précision chirurgicale d'un train avant de 205 GTI, tu ne pouvais pas rester de marbre. Evidemment ils ont tous copié ensuite et cette avance technologique a disparu, mais c'était quelque chose. Il faut en avoir conduit pour comprendre.

 

Sous-vireuses les tractions plutôt non ? :D 

 

Les R5, 16 et 18 avec leurs suspattes mollassonnes c'était quelque chose ! :ddr: 

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(modifié)
Il y a 18 heures, TOF 85 a dit :

Quand dans les années 80 tu n'as connu que des tractions bien survireuses au train avant paresseux (donc presque tout ce qui roulait à l'époque) et que tu découvrais la précision chirurgicale d'un train avant de 205 GTI, tu ne pouvais pas rester de marbre. Evidemment ils ont tous copié ensuite et cette avance technologique a disparu, mais c'était quelque chose. Il faut en avoir conduit pour comprendre.

 

 

Modifié par jensen
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Il y a 18 heures, TOF 85 a dit :

Quand dans les années 80 tu n'as connu que des tractions bien survireuses au train avant paresseux (donc presque tout ce qui roulait à l'époque) et que tu découvrais la précision chirurgicale d'un train avant de 205 GTI, tu ne pouvais pas rester de marbre. Evidemment ils ont tous copié ensuite et cette avance technologique a disparu, mais c'était quelque chose. Il faut en avoir conduit pour comprendre.

 

Formidable le nouveau FA : Tu post un message et t'en a trois qui apparaissent... :siffle: 

 

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il y a une heure, jensen a dit :

 

Sous-vireuses les tractions plutôt non ? :D 

 

Les R5, 16 et 18 avec leurs suspattes mollassonnes c'était quelque chose ! :ddr: 

 

 Oui sous-vireuses vous avez raison cher maître. 😁

 

Et dire que je roule en propu la plupart du temps, la honte... 🥶

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A une certaine époque (80, 90s) les Peugeot étaient réputées survireuses si on levait le pied en virage ou au freinage à cause d'un train AR "léger". Une situation compliquée si l'on est pas pilote et/ou en cas d'urgence...

Les propulsions sont elles survireuses à l'accélération pour cause de perte de motricité (ca patine), mais l'adhérence revient (plus ou moins 😁) en soulageant l'accélérateur.  

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Il y a 2 heures, jensen a dit :

 

Sous-vireuses les tractions plutôt non ? :D 

 

Les R5, 16 et 18 avec leurs suspattes mollassonnes c'était quelque chose ! :ddr: 

 

La 18 fallait faire gaffe, si tu freinais en courbe le cul ne demandait qu'à partir. Ce qui ne m'a pas empêché de tenir des moyennes inavouables avec le break de base de ma boîte d'ailleurs. Avec dans une certaine descente de l'A13 entre Bourg-Achard et Caen,  l'aiguille du compteur revenue à 0 par l'autre côté...

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Invité §Ott211uu

Toujours au top , Jensen !!

 

Comme d'habitude un sujet fort bien documenté, un style d'écriture simple et précis.

Des paragraphes pour la plupart courts, des photos entre-deux, façon de présenter le sujet hyper motivante pour aller jusqu'à la conclusion d'une traite !!

 

Quant à la Peugeot 205, je suis de la génération de ceux qui auraient pu commencer par une version économique à son lancement comme première voiture pour finir quelques années plus tard avec the GTI !!

Je sais que ce modèle a très certainement permis à Peugeot de garder la tête hors de l'eau. J'ai eu à conduire des 205 dans leurs versions utilitaires dans le cadre du travail. Elles ne m'ont jamais trahi. Quand on sait ce que leur faisaient subir certains collègues de travail : Chapeau bas la 205 !!

Pourtant, je ne suis pas un fan absolu de la 205 y compris de la GTI. .

A choisir et si je devais choisir, je préfèrerais une 205 Rally à une GTI. J'aime bien également la 205 Multi

 

J'ai entendu dire que la Peugeot 104 ZS 2 et la Peugeot 104 Sundgau voire la 104 S avaient été commercialisées pour tester les réactions du public pour ce type de véhicule mais aussi pour servir de laboratoire roulant pour des solutions techniques innovantes ce qui a permis par la suite de mettre la 205 GTI sur le marché ? Quelqu'un confirme ?

 

Otto-route

 

 

Modifié par §Ott211uu
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Alors pour autant que je me souvienne la 104 "Sundgau" du printemps 1978 était le préquel de la "S" qui est apparu au salon de Paris en fin d'année. :voyons:

 

La ZS2 était plutôt à considérer comme une base d'homologation pour certaines catégories en Rallye de l'époque (Groupe 2 si je ne suis pas encore gâteux :D ), il n'y en aura que 1 000 exemplaires produits au début de 1979 je crois bien… :jap: 

 

 

 

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