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[Topic officiel] Peugeot 205 Turbo 16 : La part du Lion


jensen
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PEUGEOT 205 TURBO 16 : La part du Lion.

 

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Fin 1980 la situation de Peugeot est compliquée : Achat en 1975 de Citroën en faillite puis acquisition trois ans plus tard, aux forceps, des marques laissées en Europe par un Chrysler moribond qui se replie d'urgence à l'intérieur de ses frontières.

 

Les divers chocs pétroliers n'arrangent rien et la firme Franc-Comtoise est en difficulté, accumulant les pertes d'années en années.

Inutile je pense de "s'appesantir" outre-mesure sur la catastrophe marketing que fut le retour de la marque Talbot sur la scène automobile avec des produits ex-Simca sans le moindre rapport avec l'image "sport et prestige" qu'avait laissée le constructeur de Suresnes dans les esprits de tous trois décennies auparavant.

 

Comment en sortir ? :??:

 

Certes la 505 présentée en mai 1979 est une réussite, mais on ne peut compter uniquement sur elle pour propulser la marque de nouveau vers la spirale du succès, sans parler de la mise au point de cette auto statutaire qui vient d’assécher les dernières liquidités du groupe.

 

Améliorer l'image de marque par la compétition ? :??:

Une bonne idée... :o

 

Et d'ailleurs Peugeot est déjà bien présent dans les rallyes Africains où les 504 sont des habituées des podiums, c'est pour cette raison qu'une entrée plus marquée dans le futur Championnat du monde, que la fédération vient de révéler en 1980 avec l'apparition dès 1982 du fameux Groupe B, serait une bonne opportunité parfaitement apte à redorer une image de marque alors complètement ternie.

 

 

Indestructibles 504...

Elles glaneront de nombreuses victoires en Afrique, que ce soit en berline TI ou Coupé V6.

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Et pour ce faire on va en ce début de décennie utiliser la 305, honnête berline de milieu de gamme présentée en novembre 1977.

Sa base technique est dérivée de la 304 elle-même issue de la 204, pour en faire une bête de course il va falloir mettre les bouchées-doubles... :ange:

 

Ni une ni deux l'équipe qui se met au travail va pondre un véritable monstre : Moteur V6 2.5 litres à 24 soupapes de 205ch et propulsion !

 

 

Le prototype 305 Rallye : On passe du quatre cylindres transversal et traction avant pour les versions de série au V6 longitudinal et propulsion pour la compétition.

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La carrosserie est élargie de partout et, pour être honnête, commence à ne même plus ressembler à une 305... :ange:

 

La mise au point du projet se poursuit en 1981 avec la réalisation d'un prototype et une négociation en cours avec Heuliez pour la construction des 200 exemplaires nécessaires à l'homologation en Groupe B, mais l'arrivée de Jean Todt à la tête de la nouvelle organisation Peugeot-Talbot-Sport voulu par le PDG de la marque Jean Boillot met très vite un terme au projet.

 

En effet la 305 est considérée comme un choix douteux : Elle a déjà quatre années de production derrière elle et ne possédera sans doute jamais l'aura d'une véritable voiture de sport.

C'est pourquoi Jean Todt préfère se tourner vers l'avenir, et cet avenir c'est la future 205 ! :jap:

 

Considérée comme l'auto de la dernière chance avant le dépôt de bilan il est clair que la présentation d'une version musclée capable de s'aligner en Championnat du monde des rallyes et de tenir tête à Audi ou Lancia aurait une sacrée gueule, et la gueule c'est la seule chose qui manque à la 305 ! :D

 

Va donc pour la 205... :o

 

Pour être franc l'équipe du PTS va mettre au point un véritable monstre roulant sans grand rapport avec la voiture dont il va porter le nom.

 

La nouvelle 205 est dévoilée le 23 février 1983 après une intense campagne de publicité et la 205 Turbo 16 l'est dans la foulée.

 

Le message est clair : Peugeot est désormais la pour la gagne ! yetet.gif.4e03775f20f7daa46951585ab11282b5.gif

 

Si les origines de la 205 "normale" remontent à 1978 avec le projet M24 celle de sa déclinaison de course est donc beaucoup plus récente, et d'ailleurs la Turbo 16 présentée en 1983 n'est guère autre chose qu'une maquette, la présentation officielle des 200 exemplaires "clients" n'intervenant qu'en mars 1984 à Genève.

 

 

 

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Penchons-nous un peu sur cette fameuse "205" dont la conception est due à l'ingénieur André De Cortanze et à son équipe... toyotaowner.gif.fc3314abc2d46cef2b80629266073963.gif

 

Contrairement à ses petites sœurs le capot ne cache pas de moteur, pour admirer ce dernier il vous faudra soulever le "coffre", en fait un gigantesque panneau qui libère pratiquement la moitié de la voiture...

 

 

 

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Et qu'y voit-on ?

 

Un quatre cylindre tout en aluminium de type XU, ici baptisé XU8T d'une cylindrée de 1775 cm3 à injection Bosch K-Jetronic, qui possède une culasse à quatre soupapes par cylindre, un double arbre à cames en tête et un turbocompresseur KKK qui lui permet d'atteindre la puissance de 200ch Din à 6750Trs.

 

Les versions compétitions auront droit, au départ, à une puissance de 320ch.

 

 

 

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Sa disposition est transversale et il est décalé sur la droite ainsi qu'incliné à 20° (ça c'est une habitude de la marque : Au fait MERCI les gars pour l'avoir fait sur la 104, je n'ai pas oublié la galère que représentait un changement de bougies... f355challenge.gif.a6268fca2a82a1e716a3e5e9cb2bbe20.gif )

 

 

Le point commun entre une T16 et une 205 "normale" ? Les optiques, le pare-brise, les portières et... C'est tout ! :p

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La boite est mécanique à cinq rapports (grille normale avec première en haut à gauche), heureuse époque où les robots n'étaient encore que dans les Mangas Nippons il en résulte que cette auto possède encore une pédale d'embrayage ce qui, avec les deux autres, fait trois (je parle bien entendu du frein et de l'accélérateur et pas des deux occupants autorisés à monter à bord ! :deuxsanssix: )

 

La transmission est intégrale permanente avec différentiel à glissement limité sur chaque essieu plus un différentiel central ZF lui aussi à viscocoupleur, la suspension est signée Bilstein et se compose d'un combiné ressorts-amortisseurs avec barres stabilisatrices, les freins à quatre disques ventilés sont des Brembo.

 

Tous pleins effectués la voiture pèse 1210 kg, ce qui donne un rapport poids-puissance de 6,05 kg/ch en théorie très intéressant mais... :sic:

 

En fait la mécanique est pour le moins "rugueuse" et clairement peu agréable au quotidien.

 

Le ralenti est complètement bancal, le turbo manque de progressivité et pour être tout à fait clair ce groupe n'est pas à la hauteur des prétentions de l'auto malgré ses 6,85 secondes pour passer de 0 à 100 (mécanique pas aidée au demeurant par une boite aux rapports trop longs).

 

Beaucoup s'attendaient à un côté "fusée spatiale" mais nous sommes bien loin du compte avec une vitesse de pointe qui peine d'ailleurs à passer la barre des 210 km/h...

C'est d'autant plus regrettable que les liaisons au sol sont purement et simplement ce qui se fait alors de mieux. :pfff:

 

Par contre le prix de vente est parfaitement à la norme stratosphérique : 200 000 Francs ! :beuh:

 

C'est (beaucoup) moins cher qu'une Ferrari 308 GTBi à peine plus puissante (214ch) mais compte-tenu des performances de la 205 beaucoup vont s'apercevoir qu'une Alfa-Roméo 2.5 GTV ou une BMW 5.28i sont en fin de compte bien plus "vivantes" et plus utilisables au quotidien malgré une puissance inférieure.

Quand au prix, même bardée d'options la Bêhêmeuvê ne dépassera pas les 165 000 Francs et l'Alfa est "cadeau" à 107 000 Frs... :bah:

 

On passera un voile pudique sur l'aménagement de l'intérieur, si les sièges sont réussis on n'en dira pas autant du tableau de bord et de la finition pas vraiment en rapport avec le prix de vente de l'engin.

 

 

La présentation intérieure n'avait rien de fantastique sur une voiture d'un tel prix, et en plus elle vieillissait mal !

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Bien entendu les connaisseurs me répondront qu'un kit PTS était disponible et qu'il comprenait un moteur poussé (300ch à 6500trs), une caisse allégée et renforcée (1100kg en ordre de marche) avec une transmission aux rapports plus courts, bref une version "compétition-client" qui n'avait pour défaut que d'ajouter encore... 180 000 Francs à une version de base déjà pas donnée ! :ange:

 

 

Arceau de sécurité + harnais = Kit PTS. La seule façon de profiter de la quintessence d'un châssis formidable secondé par une mécanique peu agréable.

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En fait il faut se replacer dans les conditions et les mentalités de l'époque :

 

Les constructeurs savaient déjà en 1983 que le Groupe B allait être une gigantesque course à la puissance avec des moteurs qui, tôt ou tard, finiraient par dépasser les 500 voire les 600ch et qu'il ne serait pas envisageable de commercialiser 200 exemplaires aussi performants à des "civils" qui iraient se balader avec sur la route le dimanche. :o

 

 

Rançon des années 80 la monte pneumatique était en Michelin TRX en cote millimétrique, une bonne enveloppe mais un échec commercial total.

En trouver de nos jours est compliqué et surtout très onéreux...

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Donc les versions "homologation-client" ne seront jamais qu'une sorte de "base mécanique", un projet de départ en attendant les versions "2.0" qui iront se battre sur routes fermées à coups de centièmes de secondes.

 

 

 

Le seul intérêt de l'auto pour son constructeur était en compétition...

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... Les 200 exemplaires produits ne l'étaient que pour l'homologation.

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Dans l'esprit de Lancia, Peugeot ou Audi il suffisait donc de sortir 200 autos basiques bien équipées à une élite fortunée pour pouvoir se lancer dans le grand bain du Monte-Carlo, mais si le constructeur Italien et l'Allemand avaient déjà leurs afficionados (bien que l'Audi Quattro-Sport était un Dragster infernal et les Lancia 037 et Delta S4 Stradale de véritables pièges à la fiabilité douteuse) la marque Sochalienne partait littéralement de zéro et aura toutes les peines du monde à écouler les 219 exemplaires produits (prototypes et exemplaires d'homologation inclus).

 

A ce sujet tous, sauf quatre, furent produits en Gris Graphite.

Les exceptions furent Blanc Nacré et seront propriétés de Jean Todt, Jean Boillot, André De Cortanze et du pilote de Formule 1 Didier Pironi.

 

 

La T16 ex-De Cortanze, vendue récemment avec 248 kilomètres au compteur !

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A l'heure où j'écris ces lignes il resterait 122 exemplaires de 205 T16 recensés de par le monde.

 

Leur cote, qui ne décolla jamais jusqu'à très récemment (il était parfaitement possible de s'offrir un bel exemplaire pour 30 000€ en 2010) a littéralement flambé depuis la vogue des Youngtimers et la nostalgie des 80's, on ne trouve plus rien à moins de 150 000€ en 2017 (majorez cette somme de 60% pour un rare kit PTS).

 

Mais bon, on n'oubliera pas que la marque sera sacrée Championne du Monde des Rallyes en 1985 et 1986 grâce à cette 205 et que son image de marque s'en trouvera considérablement modifiée. :oui:

 

 

Heureuse époque où certaines spéciales du Monte-Carlo étaient retransmises en direct par TF1 le dimanche après-midi.

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Rien n'empêche de penser qu'elle aurait pu aussi remporter le championnat 1987 mais les Groupe B y furent interdites : Trop puissantes, trop dangereuses...

 

C'était vrai et franchement personne ne sait où cela se serait terminé sans l'intervention du pouvoir sportif après l'effroyable accident de l'équipage Toivonen/Cresto au Tour de Corse 1986.

 

 

 

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La 205 se retire alors avec un véritable Hold-Up à son avantage : 16 victoires en 26 courses et deux titres-pilotes en plus de ceux des constructeurs ! :bien:

 

 

 

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"Recyclée" dans les Rallyes-Raids elle engrange une victoire au Paris-Dakar 1987 mais un échec lors de la course mythique de Pikes Peak aux USA la même année.

 

 

La gagne dans le Sahara... alexsi.gif.2289a4e77c7439c62c4ae7e1ed60eb54.gif

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... Mais la Loose dans le Colorado ! astrid14000.gif.08960dba576e2ca1871eb4eb1488d725.gif

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Mamy 205 se vengera l'année suivante en se déguisant en 405 (seule la carrosserie fut changée pour des raisons marketings, la base mécanique et la structure étant strictement les mêmes) avant de quitter discrètement la scène à partir de 1989.

 

Sacré numéro komme même ! ;)

 

 

 

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Reportage d'Auto-Moto fin 1983 :

 

Essai de 1984, peu objectif :

La même chose en 2011, plus crédible :

 

Chronique d'un monde disparu :

 

:coucou:

 

NB : Cette histoire est issue du topic suivant : Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

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salut

 

ah cette turbo 16 ..................... j'ai pu posé mes fesses d'ado dans une exposée dans une concession Peugeot siao de Nantes est (44) donc dans les années 80

 

de sacrés bagnoles comme on en fait plus .......... enfin c'est plus pareil aujourd'hui :( ................... et j'étais ,aussi, dingue de la Renault 5 turbo :love:

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Dans mon merdier j'ai çà :o

 

 

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Plaque avant de la 205 T16 conduit par Ari Vatanen au tour de Corse 1985 :ange:

 

 

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Refaite pour la saison suivante avec une autre plaque.

 

 

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excellent la plaque :sol: ................... y avait toute la voiture a récupérée dans le fossé :lol:

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salut

 

ah cette turbo 16 ..................... j'ai pu posé mes fesses d'ado dans une exposée dans une concession Peugeot siao de Nantes est (44) donc dans les années 80

 

de sacrés bagnoles comme on en fait plus .......... enfin c'est plus pareil aujourd'hui :( ................... et j'étais ,aussi, dingue de la Renault 5 turbo :love:

 

 

 

On doit donc être né plus ou moins à la même époque alors ;) .

 

J'étais fan aussi de la Renault 5 Turbo.

J'adorai voir tourner cette voiture dans les rallyes des années 80 (la belle époque!) :love: .

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En Août 1984, à l'occasion de son numéro estival, le magazine Sport Auto décidait de mettre le focus sur 14 sportives françaises, dans le cadre de quatre matches.

 

Le premier d'entre eux, réalisé par le grand José Rosinski, mettait aux prises le "Brelan d'As" de l'automobile française : parmi les protagonistes, la Peugeot 205 Turbo 16.

 

 

Bonne lecture!

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