Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

[jerry-lee]

Ah !

Une Testarossa devant chez moi avant que mon ami la démarre ...

Et au milieu de la circulation urbaine, ce n'est pas rien !

 

 

 

 

 

 

[rapido38]

il y a 5 minutes, jerry-lee a dit :

Et au milieu de la circulation urbaine, ce n'est pas rien !

 

 

 

C'est la voiture la plus large et intimidante dans la circulation que j'ai conduit...

(peut-être à cause du prix, aussi...)

[ATALANTE RACING]

il y a 1 minute, rapido38 a dit :

 

C'est la voiture la plus large et intimidante dans la circulation que j'ai conduit...

(peut-être à cause du prix, aussi...)

c'est comme pour les chats, si l'avant passe, le reste aussi 

[rapido38]

il y a 3 minutes, ATALANTE RACING a dit :

c'est comme pour les chats, si l'avant passe, le reste aussi 

 

Laurent, je t'assure que tu regardes les rétros avec beaucoup d'attention... Gros cul, quand même..!

Modifié 28 avril 2021 par rapido38

[ATALANTE RACING]

il y a 4 minutes, rapido38 a dit :

.. Gros cul, quand même..!

c'est élégant ça 

[RossoCorsa300]

il y a 6 minutes, ATALANTE RACING a dit :

c'est comme pour les chats, si l'avant passe, le reste aussi 

 

Euh faut être joueur là...  

[breizhman44]

Comment font les pl oh

[rapido38]

il y a 19 minutes, breizhman44 a dit :

Comment font les pl oh

 

Certes, mais comparons ce qui est comparable. J'ai également eu le PL..!

[yannick du 15]

Il y a 6 heures, Terisonen a dit :

En tout cas merci Jensen de tout les efforts que tu fais pour nous distraire.

+1,je poste jamais,mais je suit le sujet assidument

 

merçi pour tout le temps passé a rassembler toutes ses infos a monter les sujets etc...

 

j'imagine le temps passé..

[jensen]

Il y a 15 heures, breizhman44 a dit :

Comment font les pl oh

 

Si c'est comme ceux qui me livre…

 

La semaine dernière j'ai vu un DAF partir avec la cabine du Mercedes installé au quai d'à côté !  

 

Ca fait du bruit hein…  

 

 

 

 

[jensen]

Il y a 16 heures, RossoCorsa300 a dit :

 

Euh faut être joueur là...  

 

Ouais mais il y a des gens pour les remettre en état, ça les occupe…  

 

 

[RossoCorsa300]

il y a 27 minutes, jensen a dit :

 

Ouais mais il y a des gens pour les remettre en état, ça les occupe…  

 

 

 

Ah bon ? 

[ATALANTE RACING]

il y a 54 minutes, jensen a dit :

 

Ouais mais il y a des gens pour les remettre en état, ça les occupe…  

 

 

quelques mois, voire + 

[daniel762]

Il y a 20 heures, NyvetDuPiC a dit :

 

Cela n'a pas engendré une baisse supplémentaire par rapport à ce qui était latent depuis de nombreuses années et l'apparition des réseaux sociaux, nuance. Ne pas oublier non plus que nous sommes en pleine pandémie : on roule moins avec nos voitures, et d'autres ont moins le cœur à venir sur le forum que d'habitude, c'est un état d'esprit général qui remonte à plus de 12 mois désormais.

 

Mais ce présent topic est l'un des plus dynamiques et l'un des plus intéressants, si ce n'est le plus intéressant à mes yeux, du forum, ce que je considère comme un topic à très haute valeur ajoutée.

 

Je confirme pour l'intérêt que présente ce sujet.

 

[snoopy1974]

+ 1 en ce qui concerne l'intérêt du sujet, ce que j'aime ici c'est que même sur des voitures a priori banales Jensen réussit à nous y intéresser, nous les rendre attachantes et dignes d'intérêts... voire pour certains d'entre nous, à nous faire aller sur le boncoin pour voir s'il n'y en aurait pas une à vendre

 

A titre personnel, je préfère les histoires des modèles oubliés/modestes/rares, plutôt que celles sur des modèles archi-vus et revus partout ailleurs, mais le maître des lieux ne s'y est pas trompé, puisqu'il nous a dit lui-même qu'il n'avait jamais fait d'article sur Ferrari !

[supermat_1]

Bonjour à tous,

 

C'est sur que ce sujet qui nous permet, avec une haute qualité d'écriture et de documentation, de connaitre des modèles pour tous les gouts est un des meilleurs du forum !

 

Merci à vous @jensen !

[daniel762]

Il y a 17 heures, snoopy1974 a dit :

+ 1 en ce qui concerne l'intérêt du sujet, ce que j'aime ici c'est que même sur des voitures a priori banales Jensen réussit à nous y intéresser, nous les rendre attachantes et dignes d'intérêts... voire pour certains d'entre nous, à nous faire aller sur le boncoin pour voir s'il n'y en aurait pas une à vendre

 

A titre personnel, je préfère les histoires des modèles oubliés/modestes/rares, plutôt que celles sur des modèles archi-vus et revus partout ailleurs, mais le maître des lieux ne s'y est pas trompé, puisqu'il nous a dit lui-même qu'il n'avait jamais fait d'article sur Ferrari !

 

Préférences partagées ! Avec un intérêt aussi pour les engins bizarres et les moutons à cinq pattes.

[marzal]

Il y a 2 heures, daniel762 a dit :

 

Préférences partagées ! Avec un intérêt aussi pour les engins bizarres et les moutons à cinq pattes.

Tu crois pas si bien dire :

[jensen]

 

 

 

CITROEN DYANE : Deuche De luxe.  

 

 

 

 

 

Après avoir été l'auto "évènement" du début des années 50 la 2 CV commence à pâtir de la concurrence dix ans plus tard…  

 

Sous-motorisée dans un monde qui a retrouvé des couleurs et où l'automobile est Reine sur des routes à la vitesse encore non limitée elle subit de plein fouet la présentation en 1961 de la Renault 4.

 

En fait la Régie a bien jouée sur ce coup : Reprendre le "concept 2 CV" (praticité, capacité à circuler hors bitume…)  mais remis au goût du jour avec un "hayon" et surtout un moteur moins anémique.   

 

Pour Citroën l'heure est donc au remplacement d'un modèle qui accuse alors près de quinze ans.  

 

Son dirigeant, Pierre Bercot, constate qu'il va falloir rapidement organiser sa succession avec un modèle dotée d'une "cinquième porte" (qu'il n'apprécie guère au demeurant) et d'une mécanique moins atone.

 

Hélas en ce début des années 60 l'emblématique styliste Flaminio Bertoni, "père" des 2 CV et autres DS, décède brutalement d'une hépatite foudroyante et celui qui lui succède, Robert Opron, a déjà fort à faire avec le restyling de la DS et l'étude d'une auto capable de succéder à une Ami 6 en fin de compte peu convaincante auprès de la clientèle.  

 

On se souvient alors que le quai de Javel était désormais propriétaire de la doyenne des firmes automobiles : Panhard ! 

 

Et il y subsiste encore une équipe de stylistes emmenée par Louis Bionier, un homme devenu une véritable "légende" dans le milieu puisque il a dessiné TOUTES les autos de la marque depuis les années 20 !   

 

C'est lui qui s'attelle au projet et remet ses dessins aux dirigeants de la firme aux chevrons, or l'enthousiasme ne va pas prévaloir…  

 

Le dessin initial de l'équipe Panhard en 1965…

A vouloir mélanger 2 CV, Ami 6 et DS on arrive à une sorte de "caricature" stylistique !  

 

 

A la vue des différents croquis Pierre Bercot est catégorique : C'est non !  

 

On décide alors de confier le projet à Jacques Charreton, un jeune collaborateur de Robert Opron, pour récupérer le concept et le rendre plus raisonnable. 

 

Il reprend donc l'étude et décide de rester dans "le style 2 CV", il faut reconnaître que les dirigeants ont été très clairs : la future auto devra être fabriquée sur les mêmes chaines de montage que l'aïeule afin de réaliser de substantielles économies (une fois de plus Citroën n'a pas d'argent…) 

 

Compte-tenu du cahier des charges Jacques Charreton n'aura d'autre solution que de recréer une 2 CV, mais en plus moderne.  

 

 

Ce croquis est daté de 1965 et signé du même auteur.

Ce dernier souhaitait des phares carrés mais, visiblement trop chers, ils seront remplacés par des optiques rondes entourées d'un enjoliveur carré !  

 

 

La présentation de la DYANE (rien à voir avec la Déesse de la chasse, c'est un nom qui fut déposé à l'époque par Panhard dans la droite ligne des "Dyna" et autres "Dynamic") a lieu au Salon de Paris à l'automne 1967.

 

 

 

 

"Officiellement" la nouvelle venue s'intercale entre les 2 CV et Ami 6 mais "officieusement" personne n'est dupe : La Dyane est une deux pattes modernisée dont elle va prendre la succession.

 

 

 

 

Et c'est un peu ce qui choque à l'époque car cette nouvelle voiture, qui ne possède aucun élément de carrosserie en commun avec son ainée, lui ressemble tout de même bigrement !  

 

 

 

 

Comme déjà dit il fallait faire "à l'économie" et produire la Dyane sur les mêmes chaînes de production que la Deuche, donc on garde grosso-modo les formes, la taille à quelques centimètres près, et la mécanique… 

 

Et d'ailleurs que cache t-elle sous son capot ?  

 

Pour l'instant elle n'est disponible qu'avec le bicylindre bien connu de 425 cm3 avec un taux de compression amélioré et un carburateur Solex de 32 (au lieu de 28 sur la 2 CV) pour une puissance de 18,5 ch Din à 5 500 tours (16,5 ch Din à 5 000 trs sur l'ancêtre).

 

 

 

 

Son poids modeste de 590 kilos lui permet d'atteindre la barrière mythique (  ) des 100 km/h en pointe.

 

 

 

 

Elle est disponible en deux versions : 

 

-Luxe avec des jantes sans enjoliveurs, une roue de secours "jetée" dans le coffre, le volant en métal noir à deux branches des 2 CV, des revêtements de portes en plastique sans le moindre accoudoir et une banquette avant non réglable.

 

-Confort avec enjoliveurs chromés, roue de secours sous le capot, banquette avant réglable, antivol de direction, lave-glace (avec pompe au pied), volant en bakélite, garnitures de portières moulées avec accoudoirs intégrés.

 

Un embrayage centrifuge est disponible en option sur tous les modèles.

 

Dyane Confort.

 

 

Cette couleur porte un joli nom : "Or sombre".  

 

 

 

 

Aux mains des essayeurs de la presse spécialisée la pauvre Dyane va se faire littéralement "éclater" !  

 

Pour Jean Bernardet de l'Equipe cette auto est "nouvelle sans l'être", même s'il est soulagé de ne pas avoir sous les yeux un dérivé stylistique de l'Ami 6 !  

Le moteur est celui de la 2 CV : "On accélère puis on attend" !  

 

La suspension n'a rien de nouveau puisqu'il s'agit de celle de cette dernière mais la carrosserie, certes modernisée et plus pratique avec son hayon, a des portières concaves qui limitent l'habitabilité intérieure, un comble !  

 

Les portes concaves de la Dyane n'étaient pas un exercice de style : Leur forme les rendaient plus rigides. 

 

 

Globalement l'auto est effectivement plus au goût du jour et son pare-brise est plus grand, mais "ce qui est accepté sur une 2 CV ne l'est plus sur sa variante prétentieuse, quand on descend de la Dyane on pense avec regrets à sa brave 2 CV des temps difficiles et… On lorgne vers la 4L !"  

 

Dire que le démarrage commercial est laborieux est un doux euphémisme…  

 

C'en est au point que la gamme est totalement remaniée dès le Salon de Bruxelles de janvier 1968 !  

 

La Dyane 4 reçoit un moteur à la cylindrée portée à 435 cm3 pour une puissance qui grimpe à 24 ch Din (mais à plus de 6 700 tours !) et lui permet dorénavant de "tenir" les 100 km/h.

 

La Dyane 6 reçoit quand à elle le 602 cm3 de l'Ami 6 avec ses 26 ch Din au régime plus modeste de 5 400 tours.

C'est la première Dyane équipée d'un alternateur et d'une tension électrique en 12 volts, la Dyane 4 en reste encore au traditionnel "6 volts et dynamo".  

Les nouvelles "voies express" s'ouvrent à elle et surtout à ses 110 km/h en pointe.  

 

Les deux versions restent disponibles en finitions Luxe et Confort.

 

Les toutes premières Dyane 6 auront un logo de coffre "D6". 

Vous noterez l'absence de vitres de custode à cette époque, l'auto ne les recevra que plus tard. 

 

 

En mai de cette année socialement agitée apparaîtra aussi une version de loisir basée sur la Dyane 6 : La Mehari !  

 

 

Eh oui ! La Mehari n'a jamais été "une 2 CV en plastique" mais bien une Dyane 6 faite de la même matière !   

 

 

Le millésime 1969 verra encore la Dyane 6 monter en puissance avec un 602 cm3 qui développe désormais 28,5 ch Din à 7 000 tours ! 

Cette fois les 115 km/h sont possibles !  

 

On reconnait ce véritable pur-sang de la route à son logo "Dyane 6" sur la porte du hayon qui remplace l'éphémère "D6" qui n'aura vécu guère plus de six mois.

 

 

 

 

A cette époque une variante commerciale à trois portes et toit non découvrable sera aussi étudiée : Projet classé sans suite. 

 

 

Pour le millésime 1970 on note une évolution importante : Le panneau de custode est désormais percé d'une vitre, l'esthétique ne gagne pas grand-chose mais au moins la visibilité est-elle améliorée.

 

 

La Dyane est désormais une berline "six glaces".  

 

 

La Dyane 4 devient "Dyane tout court" avec passage aux 12 volts.

 

A partir de février 1970 la gamme est simplifiée : Finition "Luxe" uniquement sur Dyane et "Confort" sur Dyane 6, la première citée y gagnera un lave-glace de série et même un plafonnier ! 

 

Désormais la carrière de l'auto est lancée et, si l'on ne peut décemment parler de triomphe commercial (la 2 CV, après deux millésimes où les ventes furent gênées et en baisse, reprendra du poil de la bête à partir de 1970) la Dyane trouve tout de même des clients…  

 

Et pas qu'en France, mauvaises langues !  

 

La Belgique, l'Italie et l'Allemagne de l'Ouest lui ont réservé un bon accueil mais notre vilain petit canard va s'exporter bien au-delà des frontières Européennes.  

 

Déjà en 1966 un accord fut signé avec l'agence du développement industriel Iranien pour la production locale de la Dyane ! 

 

N'oublions pas qu'à cette époque le Shah avait décidé de moderniser son pays à marche forcée pour en faire une puissance occidentale à l'orée des années 2000, et les revenus du pétrole l'aident bien dans sa tâche !  

 

Compte-tenu du réseau routier local encore peu revêtu en dehors des centres urbains et de la faible mécanisation des zones rurales il est décidé de produire sur place une auto simple, pouvant se passer d'asphalte et économique à l'usage : La Dyane quoi !  

 

La SAIPA (Société Anonyme Iranienne de Production Automobile) est créée avec 25% du capital pour Citroën et le restant à des institutionnels Iraniens.

Il est clairement stipulé qu'au moins 50% des pièces de l'auto doivent être de fabrication locale (ceci afin d'éviter les montages en CKD qui n'apportent pas grand-chose aux autochtones), les choses étant claires une usine est construite et la fabrication de la Dyane, rebaptisée là-bas Jiane ("féroce"), commence dès 1968 avec le moteur 602 cm3.

 

A cette époque la demoiselle n'avait pas encore l'obligation de porter le Tchador…

 

 

Une vue de l'usine SAIPA.

 

 

Entre 6 000 et 10 000 exemplaires sortaient de l'usine chaque année et des versions spécifiques verront le jour, comme une Jiane pick-up très appréciée dans le pays.

 

 

 

 

Le rachat de Citroën par Peugeot en 1975 freinera la collaboration avec l'Iran et dès l'année suivante la SAIPA signera avec Renault pour la production locale de la R5.

 

La Jiane sera tout de même produite sur place jusqu'en 1980, période où la Révolution Islamique avait rendu le pays infréquentable pour les occidentaux.

 

Notre brave Dyane 6 grapille chez nous encore quelques chevaux pour 1972, en effet les ingénieurs de la firme ont su trouver le moyen de "sortir" 32 ch Din du 602 cm3 grâce à un carburateur double-corps qui permet à l'auto de tutoyer les 120 km/h.

 

En 1973 elle gagne de nouvelles poignées de portes plus ergonomiques mais le directoire de la marque est inquiet du faible volume des ventes, en effet la Dyane ne convaincra qu'un peu plus de 90 000 clients cette année-là.

 

 

 

 

Pourtant l'auto est assemblée à Levallois-Perret, à Forest en Belgique ainsi qu'à Vigo en Espagne et à Mangualde au Portugal . 

 

L'époque est aux couleurs chatoyantes et le volant monobranche est désormais en plastique moussé.

 

 

Mais les ventes restent malgré tout peu satisfaisantes pour Citroën.  

 

 

La crise pétrolière qui impacte considérablement l'économie occidentale durant l'année 1974 aura pour corollaire de relancer l'attrait des petites cylindrées auprès du grand public et la Dyane retrouvera des couleurs cette année-là en étant diffusée à 123 874 exemplaires.

 

Certes le chiffre est intéressant de prime abord mais dans le même temps l'antique 2 CV à trouvé 146 943 clients !  

Pour une auto soi-disant à bout de souffle…  

 

Compteur gradué jusqu'à 140, bendidonk !  

 

 

On remarquera la "grille sport" de la boite de vitesses.  

 

 

Un léger "coup de neuf" est décidé pour 1975 concernant l'ensemble de la gamme 2 CV/Dyane compte-tenu de la situation ambiante très favorable aux autos dites "économiques".

 

Notre objet d'étude se pare donc d'une nouvelle calandre en plastique et de pare-chocs garnis de bandes noires.

 

 

 

 

Contrairement à son ainée la Dyane ne sera jamais une Star des plateaux télé ou du grand écran et, comme la R6 (son alter-égo portant losange), il faut vraiment chercher longtemps pour trouver les endroits où l'auto est célébrée. 

 

La famille de Boule et Bill a longtemps roulé en Dyane mais aussi en 2 CV et même, brièvement, en GS.

Il faut dire que Jean Roba, l'auteur de cette BD, était un fervent Citroëniste.   

 

 

Daniel Kox et Raoul Cauvin, auteurs de "l'Agent 212", croqueront la Dyane comme on la voyait à l'époque : Une voiture de retraité !  

 

 

La Dyane 4, qui ne se vendait plus qu'à doses homéopathiques, disparait du catalogue pour le millésime 1976. 

 

Le 15 avril 1977 on décide de donner un grand coup de projecteur sur la Dyane avec la présentation de la Caban, une série spéciale limitée à 1 500 exemplaires.

Ce n'est pas la première "série spéciale" de Citroën puisque la 2 CV Spot lui est antérieure d'un an mais elle reste l'une des "toutes premières" avec sa couleur Bleu Marine, sa capote et ses jantes blanches, sa sellerie spécifique et sa décoration "Rose des vents".

 

La série spéciale "Caban" qui redonnera un certain attrait pour le modèle…

 

 

… Le but étant de générer de nombreux "déçus" qui arriveront trop tard en concession pour acquérir un des 1 500 exemplaires disponibles, charge ensuite aux commerciaux de leur "vendre" la Dyane classique.  

 

 

En 1978 la Dyane sera équipée de freins avant à disques ainsi que d'une calandre et de poignées de portes noires.

 

 

 

 

 

 

Durant les toutes premières semaines de cette même année une version utilitaire est présentée : L'Acadiane ! 

 

 

 

 

Grosso-modo il s'agit d'une caisse de 2 CV fourgonnette ajustée sur un avant de Dyane censée remplacer la première citée désormais atteinte par la limite d'âge (sa présentation remonte, si je ne m'abuse, à 1951 !) 

 

 

Charge utile ? 475 kilos.   

 

 

Fabriquée en Espagne l'Acadiane avait l'avantage des Dyane fabriquées localement : Des vitres descendantes et non coulissantes.  

 

 

Son nom était une sorte de jeu de mots entre "Dyane" et le vocable "AK" qui caractérisait les 2 CV fourgonnettes jusqu'alors.  

 

En 1979 la Dyane gagne un réservoir en plastique de 25 litres identique à celui de la 2 CV. 

77 605 unités seront vendues cette année-là, il est désormais clair que ses jours sont désormais comptés…  

 

Situation confirmée pour 1980 avec seulement 61 645 exemplaires sortis de chaines.

 

La décennie 80 sera fatale à une Dyane qui n'a, en fin de compte, jamais vraiment trouvée son public. 

 

 

Les années qui suivront ne seront plus désormais qu'une sorte de lente "descente aux enfers" avec des chiffres de ventes qui sombrent et surtout une Dyane qui devient victime de la concurrence interne de la Visa.

 

Finalement elle connaîtra le sort des autos en fin de carrière dont les seuls changements à chaque millésimes ne correspondent qu'à de vagues améliorations à la marge : Meilleure insonorisation phonique, rétro intérieur "jour-nuit", nouvelles teintes de carrosserie etc etc...   

 

Le peinture métallisée était même disponible contre supplément au début des années 80. 

 

 

Les tout derniers millésimes verront l'auto dotée de sièges séparés à l'avant de série et d'une sellerie aux couleurs infiniment plus gaies que quelques années auparavant. 

 

 

Fin de l'histoire pour la berline en juin 1983 après la fabrication de 1 443 583 exemplaires.

 

 

 

 

L'Acadiane lui survivra jusqu'en juillet 1987 après la construction de 253 393 unités, définitivement mise au rencard par un C15 infiniment plus polyvalent et présenté trois ans plus tôt.

 

L'Acadiane pouvait encore rendre bien des services en 1987, mais son aspect "tôle ondulée" commençait franchement à dater.   

 

 

On ne peut donc pas décemment parler "d'échec commercial" concernant la Dyane, mais plutôt de "DECEPTION COMMERCIALE" envers un modèle censé remplacer une 2 CV qui lui survivra encore sept ans…  

 

De nos jours il est possible d'acquérir une belle Acadiane pour environ 4 500€ et une Dyane ne vous délestera, au maximum, que de 7 500€ (8 600€ pour une désormais rarissime Caban).

 

Une affaire quand on songe aux 16 000€ que demandent, de nos jours, des propriétaires de 2 CV Charleston !  

 

Et une Dyane sera nettement plus utilisable au quotidien compte-tenu de sa "nervosité" supérieure, pour moi il n'y a donc pas la moindre hésitation à avoir.  

 

 

 

 

J'ai bien connu cette auto durant mon enfance puisque ma grand-mère maternelle en avait acheté une neuve en 1973, de couleur "ivoire-beige".

 

A l'époque, et du haut de mes sept ans, j'étais intrigué par cet engin à la suspension guimauve et surtout au "TIK-TOK" des clignotants qui me faisait penser à des billes d'acier tombant dans un seau en zinc !  

 

Le reste ne me passionnait guère et je préférais largement partir en virée sur les routes du Berry dans la Ford Capri 1,7 litre de son mari.  

 

Ce n'est que bien des années plus tard, trimballé dans la 2 CV délabrée d'un copain de lycée, que je finirais par reconnaître que la Dyane faisait tout de même un peu plus "Voiture" que la précitée.  

 

Bref, si vous voulez vraiment goûter aux charmes du bicylindre vous pouvez parfaitement tenter le coup (mais gare à la corrosion), de même qu'il ne faut oublier ni la LN ni la Visa mais, "de grâce et par pitié", cessez d'enrichir des individus qui exigent plus de 15 000€ pour une deuche ou une Mehari : On frise le ridicule !  

 

 

Historique du modèle : 

 

 

 

Un tour à bord avec un Hollandais (vous remarquerez qu'il n'y a guère de différences comparativement à une 2 CV) :

 

 

 

 

 

 

 

 

Jensen

 

 

Modifié 10 juillet 2023 par jensen

[biker521]

ah oui, la Dyane ...

 

une voiture héritière d'un modèle suranné, déjà dépassée à son lancement   

 

les LNA et VISA avaient une évolution du moteur en 652 cm3 et un allumage électronique  intégré, elles étaient mieux finies, mieux équipées, mieux insonorisées et bien mieux adaptées aux trajets régionaux

 

je passe volontairement sur les trajets autoroutiers, à l'époque où les camions n'étaient pas bridés à 90, ça pouvait occasionner des dépassements "à la mexicaine"  

 

et tant que les Hollandais ne s'y intéresseront pas (y'a trop de Peugeot dedans  ), elles continueront à être transformées en boites de conserves  

[rusty03]

Il y a 2 heures, jensen a dit :

Cette couleur porte un joli nom : "Or sombre".  

 

 

Cette couleur

 

Il y a 2 heures, jensen a dit :

 

 

 

Par expérience, je peux vous dire que ça va verser.

[daniel762]

Il y a 20 heures, marzal a dit :

Tu crois pas si bien dire :

 

 

Alors là, fallait y penser, je salue !

[daniel762]

Et bravo Tonton pour l'histoire de la Dyane, que tu as réussi à rendre intéressante alors que la voiture en elle-même n'est guère plus passionnante qu'une Ferrari F40...

[meca32]

il y a une heure, daniel762 a dit :

 

 

Alors là, fallait y penser, je salue !

Mais quand même, traiter notre Michelle nationale de mouton à cinq pattes, elle qui est allée mettre la pâtée, et quelle pâtée, aux américains sur le Pikes peak.

[Invité §Ott211uu]

Merci Jensen pour cet article de grande qualité sur la Dyane.

 

J'ai tendance à préférer la Dyane par rapport à la 2 CV tout comme je préfère l'AMI 8 par rapport à l'Ami 6.

 

L' Acadiane a suscité quelques vocations chez certains carrossiers dont voici quelques exemples

 

L' Acadiane Mixta (4 places) fabriquée en Espagne ("Citroen Espagne").

 

 

La Cimos Dak fourgonnette fabriquée en Yougoslavie

 

 

Ou version pickup (Geri)

 

 

SAPA en France s'est risqué également à des transformations

 

 

SAPA aurait également construit quelques pickups

 

Une campagne de pub en Allemagne dans les années 80 a utilisé, entres autres, une Acadiane !!

 

 

Citons enfin quelques 6 roues : http://www.sixmania.fr/citroen/

 

 

Modifié 1 mai 2021 par §Ott211uu

[rapido38]

il y a 53 minutes, meca32 a dit :

 elle qui est allée mettre la pâtée, et quelle pâtée, aux américains sur le Pikes peak.

 

Bof, à l'époque même un singe leur aurait mis la pâtée en Quattro, aux Ricains...

[Invité §Ott211uu]

il y a une heure, meca32 a dit :

Mais quand même, traiter notre Michelle nationale de mouton à cinq pattes, elle qui est allée mettre la pâtée, et quelle pâtée, aux américains sur le Pikes peak.

 

Traiter quelqu'un de "mouton à 5 pattes" n'a rien de péjoratif, de négatif. Cela se dit d'une personne qui rassemble en elle des connaissances, des savoirs faire, une expérience ...... qui se retrouvent rarement voire jamais en une seule et même personne !!

 

il y a 22 minutes, rapido38 a dit :

 

Bof, à l'époque même un singe leur aurait mis la pâtée en Quattro, aux Ricains...

 

Quand on voit son palmarès (https://fr.wikipedia.org/wiki/Michèle_Mouton), cette réflexion me parait quelque peu déplacée !!

[rapido38]

il y a 1 minute, Otto-route a dit :

Quand on voit son palmarès (https://fr.wikipedia.org/wiki/Michèle_Mouton), cette réflexion me parait quelque peu déplacée !!

 

C'est pourtant tiré d'une phrase historique... C'est même ultra-connu..!

[ATALANTE RACING]

il y a 11 minutes, rapido38 a dit :

 

C'est pourtant tiré d'une phrase historique... C'est même ultra-connu..!

W R 

[jensen]

Le grand WR ? 

[ATALANTE RACING]

il y a 15 minutes, jensen a dit :

Le grand WR ? 

oui

[rapido38]

il y a 14 minutes, jensen a dit :

Le grand WR ? 

Yesss.

Un truc monté en épingle qui avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque...:

Adepte des grandes victoires et des petites phrases, on lui a toujours prêté le fameux « Même un singe gagnerait au volant d’une quattro » à l’encontre de Michelle Mouton.

 

Dans une longue interview accordée à AUTOhebdo, au coeur d’un dossier consacré aux trente ans de quattro, il revient sur cet épisode : « Oui (je l’ai dit). Mais pas de la façon dont cela a été rapporté. En 1982, je suis de sortie avec l’équipe autrichienne de ski alpin. Je les emmène à mes côtés sur une spéciale sur terre, constituée d’une succession d’épingles en côte. Le soir, un des skieurs me désigne en exclamant : « Ce mec est un génie. Il est impossible d’aller plus vite que lui au volant d’une voiture ! ». A la volée, je lui rétorque : « Tu rigoles : je n’ai que deux roues motrices. Sur ce terrain, avec une quattro, même un singe serait plus rapide que moi ! ». Un journaliste est présent. Il répercute cette phrase en faisant référence à Michèle Mouton. Lui crée une comparaison à laquelle je n’avais jamais pensée. Cela a fait scandale et je comprends que Michèle n’ait pas apprécié. Quand une info de ce genre se diffuse, il est impossible de l’arrêter. »

 

Michèle Mouton donne également sa version : « Je ne l’ai jamais cru… »

[Tomcraft]

Malgré la refonte du forum d'il y'a 6 mois, il reste un sujet qui continue de me faire venir,c'est bien celui ci  

 

Merci Tonton @jensen 

[geosteber]

Merci Tonton pour ce beau reportage sur la Dyane!

 

Au milieu des années 90, j'ai acheté pour 1000 francs une Dyane Caban à l'état d'épave roulante (chassis tordu, planchers pourris, synchro de 3ieme en morceaux au fond de la boite et toutes les pièces d'usure usées jusqu'à la corde).

 

Après avoir retapé "tout ce qui ne se voyait pas", j'ai roulé avec quelques années avant de la revendre un peu moins de 4000 francs.

 

Quelques photos de la titine : 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[alexb3186]

La Dyane Caban, j'en ai fait des kilomètres de chemins de campagne là-dedans!!!

 

C'était le modèle que possédaient les parents de mes amis d'enfance (qui le sont toujours). Je sais qu'ils possédaient encore cette voiture il y a encore peu mais aujourd'hui, je ne sais pas s'ils l'ont encore. Faudra que je demande à mon pote.

 

En tous cas, je ne pensais pas que la Caban était une série si limitée car dans mon patelin, il y en avait deux qui circulait dans le années 80-90.