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50.000 km dans l'Ouest américain


Overseas
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Comme souvent, le lever de soleil, vierge et lumineux, promet une éclatante journée pointillée de photos réussies.

Note : quelles illusions ! encore une fois, je n'ai ni Reflex ni ASP...

Pour se mettre en jambes, cette Pontiac station wagon '54, blanchie sous le harnais, repérée la veille en arrivant.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/pontiac_54.jpg

 

Je tourne autour en calculant mes angles lorsqu'un brave mexicain solitaire m'aborde.

D'après ses dires, il aurait rendu service à plusieurs personnes en les chargeant dans son "van".

Depuis, plus de véhicule, et il doit rejoindre le restaurant à Cody où il travaille.

Il me propose même son chapeau en dédommagement si je le dépose à destination.

Comme c'est ma route pour rallier Yellowstone, je lui propose plutôt de conserver son chapeau blanc et d'expliquer tout cela à la Police Station la plus proche.

De fait, et là quelque chose m'échappe, je le laisserai effectivement à un carrefour de Cody, mais après qu'il eût refusé que je klaxonne une voiture de patrouille...

Bizarre, mais aucunement malveillant à mon endroit.

La plus vraisemblable des raisons ? immigré clandestin travaillant au noir.

 

A la sortie de la ville, reconstitution de ladite telle qu'elle était à l'origine :

 

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http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/cody_3.jpg

 

L'atmosphère et de multiples objets d'époque y sont, mais comme quand même très souvent avec les américains, on sent la perfection dans le désir de reconstitution.

La lampe-tempête est exactement à l'endroit où elle est censée se trouver, le fusil est juste accroché pile-poil centré et... il n'y a ni crasse ni poussière !

 

Je fais du gas juste avant de me présenter à l'entrée du parc (il ne m'en reste qu'un quart !), bien que le litre soit pratiquement à deux francs (30 cents d'Euro).

 

Beaucoup de monde en file indienne, mais comme nous sommes en Amérique, le contrôle et paiement s'effectuent avec une célérité et une régularité exemplaires.

D'ailleurs, j'utilise dorénavant ma "Golden Eagle" pour ce genre de contrôle : c'est une carte, achetée d'avance, et qui vous permet de visiter gratuitement tous les parcs nationaux.

Tel que je suis parti, j'ai vite vu que cela me serait non seulement rentable, mais aussi efficace à l'entrée (plus de monnaie à compter).

A propos, ces contrôles sont tous conçus sur le même modèle, du Wyoming à l'Arizona.

La chaussée s'évase un peu, pour laisser en son centre place pour une cahute de rondins ouverte de chaque côté.

Dedans, deux aimables personnages, toujours souriants (eh si !), vous tendent des prospectus publicitaires et un plan remarquablement bien fait du site, enrichi de flèches, de conseils et de dessins en couleur.

Ils sont toujours habillés en "Rangers", donc en pantalon marron et chemise beige, et surtout avec le chapeau adéquat (manquent le cheval et le petit fanion).

 

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Lac magnifique et plein plein de sapins.

Dans la partie Sud toutefois, comme indiqué dans mon guide, je longe une vingtaine de kilomètres de troncs blancs, restes de l'incendie de 1988.

 

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En fait, tout au long de l'après midi, je me rendrai compte que c'est l'ensemble de la partie Ouest qui fut ravagée !

Soit sur plus de soixante kilomètres à vol d'oiseau !

Cela a dû être terrifiant!

Premier contact avec les surprises du jour : West Thumb (Pouce de l'Ouest), dont chaque "mare" de couleur différente (bleu vif, vert indien ou orange) ne remue ni queue ni patte, dans une limpidité extraordinaire, ou au contraire nous enveloppe d'une brûlante vapeur qualifiée d'eau.

 

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Il est rappelé partout "Stay on trail" (Restez sur le chemin), car ces liquides peuvent être aussi bien de l'eau justement, que de l'acide, sans compter des températures tout à fait inattendues...

 

Ces mares peuvent couvrir l'équivalent d'un cercle de trente mètres de diamètre, ou au contraire ne pas dépasser les quatre mètres.

Mais elles sont toutes terriblement impressionnantes, avec une limpidité maximale, telle qu'il est possible de voir à l'oeil nu le petit goulet noir qui alimente ces sources naturelles, à deux ou trois mètres de profondeur (non, ce n'est pas un lavabo !).

 

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Old Faithfull bien sûr, que j'attends une heure, après n'avoir curieusement croisé que des gens allant en sens inverse : il ne se manifeste que toutes les soixante-dix minutes (voilà pourquoi ils en revenaient tous !), soit quand même presque un million de fois depuis 1870, date de sa découverte…

et il n'a pas dû nous attendre pour commencer à officier.

Il est capable de monter son geyser à cinquante mètres, mais là il n'en fera qu'une vingtaine.

 

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De retour sur le parking, je ne peux que constater le style on ne peut plus éclectique des visiteurs, à voir les insensés véhicules de certains.

Comme ces tricycles tubulaires qui se la jouent bike mais paraissent vraisemblablement motorisés par un flat-twin de Coccinelle VW... un peu amélioré au niveau de la culasse !

Quant au réservoir d'essence, on espère juste qu'il est garanti contre les grêlons...

 

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Plus loin, je distingue (mal) une petite famille de bisons vautrés et immobiles.

 

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Toujours plein de travaux avec "One Lane" (une seule file).

J'ai bien fait de planifier ma visite.

Madison, avec le souffle brûlant et sulfureux des fumerolles.

A cause d'une légère brise, des nuages gris très clair se déploient en ondoyant, et il n'est pas rare de disparaître en suffoquant dans l'un d'eux.

De plus, rien ne prouve que ce soit vraiment très indiqué pour la santé.

On s'englue sans plaisir dans cette touffeur.

Tellement qu'une fois traversée, l'air ambiant "normal" parait frais.

Et ça ne sent pas très bon (le soufre)...

je rappelle que mon odorat est mon organe le moins développé ...

 

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Norris.

Grande balade, en plein soleil, dans un décor où personne ne s'étonnerait de voir majestueusement déboucher une paire de diplodocus, vacants entre les bassins de boue (douteux et glougloutants), les fumerolles (carrément et horriblement nauséabondes...) et de grands espaces de terre craquelée blanche, hérissés de troncs de pins cadavériques.

Très cool.

Ce n'est pas un effet de mon imagination souillée de vapeurs délétères, mais je ne vois vraiment pas quels autres animaux pourraient déambuler avec naturel dans un tel décor.

 

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Mammoth, où les voitures longent à les toucher un groupe de faons et leur mère, flegmatiques.

 

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N'oublions pas deux chutes d'eau et un tronc d'arbre pétrifié de deux mètres, toujours vertical (ce qui est exceptionnel), et j'entreprends de sortir de là par le Nord-Est.

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Tu peux jetter un oeil ici, c'est une bonne solution.

http://www.imprimermonlivre.com/

 

 

Merci pour l'info, c'est intéressant en effet.

 

J'y relève quand même :

---------

nous ne proposons qu’un service d’impression... après fabrication nous vous livrons la totalité des ouvrages que vous avez commandé, charge à vous d’organiser leur diffusion.

Il s'agit donc bien d'un imprimeur, en aucun cas d'un éditeur...

 

 

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Invité §-Bo370Va

Autant pour moi. :jap:

 

J'en profite pour te poser une question : N'as tu jamais pensé à faire un road trip au Canada ? Genre la transcanadienne pendant un été... Océan Atlantique à l'océan Pacifique en quelques semaines... :rs: L'idéal étant de parfois quitter le Canada pour faire de la route aux US et en faire un trajet remarquable.

C'est mon futur voyage.

 

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Je suis en pleine étude du meilleur itinéraire. :???: Si tu as des conseils sur les USA prochent du Canada.... :jap:

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J'en profite pour te poser une question : N'as tu jamais pensé à faire un road trip au Canada ? Genre la transcanadienne pendant un été...

 

 

Très bonne idée en effet... je te souhaite bon vent et plein d'anecdotes !

Pour répondre à ta question, je ne l'ai jamais sérieusement envisagé, pour les raisons suivantes :

- les Etats-Unis sont plus dépaysants que le Canada, ne serait-ce qu'au niveau de la langue

(pas de mix franco-britannique hormis dans la région de Niou-Orliins)

- la-haut, il fait froid même en été, c'est limite désappointant de partir en vacances et de se prendre 18-24° maxi dans de gigantesques forêts de sapins sans aucun espoir de sable ou de cactus

- Sans minorer l'intérêt des Grands-Lacs, je ne suis pas certain de relever un nombre significatif de points intéressants à visiter tout au long de ces 4000 et quelques kilomètres...

(Les chutes du Niagara d'accord, mais... c'est pas si terrible que ça... et ça ne fait qu'un point)

- j'ai besoin d'une relative sécheresse de l'air pour garantir une protection acceptable des carrosseries de voitures abandonnées et des épaves même au-delà de 50 ans.

C'est là où l'Arizona monte incontestablement sur le podium.

- La diversité des points de vues et des villes (ou bourgs) rencontrés aux Etats-Unis me semble très supérieure, ne serait-ce que pour des raisons climatiques (il y a un monde entre le Colorado, le South Dakota, le Nevada et le Texas) à ce que peut proposer le Canada, qui n'est "que" la frange supérieure du continent, donc présentant forcément une certaine uniformité sur ce plan-là.

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Invité §cal027GQ

Nous avons adoré Yellowstone: c'est le parc, à notre avis le plus sauvage (et le plus dangereux car on est sur un volcan, la croûte terrestre ne dépassant guère 5 km par endroit et les ours ne sont pas toujours amicaux - en as-tu vu?)

Bref, si "ça doit péter" un jour (genre "le jour d'après", ce sera là!

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Invité §cal027GQ

100% d'accord avec toi pour le comparatif USA-Canada!

Ma moitié voulait voir le Canada mais on est allés dans l'Ouest américain, (nettement) plus varié!

Canada: un lac, une rivière, un lac, une rivière, un lac, etc (!!!!!)

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Invité §Ala400KT

Bonsoir,

Je viens de temps en temps sur ce site pour rigoler un bon coup en lisant divers arguments aussi puérils que débiles, "pijôt c'est kosto", "reno c'est pas bô", "béhème c'est gégèné"... sauf parler des tédéhi de la mort qui enrhument tout sur leur passage...

Bref, je tombe par hasard sur ce topic, et c'est tout à fait clair : c'est LE topic de Forum Auto, s'il faut n'en conserver qu'un c'est celui là !

Il y a tout :

des photos magnifiques, des anecdotes distrayantes, une touche d'exotisme, sans esbrouffe et bien écrit, que demander de plus ?

Pour dire la qualité du sujet, qui fait l'unanimité, aucun troll ! (du jamais vu !)

Deux demi journées à lire de la première à la denière page, et bien que n'étant pas un fanatique ni des states, ni de leurs bagnoles, je n'ai qu'une chose à dire : MERCI !

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Yellowstone: c'est le parc le plus dangereux car on est sur un volcan, la croûte terrestre ne dépassant guère 5 km par endroit et les ours ne sont pas toujours amicaux - en as-tu vu?)

 

 

Oui, Yellowstone est très à part de tout ce que l'on peut connaître, et... vu sa croûte saline, alcaline (comme les piles) et acide comme c'est pas permis, c'est une évidence que le centre de la Terre est plus proche ici qu'ailleurs !

Quant aux ours, de loin et très peu.

Pas de quoi en renverser par terre mon appareil photo de l'époque.

pour ma rencontre avec un vrai ours, on sait maintenant que cela s'est passé au Sequoia Park (récit précédent)

 

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Invité §cal027GQ

Voilà "notre" grizzli de Yellowstone, les deux autres étant des "black bears", peut-être comme le tien à Sequoia Park?

Nous n'avons pas eu le temps de voir ce parc mais on a vu des séquoias déjà sympas à Yosemite.

 

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Escapade au Montana.

A Silver Gate, Pour $3, j'y commande un jus d'orange et une soupe formidable, épaisse, pleine de bons légumes, dans un tout petit chalet fait de très gros rondins vernis et d'une grosse tête d'élan.

Le tout en compagnie de plusieurs motards bardés de cuir noir, de bottes redoutables, de clous et de cheveux longs.

On s'attendrait à ce que la clientèle tourne casaque dès le seuil franchi...

pas du tout, vous choisissez la table d'à côté en laissant tomber un "Hi !" (bonjour) banalisé mais accompagné d'un hochement de tête et vous attendez la carte...

 

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Comme cela, je suis nettement reposé pour affronter la Beartooth Pass (Col de la dent d'ours), à 3.335 mètres d'altitude, avec une montée remarquable en lacets (et une redescente sur le même modèle).

 

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"Motel 6" à Billings, Montana. Billings est situé en fait en pleine campagne, et ça aussi ce n'est finalement pas banal : lorsque la montagne est finie, elle s'arrête là.

Et pas ailleurs.

Cinq cent mètres plus loin, vous roulez de nouveau sur un bitume rectiligne, plan, vers le centre de la vallée, ou encore en direction de "chaipazou" (out of nowhere), à 300 kilomètres de là (deux courbes, une pente).

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Si on m'avait prédit que la première (et seule, encore à ce jour !) amende pour excès de vitesse de ma vie s'élèverait à 100 Francs, à la frontière du Wyoming et du Montana, je pense que j'aurai fortement douté des capacités de vision de mon interlocuteur !

Et pourtant!

 

En légère descente, sur une portion bien large décrivant une large courbe sur la gauche, il n'y eut rien à opposer lorsque je croisai la Chevrolet de Police débouchant à moins de cent mètres...

Tous les projecteurs de toit se sont allumés en même temps, supposant que ce signal suffirait à me signifier de stopper sans délai.

Surtout lorsqu'il est complété d'un "pouip-pouip" sec et aigu parfaitement explicite.

Note : le whoouuu-whoouuu des films est démodé depuis longtemps

Le calcul fut juste (si on n'obtempère pas dans les cinq secondes, la voiture est confisquée, et je peux me retrouver en prison en attente d'un jugement dans un délai approximatif).

 

Procédant avec une lenteur assez crispante, mais d'une courtoisie irréprochable, le policier m'assura que je roulais à 70 (112 km/h) au leu des 55 autorisés (90).

Ce en quoi, malgré ma négociation ridicule, il avait raison au mile près.

Il me dressa donc un "speed ticket" sans aucune erreur de numéro, d'adresse ou de nom propre.

Du beau boulot !

 

Pour marquer le coup, je m'offre un t-shirt unique et illustré du seul magasin de Cooke City, donc totalement introuvable ailleurs !

 

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Back to Yellowstone (East Side) parce que c'est la route la plus courte pour Grand Teton et Jackson.

Et là, je suis presque horrifié : le feu est venu jusqu'ici aussi !

Je prends d'ailleurs un jeune en stop qui me confirme que les trois quarts de Yellowstone ont bien étés dévastés.

 

Grand Teton, avec des sommets fort aigus et enneigés.

Détour par Jenny Lake

(comment ne pas y souscrire quand on a une voiture qui s'appelle pareil et qui vous attend sagement au retour ?).

 

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Jackson, un rien snob (mais non, mais non…) avec ses boutiques de luxe, ses belles maisons bigarrées et tous ses piétons dans la grand-rue.

Je me laisse dire que c'est bien le genre de station qui aimerait faire le pendant de Vail ou d'Aspen.

 

Certains y viennent cependant avec, encore une fois, de drôles de tapis volants...

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Town Square, la place principale, semble très fière de ses portes monumentales composées de centaines de bois d'élan et de wapiti.

Un vrai massacre, pas vraiment enthousiasmant à mes yeux.

J'apprendrai plus tard, soulagé, que ma réaction épidermique était sans fondement, la plupart de ces pauvres bêtes étant mortes tout à fait naturellement.

Juste derrière, je découvre non pas un arrêt de bus, mais bien de diligence !

Vocation touristique sans ambiguïté !

 

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Passage en Idaho.

L'Idaho, c'est beaucoup de cultures, bien arrosées, puis plus loin ce sera du maïs et du blé.

Mais le tout à dimension humaine.

 

Allez, une ferme typique avec sa grange peinte en rouge, car il en faut bien une...

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Je commence par conduire jusqu'à Pocatello, mais ne parviens pas à trouver un motel.

Le seul que je trouve est fermé, et ne semble avoir aucune envie de rouvrir prochainement.

D'où mon retour à Blackfoot, où je décide de prendre un verre.

 

Un bar clignote dans l'ombre, ses néons pour la Bud' et Coors ne laissant aucun doute quant à sa vocation.

Curieusement, aucune voiture devant la maison de bois.

Explication : ce bar est totalement désert, à l'exception d'une jeune et grosse serveuse souriante, à lunettes, d'une bonne douzaine de tables et de plusieurs billards (sans compter le juke box monumental et les flippers disséminés).

Le tout réparti sur au moins cent mètres carrés.

 

"Nous" aurons la visite d'un sympathique voisin, pas très sûr de son élocution, qui m'encouragera à passer par Craters of the Moon, et avec qui je trinquerai.

Il me montrera avec fierté que son Blazer surdimensionné est si bien charpenté qu'il a eu la place de fixer une pelle de désensablage le long du moteur, sous le capot.

Y'a pas à dire, y'a de la place...

 

Je resterai jusqu'à la fermeture, conquis par cette désespérante solitude, remué par le dévouement de cette serveuse qui effectue son boulot jusqu'à la dernière minute, économisant tout son médiocre salaire pour l'épanouissement de ses deux enfants à charge et l'ambition de les voir à l'Université...

 

Dodo dans les champs, après avoir un peu tourné en rond.

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Fait pas chaud au lever !

Perdu pendant plus d'une heure avant de retrouver une route goudronnée !

Voilà comment ça se présente : vous démarrez sur une chaussée de gravillons, strictement tirée au cordeau, finissant par buter "en T" sur une piste de même conformité au bout de deux kilomètres environ.

Que vous preniez à droite ou à gauche, vous êtes bon pour suivre la ligne droite d'une chaussée de gravillons, rectiligne et finissant sans surprise par buter "en T" sur une piste du même genre, au bout de deux kilomètres environ.

Que vous preniez à droite ou à gauche, vous savez déjà que vous allez suivre une chaussée de gravillons, perpendiculaire à la précédente et qui a des chances plus que raisonnables d'aboutir à un petit carrefour "en T", après environ deux kilomètres.

Là vous avez le choix entre prendre à droite ou à gauche...

au bout de cinq ou six changements de direction à angle droit, plus de "T".

Je veux dire, plus rien !

Une petite aire très vague en cercle pour faire demi-tour, agrémentée d'un camion abandonné, d'un hangar miniature et d'un silo ridicule dans cette immensité.

 

J'ai bien dit... demi-tour.

 

Nous avons donc gagné un ticket gratuit pour suivre la ligne droite d'une chaussée de gravillons, probablement de deux kilomètres ou peu s'en faut, finissant par mourir à angle droit sur sa soeur jumelle.

Il faut donc choisir entre droite et gauche…

 

"A dimension humaine" l'Idaho... Tu parles !

Belle consolation, cette rarissime (respect, une seconde de silence please) Frazer 1948, encore plus méconnue que son alter-ego Kaiser, qui n'a pourtant pas bouleversé le marché.

 

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Un peu plus loin, je profite de faire de l'essence pour chiner aux alentours immédiats.

Bingo, encore de quoi réjouir l'âme du juste.

 

Buick

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Cadillac & Oldsmobile

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La route serait un peu lassante sans ce genre de délicate surprise, un camion de pompier jouxtant une appréciée Ford Edsel.

 

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Ford Edsel 1959

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Je n'arrive pas à convaincre un vieux gardien que je puisse sans risque pénétrer dans la grande casse de voitures qu'il surveille (ce sera d'ailleurs mon unique échec sur ce plan là).

Quel dommage !

De mafflues Buick pleurent en silence, appuyées d'un flanc contre une congénère compatissante.

 

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Enfermés là, deux splendides chevaux m'observent en silence.

Ne bougeons plus... allons, sourions ! merci.

 

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J'ai eu beau longer tout le parc par derrière, le vieux apparaît juste au moment où je me dis que, bien hors de vue, avec un peu d'entregent, je n'ai plus qu'à trouver un endroit propice pour franchir les barbelés.

Nouvelle négociation.

Rien à faire.

 

Mon périple passe par Arco, qui s'enorgueillit légitimement d'être la première ville du monde éclairée à l'énergie atomique.

Ca en bouche un coin, non ?

Mais s'ils l'affirment aussi haut et fort, c'est que ça doit bien être vrai après tout.

 

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Dans la rue principale, une voiture, garée.

C'est une Chevrolet Corvette de '61 (mais à qui, si je dois être rigoureux dans mon analyse, il manquerait l'insigne de capot et quelques butoirs avants).

Et c'est la seule voiture visible de toute la ville !

 

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Craters of the Moon, gigantesque et monstrueux labour de terre noire... sauf qu'il s'agit de lave solidifiée en roche, tourmentée, souffrante et carbonisée.

Brrrr...!

Certains agglomérés montent à près de deux mètres, durs comme de la pierre.

Des chemins ont été aplanis pour la visite du site.

Comme certaines grottes naturelles sont accessibles, il est recommandé (très fortement) d'emporter des lampe torches.

J'ai bien une lampe stylo... En effet, après quelques pas, l'impression de fraîcheur dissipée, on n'y voit goutte.

 

C'est à se demander où va la lumière !

Lampe éteinte, c'est un noir d'une densité rare, ampoule en action, on ne distingue même pas son pied (basket blanche !).

 

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Arrivée très curieuse sur Twin Falls : la Snake River a tellement creusé son lit que c'est une vallée toute entière qui y vit dorénavant, avec arbres, pelouses, golf, routes et maisons !

Tous ces gens habitent donc cinquante mètres en dessous de tout le reste du continent !

Quant à la Snake, ce n'est qu'une paisible rivière de quelques dizaines de brasses de large...

 

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Salt Lake City.

Bien mérité un petit break.

Je me choisis donc un motel avec piscine (un peu trop appréciée et bruyante, mais je suis trop content de m'y plonger malgré tout).

Puis, profitant du soleil qui entame sa course descendante dans des ors flamboyants, je vais faire quelques photos.

 

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Chevrolet 1947

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On m'a recommandé un bar sublime, la seule vraie brasserie à l'Ouest des Etats Unis !

J'ai beau me dévisser la tête en conduisant à petite vitesse, je suis incapable de trouver la bonne adresse.

Au pif, au plus près de là où il devrait se situer, je me gare et j'entre dans ce qui ressemble le plus à un bar.

 

Bar que je qualifierais de louche.

Je suis saisi d'une pénétrante odeur de cigare et appréhendé par le crépitement incertain d'un flipper démodé.

 

Un agglomérat de consommateurs se frôle tout le long du bar à ma droite, dans une semi-obscurité que je devine calculée.

La serveuse décolletée, à l'écoute de ma commande, n'a de cesse de se pencher fort en avant, ce qui ne lui est point obligatoirement demandé et plusieurs consommatrices se révèlent aussi familières que certains peuvent le souhaiter.

Deux moustachus au regard liquide viennent d'accepter de tenir compagnie à mes voisines dont les robes ne sont pas parfaitement ajustées, loin s'en faut.

J'y prend juste le temps d'assécher ma pinte de Murphy's Stout...

Etre dérangé pendant que l'on boit une bière me parait être du dernier mauvais goût, et je ne tiens pas à paraître impoli voire hautain face à certaines avances, quand bien même la courtoisie m'empêcherait de m'opposer à ces ébauches de féminines conversations.

A mon avis, ce n'était pas la bonne adresse!

 

convertible Thunderbird 1960, plus qu'aisément reconnaissable à ses trois optiques de feux arrières

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Pour la première fois, lever à 8:00 !

Que m'arrive t-il ?

Pionner Memorial Museum, où ils ont tout gardé de la Conquête de l'Ouest : robes, dentelles, fourchettes, portraits par centaines, pendules, bibles, pistolets (celui ci aurait tué trois personnes), notes d'hôtel, clous de rail, épingles, chaussons de bébé, mobilier bien sûr, pianos droits (celui ci à mis un an, quatre mois et deux jours pour venir par chariot de Chicago...!), que sais je...

Un vrai bazar de 1850 !

 

Bien évidemment, il m'est demandé avec un désarmant sourire de m'inscrire sur le Livre d'Or. "Vous venez d'où ?... Oh! de France, en Europe ? Mais c'est très intéressant... ici, nous rencontrons plein de personnes de vos régions, comme de partout ailleurs... de Paris exactement ? Oui ?... Tenez... Ecrivez donc vos coordonnées ici...".

Et toc !

Trois mois plus tard, deux individus polis et souriants viennent vous convertir à domicile...

Oui oui à 10.000 kilomètres de là !

Pas fou, je donne une fausse adresse et me trompe sur l'orthographe de mon nom

(mais, d'après le Guide du Routard, on peut aussi recommander son pire ennemi).

 

Vue nord-sud de Salt Lake City. J'en partirai par l'ouest, donc par la droite de la photo.

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Le State Capitol, très vaste et lumineux, genre la nef de Saint-Augustin, mais sans aucune chaise, et dont la voûte serait une monumentale verrière.

 

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Au sous sol, ne pas rater la Mormon Meteor III, qui parcourut 3.868 miles (6.225 km) en 24 heures (soit une moyenne de plus de 259 à l'heure) en 1940.

Times Square bien sûr, où il faut soigneusement éviter de se faire adresser la parole par les jolies guides en jupe droite, chemisier blanc et petit canotier des bords de la Marne (enfin, de mon point de vue) : conversion (je n'ai pas dit conversation et c'est dommage, car elles sont terriblement mignonnes) en vue, temps perdu…

A quand le col de rhodoïd et les guêtres boutonnées ?

 

Bon truc : phagocyter un petit groupe de touristes.

Lorsqu'ils se font harponner (c'est inévitable) par une guide, contourner le groupe et recommencer plus loin.

 

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LDS Church Office Building. Certainement la tour la plus haute et la plus grosse d'ici à Los Angeles.

On la distingue à vingt kilomètres à la ronde les yeux fermés.

Sur le fronton, "Church of Jesus Christ".

Dieu est le plus Grand, mon frère !

 

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Plein Ouest par l'Interstate 80.

Comme je l'écris dans mes cartes postales, j'ai "envie de bouger un peu"

(ben… je n'ai encore parcouru qu'à peine 5.000 miles, soit même pas 8.000 kilomètres finalement) !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/salt_road.jpg

 

Course à pied le long du Lac Salé, sur une croûte dure et craquante de sel couleur meringue.

J'ai juste un kilomètre et demi à parcourir pour atteindre l'eau

(et en plus ça m'évitera d'avoir à faire le déplacement jusqu'à la Mer Morte).

Soudain, horreur !

A huit cent mètres de l'eau, je me mets à patiner sur une couche de boue noirâtre, visqueuse et nauséabonde.

Le temps que j'en sorte, cette fange me colle aux semelles et empestera la voiture d'effluves de feuillées jusqu'au Nevada.

 

Route longue (bien plus de 100 km !) mais étonnamment très plaisante, pour découvrir enfin les célèbres pistes de Bonneville.

Une fois tourné à droite au niveau de la station-service, juste avant de sortir de l'Etat, on emprunte quelques kilomètres vaguement goudronnés, sans trop savoir où l'on va dans toute cette blancheur de lessive.

C'est alors qu'on croit être la proie d'un mirage, car le bitume disparaît au beau milieu de… rien.

 

La soirée vient insensiblement recouvrir d'or fondu puis de braises des centaines de kilomètres carrés où aucune âme, de préférence vivante, n'a planté sa pelle.

C'est donc ici où tant de records mondiaux de vitesse ont été pulvérisés, ainsi que certains pilotes d'ailleurs.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/bonneville.jpg

 

Il ne reste plus qu'une surface à l'étincelante pureté et beaucoup, mais alors beaucoup, d'air à respirer.

Je ressens avec énormément de plaisir l'espace de plusieurs dizaines de kilomètres qui me sépare des montagnes, au loin.

On peut courir à perte de vue (je le fais), à bout de souffle, sans risquer de rencontrer la moindre dénivellation, sans croiser un moustique, sans buter sur une racine.

C'est encore plus immense que dans "The Misfits" ("Les Désaxés") de John Huston avec Marilyn Monroe et Clark Gable… et il n'y a bien sûr aucun mustang nulle part.

 

Aucune chance de trouver un centimètre carré d'ombre, il n'y a pas un caillou.

Ici, c'est plat, c'est net et mathématique.

Seule irrégularité visuelle : une ombre de trace de pneus qui s'étire jusqu'à l'horizon et l'emplacement des records du monde de vitesse.

Fabuleux et grandiose.

 

vue de Wendover, une fois la bourgade traversée d'est en ouest, sur la route parallèle à la I-80.

Au fond, le lac salé et Bonneville... où je n'oublierai pas de revenir.

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Note : de retour de week-end (Fête des Mères) + des journées de 20 heures au bureau...

 

Arrêt pour dormir à Winnemucca, Nevada.

Encore un coin totalement méconnu et pourtant chargé d'une telle inoubliable atmosphère qu'il n'y manque que le ressac de l'océan (tout juste à 500km... à vol d'oiseau) et un vrai camembert pour mériter l'appellation de hâvre paradisiaque au milieu de nulle part.

 

Ford 1956

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C'est dans ce genre de parcours, immuablement rectiligne et plat (mais bien durci de soleil, pas du tout comme au Wyoming par exemple), que je pris l'habitude d'effectuer des calculs de tête, de lire d'un bout à l'autre mes guides touristiques et de rechercher le nombre maximum de synonymes d'un mot choisi au hasard.

J'ai bien failli oser aller jusqu'à écrire des cartes postales en appui sur le volant !

Pas un nuage depuis trois jours.

 

A l'entrée de cette mémorable bourgade, un panneau tient à préciser les adresses des différents cultes disponibles sur place.

On peut ainsi se partager entre les Episcopaliens de Sainte Marie, les Adventistes (du Septième Jour), les Catholiques, les Méthodistes Unis, les Saints au Dernier Jour, les Luthériens, l'Assemblée de Dieu, l'Eglise du Christ, l'Eglise des Quatre Carrés de Winnemuca (tiens ? je ne la connaissais pas celle-là), la Confrérie Chrétienne de Winnemuca, la Première Eglise Baptiste et les incontournables Témoins de Jehovah.

Bon. Je crois n'avoir oublié personne.

 

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Check sérieux de la voiture, puisque j'envisage de me payer un petit désert ou deux.

A six heures du matin, je trouve un garage ouvert.

Facile à repérer, puisqu'un custom couleur clémentine y est déjà en révision.

 

J'oubliais d'insiter... à six heures du matin, n'en déplaise aux piètres défenseurs d'un encadrement méthodologique de la durée du travail.

Le service, aux Etats-Unis, ce n'est pas un vain mot et c'est une présence professionnelle tributaire d'une profitable efficacité.

 

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Ford 1950

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Voyons voir... le bilan est on ne peut plus éloquent : plus une goutte d'huile, plus de liquide de refroidissement et s'il reste du fluide de transmission, c'est sûrement pas là où il devrait être !

Après 8.400 kilomètres sans un accroc, cela valait apparemment le coup d'y jeter un coup d'oeil !

Dans Death Valley par exemple, j'aurais été bien !

Le garagiste doit être foncièrement honnête de nature, car il insiste pour procéder à une révision complète, tant la voiture paraît avoir tout consommé de consommable.

J'ai beaucoup de mal à lui faire entendre qu'il ne s'agit que d'une location, alors pas trop de zèle, faut que ça roule à moindre frais, c'est tout.

J'arrondis généreusement la note à $20 (25 euros) avec le sourire...

 

Ford 1959

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Phone à Graham de Lovelock, à un jet de caillou (l'équivalent de deux canettes de bière, ou environ 125 kilomètres) de Winnemucca.

 

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Rien de spécial (mais il me dit que mon speed ticket m'aurait coûté $125 dans le New Jersey !).

Virginia City, avec une pente à 16% pour y arriver.

 

Ford Model-A

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De vieux édifices en bois style western bien restaurés, mais tous transformés en boutiques.

Dommage.

Très amusant, les "trottoirs", en fait la juxtaposition de centaines de poutres, cerclées de métal au niveau de la "chaussée".

Premièrement, ça ne risque pas de bouger d'ici trois cent ou cinq cents ans, deuxièmement, les voitures ne peuvent empiéter sur cette surélévation de trente bons centimètres, troisièmement, les toits genre vérandas protègent fort bien du soleil vertical (ou de la pluie, qui sait).

 

Juste à la sortie, en bordure de la route, comme ça, pour rien, on peut y croiser la translation immobile d'un flat-bed Chevrolet ou une Aronde mystérieusement égarée dans ces contrées insolites et intemporelles.

 

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Invité §fla266eR

Overseas, c´est toujours un plaisir de te lire. Pour moi celui si reste un des meilleurs topics de FA.

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Il faut opiniâtrement s'appuyer une route dont la monotonie le dispute à la platitude pour parvenir à Reno.

Le centre–ville est embouteillé, au bout d'une dizaine de kilomètres constituée de feux rouges tous les cinq cent mètres.

C'est ça la banlieue !

Des ribambelles de boutiques, de stores divers, de parkings, tous à la parade le long de cette immuable ligne droite qui ne veut pas en finir.

 

Hudson 1940, très restaurée et modernisée (sans parechoc avant), à... vendre, une fois de plus.

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Harra's ayant été dispersé, j'ai un peu de mal à dénicher le nouveau National Automobile Museum.

 

Ford 1947

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En revanche, ce dernier est super bien fait, avec re-création d'ambiances et beaucoup d'explications sur les époques de certaines voitures.

En prime, des modèles fort rares, bien présentés, mais trop mal éclairés pour les photos.

Il y a même une 2 CV de '65, ça doit être une rareté, j'ai bien fait de venir jusqu'ici pour dissiper mon ignorance !

 

De là, on est vite à Carson City, propice à une agréable balade pour reconnaître des maisons du Second Empire.

Pour les américains, c'est le tout début de la civilisation de la région...

A méditer...

 

Je dégote un plan qui me conseille en particulier de suivre attentivement la bande bleue, peinte sur le trottoir, et qui me fait faire tout le tour du "vieux" quartier.

Les rues, ombragées de grands arbres centenaires, desservent des jardins entretenus à la perfection, mettant donc en valeur, à la façon des écrins à bijoux, de grandes maisons dites anciennes.

Tellement ombragées d'ailleurs, que les prises de vues de cette Pontiac 1937 en seront notoirement assombries.

 

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On dirait presque un décor de film, dans une ambiance genre Maisons-Laffitte ou Saint Germain en Laye.

 

Belle route rapide et ombragée le long du Lac Tahoe, enchaînant les courbes entre les miroitements secs et nets sur l'eau, les cossus petits châlets de week-end et les vastes pinèdes odoriférantes.

Délassant au possible.

 

Un vendeur de remorque met en valeur ses matériels grâce à l'amicale complicité d'une Dodge Kingsway de 1959, dernière représentante des immenses ailerons de la marque et, hélas pour elle, ultime et bâtarde déclinaison du très beau lifting de 1957...

En gros, cela signifie "vous avez une grosse Dodge moche à trimballer ailleurs ? achetez une de mes remorques !"

 

Dodge 1959

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Repérage de Bodie, après avoir été contrôlé à Topaz Lake pour entrer en Californie (plantes, animaux vivants et graines).

Chambre de la dernière chance en montagne à Mammoth Lake (pas d'autre motel ou simple hôtel à au moins cinquante kilomètres à la ronde).

Il fait vraiment trop froid pour dormir dehors, 12° à mon doigt mouillé.

La nuit tombe aussitôt.

Ouf !

Je me fais un Bourbon/Ginger Ale... ayant bien cru finir dans la voiture ou 100 kilomètres plus au Sud, dans l'obscurité la plus insondable et la fatigue la plus totale...

C'est là que l'on apprécie à sa juste mesure de pouvoir s'allonger sur un lit dans une vraie pièce chauffée et éclairée à l'énergie électrique !

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Remontée à Bodie, plus vite que prévu d'ailleurs.

A part l'incendie de 1932, qui a détruit 98% de la ville, ce n'est pas mal du tout pour une ghost town...

Sordide réputation et bourrasques glacées en donnent la meilleure description : en principe, il y avait un mort (par balle) par jour, d'où la drôlatique et humoristique expression que l'on s'échangeait, le matin au saloon :

- Hav'we got a man for breakfast this morning ?

- Alors, on l'a notre tué du petit-déjeuner ?

J'y repère vite un petit coupé tout rouillé, à la bouille sympathique...

 

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Mais qu'est-ce donc ?

Bon prince, je vous donne tout de suite les deux indices marquants, sautant aux yeux : la bordure supérieure de la calandre, fine et très légèrement angulaire.

Et la moulure très caractéristique sur le flanc du capot...

 

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10.000 habitants résidaient ici, dans les meilleurs temps de la ruée vers l'or, entre un Chinatown, un quartier résidentiel, des commerces, une poste et un poste d'essence...

Merci au gosse qui a joué avec des allumettes, et surtout au responsable de l'entretien des matériels d'incendie adéquats...

J'aurais bien voulu voir Bodie avant cela !

Rien que d'y séjourner dénotait un caractère bien trempé, en comptant l'insécurité permanente, le travail harassant à la mine et les 10 mois d'hiver succédant à 2 mois de fournaise en altitude.

 

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Du coup, on vous indique que cette molle prairie, rafraîchie par un vent violent, correspond au quartier chinois.

Que cette ravine coupait Main Street au niveau du maréchal ferrant.

Et tout à l'encan.

Seules quelques rudimentaires petites maisons (dont on peut visualiser le chiche intérieur poussiéreux et quelques pauvres meubles déglingués par les carreaux sales), l'église, et une poignée de grosses baraques (sur lesquelles les traces du feu sont encore nettement visibles) peuvent servir de support à une imagination qu'il vaut mieux débrider !

On s'est même donné le luxe d'apporter à posteriori quelques débris de ferraille pour "meubler" un peu.

 

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Alors, et cet attirant coupé ?

J'espère que vous n'avez pas été le seul à claquer des doigts en vous exclamant :

- Mais c'est bien sûr ! quelle vieille bête je fais ! Triple buse ! Ce ne peut être qu'une Chevrolet 1937 !

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Route au sud, c'est Lone Pine, dans de très beaux paysages de cinéma, fréquemment utilisés à cet usage.

 

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J'utilise un Dodge Caravan (Chrysler Voyager en Europe) conduit par des Français pour rouler à plus de 140 jusqu'à Death Valley (facile, il suffit de les suivre à environ 1/2 mile pour qu'ils prennent tous les risques d'interception par la Police...).

Les collines, déjà pas très riantes, deviennent d'une âpreté franchement aride.

 

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Là, la température devient vite plus sympa (environ 49°C) et il vaut mieux couper l'air conditionné des voitures dans les côtes.

Des panneaux nous y invitent.

Par précaution, je refais le plein, même si c'est cher ($1,50 le gallon, soit 1,98 F le litre, exactement comme à Yellowstone).

Ce soir, je m'en féliciterai... d'après mes calculs, je serai probablement tombé en panne au coucher du soleil, dans les pentes de cette gigantesque poêle à frire, soit à 50 kilomètres de la première cahute habitée...

l'aventure quoi...

 

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J'achète également mon passeport pour la survie : un gallon d'eau (3,785 litres) pour ¢79, soit la vie ou la souffrance pour 4 francs (60 cents d'euro).

Et j'ai bu de l'eau, pas chaude, mais brûlante, tout au long de la journée, en étant bien content de la trouver.

A chaque reprise du volant, hop, deux gorgées longuement savourées, avant toute manifestation de la soif.

Dans ce genre de coin, le premier vertige indique juste qu'il est trop tard pour éviter l'insolation…

 

Premier arrêt à Mesquite Flat Sand Dunes : un petit coin de Sahara en plein milieu des Etats unis.

En fait, le point de convergence des vents qui tourbillonnent dans la région, apportant d'infimes particules de roche pour en recomposer éternellement ces dunes très caractéristiques.

On aurait pu trouver moins original !

Cela nous donne un sable blanc laiteux, ondulé, sur quelques centaines de mètres à peine.

Mais, chaleur ou réverbération, la photo que je prendrai du site paraîtra bizarrement nettement plus foncée.

Un vrai petit tas de sable !

Quelques épineux épars interpellent notre réflexion : dans un contexte mortel, pourquoi avoir choisi du sable microscopique pour pousser ?

Possible réponse : parce qu'il retient, de la rosée nocturne, l'infime esprit d'humidité…

 

Furnace Creek, le motel le plus chaud du monde ! (simple considération personnelle)

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/death_furnace.jpg

 

A soixante kilomètres de là, vers le Nord, Scotty's Castle, assez surprenant : dans les années 20, un magnat des assurances à la santé fragile se fit rouler dans la farine par un escroc (Walter Scott) qui lui soutira des dizaines de milliers de dollars pour exploiter une mine d'or dans la Vallée de la Mort.

Plusieurs mois plus tard, désirant visiter sa propriété, Johnson se rendit sur place, où pas même une ombre de chantier n'attestait du bon emploi de ses investissements.

Peu rancunier, il n'en voulut point à l'escroc (qui n'en menait pas large !), s'aperçut que le climat brûlant et déshydraté lui convenait, et décida d'y faire construire une luxueuse résidence, dans le style d'une hacienda espagnole du 18ème siècle.

Pourquoi pas, après tout…!

 

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Malheureusement, la crise de 29 interrompit les travaux, et il abandonna le site inachevé… et les 2 millions de dollars déjà dépensés pour sa construction.

L'escroc, devenu son ami, vint y habiter jusqu'à sa mort, dans les années 70, prétendant qu'il avait fait construire la maison avec les revenus de sa mine d'or.

D'où "Scotty's Castle", encore aujourd'hui.

Gonflé !

 

Non loin, Ubehebe Crater, son vent formidable et ses 800 mètres de diamètre.

Bien entendu, ce serait amusant de descendre en courant et de se chronométrer dans la remontée...

mais de là à s'extasier dans le creuset d'un trou (même aussi vaste qu'un volcan), où de plus il me faudra coltiner ma provision d'eau (une simple heure sans boire là-dedans et ma peau va ressembler à du papier mural !), mon enthousiasme s'effrite (j'éviterai "se liquéfie").

 

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J'ai mis au point un procédé extrêmement confortable pour conduire dans la Vallée de la Mort : vous mettez la clim' à fond, ce qui procure un estimable fond d'air frais dans l'habitacle... et vous roulez toutes vitres ouvertes (ce qui vous permet de profiter de l'air sec ambiant).

Evidemment, ça "flingue" un peu la climatisation (son moteur n'en peut mais, en perpétuel "boost"), mais au moins, on bénéficie de tous les avantages en laissant quelques triviaux embêtements à des contingences mécaniques.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/death_road.jpg

 

De place en place, au bord de la route, on découvre des citernes métalliques d'eau férocement non potable.

J'en parlais déjà à la page -1- de ce topic. Eh bien... ce sont les mêmes.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/death_tank.jpg

 

Ayant conduit assez vite, à mon habitude, je peux visiter Devil's Golf Course (étendue rugueuse et très accidentée de sel blanc, un vrai labour de la mort !), Little Natural Bridge (mais tout le monde sait ce que c'est qu'un petit pont naturel entre deux falaises resserrées, non ?) et sa poussière dingue soulevée de la piste en tôle ondulée (la voiture et ma bouche se remplissent illico d'une poussière infinitésimale), et bien sûr Bad Water à moins 86 mètres d'altitude.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/death_devil.jpg

 

Archi-connu comme étant le point le plus bas de l'ensemble des Etats Unis d'Amérique, et pourtant, seules quelques voitures sont parquées autour de cette petite mare stagnante d'eau vert foncé, au pied d'une falaise brune.

Une dame patauge avec précaution.

Je m'accroupis et m'arrose avec soulagement le haut du corps de cette eau étonnamment très fraîche.

Quelques secondes plus tard, j'éclate de rire : ma peau s'est couverte de larges plaques de sel blanc, mes sourcils et mes cheveux, durcis, ont blanchis également !

C'est ce que l'on appelle une eau non potable !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/bad_water.jpg

 

Finalement, une fois habitué, dans le soir qui vient lentement, je me prends à aimer ce climat, ces teintes changeantes, cette notion d'espace et de pureté (heureusement préservée en tant que Parc National).

Avec la mer en plus (et une bonne clim' de temps en temps), ce serait un endroit particulièrement plaisant à habiter.

 

Je parviens à m'évacuer de la Vallée grâce à l'essence prise ce matin au cas où.

Ce cas est.

La nuit tombe vite lorsque je m'arrête à Shoshone, où j'amuse la voiture de touristes qui m'y rejoint, mon premier geste (moteur tournant, phares allumés) ayant été de me déverser une boîte glacée de soda dans le gosier, debout entre le distributeur et la Dodge.

 

C'est vrai.

D'après mes prévisions, vu le climat ambiant, je devrais dormir entre deux buissons d'épineux, sous un vol de phalènes, au son des criquets et des filets de brise...

Mais quoi, après quinze heures de cavale au soleil, la séduction d'une douche n'est plus à faire... et ça m'arrive pratiquement tous les jours !

 

Demain, je passe au Nevada !

 

Ford 1938, un rêve pour tracer dans la vallée de la mort, avec le soleil qui rebondit sur les épaisses tôles !

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Autant pour moi. :jap:

 

J'en profite pour te poser une question : N'as tu jamais pensé à faire un road trip au Canada ? Genre la transcanadienne pendant un été... Océan Atlantique à l'océan Pacifique en quelques semaines... :rs: L'idéal étant de parfois quitter le Canada pour faire de la route aux US et en faire un trajet remarquable.

C'est mon futur voyage.

 

https://aws-cf.caradisiac.com/prod/mesimages/7477/ew.jpg

 

Je suis en pleine étude du meilleur itinéraire. :???: Si tu as des conseils sur les USA prochent du Canada.... :jap:

 

 

Je me fais le morceau Chicago - Vancouver en juillet prochain, je te tiendrai au courant. :jap:

 

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Invité §cal027GQ

On a aussi survécu à Death Valley et à 51 °C !

Bravo encore!

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Aujourd'hui, retour aux boissons fraîches !

(j'offrirai le reste de l'eau tiédie à l'agence Advantage de Phoenix en rendant la voiture ... ).

Calico, pour voir. Simple détour de 250 kilomètres aller-retour par les petites routes.

Très touristique (je tombe sur un car de japonais) et pas très authentique finalement (la rue principale a été goudronnée).

Je manque très sérieusement tomber en panne d'essence, et ne doit qu'à l'obligeance d'un pompiste uniquement diesel de pouvoir m'orienter vers la gas station la plus proche (mais en Amérique, "la plus proche", ça peut vouloir dire quarante kilomètres !).

Dans cette vaste vallée de Californie, on ne peut pas dire qu'un automobiliste isolé courre grand risque, mais cela ne m'empêche pas d'apprécier à sa juste valeur chaque demi-mile parcouru.

 

Appréciable également, l'instant où je découvre, à deux kilomètres, le panonceau de la station service.

Comme dans une autre situation vécue, l'aiguille de la jauge ne tressaute même plus lorsque les roues avant pénètrent sur l'aire de béton...

D'après mes estimations (et j'en fais à longueur de journée !) la Dodge aurait dû caler à quatre kilomètres.

J'avale ma salive, épaissie et rendue gluante par la tension nerveuse.

 

Cette fois, je passe au Nevada, et... ça se ressent tout de suite !

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Le Hoover Dam, et une très jolie vue sur le Lac Mead. Mais par contre, quelle cohue pour traverser ce barrage remarquable !

 

Enfin j'arrive à Las Vegas et ses cohortes de palmiers tout au long du Strip (avenue magistrale Nord-Sud).

 

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Ce qui frappe, c'est la démesure. Et pourtant, ils sont habitués, sur ce continent !

Par exemple, les mâts du panneau d'affichage (relisez les cinq derniers mots) du MGM se dressent au moins à 90 mètres du sol.

Oui ! Trente étages pour annoncer la prestation de la dernière cow girl dans ce casino !

 

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Le Flamingo, le plus ancien des vrais casinos, fait à présent complètement ridicule face au "trottoir" d'en face (en réalité, de l'autre côté du Strip, il faut franchir 300 à 500 mètres pour parvenir aux hôtels).

Le MGM (émeraude, le deuxième plus grand hôtel du monde avec ses 3.500 chambres), l'Excalibur et ses combats de chevaliers dans les couloirs, le Caesar, le Mirage ou le Treasure Island modifient un tout petit peu la perception que l'on peut avoir d'un casino traditionnel.

 

En toute simplicité, il ne s'agit ici que du lion temporaire en carton-pâte qui sera à terme remplacé par une proue plus élégante (heureusement !)

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Au Caesar par exemple, la galerie de boutiques de luxe s'étend sur deux niveaux et plusieurs centaines de mètres...

Tout est construit dans le style gréco romain, et le plafond change de couleur en fonction des heures de la journée.

Les sorties sont difficilement repérables pour inciter le public à rester.

Au sous sol, d'immenses salles réservées au jeux vidéos "pour teenagers".

Je m'inscris pour un voyage en trois dimensions piloté par ordinateur.

Extraordinaire !

Ceintures attachées, le siège vous projette en avant, simulant chocs et plongées, tandis que, dans le film virtuel, nous nous trouvons entre fonds sous marins, calotte glaciaire et espace sidéral...

Absolument hallucinant, mais il est nécessaire de se laisser totalement aller...

Les jeunes femmes crient ou supportent difficilement les effets d'accélération et de vertige.

Sorti de là, j'assiste par hasard à un show laser où les statues de marbre d'une fontaine romaine s'animent, parlent au public, et s'enfilent bon nombre de hanaps en souhaitant à tous de bien s'amuser.

 

Pour une fois, je gare la Dodge dans un parking, gratuit bien sûr (Graham n'en reviendra pas que j'ai pu, ne serait ce que pour prendre une photo en vingt secondes, parvenir à stopper en pleine ville. Il est vrai que ça reste assez sportif), et vais faire un peu de shopping.

 

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Quant au Luxor, je ne connaissais même pas son énorme pyramide noire, devancée d'un sphinx géant servant de hall d'entrée.

Il y a même de fausses dalles anciennes pour simuler le pavage de l'époque... mais les portes s'ouvrent électroniquement.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/luxor_1.jpg

 

A l'intérieur, un obélisque gigantesque tient à l'aise, et les dizaines de rayures horizontales qui tapissent les flanc des panneaux obliques et triangulaires représentent chacune un étage de chambres d'hôtel...

En tout cas, cela évoque furieusement le Hyatt Regency de San Francisco.

En ressortant, je constate que l'extrême pointe de la pyramide est en fait un projecteur de forte puissance qui arrose toute la ville.

 

Je quitte le Strip pour le quartier des voitures d'occasion, sur des kilomètres de long. Huit cent mètres de Ford, autant de Chevrolet, puis plusieurs centaines de mètres de Buick, de Cadillac, d'Oldsmobile, de Pontiac et de Jeep côte à côte, nez à la chaussée... On croit rêver!

 

Remarquez l'amusant amalgame... mais ce n'est pas la même Société.

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/wells_cargo.jpg

 

La chambre sent mauvais et il n'y a pas de glace à disposition. C'est de ma faute, j'aurais dû me loger dans un casino.

 

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Mercury 1955

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/mercury_55.jpg

 

De retour sur le Strip, collation qui m'autorise à boire une bière gratuite si j'arrive à trouver le bar qui la délivre... et donc m'oblige à traverser tout l'Imperial Palace.

De toute façon, je souhaite visiter le musée de voitures qui se trouve au... cinquième étage.

 

Chrysler 1949

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/chrysler_49.jpg

 

Fantastique alignement de dizaines de voitures impeccablement restaurées (plus une aile réservée aux Duesenberg !) comprenant toutes les voitures des Présidents des Etats Unis depuis 1930, et des modèles uniques comme la cent millionième Ford construite (en 1978, la quarante millionième l'avait été en 1953), ou des voitures d'Elvis Presley, ou encore une dont le bouchon de radiateur est un chandelier d'argent que l'on peut éclairer...!

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/ford_40e.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/ford_100e.jpg

 

Un simple petit musée d'au moins deux cent voitures, juste pour étancher la petite lubie du propriétaire du casino.

Et je rappelle que nous sommes au cinquième étage, dans l'aile discrète et feutrée d'un casino plutôt modeste en terme de superficie...

La très populaire Ford T, dans un coin, ne sert que pour inciter le touriste (merci pour moi, mais j'apprécie l'idée), à se faire photographier dedans.

Parce qu'ici, on prend soin des beaux objets, et que personne n'aurait l'idée de faire le pitre avec une automobile de quatre vingts ans passés.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/moi_ford_t.jpg

 

Quand même très sympa, en se baladant du côté de Tropicana, plusieurs villas privées ont leur voiture simplement garées devant, sans aucune crainte de laisser en évidence des modèles limite fragiles.

 

Packard 1954

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Dans d'autres cas, c'est d'évidence une chignole essoufflée qu'un aigrefin en mal de clientèle s'apprête à vanter avec une fausse emphase mêlée de componction.

 

Studebaker 1955

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Sans un regard en arrière, je prends l'Interstate 15 pour Zion.

En chemin, arrêt buffet à $4,75 style "Eat all as you can" (mangez autant que vous le désirez), où je me goinfre de saucisses, lard, patates, fraises, poires et melon, le tout arrosé de jus d'orange.

Juste derrière mon snack, je découvre une espèce de zone clôturée d'un haut grillage, nantie d'une caravane servant d'habitation.

Et si je vais frapper à la porte, c'est que cette jachère renferme trois épaves de MG et Triumph...

 

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Très vite, la jeune femme tient à me préciser, avec une humilité appréciée, "qu'elles ne sont pas à vendre".

Ca tombe bien... mais ce genre d'affirmation reste rare aux Etats-Unis !

 

Zion.

Falaises redoutables, très rouges et encaissées.

On saisit tout de suite pourquoi des pionniers mormons ont estimé que dans ce coin-là, on leur ficherait la paix ! Beaucoup de monde pour une si petite vallée.

La route, étroite et sinuante, a été teintée de rouge pour mieux se fondre dans le décor ambiant.

Pas bête, mais cela n'améliore en rien le croisement des mobil-homes dans le fort étroit tunnel façon terrier de furet.

 

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http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/bus_old2.jpg

 

J'abandonne la voiture pour m'élancer dans de vertigineux escarpements, doublant à la course des couples de promeneurs.

Ma gourde militaire fuit abominablement sur ma hanche droite.

En un rien de temps, à chaque ballottement, un petit ruissellement d'eau fraîche me dégouline le long du mollet, une fois le short bien imbibé sur le côté.

 

Une fois bien détendu et remusclé, je m'évade de ce creuset entaillé dans la roche, ce confinement en gobelet restreint nuisant à mon équilibre : il me faut de l'espace et plus qu'un coin de ciel.

Le bon mufle d'une Chevrolet '57, puis un deuxième, dépassant soudain d'un talus herbeux m'incite à effectuer un freinage acrobatique.

 

Chevrolet 1957, notez les différences de capot et de butoirs...

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/chevrolet_573.jpg

 

Marche arrière, je gare la Dodge.

Une espèce de grand corniaud de chien entrave avec un peu trop d'amitié ma progression vers la modeste villa jouxtant effectivement une bonne dizaine de Chevrolet (et autres !).

 

Chevrolet 1949

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Chevrolet 1950 : jouez aux 7 erreurs (heu... il y en a moins que ça !) et trouvez les différences entre celle-ci et la précédente...

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Oldsmobile 1955

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Oldsmobile 1958

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J'ai à peine frappé qu'une petite fille m'ouvre, secondée d'une vieille dame en fauteuil roulant.

Pas très chaleureuses, je dois me fendre de tous les frais verbaux de la requête, mais j'obtiens l'autorisation de photographier, après engagement formel de ne rien emporter...

ça me rappelle une histoire de parechoc de Cadillac !

 

Ford 1957 - certains aiment... de dos je peux admettre, c'est un style.

D'ailleurs repris sur les actuelles Polo, Passat et autres Golf pour leurs feux arrières circulaires.

Mais quant à l'avant... je le trouve à la fois vide et triste, dépourvu de personnalité et, pour faire simple, plutôt laid.

Les optiques globuleuses n'y sont pas étrangères.

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Buick 1952

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Hudson 1951, facile, avec l'espèce de triangle boudeur alourdissant la calandre et qui disparaîtra dès l'année suivante

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Un petite sente goudronnée, très propre, mène jusqu'à Bryce Canyon et ses remarquables colonnes rocheuses dans les tons beige soutenu, abricot orangé et… blanc.

Le point de vue initial est vraiment époustouflant, et je n'ai plus qu'une envie : m'équiper et me jeter dans les pentes abruptes qui serpentent jusqu'au fond du site.

 

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Ces découpes enthousiasmantes sont dues à l'érosion, martelées par un ciel bleu dur et un soleil verni.

Il y a bien longtemps, c'était la mer ici, enfin, au moins un super-lac.

Pour une fois, on ne pourra pas dire que c'est la couche d'ozone qui se ramollit ou les cheminées d'usine qui ont fait évaporer tout ça !

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/bryce_1.jpg

 

Je m'autorise des basket "christiansen" pour la descente (il suffit de courir suffisamment vite pour déraper des semelles dans les virages), entrecoupés de consultations au plan des pistes.

La chaleur est accablante pour la plupart des visiteurs, mais comme elle gravite autour des 0% d'humidité, j'exulte et respire à fond, accélérant encore ma cadence de marche.

Vus d'en bas, les pitons torturés sont encore plus beaux, miraculeusement préservés de toute pollution.

Leur "inventeur" au sens notarial du terme, un certain Ebeneezer qui donnera son nom au site, aurait semble-t-il déclaré : "drôle de coin pour y perdre une vache !".

 

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Je remonte (400 mètres de dénivelé) au pas de course militaire.

Les touristes me laissent philosophiquement passer, tandis que je remercie Dieu de m'avoir donné ces jambes énergiques et minces, ce souffle endurant, ce squelette léger et performant que ma volonté entraîne en de périlleux challenges.

Ma modestie (elle est bien la seule) souffre légèrement de cet enthousiasme musculaire.

Retourné au sommet de la falaise, mon souffle redevient régulier pratiquement instantanément...

Quelle belle mécanique!

Et je bronze impeccablement.

 

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Pour rejoindre Page et le Lac Powell, je décide d'emprunter soixante kilomètres de piste damée, poussiéreuse à souhait, mais apparemment praticable en ces conditions bien chaudes et bien sèches.

 

Vite, je m'aperçois que cette piste est truffée de pièges (petits creux où coulent des ruisseaux sans indication de profondeur, virages à angles droits à cinq mètres derrière une bosse...).

Je manque plusieurs fois de "planter" la Dodge dans la pierraille et les buissons d'épineux, mais mon ange gardien veille.

Une fois ou deux, ayant bloqué la boîte automatique en seconde pour disposer des chevaux, descendant à soixante à l'heure dans un creux ombré, je ne dispose que de trois secondes pour estimer si le ruisseau qui y coule au plus profond tient compte du tracé de la piste ou dissimule des galets et autres pierrailles.

Je m'imagine déjà immobilisé, moteur noyé par les remous dûs au heurt violent du soubassement contre l'eau, ou mieux encore, une rotule de direction faussée, pneu déjanté dans un trou insoupçonnable...

Jusque là tout passe sans casse...

Soudain, à dix mètres, surgit comme par magie un énorme camion semi-remorque...

Nous n'avons que le temps de nous éviter d'une main, l'autre nous saluant mutuellement...

C'est ça le désert!

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/page.jpg

 

Motel à Bigwater, où la glace est censée être payante ($1).

Ah bon ?

Et on laisserait sans confusion ni embarras tiédir mon Wild Turkey ?

J'aurais quand même ma boisson fraîche !

----------------------

Page a été fondée en 1957 pour les besoins du barrage tout proche.

Le Lac Powell bien entendu, mais le ciel n'est qu'un nuage immense et maussade.

Je fuis donc vers l'Est, abandonnant la promenade en bateau que j'y avait projeté d'une part, et l'itinéraire privilégié vers le Grand Canyon d'autre part.

 

Plein d'essence en territoire Navajo.

Ca se voit, à la nonchalance et au type très marqué de la population locale.

C'est tout juste si je ne dois pas klaxonner pour qu'on me libère une pompe, apparemment dévolue au rôle de salon de thé.

Mais respectons et soyons discrets.

On ne doit pas croiser le regard d'un indien, mais, à les considérer, papotant aussi énergiquement que des poulpes lymphatiques et avachis au terme d'une course éperdue, assis dans la benne de leur pick-up, un rien d'impatience me chatouille…

ici le temps n'a pas la même valeur, et l'étranger, c'est moi.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/buick_service.jpg

 

Déjeuner à Kayenta, sans conteste la ville la plus navajo du territoire susdit.

Cela revient à dire qu'on peut la considérer comme la capitale, même si la vraie reste bien entendu Gallup.

Indiens plutôt farouches et pas très accueillants.

Ce n'est pas le sens commercial qui les étouffe, par ici !

Peut-être que ma voiture presque neuve et mon style de Blanc (bronzé pourtant) ne leur revient pas.

 

Un vieux marmottant me tend une main mendiante et, ayant correctement interprété mon refus, me propose de lui acheter une horrible montre en toc pour quatre ou cinq dollars.

Je révise instantanément mon opinion sur leur sens commercial.

 

Soupe traditionnelle indienne et steak beaucoup trop cuit.

Et c'est enfin Monument Valley, suivi de près par de monstrueux nuages noirs.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/monument_3.jpg

 

Mais je profite de deux ou trois éclaircies providentielles qui sauvent l'appareil photo d'une coupable inactivité devant un tel spectacle.

Paysage absolument dément, grandiose !

 

Je navigue entre la pub Marlboro et les westerns mythiques.

J'adore vraiment.

Ces éboulis, que tout le monde a vu au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce qu'en noir et blanc dans un bon vieux film, prennent ici une saveur et une odeur unique.

Oui, je pèse mes termes, tant l'émotion physique est palpable au contact de cette fine brise profonde, de ces éclairages subtilement et imperceptiblement changeants.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/monument_1.jpg

 

Jamais, je le comprends quasi-instantanément, on ne pourra réaliser deux clichés identiques, alors que ces roches millénaires sont quand même par essence plutôt immobiles.

Les massives colonnes tronquées évoquent les pièces d'un jeu d'échec qui aurait 400 kilomètres carrés.

Et comme elles bougent assez peu, justement, la partie semble familière même si on se demande qui va jouer le prochain coup.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/monument_2.jpg

 

A Gooseneck, je découvre un point de vue remarquable sur deux méandres de la San Juan River, jaune, limoneuse et encaissée au plus profond de strates brunâtres.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/san_juan.jpg

 

Ensuite, montée spectaculaire vers la Highway 95, plein Nord, par une piste de graviers instables.

Comme nous nous trouvons dans une zone protégée, aucun signal, aucune barrière de protection.

La piste en dévers m'attire vers le précipice, les roues arrières chassant à chaque lacet tandis que je reste en accélération pour monter.

Très drôle...

J'en ris tout seul, ayant quand même la diaphane crainte que, en cas d'erreur un peu appuyée, ce ne soit pour la dernière fois.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/falaise_1.jpg

 

Point de vue unique par son étendue, car Monument Valley ne m'est occulté que par les nuages de pluie qui gagnent du terrain.

Fuyant toujours, je remarque un arbre brûlant tout seul... (?).

Après un sonore "Anybody there ?" ("Il y a quelqu'un ?"), j'essaye d'écarter les branches les plus proches, dont certaines sont déjà à moitié carbonisées.

Rapidement, je remarque que le feu couve depuis un bon bout de temps dans l'arbre lui même... et au dessus de ma tête !

 

Je décide alors de foncer à la ville la plus proche (Blanding, 45 kilomètres) alerter la police.

Je sais que les Américains paniquent à mort devant les feux de forêt, et j'en profite pour allumer plein pot (à un bon 160...), le pied dedans, la route à quatre voies étant de surcroît fort belle.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/vue_1.jpg

 

Arrivé là, je trouve la petite maison qui sert de Police Station, mais qui a fermé la veille à 18 heures...

Je finis par convaincre le voisin d'en face de téléphoner au 911 pour faire prévenir les services d'urgence.

Deux minutes plus tard, j'ai le plaisir de klaxonner et de faire des appels de phares à une voiture de patrouille.

Mais nous ne nous comprenons pas du premier coup, et chacun traverse la large chaussée bombée pour s'arrêter de l'autre côté !

 

Finalement, j'explique ce pourquoi je tenais à attirer leur attention, et ils me rétorquent qu'avec le 911, rien d'autre n'est à faire, et que probablement un hélicoptère doit déjà être en route pour circonvenir le feu.

Mon rêve d'accompagner, toute sirènes hurlantes, une paire de voitures officielles, s'écroule donc...

Tant pis.

 

Le temps de me loger, de fermer la porte, et une pluie comme on n'en voit que rarement s'abat sur Blanding.

Et quand je dis rarement, c'est que ça ressemble à des centaines de barriques de flotte qui se déverseraient d'un coup : en trois secondes, les deux mètres qui me séparent du coffre de la Dodge deviennent infranchissables.

De l'autre côté de la rue, j'en profite pour suivre avec un intérêt non dissimulé les efforts méritoires d'une poignée d'hommes pour décoincer un lourd mobil home (modèle huit mètres de long).

Ils devaient ignorer le fait suivant : lorsque les roues avant grimpent sur une bande de terre même légèrement surélevée (pour se garer en attendant la fin des cataractes je suppose), le généreux porte-à-faux arrière peut râcler le sol.

Résultat : au mieux les roues motrices décollent, sinon (comme c'est le cas), on encastre le tout...

 

Dans ma chambre, je tombe sur "The Book of Mormon", Another Testament of Jesus Christ.

Tiens tiens, Jésus aurait il fait écrire plusieurs versions de son Ecriture?

 

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Invité §chr686Hf

Toujours un plaisir de te lire Overseas!!

Ce topic est vraiment fabuleux et à faire connaitre à tous! :love:

Un seul regret, nous en sommes au dernier voyage (ou plutot le premier lol) alors à quand ton prochain séjour aux states que l'on puisse se régaler avec le récit de ton voyage à ton retour?

 

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Ce topic est vraiment fabuleux

 

 

Tout à fait d'accord.

Sans aller jusqu'à affirmer que j'ai vécu des expériences exceptionnelles, chaque jour de baroud peut apporter, conjointement, séparément ou pas du tout :

- des rencontres inoubliables

- des dangers naturels (animaux, rochers, épineux, piste...)

- des risques impondérables (panne, accident, agression...)

- des occasions de photos inattendues

- des dizaines de voitures anciennes ou d'épaves en situation "live" naturelle

et, très probablement, beaucoup de route, de la bouffe "à la va comm' j'te pousse" et du très beau temps.

 

à quand ton prochain séjour aux states que l'on puisse se régaler avec le récit de ton voyage à ton retour?

 

 

Excellente et judicieuse question !

Pour que cela puisse se réaliser, et je le souhaite au moins aussi ardemment que vous tous qui me lisez, il me faudrait :

- du fric

- ne pas être indispensable dans les 48 heures pour faire tourner ma Société

- du temps

- un passeport biométrique ?

 

Mais, en contrepartie, je suis techniquement prêt :

- je sais où aller, quoi faire et comment m'organiser

- je dispose dorénavant du Nikon-FE (argentique) + un tout nouveau Canon A-620 (numérique),

et vue la facilité pour shooter avec, je devrais faire un malheur la prochaine fois...

 

Mais quand, hélas ? :cry:

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Invité §chr686Hf

Alors que faire pour que ce topic ne meure surtout pas après la fin de ton dernier récit?

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Heu... au choix :

- se cotiser pour réunir 3.000 euros (j'ai un compte Paypal) ? :D

- me mettre en relation avec un éditeur ou un magazine friand de reportages inédits, superbement illustrés et remarquablement écrits ? :sol:

 

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Invité §wre363nj

Nan nan, la ford 57 est une magnifique caisse... ;) de l'avant comme de l'arriere ,si en plus on y fait un petit traitement mild-custom... ca devient une tuerie comme caisse :)... si si...

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Tout à fait d'accord.

Excellente et judicieuse question !

Pour que cela puisse se réaliser, et je le souhaite au moins aussi ardemment que vous tous qui me lisez, il me faudrait :

- du fric

- ne pas être indispensable dans les 48 heures pour faire tourner ma Société

- du temps

- un passeport biométrique ?

 

 

 

Inutile si ton passeport date d'avant novembre 2005.

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Ciel gris d'un bout à l'autre de l'horizon...

tant pis, c'est aujourd'hui ou jamais.

Re-passage par Monument Valley, mais moins bien éclairé qu'hier.

Contrairement à mon habitude, je savoure à une allure sénatoriale et en en éprouvant un palpable délice cette route déjà familière.

On n'est pas aux pièces et... chaque véhicule sur cette route mythiquement fantasmée (c'est la seule qui traverse Monument Valley de part en part sans qu'il y ait besoin d'acquitter un péage aux Indiens) respecte quasi-involontairement une distance d'au moins 600 mètres avec le précédent.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/monument_5.jpg

 

Et là, bien sûr, lorsqu'on redescend venant du nord, c'est le point de vue inoubliable qu'on retrouve sur toutes les brochures publicitaires d'agences de voyage.

On le voit aussi très bien à la fin de "Forrest Gump" (Fff... FFfff... Forrest Gump, my name is... FFff... Forrest Gump), lorsque Tom Hanks termine son incroyable (et peu crédible) cross pédestre à travers tous les Etats-Unis.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/monument_4.jpg

 

Comme souvent dans ces régions, il suffit de quelques dizaines de minutes et d'un peu de vent pour que le ciel s'épure et se libère tout seul.

Ca tombe bien, une rotation bien comprise du volant me fait traverser la route en une précise arabesque, je viens de remarquer une Buick donc la courbure de calandre ne laisse place à aucun doute : fi des modèles '54 ou '57, pourtant bien estimables et réjouissants à l'oeil, c'est un modèle autrement plus rare dont il s'agit.

Il est même tout à fait surprenant qu'un amateur ou un collectionneur ne s'en soit pas préoccupé, plutôt que de la laisser là, à servir de faire-valoir à cette ruine de Trading Post !

 

Buick 1949

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/buick_491.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/buick_492.jpg

 

Dérive plein Est, puis courte route pour m'amener au Navajo National Monument, et un très curieux village enchâssé sous une voûte rocheuse de 140 mètres de haut.

 

Bon, ça s'appelle le canyon de Betatakin, ça date des années 1250 et ce n'est pas Navajo du tout mais Anasazi, donc encore plus ancien que les Hopis, de même lignée.

On suppose que les Anasazis qui sont venus poser leur baluchon là-dessous ne l'ont pas fait que pour le plaisir, quelle qu'en soit la raison (guerre, sécheresse…), car ils ne seraient pas restés plus de 40 ans.

Ils auraient pu, pourtant, les Américains ne sont tombés dessus qu'en 1909, soit 600 ans plus tard.

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/navajo.jpg

 

Je m'accroche à un bon leader sur la Highway 160, ce qui me permet de rouler prudemment à 140.

Grand Canyon.

On ne présente plus !

Le temps reste très incertain, et seul un chiche petit soleil cligne dans les interstices nuageux.

Pourtant, à cet inégal et mouvant éclairage, c'est absolument dément !

Il faut compter quatorze kilomètres pour espérer descendre à pied jusqu'au fond !

Et, à perte de vue, des roches rouge sombre, mauves, grises et parfois même à reflets bleutés, monstrueusement corrodées, énormes, et je dirais... inhumaines.

Certains à pics ont certainement plus de 1.200 mètres de hauteur, puisqu'on est à 2.300...

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/canyon_1.jpg

 

http://www.paris.web66.com/toureiff/w95/canyon_2.jpg

 

Prochain post : la suite au Grand Canyon

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Invité §cou166Vr

Merci Overseas pour cette dose de dépaysement "presque" journalière. C'est un réel plaisir de lire sur internet un récit plaisant écrit de main de maître par quelqu'un qui respecte encore la langue française.

Petite expérience personnelle, si je puis me permettre d'intervenir, au sujet du Grand Canyon :

"Il faut compter quatorze kilomètres pour espérer descendre à pied jusqu'au fond ! "

Depuis Grand Canyon Village sur la South Rim du canyon, Bright Angel Trail permet de descendre au fond du canyon. Distance 7,7 miles, soit en gros 12,5 km. J'en ai fait l'aller-retour, donc 25 km, pour le simple plaisir de la ballade et sans chercher à battre de record, en 10 heures, alors que tous les guides, sites et autres rangers essaient de vous dissuader de le faire dans la journée. J'ai compris pourquoi en remontant du fond lorsque j'ai croisé un Ranger à cheval à l'entrée du chemin, qui, à 10 heures du matin, dissuadait les touristes d'aller plus loin que le prochain point d'eau (et quand je dis qu'il les en dissuadait, c'était sur un ton qui n'admettait pas la discussion). C'était la première fois de sa carrière qu'il rencontrait quelqu'un qui rentrait du fond à cette heure. Il a eu du mal à croire que je rentrais, après être parti du même endroit à minuit sous la lueur de la lune et voulait absolument me faire dire que j'arrivais de l'autre côté du canyon après avoir passé la nuit en route à Bright Angel Campground (Il faut dire que j'étais sans doute le seul sur plusieurs miles à emprunter le chemin dans le sens de la montée, quand c'était le défilé en sens inverse !)

Ayant l'habitude des sorties en montagne, il m'avait paru tout naturel de partir "à la fraîche" pour rentrer avant le début des grosses chaleurs de la journée, ce qui n'a pas l'air d'être une habitude répandue là-bas.

Si donc vous pensez tenter l'aller-retour dans la journée, je vous engage à tenir effectivement compte des conseils donnés par les locaux (250 personnes secourues par an) et de ne pas partir pas le matin à 9 ou 10 heures (histoire, en bon Français qui se respecte, de faire le contraire de ce qu'on vous recommande). Deux solutions : laissez tomber ou partez de nuit comme je l'ai fait.

Overseas, je te rends la parole.

 

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Merci countryboy pour cette constructive participation.

En effet, ayant moi-même un peu "baroudé" ici et là, je cautionne et confirme sans hésitation le conseil ici développé :

en montagne (et le Grand Canyon... en quelque sorte, c'en est !), la vitesse et le rythme de progression n'est pas comparable aux autres terrains.

Il est donc fortement recommandé, comme en course sur glacier, de partir très très tôt, ce qui procure d'inestimables avantages :

- peu de gens le font

- assister aux levers du jour... c'est confiner aux joies éternelles !

- températures appréciables pour dispenser un effort physique bien dosé

- marge raisonnable en cas d'allongement involontaire de la course (blessure, égarement...)

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