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Discussions libres (Général)

Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)


jensen
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Il y a 15 heures, n-bx a dit :

C'est surtout le décalage entre l'évolution de la presse auto et nous...

 

La recette du HS Salon annuel de l'AJ est pourtant immuable depuis plusieurs dizaines d'années maintenant. Idem pour celui de L'Automobile Magazine. 

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Invité §oul767Da

Grace ou à cause d'internet, la presse papier est de moins en moins lue! C'est peut être que ceci explique cela? :)

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Il y a 11 heures, NyvetDuPiC a dit :

 

La recette du HS Salon annuel de l'AJ est pourtant immuable depuis plusieurs dizaines d'années maintenant. Idem pour celui de L'Automobile Magazine. 

 

Le spécial Salon de l'Automobile Magazine est tout de même plus complet : Production annuelle du constructeur et ventes France. :oui: 

 

 

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Bonjour,

 

moi-aussi Jensen ça "m'a fait quelque chose" d'arrêter ce rendez-vous annuel que j'attendais avec impatience chaque été. Je me souviens que, bien avant que les gammes soient ennuyeuses à mourir, actuellement une sorte de déclinaison à l'infini du concept "SUV connecté" (des petits, des moyens, des gros... et pour ceux qui auraient encore plus à compenser, des TRES gros :ddr:), j'avais remarqué que les hors-séries, AJ ou L'Automobile, s'appesantissaient plus sur les équipements que sur l'histoire du modèle ou sa mécanique, et ça déjà, ça me gavait !

 

Bref, entre les modèles et les attentes des clients/lecteurs, je ne m'y retrouvais plus, j'aurais bien continué exclusivement pour la rubrique "Hors-série" de l'AJ, ou je découvrais chaque année des trucs... improbables, délirants, ridicules, horribles, superbes aussi plus rarement, ça c'était vraiment bien, clairement des modèles à découvrir sur ton sujet :bien: Quoique... même cette rubrique au fil des ans a évolué, passant d'une multitude de petits artisans a de plus rares officines se contentant de bobybuilder des modèles existants, ou créer leur propre supercar, forcément meilleure que celle des voisins, le côté "artisanal", "sympa" a lui aussi disparu à mon sens...

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belle histoire :jap: 

 

je me souviens des première P4 de mon régiment, des essences de 83 et 84 :oui: 

 

ça volait moins haut que les Jeep mais elles étaient étanches, elles avaient le chauffage et on pouvait dormir dedans :w: 

 

autant dire que les manoeuvres en terrain libre n'était plus purge ! :ddr: 

 

je pouvais aussi dormir dans l'Unimog mais y'avait pas le chauffage :cyp: 

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Quand j'ai approché la fin de l'article je me suis dit "mais ils l'ont vraiment arrêté?"

En fait non, c'était juste une modernisation de châssis ^^ 

 

Impressionnante longévité ! 

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Il y a 1 heure, Camus a dit :

Merci pour cet article que j'ai dévoré d'une traite :bien:

 

Sacré engin que ce classe G :oui:

 

 

 

moi aussi mais c'est parce que sinon, je me souviens jamais où je me suis arrêté ... :ddr: 

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Le 03/02/2022 à 18:25, Le Cheetah a dit :

Pour comparaison : voici une vraie Pontiac Le Mans (V8 - 5,7 litres).

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À propos de Pontiac, voici une allégorie intéressante pour les amateurs d'histoire :

Le français Antoine de Lamothe Cadillac, mandaté par Louis XIV, remonte le Saint-Laurent, débarque sur la rive droite et y rencontre le chef indien Pontiac dont la tribu vit à cet endroit. Cadillac y fondera en 1701 un comptoir pour le commerce de la fourrure qui deviendra la ville de Detroit.

659939732_CafillacetPontiac.JPG.098893b8ef4a64136117823de707cb2b.JPG  Cadillac.JPG.be997978fca4f2184a4cdd57eed6f76a.JPG*

On fêtera le bicentenaire de Detroit en 1901 et lorsque, la même année, Henry Leland cherchera un nom pour la marque de luxe qu’il veut créer, il la dénommera Cadillac en honneur de son fondateur. La marque sera rachetée par la GM en 1909.

Quand à Pontiac la marque sera créée par la GM vingt ans plus tard en l’honneur du chef indien, lui aussi étant entré dans l’histoire de Detroit dont un quartier porte son nom.

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(modifié)

 

 

 

El Morocco : Américaine, comme son nom ne l'indique pas ! :D 

 

 

 

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Nos voisins d'outre-Atlantique ont ceci de particulier qu'ils n'ont pas "d'Histoire" à proprement parler à l'inverse du vieux continent et se passionnent donc trop souvent pour des héros qui ne sont que de vagues Pistoleros sans foi ni loi… :bah: 

 

A l'ère moderne (le Far West ayant eu une fin, sauf au cinéma ! ;)) ils vont porter au pinacle tous les hommes qui vont réussir, que ce soit dans la politique ou les affaires (et c'est bien souvent la même chose chez eux remarquez ! :D ) 

 

Ruben Allender est de ceux-là. :jap: 

 

Parti de rien et originaire du Canada, son sens du commerce va en faire un millionnaire

 

Il commence sa carrière en rachetant à très bas prix des surplus militaires durant les années 20, en particulier des parachutes dont il récupère la voile en soie pour la proposer à l'industrie textile et les câbles des suspentes qui deviennent grâce à son bagout d'excellents fils de pêche ! :lol: 

 

Mais l'homme fera mieux en revendant ensuite avec un bénéfice monstrueux ces parachutes neufs à l'usine qui les avaient fabriqués, cette dernière estimant que les remettre dans le circuit était financièrement bien plus intéressant que d'en fabriquer d'autres ! :W 

 

Bref c'est un homme riche qui, au début des années 50, roule en Cadillac

 

Cette marque lui convient (c'est un marqueur social gigantesque à cette époque aux USA) mais il regrette toutefois que les autos de cette firme de prestige soient trop grosses au quotidien même sur les larges avenues de Detroit, ville d'adoption de Ruben mais aussi capitale de l'automobile Américaine.

 

Il imagine alors, sa passion de l'automobile lui ayant vite fait comprendre que jamais GM ne commercialisera une "petite" Cadillac, qu'il pourrait bien y avoir un marché à prendre en distribuant des voitures de taille plus modeste mais aussi "valorisantes" aux yeux de leurs propriétaires.

 

En 1955 il contemple sa nouvelle acquisition, en l'occurrence un cabriolet Eldorado flambant neuf et constate qu'il n'avait en fin de compte acheté, grosso-modo, qu'un Coupé DeVille avec une partie arrière différente… :roll: 

 

Eldorado 55.

La présence de carrosseries ou de mécaniques quasi-identiques mais vendues sous des marques différentes permettait à la General Motors de rentabiliser au maximum les frais d'études.

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Il imagine alors qu'en prenant pour base une Chevrolet il devrait être possible d'en faire une "presque Cadillac" sans avoir un énorme investissement à consentir. :oui: 

 

Deux choses à faire en priorité

 

-Embaucher des carrossiers capables d'améliorer une simple Chevrolet pour en faire une Cadillac de loin.

 

-Déposer le nom de la nouveauté, ici Ruben souhaite rester proche d'Eldorado mais sans faire de plagiat. :o 

 

Pour ce faire il a l'idée d'emprunter le nom d'un Night-Club très connu de New-York : El Morocco (ce qui n'a donc strictement aucun rapport avec le Royaume Chérifien). 

 

Cela sonne comme "Eldorado" mais c'est différent ! :sol: 

 

Le nom est même officiellement déposé au registre des propriétés.

 

Ensuite son baratin lui permet de se mettre en affaire avec un gros concessionnaire de Detroit prêt à lui vendre des Chevrolet 210 et des Coupés et Convertibles Bel Air pour seulement 50$ de plus que le prix auquel la GM vend ses autos aux dealers… :blague: 

 

 

Coupé Hard-Top Bel Air millésime 1956.

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Les voitures réceptionnées son équipe se met alors au travail.

 

Et comment rendre une simple Chevy digne d'une Cad' ? :D 

En lui ajoutant des ailerons pardi ! :fresh: 

 

La société Creative Industries est approchée pour fournir des moules capables de confectionner rapidement ces derniers en utilisant de la fibre de verre, de même qu'un technicien compétent dans le façonnage de ce nouveau matériau, encore peu utilisé, est engagé.  :jap:

 

Tout un entrepôt est équipé avec un budget de 40 000$ pour assurer la modification des autos, Ruben est alors persuadé qu'il peut en sortir (et en vendre !) dix par jour ! :blague: 

 

Commercialisées dès 1956 comme des "El Morocco" avec une carte grise spécifique l'aventure commence à arriver aux oreilles des dirigeants de la General Motors qui, bien qu'interloqués, se contentent "de suivre l'affaire de près". 

 

 

De loin on pourrait croire qu'il s'agit d'une Cadillac, mais de loin seulement… :roll: 

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Les feux proviennent d'une Dodge Coronet 1955.

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Hormis l'arrière totalement retravaillé les El Morocco étaient dotées d'un intérieur très légèrement amélioré au niveau des finitions, les enjoliveurs de roues venaient d'un accessoiriste US très connu (l'équivalent du "Robri" Français de l'époque) et à l'avant de gros "Dagmars", un accessoire à la mode en 1956, étaient installés.

 

Les Dagmars (du nom d'une actrice US à la poitrine généreuse… :miam: ) étaient des phares de pick-up Dodge 1937 retournés, chromés et remplis de fibre de verre ! :lol: 

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Mécaniquement les autos restaient totalement conformes aux modèles Chevrolet dont elles dérivaient, l'entreprise ne se chargeant que de "cosmétique".

 

On trouvait donc sous le capot des El Morocco 56 un six cylindres en ligne de 3 860 cm3 pour 140 ch SAE ou un V8 de 4 340 cm3 développant 162 ch.

 

La transmission était assurée par une boite mécanique à trois rapports (avec overdrive en option) ou une automatique Powerglide à deux vitesses.

 

Freins et direction assistés sur tous les modèles vendus.

 

 

L'intérieur était simplement amélioré par rapport à la Chevrolet de base.

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Etonnant que vous n'en ayez jamais entendu parler hein ? :W 

 

Il faut dire que compte-tenu du prix affiché, en l'occurrence 3 250$ (et même 3 400$ avec le Continental Kit), c'est 850$ plus cher qu'une Bel Air de série et c'est beaucoup trop, même si la Cadillac qu'elle tente d'imiter est près de trois fois plus chère au catalogue.

 

Les Américains sont comme les autres : Ils préfèrent l'original à la copie. :bah: 

 

Bref, la production des El Morocco pour le millésime 1956 va se limiter à 18 Convertibles et 2 berlines deux portes Hard Top.  :L

 

Changement de braquet pour 1957 avec l'abandon forcé de la fibre de verre du fait de la démission du spécialiste, écœuré par les conditions de travail à l'atelier (il n'y avait qu'une seule prise électrique dans tout le local ! :lol: ) et place à une transformation à base de feuilles d'acier "à l'ancienne". :) 

 

Ruben Allender ne travaillait que sur des bases neuves…

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… Qu'il fallait donc quasiment reconstruire, bonjour le prix de revient ! :W 

Les pièces rapportées étaient désormais en acier soudé au plomb. 

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Par essence obligé de suivre les évolutions d'une gamme Chevrolet 210 totalement revue pour ce millésime on tente alors de ratisser plus large en proposant aussi une berline Hard Top quatre portes en plus du Cabriolet Bel Air

 

 

Pour 1957 l'avant devenait un peu moins lourdaud avec l'abandon des ridicules Dagmars. 

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Par contre les ailerons… :oops: 

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Il faut dire que la Cadillac Eldorado Brougham 1957, que Ruben Allender voulait imiter, n'était pas triste dans son genre ! :hihi: 

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Pour être honnête le travail de carrosserie était irréprochable et de très grande qualité, l'atelier allant jusqu'à utiliser les mêmes moulures latérales de carrosserie que les Cadillac, de plus un effort certain avait été fait sur les tarifs puisqu'ils ne dépassaient plus les productions Chevrolet que de 500$ ce qui devenait raisonnable compte-tenu du travail de transformation (et n'oublions pas que l'Eldorado de la photo ci-dessus en valait alors plus de 13 000 !).

 

Toutes sont désormais dotées du V8 4 640 cm3 de 245 ch SAE avec boite automatique Powerglide, d'un autoradio et même du chauffage ! :ddr: 

 

 

Le V8 4,6 litres, seul moteur proposé pour 1957.

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Pas ridicule du tout ce Hard Top deux portes non ? :) 

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"El Morocco", c'est même gravé sur la planche de bord ! :fier: 

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"Nec plus ultra du gâteau sur la cerise" le propriétaire pouvait faire inscrire son nom sur le moyeu du volant. :fier: 

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Pourtant la sauce ne prend pas, de toute façon Allender constate vite que son atelier n'est pas assez grand pour assurer un volume de production suffisant afin que l'affaire devienne rentable un jour… :bah: 

 

Il tente d'intéresser quelques concessionnaires GM de Detroit pour assurer la distribution et la promotion de ses El Morocco histoire d'alléger sa tâche mais ces derniers sont réticents et craignent d'éventuelles représailles du siège de la compagnie, or cette dernière n'a jamais dégainée son armée de juristes pour arrêter l'aventure, sans doute pensa t-elle fort justement que l'affaire n'irait pas bien loin. :roll: 

 

Fin 1957 c'est terminé. :( 

 

L'atelier ferme ses portes après la production pour ce millésime de 2 Hard Top deux portes, 10 Hard Top quatre portes et 2 Cabriolets soit 14 autos, chiffre à additionner aux 20 unités de 1956 ce qui nous donne donc un total de 34 El Morocco sorties des ateliers d'Alden Park Manor

 

34 voitures produites, voici un label des plus rares. :jap:  

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Ruben Allender tentera une ultime démarche pour continuer la production en 1958 mais ce fut peine perdue, comme le dira plus tard un concessionnaire local "Si quelqu'un avait 3 000$ à dépenser pour une imitation de Cadillac il ne devait pas lui être trop difficile d'en rajouter 1 500 pour en acquérir une vraie d'occasion" et c'est bien ce qui a "tué" l'aventure. :bah: 

 

 

Une des 10 berlines quatre portes Hard Top produites.

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Totalement oubliées durant trois décennies on a un long moment pensé que les El Morocco n'avaient pas survécu à leur créateur (décédé en 1966 à l'âge de 69 ans) mais quelques passionnés ont pu en retrouver, souvent en piteux état, dès la fin des années 80.

 

Le chiffre d'une dizaine d'autos survivantes semble être définitif, de nos jours elles valent bien plus qu'une Cadillac de la même époque, belle revanche du destin ! :fresh: 

 

Ne cherchez pas une El Morocco dans une grange abandonnée de la Creuse, aucune n'a quitté les USA. :o 

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Elle n'étaient en fin de compte pas si vilaines ces voitures et surtout très bien modifiées, Ruben Allender n'a malheureusement pas vécu assez longtemps pour s'apercevoir qu'il venait de créer le Tuning avant l'heure ! :W 

 

Un de ces jours, si vous croisez lors d'un dîner en ville l'éternel "Je sais tout spécialisé es automobiles" parlez lui des El Morocco, juste histoire de voir si sa culture automobile est aussi poussée qu'il veut bien le faire croire à l'assemblée… ;) 

 

 

Interview du seul collectionneur d'El Morocco connu : 

 

 

 

 

Une quatre portes 1957 à vendre : 

 

 

 

 

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:coucou:

 

Jensen.

 

 

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il y a 11 minutes, jensen a dit :

 

 

 

El Morocco : Américaine, comme son nom ne l'indique pas ! :D 

 

 

 

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Nos voisins d'outre-Atlantique ont ceci de particulier, à l'inverse de la vieille Europe, qu'ils n'ont pas "d'Histoire" à proprement parler et se passionnent donc trop souvent pour des héros qui ne sont que de vagues Pistoleros sans foi ni loi… :bah: 

 

A l'ère moderne (le Far West ayant eu une fin, sauf au cinéma ! ;)) ils vont porter au pinacle tous les hommes qui vont réussir, que ce soit dans la politique ou les affaires (et c'est bien souvent la même chose chez eux remarquez ! :D ) 

 

Ruben Allender est de ceux-là. :jap: 

 

Parti de rien et originaire du Canada, son sens du commerce va en faire un millionnaire

 

Il commence sa carrière en rachetant à très bas prix des surplus militaires durant les années 20, en particulier des parachutes dont il récupère la voile en soie pour la proposer à l'industrie textile et les câbles des suspentes qui deviennent grâce à son bagout d'excellents fils de pêche ! :lol: 

 

Mais l'homme fera mieux en revendant ensuite avec un bénéfice monstrueux ces parachutes neufs à l'usine qui les avaient fabriqués, cette dernière estimant que les remettre dans le circuit était financièrement bien plus intéressant que d'en fabriquer d'autres ! :W 

 

Bref c'est un homme riche qui, au début des années 50, roule en Cadillac

 

Cette marque lui convient (c'est un marqueur social gigantesque à cette époque aux USA) mais il regrette toutefois que les autos de cette firme de prestige soient trop grosses au quotidien même sur les larges avenues de Detroit, ville d'adoption de Ruben mais aussi capitale de l'automobile Américaine.

 

Il imagine alors, sa passion de l'automobile lui ayant vite fait comprendre que jamais GM ne commercialisera une "petite" Cadillac, qu'il pourrait bien y avoir un marché à prendre en distribuant des voitures de taille plus modeste mais aussi "valorisantes" aux yeux de leurs propriétaires.

 

En 1955 il contemple sa nouvelle acquisition, en l'occurrence un cabriolet Eldorado flambant neuf et constate qu'il n'avait en fin de compte acheté, grosso-modo, qu'un Coupé DeVille avec une partie arrière différente… :roll: 

 

Eldorado 55.

La présence de carrosseries ou de mécaniques quasi-identiques mais vendues sous des marques différentes permettait à la General Motors de rentabiliser au maximum les frais d'études.

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Il imagine alors qu'en prenant pour base une Chevrolet il devrait être possible d'en faire une "presque Cadillac" sans avoir un énorme investissement à consentir. :oui: 

 

Deux choses à faire en priorité

 

-Embaucher des carrossiers capables d'améliorer une simple Chevrolet pour en faire une Cadillac de loin.

 

-Déposer le nom de la nouveauté, ici Ruben souhaite rester proche d'Eldorado mais sans faire de plagiat. :o 

 

Pour ce faire il a l'idée d'emprunter le nom d'un Night-Club très connu de New-York : El Morocco (ce qui n'a donc strictement aucun rapport avec le Royaume Chérifien). 

 

Cela sonne comme "Eldorado" mais c'est différent ! :sol: 

 

Le nom est même officiellement déposé au registre des propriétés.

 

Ensuite son baratin lui permet de se mettre en affaire avec un gros concessionnaire de Detroit prêt à lui vendre des Chevrolet 210 et des Coupés et Convertibles Bel Air pour seulement 50$ de plus que le prix auquel la GM vend ses autos aux dealers… :blague: 

 

 

Coupé Hard-Top Bel Air 1955.

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Les voitures réceptionnées son équipe se met alors au travail.

 

Et comment rendre une simple Chevy digne d'une Cad' ? :D 

En lui ajoutant des ailerons pardi ! :fresh: 

 

La société Creative Industries est approchée pour fournir des moules capables de confectionner rapidement ces derniers en utilisant de la fibre de verre, de même qu'un technicien compétent dans le façonnage de ce nouveau matériau, encore peu utilisé, est engagé.  :jap:

 

Tout un entrepôt est équipé avec un budget de 40 000$ pour assurer la modification des autos, Ruben est alors persuadé qu'il peut en sortir (et en vendre !) dix par jour ! :blague: 

 

Commercialisées dès 1956 comme des "El Morocco" avec une carte grise spécifique l'aventure commence à arriver aux oreilles des dirigeants de la General Motors qui, bien qu'interloqués, se contentent "de suivre l'affaire de près". 

 

 

De loin on pourrait croire qu'il s'agit d'une Cadillac, mais de loin seulement… :roll: 

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Les feux proviennent d'une Dodge Coronet 1955.

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Hormis l'arrière totalement retravaillé les El Morocco étaient dotées d'un intérieur très légèrement amélioré au niveau des finitions, les enjoliveurs de roues venaient d'un accessoiriste US très connu (l'équivalent du "Robri" Français de l'époque) et à l'avant de gros "Dagmars", un accessoire à la mode en 1956, étaient installés.

 

Les Dagmars (du nom d'une actrice US à la poitrine généreuse… :miam: ) étaient des phares de pick-up Dodge 1937 retournés, chromés et remplis de fibre de verre ! :lol: 

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Mécaniquement les autos restaient totalement conformes aux modèles Chevrolet dont elles dérivaient, l'entreprise ne se chargeant donc que de "cosmétique".

 

On trouvait donc sous le capot des El Morocco 56 un six cylindres en ligne de 3 860 cm3 pour 140 ch SAE ou un V8 de 4 340 cm3 développant 162 ch.

 

La transmission était assurée par une boite mécanique à trois rapports (avec overdrive en option) ou une automatique Powerglide à deux vitesses.

 

Freins et direction assistés sur tous les modèles vendus.

 

 

L'intérieur était simplement amélioré par rapport à la Chevrolet de base.

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Etonnant que vous n'en ayez jamais entendu parler hein ? :W 

 

Il faut dire que compte-tenu du prix affiché, en l'occurrence 3 250$ (et même 3 400$ avec le Continental Kit), c'est 850$ plus cher qu'une Bel Air de série et c'est beaucoup trop, même si la Cadillac qu'elle tente d'imiter est près de trois fois plus chère au catalogue.

 

Les Américains sont comme les autres : Ils préfèrent l'original à la copie. :bah: 

 

Bref, la production des El Morocco pour le millésime 1956 va se limiter à 18 Convertibles et 2 berlines deux portes Hard Top.  :L

 

Changement de braquet pour 1957 avec l'abandon forcé de la fibre de verre du fait de la démission du spécialiste, écœuré par les conditions de travail à l'atelier (il n'y avait qu'une seule prise électrique dans tout le local ! :lol: ) et place à une transformation à base de feuilles d'acier "à l'ancienne". :) 

 

Ruben Allender ne travaillait que sur des bases neuves…

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… Qu'il fallait donc quasiment reconstruire, bonjour le prix de revient ! :W 

Les pièces rapportées étaient désormais en acier soudé au plomb. 

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Par essence obligé de suivre les évolutions d'une gamme Chevrolet 210 totalement revue pour ce millésime on tente alors de ratisser plus large en proposant aussi une berline Hard Top quatre portes en plus du Cabriolet Bel Air

 

 

Pour 1957 l'avant devenait un peu moins lourdaud avec l'abandon des ridicules Dagmars. 

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Par contre les ailerons… :oops: 

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Il faut dire que la Cadillac Eldorado Brougham 1957, que Ruben Allender voulait imiter, n'était pas triste dans son genre ! :hihi: 

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Pour être honnête le travail de carrosserie était irréprochable et de très grande qualité, l'atelier allant jusqu'à utiliser les mêmes moulures latérales de carrosserie que les Cadillac, de plus un effort certain avait été fait sur les tarifs puisqu'ils ne dépassaient plus les productions Chevrolet que de 500$ ce qui devenait raisonnable compte-tenu du travail de transformation (et n'oublions pas que l'Eldorado de la photo ci-dessus en valait alors plus de 13 000 !).

 

Toutes sont désormais dotées du V8 4 640 cm3 de 245 ch SAE avec boite automatique Powerglide, d'un autoradio et même du chauffage ! :ddr: 

 

 

Le V8 4,6 litres, seul moteur proposé pour 1957.

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Pas ridicule du tout ce Hard Top deux portes non ? :) 

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"El Morocco", c'est même gravé sur la planche de bord ! :fier: 

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"Nec plus ultra du gâteau sur la cerise" le propriétaire pouvait faire graver son nom sur le moyeu du volant.

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Pourtant la sauce ne prend pas, de toute façon Allender constate vite que son atelier n'est pas assez grand pour assurer un volume de production suffisant afin que l'affaire devienne rentable un jour… :bah: 

 

Il tente d'intéresser quelques concessionnaires GM de Detroit pour assurer la distribution et la promotion de ses El Morocco histoire d'alléger sa tâche mais ces derniers sont réticents et craignent d'éventuelles représailles du siège de la compagnie, or cette dernière n'a jamais dégainée son armée de juristes pour arrêter l'aventure, sans doute pensa t-elle fort justement que l'affaire n'irait pas bien loin. :roll: 

 

Fin 1957 c'est terminé. :( 

 

L'atelier ferme ses portes après la production pour ce millésime de 2 Hard Top deux portes, 10 Hard Top quatre portes et 2 Cabriolets soit 14 autos, chiffre à additionner aux 20 unités de 1956 ce qui nous donne donc un total de 34 El Morocco sorties des ateliers d'Alden Park Manor

 

34 voitures produites, voici un label des plus rares. :jap:  

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Ruben Allender tentera une ultime démarche pour continuer la production en 1958 mais ce fut peine perdue, comme le dira plus tard un concessionnaire local "Si quelqu'un avait 3 000$ à dépenser pour une imitation de Cadillac il ne devait pas lui être trop difficile d'en rajouter 1 500 pour en acquérir une vraie d'occasion" et c'est bien ce qui a "tué" l'aventure. :bah: 

 

 

Une des 10 berlines quatre portes Hard Top produites.

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Totalement oubliées durant trois décennies on a un long moment pensé que les El Morocco n'avaient pas survécu à leur créateur (décédé en 1966 à l'âge de 69 ans) mais quelques passionnés ont pu en retrouver, souvent en piteux état, dès la fin des années 80.

 

Le chiffre d'une dizaine d'autos survivantes semble être définitif, de nos jours elles valent bien plus qu'une Cadillac de la même époque, belle revanche du destin ! :fresh: 

 

Ne cherchez pas une El Morocco dans une grange abandonnée de la Creuse, aucune n'a quitté les USA.

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Elle n'étaient en fin de compte pas si vilaines ces voitures et surtout très bien modifiées, Ruben Allender n'a malheureusement pas vécu assez longtemps pour s'apercevoir qu'il venait de créer le Tuning avant l'heure ! :W 

 

Un de ces jours, si vous croisez lors d'un dîner en ville l'éternel "Je sais tout spécialisé es automobiles" parlez lui des El Morocco, juste histoire de voir si sa culture automobile est aussi poussée qu'il veut bien le faire croire à l'assemblée… ;) 

 

Interview du seul collectionneur d'El Morocco connu : 

 

 

 

 

 

Une quatre portes 1957 à vendre : 

 

 

 

 

 

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:coucou:

 

Jensen.

 

 

Alors là je dis alf36.gif.970d2b767b0a192a83220a591f2be876.gif

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Alors là, tu m'as épaté !!!

 

Après, je dois dire que je fais partie de ceux qui n'auraient pas acheté. Parce que je ne vois pas l'intérêt qu'apporte ce qui n'est qu'un déguisement à cette Chevrolet sans aucune amélioration mécanique ni de l'équipement et du confort, et aussi parce que je trouve que le nom sonne mal.

 

Juste une petite remarque, si je peux me permettre : la Chevrolet verte à toit et découpes blanches est un modèle 56, pas une 55.

Modifié par daniel762
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il y a 24 minutes, daniel762 a dit :

 

Juste une petite remarque, si je peux me permettre : la Chevrolet verte à toit et découpes blanches est un modèle 56, pas une 55.

 

Oui, j'ai planté entre "fabrication 1955" et "millésime 1956", comme d'hab' kouah ! :o 

 

 

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Invité §oul767Da

Moi non plus je n'avais jamais entendu parler de cette "Chevrolet" modifiée. Bravo Tonton! :bien:

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Cette semaine, avec l'actualité ukrainienne, je suis tombé sur un aparté automobile relative à ce pays dans le Dauphiné Libéré. L'article traitait de l'histoire de la commercialisation d'un modèle ukrainien en France qui a été un fiasco commercial. Il s'agissait de la ZAZ Tavria.

 

La rédaction de l'article m'a terriblement fait pensé à la plume de notre archéologue automobile préféré, Jensen.

 

J'ai juste sur son auteur ? (J'ai cru comprendre que Jensen était de ce coin là en plus).

 

Lien vers l'article du Dauphiné

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