Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

[Mouss-35]

Impeccable, comme d'hab

 

[daniel762]

Merci Tonton pour la visite guidée !

[Le Cheetah]

    Non ce n’est pas sur une De Tomaso que j'ai flashé mais sur cette très rare AMC (American Motors Corporation) dénommée “AMX/3”, qui fut présentée au Salon de New-York 1970.

AMC s’était adressé à Giotto Bizzarrini pour la conception de cette supercar au moteur central (V8 – 6,5 litres) dont une petite production était envisagée, ceci juste avant l’apparition de la Pantera qui lui coupera l’herbe sous le pied.

      

AMC n’avait pas les reins assez solides pour continuer l’aventure et seulement cinq exemplaires verront le jour, plus un sixième que Bizzarrini terminera et conservera en dédommagement.

     

L’exemplaire personnel de Giotto Bizzarinni (c’est écrit dessus).

 

 

___________________________

Modifié 28 mars 2022 par Le Cheetah

[daniel762]

Je ne connaissais pas du tout, merci pour la découverte !

[Invité §oul767Da]

Et puis la ligne était assez réussie. Dommage que l'aventure ait été si courte!

[marzal]

En effet, DAT ASS  

 

12 exemplaires pour la Quattroporte II ?

Alors j'ai vu une des 12 hier :

 

[jensen]

 

Toutafé !

 

Sa présence sur le stand SM indique bien que les dessous étaient quasi-identiques.  

 

Tu étais à Avignon ?

 

Il me semble reconnaître l'architecture...  

 

 

 

 

[marzal]

Il y a 5 heures, jensen a dit :

 

Toutafé !

 

 

[toorop2004]

Ca côte 13 000 000 une Mc laren F1 ? 😵

Mon rêve s'éloigne chaque jour un peu plus... 🥺

[jensen]

 

Ben oui…  

 

Rowan Atkinson (Mr Bean) te fera peut être un prix sur la sienne mais il a sévèrement tapé avec.  

 

 

[Mouss-35]

il y a 41 minutes, jensen a dit :

 

Ben oui…  

 

Rowan Atkinson (Mr Bean) te fera peut être un prix sur la sienne mais il a sévèrement tapé avec.  

 

 

Elle a été réparée depuis.

 

Il me semble même que la compagnie d'assurances a couler a cause de ça.

 

[rusty03]

Elle a même été revendue à la suite des réparations.

[jensen]

 

 

 

Hellé Nice : La championne maudite.

 

 

 

 

 

Quand on pense "Champions automobiles Français des années 20 et 30" on songe immédiatement à des gens comme Robert Dreyfus ou Louis Chiron mais une femme a aussi eu son heure de gloire à cette époque et je vais vous raconter comment elle fut, de manière absurde, totalement effacée des mémoires.  

 

Mariette Hélène Delangle voit le jour le 15 décembre 1900 dans un petit village d'Eure et Loir d'un père receveur des postes et d'une mère couturière.

 

En mai 1903 ses parents l'emmène au bord d'une route voir passer la course Paris-Madrid, elle n'a alors qu'un peu plus de deux ans mais va rester d'après son entourage littéralement subjuguée par un spectacle aussi bruyant qu'impressionnant qui verra y participer les frères Renault, Camille Jenatzy ou encore Vincenzo Lancia alors simple pilote sur Fiat.

 

La dizaine de morts qui parsèmera l'épreuve, que ce soit des équipages (dont Marcel Renault) ou des spectateurs alors totalement inconscients des dangers de la route tels que nous les connaissons de nos jours feront que les pouvoirs publics stopperont l'épreuve à Bordeaux et interdiront désormais les courses "ville à ville" pour privilégier les circuits.

 

La course Paris-Madrid de 1903 sera endeuillée par de nombreux accidents, ici celui de Marcel Renault qui ne survivra pas au choc.  

Il faut dire que les autos traversaient les villes et les villages à plus de 120 km/h et que les routes n'étaient alors que des pistes poussiéreuses, il est clair que les choses ne pouvaient que très mal se terminer… 

 

 

Mariette perd son père l'année suivante et se trouve destinée, après une scolarité primaire, à devenir une femme modeste que l'on peut imaginer sans doute adepte de la cuisine après avoir trouvé "le meilleur parti du village", mais elle possède déjà un caractère "bien trempé" et les relations avec sa mère deviennent vraiment conflictuelles.  

 

Elle a 16 ans en pleine première guerre lorsque, consciente de sa beauté, elle décide de "monter" à Paris faire carrière, estimant ne plus avoir grand-chose à faire dans son village natal.

 

Son physique pour le moins avantageux lui permet de poser nue pour quelques peintres et le pécule gagné est réinvesti immédiatement dans des cours de dance.

Elle arrive très vite à être engagé au Casino de Paris où elle va exécuter un numéro qui se termine dans le plus simple appareil.  

 

 

 

 

Les militaires Américains, présents en nombre chez nous en 1917/18, vont se divertir lors de leurs permissions dans la capitale et ceux qui assistent à son numéro diront, dans leur sabir Franglais "qu'elle est nice" (elle est jolie), cela parvient aux oreilles de Mariette qui voit immédiatement surgir son nom de scène : Hellé Nice !  

Dorénavant c'est comme cela qu'elle sera connue, elle qui cherchait à se débarrasser d'un prénom jugé trop "provincial", voire même franchement "rural".  

 

A défaut de devenir une "Superstar" Hellé va tout de même accéder à la célébrité et à un bon confort de vie, monnayant dorénavant au prix fort ses séances de pose et ses prestations scéniques.

 

Ce genre de cliché, dans une époque encore très puritaine, se revendait sous le manteau et rapportait beaucoup à Hellé qui y posait.  

Spoiler

 

L'après guerre est une période totalement libérée (qui rejoindra les livres d'histoire sous le surnom des "Années Folles") et d'une certaine émancipation des mœurs féminines.

 

Hellé profite de ses connaissances dans le monde du spectacle et de son intérêt réel pour l'automobile pour passer son permis de conduire en 1920 alors que les femmes ne sont que quelques milliers à posséder un carton rose obtenu bien souvent après avoir conduit, non sans courage, des ambulances sur le front.  

 

Continuant ses prestations scéniques elle se passionne aussi pour les sports d'hiver puisque elle pratique le ski à Chamonix avec un bon niveau, gravira deux fois le Mont-Blanc et fera même du Bobsleigh !  

 

On aura compris à ce stade qu'Hellé n'a rien à voir avec la femme-type de son époque, mère au foyer consciencieuse faisant passer la réussite de son époux et de sa progéniture avant même son confort de vie.  

 

Non, c'est une femme forte, ambitieuse et curieuse de tout !  

 

Hellé Nice, une femme qui avait cinq décennies d'avance sur les mœurs de son temps.  

 

 

Et SURTOUT elle n'entend pas qu'un mâle vienne lui dicter son existence !  

 

Déjà si elle collectionne les aventures (à priori elle était doté d'un certain appétit pour "la chose" au point de cumuler plusieurs "relations" en même temps à l'insu de ses partenaires…  )  c'est ELLE qui décide QUI elle va mettre dans son lit !  

Et malheur à celui qui insistera…

 

Elle fait la connaissance d'Henri de Courcelles, ancien aviateur de la grande guerre et pilote automobile.

C'est lui qui lui permet d'accéder à un volant dans des épreuves comme Brooklands ou Monza où elle se fait surtout remarquer pour être la seule femme du plateau.

 

Au fil des années 20 Hellé se rend compte que si la scène, qui l'a rendu riche et célèbre, ou la pratique des sports de montagne sont des choses formidables l'automobile prend de plus en plus de place dans sa vie.

 

La mort d'Henri de Courcelles à Montlhéry en 1927 et une malheureuse chute à ski qui la blesse gravement au genou en 1928 vont lui permettre de recentrer son existence : Il n'est désormais plus vraiment possible de danser "comme avant" (de toute façon elle tutoie la trentaine et la retraite est alors proche dans cette activité) et les sports d'hiver lui sont désormais interdits, Hellé va donc pouvoir se lancer à fond dans une nouvelle existence : Pilote automobile !  

 

Elle s'inscrit au Grand Prix Féminin qui se court à Montlhéry le 2 juin 1929 au volant d'une Oméga Six et l'emporte face à toutes ses concurrentes à une vitesse moyenne supérieure à 100 km/h.

 

Elle fait alors la connaissance de Philippe De Rothschild, autre passionné d'automobile, qui devient rapidement son amant et lui prête sa Bugatti Type 35C pour essayer de battre le record de vitesse féminin, elle y parvient le 2 décembre avec 197,70 km/h en pointe et dix tours parcourus à une moyenne de 194 km/h comme l'impose le règlement.  

 

Elle achète une Bugatti Type 35 le 29 mars 1930 directement à l'usine de Molsheim (Châssis 4863) pour ses besoins personnels et part en tournée aux USA où elle va s'aligner dans de nombreuses épreuves au volant d'une Miller locale, elle n'en remporte aucune mais devient une Star dans le pays, le cigarettier Lucky Strike en fera même son égérie (alors qu'elle ne fume, à l'excès, que des Gauloises 100% made in France…  ) 

 

De retour dans l'hexagone elle est alors présentée à Ettore Bugatti qui juge que l'engagement d'une femme en Grands Prix au volant d'une de ses voitures pourrait bien être une fantastique publicité pour sa firme qui souffre alors de l'échec commercial cuisant de la Royale.

 

Elle signe un contrat avec la marque pour s'aligner sur cinq Grands Prix, dont ceux de France et d'Italie sur le légendaire circuit de Monza.

Elle enchaîne donc les courses les plus prestigieuses mais ne gagne pas, cela n'a à ses yeux guère d'importance car elle côtoie les plus grands, et sait faire aussi avancer la cause des femmes bien qu'elle finisse souvent les épreuves les mains couvertes d'ampoules voire en sang du fait de la dureté des directions de l'époque ! 

 

 

 

 

S'ensuivra une succession de courses où elle termine souvent dans les dix premières, elle est à Monza en septembre 1933 où le Grand Prix va voir la mort simultanée de trois champions : Giuseppe Campari, Stanislas Czaykowski (qu'elle a beaucoup "fréquenté") et Mario Borazacchini.  

 

 

Toujours le sourire malgré les dangers mortels de la course automobile des années 30.

 

 

 

 

 

Ici c'était pour faire plaisir aux photographes, en fait Hellé n'était pas vraiment coquette sur la piste.

 

 

Elle continue néanmoins à écumer les circuits, signe aussi avec Alfa-Roméo et aligne les participations (ainsi que les amants qu'elle épuise littéralement !  ) y compris en courses de côte voire même dans quelques rallyes. 

 

GP de Hongrie 1936 sur Bugatti.

 

 

Elle débarque au Brésil en juillet 1936 pour le Grand Prix de Sao Paulo où elle court sur Alfa 8C.

 

 

 

 

 

 

Elle y est accueillie comme une véritable célébrité, les habitants du pays sont littéralement fous d'elle au point d'inventer un prénom pour leurs filles : Hellenice, encore porté par 45 000 femmes au Brésil de nos jours !  

 

Mais les choses vont mal tourner…  

 

Ce 13 juillet sera "le début de la fin" pour Hellé…

 

Elle est en quatrième position dans le dernier tour derrière le local de l'étape : Manuel De Teffé.

A plus de 160 km/h elle décide de le doubler et de finir à la troisième place, ce serait pour elle la première fois où elle accéderait à un podium en Grand Prix.  

 

Hélas ce dernier ne s'en laisse pas compter, lui "ferme la porte" et Hellé se retrouve déportée sur la bordure du circuit où git une botte de paille sans doute poussée à cet endroit par une foule trop enthousiaste (certains parleront d'un geste intentionnel mais sans jamais pouvoir le prouver), le choc est inévitable ! 

 

Le drame sera même filmé.

 

 

Lors de l'impact l'Alfa-Romeo s'envole littéralement et c'est un corps désarticulé qui quitte l'habitacle pour se transformer en projectile qui percute un jeune militaire placé là pour assurer le service d'ordre.

C'est sans aucun doute ce qui sauve la vie d'Hellé mais le pauvre garçon est tué sur le coup par l'impact…   

 

L'auto fini sa course dans les rangs des spectateurs où elle va causer la mort de trois malheureux et en blesser plus ou moins gravement 38 autres.

 

On la relève inconsciente et, pour tout dire, agonisante…  

 

Elle est transporté d'urgence à l'hôpital où les médecins parviennent à la sauver in extrémis. 

 

 

 

 

Elle sort du coma au bout de trois jours mais devra rester hospitalisée au Brésil trois longs mois avant de pouvoir rejoindre la France.

 

En plus de ses blessures physiques s'y ajoute probablement un gros épisode post-traumatique, Hellé se sent responsable de la mort des spectateurs (surtout du jeune militaire) et une "certaine presse" ne se gène alors pas pour en rajouter une bonne couche.  

 

Plus rien ne sera désormais comme avant, ceux qui la côtoie la trouve "changée" car déjà d'un caractère pour le moins affirmé elle s'emporte souvent plus que de raison et devient même capricieuse.

 

En mai 1937 les huiles Yacco qui sont son principal sponsor lui proposent de participer à l'établissement d'une série de records au volant d'une Matford V8 qu'elle va partager avec trois autres pilotes féminins : Odette Siko, Simone Des Forest et Claire Descollas.

 

Elles vont tourner durant 10 jours et 10 nuits (32 000 kilomètres) en relais pour établir au final 10 records mondiaux et 15 records internationaux dont certains tiennent toujours à l'heure actuelle ! 

 

Hellé au volant juste avant le départ, on notera qu'elle est la seule à sourire…  

 

 

En fait ces dix jours ne laisseront pas un souvenir impérissable à notre pilote car elle se trouve dans un environnement féminin où elle est la seule à attirer l'attention des médias ce qui ne plait guère à ses coéquipières qui lui reprochent aussi son "comportement de Vedette".  

 

Entre mesquineries et réflexions peu amènes à son encontre (le mécanicien en chef ne pouvait littéralement pas l'encadrer et prendra un malin plaisir à salir sa combinaison avec de l'huile avant l'arrivée des photographes) c'est elle qui fera la gueule à la fin de l'épreuve, ne gardant comme bon souvenir que la broche de diamants offerte par Yacco une fois le contrat rempli.

 

En 1938 elle s'aligne au Rallye Lyon-Chamonix avec comme coéquipier l'Allemand Huschke Von Hanstein au volant d'une DKW mais ils s'égarent dans le brouillard et finissent hors course, c'est du moins la version officielle de l'histoire mais beaucoup pensent que le couple a plutôt vécu "une nouvelle aventure" compte-tenu de leurs réputations respectives quand à la bagatelle, et cela fait beaucoup jaser car il s'agirait d'une idylle entre un Allemand (en 1938 cela commençait à sentir le soufre !  ) et une Française de onze ans son ainée.

 

Nous sommes désormais en 1939, les bruits de bottes s'accentuent et Hellé n'a plus d'engagements avec aucun constructeur… 

 

Anne-Cécile Itier, une autre championne, se passionne alors pour la promotion des femmes dans le sport automobile.

Elle a l'idée de créer une sorte de "Trophée Juvaquatre" avec l'aide de Renault qui s'engage à fournir des voitures strictement de série à dix femmes qui se disputeront une course en ouverture de chaque Grand Prix.

 

Faute de mieux Hellé, contactée de longue date, fini par s'y inscrire sous le motif que "c'est toujours mieux que rien".  

 

Elle emporte haut la main l'épreuve de Comminges le 6 août en prélude au Grand Prix du même nom où elle assistera à la victoire du grand Jean-Pierre Wimille depuis les stands, sans doute nostalgique de voir tourner Bugatti 35C et autres Alfa-Romeo Monza sans elle au volant… 

 

Le 11 elle est très affectée par la mort accidentelle de Jean Bugatti, qu'elle appréciait beaucoup, au volant d'une 57C alors qu'il se livrait à un essai sur route à grande vitesse.  

 

La guerre est déclarée trois semaines plus tard, c'en est fini des Grands Prix…   

 

Hellé se range alors des voitures (au propre comme au figuré !  ) et s'installe avec son compagnon Suisse Arnaldo Binelli avec qui elle partage sa vie depuis 1936 dans son luxueux appartement Parisien (en continuant de cumuler les aventures comme on l'a vu, peut-être, avec le jeune Allemand).

 

Elle a désormais 40 ans et ne fait plus rêver grand-monde hormis Arnaldo, une sorte d'inventeur raté qui a le don de cumuler à la fois les échecs commerciaux et les dettes de jeu.

 

En 1943 le couple fait l'acquisition d'une belle villa sur les hauteurs de Nice où, à priori, ils font comme nombre de Français : Tenter de survivre tant bien que mal aux affres de l'occupation.  

 

Son financement fut sujet à de nombreux commentaires, mais on sait désormais qu'il résultait de la vente de l'appartement Parisien et de l'obtention d'une forte indemnité d'assurance suite à son accident du Brésil.

 

En 1949 a lieu le premier Rallye de Monte-Carlo d'après-guerre, souhaitant se remettre en selle malgré ses presque 50 ans Hellé fait équipe avec Anne-Cécile Itier au volant d'une 4cv Renault.

Les deux femmes participent à la réception officielle au Palais Princier la veille du départ, arrive alors devant elles Louis Chiron.

 

Menaçant, le Franco-Monégasque agresse alors verbalement Hellé lui reprochant son passé durant l'occupation, en particulier d'avoir été un agent de renseignement auprès de la sinistre Gestapo ! 

 

Malgré les dénégations de la principale intéressée il lui hurle littéralement au visage et la force à quitter la salle sous les regards réprobateurs et les sifflets de plusieurs centaines de personnes, Hellé est en larmes suivie par une Anne-Cécile qui n'en menait pas large non plus…  

 

Louis Chiron, l'homme qui jettera l'opprobre sur Hellé en lui reprochant un passé plus que douteux.

Il "oublia" souvent de dire qu'il fut pilote Mercedes-Benz officiel en Grands Prix en 1936, en pleine période "Nazie triomphante" où son compatriote Robert Dreyfus se verra refuser un volant identique au motif de sa judéité…  

 

 

Le lendemain le départ de la course est donné : Elles n'iront pas loin puisque la 4cv se plante dans un fossé après quelques kilomètres…

C'est la dernière fois que l'on verra Hellé Nice en compétition automobile, et même pour simplifier la dernière fois qu'on la verra "tout court".  

 

La fin n'est plus qu'une lente descente aux enfers…

 

Au milieu des années 50 son Gigolo compagnon Suisse la quitte pour retourner se marier dans son pays, il n'oublie pas de partir avec les dernières économies du couple.

 

Hellé n'a plus de famille : Ses deux frères sont morts, sa mère la rejette et sa sœur Solange, qui n'a jamais admise ses mœurs et son succès, l'a reniée purement et simplement.  

 

Elle vend sa belle maison et doit se contenter d'appartements de location de plus en plus petits compte-tenu de son absence totale de revenus, on ne comptera plus les expulsions.  

 

Elle revendra sans doute aussi sa Bugatti "une poignée de billets" à cette période, ce genre d'engin ne valant alors plus grand-chose.

Cette dernière, qui a survécu à sa propriétaire, sera adjugée plus de 3 000 000€ en 2014 ! 

 

 

Elle est prise en charge par l'association "La Roue Tourne", créée durant les années 30 pour venir en aide aux anciennes Stars du cinéma muet tombées dans l'oubli.

On lui assure le minimum et en contrepartie Hellé doit conduire la voiture de l'association là où le besoin s'en fait sentir, mais elle n'en fait qu'à sa tête, garde l'auto pour ses déplacements personnels ou refuse purement et simplement de se rendre aux endroits donnés pour des raisons futiles.

Bref elle ne se fait pas que des amis là-bas et Hellé commence à lasser, même les plus belles âmes… 

 

Au milieu des années 60 on la voit encore au volant de la seule chose qui lui reste : Une Renault Floride à moteur Gordini.

De plus en plus excentrique elle fait "Vroum Vroum" au feu rouge ou à la sortie des lycées, n'arrachant au passage que des haussements d'épaules…  

 

Hellé à désormais bien plus de 60 ans, elle commence à souffrir des séquelles de ses accidents et ne peut plus sourire compte-tenu de l'état d'une dentition qu'elle n'a pas les moyens de refaire.

 

On l'aperçoit encore de temps en temps dans les rues de la cité des anges, vieille dame la clope au bec qui s'aide d'une canne pour marcher (très difficilement).

Elle habite désormais un studio à la limite de l'insalubrité dans une arrière-cour du vieux Nice où son propriétaire, informé de son passé, la prendra en pitié et ne lui demandera plus de loyer (il ira même jusqu'à lui changer gracieusement sa bouteille de gaz lorsque celle-ci était vide).

 

En 1984 on ne la voit plus dans les rues, elle a les jambes gonflées et ne peut pratiquement plus se déplacer.

On l'hospitalise d'urgence fin septembre mais elle rend son dernier souffle le 1er octobre après quelques jours de coma à l'âge de 84 ans.

 

Son corps n'est pas réclamé par sa famille, c'est l'association qui le récupère juste avant qu'il ne soit inhumé dans le carré des indigents.

 

Elle est incinérée et ses cendres sont envoyées à Solange qui les posent dans le caveau familial sans même prendre la peine d'y faire graver son nom…  

 

Il faudra les travaux de la Britannique Miranda Seymour pour la faire sortir de l'oubli.

 

En 2004 elle publie un ouvrage très détaillé sur sa vie et les recherches sérieuses qu'elle mènera jusque dans les archives de la Gestapo et de l'Abwehr (le service de renseignement de la Wehrmacht) à Berlin montreront de manière indiscutable qu'à aucun moment Hellé ne fut recrutée comme agent de renseignement.  

 

Alors la colère de Louis Chiron ? D'où venait-elle ?  

 

Tous les protagonistes ont emporté leurs secrets dans leurs tombes mais il y a tout de même deux-trois choses à retenir : 

 

-Chiron a connu les mêmes débuts qu'Hellé, en fait il commence sa vie comme "Danseur mondain et plus si affinités", il n'est pas impossible de penser qu'il fit des propositions à Hellé qui les refusa tout net. 

Il en gardera sans doute une certaine rancœur, lui à qui les femmes "ne savaient pas résister"…  

 

-Présents sur les circuits à la même époque des témoignages ont prouvé que les deux personnages ne s'appréciaient guère de toute façon.  

 

-Hellé n'a pas du oublier les commentaires quand à son aventure réelle ou supposée de 1938 avec le jeune Huschke Von Hanstein, de plus ce dernier est devenu officier SS durant le conflit (ce qui ne l'empêchera pas de diriger le service compétition de Porsche au cours des années 50...) et il sera aussi l'amant d'Anne-Cécile Itier juste avant la guerre, ce qui peut expliquer leur départ précipité et leur absence de défense après l'altercation avec Chiron : Les deux femmes n'avaient peut-être pas la conscience bien tranquille à cette époque.  

 

Ce n'est qu'en 2010 qu'une association de défense de sa mémoire parviendra à poser une plaque sur sa tombe et dorénavant une rue porte son nom dans son village natal, c'est bien peu de chose au regard d'une vie où en fin de compte l'image de la gent masculine ne sort pas vraiment grandie.  

 

 

A quand l'Hypercar Bugatti "Hellé Nice" Messieurs de VAG ?  

 

 

 

 

Pour se quitter la petite cérémonie de 2010 dans son village natal, c'était le minimum quand on songe au personnage qu'elle fut…

 

 

 

Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur sa vie, voici un ouvrage INCONTOURNABLE en Français paru en 2021: 

 

 

 

 

 

 

 

Jensen.

 

 

 

Modifié 20 avril 2022 par jensen

[Mouss-35]

parfait, comme d'hab

[Clampinus]

J'ignorais tout de cette histoire, merci pour ton excellente narration.

[rusty03]

Super article. Je ne la connaissais pas du tout et ça me donne envie de m'intéresser à sa vie.

[daniel762]

J'aurais été incapable de citer spontanément le nom même si je l'ai reconnu comme celui d'une pilote en lisant ton titre, merci Tonton pour cet article qui m'a appris tout le reste !

[biker521]

j'avais entendu parler de cette affaire et la mémoire de Louis Chiron n'en sort pas grandie  

[RossoCorsa300]

Sacré destin qu'a eu cette dame, merci pour ce récit tonton

[Syl2090]

 

Belle histoire, Tonton

 

Il y a 9 heures, biker521 a dit :

j'avais entendu parler de cette affaire et la mémoire de Louis Chiron n'en sort pas grandie  

Pareil, j'avais lu un truc sur cette altercation et la fin de vie (association la roue tourne) mais je n'avais pas eu le pedigree complet de la dame.

[Straton]

Il est sorti une excellente BD sur sa vie l'année dernière.

[marzal]

Inconnue de mon côté, merci pour la découverte, c'est fou d'être aussi célèbre au point d'inventer un prénom à son effigie et d'être tombée aussi bas ensuite  

[toorop2004]

Belle histoire, bien racontée comme toujours !

 

Merci pour cette découverte !

[Le Sachem]

Le 01/04/2022 à 23:38, marzal a dit :

Inconnue de mon côté, merci pour la découverte, c'est fou d'être aussi célèbre au point d'inventer un prénom à son effigie et d'être tombée aussi bas ensuite  

Ce n'est pas fou :  c'est tout simplement l'illustration réelle de la fable de "La cigale et la fourmi"  

[TOF 85]

Il y a 9 heures, toorop2004 a dit :

Belle histoire, bien racontée comme toujours !

 

Merci pour cette découverte !

+1 😉

[ze_cat]

trés beau sujet...

 

autres femme de caractère, au destin tragique et VRAI collabo elle : 

 

violette moris

 

garçon manqué, 

champione de box, de natation, tirc  à l'arc, lancé de marteau 

pilote automobile  vaincqueur du Bol d'or en 1927...

 

devenu clairement espionne & collabo en 1940

 

abattue dans des conditions peu clair par la résistance en 1944

 

drole de femme 

[biker521]

il y a 28 minutes, ze_cat a dit :

trés beau sujet...

 

autres femme de caractère, au destin tragique et VRAI collabo elle : 

 

violette moris

 

garçon manqué, 

champione de box, de natation, tirc  à l'arc, lancé de marteau 

pilote automobile  vaincqueur du Bol d'or en 1927...

 

devenu clairement espionne & collabo en 1940

 

abattue dans des conditions peu clair par la résistance en 1944

 

drole de femme 

 

avec les autres passagers de la voiture, dont deux enfants  

 

personne n'a jamais "revendiqué" ce guet-apen si bien qu'encore aujourd'hui, il y a un doute sur les vraies motivations de l'assassinat de Violette Morris  

[jerry-lee]

Elles n'ont rien de commun; à tout point de vue

 

[hansi68730]

Le châssis est fameux

[Le Cheetah]

Hommage à la championne délurée, figure de l'émancipation féminine des "Années folles".

                    

Dans son numéro de danseuse nue sur la scène d’un music-hall parisien (avant ses exploits automobiles).

[snoopy1974]

Il y a 5 heures, Le Cheetah a dit :

Hommage à la championne délurée, figure de l'émancipation féminine des "Années folles".

                    

Dans son numéro de danseuse nue sur la scène d’un music-hall parisien (avant ses exploits automobiles).

Qu'est-ce qu'elle en train de faire à cette pauvre colombe  (j'élève moi-même des colombidés )

[jerry-lee]

il y a 23 minutes, snoopy1974 a dit :

Qu'est-ce qu'elle en train de faire à cette pauvre colombe  (j'élève moi-même des colombidés )

Chacun ses obsessions.

La zoophilie n'est pas répréhensible, que je sache...

 

[trophyman]

il y a 3 minutes, jerry-lee a dit :

Chacun ses obsessions.

La zoophilie n'est pas répréhensible, que je sache...

 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/pyrenees-atlantiques/pau/on-sort-avec-un-texte-puissant-concernant-la-zoophilie-la-loi-contre-la-maltraitance-animale-votee-par-le-senat-2270605.html

[Straton]

Le 03/04/2022 à 20:25, ze_cat a dit :

trés beau sujet...

autres femme de caractère, au destin tragique et VRAI collabo elle : 

violette moris

garçon manqué, 

champione de box, de natation, tirc  à l'arc, lancé de marteau 

pilote automobile  vaincqueur du Bol d'or en 1927...

devenu clairement espionne & collabo en 1940

abattue dans des conditions peu clair par la résistance en 1944

drole de femme 

T'es sûr que c'était une femme ?

[Invité §oul767Da]

Moi non plus je ne connaissais pas du tout l'histoire de cette femme coureur auto! Merci tonton!