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Restaurations

Restauration et mésaventures de ma 304S cabriolet


Nar1955
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Miam miam, un récit en perspective ! :D

Salut Datiree.

Il y aura en effet à raconter. Mais je suis en train d'écrire l'aventure d'avant... C'est donc deux récits en perspective... Les Gremlins ne me lâchent pas ... Grrrr

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Salut Datiree.

Il y aura en effet à raconter. Mais je suis en train d'écrire l'aventure d'avant... C'est donc deux récits en perspective... Les Gremlins ne me lâchent pas ... Grr

 

 

Deux récits ? Avec suppléments Gremlins ? Merci Père Noël Nar1955 ! :D:lol:

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De bonnes balades, mais ... !

16 juin 2020 : Le confinement ayant pesé lourdement sur la dynamique du club CMBA, notre cher président a une bonne idée... (Le président du club, pas le pingouin qui siège à l’Élysée) :

  • « Et si, à la place de notre rassemblement annuel du 19 juillet, on organisait un roadbook uniquement avec les membres du club ? »
  • Il faut dire que d’habitude, ces derniers sont consignés dans les cuisines, ou sur les lieux de pointage, passage obligatoire pour tous les concurrents, et ne profitent pas de la balade (sauf votre serviteur en charge des photos). Aussitôt dit, aussitôt fait, et les convocations sont lancées dans la foulée.

J’en parle immédiatement à Madame. Étonnamment, elle me semble partante dans un premier temps ... juste avant de se rappeler qu’à cette date, nous aurons encore le petit monstre et sa sœur à la maison.

 

  • « On a qu’à le faire avec elles » dis-je pour sauver la situation... !
  • « Oui, mais Titine n’a que 2 places ... ? »
  • « Ben t’auras qu’à prendre la 205 CJ, et moi Titine... ! On mettra une fille avec toi et une avec moi ... ! »
  • « Pourquoi pas ... ! »
  • Bon ! Je viens de jouer la carte de la diplomatie, et ça à l’air de fonctionner.

17 juin : Je réponds favorablement à l’invitation pour participer à ce Road Book avec 2 voitures ... ! Enfin une belle sortie comme nous on aime.

Jeudi 2 juillet 2020 : Notre cher président, toujours lui, a envoyé un SMS, il y a 3 jours (mais lu qu’aujourd’hui), pour connaître ceux qui souhaiteraient aller au rassemblement de notre ami Philippe à Artemare, dimanche prochain... Ce serait une sortie avec pic nique tiré du sac. Sur le coup, je réponds par la négative à cause d’une mission urgente à faire le matin.

Dimanche 5 juillet 12h00 : Ma tendre et douce épouse, comprenant ma frustration et mon manque de sortie titinesque, me suggère d’aller à Artemare, mais dans l’après-midi (à cause de la mission urgente du matin). Alors là, il ne faut pas me le dire deux fois... Tant pis pour le casse croute entre potes, je verrai au moins quelques belles anciennes en exposition. Cela fera aussi une sortie pour Titine qui ronge son frein sous sa bâche, prêt à en découdre avec l’asphalte.

Il est 13h30, et je m’apprête à rejoindre les collègues sur ce fameux rassemblement (le premier de l’année pour Titine). Je jette quand même un œil sur Google pour voir l’itinéraire le plus sioux, car si tous les chemins mènent à Rome, plusieurs mènent aussi à Artemare. J’en vois un qui passe par Saint-Rambert et Argis... Celui-là me parle, et je décide de suivre cet itinéraire ... ! Je suis quand même obligé de réquisitionner la Gourde qui Parle Toute seule, car j’ai beau connaître le coin pour y être allé plusieurs fois (accompagné), impossible de me rappeler le chemin exact, ni comment arriver sur place sans me gourer.

 

 

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14h00 : Je débâche Titine, m’installe au volant, et lance le démarreur ... Oups, le démarrage est laborieux. J’insiste, et au bout d’une dizaine de tentatives, le petit 1300 se décide enfin à tourner, d’abord sur 2 ou 3 pattes, puis enfin, sur 4... ! Il va quand-même falloir réviser l’allumage, avant la panne totale ... à moins que ce ne soit un problème d’essence qui retourne dans ses quartiers d’hiver (le réservoir), entre deux virées. Bon, pour l’instant, il tourne (le moteur, pas le réservoir...) !

Me voilà sur la route, et le plaisir de sentir tous les défauts de mon petit destrier me fait oublier toutes les frustrations de ces derniers mois. Certes, il fait un peu chaud, mais la ventilation à l’intérieur de l’habitacle est maximum ... quand je roule. Par contre, à l’arrêt, c’est l’enfer au niveau de ma cage à Neurone... ! De ce fait, la casquette est vraiment indispensable, si je veux conserver un peu de lucidité et ne pas bousiller les quelques bouts de matière grise qui me restent ... !

15h00 : J’arrive à Artemare, mais je ne reconnais pas les lieux. Oups ! Si je n’arrive pas du même côté que d’habitude, ça va être la galère pour retrouver le parc où sont exposées les belles ... ! Je tourne, je vire, et je commence à me poser la question qui tue : « est-ce que je ne me suis pas gouré de date ? ». Pourtant, il me semble bien que Patrick, notre cher président, avait parlé d’aujourd’hui, avec pique nique tiré du sac ? Pour le côté bouffe, je sais que c’est raté. Maintenant vu l’heure, ils en sont plutôt à la tarte de Pérouges arrosée au Cerdon. Ça, c’est sympa, car la perspective d’un petit quatre heures arrosé de ce délicieux breuvage me requinque... !

A force de tourner, je finis par trouver un panneau qui indique le lieu de rassemblement avec la date d’aujourd’hui... ! Ouf ! Me voilà rassuré. Seulement voilà, plus je m’approche de cette zone que je commence à reconnaître, et plus je me rends compte qu’il n’y a pas la foule que j’attendais. Pour être franc, je ne vois personne ... ! J’arrive au niveau du parc, et là, devant mes yeux ébahis et non émerveillés, je ne vois qu’une esplanade vide ou trônent 2 malheureuses anciennes ... ! Houlà ! Le rasso de l’ami Philippe aurait-il été un fiasco total ?

 

 

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Je me gare et vois le quidam attablé avec quelques uns de ces collègues, mais je ne vois pas les miens ...

  • « T’arrives après le déluge ... ! » me lance-t-il avec sa gouaille habituelle ...
  • « ? »
  • « Tu aurais dû venir ce matin, il y avait plus de 80 voitures ... ! Les dernières sont parties vers 14h00 »
  • « Ben je croyais que c’était sur toute la journée, comme d’habitude ? »
  • « Mais non ! C’était que ce matin ... »
  • « Et Patrick ? »
  • « Ils n’étaient que deux, et ils sont partis il y a un moment déjà ... »
  • « Bon ! Tant pis ! J’aurais fait le trajet pour rien ... ! »
  • « Il reste encore quelques voitures si tu veux ... ! »
  • « Je vais m’en contenter ... ! L’essentiel, c’est que je sois là ... pour une fois ! Tu ne pourras plus dire que je viens jamais ... !
  • En regardant autour de moi, je vois en effet 5 ou 6 voitures anciennes, ou de prestige, qui trônent aux alentours ... ! Je prends quelques photos ...

 

 

 

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Bon ! Il n’y a pas de quoi casser 4 pattes à un canard, mais c’est toujours mieux que rien. Je sens cependant monter une certaine frustration, voire même de la colère de ne pas avoir pu venir ce matin, quand un des membres présents lâche une phrase qui relance la pompe à plaisir ... !

 

  • « Il y a ... (je n’ai pas entendu le nom) qui nous invite à visiter sa collection de Panhard ! Qui veut venir ? »
  • « Je peux me joindre à vous ? »
  • « Pas de problème ... ! »
  • « On sera combien ? »
  • « D’après ceux qui viennent de me répondre, on serait 5 voitures, plus la tienne ... »
  • « Ok ! Je n’aurai pas fait le déplacement à Artemare pour des prunes ... ! »
  • Après avoir rassemblé les participants derrière la Panhard cabriolet de notre hôte, nous voilà en route pour cette fameuse collection ... ! Je ne sais pas par où nous passons, mais la balade est longue ... et c’est tant mieux. J’aime rouler à plusieurs, même si la Panhard roule à vive allure, et que ceux qui me suivent se laissent souvent distancer.

Après une bonne demi-heure de route, nous arrivons à destination. A première vue, je ne vois rien de spéciale. Une ou deux CX et un gros camion, type GAK Berliet. Mais une fois à l’intérieur de son domaine, je perçois des tas de voitures, dont certaines sont dans un sale état. Mais ce n’est pas tout, car au fil de la visite, je découvre une moissonneuse, des dizaines de tracteurs, des camions, des engins de chantiers ...

 

 

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... des remorques en tout genre et quelques Panhard, proto ou de série, bien rangées, à l’abri dans une grange. Impossible de faire des photos de tout ce fatras, mais je peux vous assurer que notre hôte a bien l’intention de remettre tout ça en ordre de marche... Enfin, l’intention, peut-être, mais le temps ? A première vue, s’il passe 24 heures par jour, 365 jours pas an, et si il a la fortune d’Elon MUSK, il lui faudra environ 237 ans pour tout terminer ... ! Dire que je me croyais optimiste ... ! Je fais vraiment figure de petit joueur à côté de lui... !

18h00 : Il est l’heure de retrouver ma chère et tendre. Voyant que la visite s’éternise, je décide de quitter les collègues et de rentrer seul. Heureusement, j’ai la Gourde qui Parle toute Seul avec moi, car sans ça, ignorant totalement où j’ai débarqué, ça risque d’être coton pour retrouver ma route.

19h00 : Je suis enfin à la maison, après que ce foutu engin électronique m’ait fait passer par des routes, que même un satellite espion ultra performant ne saurait repérer. Parfois, il me voyait dans les champs, ou dans un plan d’eau, alors que, n’ayant pas touché une goutte d’alcool (j’ai quitter les collègues au moment où ils étaient invités à siroter une bonne bibine... Dommage... !), j’étais sûr d’être sur la route. Il ne faut donc jamais suivre aveuglément cette bestiole..., même à jeun ! Malgré ça, je ne regrette pas ma journée, car mise à part la découverte de ce musée à ciel ouvert, faire 250 kilomètres avec Titine reste un pur moment de bonheur... !

Mercredi 15 juillet : Madame vient de se désister concernant la journée Road Book. Il faut dire que je n’ai pas encore passé la 205 au contrôle technique qui devait avoir lieu au mois d’avril. A mon corps défendant, étant sûr qu’elle ne passerait pas, suite à un jeu dans un roulement, je n’ai pas pris de rendez-vous. Il faudra cependant que j’intervienne sur ce problème. En attendant, je me retrouve seul pour cette balade. Je préviens notre président :

 

  • « Je viendrai seul avec la 304 dimanche ... ! La 205 n’est pas dispo et ma femme doit garder les fauves ... ! »
  • « Ok ... ! Tu veux un copilote ? »
  • « Pourquoi pas ? »
  • « Ce sera Mumu... ! » (sa femme)
  • « Ok ... ! »
  • Dimanche 19 juillet

8h45 : Je viens de charger la glacière pour mon casse dalle de midi. Je n’ai qu’un saladier comprenant une salade de la mer, deux canettes de la boisson sucrée ayant servi de référence pour les couleurs du père-Noël, quelques couverts, et un thermos de café. Pour les boissons d’homme, c’est à la charge du club, et notre cher président fera le nécessaire pour amener ça à bon port.

9h00 : Nous nous retrouvons au clos des Brotteaux, lieu habituel de nos rassemblements. La journée commence par un petit café accompagné de croissant ... Rien de tel pour vous mettre la pêche pour la journée... !

 

 

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9h15 : Malgré un petit incident avec la Porsche de Thierry (explosion de la lunette arrière), nous sommes prêts pour le départ, la plupart des participants étant arrivés ...Je dis la plupart, car il y a eu des désistements de dernière minute ... !

 

 

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Mais nous sommes assez nombreux pour que ce Road book soit sympa ...

Avec Mumu, nous partons les premiers. Nous nous mettons d’accord sur la traduction des signes cabalistiques qui se trouvent sur les papiers qui doivent nous mener à bon port. Ces derniers nous ont été distribués juste avant le départ ...

J’avais déjà participé à ce type de course, mais seul, et en prenant des photos. Une vraie galère (voir le paragraphe « Ronde historique » en 2019 ») Mais là, à deux, c’est le pied. Ma passagère semble enchantée de cette balade dans Titine. Il faut dire que cette petite auto est assez atypique, et qu’une balade à ciel ouvert ne laisse pas indifférent ... !

10h45 : Nous atteignons le premier point de contrôle où nous attends une petite collation ...

 

 

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... rejoint très vites par d’autres collègues concurrents.

 

 

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Cette petite halte arrive à point. Mon gosier commençait à ressembler au plateau d’Atacama en saison sèche... ! Au menu : Saucisson, boissons fruitées pétillantes et quelques bouteilles du jus de la treille cerdonnaise ... Étant adepte du naturel, je me replie sur ces dernières... ! Je me méfie des boissons gazeuses fruitées. Il y a plein d’additifs ... !

11h00 : Il est temps de reprendre la route si on veut arriver au point repas pour l’apéro ... ! Comme j’ai eu la bonne idée de placer un vieux duvet sur les sièges pendant cette halte, ma passagère et moi-même pouvons poser notre séant tranquillement sur le skaï noir des sièges, sans transformer celui-ci en magret de canard un peu trop saisi ...

La suite du parcours est au Top, sauf dans Poncin, où les explications du Road Book sont aussi claires que la traduction sino-française du manuel d’utilisation d’un réveil matin 350 fonctions. Cela se traduit par quelques tours du pâté de maison, avec deux ou trois marches-arrière craquantes, et des démarrages en côte avec soubresauts d’embrayage (tiens ! ça recommence ... ?). Je suis obligé de rassurer ma passagère suite à une remarque de sa part :

  • « Tu vas pas me faire le coup de la panne ... ? »
  • « Mais non ! Elle me fait souvent ça ... ! C’est comme ça les vieilles ... voitures »
  • Là-dessus, nous reprenons la direction suivante en ne cherchant pas plus longtemps l’indice qui devait se trouver dans le coin ... !

12h35 : Nous sommes arrivées sur le lieu du pique-nique...

 

 

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C’est un super petit coin, à l’ombre, près de l’Ain, avec pas mal de places pour stationner toutes les voitures.

 

 

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Nous sommes les premiers, comme il se doit, si je fais fi de nos 3 collègues qui ont installé bancs et tables, mais pas l’apéro ... ! (patience ... !)

 

 

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J’espère que les autres ne vont pas tarder, car je commence à avoir la dalle ! Je profite de cette attente, pour installer de nouveau le vieux duvet sur les sièges, car Ra est bien parti pour transformer tout objet noir en barbecue.

 

 

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13h05 : Tout le monde est arrivé, et les hostilités vont pouvoir commencer. Tout le monde tire son sac de sa voiture, et Patrick l’apéro... !

 

 

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15h00 : Après ce moment de détente, et la récupération du road book de l’après-midi, nous remontons dans Titine. Les sièges sont relativement frais, grâce au duvet. Par contre, tenir le volant revient à vouloir sortir du four un poulet rôti à main nue. Impossible de tenir cet accessoire indispensable à la conduite. J’arrive cependant à reculer Titine jusqu’à un point d’ombre, histoire de nous mettre à l’abri de ce vieux RA (et non vieux rat ... ! Un peu de respect tout de même ... !), le temps de laisser refroidir tout ça. Au bout de 5 minutes, nous pouvons repartir.

16h30 : Après un parcours sans faille, nous sommes de retour au clos des Brotteaux pour une petite collation bien mérité (mais non, on ne fait pas que bouffer ...)...

 

 

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... et pour la remise des récompenses. Comme notre cher président est magnanime, tout le monde a le droit à sa récompense.

 

 

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Après tout, cette bonne balade était surtout organisée pour nous retrouver après cette période de confinement très pesante.

17h00 : Je suis de retour à la maison, très heureux de cette journée, et Titine s’est comportée comme une grande, sans faille, malgré quelques petit défauts récurrents dû à son grand âge, comme cet embrayage qui recommence à brouter (fuite d’huile au niveau de la sortie vilebrequin ?). Mais quel plaisir d’avoir pu rouler de nouveau casquette au vent, pour un tour de 250 kilomètres environ.

Dimanche 26 juillet 2020 : Il fait beau, et relativement chaud. Madame me propose de faire une petite balade avec Titine, histoire de nous ventiler un peu les neurones, mais aussi, de retourner voir une maison que nous avions visitée récemment. A vrai dire, nous recherchons toujours une nouvelle demeure, suffisamment grande pour recevoir les enfants (petit monstre compris), mais avec de belles dépendances pour y loger Titine et sa petite cousine, la 205 CJ. Très important les dépendances, car bricoler mon petit destrier sous le carport, été comme hiver, ça commence à me peser sur le haricot. De plus, impossible d’envisager un désossage complet de l’ensemble pour une réfection en bonne et due forme de la caisse. Cette maison présente de bonnes caractéristiques, avec une grange de plus de 20 mètres de long et de 5 mètres de large, le pied quoi ... !

16h00, nous prenons la route en direction du petit village où se trouve cette dernière...

 

 

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Arrivés sur place, nous cogitons une fois de plus devant cette baraque... Je suis vraiment tenté par cette grange, fermée au 4 vents, avec une issue à chaque extrémité ... ! Mais il y a un mais ... Le terrain est trop petit pour Madame (300 m2), et les combles sont trop hautes et donc trop difficiles à aménager... Tant pis ! J’en serai quitte pour continuer à bricoler Titine sous son carport, et de la recouvrir de sa bâche tous les soirs.

Après Merpuis, ma douce épouse décide de faire le tour de quelques villages du coin. C’est pas moi qui vais râler sur cette décision. Pourvu qu’on roule, c’est tout ce qui compte ...

 

 

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De plus, Titine est en pleine forme, et je ne vois pas ce qui pourrait clocher ... !

Arrivée à l’Abergement de Varey, mon adorable passagère décide de faire le tour du village ... puis de prendre la direction d’Ambronay ...

 

 

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C’est là que nous tombons nez à nez avec un beau cabriolet américain des années 30 avec 4 passagers à bord ... ! Je pense que c’est une Matford cabriolet, de couleur jaune, mais sans conviction (pas pour la couleur, j’ai encore quelques neurones qui fonctionnent, mais pour la marque). Nous nous faisons signe, quand soudain, l’américaine lâche un gros prout d’échappement. Est-ce une façon de dire bonjour ? Comme cette rencontre semble sympa, et comme ce beau cabriolet prend une direction qui nous va bien, nous décidons de le suivre ...

Nous venons de faire à peine 500 mètres sur une pente indécente, quand à la sortie d’un virage en épingle à cheveux, l’américaine lâche un deuxième prout. Hélas celui-ci semble fatal, car le moteur s’arrête après un gros râle d’agonie. Manque de bol, Titine se retrouve en plein dans le virage, le nez en direction des nuages ... ! J’écrase la pédale de frein, pour éviter de repartir en marche arrière ... ! J’attends que la grosse voiture jaune redémarre, mais mis à part le son rauque du démarreur, le V8 ne veut rien savoir ... ! A cet instant, le chauffeur décide de laisser glisser son engin en marche arrière pour le placer sur le côté et me laisser passer... ! Cela part d’un bon sentiment, mais quand je titille la pédale d’accélérateur de notre destrier pour faire monter le régime du petit 1300, ce dernier émet des ratés, tourne sur trois, puis deux pattes... Oups ! Il ne faut pas caler à cet endroit ... ! Je sais que quand le nez de Titine prend la position d’un 747 qui décolle, l’essence doit avoir du mal à arriver, et cela se traduit souvent par un arrêt sournois du petit moteur, avec de grosses difficultés pour repartir... ! Et m....e ! Je jongle avec la pédale d’accélérateur, et arrive à faire grimper le compte-tour à 3000 tours. Je vais pouvoir faire patiner l’embrayage pour sortir de cette mauvaise position... ! Je tire le frein à main pour que mon pied gauche aille titiller la pédale d’embrayage en lâchant celle des freins ... ! Mais là, quelque chose part en sucette ... ! La poignée du frein à main que j’ai tirée pour bloquer Titine remonte brutalement de Trois ou 4 crans après avoir émis un craquement sinistre ... ! Oups ! Le frein à main vient de me péter dans les mains ... ! Alors là, ça sent la tuile ... ! En effet, Titine commence à partir en marche arrière, et sincèrement, ce n’est pas le moment. J’écrase de nouveau la pédale de frein.

  • « Qu’est-ce que t’as fait » me dit ma dulcinée ?
  • « Je crois que le frein à main vient de casser ... ! »
  • « Quand je te dis que tu le sers trop ! Tu te rends pas compte de ta force ... ! »
  • Si en d’autres temps, j’aurais été flatté devant cette remarque, là, je me sens plutôt con ... !

 

  • « Je te jure que j’ai pas tiré trop fort ... ! »
  • « C’est ce que tu dis quand tu sers celui de la Yaris, et que je suis obligé d’y mettre les deux mains pour le débloquer ... quand j’y arrive ! »
  • Bon ! Inutile de relever ... ! Il faut trouver le moyen de me sortir de cette gagate... !

 

  • « Fais demi-tour ... On va pas plus loin ... ! » me dit-elle ... !
  • Faire demi-tour, faire demi-tour ! Elle en a de biens bonnes... ! Avec un embrayage qui broute, un frein à main absent, un moteur qui ne veut pas grimper dans les tours avec la totalité de ses cylindres, et dans une côte à faire rebrousser chemin à un champion du tour de France... ce n’est pas gagné. Je regarde derrière, et constate que le virage présente un élargissement qui devrait me permettre de faire un demi-tour en une seule manœuvre. Je laisse glisser Titine en marche arrière en braquant à fond à droite... ! L’enfant se présente bien, car nous sommes revenus à une position perpendiculaire à la route. L’espace, qui nous sépare du rocher à l’intérieur du virage devant nous, devrait nous permettre de riper vers le sens descente en tournant à fond à gauche. Je compte à mort sur le rayon de braquage surprenant de cette petite auto, car si ça ne passe pas, je suis dans la M.E.R.D.E... ! Ouf ! Manœuvre réussie... Titine se retrouve dans le sens descente sans toucher le rocher d’en face ... Allez faire un demi-tour sur une chaussée relativement étroite, en une seule fois, avec une voiture moderne ... !

Le chauffeur de l’américaine nous interpelle pour nous dire qu’il s’est garé pour nous laisser passer. Je lui hurle que je viens de casser le frein à main, tout en attaquant la descente ... ! J’aurai tellement voulu aider ce brave homme, mais impossible d’aller plus haut. Comme trouver un terrain plat où s’arrêter, et où le frein à main devient inutile, s’avère être une pure utopie, je suis contraint de poursuivre ma route en laissant nos quatre compères avec leur problème ... ! J’ai honte, mais je ne vois pas d’autres solutions ... !

 

  • « Comment on va rentrer » me dit ma douce épouse !
  • « Ben, sans frein à main ! ça sert juste à l’arrêt ce machin ... »
  • « J’espère qu’on en aura pas besoin ... ? »
  • Dans mon fond intérieur, je compte sur ma bonne étoile pour ne pas avoir à l’utiliser sur un démarrage en côte ... !

 

  • « T’inquiète ! On en a vu d’autres, Titine et moi ... » dis-je pour la rassurer.
  • Et tout en roulant en direction de la maison, j’essaie de réfléchir sur la cause de cet incident... Un câble ? Un axe du levier ? Un problème au niveau du système de récupération des jeux de garnitures dans les tambours ? La fixation du, ou des câbles au niveau du levier ? Que de coupables possibles, et que de joies en perspective pour trouver la panne ... ! J’ai hâte de pouvoir mettre le nez dans ce système pour voir ce qui cloche. Maso me direz-vous ? Je ne crois pas... ! Amoureux de la mécanique et de la recherche de panne ... ? Certainement ... !

18h30 : Nous sommes de retour à la maison, très content de ma journée. Cependant, je repousse à demain mon enquête mécanique pour trouver mon coupable. En attendant, ce n’est que du bonheur ...

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Hello les amis

Merci nanar pour cette belle narration, avec juste une blague de gremlins pour conclure youpi.

Pour info matford n'est pas une marque américaine mais alsacienne, ces voitures étaient construites à Strasbourg, avec tout de même de la mecanique des stades.

A tantôt JM

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Invité §fab221WN

Salut Nanar, ça fait un moment que je n'avais pas eu un rappel du forum. je viens de reprendre.

Bon pas de gros changements, toujours autant de mésaventures ...

Petite question tu as réglé ton problème de lève vitre ?

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Salut Nanar, ça fait un moment que je n'avais pas eu un rappel du forum. je viens de reprendre.

Bon pas de gros changements, toujours autant de mésaventures ...

Petite question tu as réglé ton problème de lève vitre ?

Salut fab

 

En effet, il y a toujours des mésaventures, même si celles-ci commencent à se réduire. Je pense qu'en 2080, Titine sera très fiable ...

Pour le problème du lève vitre, je vais devoir m'y remettre, car non seulement il existe toujours, mais c'est de plus en plus grave. Une opération chirurgicale s'impose donc rapidement...

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Pour être plus précis, Matford était le résultat de l'accord entre le constructeur alsacien Mathis et l'américain Ford.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Matford

C'est exact! Seulement, une grosse partie de ces voitures sont de conception américaine. Je peux faire un peu le parallèle avec SIMCA quand ils ont sorti la gamme Chambord, Beaulieu, Ariane, Versailles , Marly, Vedette, Trianon, Régence. C'est l'époque où le style "voiture américaine" plaisait beaucoup. Certaines sont née de la fusion entre Ford France et SIMCA.

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Invité §fab221WN

ok donc ça va peut être t'intéresser parce que j'en ai un de lève vitre que je peux te proposer ...

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C'est exact! Seulement, une grosse partie de ces voitures sont de conception américaine. Je peux faire un peu le parallèle avec SIMCA quand ils ont sorti la gamme Chambord, Beaulieu, Ariane, Versailles , Marly, Vedette, Trianon, Régence. C'est l'époque où le style "voiture américaine" plaisait beaucoup. Certaines sont née de la fusion entre Ford France et SIMCA.

 

 

Les premières Versailles sorties étaient d'ailleurs badgées Ford...

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Le frein à main :

Dimanche 26 juillet 2020 : 22h00 : Je n’y tiens plus ! Il faut que je jette un œil sur ce frein à main qui vient de passer de vie à trépas... ! Il me faut un coupable, et vite ... !

Je commence par visualiser le levier !

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Ce dernier fonctionne pratiquement correctement, sauf que je le trouve d’une mollesse inquiétante. Je compte le nombre de crans : 12... ! C’est beaucoup trop... !

Je décide de pousser un peu plus loin mes investigations. Je commence par lever la roue arrière droite ...

 

 

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Je tourne la roue à la main... Aucune résistance ... ! Je tire le frein à main à ‘donf’ ... Toujours aucune résistance ... Alors ça, ça ne me botte pas du tout ! Le frein à main est totalement inopérant de se côté. Je fais la même chose à gauche... ! Cette fois, la roue semble bien être bloquée quand le frein est tiré. Si quelque chose a pété, c’est juste côté droit. C’est déjà un début... ! Je poursuivrai mon enquête dès que possible.

Mardi 28 juillet : 18h00 : Je jette un œil sous Titine pour voir si un défaut vient percuter ma rétine avertie ... Bof ! La gaine du frein semble bien présente et ne présente pas de signe de dégradation, à part une attaque en règle de la dame en rouge ....

 

 

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Je lui tire machinalement dessus ...

 

 

 

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Oups ! Elle vient sans problème, ainsi que le câble qui se trouve à l’intérieur. Ça, ça sent le câble cassé, ou qui a sauté de son logement au niveau du levier...

Voyons côté levier !

 

 

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Euh ! Le levier est accessible (heureusement), mais pas le reste du mécanisme, qui se trouve complètement encastrer entre les deux sièges. Impossible de faire une opération à cœur ouvert dans si peu d’espace ... ! A minima, il me faut retirer un des deux sièges ... ! Ça, c’est une opération que je connais pour l’avoir faite il n’y a pas si longtemps (Voir le paragraphe ‘réparation, ça continue’)

 

 

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Une fois le siège enlevé, je peux accéder au mécanisme ...

 

 

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Pour l’instant, je ne vois rien, mais je perçois une espèce de protection en caoutchouc que je soulève ...

 

 

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... et qui me permet de voir ... la gagate de chez gagate. Il manque un câble ... !

 

 

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A-t-il sauté ? Ou pire, est-il cassé... ? En soulevant un peu plus la jupe en caoutchouc, je vois l’ampleur du dégât !

 

 

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Il est bel et bien cassé ! Ça, c’est la tuile ... ! Je vais devoir le remplacer, et pour ça, savoir à quoi il ressemble, et quelle est sa longueur.

Je commence par tirer sur la gaine sous Titine ...

 

 

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J’en ai bien un morceau, mais pour sortir l’ensemble, il faut démonter le frein arrière. Ça aussi, je l’ai déjà fait lorsque j’ai remplacé le cylindre récepteur.

Je commence par retirer la roue, puis les deux vis qui retiennent le tambour ... ! Pour ces dernières, ce n’est pas glop du tout, car les empruntes, initialement cruciformes, sont dans un état que n’importe quel mécano ayant du bon sens taxerait de complètement foutues ... surtout pour l’une d’elle !

 

 

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Mais bon ! Vous me connaissez ... ! C’est pas ça qui va m’arrêter ! Je récupère un poinçon et, à l’aide d’un marteau, je fais faire un premier quart de tour à la vis ...

 

 

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La dame en rouge n’ayant pas œuvré dans ce coin, je peux finir de retirer la vis à la main. Idem pour l’autre ... Je retire ensuite le tambour pour accéder à l’autre extrémité du câble ... !

Après avoir fait un repère sur le secteur cranté de compensation automatique d’usure des garnitures ....

 

 

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... je fais sauter ce dernier pour détendre le mécanisme et pour pouvoir retirer le câble de sa fourchette en la poussant avec un tournevis...

 

 

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Je tire ensuite le câble pour le sortir par de ce côté, mais je m’aperçois rapidement que ce n’est pas la bonne solution ...

 

 

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... car pour replacer le nouveau câble, celui-ci étant équipé d’un embout à chaque extrémité, il me sera impossible de le repasser dans la gaine restée sur place ... Il va dons falloir retirer l’ensemble gaine et câble, en supposant que le nouveau câble sera bien équipé, lui aussi, d’une gaine. Ça signifie que je ne pourrai pas le remplacer par un câble standard de mobylette ou plutôt, de moto (faut pas monter trop fin quand même ...). Mais si je veux connaître la forme de l’ensemble, il va falloir retirer la gaine du support de roue arrière ... ! Et là, ça coince ... ! J’ai beau tirer comme un malade dessus, la gaine ne vient pas ... Comme il est déjà 19h30, je laisse tomber pour ce soir, la nuit portant conseil ... Cela ne m’empêche pas de jeter un œil sur la toile, pour voir si je peux trouver un élément complet de remplacement !

Comme vous vous en doutez, trouver cette pièce relève du parcours du combattant. Je trouve une foultitude de sites qui en proposent, mais à y regarder de plus près, aucun n’est du bon modèle, ou alors, le message suivant apparait : « En rupture de stock, mais un réapprovisionnement est prévu prochainement ». Traduire : « si vous vivez encore 30 ans, nous pourrons peut-être vous la fournir... ! ». Je commence à désespérer, quand je me souviens d’un site de pièces pour 304 que j’ai déjà testé, et qui n’apparait pas dans la liste offerte par Google. J’y vais directement, et Eureka, ils ont bien la pièce. Mais je déchante légèrement quand je m’aperçois qu’il y a plusieurs modèles, avec des longueurs différentes et possédant ou non des réglages. Ne tenant pas à trop traîner, je sors pour tenter de mesurer la longueur de la gaine qui est visible afin de cibler le bon modèle.

Bon ! J’arrive tant bien que mal à prendre la longueur et à voir la forme de l’ensemble. Avec ces quelques éléments, je passe commande pour deux câbles, car si celui de droite a lâché alors que j’ai à peine tiré dessus (si, si ... !), celui de gauche risque de ne pas tarder à suivre l’exemple de son pote ... !

Mercredi 29 juillet : 17h43 : Je reçois un email de mon ami Raphaël, l’homme passionné de grosses américaines. Il transfert une demande d’une boîte de production qui cherche un cabriolet de collection, pour le tournage d’un clip vidéo d’un groupe de chanteur et musicien lyonnais. Je ne sais pas pourquoi, mais ce projet me botte.

Jeudi 30 juillet : J’envoie un mail à l’interlocuteur de cette boîte pour lui proposer Titine, avec une photo à l’appui. Je ne sais pas si c’est ce qu’il recherche, mais sait-on jamais ... !

 

 

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Vendredi 31 juillet : Je reçois un coup de fil (mais non ça fait pas mal ...). J’ai un jeune au bout du fil, qui s’avère être celui qui recherche un cabriolet. Apparemment, Titine a été retenue pour le clip, malgré d’autres candidats sérieux. J’en parle à Madame ... ! Le tournage se faisant à Beaufort, elle est partante, vu que c’est près de sa famille... Je donne donc mon accord...

  • « Quand aura lieu le tournage ... ? »
  • « C’est prévu pour le 10 août au matin ! »
  • « Oups ! Je vais devoir vite réparer les freins, mais c’est bon ... ! Y a-t-il une rémunération ? »
  • « Nous sommes avec une participation privée. Nous vous rembourserons seulement l’essence »
  • « Ça me va quand-même ! Ce sera toujours une bonne expérience... »
  • « Je vous rappelle pour vous donner plus de précision ... »
  • Là-dessus, je raccroche en me disant que le timing va être serré.

Samedi 1 août 2020 : Je reviens sur mon problème de frein à main, car je veux retrouver l’usage de Titine, même sans cet accessoire, le délai pour recevoir mes câbles semblant s’éterniser comme un jour sans pain ... ! Pour commencer, je jette un œil sur le lieu du délit, c’est-à-dire le bout de la gaine côté roue, en l’éclairant avec ma baladeuse à LED....

 

 

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Oups ! Ce lieu m’inspire autant que la lecture de l’évangile selon St Trusquin ... ! Je ne vois absolument pas comment retirer cette gaine. Je regarde à l’intérieur... ! Là non plus, ce n’est pas glop, car je suis gêné par les garnitures de freins ... Ne tenant pas à tout démonter, je me place dans la position du Bouda, afin de méditer sur le type de fixation que les Ingénieurs du Lion ont adopté pour fixer cette cochonnerie de gaine. Réfléchissement Nanard ... ! Et si elle était tout simplement montée avec un embout serti dans le flasque ... ? Ce ne peut être que ça... Mais comment le vérifier ? J’éclaire tant bien que mal cet autre lieu de perdition qu’est l’espace entre la garniture et le flasque, et après m’être tartiné le front avec de la poussière de plaquettes et déjection de la dame en rouge, je perçois en effet une sorte de manchon qui sert d’arrêt de gaine ... ! Mais comment repousser ce dernier, vu le manque de place ? Je fais appel à mon neurone Mac Gyver ... ! Ce dernier, efficace comme d’habitude, me suggère d’utiliser un tournevis assez long, dont je placerai l’embout juste sur l’extrémité du manchon que je vois dépasser à l’intérieur, et de frapper le manche avec un marteau. N’ayant pas l’habitude d’aller à l’encontre des idées émises par ce neurone si précieux, je m’exécute ... et ça fonctionne ... !

 

 

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Bon ! Cette fois, j’ai l’ensemble gaine et câble dans les mains ..., enfin, sur le capot !

 

 

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Il ressemble bien à ce que j’ai commandé ! Bon ! En attendant de recevoir ma commande, je vais pouvoir remonter la roue, pour le cas où la Titinomanie me reprenne... ! Je commence par remettre le secteur cranté en face du repère que j’avais fait, et je replace le tambour...

 

 

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... en remontant les deux vis pourries (provisoirement en attendant d’en trouver en bon état) ! Je remonte ensuite la roue ...

 

 

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Bon ! Titine est prête à reprendre du service, sans frein à main hélas. Mais soudain, j’ai une idée pour retrouver une partie du fonctionnement de cet accessoire. Si, quand je tire sur le levier, c’est d’abord le côté ou le câble manque qui se déplace (puisque rien ne le retient), je n’ai qu’à empêcher celui-ci de se déplacer en le bloquant avec ... ce que je vais trouver dans ma boîte à clous... !

 

 

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Je commence par placer un tournevis, mais celui-ci se barre quand je tire sur le levier ! Je change d’outil en plaçant une petite clef BTR, récupérée dans un sachet de vis lors du montage d’un meuble suédois ... !

 

 

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Je tire sur le levier ...

 

 

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... et c’est bien le câble encore vivant qui se déplace ... ! Ils sont vraiment forts ces suédois ... !

Bon ! Grâce à se bricolage provisoire, j’aurai au moins une roue qui sera bloquée par le frein à main en cas de besoin... !

Pour finir, je remonte le siège. Bon ! Restons modeste... ! J’en bave vraiment, car il faut enquiller les deux tétons recourbés placé à l’avant du siège, dans deux trous plastifiés placés sur chaque glissière, tout en sachant que l’une d’entre elle est bloquée par le levier de réglage de recul du siège, et que l’autre est libre comme l’air... ! Mais ce n’est pas tout, car en même temps, il faut enquiller les deux vis de fixation dans leur logement respectif ... ! « Comment ça vous n’avez rien compris ? » ! Allez, parce que c’est vous, je vous fais un petit dessin ...

 

 

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C’est mieux ? Tout ça pour vous dire qu’essayer de placer un siège qui pèse un âne mort, dans 4 emplacements et de façon simultanée, avec un dossier qui se rabat sans arrêt pour vous coincer la tête contre le montant de la portière, le tout avec les genoux martyriser par le gravier, et vous comprendrez très vite que l’envie de propulser le tout dans la piscine située à proximité est vraiment tentante ... ! Mais bon ! Si le Gremlins, qui pousse la glissière libre chaque fois que le téton et la vis sont rentrés dans celle qui est bloquée, veut bien me lâcher la grappe, je devrai ne pas m’énerver.

Treize minutes et quinze secondes plus tard, le siège est en place, juste au moment ou la fatigue commence à m’ankyloser le bras, et que le produit dijonnais arrive à la limite de mes fosses nasales.

 

 

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Lundi 3 août 2020 : 11h55 : J’ouvre la boîte aux lettres... Miracle, j’ai un colis ! Comme je n’ai rien commandé d’autre que mes câbles, ça ne peut être que ça. Je le déballe avec la ferveur d’un affamé recevant un colis alimentaire attendu depuis 3 mois, et je compare le nouveau câble à l’ancien ...

 

 

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Super ! Ces câbles sont tout à fait conformes aux anciens. Seuls les embouts sont légèrement différents, ce qui ne devrait pas poser problème... Il me reste plus qu’à tout redémonter, siège compris...

Je commence par caler Titine au niveau des roues avant ...

 

 

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... puis, après avoir lever l’arrière avec un cric, je retire la roue arrière...

 

 

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et le tambour... !

 

 

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Je passe ensuite le nouveau câble dans le trou du plancher ...

 

 

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...et l’autre extrémité dans le passage du flasque de la roue arrière, accompagné de son arrêt de gaine à sertir ...

 

 

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Je raccroche le câble côté levier en retirant ma clef suédoise...

 

 

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... et tente de le raccroché sur la fourchette au niveau des garnitures... ! Quand je dis tente, c’est exactement ce qui se passe, car je rencontre une galère que je n’avais pas prévue. En effet, pour rentrer ce foutu câble, ou plutôt son embout, il faut à la fois, pousser la fourchette, et d’autre part, pousser le ressort vendu avec le câble, pour le passer derrière la dite fourchette ... ! Mais j’ai beau détendre à fond le réglage au niveau du trou du plancher, je sens que je suis un tantinet trop court.

 

 

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C’est là que je me dis, que si j’arrive à enquiller l’arrêt de gaine à sertir dans son logement, je gagnerai sans doute les millimètres manquant. Mais là, nouvelle galère. Cette foutue pièce refuse catégoriquement de rentrer dans son trou. J’ai beau essayer de la pousser avec un tournevis, puis de lui mettre des grands coups de marteau sur la tête, elle s’obstine à rester dehors... ! Tant pis, je laisse tomber, et continue à essayer de raccrocher mon câble sur sa fourchette, à l’aide de plusieurs pinces ... mais toujours avec mes deux seuls mains ... ! Et oui ! Pour placer ce foutu câble il faut :

  • Pousser la fourchette
  • Éloigner le ressort en le poussant aussi (le plus loin possible)
  • Tirer sur le câble
  • Faire glisser l’embout dans son logement.
  • Vous voyez que ce n’est pas de la tarte ... !

17h00 : Je viens de finir le remontage côté droit (câble, tambour et roue) ! Il faut passer au côté gauche ! Pour le démontage du vieux câble, pas de problème. Aucun Gremlins ne vient mettre son boxon. Mais pour le remontage, c’est une autre histoire. Je rencontre le même problème pour rentrer l’embout du câble dans la fourchette en poussant sur le ressort. Seulement là, ça ne veut pas y aller. Est-ce dû à la fatigue, ou au fait que j’ai vieilli de quelques heures et que j’ai moins de force ? Heureusement, j’ai mon ami Michel, témoin de mon mariage, qui passe justement par là. Nous essayons à deux. Moi, je tire sur le câble en essayant de passer l’embout dans son logement tout en repoussant la fourchette, pendant que lui pousse le ressort avec une multiprise. Avec beaucoup de peine et quelques jurons, nous arrivons à rentrer la bête dans sa cage.

Après avoir remis le secteur cranté du mécanisme de compensation d’usure à peu près à sa position précédente, replacé le tambour et remonté la roue, je passe à la phase réglage de la tension du câble ... ! C’est là que je m’aperçois que j’ai oublié, des deux côtés, de faire passer la gaine dans un collier, du type Colson, fixé sur le train arrière ... Tant pis, je ne vais sûrement pas tout redémonter. Je fouille dans mon bric à brac et trouve deux colliers Rilsan noirs qui feront très bien l’affaire.

 

 

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Il y a un deuxième point d’attache de cette gaine, mais là, pas de soucis. Il suffit de l’accrocher à l’aide d’une sorte de bout de fil de fer plat passant dans le trou d’une patte, tout en prenant garde que le manchon, qui renforce la gaine, passe dans ce fil de fer... !

 

 

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Je passe ensuite à la phase réglage proprement dite. Je profite que la roue gauche soit levée pour faire ce réglage côté gauche. Il consiste à tendre le câble, avec le réglage prévu sur la gaine, jusqu’à ce que la roue se bloque quand le frein à main est tiré au quatrième ou cinquième cran. C’est relativement simple, puisqu’il suffit de jouer sur l’écrou et le contre écrou situés sur la gaine, au niveau de son entrée dans le plancher ...

 

 

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Je vérifie d’abord que la roue tourne librement lorsque le frein est desserré... pas de soucis ! Je remonte ensuite le levier de 4 crans et refais tourner la roue... ! Elle tourne toujours librement. Bon ! C’est normal puisque je n’ai encore rien réglé. À l’aide de deux clefs plates, je tourne l’écrou, tout en maintenant le contre écrou avec l’autre clef. J’entends des grincements sinistres au niveau du tambour, ce qui prouve que ça vit là-dedans. Après quelques tours de l’écrou, je refais tourner la roue. Je sens comme une légère résistance, ce qui prouve que je me rapproche du but. Encore quelques tours, et cette fois, la roue est presque bloquée. Je n’en fais pas plus. Je desserre le frein à main et relance la roue... Elle tourne librement... ! Ça c’est au top... !

Je laisse Titine reposer sur sa roue arrière gauche, puis je lève la roue droite. Je pratique de la même façon de ce côté. Pas de soucis non plus ... ! Je replace Titine sur ces 4 roues, et je tire le frein à main à donf (sans faire péter les câbles cette fois)... 6 crans... ! C’est parfait. Titine est donc prête à reprendre la route.

Mercredi 5 août 2020 : Par mail, je relance le gars pour le clip, car la date approche à grand pas, et je n’ai toujours aucune précision concernant l’adresse du tournage ... ! Le soir, ce brave garçon me rappelle en s’excusant. Il me précise que le tournage aura lieu le 10 août à 9h00, à Beaufort ... mais en Savoie, et non dans l’Isère comme nous l’avions cru au départ ... !

 

 

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Quand je dis ça à Madame, le son de cloche est très différent.

  • « Tu vas pas aller jusque là-bas ? »
  • « Ben si ! Je me suis engagé ... ! »
  • « Arrête de faire faire de la distance à Titine ... ! »
  • « On est bien allé en Alsace avec ... ! »
  • « Oui mais c’était avec moi ... ! »
  • « Bon ! Je vais voir si je peux annuler ... ! »
  • Vendredi 7 août : Nouvel appel de mon jeune interlocuteur.

 

  • « Je pense que c’est un peu loin pour ma voiture ... »
  • « C’est très embêtant, car nous comptons beaucoup sur votre 304. Nous avons eu un coup de cœur pour elle ... ! »
  • L’argument fait mouche ...

 

  • « Bon ! Je partirai la veille pour éviter de lui faire faire trop de kilomètres la même journée »
  • « Mais si vous partez de bonne heure le matin, ça devrait aller ? »
  • « Non ! Je préfère partir la veille ... »
  • « Nous ne pourrons pas vous rembourser l’hôtel ... ! »
  • « Tant pis ! Je le prendrai à mon compte ... »
  • « Merci pour tout ... »
  • Là-dessus, je raccroche, et je fonce sur le Net pour trouver un hôtel près d’Arêches-Beaufort. Bon ! A première vue, ce n’est pas glop du tout. Entre ceux qui sont hors de prix, et ceux qui n’ont plus de place, je commence à désespérer. J’arrive enfin à en trouver un à Arêches, à un prix raisonnable. Je le réserve immédiatement ... !

Bon ! Tout semble aller pour le mieux, même si Madame semble très contrariée par ce déplacement auquel elle a décidé de ne pas participer.

 

  • « Si tu esquintes Titine, je te le pardonnerai pas ... ! »
  • Aurait-elle attrapée la Titinomanie et ce serait-elle attachée, elle aussi, à ce tas de ferraille blanc ? C’est donc contagieux... ? En attendant, je vais tout faire pour que tout aille bien. N’empêche que je suis très excité par cette future expérience, et pour l’instant, ce n’est que du bonheur ... !

 

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Le clip vidéo de KNTC :

Dimanche 9 août 2020 : C’est le jour où je dois rejoindre l’hôtel à Arêches, pour que Titine participe activement au tournage du clip vidéo destinée à accompagner un album du groupe musical lyonnais nommé KNTC. En réalité, le rendez-vous est prévu demain à 9h00 à Boudin, petit village situé à quelques kilomètres d’Arêches.

Je passe ma mâtinée de ce dimanche à briquer mon petit destrier blanc, comme si il devait être le carrosse d’une mariée...

 

 

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Je ne suis pas trop rassuré, car j’ai quand même plus de 170 kilomètres à faire ...

 

 

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Ça, ce n’est rien, et je dirai même que ce n’est que du plaisir, mais il ne doit strictement rien arriver à Titine, sous peine de représailles de la part de ma dulcinée, et ça, c’est pas glop du tout ... Je décide de ne pas prendre l’autoroute pour éviter toute maltraitance au petit 1300. Mais avant de partir ... je vais bien me couvrir ... côté outillage, car sans être superstitieux, je crains la tuile qui va me laisser en rade. Je n’amène pas toute la panoplie, mais seulement le caillou frein à main (récupéré en Alsace), des clefs de tous calibres et de toutes sortes, des tournevis, de l’huile, du liquide de refroidissement, du fil électrique et du fil de fer, une courroie de rechange, des bougies, des produits d’entretient, un duvet ...etc. !

  • « Ben t’emmènes tout alors ? ».
  • Et moi de vous répondre :

 

  • « Ben non, je n’emmène pas la caisse complète car elle est trop lourde. J’en ai pris seulement une plus petite avec le minimum, et quelques cartons avec le minimum aussi ... ! ».
  • Bon ! En réalité, le coffre est plein, mais moins lourd, car j’ai laissé la pince à découper la ferraille, la grosse clef à molette qui va jusqu’à 35, deux crics, l’arrache rotule, la clef dynamométrique, la clef à filtre, une boîte de vis, la boîte de clef à cliquets ... et quelques outils qui pèsent leur poids... ! En fait, tout ce qui me sera inutile pour une panne en bord de route ... !

Comme je vais coucher à l‘hôtel, et que je ne suis pas rassuré à l’idée de laisser tous mes outils dans le coffre, je glisse la petite caisse dans la valise protégée qui se trouve sur la Véronique. De cette façon, quand je rejoindrai ma chambre, je la prendrai avec moi. Ce sera toujours plus discret que de se coltiner une caisse à clous style plombier de service... !

18h20 : Je prends la route après avoir vérifier l’huile, l’eau, le liquide de frein, et si les durits ne présentent pas des traces d’incontinence ... ! La route est superbe, et la météo est au top. Au soleil, il fait un tantinet trop chaud, mais à l’ombre, c’est le pied...

 

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Évidemment, inutile de vous préciser que je roule en version cabriolet... même sous le tunnel du Chat (pas terrible au niveau qualité de l’air ... !). Si chez moi, la nature a commencé à sérieusement grillée, le décor que j’ai devant moi devient de plus en plus vert, mais aussi de plus en plus frisquet.

 

 

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C’est un peu normal puisqu’Arêches est à 1080 mètres.

21h00 : J’arrive à Arêches et je cherche l’hôtel. Je roule au pas, et Titine n’aime pas ça. J’ai toujours ce problème de broutage d’embrayage ... ! Pour la danseuse qui devra conduire Titine demain, ça ne va pas être le pied. Je traverse Arêches, et finis par trouver mon lieu d’hébergement pour la nuit. Par contre, j’ai beau faire le tour du pâté de maison, voir même élargir le périmètre, impossible de trouver une place de stationnement. Tant pis ! J’arrête Titine devant la monté d’escalier qui mène à la terrasse du resto de l’hôtel, sous l’œil amusé des clients attablés.

Après avoir récupéré la clef de ma chambre, et avoir monté ma valise avec ma trousse de toilette ainsi que ma valise contenant les outils ...

 

 

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Je redescends pour placer Titine dans un lieu plus convenable ... ! Je trouve un semblant de place, non conventionnelle, dans un angle de rue, puis je lui remets sa capote ... !

 

 

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Au bout de 2 heures, je descends à la réception pour savoir si l’hôtel à des places réservées, car je ne suis pas rassuré de laisser Titine dans la position actuelle. Hélas, pas de place, mais une proposition pour me garer devant une porte dont la réceptionniste connait le propriétaire. Je descends pour déplacer mon petit cabriolet, quand une voiture quitte une place à quelques mètres. Je prends vite le volant, et place Titine dans ce nouvel emplacement, beaucoup plus raisonnable ... !

 

 

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Là-dessus, je vais me coucher plus sereinement !

Lundi 10 Août : 6h30 : Je me réveille à l’heure habituelle. La météo ne semble pas au top, car il y a quelques nuages bas. Cependant, la vue de ma chambre est assez géniale.

 

 

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Comme je n’ai rien becté hier au soir, je décide d’aller m’acheter quelques viennoiseries avant de rejoindre Boudin... !

Cette petite collation me fait du bien. Je règle l’hôtel, puis descend mes valises, remet celle avec les outils sur la véronique, baisse la capote, et reprend la route après une marche arrière très craquante (surtout pour les pignons)...

8h30 : J’arrive à Boudin ...

 

 

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En guise de village, disons que c’est plutôt un hameau, voir même, un simple regroupement de quelques chalets savoyard. C’est sympa comme coin, et la vue est belle ...

 

 

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... mais je ne vois pas âme qui vive ... ! Il faut dire que je suis un peu en avance sur le rendez-vous ! De plus, je ne suis pas trop rassuré concernant l’endroit, car si le tournage à lieu par ici, et que ce n’est pas moi qui conduit Titine, ça risque de ne pas être bon pour elle. Ce sont des côtes à presque 10%, une route très étroite, et aucun garde fou pour éviter un plongeon de quelques centaines de mètres ... Brrr ! J’en ai des frissons dans le bas de l’échine ... !

 

 

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Mais quelle idée ont-ils eu de venir tourner dans ce coin paumé ?

Je suis là depuis 5 minutes quand une jeune femme vient m’aborder (mais non, pas à cause de mon charme ...ça se saurait ...).

  • « C’est vous pour la voiture ? »
  • « Heu ! Je pense que oui, vu que des 304 cabriolets blancs, il ne doit pas y en avoir des masses dans le coin ... ! »
  • « Elle est belle ... ! »
  • « Merci beaucoup ... ! J’espère qu’elle fera l’affaire ? »
  • « Pas de problème ! Elle sera parfaite ... ! Allez prendre un café avec une partie de l’équipe dans le chalet là ... ! »

 

 

 

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  • C’est exactement les paroles qu’il fallait me dire pour que je me sente tout de suite mieux... !

Je tombe sur une équipe ultra sympa, tous des jeunes, en train de boire le café autour d’une table où trône un super petit déjeuner ...

 

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Je fais vite connaissance avec ceux qui sont présents, et l’ambiance devient vite très agréable... ! Au bout d’un moment, j’apprends que c’est une danseuse italienne, absente pour l’instant, qui conduira Titine pour le tournage. Elle a le permis ‘B’, ce qui est déjà une chose, mais elle n’a jamais conduit de voiture ancienne ... ! ça, ce n’est pas fait pour me rassurer.

 

  • « Et le tournage ? Où va-t-il avoir lieu ? »
  • « Un peu sur la route là ... »
  • « Oups ... ! »
  • « Et un peu près du lac de Roselend ... ! Nous serons en statique près du lac ... ! Parlez-vous anglais ? »
  • « ???? »
  • « La danseuse qui est Italienne, parle très peu le français, mais bien l’anglais ... ! »
  • « Je sais quelques mots d’Anglais, mais c’est pas terrible ... ! »
  • Je n’ose pas lui dire que mon expérience dans la langue de Shakespeare frôle le zéro absolu, et que ma dernière tentative s’est soldée par l’utilisation du langage des signes qui lui est universel. Il faut dire que cette dernière expérience était vouée à l’échec, puisque j’ai essayé de dialoguer avec une majordome qui nous était attribuée lors d’une croisière, et que cette dernière, coréenne de naissance, parlait l’anglais avec un accent asiatique épouvantable ... Elle était totalement Incompréhensible, ce qui m’a encore plus brouillé avec la langue des brexiteurs ...

 

  • « Il faudra lui expliquer les changement de vitesse et comment fonctionne la voiture ... !)
  • Oups ! De mieux en mieux ... ! Mal barré le Nanard ... !

9h20 : Après quelques péripéties dues à des erreurs sur le lieu de rendez-vous, et à des problèmes de ravitaillement en carburant, le reste de l’équipe arrive à nous rejoindre, accompagné par la danseuse ... ! (Une très jolie fille au demeurant ...). Puis ce sont les essais du matériel de prise de vue. Il y a là des caméras numériques professionnelles ...

 

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... des objectifs dont j’ignorai l’existence jusqu’à ce jour...

 

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  • ... et même une caméra Super 8 argentique, sortie sans doute tout droit d’un musée cinématographique ...

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  • Avec tout ce matos, Titine va devenir une vraie vedette ...

9h45 : Il est l’heure de commencer le tournage et pour commencer, je reste seule avec la danseuse pour lui apprendre les rudiments de conduite de cette auto qui la déroute un tantinet ... ! Entre mon anglais de cuisine, et la gestuelle digne d’un grand orateur italien, j’arrive à lui expliquer la grille du levier de vitesse, que l’embrayage est capricieux, et qu’il faut éviter de démarrer en côte, donc, qu’il faut éviter de caller ... ! Comme ces explication ne la rassure pas, je lui propose de conduire Titine jusqu’à un endroit à peu près plat, avant de lui passer le volant. A son sourire, je vois que cette proposition la soulage... Elle me fait comprendre aussi que prendre le volant de cette adorable petite voiture est très excitant ... ! Ce sera une première pour elle ... !

Je prends donc le volant de on petit destrier, avec ma charmante danseuse à la place du passager, et nous quittons le hameau de Boudin ...

 

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  • Je suis un peu fébrile, non pas à cause de ma passagère, mais à l’idée de laisser le volant à une personne qui n’a aucune expérience dans la conduite à l’ancienne. Il faut dire que je connais tous les défauts de Titine, que je sais exactement comment réagir au moindre bruit suspect (il faut faire le tri entre les bruits normaux et ceux qui sont suspects), à la moindre vibration anormale (la aussi, il faut faire le tri), et à la moindre odeur parasite. En résumé, être en symbiose avec ce tas de ferraille. Ce n’est pas le cas pour ma passagère actuelle ... ! Seule l’avenir me dira si c’est une connerie de passer le volant à une tierce personne.

Nous arrivons sur un bout de ligne droite, relativement plate, où je peux me garer de façon approximative. Je passe le volant à ma passagère ... ! Première chose qui la déroute, la clef de contact est à gauche, contrairement au voiture moderne (quand elles ont encore une clef). Elle lance le démarreur qui émet un hurlement de douleur du fait qu’elle ne lâche pas la clef au bon moment. Même si ce n’est pas grave, ça promet ... ! C’est maintenant le moment de décoller de notre place. Elle enfonce l’embrayage, et essaie de trouver la première, mais quand elle lâche l’embrayage, Titine fait un bon en avant et calle ... ! Je lui explique, dans un anglais un peu yaourt, qu’il faut pousser le levier à fond à gauche et accélérer pas mal en lâchant l’embrayage doucement ... ! Je commence à transpirer, sans doute parce qu’il fait chaud, ou bien par la trouille qu’elle n’y arrive pas. Mais mon élève semble tout comprendre, et après avoir fait monter le compte-tour à plus de 3000 tours et avoir bien fait cirer l’embrayage, Titine quitte ce lieu de stationnement provisoire. Il faut maintenant passer la seconde, puis la troisième ... Ouf ! Tout va bien ... ! Mais devant mes yeux pointe une difficulté que je ne pensais pas voir arriver si tôt ... ! Une méga épingle à cheveux, avec une inclinaison à plus de 10% ... ! Là, je flippe carrément, car si elle loupe la manœuvre, c’est le calage assuré ... ! Et là, en effet, bien qu’elle ait rétrogradé comme il faut, le redémarrage ne se passe pas du tout comme il faut. Le petit 1300 commence à avoir des ratés, puis se met à tourner sur 3 pattes, et fini par caler ... ! Et m...e ! Là, on est mal barré. Je tire sur le frein à main en faisant gaffe de ne pas tout arracher (je ne connais plus ma force dans certaines conditions). Ma passagère ne panique pas, car elle ne connait pas les travers de ce petit cabriolet... ! Elle essaie de relancer le moteur, mais celui-ci refuse de repartir ... ! Je vous avais déjà parlé de cette propension qu’à Titine à ne pas vouloir démarrer quand elle se trouve dans la position du 747 qui décolle. Dans ces cas là, seule la patte de l’expert arrive à lutter contre le Gremlins qui empêche l’essence d’arriver au carbu. Je reprends donc le volant en expliquant à ma passagère qu’elle n’y est pour rien dans ce coup de la panne ...

Tant bien que mal, j’arrive à relancer le petit moteur, et a refaire décoller Titine, après quelques soubresauts de l’embrayage. Je roule de nouveau jusqu’à un autre emplacement adéquat, avant de repasser le volant à ma charmante passagère qui commence à ne pas être rassurée. Cette fois, le démarrage se passe bien, et nous commençons à rouler correctement. Je me rends compte qu’elle est très prudente, et qu’elle à le pied léger sur l’accélérateur. Nous croisons quelques quidams en voiture sans problème, et nous doublons quelques vélos en respectant les distances pour ne pas les envoyer dans le décor. Tout compte fait, elle se débrouille plutôt bien, et me voilà légèrement rassuré.

A présent, nous descendons vers le lac, mais nous ne voyons toujours pas le reste de la troupe. Il faut dire que nous avons pris un certain retard ... ! D’ici à ce qu’ils imaginent que je lui ai fait le coup de la panne ... !

Nous surplombons le lac, et dans une épingle à cheveux, nous repérons les voitures de l’équipe de cinéastes ... Arrivés à leur hauteur, nous nous arrêtons. Comme il faut faire une manœuvre dans le virage, pour placer Titine en marche arrière, je reprends le volant. Elle se retrouve le nez légèrement en l’air, et je décide de la laisser tourner.

  • « Vous devriez couper le contact ... ! »
  • « J’ai peur qu’elle ne redémarre pas ... ! »
  • « Oui, mais nous sommes là pour un bon moment ... »
  • « Dans ce cas là, je l’arrête ... ! Si elle ne redémarre pas, je pourrai toujours la placer face à la descente en la poussant, et elle repartira ... »

 

 

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  • Là-dessus, je tire sur le frein à main (sans le casser) ... Titine à l’air de ne pas bouger ! Je descends quand même prudemment après avoir enquillé une vitesse. Par précaution, je sors mon caillou alsacien du coffre, et le place sous une roue arrière ...

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  • Deux précautions valent mieux qu’une ...

Nous sommes dans un endroit superbe. Je pense que la danseuse et Titine ne peuvent être que mises en valeur avec un tel décor. Le but de cet arrêt, c’est de filmer une chorégraphie de la danseuse autours, et dans Titine. Je vois ma passagère s’étirer et faire quelques mouvements acrobatiques. Boudiou qu’elle est souple la belle italienne ...

 

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  • Beaucoup de grâce se dégage de ses contorsions. Je suis admiratif, et en oublie la fragilité éventuelle de la carrosserie de Titine ... ! Par contre, je me loue d’avoir placé mon caillou sous la roue ... Le fait d’imaginer Titine partir en marche arrière avec la belle les jambes en l’air me glace le canal rachidien ...

Nous passons plus d’une heure dans ce lieu idyllique, sous le regard curieux de quelques gamins revenant de la baignade, et de quelques automobilistes s’arrêtant dans l’épingle, créant parfois une gêne à ceux qui voudraient simplement passer. La danseuse exécute sa chorégraphie au son de la musique du groupe, diffusée par une enceinte Bluetooth et piloter par un ordinateur portable situé à proximité. Je trouve cette musique très agréable, et cette danse m’impressionne. Je ne pensais pas que l’on pouvait prendre de telles positions dans Titine. La danseuse arrive même à faire une sorte de roue en passant par-dessus la portière gauche, en s’appuyant sur les sièges, et en ressortant en passant par-dessus la portière droite, le tout dans une sorte de ralenti et avec beaucoup de grâce ... !

Évidemment, presque à la fin des prises, un couple ostrogot vient garer sa poubelle juste dans l’axe des caméras, alors qu’il y a plein de place plus bas ...

  • « On peut être sur le film ? »
  • L’envie de dire dégage pauvre tâche brûle les lèvres à tous, mais la diplomatie oblige à être plus soft.

 

  • « On a bientôt fini ! Si vous pouviez reculer pour continuer la séquence ... ! »
  • Là-dessus, le couple s’exécute, et reprend la route sans s’arrêter ... ! Que voulaient-ils exactement ? Faire comme tous ces gogos qui font les pitres derrière les caméras lors des reportages ? Pourtant, vu leur tête, je pense qu’il ont passé l’âge pour ses conneries ... ! Mais il faut de tout pour faire un monde ...

Bon ! Toutes les prises de vue avec Titine étant réalisées à cet endroit, il faut maintenant que ma danseuse prenne seule le volant pour être filmer en roulant ... ! Mon angoisse me reprend... mais je dois lui faire confiance. Je sais qu’elle ne prendra pas de risque, mais que va-t-elle faire si Titine décide de faire un de ces caprices, ou si un Gremlins attends le moment fatidique pour faire une de ses vacheries ?

Il reste encore une ou deux petits bouts de film à faire où notre danseuse doit tourner la clef de contact pour démarrer. Pour ça, Titine doit être dans l’autre sens. Très courageux, je me propose de tourner Titine dans le bon sens, histoire de ne pas l’obliger à faire une manœuvre scabreuse, qui risquerait de se transformer en chute libre dans le lac en contrebas. Il n’y a aucun parapet pour bloquer une éventuelle marche arrière ratée... J’enlève donc mon caillou alsacien et le replace dans le coffre, redémarre Titine sans problème (ouf), et la place face à la descente. La danseuse monte à la place du chauffeur, et après quelques prises de vue où on la voit démarrer ...

 

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..., la metteuse en scène me demande :

  • « On peut la filmer en train de baisser, puis relever les vitres ... ? »
  • « Ben, si c’est à droite, ça va ! Mais si c’est à gauche, seule la descente est possible. Il faut tirer sur la vitre pour la remonter, car le mécanisme à perdu des dents ... »
  • « Bon ! On va laisser tomber ... ! »
  • Maintenant, elle doit quitter notre emplacement. Je me repropose de mettre Titine dans le sens monté, ce que tout le monde accepte.

Une fois bien orientée, notre danseuse remonte à bord, démarre toujours dans le hurlement du petit 1300 et un patinage en règle de l’embrayage, et je la vois s’éloignée, puis se garer un peu plus haut... !

 

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Elle est suivie de près par la voiture du caméraman qui doit la filmer en Super 8. De mon côté, je monte dans une autre voiture, bourrée de matériels photo.

  • « Où vont avoir lieu les prises de vue suivantes ? » dis-je inquiet ...
  • « Dans les virages, en traversant la forêt un peu plus haut ... ! Il faut un beau décor ... ! »
  • Oups ! En plein dans le mille... ! Juste à l’endroit que je craignais le plus ... !

Je vois Titine s’éloignée de nouveau pour ces prises de vue angoissante... Pourvu que les Gremlins tombent sous le charme de notre belle danseuse, et oublient leurs conneries habituelles ... !

De notre côté, nous roulons un petit moment pour nous arrêter sur une sorte de petite esplanade pouvant accueillir deux voitures tout au plus. L’inquiétude me ronge ... ! Soudain, je vois revenir mon petit cabriolet avec sa conductrice, sourire aux lèvres ... ! Je me précipite vers elle ... !

 

  • « Tout c’est bien passé ? »
  • « No problem ! It was perfect ... ! »
  • « Tant mieux ... ! »
  • Le caméraman intervient ... !

 

  • « Nous devons encore prendre des vues aériennes, et sans doute d’autre avec la caméra Super 8 ... ! Je sais que votre temps est précieux et nous vous libèrerons avant 13h30 ... ! ça va aller pour vous ? »
  • « 13h30, c’est juste, mais ça me va... ! »
  • Il est déjà 12h50

 

  • « Bon ! On va vite finir, car on a pris un peu de retard ... ! »
  • Je vois Titine s’éloigner de nouveau... Nous prenons la route peu de temps après elle, et nous finissons par nous arrêter à l’ombre, dans un virage « de toute façon, il n’y a que ça par ici ».

Après 5 bonnes minutes, je vois redescendre Titine et sa conductrice, toujours avec le sourire... ! Elle a l’air de beaucoup s’amuser ... !

 

  • « Allez, encore une prise de vue avec le drone, et ça va aller ... ! »
  • Là-dessus, je le vois sortir un superbe drone à 4 pales, équiper d’une très bonne caméra, et piloter via un smartphone ... ! Après quelques difficultés à le synchroniser et à rendre opérationnelle la liaison vidéo, il le fait décoller...

 

 

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  • ..., et je vois Titine repartir, prête à en découdre avec la côte, accompagné par l’objet volant.

Le caméraman suit son évolution sur son petit écran... Tout à l’air de bien se passer, jusqu’au moment ou ce bijou de technologie, aussi fiable que ma Gourde, perd Titine de vue, non pas parce que le petit cabriolet a quitté son champs, mais parce que la liaison avec le smartphone vient de cesser tout signe de vie... !

  • « Où est la voiture ? » dis-je inquiet ... ! »
  • « Je ne sais pas ... ! »
  • « Et le drone ... »
  • « Quelque part par là ... » me dit-il en me montrant un point sur l’image GPS qui vient de remplacer l’image vidéo ... !
  • « Et comment vas-tu le ramener ? »
  • « C’est simple, j’appuie sur la touche retour ... »
  • Et en effet, au bout de quelques minutes, on entend les moteurs de l’engin volant, juste avant de l’apercevoir à haute altitude ... Automatiquement, il vient se poser à 2 mètres de l’endroit d’où il a décollé. C’est beau la technologie, même si elle n’est pas très fiable ... !

 

 

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Par contre, je n’entends pas le bruit que je connais bien : celui du petit 1300 ! Mon inquiétude croit, jusqu’au moment où je l’entends de nouveau ... Ouf ! La danseuse vient se garer à côté de nous.

 

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  • Je regarde ma montre : 13h20 ... ! A ce moment là, je perçois une vibration dans ma poche... Toutes ces émotions m’empêchent de réagir rapidement... ! Oups ! C’est mon téléphone ... ! Je décroche rapidement avant la dernière sonnerie, et je reconnais la voix de ma douce épouse ... !
  • « Tout se passe bien ? »
  • « Jusque là, tout est Ok ... »
  • « T’oublie pas de rentrer avant 17h00, car on est attendu pour l’apéro chez nos amis à 18h00 ... »
  • Oups ! J’avais complètement zappé ce rendez-vous ... !

 

  • « T’inquiète ! On vient de terminer, et je reprends la route tout de suite ... ! »
  • « Soit prudent ... ! »
  • Là-dessus, je raccroche. Mais le caméraman me propose une dernière prise de vue avant de me libérer. Cette fois, il sera dans la voiture avec la danseuse... ! Malgré la pression du temps, j’accepte, tout en me disant que c’est peut être une grosse connerie ... ! Mais cette équipe est tellement sympa ... !

Je replace Titine dans le sens de la monté ...

 

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... la danseuse reprend le volant, et le l’homme à la caméra monte à la place du passager. Je les vois reprendre la route après une moultième monté en régime et broutage d’embrayage, quand soudain, Titine s’arrête à quelques mètres ... ! Oups, elle a calé en côte. J’entends la danseuse redémarrer le petit 1300, puis l’emballer, et pouf, recaler de nouveau ... ! Que passa ? Je vois qu’elle me fait signe que quelque chose cloche ... ! Elle descend et je prends le volant... ! Mais là, quelque chose ne va pas ... ! Le Gremlins embarqué par erreur depuis la maison vient de se dire qu’il fallait qu’il intervienne. Et en effet, quand j’appuie sur l’accélérateur pour tenter un démarrage en côte, la pédale s’enfonce mollement à fond, sans que le régime moteur change sensiblement ... !

Manque de bol, d’autres voitures viennent s’accumuler derrière nous... ! Il faut sortir de ce merdier, et comprendre ce qui se passe.

Après avoir fait déplacer une ou deux voitures, j’arrive à faire descendre Titine en marche arrière pour la replacer sur le pseudo parking d’où elle est partie... ! J’ouvre le capot, et m’attends à voir le câble d’accélérateur avoir repris une certaine liberté, ou être passé de vie à trépas ... ! Mais rien ! Je ne vois rien ! Le câble est bien en place, et quand je manœuvre l’accélérateur sur le carburateur, le régime moteur varie bien... ! Bon, le coupable n’est pas dans le capot ... ! Cela ne me rassure pas, car si le câble à lâcher côté pédale, c’est pire ... !

Je prends la position du sauteur Fosbury, pour regarder au niveau de la pédale ... ! Mais il fait tout noir là-dessous ... ! Heureusement, quelqu’un me passe une lampe. Je jette de nouveau un œil, et constate que le câble est toujours attaché à la pédale. Alors là, je ne comprends plus rien. J’appuie de nouveau sur la pédale d’accélérateur, mais le problème est toujours là ... Grrr ! Maudits Gremlins ... !

En attendant l’heure tourne, et si l’équipe a décidé de ne plus faire cette dernière prise, il est 13h40, je suis à plus de 170 kilomètres de la maison, avec une Titine qui ne veux plus accélérer, un rendez-vous à 18h00, dans un lieu où toute aide est inenvisageable... ! Il faut absolument que je trouve une solution ... ! Pourtant, je persiste à dire que ma bonne étoile va me tirer de ce mauvais pas ... !

Je demande à un de l’équipe d’appuyer sur l’accélérateur, pendant que je jette un œil côté moteur. Et c’est là que je constate que quand il appuie, la gaine rentre dans l’habitacle, au lieu de rester en place. Moralité, l’arrêt de gaine à cesser de vivre ... ! Bon ! C’est moins grave que je ne le pensais, même si le problème reste entier... Réfléchissement Nanar ... Je sais que je vais trouver une solution, quand l’autre fainéant de Neurone Mac Gyver aura décidé de finir sa sieste ... Je ne peux rester planté là sans rien faire, surtout quand je vois l’inquiétude sur les visages des membres de l’équipe qui m’entourent.

Dans un premier temps, j’essaie de ressortir la gaine de son trou, histoire de pouvoir créer un autre arrêt de gaine. Mais rien à faire, elle ne veut pas venir. Tant pis ! Pas le temps de comprendre pourquoi ce refus de sortir du trou.

Je redémarre Titine.

  • « Si tu veux me donner un coup de main ? Est-ce que tu peux appuyer sur l’accélérateur pendant que je tiens la gaine ? » dis-je à un des caméramans.
  • « Avec plaisir ... ! »
  • Il s’exécute, et je constate qu’en tenant la gaine, le petit 1300 monte bien en régime quand l’accélérateur s’enfonce.

 

  • « Bon ! Je crois que j’ai trouvé une solution pour rentrer ... ! Il faut que j’empêche la gaine de rentrer dans l’habitacle lors des accélérations ... »
  • Je vois une lueur d’espoir dans leur regard.

 

  • « Tu veux des outils ? Du fil de fer ? »
  • « Non ! J’ai tout ce qu’il faut dans mon coffre et dans ma malle ... ! »
  • Sur ce, j’ouvre le coffre et récupère un bout de fil électrique rigide (du 2,5mm2), et dans ma valise, je saisis une tenaille pour le couper à la bonne longueur... ! J’entortille l’extrémité de mon fil après la gaine, et fabrique un crochet à l’autre extrémité pour le fixer dans un des trous de la carrosserie qui tombe pile poil ...

 

 

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Je relance le petit moteur ... Aussitôt, il part en surrégime dans un bruit d’enfer accompagné d’une fumée inquiétante ... Je coupe immédiatement le contact ... ! Bon ! Heureusement qu’il n’est pas froid, sinon, c’est un coup à passer les bielles à travers ... ! J’en déduis que ma gaine est trop tendue. Je détends celle-ci en jouant sur la position et la longueur de mon fil électrique, et je recommence l’expérience. Cette fois, le régime est bon, mais je ressens quand même une certaine mollesse dans la pédale d’accélérateur lorsque j’accélère. J’essaie de passer une vitesse pour avancer : ça match ... ! Bon ! Je vais tenter de rentrer comme ça... !

Je dis au revoir à ceux de la petite troupe qui son encore là, ainsi qu’à la danseuse qui est sans doute responsable de l’incident, mais je ne lui en veux pas... Elle ne connait pas Titine et n’a pas l’habitude de se méfier des Gremlins ... !

Bon ! Il est 14h10 et je dois être à la maison à 17h00 ! Que m’indique la Gourde ? Arrivée prévue à 17h10 ... ! Ça va être short, même si je sais qu’on arrive toujours à grignoter quelques minutes par rapport à la théorie. J’en profite pour redescendre un des jeunes au chalet à Boudin. Il m’avoue n’être jamais monté dans un cabriolet, surtout de cette époque, et il trouve ça géniale ... ! Je suis ravi pour lui ... !

Une fois mon passager déposé, je reprends la route pour la maison, tout en sachant qu’il va falloir faire le plein, car je n’ai plus qu’une centaine de kilomètres d’autonomie... ! (D’après le compteur journalier). Il ne manquerait plus que je tombe en panne d’essence ... ! Je traverse Arêches, puis Beaufort, mais pas de station ... ! La jauge est presque en bas, mais comme elle est aussi précise qu’un thermomètre chinois, je ne m’inquiète pas trop. Par contre, je suis obligé de faire une halte, car mon bricolage, au niveau de l’accélérateur, semble perdre de son efficacité. Je sens que les accélérations sont molles, et si ça continue, je n’arriverai plus à accélérer du tout. J’ouvre le capot, et retends un peu mon fil électrique, tout en laissant tourner le moteur pour voir à quel moment j’en fais trop. Après avoir atteints le réglage optimum, je reprends la route, toujours en quête d’une station d’essence...

Heureusement, je vois un panneau publicitaire qui m’indique une grande surface à 5 minutes. Je suis sauvé.

Je fais vite le plein et reprends ma route... ! Au bout d’une dizaine de kilomètres, je me dis que j’aurai dû en profité pour faire le plein de mon gosier aussi. Ra est presque au plus haut, et il cogne dur sur ma casquette et sur le reste aussi. Je transpire comme une vache, et ma déperdition en H2O commence à me laisser comme une sensation de très soif ... ! Je me dis que je boirai à la maison ... ! Mais les kilomètres passent, et ça s’empire. Ra transforme mon pif en chipolata oubliée sur un barbecue, et mon gosier en vallée martienne... ! Tant pis pour le timing, je m’arrête au prochain abreuvoir ... !

Sur le bord de la route, je vois une station d’essence avec un distributeur de boisson poster sur le trottoir. Je gare Titine un peu plus loin, et fonce sur le distributeur, comme une guêpe sur une tranche de melon ... ! Bon ! Il a l’air de fonctionner avec la carte (ça tombe bien, car je n’ai pas un centime en poche). Je sélectionne une boisson sucrée de couleur sombre, puis passe ma carte devant le lecteur ...J’entends un bip bip, mais rien ne se passe. Je retente... même topo. « Oh la machine ... ! J’ai pas que ça à foutre ». Je retente une troisième fois, mais cette espèce d’appareil à la gomme émet toujours le même son. Il y a bien quelque chose d’écrit sur un écran, mais ayant laissé mes lunettes dans Titine, impossible de voir le message. Tant pis ! Je rentre dans la station et demande la même boisson au Gugusse qui me toise de derrière sa caisse. Je le vois qui attend, sans faire le moindre mouvement ... ! A-t-il buggé ? J’attends encore un peu jusqu’à ce qu’il me dise :

 

  • « Oui ? ».
  • « Une bouteille de c... s’il vous plait ... ! »
  • « Oui ... »
  • J’attends ! Mais il ne se passe toujours rien. A-t-il disjoncté comme son automate placé dehors... !

 

  • « Vous désirez ? »
  • Mais il se fou de moi ... !

 

  • « Je vous ai demandé un c... s’il vous plait ... ! »
  • « Oui ! Servez-vous ... ! »
  • Il ne pouvait pas le dire plus tôt ! J’ouvre la porte vitrée de l’armoire réfrigérée et me sers, avant de régler mon dû et de quitter ce lieu étrange ... !

Je retourne en vitesse vers Titine, et tout en sirotant cette boisson fraiche, je reprends la route ! Je regarde la Gourde ... ! Oups ! Cette halte m’a fait perdre presque 10 minutes.

Je roule le plus possible juste au-dessus de la vitesse limite pour récupérer le temps perdu. Comme le compteur de Titine est relativement faux (pas plus que les compteurs modernes), je me fie à la couleur de l’indicateur de vitesse limite du GPS.

 

  • Noir : je suis au-dessous de la vitesse,
  • Orange : je suis dans la tranche des 5 kilomètre heure au-dessus.
  • Rouge : je suis dans la zone d’enrichissement des fabricants de boîte à image et des caisses de l’état.
  • J’essaie donc de garder la couleur orange pour éviter que ce parcours ne me coûte plus cher que prévu, ou pour éviter de rouler comme une limace.

La route défile et Titine tourne comme une horloge, à part des petits problèmes d’accélérateur qui reste coincé au moment des décélérations, sans doute dus à l’angle que mon fil électrique fait faire à la gaine. Bof ! Il suffit de redonner un petit coup bref sur la pédale, et le ralenti retombe dans une zone normale.

A un moment, je vois l’aiguille taquine de la température qui sort de la zone blanche où elle pionçait depuis le départ. Mais pas d’inquiétude ! Il fait tellement chaud que je suis même surpris qu’elle n’ait pas essayé de grimper l’Everest plus tôt. Il faut dire que depuis que j’ai mis en place le nouveau radiateur, le refroidissement du petit 1300 est presque parfait... !

16h35 : Je ne suis plus qu’à 10 minutes de la maison. Le ciel devient glauque, et Zeus me nargue en me faisant comprendre, que si je ne rentre pas en vitesse, je vais avoir le droit à une douche gratuite.

 

 

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  • 16h40 : Je suis sur le pont de Priay.

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Comment ai-je pu rattraper le temps perdu ? Einstein a bien prévu, dans sa relativité, que le temps pouvait s’écouler différemment pour un voyageur de l’espace par rapport à quelqu’un resté sur terre, mais cette différence n’est significative que lorsqu’on se rapproche de la vitesse de la lumière, chose que Titine est bien incapable de faire ... ! Ou alors, ceux qui ont étalonné les GPS se sont basés sur le trajet réalisé avec une voiture sans permis ? Mystère... !

Le ciel est de plus en plus menaçant... ! Mais sur ce coup là, le maître de l’olympe ne gagne pas, et je passe le portail à 16h45 bien au sec. Ouf ! Juste à temps par rapport au timing ... ! Je gare cette brave Titine et la recouvre de sa bâche.

Bon ! Je suis coincé dehors car Madame a dû aller faire des courses de dernières minutes pour offrir quelque chose à nos amis, et je n’ai pas les clefs de la maison...Mais je m’en fou, car tout compte fait, je suis super comptant de ma journée où tout s’est bien passé. Comme je n’ai pas esquinté Titine et que je suis pile poile à l’heure, je n’aurai pas le droit à la soupe à la grimace. Que du bonheur quoi ... !

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Pfiou, eh bien, quelle épopée !

Tu as eu chaud au fondement X)

Et que serait une histoire de Nanard sans un gremlin...

 

Plus qu'à réparer cet arrêt de gaine, corriger le souci de l'embrayage, peut-être celui du démarrage en côté compliqué, le mécanisme de vitre, le.... *la litanie sans fin continue, telle une mélopée*

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Pfiou, eh bien, quelle épopée !

Tu as eu chaud au fondement X)

Et que serait une histoire de Nanard sans un gremlin...

 

Plus qu'à réparer cet arrêt de gaine, corriger le souci de l'embrayage, peut-être celui du démarrage en côté compliqué, le mécanisme de vitre, le.... *la litanie sans fin continue, telle une mélopée*

Salut Datiré

 

Comme tu dis, que serait une sortie sans ces foutus Gremlins. Mais là, je ne m'attendais pas à une telle entourloupe... Ils sont forts ces Gremlins. Comme tu le souligne, la liste à la Prevert ne s'amenuise pas, telle une mélopée qui n'arrête pas de rajouter des couplets quand les premiers sont passés ... Je finis par croire que ces petits riens, qui font toutes ces histoires, ne se termineront jamais... Mais si jamais ça devait se produire, alors ça clôturerait des années de drôles d'histoires ... J'ai déjà prévu d'écrire 9 tomes sur les aventures et mésaventures de Titine, un cabriolet pas comme les autres ...! Mais serait-ce suffisant ?

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Je l'attendais ce récit, il est top et que de suspenses entre titine dans la cote, titine fait demi tour, titine et son caillou, titine et le temps...

 

Merci.

Merci beaucoup Scenic. Trop sympas tes remarques, mais tu as oublié Titine en rade (provisoire).

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Vivement la suite !

 

Pour tes problèmes de démarrage en côte, ta pompe à essence ne serait-elle pas légèrement fatiguée ?

Merci Daniel. Pour la pompe à essence, j'y ai pensé sérieusement ... A moins que cela ne vienne de la prise d'impulsion que j'ai placée sur le réservoir, au lieu de lalaisser sur le fond. Il faut relire le paragraphe 'le réservoir'. ça aussi, ça pourrait m'amener des problème, car l'essence n'arrive plus par gravitation pour gaver la pompe, mais la pompe est obligé d'aspirer l'essence pour la faire remonter jusqu'à la sortie du réservoir ... A voir !

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ça me fait penser, pendant ce tournage, les gestes barrières et la désinfection de Titine se passait comment?

Gel hydroalcoolique pour Titine, et port du masque lorsqu'il y avait proximité (on peut le voir sur certaines photos). Sinon, distanciation sociale (sauf quand j'étais assis à côté de la danseuse quand elle conduisait, car là, avec mon anglais de cuisine, si j'avais porté le masque, le dialogue aurait été impossible ...

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